Title: Neuroleptiques
1Neuroleptiques
- Nicolas FRANCK
- Centre Hospitalier Le Vinatier
- Institut des Sciences Cognitives
Janvier 2005
2Généralités
- Les neuroleptiques (NL) agissent sur le système
dopaminergique - Rôle du système dopaminergique
- régulation de la vie émotionnelle et contrôle de
la motivation - modulation de la perception
- organisation des comportements adaptatifs
- contrôle de la motricité
- inhibition de la sécrétion de prolactine
- Classement des neuroleptiques
- une dizaine de classes pharmacologiques
- deux classes du point de vue clinique
- neuroleptiques de 1ère génération (NLPG),
associés à des EI neurologiques - neuroleptiques de 2de génération (NLSG), mieux
tolérés sur ce plan
3Utilisation des neuroleptiques
- Indications principales les psychoses
- aiguës trouble schizophréniforme, épisode
maniaque, mélancolie délirante - chroniques schizophrénie, trouble délirant
- Indications annexes
- troubles psycho-comportementaux des démences
- manifestations comportementales des troubles de
personnalité (anti-sociale, borderline) - TOC et Gilles de la Tourette (en association aux
IRS lorsque le patient est résistant à ceux-ci)
4Indications des neuroleptiques (AMM)
- Psychoses aiguës ou chronique de ladulte tous
- Ttt de la manie et prévention des récidives
Zyprexa - Troubles du comportement de lenfant Melleril,
Neuleptil, Nozinan, Tercian, Tiapridal - Episode dépressif majeur (en association avec un
antidépresseur) Nozinan, Tercian - Anxiété (si déchec des thérapeutiques
habituelles) Haldol - Vomissements lors des traitements antimitotiques
Haldol - Agitation et agressivité (éthylisme et sujets
âgés) Tiapridal - Algies intenses et rebelles, chorées, Gilles de
la Tourette Tiapridal - Troubles psychotiques au cours du Parkinson (en
cas déchec des thérapeutiques habituelles)
Leponex
5Caractéristiques psycho-physiologiques des NL
selon Delay et Deniker
- Création dun état dindifférence psycho-motrice
- Efficacité vis-à-vis des états dexcitation et
dagitation - Réduction progressive des troubles psychotiques
aigus et chroniques - Production de symptômes extra-pyramidaux et
végétatifs - Effets sous-corticaux prédominants
6Classifications des NL selon leurs effets
- Lambert et Revol (1960) effets sédatifs (gauche
dun axe) et incisif (droite de cet axe) - Delay et Deniker (1961) histogramme des trois
types d'action (excitation, délire et
hallucinations, inertie) - Bobon et collaborateurs (1972) effets quantifiés
sur une étoile à 6 branches (antidélirant,
anti-autistique, ataraxique, antimaniaque,
adrénolytique et extrapyramidal) - Deniker et Ginester (1976) quatre catégories de
NL - sédatifs avec effets végétatifs importants (ex
lévomépromazine) - polyvalents avec action sédative, réductrice sur
hallucinations et délire ou désinhibitrice, selon
la posologie (ex halopéridol) - désinhibiteurs avec effets neurologiques très
puissants (ex sulpiride) - moyens (ex thioridazine)
7Classification des NL selon leur structure
chimique
- NL de première génération
- phénothiazines (ex lévomépromazine)
- thioxanthènes (ex flupentixol)
- butyrophénones (ex halopéridol)
- benzamides (ex sulpiride)
- NL de seconde génération
- dibenzodiazépines (clozapine, olanzapine et
quétiapine) - benzisoxazoles (rispéridone et sertindole)
- quinolinones (aripiprazole)
8Les phénothiazines
- Structure noyau tricyclique
- La nature de R2 détermine la sous-classe de la
substance - aliphatique (chloropromazineLargactil ,
lévomépromazine Nozinan , cyamémazineTercian
) - pipéridinée (pipotiazinePiportil et
thioridazine Melleril ce 2ème composé
présente un risque de troubles du rythme
cardiaque par allongement du QT) - pipérazinée (fluphénazineModiten ou Modecate )
- Les effets thérapeutiques et les EI en dépendent
- P. aliphatiques propriétés sédatives et
neurovégétatives (hypoTA due aux effets anti
alpha-1) - P. pipérazinés effets incisifs et neurologiques
puissants
9Les thioxanthènes
- Elles sont dérivées des phénothiazines
- structure tricyclique de type phénothiazine, mais
latome dazote est remplacé par un atome de C - composés à chaîne latérale pipéridinée
flupentixol (Fluanxol ) et zuclopenthixol
(Clopixol )
10Les butyrophénones
- Structure cycle benzénique relié à un atome de F
et à une chaîne pouvant comprendre des cycles - Deux types de chaîne
- pipéridinées (halopéridolHaldol
dropéridolDroleptan ) - diphénylbutylpipéridines (pimozideOrap et
penfluridolSemap ) affinité plus élevée et
plus sélective pour les récepteurs D2
11Les benzamides
- Les produits commercialés sont les suivants
sulpirideDogmatil , tiaprideTiapridal ,
sultoprideBarnetil , amisulprideSolian - Leurs effets prévalent sur la voie mésolimbique
- Propriétés
- désinhibitrices et antidéficitaires à faible
posologie - antidépressives à doses faibles pour lamisulpride
12Les dibenzodiazépines
- Structure tricyclique proche de celle des
phénothiazines noyau heptagonal accolé à deux
cycles benzéniques et une chaîne plus ou moins
longue attachée au noyau heptagonal - Trois substances commercialisées clozapine
(Leponex ), olanzapine (Zyprexa ), quétiapine
(Séroquel )
13Les benzisoxazoles
- Structure bicyclique
- Apparentées aux butyrophénones et en particulier
au dropéridol - Deux substances commercialisées rispéridone
(Risperdal ) et sertindole (Serdolect)
14Neuroleptiques daction prolongée (NAP)
15Equivalence des NL
- Notion déquivalent chlorpromazine
- même effet avec tous les NL en modulant leurs
doses - 2 mg dhalopéridol équivalent à 100 mg de
chlorpromazine (rapport CPZeq d'un facteur 50) - Notion de DDD (defined daily doses) ou doses
quotidiennes moyennes utilisées dans lindication
principale du produit - DDD de la chlropromazine 300 mg/jour
- DDD de lhalopéridol 8 mg/jour
- Détermination des équivalents chlorpromazine en
se basant sur la dose minimale efficace de chaque
substance - 2 mg de rispéridone équivalent à 5 mg
dolanzapine ou à 7,5 mg daripiprazole - chacune de ces doses correspondent à 100 mg de
chlorpromazine ou 2 mg d'halopéridol
16Hypothèse dopaminergique de la schizophrénie
- Elle repose sur les arguments suivants
- la mise en évidence des propriétés antagonistes
des récepteurs dopaminergiques de la
chlorpromazine (Carlsson et Lindqvist, 1963
