Title: Les anomalies dans la conscience de l
1Les anomalies dans la conscience de
lactionBlakemore et al. (2002)
- Copie efférente prédit les conséquences
sensorielles des commandes motrices lorsquon
exécute des mouvements (modèle danticipation)
2Ataxie optique (syndrome de Balint) difficulté
(consciente) Ã prendre des objets que lon peut
voir nettement
- les informations visuelles associées à la forme
de lobjet ne sont pas traitées de manière
correcte et donc les commandes motrices
nécessaires pour réaliser laction sont mal
informées (mais le mouvement programmé correspond
à lintention)
3La main anarchique par ex., gribouillages de
la main indépendants de la volonté (dissociation
entre laction désirée et laction réalisée)
- cest lopposé de lataxie optique, la vue dun
objet est suffisante pour déclencher le
mouvement, les effets des indices visuels ne
peuvent plus être inhibés mais le patient est
conscient du fait que sa main ne se conforme pas
à ses intentions elle (la main) ne fait pas ce
que je veux quelle fasseÂ
4Comportement dutilisation
- en cas de lésion frontale, utilisation
stéréotypée, donc inappropriée dans un contexte
plus large, dun objet, suite à sa perception. - Contrairement à la main anarchique, le patient
na pas conscience de la dissociation entre
intention et action. - Rationalisation il la fait parce quil croyait
que lexpérimentateur voulait quil le fasse. - Plus précoce, dans le développement dune action,
que le cas de la main anarchique (ne remarque
laction quaprès lavoir réalisée).
51. Le patient nest pas conscient de ce quil
fait avant de lavoir fait2. Les réponses
inappropriées suggérées par les objets ne sont
pas inhibées
6Membres fantômesaprès amputation, sensation de
la présence (mais connaissance de son absence)
- réorganisation de la région déafferentée du
cortex - fantôme  paralysé vs.  capacité de faire
des mouvements (dépend en général de la situation
précédant lamputation) cette  capacité se
perd avec le temps.Pourquoi? La position estimée
dun membre est basée sur linformation
sensorielle mais aussi sur les commandes motrices
envoyées aux muscles
7Puisque le membre ne bouge pas, il y a
discordance entre les conséquences prédites et
réelles de ces commandes.
- Avec le temps, les modèles danticipation sont
modifiés afin de réduire ces discordances, et Ã
la fin aucun mouvement du membre nest prédit
lorsque les commandes motrices sont envoyées. - Cette adaptation des modèles danticipation
explique quon ait pu réinstaller un mouvement
volontaire du fantôme en fournissant un faux
feedback visuel dun membre qui bouge
correspondant au fantôme (via un miroir dans le
plan mi-sagittal)
8Illusions de contrôle ou expériences de passivité
associées à la schizophrénie
- actions, paroles, pensées ou émotions produites
pour eux par un agent extérieur à la volonté du
patient, qui se sent contrôlé par des forces qui
souvent ne divergent pas de ses propres
intentions - explication la prise de conscience dinitier un
mouvement précède généralement le mouvement réel - le patient est conscient de son objectif, de son
intention de bouger et du fait quil a bougé,
mais il nest pas conscient davoir initié le
mouvement - en même temps son système de croyances est
affecté et fait quil interprète laction de
manière irrationnelle
9Conscience motrice et contrôle moteurMonitoring
du comportement évaluation continue de
lefficacité des actes moteurs il est important
dêtre conscient de ces actes
- Berti et al. (2005) étude anatomiquepatients
avec hémiplégie gauche (lésion droite) - 17 avaient aussi  neglect spatial gauche et un
déni du déficit moteur (anosognosie) (NB
anosognosie et  neglect peuvent être associés
mais aussi observés indépendamment) - 12 avaient hémiplégie et neglect mais pas
anognosie
10Lanosognosie de lhémiplégie implique des aires
motrices et pré-motrices (en particulier laire
6), et, moins souvent, des aires préfrontales
(comme la 46) - aires impliquées dans la
programmation des actes moteurs (chez lhomme et
le singe)Les aires prémotrices sont activées
aussi pendant limagerie mentale motrice
- gt  Equivalence fonctionnelle entre la
génération de laction, la simulation de
laction, la verbalisation de laction et la
perception de laction composantes dun réseau
unique?
