Title: LA SCHIZOPHRENIE
1LA SCHIZOPHRENIE
- Dr Nicolas FRANCK
- (Service du Pr. TERRA,
- Centre Hospitalier Le Vinatier)
2Introduction
- Affection fréquente, généralement sévère,
hétérogène, dévolution prolongée et invalidante,
appartenant au groupe des psychoses chroniques
(délire, perte du sens de la réalité). - Symptomatologie variable dun patient à lautre.
- Plusieurs formes cliniques.
- Plusieurs modes évolutifs possibles.
- Facteurs étiologiques, mais pas détiologie
unique définie à ce jour.
3Historique
- Kraepelin (1899) a regroupé sous le nom de
démence précoce les patients atteints
dhébéphrénie (Hecker), de catatonie (Kahlbaum)
et de démence paranoïde du fait dune évolution
vers un déficit intellectuel qui paraissait
inéluctable. - Bleuler (1911) a créé le terme schizophrénie,
signifiant étymologiquement "esprit scindé ,
pour désigner ces malades. Le déficit
intellectuel ne représenterait pas une évolution
inéluctable, même sil persiste presque toujours
des séquelles.
4Historique
- Selon Bleuler (1911), les schizophrènes auraient
en commun une altération de la pensée, du
sentiment et des relations avec le monde
extérieur dun type spécifique et quon ne
rencontre nul part ailleurs. - Cette altération serait due à une scission des
fonctions psychiques ou dissociation se
traduisant au niveau clinique par la discordance
(Chaslin, 1912). - Pour Bleuler, la schizophrénie représenterait
plus un groupe de maladies quune entité
nosologique proprement dite.
5Définition clinique
- un ensemble de troubles où dominent la
discordance, lincohérence verbale,
lambivalence, lautisme, les idées délirantes,
les hallucinations mal systématisées et de
profondes perturbations affectives dans le sens
du détachement et de létrangeté des sentiments
troubles qui ont tendance à évoluer vers un
déficit et une dissociation de la personnalité
(Ey). - Au total, la schizophrénie peut affecter de façon
sévère tous les domaines cognitifs et émotionnels
6Définition critérielle (DSM IV)
- Critère A. Symptômes caractéristiques présence
de 2 ou plus des manifestations suivantes pendant
au moins 1 mois (ou moins en cas de traitement) - idées délirantes,
- hallucinations,
- discours désorganisé (coq-à-lâne fréquents ou
incohérence), - comportement grossièrement désorganisé ou
catatonique, - symptômes négatifs (émoussement affectif, alogie,
aboulie). - Critère B. Dysfonctionnement social.
- Critère C. Durée gt 6 mois (dont critère A gt 1
mois) - Critère D. Pas de tr. de l humeur, ni tr.
schizo-affectif. - Critère E. Pas d affection médicale générale ni
effet iatrogène - Critère F. Pas de tr. envahissant du
développement.
7Epidémiologie
- Une des affections mentales les plus fréquentes
- Prévalence de lordre de 0,5
- Taux dincidence compris entre 2 et 4 pour 10 000
- Sex-ratio proche de 1
8Age de début et caractéristiques prémorbides
- A la fin de ladolescence ou chez ladulte jeune
(Entre 15 et 35 ans). - Début plus précoce chez lhomme que chez la
femme. - Avant la décompensation proprement dite, on a pu
noter des difficultés chez les futurs
schizophrènes retard dapprentissage,
maladresse caractère rêveur, isolement
(personnalité schizoïde) idées de référence,
méfiance, pensée magique, croyances
irrationnelles (personnalité schizoptypique).
9Début aigu
- Bouffée délirante aiguë polymorphe. Eclosion
brutale dun délire polymorphe dans ses thèmes et
mécanismes. Fluctuations thymiques. Angoisse.
Entrée dans une schizophrénie qui évoluera par
poussées entrecoupées dintervalles libres ou
alors évolution dès la fin de laccès aigu vers
la chronicité. Facteurs de mauvais pronostic
dune BDA atypicité, absence dangoisse,
évolution subaiguë, pauvreté du délire, absence
ou rareté des signes thymiques, bizarerrie. - Manie ou dépression atypique. Asyntonie, froideur
affective, réticence, incohérence, bizarrerie,
agressivité - Fugue, acte médico-légal, automutilation, suicide.
