Title: Etats confusionnels et troubles de la conscience Comas non-traumatiques
1Etats confusionnelset troubles de la
conscienceComas non-traumatiques
Pr Michel HASSELMANN Réanimation - NHC
2Définitions
Syndrome confusionnel
- Il associe
- Troubles de la vigilance
- obnubilation légère gt coma,
- toujours des troubles de l'attention.
- variables dans le temps, avec parfois survenue de
bouffées délirantes. - Déficit global des fonctions supérieures
- incapacité de maintenir une activité définie,
- de compter à l'envers,
- activité gestuelle sans but précis.
- Troubles de la mémoire
- désorientation temporo-spatiale,
- parfois amnésie des faits récents puis plus
anciens. - parfois affabulations et idées délirantes.
3Définitions
Syndrome confusionnel
- Troubles de la pensée abstraite.
- Anomalies de la perception
- illusions ou des hallucinations
- Modifications émotionnelles
- indifférence, instabilité de l'humeur.
- Modifications psychomotrices a
- lternance agitation psychomotrice - diminution de
l'activité motrice, parfois mouvements anormaux (
myoclonies, astérixis, ou un tremblement)
4Définitions
La conscience
- faculté à analyser de façon plus ou moins précise
son rapport au monde extérieur et à lui-même. - Permet lintégration dans les processus
décisionnels et comportementaux des stimuli
endogènes et exogènes actuels et/ou mémorisés. - Les troubles de la conscience empêchent
- de focaliser, de soutenir et de déplacer
- normalement son attention et entravent
adaptation à lenvironnement.
5Définitions
La vigilance
Aptitude à recevoir une stimulation extérieure
(ou endogène) pour pouvoir y répondre. Met en jeu
la formation réticulée activatrice ascendante du
tronc cérébral. Le thalamus
6Définitions
Le Coma
- Altération plus ou moins marquée de la vigilance.
- Selon la profondeur du trouble de la vigilance,
on distingue - Obnubilation
- persiste une réaction aux ordres complexes,
- réactivité moins rapide et moins précise,
- lorientation emporo-spatiale reste normale
- Stupeur
- persiste la réponse aux ordres simples et aux
stimulations nociceptives sous forme dun geste
ou dune parole. - Coma constitué
- seule une réponse aux stimulations nociceptives
est obtenue dans les stades initiaux de coma,
abolie dans les stades les plus sévères.
7Prise en charge initiale dun malade confus ou
comateux
- Elle impose tout dabord des gestes urgents pour
préserver les fonctions vitales. - Les recherches étiologiques seront entreprises
une fois le malade placé dans des conditions de
sécurité.
8Prise en charge initiale dun malade confus ou
comateux
Il faut demblée
- Contrôler les paramètres vitaux
- pouls, pression artérielle, fréquence
respiratoire, auscultation cardio-pulmonaire,
saturation pulpaire doxygène, température. - Assurer la fonction ventilatoire
- Liberté des voies aériennes supérieures,
- éventuellement intubation trachéale et
ventilation mécanique - Mettre en place une voie veineuse avec
- sérum physiologique ou glucosé à 5 si une
hypoglycémie est suspectée - Maintenir la pression artérielle moyenne
supérieure à 80 mmHg - respecter une hypertension artérielle sauf si
elle est responsable dune défaillance cardiaque,
dune dissection de laorte ou sil sagit dune
HTA maligne.
9Prise en charge initiale dun malade confus ou
comateux
Il faut
- Réaliser des examens complémentaires urgents
- Glycémie, ionogramme, fonctions rénale et
hépatique, gaz du sang, numération formule
sanguine, bilan dhémostase. Faire un ECG et une
radio du thorax au lit - Selon le contexte, dautres paramètres seront
déterminés (liste non exhaustive) - ammoniémie, toxiques dans le sang et les urines,
monoxyde de carbone au moindre doute,
hémocultures. - Traiter lagitation
- dès que la fonction ventilatoire étant assurée,
il faut traiter lagitation gt une prise en
charge sécurisée et la réalisation des examens
dimagerie. - Faire un bilan lésionnel précis et immobiliser le
rachis cervical en cas de contexte traumatique.