Seeman,1976) - l'existence d'une relation entre l'efficacité
antipsychotique des NL et leur affinité pour les
récepteurs D2 - l'observation (Connell, 1958) d'états délirants
aigus après administration d'amphétamine (qui
accroît la libération de dopamine et de Nad) - Hyperdopaminergie sous-corticale (hallucinations,
délire) et diminution du tonus dopaminergique
frontal (perte de la motivation, troubles
exécutifs)
17Voies dopaminergiques et effets des NL
- Les corps cellulaires des neurones
dopaminergiques sont essentiellement situés dans
le tronc cérébral, au niveau du mésencéphale, et,
accessoirement dans lhypothalamus - Laction antagoniste des neuroleptiques sexerce
par lintermédiaire de 4 voies dopaminergiques,
avec pour conséquence leurs effets
thérapeutiques, mais aussi indésirables
18La voie dopaminergique méso-limbique
- permet dassocier les actions et de leurs
conséquences (apprentissage) - intervient dans les activités hédoniques en
renforçant positivement les comportements
apportant du plaisir - intervient dans la régulation de la vie
émotionnelle et dans le contrôle de la motivation
19La voie dopaminergique méso-limbique
- Sa stimulation électrique ou chimique chez
lanimal augmente le renforcement, alors que sa
destruction perturbe la recherche de nourriture
ou deau et réduit le renforcement induit par la
prise de drogue (cocaïne) - Son fonctionnement excessif chez lêtre humain
pourrait entraîner des associations inadéquates
entre les intentions du sujet et des événements
extérieurs (Kapur) certaines perceptions ou
certaines représentations prendraient une
importance anormale pour le sujet. Ce trouble
entraînerait des pensées et percepts inappropriés - Laction des NL sur cette voie sous-tend leurs
effets thérapeutiques en sopposant à
lhyperdopaminergie sous-corticale
20La voie dopaminergique méso-corticale
- favorise les performances du lobe préfrontal,
cest-à-dire tout ce qui concerne la
planification des actions et le déclenchement des
actions volontaires - est nécessaire, plus généralement, à certaines
activités mnésiques, ainsi quaux processus
attentionnels - Chez le singe, la diminution du tonus
dopaminergique au niveau frontal saccompagne
dune baisse des performances dans les tâches
stratégiques - Chez les schizophrènes, une hypoactivité à ce
niveau pourrait sous-tendre les symptômes
négatifs, les déficits attentionnels et exécutifs
21La voie dopaminergique méso-corticale
- Les NLPG pourraient aggraver cet
hypofonctionnement - Leffet antagoniste des récepteurs 5HT2 de
certains NLSG atténuerait l'antagonisme des
récepteurs D2 striataux et préviendrait
lapparition dEI neurologiques, voire
atténuerait un déficit primaire en dopamine au
niveau préfrontal
22La voie dopaminergique nigro-striée
- Laction des NL sur cette voie peut entraîner des
symptômes extra-pyramidaux (Une perte neuronale à
ce niveau entraîne lapparition dune maladie de
Parkinson) - Ils peuvent se manifester sous la forme dun
syndrome parkinsonien, de dyskinésies aiguës ou
dune akathisie Lutilisation à long terme des NL
peut entraîner une hyper-sensibilisation de ces
récepteurs, à lorigine de dyskinésie tardives
23La voie dopaminergique nigro-striée
- Les symptômes extra-pyramidaux apparaissent
lorsque le taux doccupation des récepteurs de
type D2 striataux dépasse 80 (Nyberg et al,
1998) - Manifestations à la fois fréquentes et gênantes
avec les NLPG - Certains NLPG (tels que lhalopéridol) utilisés à
fortes doses nentraînent parfois pas de
symptômes extra-pyramidaux , peut-être du fait
deffets muscariniques ou histaminergiques
24La voie dopaminergique nigro-striée
- Les NLSG provoquent moins de symptômes
extrapyramidaux que les NLPG - Cette meilleure tolérance pourrait être due à
- une action 5-HT2 entraînant une libération de
dopamine et une diminution du taux doccupation
des récepteurs D2 par les neuroleptiques - dautres mécanismes correcteurs (ex amisulpride,
antagoniste D2 et D3, ne se liant pratiquement
pas aux récepteurs 5HT2 aripiprazole, agoniste
D2 partielle, nentraînant pas de SEP malgré un
taux doccupation des D2 striataux de plus de 90)
25La voie dopaminergique tubéro-infundibulaire
- Leffet des neuroleptiques sur cette voie
entraîne une diminution de leffet inhibiteur sur
la sécrétion de prolactine normalement exercée
par la dopamine au niveau de lhypophyse - Cet effet peut donc conduire à lapparition dune
hyperprolactinémie, avec pour conséquences
possibles une aménorrhée galactorrhée chez la
femme ou une impuissance chez lhomme - Les effets antagonistes 5-HT2 des neuroleptiques
de seconde génération sopposeraient en partie
aux effets antagonistes D2 sur les cellules
galactophores - Lactivité agoniste partielle de laripriprazole
inhiberait la libération de prolactine.
26Mécanismes daction biochimiques des NL
- Laction antagoniste D2 est commune à tous les
NL, quils soient de première ou de deuxième
génération - A côté de leffet sur ces récepteurs, crédité à
la fois des propriétés thérapeutiques et de
certains EI, chaque NL possède un profil daction
spécifique sur certains autres récepteurs
cérébraux - Dautres récepteurs dopaminergiques
- Des récepteurs de la sérotonine
- Des récepteurs de lacétylcholine
- Des récepteurs de la noradrénaline
- Des récepteurs de lhistamine
27Les 2 familles de récepteurs dopaminergiques
- famille des D1 (comprenant les D1 et les D5), qui
sont couplés positivement à l'adénylate-cyclase
et qui aboutissent à la production dAMPc - famille des D2 (comprenant les D2, D3 et D4), qui
sont couplés négativement à ladénylate-cyclase
et qui diminuent la production dAMPc
28Rôle et répartition des récepteurs D1 et D5
dopaminergiques dans le cerveau
- les D1 sont post-synaptiques et présents dans
tout le cerveau. Ils interagissent avec les D2,
en facilitant leur stimulation. Ils jouent un
rôle dans la motricité et la mémoire de travail.
Leur contribution à laction antipsychotique des
NL nest pas prouvée (les antagonistes D1
sélectifs nont en effet pas dactivité
antipsychotique). Leur implication dans la
survenue des dyskinésies a été soulevée
(lantagonisme D1 permettrait une meilleure
tolérance neurologique) - les D5 sont présents dans les régions limbiques.