10Début progressif
- Fléchissement scolaire. Baisse du rendement
intellectuel. Pas de contexte familial
explicatif. - Modifications des croyances. Engouement pour des
activités ésotériques (magie, activités occultes,
ésotériques) pouvant saccompagner de ladhésion
à une secte. Croyance à des phénomènes
surnaturels. - Modifications de laffectivité. Isolement,
opposition Pensée allusive. Discours digressif.
Présentation bizarre. Hermétisme. Agressivité. - Trouble des conduites (addiction, anorexie,
er-rance pathologique). Caractère immotivé,
étrangeté
11Début progressif
- Apparition progressive didées délirantes,
dhalluci-nations ou de symptômes dépressifs
atypiques. - Hypochondrie et dysmorphophobie. Plaintes
changeantes, désorganisées, peu précises.
Impressions de modifications corporelles (signe
du miroir). Sentiment détrangeté de
dépersonnalisation. - Pseudo-obsessionnel. Pas de lutte. Bizarrerie.
- Pseudo-phobique. Pas dévitement ni réassurance.
- Pseudo-hystérique. Mais froideur, pas de bénéfice
II - Pseudo-psychopathique. comportement inexplicable
12Période détat
- Syndrome délirant.
- Syndrome dissociatif.
- Syndrome autistique.
- Atteinte des fonctions supérieures
13Le délire
- Le délire est la conséquence dune expérience
pathologique (le sujet vit une expérience
anormale de son esprit, son corps et du monde). - Paranoïde polymorphe, mal organisé, nayant ni
structure ni lien cohérent entre ses thèmes. - Illogisme, non systématisation, flou, bizarrerie,
impénétrabilité, imprécision. - Adhésion parfois relative. Expression
inconstante. - Chronicité, parfois émaillée dexacerbations
aiguës (moments féconds, poussées processuelles).
14Le délire
- Thématiques multiples
- idées délirantes dinfluence (pensées ou
sentiments imposés ou suggérés, actes ou
impulsions imposées, etc.). - dépersonnalisation (impressions de transformation
corporelle dysmorphophobie, dislocation,
dévitalisation, négations dorganes troubles de
lidentité, angoisse de morcellement). - et aussi dédoublement, idées de référence,
persécution, possession, hypochondrie, mystique,
érotomanie, divination, mégalomanie, etc.
15Le délire
- Mécanismes multiples (polymorphe). Aucun nest
spécifique et tous peuvent se rencontrer - Automatisme mental quasi-constant.
- Hallucinations psychiques et psycho-sensorielles
(sensations corporelles imposées). Cénestopathies
et hallucinations verbales fréquentes. - Interprétations, illusions, intuitions.
- Discours délirant flou, diffluent,
contradictoire, incohérent. - Angoisse associée, majeure, pouvant entraîner des
troubles du comportement auto- ou
hétéro-agressifs
16Symptômes de 1er rang de Kurt Schneider
- publication de la pensée
- audition de voix sous forme de propos et de
répliques - audition de voix qui accompagnent de remarques
les agissements du malade - expériences corporelles dinfluence
- vol de la pensée et autres influences de la
pensée - diffusion de la pensée
- perception délirante
- tout ce qui est fait ou influencé par dautres
dans le domaine des sentiments, des tendances
(pulsions) et de la volonté.
17La dissociation
- Perte de cohésion et dunité de la personnalité.
- Touche toutes les dimensions de la vie psychique
intellectuelle, affective et comportementale. - Les idées ne senchaînent plus de manière
logique, efficace discontinuité du cours de la
pensée. - La dissociation sexprime au niveau clinique par
la discordance.
18Dissociation / fctt intellectuel
- Pensée digressive et sans idée directrice.
- Discours allusif, peu compréhensible.
- Barrages brèves suspensions du discours, non
motivées, dont le sujet est conscient mais
auxquelles il est indifférent. - Logique inappropriée paralogique ou
pseudologique telle que dans le rationalisme
morbide(Minkowski).
