Title: Syndromes paran
1Syndromes paranéoplasiques
- Pr MORERE
- Service d Oncologie médicale
- CHU Avicenne
2- Les syndromes paranéoplasiques sont des signes
ou symptômes secondaires à lexistence dun
cancer, Ã distance de la tumeur ou de ses
métastases. - Par définition, ces symptômes ne peuvent être dus
à un effet direct de la tumeur ou de ses
métastases.
3Généralités
- Les syndromes paranéoplasiques se développent
chez une minorité de patient cancéreux (lt 10 ),
mais leur intérêt est majeur pour plusieurs
raisons - Leur présence peut être le premier signe de
maladie - Ils peuvent mimer une maladie métastatique et
modifier une attitude éventuellement curative - Ils peuvent servir de marqueur évolutif après
traitement - Les symptômes peuvent être particulièrement
gênants, et nécessiter un traitement spécifique - Ce sont parfois et peut être des facteurs de
croissance
4Avant de poser le diagnostic de syndrome
paranéoplasique, il faut éliminer
- Un envahissement direct par la tumeur ou ses
métastases - Une obstruction causée par une tumeur ou un
produit de tumeur - Des anomalies vasculaires
- Des troubles hydroélectrolytiques
- Des effets secondaires des traitements (chimio,
ou radiothérapie, antibiothérapie,
immunothérapie, etc)
5Mécanismes
- Production par la tumeur de protéines
biologiquement actives comprenant hormones et
leur précurseurs, facteurs de croissance,
cytokines, prostaglandines, protéines fœtales,
immunoglobulines, enzymes. - Production dimmuns complexes, manifestations
d auto-immunité - Inactivation de laction dune hormone active par
production dun équivalent biologiquement
inactif, production dun récepteur anormal - Relargage d enzymes dans la circulation,
normalement absentes. - Inconnu (le plus souvent)
6Manifestations paranéoplasiques
possiblesEndocriniennes
- Ce sont les plus fréquentes et les mieux
comprises - Syndrome de Cushing (ACTH) dans les cancers du
poumon, surtout à petites cellules - SIADH idem
- Hypercalcémie non métastatique (PTH) surtout
dans les cancers du poumon - Gynécomastie idem
7Manifestations paranéoplasiques
possiblesEndocriniennes (suite)
- A titre documentaire hyperthyroïdie,
hypersécrétion de calcitonine (cancer médullaire
de la thyroïde), acromégalie hypoglycémie,. A
par, la b HCG, surtout intéressanté dans les
tumeur trophoblastiques et testiculaires, mais
pouvant sélever dans de nombreuses autres
tumeurs non embryonnaires (poumon, sein, colon,
pancréas )
8Syndrome de Schwartz-Bartter
- Production anormale dADH ou de substance
ADH-like - Majorité des CPC marquent pour lADH
- mais seuls 3 à 15 des patients développent le
syndrome clinique
9PHYSIOPATHOLOGIE
- Sécrétion inappropriée dhormone antidiurétique
- Liaison de lADH à ses récepteurs au niveau du
tube collecteur et de la branche ascendante - Excès deau réabsorbée et de sodium excrété
- Accroissement du volume intravasculaire
- Diminution de la réabsorption du sodium
- Osmolalité plasmatique basse,hyponatrémie
10Signes cliniques
- Anorexie, fatigue, céphalées, confusion
- Puis delirium, stupeur, coma, crises comitiales
- Accompagnés de
- Hyponatrémie,hypoosmolarité sanguine,
hyperosmolarité urinaire, natriurie gt 20mEq/l - Fonction rénale, surrénale et thyroidienne
normales
11Etiologie et traitement
- Principales tumeurs en cause
- Poumon CPCgt NPC
- Tete et cou
- Traitement
- Restriction hydrique
12Syndrome myasthéniqueAnticorps associés
- VGCC Voltage-gated calcium channel
13Manifestations paranéoplasiques
possiblesNeurologiques
- Atteinte de la jonction neuromusculaire
syndrome myasthénique (Lambert-Eaton) surtout
dans le cancer du poumon à petites cellules,
myasthénie (thymome) - Atteinte des nerfs périphériques neuropathie
sensitive ou sensitivomotrice (surtout dans les
cancers du poumon) - Atteinte de la moelle pseudo SLA, myopathie
nécrosante, neuropathie motrice subaiguë - Atteinte du SNC dégénérescence cérébelleuse
subaiguë, démence
14Manifestations paranéoplasiques
possiblesHématologiques
- Polyglobulie (au cours des cancers du rein,
carcinomes hépatocellulaires, hémangioblastomes
cérébelleux) - Anémie la plupart du temps aisée à expliquer
(infiltration médullaire, chimio/radiothérapie,
saignement ) - Neutrophilie, à différencier dune LMC, dune
infection, éosinophilie, basophilie,
thrombocytose - Anomalie de la coagulation comportant phlébites Ã
répétition, CIVD, endocardite  marastiqueÂ
(thrombotique, non bactérienne).