Leur rôle nest pas clair
29Rôle et répartition des récepteurs D3 et D4
dopaminergiques dans le cerveau
- les D3 sont présents dans les régions recevant
des afférences des noyaux accumbens et de la
strie terminale. Ils interviennent dans les
interactions fonctionnelles entre D1 et D2, leur
rôle dépendant du niveau dactivité du système
dopaminergique. Il nexiste pas de ligand
spécifique des D3, mais les benzamides agissent à
la fois sur les D2 et les D3 (laffinité de
lamisulpride pour les D3 est 2 fois plus élevée
que pour les D2) - les D4 sont présents dans les aires limbiques et
striatales. Les antagonistes D4 (ou D3) sélectifs
nont pas montré defficacité antipsychotique
30Les récepteurs dopaminergiques D2
- les D2 sont essentiellement présents dans le
striatum et le noyau accumbens (presque
inexistants au niveau préfrontal) - Les récepteurs D2 existent au niveau des corps
cellulaires et aux niveaux pré et postsynaptique - La stimulation des autorécepteurs présynaptiques
(situés au niveau des systèmes mésolimbique et
nigrostrié) diminue la synthèse et la libération
de dopamine - Le sulpiride et lamisulpride ont
- à faibles doses, une action antagoniste
prédominante sur les autorécepteurs
présynaptiques, qui entraîne une augmentation de
la transmission dopaminergique dans certaines
structures cérébrales et un effet antidéficitaire - à doses plus élevées un effet antagonisme des
récepteurs D2 post-synaptiques
31Effets antagonistes D2 des NL
- Laffinité des NL pour les D2 post synaptiques
est directement corrélée à leur activité
antipsychotique (Seeman et al, 1976). - Lantagonisme D2 post synaptiques est aussi
responsable des EI neurologiques et de
laugmentation du taux de prolactine - La diminution de lactivité dopaminergique
nigro-striée, sous l'influence des NL classiques,
se traduit par une augmentation du nombre des
récepteurs D2 striataux. - Les agonistes dopaminergiques post synaptiques D2
partiels (tel laripiprazole qui se comporte
ainsi à faibles doses et a aussi un effet
antagoniste 5HT2 modeste) peuvent se comporter - tantôt comme des antagonistes D2, dans les
situations où le tonus dopaminergique est élevé - tantôt comme des agonistes à activité modérée,
dans les situations où le tonus est faible
32Effets antagonistes D2 des NL
- Carlsson et ses collaborateurs ont noté une
augmentation du taux des métabolites de la
dopamine (acide homovanillique principalement)
dans les heures qui suivent une administration de
neuroleptiques, traduisant une augmentation de
lactivité électrique neuronale et une libération
de dopamine du fait du blocage D2 - Cependant lantagonisme D2 est rapidement obtenu
(moins de 24h), alors que leffet antipsychotique
est plus lent à obtenir (quelques semaines) - Dans les semaines qui suivent ladministration
répétée dun NL, lactivité neuronale diminue
ainsi que le turn-over dopaminergique
33Effets sur le système sérotoninergique
- Leffet antagoniste des récepteurs 5HT2 à la
sérotonine est particulièrement important avec
les NLSG dont il représente une caractéristique
centrale - Meltzer (1989) a proposé que le rapport du taux
doccupation des récepteurs 5-HT2 sur celui des
récepteurs D2 soit utilisé pour classer un
neuroleptique dans la première ou la seconde
génération - les NLPG ont un rapport inférieur à 1 (faible
taux doccupation des récepteurs 5-HT2 et fort
taux doccupation des récepteurs D2) - les NLSG ont un rapport supérieur à 1 (taux
doccupation des récepteurs 5-HT2 supérieur au
taux doccupation des D2) 25 pour la
rispéridone, 10 pour la ziprasidone et 3 pour
lolanzapine - Cet effet sur les récepteurs 5HT2 augmente la
tolérance neurologique des NL au niveau
nigro-striatal
34Critères datypicité des NL
- Certains NL sont atypiques alors quils ne
répondent pas à ce critère (tels lamisulpride
qui nentraîne pas dEI neurologiques, alors
quil nagit que sur les récepteurs D2 et D3)
donc lantagonisme 5HT2 ne constitue pas un
facteur suffisant pour quun NL soit atypique - A linverse, la chlorpromazine et la thioridazine
ont des effets antagonistes 5HT2 sans être des NL
atypiques, donc le degré dantagonisme des
récepteurs 5HT2 ne constitue pas un facteur
suffisant pour dire quun NL est atypique - Lantagonisme 5HT2 contribue cependant à
laugmentation de lactivité dopaminergique
préfrontale entraînée par les NLSG, avec un rôle
potentiel dans lamélioration des symptômes
cognitifs et déficitaires, à moins que cette
amélioration ne soit due quà une réduction de la
fréquence de survenue des EI neurologiques - Enfin, l'antagonisme 5HT2c pourrait contribuer à
la prise de poids observée avec la chlorpromazine
et l'olanzapine
35Affinité pour les récepteurs monoaminergiques
molécule récepteurs clozapine olanzapine amisulpride rispéridone halopéridol
D1 / 0 / /
D2 / /
D3 /
D4 / 0 /
5HT1A / 0/ 0 / 0/
5HT2A à 5HT7 (2A, 2C, 6 et 7) (2A, 2C, 6 et 7) 0 (2A et 7) (2A)
M1 à M5 0 0 0
a1 0
a2 / / 0 /
H1 0 0
daprès Bret et al (Le Pharmacien Hospitalier
2003)
36Pharmacocinétique
37(No Transcript)
38Efficacité des NLPG
- Lappréciation initiale de lefficacité des NL
est basée sur des études les comparant à un
placebo ou à une substance sédative telle le
phénobarbital (NIH Psychopharmacology Service
Center Collaborative Study Group, Arch Gen
Psychiatry 1964 Davis et Andriukaitis S, J Clin
Pharmacol 1986) - Dans ces études, 75 des patients recevant un
NLPG contre 23 des patients recevant du
placebo, présentent une rémission complète ou
quasi-complète après 6 semaines de ttt - Seuls 40 des patients sous NL ont des symptômes
modérés à sévères, contre 80 des patients sous
placebo - Seuls 8 des patients traités par NL se sont
aggravés ou pas améliorés, contre presque 50
chez les patients sous placebo - A 6 mois, le pourcentage de rechutes (35 études,
3600 schizophrènes) est de 18 pour le groupe
traité contre 52 pour le groupe placebo, le 1/3
des rechutes survenant dans les premiers mois