19Dissociation / fctt intellectuel
- Troubles du langage altérations phonétiques
(timbre, prononciation modifiés), lexicales
(néologismes), sémantiques (paralogismes),
syntaxiques (agramatisme), pragmatiques (non
prise en compte de linterlocuteur). A lextrème
schizophasie. Le langage paraît utilisé à
dautres fins que la communication. - Troubles du débit idéique ou troubles du cours de
la pensée (anomalies du rythme accélération,
ralentissement ou discontinuité barrages,
fading).
20Dissociation / vie affective
- Indifférence affective et expériences affectives
intenses mouvements instinctivo-affectifs
paradoxaux traduisant une incapacité à moduler
des affects contradictoires. - Réactions émotives inappropriées, paradoxales,
imprévisibles. - Ambivalence.
21Dissociation / comportement
- Maniérisme, préciosité, attitudes empruntées.
- Sourires immotivés, non adaptés / situation.
- Négativisme, réactions dopposition.
- Troubles des conduites actes insolites,
étranges, voire dangereux.
22La discordance
- Ambivalence
- affective (amour/haine, attirance/répulsion)
- de la volonté (ambitendance le patient veut 2
choses contraires à la fois) - intellectuelle (2 concepts opposés sont exprimés)
- Bizarrerie (idées étranges, baroques)
- Impénétrabilité (discours, conduite énigmatiques)
- Détachement du réel retrait affectif, repli
autistique, apragmatisme, athymormie, désintérêt,
perte de contact vital avec la réalité
(Minkowski).
23L autisme
- Barrière opaque établie par le sujet entre son
monde intérieur et le monde extérieur. - Hermétisme et mort psychique apparente.
- Vie imaginaire et émotionnelle intense.
- Conduit ou est la cause dune altération profonde
de la notion de réalité.
24Atteinte des fonctions supérieures
- Classiquement, pas datteinte des capacités
mnésiques et intellectuelles, mais impossibilité
de leur utilisation. Pas de trouble de la
vigilance - En pratique, on constate des troubles cognitifs
(troubles des fonctions supérieures)
difficultés de concentration, troubles
attentionnels, difficultés de traitement du
contexte, atteintes de la mémoire à long terme,
de la mémoire de travail des fonctions exécutives.
25Symptômes positifs et négatifs
- Regroupement des symptômes en deux dimensions
cliniques (Crow, Andreasen). - Les auteurs anglo-saxons se réfèrent à Jackson
pour lequel il existait une hiérarchie des
centres nerveux, les atteintes du SN pouvant
conduire à des signes négatifs (signes
déficitaires dus à l'atteinte-même de la fonction
touchées) et des signes positifs (ce qui subsiste
ou ce qui est libéré par cette atteinte). - En pratique, les symptômes négatifs ou
déficitaires correspondent à une perte ou une
diminution des fcts normales et les symptômes
positifs ou productifs à une distorsion ou un
excès de ces mêmes fcts.
26Symptômes positifs et négatifs
- symptômes positifs délire, hallucinations.
- symptômes négatifs appauvrissement (du
discours, de la pensée, moteur apragmatisme,
aboulie, manque dénergie physique, troubles de
lattention, retrait social, isolement, perte des
initiatives, anhédonie, froideur affective,
pauvreté des affects et de lexpression
gestuelle, aspect figé). - des symptômes des 2 lignées coexistent chez un
même patient. - On peut ajouter une 3e dimension clinique
représentée par la désorganisation.
27Formes cliniques schizophrénie paranoïde
- Forme la plus fréquente. Association des
syndromes délirant, autistique et dissociatif. - Délire et hallucinations (auditives,
cénesthésiques, psychiques, psychomotrices) au
1er plan. - Parfois le délire nexiste quau début de la
maladie et il est remplacé secondairement par des
signes déficitaires. - Parfois il existe tout au long de la durée de
cette affection, qui peut alors évoluer par
poussées (meilleur pronostic, gde efficacité
des médicaments)
28Formes cliniques la catatonie
- Forme assez rare actuellement caractérisée par
une prédo-minance de la discordance
comportementale ou psychomotrice. - Catalepsie persistance indéfinie des attitudes
passivement imposées aux membres, flexibilité
cireuse (oreiller psychique, signe de Maillard). - Négativisme attitudes de refus actif dans tous
les domaines (immobilité, enfouissement sous les
draps, fermeture crispée des paupières,
contracture des mâchoires, raideur diffuse, refus
de serrer la main, opposition à toute
mobilisation, mutisme, etc.). - Stupeur perte de toute initiative motrice,
patient re-plié sur lui-même, absence de réaction
aux stimulations
29Formes cliniques la catatonie
- Anticipation motrice, échopraxie (ou
échokinésie). - Echomimie, écholalie.