15Manifestations paranéoplasiques possiblesCutanées
- Lésions pigmentées Acanthosis nigricans
(adénocarcinomes digestifs, surtout gastriques),
Bowen, Maladie de Paget (sein). - Pemphigus paraneoplasique
- dermatopolymyosite
16Manifestations paranéoplasiques
possiblesGastro-intestinales
- ,gastrinomeulcère( syndrome de Zollinger
Ellison) - tumeurs carcinoïdesflush,diarrhée
- cachexie avec anorexie (liée au TNFa)
17Manifestations paranéoplasiques possiblesRénales
- Syndrome néphrotique (maladie de Hodgkin)
18Manifestations paranéoplasiques possiblesDivers
- Fièvre rein, Hodgkin, ostéosarcomes
- Ostéoarthropathie hypertrophique pneumique
(Pierre Marie) dans les cancers du poumon non Ã
petites cellules (OAHP). - Amylose surtout dans les pathologies
lymphoprolifératives , et rarement dans les
carcinomes (surtout rein)
19Traitement
- Il consiste essentiellement à traiter la tumeur,,
permettant en cas de succès une disparition des
symptômes (ceci n est pas systématique). - Seul le traitement efficace de la tumeur peut
permettre denvisager une guérison du syndrome
paranéoplasique, cependant toujours penser aux
traitements symptomatiques en cas de non contrôle
de la tumeur ou de ses métastases.
20Marqueurs tumoraux
21Antigènes OncofeotauxAntigène Carcino-embyronnair
e
- L antigène carcino-embryonnaire (ACE) est une
glycoprotéine normalement élevée chez le fœtus et
ont la synthèse diminue de façon importante à la
naissance - Dosage
- le dosage dans le sérum est réalisé par méthode
radio-immunologique ou immunoenzymatisque - la limite supérieure de la normale se situe à 5
ng/ml. La demi-vie est de 6 Ã 8 jours
22Antigènes OncofeotauxAntigène Carcino-embyronnair
e
- Intérêt clinique
- Dépistage et diagnostic des cancers
- l augmentation de l ACE est surtout nette à un
stade avancé de la maladie ce qui rend son dosage
inutilisable pour détecter des tumeurs à un stade
infracentimétrique - L ace est peu spécifique et élevée dans un grand
nombre de cancers 60 des cancers coliques, 50
des cancers du pancréas et de l estomac, 30
des cancers de l ovaire ou de l utérus, 80
des cancers médullaires de la thyroïde ont un
taux d ACE élevé.
23Antigènes OncofeotauxAntigène Carcino-embyronnair
e
- Intérêt clinique
- Classification et pronostic
- Cancers digestifs
- Les cancers du colon A et B dans la
classification de Dukes ont une élévation d ACE
dans 5 des cas, contre 60 des cas pour les
stades C et D. - Le délai moyen de récidive est d autant plus
long que le taux d ACE est bas dans
l intervention. - Cancer du sein
- 98 des patientes ayant un taux élevé durant le
traitement, ont récidivé dans les 5 ans - Les taux les plus élevés sont observés en cas de
métastases hépatiques ou osseuses
24Antigènes OncofeotauxAntigène Carcino-embyronnair
e
- Surveillance après traitement et dépistage des
récidives - Cancers coliques
- L ACE doit revenir à un taux normal après
résection une valeur pathologique persistante 4
à 6 semaines après l intervention fait
suspecter un résidu tumoral. Lors de la
surveillance post-opératoire, une élévation de
l ACE précède, en général, de 2 mois les
manifestations cliniques. - Si le bila ne retrouve pas de métastase ou de
rechute locale évidente, il faut discuter une
laparotomie exploratrice.
25Antigènes OncofeotauxAntigène Carcino-embyronnair
e
- Surveillance après traitement et dépistage des
récidives - Cancers du sein e t bronchiques
- L ACE a une valeur pour apprécier l efficacité
thérapeutique. - Cancers médullaires de la thyroïde
- L ACE est élevé dans 80 des cas et permet de
suivre l évolution sous traitement.
