Title: Psycholinguistique 3
1Psycholinguistique 3
- Les précurseurs du langage
- Le Langage adressé aux enfants
- Interactions, conversations et acquisition du
langage - LECTURE Communication linguistique et
représentation symbolique in M. Tomasello,
Aux origines de la cognition humaine, Ed. Retz,
chapitre 4, pp. 91-125
2Introduction
- Le langage, spécifiquement humain, moteur de
lévolution de la cognition - Point de vue développemental (Tomasello) le
langage ne surgit pas (ontogenèse, phylogenèse)
de façon indépendante de tous les autres aspects
de la cognition ou de la vie sociale les
langues naturelles sont des institutions sociales
symboliquement incarnées, qui naissent à partir
dactivités socio-comunicatives pré-existantes - Les représentations symboliques langagières sont
- (a) intersubjectives, car un symbole est
socialement partagé avec autrui - (b) imprégnées dune perspective un symbole
contient toujours une manière particulière de
considérer certains phénomènes
3Les bébés humains comprennent que leurs
congénères sont, comme eux, des êtres
intentionnels (Ã 9 mois !)
- Le bébé humain est une créature sociale, comme
les autres primates - Qqs heures après la naissance, il préfère
regarder le visage humain grand intérêt pour les
contours, les yeux, la bouche (voir leçon 1) - Intra-utéro, il sest habitué à la voix de sa
mère (Decasper Fifer, 1980) - Le bébé humain est ultra-social (Tomasello)
- Il sengage dans des proto-conversations
interactions au cours desquelles le bb et celui
qui soccupe de lui sont attentifs lun à lautre
(face-Ã -face) regards, contacts, vocalisations
chacun y agit à tour de rôle contenu émotionnel - Il imite ladulte dès lâge de 6 semaines (tirer
la langue, ouvrir la bouche, bouger la tête
Meltzoff Moore, 1977, 1989) - Les primates non-humains ??
- Pas de tendance à sengager dans des contacts
face-à -face, mais à rester très serrés - Mimer dautres actions ??
4Contexte historique et théorique intérêt pour le
bébé compétent socialement
- Interactions précoces Mère-Bébé (Trevarthen,
1975) - Réponses différentes des bébés aux personnes et
aux objets - En particulier lorsque la Mère prête attention
au bébé - les vocalisations, diminuent si la mère
détourne lattention du bébé - Routines dinteraction se mettent en place
(changer de lange, aller au lit, prendre le
bain) peekaboo , prendre-et-donner - Trois précurseurs du langage
- Tours de parole ( turn-taking )
- Attention conjointe
- Pointage
- Si lintérêt social pour le langage est
déterminant dans lacquisition de celui-ci - les mesures des précurseurs devraient prédire
lacquisition ultérieure du langage - Les enfants qui ont des troubles de la
communication sociale et/ou des troubles
langagiers (enfants autistes par ex.) devraient
différer des enfants au DN quant aux mesures des
précurseurs
5Tours de parole
- les mères tendent à se taire lorsque les bébés
vocalisent plus tard le bébé vocalise en réponse
à la mère et instaurations de vrais tours de
parole - Figure 3.5 lorsque la mère est silencieuse, les
vocalisations des deux groupes augmentent avec
lâge lorsque la mère parle, les enfants au DN
vocalisent de manière croissante jusquà lâge de
13 à 16 semaines, moment où leurs vocalisations
diminuent les enfants avec Down continuent Ã
augmenter leurs vocaliser au-delà de cet âge,
retard dans linstauration du tour de parole
désintérêt social pour la parole de la mère ? - Chez les enfants autistes ??