- Persévération motrice.
- Postures catatoniques (postures inadéquates ou
bizzares adoptées volontairement par le patient). - Suggestibilité (obéissance automatique aux
ordres). - Hyperkinésies (décharges motrices parfois
clastiques activité motrice sans finalité
évidente, stéréotypies, impulsions verbales ou
motrices). - Suspension brutale possible (temporaire ou
définitive)
30Formes cliniques lhébéphrénie(schizophrénie
désorganisée DSM)
- Début précoce (entre 15 et 25 ans), progessif
(sur une personnalité prédisposée) ou brutal
(troubles majeurs du comportement apparaissant
dun coup). - Dissociation et autisme au 1er plan.
- Pas de délire manifeste (mais il peut être
latent, quoique toujours pauvre). - Les affects semblent éteints. Aspect puéril.
- Impression dune importante détérioration.
- Evolution, parfois entrecoupée de poussées
délirantes, vers un autisme majeur. Pronostic
médiocre.
31Autres formes cliniques
- Schizophrénie simple installation insidieuse et
progressive de symptômes négatifs. Pas de délire
ni dhallucinations. Forme peu grave
dhébéphrénie. - Héboïdophrénie pseudo-psychopathie dissociée.
- Schizophrénie résiduelle forme évolutive
comprenant la persistance de symptômes négatifs - Schizophrénie indifférenciée ne répond pas aux
critères des formes précédentes - Trouble schizo-affectif présence conjointe de
symptômes affectifs ou thymiques (maniaques,
dépressifs ou mixtes) et de symptômes
schizophréniques Evolution par poussées sans
déficit marqué dans les intervalles libres.
Sensible au lithium.
32Evolution
- Taux de mortalité élevé (10 de décès par
suicide) - Par poussées réapparition du délire, des
hallucinations, des troubles du cours de la
pensée, des symptômes thymiques (formes paranoïde
et schizo-affective). - Continue régression, incohérence idéo-verbale
majeure. Symptômes installés. - Mixte fond symptomatique permanent (symptômes
négatifs en particulier) et recrudescences
transitoires (symptômes productifs).
33Evolution
- 20-25 des patients ne présenteront plus de signe
patent de la maladie et auront une insertion
socio-professionnelle considérée comme normale. - 50 des patients présenteront une forme
intermédiaire (accès récurrents ou
symptomatologie modérée) provoquant une
altération variable des domaines affectif,
relationnel et professionnel. - 20-25 présenteront une forme grave de la maladie
(délire permanent ou symptômes déficitaires
interdisant toute activité soutenue) nécessitant
une hospitalisation prolongée ou du moins le
maintien dans un milieu exerçant une surveillance
permanente.
34Diagnostic différentiel
- Délires chroniques systématisés. Délire organisé.
- Bouffée délirante aiguë. Lévolution tranchera.
- Trouble affectif. Pas de dissociation ni délire.
- Affections neurologiques (tumeur, traumatisme,
infection). Signes de localisation. - Syndrome confusionnel. DTS, trouble de la
vigilance, absence de cause organique
identifiable. - Démence sénile ou présénile. Atteinte cognitive
- Troubles névrotiques. Histoire du sujet absence
de dissociation.
35Etiologie
- Facteurs génétiques. Risque morbide de lordre de
10 à 12 chez les frères et sœurs et enfants de
schizophrènes. Concordance de 50 chez les
jumeaux homozygotes (même élevés séparément). - Facteurs environnementaux précoces. Complications
obsétricales anté et péri-natales. Carence
nutritionnelle ou infection virale pendant la
gestation (déséquilibre saisonnier des
naissances). - Facteurs environnementaux tardifs. Rôle du
contexte familliale (double lien
communication faite dinjonctions paradoxales) et
des émotions exprimées.