suivant linterruption du traitement
39Rapport efficacité/dose des NLPG
- Dans le traitement dun épisode psychotique aigu,
lutilisation de posologies modérées
(cest-à-dire équivalant à moins de 10 mg par
jour dhalopéridol, soit des taux plasmatiques
inférieurs à 18 ng/ml) est au moins aussi
efficace que celle de posologies plus élevées
(Coryell et al, Am J Psychiatry, 1998) - Ces doses modérées sont efficaces sur la
dépression associée, alors que les doses plus
élevées peuvent entraîner des troubles de
lhumeur, des effets extrapyramidaux et aggraver
un dysfonctionnement préfrontal
40Efficacité des NLSG
- La méta-analyse de Geddes et coll. (BMJ, 2000) a
regroupé 52 essais randomisés à court terme (12
649 patients) comparant lamisulpride, la
clozapine, lolanzapine, la quétiapine, la
rispéridone et le sertindole aux NLPG
(halopéridol, chlorpromazine, flupenthixol,
perphénazine ou zuclopenthixol) - Leur comparaison a été effectuée en termes de
scores symptomatiques globaux, de sorties
détudes (reflétant la tolérance) et dEI
(notamment extrapyramidaux) - Lamélioration clinique et les sorties dessai se
sont révélées très hétérogènes dune étude à
lautre, même lorsquil sagissait de comparer
les deux mêmes NL - Une méta-analyse de régression effectuée a
attribué cette hétérogénéité aux posologies
employées pour les NLPG - Une posologie 12 mg par jour dhalopéridol (ou
équivalent) est associée à une efficacité et une
tolérance proches de celles procurées par les
NLSG, sauf en termes deffets extrapyramidaux
41Efficacité des NLSG
- Leucht et al (Lancet, 2003) ont effectué une
méta-analyse des études contrôlées comparant
efficacité et tolérance des NLSG aux NLPG
sédatifs (31 études, 2320 participants) - Les résultats montrent que
- seule la clozapine est gt NLPG en termes
defficacité et de tolérance neurologique - la meilleure tolérance neurologique de
lolanzapine était à la limite de la
significativité - lamisulpride, la quétiapine et la rispéridone
ont montré des résultats semblables aux NLPG (1
seule étude par NLSG) - un traitement par 600mg/j ou moins de
chlorpromazine est aussi bien toléré et
légèrement moins efficace quun ttt par NLSG
42Efficacité des NLSG
- La méta-analyse de Davis et al (Arch Gen
Psychiatry 2003) a comparé - NLSG /NLPG (124 essais cliniques randomisés, n18
272) - NLSG/ NLSG (18 études contrôlées, n2748)
- Différence NLSG/NLPG mesurée par la taille de
leffet concernant lamélioration des scores
PANSS, BPRS ou à défaut CGI (taille de leffet
score damélioration des NLSG - score
damélioration des NLPG / SD mis en commun) - Les résultats montrent
- taille de leffet 0,49 pour clozapine, 0,29
pour amisulpride, 0,25 pour rispéridone et 0,21
pour olanzapine, ces valeurs étant toutes
significatives (à titre de comparaison, dans les
études halopéridol vs placebo, taille de leffet
0,60, cad 12 pts de - à la PANSS ou 8 de - à la
BPRS) - olanzapine et rispéridone gt NLPG pour la
symptomatologie (résultats plus nuancés pour
symptômes - primaires et troubles cognitifs) - pas de différence defficacité NLPG /
aripiprazole, quétiapine, sertindole ou
ziprasidone - clozapine et olanzapine ne sont pas
significativement différents en termes
defficacité - la clozapine tend par contre à être plus efficace
que la rispéridone dans les études utilisant les
plus fortes doses de clozapine - olanzapine et rispéridone ne sont pas
significativement différents en termes
defficacité (6 études) - lamisulpride a une efficacité équivalente à
celle de la rispéridone (2 études) - les comparaisons suivantes nont pas mis en
évidence de résultat significatif olanzapine vs
amisulpride, rispéridone vs aripirazole
43Recommandations de lAPA (2004)
- Le choix dun NLSG par rapport à un autre nest
pas guidé par la recherche dune plus grande
efficacité (sauf pour la clozapine qui doit être
réservée aux patients nayant pas ou peu répondu
à 2 NL ou ayant des idées ou un comportement
suicidaire nayant pas répondu aux autres
traitements), mais par le profil dEI de chacun
de ces médicaments - Un patient ayant des ATCD deffets
extrapyramidaux ne devra pas être traité par de
la rispéridone à forte dose. Ce même NL nest pas
recommandé en cas dantécédent dhyperprolactinémi
e - En cas dantécédent de prise de poids,
dhyperglycémie ou dhyperlipidémie, il faut
avoir recours à laripiprazole ou la ziprasidone - Le choix du NL dépend également de lefficacité
des NL pris antérieurement lorsquil ne sagit
pas du premier épisode. Les formes dAP doivent
être réservées aux patients non observants ou à
ceux qui préfèrent cette voie dadministration
44Principaux effets indésirablesNPG NLSG
- Effets neurologiques
- Hyperprolactinémie
- Symptômes négatifs
- Prise de poids
- Abaissement du seuil épileptogène
- Allongement du QT
- Prise de poids (diBZD)
- Diabète et dyslipidémie (diBZD)
- Allongement du QT (ziprasidone)
- Hyperprolactinémie (rispéridone)
- Abaissement du seuil épileptogène
- Agranulocytose
(clozapine)
45Principaux effets indésirables des NL
(Franck et Thibaut, EMC 2005)
46Les dyskinésies aiguës
- Les dyskinésies aiguës (ou dystonies aiguës) sont
souvent déclenchées par la prise dune
butyrophénone (tel lhalopéridol ou Haldol?) ou
dune phénothiazine pipérazinée (comme le
Stémétil ou Témentil?, ce qui a valu le nom de
crises stémétiliennes aux effets moteurs de cette
substance) - Elles sont observées dans les premiers jours du
traitement ou lors dune modification posologique
et se manifestent par un tableau de contracture
musculaire affectant le plus souvent lextrémité
céphalique (sous la forme dun trismus, dune
protrusion de la langue, dun blépharospasme,
voire de crises oculocéphalogyres avec extension
de la tête et plafonnement oculaire), mais
parfois dautres parties du corps
47Traitement des dyskinésies aiguës
- Le traitement des dyskinésies aiguës repose sur
lemploi curatif des anticholinergiques
(tropatépine ou Lepticur?, bipéridène ou Akinéton