11Le monitoring nest pas une prérogative dun
système exécutif central dominant
hiérarchiquement les fonctions cognitives et
sensori-motrices
- Nest pas non plus une fonction physiologiquement
et anatomiquement séparée des processus primaires
qui doivent être  monitorés -
12Le déni peut être dû au fait que le patient est
incapable de distinguer entre la simulation de
laction (son image mentale) et létat réel du
système moteur
- Lactivité prémotrice encore existante pourrait
engendrer une représentation responsable pour la
fausse croyance dêtre capable de faire des
mouvements. - Lexpérience de lintention motrice ne dépend pas
dune seule région mais de linteraction
dynamique entre différentes aires prémotrices
13Spécificité des actionsFogassi et al. (2005)
- Neurones du lobe pariétal inférieur (chez le
singe en train de réaliser ou observer des actes
moteurs) - Des activations différentes selon que lacte fait
partie de différentes actions (par ex.,
 grasping pour manger ou pour placer) - Répondent non seulement pendant lobservation de
lacte mais aussi avant le début des actes
subséquents qui spécifient laction donc, non
seulement ils codent lacte moteur observé mais
 permettent aussi à lobservateur de comprendre
les intentions de lagent (signalent la
compréhension de ces intentions)
14Limitation
- Brass Heyes (2005)
- Pouvez-vous apprendre le tango par téléphone?
- Il est plus facile dapprendre en regardant les
pas quen écoutant les instructions -  Problème de correspondanceÂ
- quand nous observons quelquun bouger nous ne
voyons pas lactivation de ses muscles mais les
conséquences extérieures de cette activation. - Comment le système moteur connaît-il quelles
activations de muscles conduiront au mouvement
observé?
15La découverte des neurones miroir a eu un grand
impact sur létude de lobservation de laction
et de limitation en neuroscience cognitive
- Neurones miroir de laire F5 du singe actifs
lorsque le singe observe et lorsquil exécute une
certaine action gt interaction perception -
action - Les neurones miroir pourraient intervenir dans
limitation sans exister, par lévolution via la
sélection naturelle, pour limitation gt la
fonction dimitation des neurones miroir pourrait
être une exaptation et non une adaptation - Théorie généraliste de limitation les neurones
miroir acquièrent cette fonction au cours de
lontogénie comme un effet de lapprentissage
associatif
16Ferrari et al. (2005)
- Des neurones miroir pour limitation peuvent se
développer au cours de lontogénie gt
lapprentissage joue un rôle crucial - Les singes ont des neurones miroir mais ils
nimitent pas gt argument contre lhypothèse
dune fonction innée - Les environnements dans lesquels les êtres
humains se développent peuvent conduire à une
spécificité imitative des neurones miroirs et
limitation peut résulter de laction combinée de
ces neurones et dhabiletés cognitives plus
complexes
17Théories  spécialistes de limitation
mécanismes fonctionnels et neuronaux consacrés
spécifiquement au contrôle de limitationThéorie
s  généralistes le problème de la
correspondance est résolu par des mécanismes
généraux dapprentissage associatif et de
contrôle de laction
- 1. Théorie idéomotrice toutes les actions sont
représentées sous formes dimages du feedback
sensoriel quelles produisent, et ces images sont
utilisées pour initier et contrôler les
mouvements la similitude entre la représentation
sensorielle et la représentation motrice permet Ã
celle-ci dimiter le comportement observé
18(No Transcript)
192. Théorie de lapprentissage associatif
permet de rendre compte non seulement dactions
 transparentes comme les mouvements de doigts
mais aussi dactions plus  opaques comme les
expressions faciales
- Chaque image est composée de deux
représentations, lune de linformation visuelle
et lautre de linformation somatosensorielle et
des commandes motrices, associées via un
processus dapprentissage (association
 verticale ) ce type dimitation ne peut
avoir lieu quavec des partenaires sociaux ou
dans des situations dentraînement explicite
20(No Transcript)
21Evidence comportementale dactivation motrice par
lobservation du comportement
- paradigme dinterférence
- si lobservation de A conduit à lactivation de
sa représentation motrice, alors lobservation de
A pendant la préparation à exécuter B (mouvement
incongruent) devrait interférer sur la
performance de B - Lever et taper dun doigt pendant lobservation
douvrir et fermer une main effets obtenus lors
de lobservation cinématique et de la posture
terminale du mouvement - Etudes de neuro-imagerie lobservation passive
du mouvement est suffisante pour engendrer une
activation motrice (dans les aires connues pour
être engagées dans lexécution du mouvement)
22Loccurrence de ces effets (comportemental et en
imagerie cérébrale) est plus forte lors de
lobservation de mouvements biologiques humains
- Par exemple,
- par une main humaine que par une main de robot,
23- par une main réelle que par une main virtuelle,