36Modèle neurodéveloppemental
- Facteurs de risque biologiques dintervention
précoce et vulnérabilité génétique. - Apparition des symptômes à ladolescence ou au
début de lâge adulte, au moment où la maturation
cérébrale se termine (fin du processus de
myélinisation et délimination de connexions
synaptiques excédentaires). - Stigmates cérébraux. Neuroimagerie dilatations
ventriculaires stables dans le temps.
Anatomopatho-logie séquelles danomalies de
migration neuronale telles que désorientation ou
mauvaise répartition des neurones au niveau des
couches corticales (dans les zones frontale et
limbique).
37Traitement
Approche bio-psycho-sociale
- Chimiothérapie neuroleptiques,
antipsychotiques. - Psychothérapie individuelle (de soutien,
comportementale, etc.), institutionnelle,
familiale, groupale (entraînement aux habiletés
sociales, gestion des émotions, gestion du
traitement). - Sociothérapie et mesures sociales ergothérapie,
loisirs accompagnés, centres daide par le
travail, ateliers protégés, emplois protégés
(reclassement professionnel), mesure financière
(allocation dadulte handicapé), mesure de
protection des biens.
38Traitement pharmacologique
- Intérêt le taux de rechute à un an est estimé à
- 70 sous placebo
- 25 sous neuroleptique (Ayuso-Gutierrez and del
Rio Vega, Schiz Res, 1997) - Objectifs diminution de lintensité des
symptômes, prévention des rechutes et de la
résistance au traitt, prévention de la violence
(hétéro ou auto-agressive), amélioration des
performances cognitives, sociales et
professionnelles, réduction des durées
dhospitalisation - Instauration la plus précoce possible (ne pas
laisser sinstaller les troubles).Mais le délai
entre les 1ers symp-tômes et linstauration du tt
est encore de 6 à 24 mois
39Mode daction des neuroleptiques
- 1957 découverte de la Dopamine (DA) (Montagu,
1957) - 1959 la DA nest pas quun simple précurseur de
la NA - 1962 les neuroleptiques augmentent la synthèse
de DA (Carlsson, 1962) - 1963 cette augmentation du turn-over de la
dopamine doit dépendre dun blocage des
récepteurs de la dopamine (Carlsson et Lindqvist,
1963)
40Choix du neuroleptique
- définir les symptômes cibles à traiter
- choisir de préférence un NL déjà efficace chez le
patient dans le passé ou 1 atypique - attendre 4 à 6 semaines à posologie efficace
avant de juger de leffet - les associations de NL doivent être évitées
- la posologie doit être la dose minimale efficace
les doses dentretien sont souvent inférieures
aux doses antipsychotiques
41Bilan initial
- - ECG (QT)
- - NFS (impératif pour la clozapine)
- - bilan hépatique
- Evaluer la prescription en cas dantécédent
allergique, chez les toxicomanes, en cas de
pathologie cardiaque grave, chez lépileptique,
en cas de glaucome
42Le traitement pharmacologique des phases aiguës
(productives)
- doit avoir lieu à lhôpital (en HDT ou en HO,
selon la loi du 27-06-90, si cest nécessaire),
ce qui permet dinstaurer une surveillance de
létat psychique et physique du patient
(adaptation de la posologie en fonction des
effets thérapeutiques ou iatrogéniques). - repose sur un antipsychotique atypique ou un
neuroleptique incisif (qui constituera par la
suite le tt de fond), pouvant être associé à un
neuroleptique sédatif (qui sera progressivement
interrompu dans un second tps)
43Stratégie thérapeutique
- La majorité des patients schizophrènes répondent
au traitement en phase aiguë - En cas déchec
- - vérifier la posologie et ne pas simpatienter
(il est généralement inutile daugmenter la
posologie ou de changer de molécule les 2
premières semaines) - - sassurer de lobservance envisager une forme
buvable ou injectable - - si échec confirmé, choisir une autre molécule
appartenant à une famille différente de la
première
44Stratégie thérapeutique