retard? et trihexyphénidyle ou Artane? ou encore
Parkinane retard?) - Lorsque la crise est présente, il faut utiliser
un anticholinergique par voie injectable - La prévention systématique des dyskinésies aiguës
par ladministration per os danticholinergiques
nétait pas recommandée avec les NLPG, du fait
des EI des correcteurs. Avec les NLSG, cette
pratique na plus cours
48Fréquence du syndrome parkinsonien
- Les NLPG étaient très mal tolérés de ce point de
vue, avec une prévalence de ce syndrome gt 10
avec les phénothiazines aliphatiques et gt 30
avec lhalopéridol. Ceci contre-indiquait leur
utilisation dans la maladie de Parkinson - Par contre, lolanzapine à doses modérée et la
clozapine entraînent peu de syndromes
parkinsoniens (2 en moyenne), quelles que
soient les posologies utilisées. Cette bonne
tolérance peut être attribuée à leur activité
anticholinergique propre - Consommation de correcteurs sous NL
- Près de 70 des patients traités par 10 à 20 mg
dhalopéridol /j jour - 11 des patients traités par moins de 7,5 mg par
jour dolanzapine (valeur proche de la
consommation liée à la prise de placebo 12) - 27,5 des patients traités par 12,5 à 17,5 mg
dolanzapine par jour - La rispéridone (lt 6mg/jour) et lamisulpride
(lt400mg/jour) provoquent également peu de
syndromes parkinsoniens. Ces NL en induisent
moins que les NLPG (et en particulier que
lhalopéridol), mais plus que lolanzapine. Pour
une posologie moyenne de 4,7 mg/jour, environ 17
des patients sous rispéridone présentent un
syndrome parkinsonien - Enfin laripiprazole semble très bien toléré de
ce point de vue avec une prévalence du syndrome
parkinsonien proche de celle du placebo
49Lakathisie
- Lakathisie est lincapacité de garder une
position (cela peut aller dune sensation
angoissante dimpatience dans les membres
inférieurs à une expression motrice impérieuse
qui peut prendre la forme dune tasikinésie ou
déambulation impérieuse, dun piétinement forcé
ou dune impossibilité de rester assis) - Lakathisie est extrêmement fréquente avec les
NLPG sa prévalence peut atteindre 50 des
patients dans certaines études - Elle est dépendante des posologies employées et
peut saccompagner dun vécu déplaisant que lon
a pu interpréter comme une akathisie dexpression
psychique (incapacité de stabiliser sa pensée,
anxiété importante avec parfois des idées de
suicide) - Elle sexprime souvent au début du traitement
(elle pourra dans ce cas être réduite par une
diminution de la posologie lorsque celle-ci est
possible), mais elle peut parfois apparaître plus
tardivement et sassocier à des dyskinésies
tardives
50Prévalence de lakathisie
- Lakathisie est globalement moins fréquente avec
les NLSG - il existe dimportantes différences entre les
médicaments employés - elle est très peu présente chez les patients
traités par clozapine, olanzapine ou amisulpride
(une étude comparant sa prévalence chez 103
patients la retrouve chez environ 7 des
patients traités par clozapine, 17 des patients
traités par rispéridone contre 24 des patients
traités par NLPG) - chez les patients traités par olanzapine (2,5 à
17,5 mg par jour), elle est deux fois moins
fréquente que chez les patients traités par
halopéridol (10 à 20 mg par jour) - elle est aussi fréquente chez les patients
traités par aripiprazole que chez ceux qui le
sont par NLPG (elle fait partie des principaux
effets indésirables associés à ce NL, avec
linsomnie, l'anxiété, les céphalées et
lagitation)
51Traitement de lakathisie
- Les anticholinergiques sont inefficaces sur
lakathisie - On peut avoir recours
- à un changement de NL
- à lutilisation de bêta-bloquants (propranolol ou
Avlocardyl?, à la posologie de 40 à 120 mg/jour,
en prenant garde aux CI que constituent en
particulier lasthme, linsuffisance cardiaque,
les troubles de la conduction et la maladie de
Raynaud). Ce médicament représente le traitement
de référence de lakathisie induite par les
neuroleptiques - à la cyproheptadine (Périactine?), qui est un
anti-histaminique possédant également des
propriétés antagonistes de la sérotonine,
efficace à la dose de 16 mg/jour - aux benzodiazépines, telles que le clonazépam
(Rivotril?) à la posologie de 1,5 à 3 mg par jour - à 2 antidépresseurs la miansérine (Athymil?) à
la posologie de 15 mg par jour et la trazodone
(Pragmarel?) à la posologie de 100 mg par jour
(le premier a fait lobjet dune seule étude
contrôlée contre placebo avec un effectif réduit
(80) et il nexiste que des descriptions de cas
unique concernant lutilisation du second dans
cette indication)
52Dyskinésies tardives (DT)
- Les DT se présentent sous la forme de mouvements
anormaux, involontaires, incontrôlables et
répétitifs touchant la face (syndrome orofacial
de type bucco-linguo-masticateur protrusion de
la langue, mouvements latéraux de la mandibule,
mouvements des lèvres) ou plus rarement le tronc
et les membres (déhanchements, balancements,
mouvements choréo-athétosiques). Des troubles de
la déglutition (dysphagie) et respiratoires
(dyspnée) ont également été décrits - Les DT peuvent être permanentes ou entrecoupées
de périodes de rémission et elles régressent lors
du sommeil ou de la réalisation de gestes
intentionnels - Les patients se plaignent peu de ce trouble
disgracieux et pénible
53Dyskinésies tardives (DT)
- Les DT peuvent apparaître chez tout patient ayant
bénéficié dun traitement par NL dune durée dau
moins 3 mois ou 1 mois chez la personne âgée,
selon le DSM-IV, que ce traitement soit poursuivi
ou quil vienne dêtre interrompu - Le risque augmente progressivement au cours des 5
premières années de ttt, après quoi il se
stabilise - Un patient nayant pas développé de DT durant les
5 premières années présente un risque plus faible
durant la période de 5 ans qui suit et un risque
encore plus faible pendant la période de 5 ans
ultérieure
54Mouvements anormaux non liés aux NL
- Des dyskinésies orales peuvent être observées en