10Prise en charge initiale dun malade confus ou
comateux
Il faut entreprendre sans retard
- Le traitement spécifique des affections suivantes
- Méningite bactérienne, encéphalite herpétique,
neuropaludisme, purpura fulminans, état de mal
épileptique, Intoxication morphinique (injection
de naloxone), Hyperthermie maligne, Coma
oxycarboné, Embolie gazeuse (oxygénothérapie
hyperbare) - Instaurer surveillance neurologique régulière et
monitoring - Signes neurovégétatifs, déficits moteurs,
profondeur du coma (score de Glasgow - Liège) - ECG, SpO2, pression artérielle, fréquence
respiratoire. - La présence du moindre signe dengagement
cérébral impose des mesures symptomatiques
immédiates et, en cas daffection opérable
(hématome extradural, ischémie ou hématome
cérébelleux) le transfert rapide en neurochirurgie
11Prise en charge initiale dun malade confus ou
comateux
- La présence du moindre signe dengagement
cérébral impose des mesures diagnostiques et
symptomatiques immédiates - En cas daffection opérable (hématome extradural,
ischémie ou hématome cérébelleux) le transfert
rapide en neurochirurgie
12Examen clinique
- Une fois le malade placé dans de bonnes
conditions de sécurité et les urgences
thérapeutiques instaurées - Réalisez lexamen clinique détaillé étape
indispensable à la compréhension des troubles
confusionnels et des comas. Il permet - dauthentifier létat confusionnel
- de quantifier la profondeur du trouble de la
conscience - dorienter lenquête étiologique
13Interrogatoire de lentourage
- Anamnèse
- Interroger lentourage et les médecins qui ont
assuré la prise en charge sur le terrain pour
préciser - conditions dapparition de la confusion ou du
coma (progressive ou brutale), - signes daccompagnement
- céphalées chroniques ou brutales, convulsions,
fièvre, vomissements notion de traumatisme,
notion de perte de connaissance collective (oxyde
de carbone) - signes neurologiques initiaux et variabilité
- coma, pupilles, mouvements anormaux, signes
pyramidaux, méningés). - antécédents
- HTA, hépatopathie, diabète, maladie respiratoire,
épilepsie, éthylisme, toxicomanie, voyages,
profession, maladie psychiatrique... - traitements en cours
- psychotropes, hypoglycémiants, anticoagulants,
anticonvulsivants, hypotenseurs
14Examen clinique
- Examen clinique général
- Déshabiller le malade et rechercher
- traumatisme ancien ou récent avec examen du
scalp, - écoulement de sang ou de LCR par le nez ou les
oreilles - purpura , ictère, traces dinjection
- signes datteinte hépatique, rénale,
cardiovasculaire, ganglionnaire
15Examen clinique
- Evaluation de la profondeur du trouble de la
conscience - Méthode le plus souvent utilisée le score de
Glasgow - Décrite pour apprécier le niveau de conscience de
patients traumatisés crâniens. - Doit être complétée par lanalyse des réflexes du
tronc cérébral (Glasgow - Liège) - Linterprétation tiendra compte de léventuelle
sédation entreprise lors de la prise en charge du
malade. - Tenir compte dune éventuelle aphasie, dune
paralysie des membres et du regard pour
interpréter les troubles de la vigilance. - Parfois, les malades ne peuvent exprimer aucun
signal pour signifier que leur conscience est
conservée (loked-in syndrome).
16Examen clinique
Score de Glasgow
Il séchelonne de 3 coma très profond à 15
pas de trouble de la conscience
17Examen clinique
- Examen neurologique
- Etape essentielle pour apprécier limportance de
la souffrance cérébrale. - Recherche dasymétries dun hémicorps par rapport
à lautreest lun des éléments maîtres de cet
examen. - Permet une orientation étiologique vers
- Une atteinte dorigine métabolique,
post-anoxique, endocrinienne - Une étiologie toxique ou toxi-médicamenteuse
- Un coma infectieux (méningite ou
méningo-encéphalite) - Une lésion organique focale des structures
cérébrales (hémorragie, ramollissement, tumeur,
thrombophlébite, abcès, embolie gazeuse). - Un état de mal épileptique ou un état post
critique - Une affection psychiatrique
- Une affection générale ou dégénérative
18Examen clinique
- Examen neurologique
- Evaluation pronostique rapide en recherchant les
signes de dysfonctionnement encéphalique - Motricité motrices des deux hémicorps,
spontanée et provoquée, recherche dasymétrie. - mouvements spontanés
- présents ou absents
- évaluation de leur finalité et leur adaptation
- mouvements, anormaux, tremblements
- bâillements, déglutition
19Examen clinique
- Examen neurologique
- Mouvements provoqués par une stimulation
douloureuse - Réponse orientée vers la stimulation douloureuse
gt peu ou pas de dysfonction encéphalique - Absence de réponse (a) dun côté gt
hémiplégie probable (b) des deux côtés gt coma
profond aréactif sans que lon puisse écarter
une atteinte motrice - Réponse inappropriée gt souffrance hémisphérique
ou du tronc cérébral haut - Décortication
- adduction du bras, flexion lente de lavant
bras, extension des membres inférieurs gt
souffrance hémisphérique sévère et étendue
mauvais pronostic - Décérébration
- adduction, rotation interne, extension, des MS
avec projection en avant des épaules, extension
des MI) gt atteinte sévère du tronc cérébral haut
gt mauvais pronostic.
20Examen clinique
- Examen neurologique
- La réactivité de la face à la manœuvre de Pierre
Marie et Foix permet de vérifier la symétrie des
deux hémifaces - Lanalyse comparative des réflexes ostéotendineux
et la recherche dun signe de Babinski font
partie de lanalyse de la motricité. - Une asymétrie évoque une atteinte cérébrale
focale.