- - En cas de non réponse à 2 neuroleptiques
- - associer un thymorégulateur (valproate,
lithium, carbamazépine) - - substituer la clozapine
- - envisager une sismothérapie
45Le traitement pharmacologique au long cours
- doit être bien toléré par le patient (peu ou pas
deffets indésirables, ce qui augmente
lobservance thérapeutique) - peut reposer sur lutilisation dun NAP (en cas
de mauvaise observance) - utilise une monothérapie tant que cela est
possible (évite le cumul des EI, favorise
lobservance) - peut être poursuivi indéfiniment en cas de
nécessité - doit être adapté au cours évolutif de la maladie
et non renouvelé tel quel de manière systématique - peut être suspendu après une longue période
asymptomatique
46Neuroleptiques
- Les antipsychotiques ou neuroleptiques atypiques
olanzapine (5-20mg/j), risperidone (2-6mg/j),
clozapine (150-600mg/j - contrôle de la NFS) - Les neuroleptiques sédatifs lévomépromazine
(100-300mg/j), loxapine (100-300mg/j). - Les neuroleptiques incisifs halopéridol
(10-20mg/j), pipothiazine (10mg/j). - Les antidéficitaires amisulpride (50-200mg/j).
- Les neuroleptiques daction prolongée (NAP)
décanoate dhalopéridol (100-300mg/mois),
palmitate de pipothiazine (75-150mg/mois).
47EI psychiques des neuroleptiques
- Sédation - Somnolence
- Indifférence psychomotrice
- Confusion mentale
- Réactivation anxieuse, agressive ou délirante
- Dépression - Suicide
48EI neurologiques des neuroleptiqes
- Syndrome extrapyramidal
- - dystonies aiguës
- - parkinsonisme
- - Akathisie - Tasikinésie
- - dyskinésies tardives
- - rabbit syndrome
- Epilepsie
49EI neurovégétatifs des neuroleptiques
- Effets de type adrénolytique
- - accroissent la sédation
- - hypotension (orthostatique)
- Effets de type anticholinergique
- - sécheresse buccale ? caries dentaires
- - constipation ? risque occlusif
- - dysurie (adénome prostatique )
- - syndrome anticholinergique central(hyperthermie,
confusion, altération de la conscience,
convulsions) - Syndrome malin
50EI endocriniens et métaboliques
- Hyperprolactinémie Aménorrhée -Galactorrhée -
Gynécomastie - Impuissance - Frigidité
- Prise de poids
51EI cardiaques et hématologiques
- Allongement de lintervalle QT
- Troubles du rythme (torsade de pointe,
tachycardie ventriculaire) - Leucopénie
- Agranulocytose (clozapine)
Risque de mort subite
52Autres EI des neuroleptiques
- Nausées - Vomissements
- Constipation - Risque docclusion
- Hépatotoxicité
- Photosensibilisation
- Dépôts pigmentaires oculaires
- Tératogénicité
53La psychothérapie
- Elle est avant tout institutionnelle, reposant
sur une équipe multidisciplinaire intervenant
dans un cadre hospitalier (rassurant en soi). - Individuelle, elle doit être adaptée au patient
psychotique. Elle sera généralement directive,
mais offrira une écoute attentive et empathique
au rapport que fait le patient de son vécu
délirant de façon à instaurer une relation de
confiance et à pouvoir aider le patient à trouver
une signification aux expériences primitives
indicibles quil vit et à critiquer les
explications causales fallacieuses quil a
tendance à échaffauder (le but est de prévenir la
construction du délire).
54La psychothérapie
- On sefforcera de réduire au maximum les
événements traumatisants (intervention des forces
de lordre, isolement trop prolongée, traitement
trop important à lorigine dEI mal supportés)
pour ne pas oblitérer les chances dadhésion
ultérieure du patient à son traitement. - On impliquera la famille dans le soin autant que
possible - On utilisera des méthodes groupales (de type
cognitivo-comportementales) pour favoriser
limplication du patient dans son traitement et
aider le patient à se réinsérer socialement
(affirmation de soi, entrainement aux habiletés
sociales).