- et pour des mouvements biomécaniquement possibles
quimpossibles
24- Buccino et al. (2004) activation motrice
pendant lobservation de mouvements humains et
ceux dautres animaux mordre gt lactivation du
gyrus frontal et du cortex pariétal inférieurs
était similaire pour une action réalisée par
humain, singe ou chien aboyer (en général non
humain) gt pas dactivation frontale (aspect
abstrait)
25Limitation est spécifique de leffecteur des
mouvements des mains avec les mains, des pieds
avec les pieds. Les études dimagerie indiquent
une organisation somatotopique pour les
mouvements observés dans les aires en rapport
avec le mouvement
26Aires mises en évidence lors de limitation
Gyrus frontal inférieur, cortex préfrontal
ventral et dorsal, cortex pariétal inférieur,
lobule pariétal supérieur et sillon temporal
postérieur supérieur
27- On na pas pu trouver des aires qui soient
activées pendant limitation mais pas pendant
lobservation passive de laction
28Daprès le modèle dapprentissage associatif, je
ne peux imiter une action observée que si jai eu
loccasion de former un lien entre les
représentations visuelles et motrices de cette
action
- Heyes et al. (2005) limitation automatique (par
ex., tendance spontanée à ouvrir ses mains
lorsquon voit des mains qui souvrent) peut être
abolie par entraînement, linfluence du mouvement
observé sur son exécution peut être modifiée par
lexpérience - Effets dimitation automatique plus forts quand
les mouvements du corps sont vus de sa propre
perspective que de la perspective dun autre
(Vogt et al., 2003) - confirmé récemment par la stimulation
magnétique transcrânienne
29Les théories  spécialistes auraient prédit
soit que la perspective est non pertinente
(représentations supra-modales, donc
indépendantes du point de vue) soit que la
perspective de lautre est privilégiée (parce que
la fonction spécifique est dimiter les autres)
- Etudes de neuro-imagerie
- montrent que lactivation des aires corticales
impliquées dans limitation et lobservation du
mouvement dépend de lexpertise acquise Ã
réaliser les mouvements observés - 1. Calvo-Merino et al. (2005)
- danseurs de capoeira, de ballet classique et non
danseurs plus grande activation dans les régions
prémotrice, pariétale et sillon temporal
supérieur postérieur si mouvements congruents
avec lexpertise
30(No Transcript)
31(No Transcript)
32Influence de lexpertise acquise
- 2. Haslinger et al. (2005)
- Lobservation de pianistes jouant le piano a
conduit à une plus grande activité cérébrale
motrice chez les pianistes que chez les
contrôles( non musiciens), alors que les deux
groupes nont pas été différents pour
lobservation de mouvements dopposition pouce -
autres doigts - 3. Buccino et al. (2004)
- Des non musiciens observant et reproduisant des
accords de guitare activation du cortex
préfrontal latéral juste avant la reproduction de
ces nouvelles actions gt les éléments moteurs
seraient sélectionnés et combinés dans le cortex
préfrontal pour appariement avec le modèle
33Chez lexpert, les associations verticales sont
automatiquement activées et ensuite combinées via
les associations horizontales le nombre et
lidentité des associations verticales dépendent
du répertoire moteur de limitateur, Chez le
novice, lhabileté à recombiner dépend dautres
mécanismes cognitifs qui concernent le traitement
de lordre sériel
- Pourquoi est-ce que nous nimitons pas
constamment? - Certains patients préfrontaux sont échopractiques
(comportement dimitation imitent tous les
comportements observés et ne suivent pas les
instructions) - Normalement nous sommes capables dinhibition du
comportement dimitation
34Etudes dimagerie cérébrale de Brass et al.
(2001, 2005)
- Les aires impliquées dans linhibition de la
tendance au comportement dimitation sont connues
pour être impliquées dans la distinction entre
soi et lautre, plutôt que dans linhibition de
réponses per se - Cortex fronto-médian antérieur et jonction
temporo-pariétale droite activées quand un
mouvement devait être effectué pendant
lobservation dun autre mouvement, incongru
35Decety et al. (2002) une aire du cortex pariétal
inférieur droit a été activée lorsquil fallait
distinguer limitation (le soi imitant lautre)
du fait dêtre imité (lautre imitant le soi)
- Le cortex pariétal inférieur droit était surtout
actif lorsque les participants étaient imités, et
le gauche lorsquils imitaient - gt Lobservation de laction active des
représentations motrices du même type que celles
qui sont engendrées par laction auto-produite.
Si cela nétait pas le cas, il ne serait pas
nécessaire que linhibition de limitation fasse
appel à des mécanismes qui distinguent le soi de
lautre
36La capacité de limitation
- Est une propriété émergente du système moteur
- Nous ne savons pas encore comment elle devient
dépendante du contrôle intentionnel - Mais, quel que soit ce mécanisme, lhabileté Ã
réorganiser, coordonner et inhiber des
représentations motrices activées de lextérieur
distingue la capacité imitative humaine de celle
des autres animaux