- Comparaison des réponses de la mère aux
vocalisations denfants au DN et denfants
handicapés (physique et/ou cognitif) les
réponses maternelles restent stables ou diminuent
de 3 Ã 28 mois dans le groupe denfants avec
handicap, tandis quelles augmentent de façon
spectaculaire dans le groupe des enfants au DN
(Brooks-Gunn Lewis, 1982) - Les tours de parole vocaux prédisent
lapprentissage phonétique ex les mères
vocalisent davantage vis-Ã -vis de leurs filles
que ne le font les mères de garçons et les
filles acquièrent le langage plus rapidement
durant les premières années
6Attention conjointe
- À 6 mois, les bébés interagissent avec les
objets/les gens de façon dyadique ils sen
saisissent, les manipulent - Ils ont des rituels dyadiues lever les bras
pour être pris dans les bras de ladulte , assez
proches de ceux des chimpanzés - La révolution des 9 mois, nouveaux comportements,
triadiques lenfant, ladulte, lobjet pour
la première fois, les bébés regardent de façon
souple et efficace ce que les adultes regardent
(attention conjointe) et sengagent avec eux dans
des épisodes longs dinteraction sociale autour
de lobjet (engagement conjoint) le bébé
comprend que ladulte est un être intentionnel - La M et son bb tendent à regarder vers les mêmes
objets initialement la M suit la ligne du regard
du bb, mais dès 6 mois, les bbs suivent le regard
de la mère, si lobjet du regard est face au bb
ou sil est dans la vision périphérique dès le
début (DEntremont et al., 1997)
7Capacité à suivre le regard de ladulte (Moll
Tomasello, 2004)
- Condition expérimentale lE. regarde derrière
la barrière pdt 3 scdes. et dit oh , et adopte
une expression de surprise/excitation lE.
regarde ensuite vers lenfant et attend 4
secondes (répétition 2 fois si lenfant ne bouge
pas) - condition contrôle lE. regarde un jouet du
côté opposé à la barrière indices sonores et
expression faciale similaires à celles de la
condition expérimentale - Critères
- lenfant doit se déplacer jusquà ce quil ait un
accès visuel à ce qui se trouve derrière la
barrière - Lenfant doit regarder la localisation où a
regardé lexpérimentateur - À 12 18 mois, les bbs sont capables de
ramper/marcher une courte distance pour se mettre
dans une position appropriée pour regarder
derrière une barrière derrière laquelle ladulte
regarde (voir Fig 1) - Les enfants ont plus de difficultés à suivre le
regard qui fixe derrière la barrière que
lorsquil fixe une cible visible (voir tableau 1) - Dès 12 mois, les bbs comprennent que dautres
voient des choses comme ils le font eux-mêmes (
seeing representationally ) NB les chimpanzés
aussi ! (Moll Tomasello, 2004) - Conclusion vers lâge d1 an, révolution dans
la façon dont les bbs comprennent les autres
personnes they seem to show an understanding
that others are intentional agents like
themselves
8Le contexte social de lexpérience linguistique
précoce
- The child has his or her own natural means for
calling attention selectively to aspects of a
scene. Interaction with an adult provides the
child with an opportunity to learn the
conventional or non-natural means for doing
so Bruner, 1983
9- Jérôme Bruner
- Le jeune enfant ne rencontre pas le langage comme
un phénomène isolé, mais dans le contexte riche
dinteractions sociales entre lui et ladult - Lenfant acquiert lusage conventionnel dun
symbole linguistique en apprenant à participer Ã
un format interactif (une scène dattention
conjointe) quil comprend dabord de manière non
linguistique - Pour acquérir un langage, lenfant doit vivre
dans un univers où se déroulent des activités
sociales quil peut comprendre, récurrentes,
routinières, dans lesquelles ladulte utilise un
nouveau symbole linguistique de telle manière que
lenfant puisse comprendre que ce symbole
convient à lactivité quil partage avec ladulte - Les enfants apprennent plus facilement des mots