21Examen clinique
- Examen neurologique
- Signes méningés
- Raideur de nuque,
- Signe de Brudzinski etc.
Traduisent un processus infectieux méningé
(méningite, méningo-encéphalite) ou la présence
de sang sous-arachnoïdien. Dans les comas
profonds ils peuvent ne pas apparaître.
22Examen clinique
- Examen neurologique
- Réflexes du tronc cérébral
- Les réflexes physiologiques du tronc cérébral
sont conservés dans les atteintes hémisphériques
(par exemple au cours de létat végétatif
chronique). - Ils disparaissent de façon étagée dans les
atteintes du tronc cérébral selon la séquence
suivante - cilio-spinal fronto-orbiculaire hormolatéral
oculo-céphalique vertical photomoteur
cornéen massétérin oculo-céphalique
horizontal oculo-cardiaque.
La cotation de cette suppression progressive des
réflexes du tronc cérébral, combinée au score de
Glasgow, est à la base du calcul du score de
Glasgow-Liège.
23Examen clinique
La cotation de cette suppression progressive des
réflexes du tronc cérébral, combinée au score de
Glasgow, est à la base du calcul du score de
Glasgow-Liège.
Fronto-orbiculaire 5 Oculo-céphalique
vertical 4 Photomoteur 3 Oculo-céphalique
horizontal 2 Oculo-cardiaque 1 Rien 0
24Examen clinique
- Fréquence et rythmes respiratoires peuvent
renseigner sur la nature du coma - Respiration de Cheyne-stokes souffrance
diencéphalique ou mésencéphalique supérieure - Hyperventilation dorigine centrale (pas de cause
pulmonaire ou gazométrique) atteintes
diencéphalique ou mésencéphalique - Respiration apneustique (pauses en inspiration ou
en expiration) souffrance de la partie basse de
la protubérance (mauvais pronostic) - Respiration anarchique souffrance bulbaire.
- Dyspnée de Kussmaul acidose métabolique.
25Indication des examens complémentaires à visée
diagnostique
- Examens complémentaires à visée diagnostique
seront à réaliser en fonction du contexte
clinique - Examens biologiques
- alcoolémie,
- dosage de psychotropes sanguins et urinaires,
- recherche de toxiques,
- ammoniémie,
- dosage du monoxyde de carbone
- étude des fonctions rénale et hépatique
- hémoculture,
- examen cytobactériologique des urines
26Indication des examens complémentaires à visée
diagnostique
Scanner cérébral Il sert à préciser lorigine
lésionnelle éventuelle du coma. Est à réaliser
demblée devant - Tout signe de localisation
neurologique - Des céphalées brutales - Une
aggravation de létat de conscience non
expliquée - Un traumatisme crânien - Une
crise dépilepsie inaugurale - Un coma ou une
confusion pour lesquels aucune des causes
habituelles na pu être retrouvée.
En fait, les examens d'imagerie seront
pratiquement toujours réalisés si l'étiologie
toxique ou métabolique n'est pas évidente.
27Indication des examens complémentaires à visée
diagnostique
- Ponction lombaire
- Elle doit être pratiquée en urgence devant toute
suspicion dinfection méningée. - Sera précédée dun scanner cérébral en cas de
suspicion dhypertension intracrânienne et de
signes focaux. - En cas de suspicion clinique dhémorragie
sous-arachnoïdienne, si le scanner est normal, la
PL doit être réalisée.
28 Etiologies des confusions et des troubles de la
vigilance
Les causes des troubles de la vigilance et des
états confusionnels sont extrêmement diverses et
parfois intriquées. En dehors des traumatismes,
6 grandes familles de causes que lexamen
clinique et les examens complémentaires
permettent en général didentifier
- Métaboliques et endocriniennes -
Infectieuses - Toxiques et médicamenteuses -
Organiques focales par lésion de structures
cérébrales - Epileptique - Dégénératives
29 Etiologies des confusions et des troubles de la
vigilance
Causes métaboliques ou endocriniennes.
30 Etiologies des confusions et des troubles de la
vigilance
Causes infectieuses
- Méningite et méningo-encéphalite
- confirmée par la ponction lombaire
- sera précédée dun scanner cérébral en cas de
suspicion dhypertension intracrâniennes et/ou de
signes focaux à lexamen neurologique. - thrombopénie inférieure à 30.000 doit être
corrigée avant le geste. - Infection extra méningée fébrile
- Autres causes de confusion fébrile
31 Etiologies des confusions et des troubles de la
vigilance
- Causes toxiques et médicamenteuses
- Causes organiques focale par lésion de structures
cérébrales
32 Etiologies des confusions et des troubles de la
vigilance
- Epilepsie
- tonico-clonique
- crise dépilepsie partielle complexe
- état de mal infra-clinique
- Confusions de cause psychiatrique.
- Affections générales ou dégénératives
- lupus érythémateux, Behçet
- Chorée de Huntington, Creutzfeld-Jakob.)