26Antigènes OncofeotauxAntigène Carcino-embyronnair
e
- Surveillance après traitement et dépistage des
récidives - Autres tumeurs
- L ACE peut être élevé en cas de tabagisme de
cirrhose alcoolique, de pathologie digestive
inflammatoire (rectocolite hémorragique,
pancréatite chronique, hépatite chronique) - Les taux sont cependant généralement inférieurs Ã
ceux rencontrés en cas de tumeur
27Antigènes OncofeotauxAlpha-foeto-protéine
- L alpha-foeto-protéine (AFP) est une
glycoprotéine d origine fœtale synthétisée par
les cellules parenchymateuses du foie, du sac
vitellin et du tractus gastro-intestinale. Son
taux décroît rapidement après la naissance. Chez
la femme enceinte, le taux augmente pour
atteindre un maxium vers la 12è semaine de
grossesse. - A un an, le taux est équivalent à celui de
l adulte sain (1 à 15 ng/ml). La demi-vie
sérique est de 2 à 8 jours.
28Antigènes OncofeotauxAlpha-foeto-protéine
- Mise en évidence
- Le dosage dans le sang circulant est effectué par
radio-immunologie ou méthode immunoenzymologique. - Les techniques d immunohistochimie permettent de
localiser l AFP sur un fragment de tumeur.
29Antigènes OncofeotauxAlpha-foeto-protéine
- Intérêt clinique en pathologie maligne
- Carcinomes hépatocellulaires
- 70 Ã 80 des patients ayant un carcinome
hépatocellulaire ont une élévation du taux d AFP
sérique - des valeurs supérieurs à 400 ng/ml sont fortement
suggestives mais peuvent exister de façon
transitoire en cas de cirrhose (3 des cas) - Ce nest qu avec un taux au-dessus de 5 000
ng/ml que le diagnostic hépatome est certain.
30Antigènes OncofeotauxAlpha-foeto-protéine
- Intérêt clinique en pathologie maligne
- Cancers du testicule
- Le dosage pré-orchidétectmie est capital après
exérèse complète le taux se normalise en moins de
50 jours. - Un taux d AFP élevé est retrouvé dans 66 des
cas de tumeur germinale non séminomateuse, et
correspond à la présence de cellules dérivant du
sac de Vitellin. - L AFP aide à suivre la réponse sous traitement.
31Antigènes OncofeotauxAlpha-foeto-protéine
- Intérêt clinique en pathologie maligne
- Tératocarcinome
- L AFP est élevée dans 80 des cas de
tératocarcinomes (ovarien, rétropértinéaux,
médiastinaux ou de la région sacro-coccigienne)
32Antigènes OncofeotauxAlpha-foeto-protéine
- Intérêt clinique en pathologie maligne
- En pathologie bénigne
- En cas d une hépatite virale ou de cirrhose, une
élévation de l AFP peut se voir (en général
inférieure à 400 ng/ml). - En présence d une cirrhose hépatique, un taux
croissant doit faire redouter l apparition d un
carcinome hépatocellulaire - En pathologie obstétricale, un taux d AFP élevé
chez la mère fait craindre une spinabifida, une
anencéphalie ou hydrocéphalie, une atrésie des
voies biliaires ou de l œsophage.
33Immunodiagnostic des lésions cancéreuses grâce Ã
lutilisation danticorps monoclonaux
(AMC)Principes
- Il s agit de substances antigéniques reconnues
par un (parfois deux) anticorps monoclonaux. - Ce sont des substances de haut poids moléculaire,
généralement des glycoprotéines. Leur dosage est
le plus souvent réalisé par méthode
radio-immunoradiométrique
34Immunodiagnostic des lésions cancéreuses grâce Ã
lutilisation danticorps monoclonaux (AMC)CA
19-9
- CÂ est essentiellement le marqueur de tumeurs
pancréatiques. - Pour les tumeurs de l estomac et du colon, sa
sensibilité n est pas meilleure que celle de
l ACE.
35Immunodiagnostic des lésions cancéreuses grâce Ã
lutilisation danticorps monoclonaux (AMC)CA 125
- C est un déterminant antigénique défini par
l anticorps monoclonaux IgG OC 125. - Des taux élevés sont fréquemment retrouvés dans
les cancers épithéliaux de l ovaire. - Il existe une bonne corrélation (98 des cas)
entre les variations du CA 125 et le volume
tumoral.
36Immunodiagnostic des lésions cancéreuses grâce Ã
lutilisation danticorps monoclonaux (AMC)CA 125
- En cas de récidive, l élévation du marqueur peut
précéder toute modification clinique ou
échographique - Le CA 125 est élevé dans 50 des cancers de
l endomètre et du col, sa spécificité est
mauvaise. Il est élevé dans un certain nombre de
pathologies bénignes.
37Immunodiagnostic des lésions cancéreuses grâce Ã
lutilisation danticorps monoclonaux (AMC)CA
15-3
- C est un antigène circulant associé aux tumeurs
mammaire humaines. - Des taux élevés sont retrouvés dans 25 à 55 des
cancers du sein (80 dans les formes
métastasées). - Le CA 15-3 est élevé chez 10 des patientes
ayant une pathologie bénigne du sein.