nouveaux lors des scènes dattention conjointe
socialement partagées avec dautres personnes
le bain, les repas, le changement de couches, la
lecture de livres denfants, les voyages en
voiture - Les enfants qui passent plus de temps dans des
activités dattention conjointe avec leur mère
entre 12 et 18 mois possèdent un vocabulaire plus
étendu à lâge de 18 mois - words referring to objects on which the childs
attention was already focused were learned better
than words presented in an attempt to redirect
the childs attentional focus (Tomasello
Farrar, 1986) (voir aussi plus loin, le recast
10Le pointageLa communication par les gestes
- Premiers gestes des bébés ritualisations
dyadiques, non distinguables des gestes des
chimpanzés lever les bras au-dessus de la tête
pour demander quon les prenne dans les bras - Dyadiques aucun objet extérieur nest en jeu
- Impératifs les gestes disent ce que veut
lenfant - Ritualisés, non imités, non symboliques signaux
destinés à ce que les choses soient faites, et
non des symboles (conventions, destinées Ã
partager une expérience) - Vers 11-12 mois production de gestes
déclaratifs et triadiques, comme montrer du doigt
lenfant, ladulte et un objet extérieur - Le pointage du bb (comme le regard) a pour effet
disoler un objet intéressant des alternatives
locales - Comment lenfant apprend-t-il à montrer qq chose
à autrui ? En observant ladulte, et en
comprenant lobjectif communicatif du geste, i.e.
que ladulte tente de lamener à partager son
attention pour quelque chose lenfant tente de
reproduire lacte communicatif intentionnel de
ladulte ( partage du symbole )
11Lapprentissage du geste de pointage
- Franco Butterworth (1996)
- De nombreux enfants commencent à pointer du doigt
sans contrôler pour autant la réaction des
adultes - Qqs mois plus tard, ils regardent ladulte après
avoir pointé leur doigt sur qq chose afin
dobserver sa réaction - Plus tard encore, ils regardent dabord ladulte
pour sassurer de son attention, et alors
seulement ils pointent un objet du doigt - Peu après le 1er anniversaire, les enfants
commencent à apprendre par imitation à montrer
les choses ils apprennent la convention
culturelle que représente le fait de montrer du
doigt, en comprenant sa signification
intentionnelle et attentionnelle
12- Pratiquement chaque cas de pointage est
accompagné de vocalisations, dun regard vers la
mère, ou des deux les vocalisations intensifient
lexpression de plaisir, la demande du bb - impératif lE. utilise lA. comme un moyen pour
obtenir un objet - déclaratif lE. utilise lobjet comme moyen
pour obtenir lattention de ladulte tentative
de partager lattention et lintérêt pour un
objet ou un événement - Le pointage commence entre 9 et 12 mois, et la
coordination vocale qqs mois plus tard les
gestes tryadiques sont des actes de communication
en pointant, lE. alterne le regard entre le
visage de ladulte et lobjet - Le pointage à 12 mois prédit la production
ultérieure de la parole (Camaioni, Castelli,
Longobardi Volterra, 1991) - Lonset d pointage est lié à la compréhenion du
nom des objets (Harris, Barlow-Brown Chasin,
1995) - Le pointage est un moyen par lequel lE établit
la référence entre un objet et son nom lA
fournit le nom en réaction au pointage de lE
13Pointage impératif et déclaratif
- Dissociation possible entre pointage impératif et
déclaratif - les bbs avec autisme réduction et retards dans
les comportements de pointage pointent vers les
autres de façon impérative, mais pas de façon
déclarative (Baron-Cohen, 1991) les singes
élevés par les humains aussi (Call Tomasello,
1996) - Différence entre le fait de comprendre les autres
personnes comme agents causaux (qui font que les
choses arrivent) et comme sujets dexpérience
avec qui partager attention et intérêt (Tomasello