dehors dun ttt par NL dans les maladies
neurodégénératives (DSTA, chorée de Huntington,
maladie de Wilson), les lésions des NGC ou
différentes encéphalopathies - Elles peuvent se développer chez la personne âgée
exempte de maladie neurologique et nayant jamais
reçu de NL (prévalence des dyskinésies orales
spontanées chez personnes gt 60 ans fréquentant un
centre de soins ambulatoires 3,7) - Amplitude plus limitée que les DT
- Favorisées par le mauvais ajustement dun dentier
- Bleuler et Kraepelin avaient rapporté une
prévalence accrue de mouvements anormaux chez les
schizophrènes. Fenton la estimée à 23,4 chez
les schizophrènes non traités avec 14,9 de
dyskinésies orofaciales spontanées
55Prévalence des DT liées aux NLPG
- Prévalence de ce symptôme 15 à 20 chez les
patients ayant été traités par NLPG aux USA - Incidence environ 5 par an avec un risque se
maintenant pendant 5 à 8 ans de manière linéaire,
selon une étude prospective réalisée par Kane sur
un échantillon de 764 patients - Chez les sujets âgés traités par NLPG,
lincidence des DT est comprise entre 22 et 24 à
un an et elle atteint presque 37 chez les
patients qui ont traités par NL de manière
prolongée (plus de 30 jours) avant dêtre inclus
dans létude
56Prévalence des DT liées aux NLSG
- Selon une revue de littérature récemment réalisée
par Kane et al (2004), le risque de DT est 5 à 10
fois plus faible avec NLSG/NLPG - Lincidence des DT sur un an de traitement est de
0 à 1 pour lolanzapine, 0,3 à 5 pour la
rispéridone, 0,7 pour la quétiapine, 1,5 pour
lamisulpride et 6,8 pour la ziprasidone, contre
4,1 à 30 pour lhalopéridol - Lincidence sur 2 ans et demi pour lolanzapine
selon une étude ayant inclus 1714 patients (dont
1192 sous olanzapine) est estimée à 0,52 contre
7,45 pour le groupe traité par halopéridol - Laripiprazole serait responsable dun taux de DT
comparable au placebo (0,2 sur un essai à court
terme)
57Traitement des dyskinésies tardives
- Il nexiste aucun traitement curatif des
dyskinésies tardives - Elles peuvent cesser après plusieurs mois (voire
plusieurs années) darrêt des NL - Dans certains cas, elles persistent de manière
irréversible surtout lorsque le sujet est âgé - Dans dautres cas, le tableau clinique ne permet
pas larrêt total des NL. La seule stratégie
possible consiste alors à arrêter le NL causal et
à lui substituer un atypique, potentiellement
moins pourvoyeur de cet effet indésirable - La mélatonine et la vitamine E nont en effet pas
fait la preuve définitive de leur efficacité - Les DT peuvent être aggravées, par les
anticholinergiques - Il faut prévenir les dyskinésies tardives en
prenant en compte les facteurs de risque
(mauvaise réponse aux NL ou mauvaise tolérance
neurologique), et en utilisant des doses de NL
aussi réduites que possible (recherche de la dose
minimale efficace)
58Epilepsie sous NL
- Tous les NL sont susceptibles dabaisser le seuil
épileptogène - Toutefois, lexpression clinique de cette
modification EEG est rare, sauf avec la clozapine - Il existe peu détudes contrôlées dans ce
domaine, mais surtout des études de cas et il est
imprudent de généraliser les résultats obtenus - Il semble que parmi les NLPG
- certains augmentent notoirement le risque
dépilepsie (ex chlorpromazine) - dautres sont associés à un risque plus faible
(ex halopéridol, pimozide, fluphénazine et
trifluopérazine) - Parmi les NLSG
- la clozapine présente un risque important (5
des cas pour 600-900 mg/j) - le risque épileptogène de lolanzapine a été
évalué à 0,88 (certains patients ayant des ATCD
épileptiques ont vu leurs crises saggraver sous
olanzapine) - le risque épileptogène de la quétiapine a été
évalué à 0,75 - la rispéridone est associée à un risque faible
- aucune donnée clinique nest encore disponible au
sujet de laripriprazole - des cas dépilepsie ont été rapportés lors de
lassociation de 2 NLSG
59Epilepsie sous NL
- La prescription de tout NL (en particulier de la
clozapine et dans une moindre mesure de
lolanzapine) doit saccompagner de la recherche
dATCD épileptiques - Si ces ATCD sont avérés, il faut instaurer une
surveillance clinique et EEG lors de
linstauration du NL - Il est également nécessaire de prévenir de
possibles interactions médicamenteuses ou un abus
concomitant de toxiques abaissant le seuil
épileptogène - Lorsque des crises surviennent sous NL, la
recherche dune cause lésionnelle est nécessaire - Lépilepsie iatrogène reste un diagnostic
délimination.
60Accidents vasculaires cérébraux
- Augmentation du risque dAVC lors de
lutilisation prolongée de rispéridone et
dolanzapine chez le sujet âgé - Une étude rétrospective canadienne récente a
inclus 11 400 sujets de plus de 65 ans, non
traités jusque-là par NL et ayant consommé des
NLPG (n1015), de la rispéridone (n6964) ou de
lolanzapine (n3421) pendant au moins 30 j. Les
résultats montrent - le risque relatif par rapport au NLPG était de
1,1 avec lolanzapine et 1,4 avec la rispéridone - toutefois les taux brut dAVC pour 1000
personnes-années liés à la prise de NLPG (5,7),
de rispéridone (7,8) ou dolanzapine (5,7) ne
sont pas staitstiquement différents - la taille des échantillons inclus nest peut-être
pas suffisante pour mettre en évidence cette
différence. Le risque dhypoTA orthostatique sous
rispéridone pourrait jouer un rôle favorisant - Recommandations de lAPA pour lintroduction de
la rispéridone chez le sujet âgé débuter par
0,25 mg/j et augmenter par paliers de 0,25 ou 0,5
mg jusquà la dose minimale efficace
61Prise de poids
- Causée par de nombreux NL, quils soient de
première ou de deuxième génération - Débute généralement dès linstauration du
traitement - Le poids peut se stabiliser ou parfois décroître
après un an - Cet EI est à la fois un facteur de mauvaise
observance et un FR cardio-vasculaire et
métabolique - Lobésité, que lon définit par un BMI ( poids
(kg)/taille(m)2) gt à 30, favorise - complications ostéo-articulaires mécaniques
- DNID
- hyperlipidémies
62Mécanisme de la prise de poids
- La prise de poids sous NL peut être liée à trois
types de facteurs - une augmentation de lapport calorique
- une diminution de lactivité physique (favorisée
par la sédation provoquée par les NL) - une diminution du métabolisme de base
63Augmentation de lapport calorique
- Laugmentation de lapport calorique est
probablement la conséquence dune augmentation de
lappétit des patients - Lappétit et le poids corporel sont régulés par
les systèmes histaminergiques et
sérotoninergiques - Laction des NL sur ces deux types de récepteurs
favorise la prise de poids - les antihistaminiques H1 ne sont pas seulement
sédatifs ils augmentent également lappétit et
le poids. Les NL ayant des propriétés
antihistaminiques augmentent particulièrement le
poids - la sérotonine diminue lappétit inversement le
blocage des récepteurs 5HT2C par certains NL
laccroît. - Des facteurs génétiques pourraient jouer un rôle
dans laugmentation de lappétit consécutive à la
prise de NL rôle hypothétique du gène codant
pour la PMCH (pro-melanin-concentrating hormone),
neuropeptide participant au contrôle de l'appétit
et à la régulation des dépenses énergétiques
64Diminution du métabolisme de base
- Peut expliquer la prise de poids de patients
nayant pas augmenté leur ration alim. - Une diminution minime de la consommation
dénergie au repos (représentant 70 de la
dépense dénergie quotidienne) suffit - Cette consommation (et la régulation des apports
alim.) dépend du taux de leptine - Ce peptide, sécrété par les adipocytes
proportionnellement à la masse graisseuse, agit
sur des récepteurs hypothalamiques spécifiques
(réduction de l'appétit et augmentation de la
thermogenèse par stimulation du système
sympathique) - La stimulation du catabolisme lipidique et
laction sur le centre hypothalamique de la
satiété jouent un rôle dans lhoméostasie
pondérale - Lobésité est associée à une augmentation des
taux de leptine et à une résistance
hypothalamique à cette hormone (conséquence
augmentation de lappétit et du poids) - Lhyperleptinémie pourrait altérer la sensibilité
à linsuline des récepteurs périphériques (lien
entre obésité et hyperinsulinisme) - La prise de NL peut entraîner une augmentation de
la sécrétion de leptine (action directe ou
indirecte liée à la prise de poids) - la clozapine et lolanzapine augmentent les taux
de leptine et dinsuline - la quétiapine augmente modestement son taux
- la rispéridone a un effet minime sur cette
variable - pas de données sur lamisulpride, laripiprazole
et la ziprasidone
65Prise de poids sous NLSG
- Rispéridone
- prise de poids non dose-dépendante
- prise de poids non corrélée au taux plasmatique
de rispéridone - prise de poids moyenne entre 2 et 3 kg, que ce
soit à 8 ou 30 semaines ou encore à un an - Olanzapine
- prise de poids comparable à celle de la clozapine
- en moyenne, 12 kg aux posologies usuelles (étude
sur presque 3000 cas Nemeroff, 1997) - dépend de la dose utilisée une posologie de 1
mg/jour nentraîne quune prise de 3 kg - aux doses habituellement utilisées (5-20
mg/jour), pas deffet dose - un faible poids précédant linstauration du
traitement est un FR - essentiel de la prise de poids durant les 6 à 8
premières semaines, le plateau étant atteint dès
la fin de la 1ère année - de 40 des patients ont une prise de poids
supérieure à 7 - 20 des patients considèrent la prise de poids
comme un effet indésirable important - Clozapine
- prise de poids comprise entre 4 et 11 kg
- dans certaines études, des 3/4 des patients
sont victimes dune augmentation supérieure à 10
et dun 1/3 dune augmentation supérieure à
20 - certains prennent plus de 30 kg
- prise de poids surtout durant la 1ère année,
possible jusquà la 3ème année - Ziprasidone
66Prise de poids sous NL métaanalyse dAllison et
al (1999)
- Après 10 semaines de traitement (doses usuelles)
- ziprasidone pas de prise de poids
- clozapine 4,45 kg
- olanzapine 4,15 kg
- rispéridone 2,10 kg
- sertindole 3 kg
- quétiapine 3 kg (prise non dose-dépendante,
poids stable ultérieurement. Selon certains
prise de 2-6 kg à long terme) - aripirazole moins de 1 kg (8 des patients ont
un gain de poids supérieur à 7 ) - halopéridol moins de 1 kg
- pimozide pas de prise de poids
- loxapine pas de prise de poids
- chlorpromazine moins de 3 kg
- Thoridazine un peu plus de 3 kg
67Etude (auteurs, année) N. de sujets Durée de l'étude Neuroleptique Posologie Prise de poids
Cohen et al (1990) 6 6.5 mois Clozapine 175-600mg 11.2 kg
Leadbetter et al (1992) 21 16 semaines Clozapine 6.3 kg (gt 9)
Lamberti et al (1992) 36 6 mois Clozapine 380mg 7.7 kg (11)
Umbricht et al (1994) 82 90 mois Clozapine 500-600mg
Frankenburg et al (1998) 42 3 ans Clozapine
Reinstein et al (1999) 65 10 mois Clozapine 4.2 kg
Nemeroff et al (1997) 3000 1 an Olanzapine 12.5 -17.5mg (1 mg) 12 kg (3kg)
Beasley et al (1997) 1455 1 an Olanzapine gt7
Weiden et al (1996) 6 semaines Olanzapine
Sheitman et al (1999) 9 16 semaines Olanzapine 10 kg
Shelton et al (2001) 8 semaines Olanzapine 6.07 kg
Claus et al (1992) 12 semaines Rispéridone 12 mg 2 kg
Owens (1994) 11 8 semaines Rispéridone 2-6-10-16 mg 1-2 kg
Brecher et Geller (1997) 1200 30 semaines Rispéridone 2.6 kg
Csernansky et al (2002) 1 an Rispéridone 2.3 kg
Geodon Prescribing Information, 2001 4-6 semaines Ziprasidone 10-200 mg gt 7
Arato et al (1999) 219 1 an Ziprasidone 40-80-160 mg
Simpson et al (2001) Ziprasidone
Johnes (2000) et Rak (2000) 2216 1 an Quétiapine 428mg 2.08 kg
Arvanitis et Miller (1997) 361 6 semaines Quétiapine NS
Brecher et al (2002) 134 78 semaines Quétiapine 473mg 1 kg
daprès Nasrallah, 2003)
68Prise en charge de lobésité sous NL
- Une prise de poids sous NL nest pas lapanage
des NLSG - Importantes différences entre les NL
- Clozapine et olanzapine sont particulièrement
iatrogènes. Surveillance régulière du poids.
Monothérapie recommandée - Stratégies thérapeutiques permettant de limiter
la prise de poids - choix du NL
- adaptation du régime alimentaire (ration normo ou
hypo-calorique équilibrée) - pratique dune activité physique régulière
- Selon lAPA augmentation du BMI de de 1 unité
(à partir dun BMI à 18,5) prise en charge
nutritionnelle ou médicamenteuse surveillance
accrue du poids, voire changement de NL - Des études ont montré lintérêt de la substituer
de la ziprasidone à lolanzapine ou la
rispéridone - Rimonabant (Acomplia), antagoniste des
récepteurs cannabinoïdes CB1
69Rôle diabétogène des NL
- Il pourrait sexercer à plusieurs niveaux
- Induction dune résistance périphérique à
linsuline (peut-être par la biais de
laugmentation de la leptinémie, consécutive à la
prise de poids le taux sanguin de leptine est
augmenté chez les patients sous clozapine et
olanzapine, contrairement aux patients prenant de
lhalopéridol mécanisme non exclusif, puisque
des diabètes ont été mis en évidence chez des
patients traités par clozapine qui navaient pas
pris de poids) - Inhibition hypothétique du fonctionnement des
cellules bêta des îlots de Langherans par
antagonisme alpha 2-adrénergique et 5-HT1A/2A/2C
(les antagonistes dopamine-sérotonine causent
plus de diabètes que les autres NL) - Effets toxiques directs hypothétique sur les
îlots de Langerhans - Révélation dune vulnérabilité au diabète propre
à la psychose. Le sexe masculin, une origine non
caucasienne, ainsi que des ATCD personnels ou
familiaux de diabète peuvent constituer des FR
70Diabète sous NL
- Des cas de diabète sous chlorpromazine ont été
rapportés dès les années 1950 - Lintroduction des phénothiazines a x4
lincidence du diabète en service psy - Selon Sernyak et al (2002), la prévalence du
diabète chez 38 632 patients traités par NLPG est
plus élevée que celle de la population générale
américaine - La clozapine
- entraîne une augmentation de linsulinémie, de la
glycémie et du diabète (jusquà un tiers des
patients, y compris chez les patients ayant
auparavant une régulation glycémique normale - peut être partiellement remplacée par la
quétiapine (ratio 2 mg quétiapine /1 mg
clozapine) pour obtenir une baisse du poids et de
la glycémie (efficace dans 20 des cas) - 71 des patients sous olanzapine ont un
hyperinsulinisme et jusquà un 1/3 pourrait avoir
un diabète - La rispéridone induit moins dhyperglycémie que
la clozapine, lolanzapine et même lhalopéridol
(Melkersson et Dahl, 2004) - Les patients sous NLSG présentent un risque de
diabète plus élevé de 9 par rapport à ceux sous
NLPG (surtout chez les - de 40 ans) - Leslie et Rosenheck (2004) ont étudié lincidence
du diabète sur 1 an chez 56 849 patients traités
par NL en monothérapie 7,3 des patients (vs
6,3 dans la pop gén américaine) ont développé
un diabète. RR dapparition dun diabète/NLPG - nul pour la rispéridone
- denviron 2 pour la clozapine (significatif)
- autour de 1,5 pour lolanzapine (significatif)
- Laripiprazole et la ziprasidone paraissent peu
diabétogènes (aucune étude systématique na
encore été effectuée)
71Prévention du diabète sous NL
- Recherche des ATCD personnels et familiaux,
contrôle de la ration calorique, limitation du
tabagisme (inducteur dhyperinsulinisme),
réduction de la sédation iatrogène et exercice
physique - Lors dun ttt par clozapine, olanzapine ou
quétiapine - Recherche de troubles du métabolisme glucidique
avant linstauration - Surveillance glycémique et au besoin
insulinémique (renforcée si posologies élevées ou
association à ttt hyperglycémiants
bêta-bloquants, glucocorticoïdes, diurétiques
thiazidiques....) - Surveillance trimestrielle pendant la 1ère année
puis semestrielle ultérieurement, même en
labsence dobésité ou dATCD de diabète - Un patient en surpoids recevant nimporte quel NL
devra également faire lobjet de telles mesures
de surveillance - LHbA1c peut refléter léquilibre
glycémique/derniers mois - Intolérance au glucose ou diabèteCI
relative/clozapine et olanzapine - Développement dun hyperinsulinisme ou dun
diabète - substituer un autre NL
- si la substitution nest pas possible
- utiliser la posologie minimale efficace
- en présence dun hyperinsulinisme, instaurer une
surveillance rapprochée - en présence dun diabète, employer des
antidiabétiques oraux ou de linsuline
72Dyslipidémies sous NL
- Rôle iatrogène des phénothiazines mis en évidence
à partir des années 1970 (hypertriglycéridémies
et hypercholestérolémies) - Les butyrophénones sont relativement exemptes de
ce type deffets indésirables - Dibenzodiazépines effets sur les lipides
sanguins (sauf peut-être la quétiapine) - Clozapine hypertriglycéridémie
- Olanzapine hypertriglycéridémie (risque
dhypertriglycéridémie sévère) et
hypercholestérolémie - Le risque daccident CV majeur pourrait être
multiplié par 2 à 4 chez un fumeur sans HTA
exposé à une dibenzodiazépine pendant 10 ans
(Meyer et Koro, 2004) - CI relative / hyperlipidémie (usage réservé à des
patients résistants aux autres NLSG) - Rispéridone, amisulpride, ziprasidone
aripiprazole inocuité
73Dyslipidémies sous NL
- Évaluation des FRCV
- consommation tabagique
- ATCD CV familiaux et personnels
- poids, tour de taille
- TA
- triglycéridémie
- cholestérolémie totale, LDL et HDL.
- En cas de dyslipidémie ne pas utiliser la
clozapine, lolanzapine et éventuellement la
quétiapine (sauf en cas de nécessité clinique
majeure) - Dosage des lipides sanguins avant lutilisation
de nimporte quel NL - Surveillance annuelle avec les NL à faible risque
lipidogène (butyrophénones, rispéridone,
aripiprazole et ziprasidone), sauf si le bilan
lipidique initial est perturbé - Surveillance trimestrielle avec les médicaments à
fort potentiel lipidogène (phénothiazines,
clozapine, olanzapine quétiapine) réduite à une
surveillance semestrielle si les taux de lipides
restent normaux - Apparition dun trouble lipidique sous NL
changement de NL, diminution de posologie ou
traitement hypolipémiant
74Hyperprolactinémie
- Les NL induisent en général une
hyperprolactinémie inférieure à 100 ng/ml) - Responsable dune galactorrhée et dune
aménorrhée (même si celle-ci pourrait résulter
des effets inhibiteurs des neuroleptiques sur la
FSH et la LH) - Dépend de la posologie, de la durée du
traitement, du type de NL - fréquent avec thioridazine, rispéridone ou
amisulpride - peu fréquent avec clozapine, sertindole,
ziprasidone et quétiapine. - Lassociation à une contraception orale augmente
le risque de galactorrhée - Le risque ostéoporotique pourrait être accru par
une hyperprolactinémie prolongée - Chez lhomme, lapparition dune gynécomastie
dépend du ratio androgènes/oestrogènes
75Effets anticholinergiques
- Ils sont repsonsables de
- sécheresse buccale (risque de caries)
- diminution de la motilité intestinale
(constipation) - ralentissement de la vidange gastrique (risque de
RGO, nausées, vomissements) - troubles de la déglutition avec fausses routes
(risque aggravé par la présence de DT) - troubles de la miction (rétention aiguë d'urine)
- troubles de laccommodation et mydriase avec
risque de fermeture de langle irido-cornéen - CI des NL anticholinergiques en cas de GAAF et
dHBP avec dysurie. - Surveillance du transit intestinal pour éviter
les complications dune constipation rebelle,
pouvant aller jusquà la pseudo-obstruction
colique aiguë (décrite lors de lutilisation
dhalopéridol ou de clozapine) - La constipation peut être associée à un
ralentissement de la résorption intestinale
pouvant retentir sur la pharmacocinétique des
médicaments pris par le patient - Prévention de la constipation régime riche en
fibres - Traitement de la constipation par laxatifs non
irritants - laxatifs osmotiques (Duphalac? ou Importal?)
- mucilages (Normacol? ou huile de paraffine
gelée Lansoyl?) - Traitement de la sécheresse buccale
- Sulfarlem S25? (3 à 6 cp/jour), pastilles SST? à
sucer - mastication de chewing-gums sans sucre
(stimulation salivaire dorigine mécanique) - Ne pas consommer de boissons sucrées car elles
aggravent prise de poids et risque de caries
76Syndrome malin des NL