Camaioni, 1997 Franco Butterworth, 1996) - Le pointage déclaratif apparaît un peu plus tôt
que le pointage impératif chez les bbs au DN, qui
sont motivés pour partager attention et intérêt
avec dautres à propos des objets externes (cette
motivation pourrait manquer aux enfants autistes,
ainsi quaux singes)
14Que veulent les bbs lorsquils pointent
?(Liszkowski, Carpenter, Henning, Striano,
Tomasello, 2004)
- On manipule expérimentalement la réaction de
lExpérimentateur à un événement les bbs (126
mois) sont assignés à une des 4 conditions
expérimentales - Attention conjointe Exp regarde, de façon
répétée, lévénement et le visage du bb, et
commente de façon enthousiaste ce quils voient
Oh, wow ! Whats that ? Are you showing Grover to
me ? Yes, he is blue - Visage Exp regarde le visage du bb, mais pas
lévénement, et commente de façon enthousiaste
létat du bb Oh, I see you are in a good mood
! Did you sleep well ? Oh, your eyes are big! - Evénement Exp ne regarde que lévénement, ne se
tourne jamais vers bb, ne parle pas, ne montre
pas démotions - Ignorance Exp regarde ses mains, ne regarde ni
le visage du bb, ni lévénement, manipule ses
mains
15- Résultats les enfants montrent davantage de
signes de satisfaction (pointage inter-essais
plus fréquents,et prolongation du pointage)
lorsque les adultes montrent de lintérêt et de
lattention (fig. 3 Fig. 5) - Les bbs de 12 mois pointent de façon déclarative
ils ne pointent pas seulement pour eux-même la
réaction sociale du partenaire est cruciale
16Développement atypique du langage et de la
communication sociale chez les enfants avec
syndrôme de Williams (Laing, Butterworth, Ansari,
Gsödl, Karmiloff-Smith, 2002)
- Syndrôme génétique rare (1/20.000 naissances)
- Phénotype
- QI faible (50-65)
- langage étonnamment bien développé
- interactions sociales OK
- déficits fonctions non-linguistiques (cognition
spatiale, nombre, planification, résolution
problèmes)
17Précurseurs socio-interactifs du langage chez les
WS
- Développement déviant (retardé) du langage dans
la prime enfance la production de la parole
précède le pointage les enfants avec SW se
rattachent davantage à des stratégies de
mémorisation à court terme de la forme
phonologique des mots quau lien avec la
sémantique (voir plus tard lacquisition des
mots nouveaux) - Expérience
- 13 toddlers avec WS (31 mois) 13 contrôles
(appariés sur genre et âge mental, i.e. 14 mois) - le bb est assis , on fait
- apparaître une poupée qui parle à lEnf on
mesure le taux de pointage (production) - lExp. pointe vers lune des poupées et lorsque
lEnf a suivi le pointage du regard, la poupée
est animée on mesure le taux de suivi du
pointage de lEnf
18Résultats
- Les E avec syndrôme de Williams pointent et
suivent le pointage de lE. significativement
moins que les contrôles appariés sur lAM, alors
que les SW ont des habiletés de production du
langage supérieures. Les différences de pointage
ne sont pas liées à des différences motrices - Conclusion les enfants avec SW sont déficients
dans lattention conjointe. Ils sintéressent
moins aux objets que les Enf au DN, ce qui
empêche les adultes de suivre la direction de
leur intérêt et dy injecter le symbole
linguistique
19Autisme, attention conjointe, attention à la voix
de la mère
- Déficits de lattention conjointe chez les bbs
avec autisme (Mundy, Sigman, Ungerer Sherman,
1986 Osterling Dawson, 1994) - Préférence auditive pour la voix de la mère et
discrimination phonétique (Kuhl, Coffey-Corina,
Padden, Dawson, 2005) - La voix de la mère versus analogue non-parole
, dérivé du même signal mesure de
lorientation de la tête - Discrimination phonétique Négativité de
discordance (Mismatch negativity, ou MMN) en
réponse à un changement de syllabe /ba/ (15 msec
pré-voisement) ou /wa/ (45 msec) - Sujets 29 enfants ASD (autism spectrum
disorder), âgés de 32 à 52 mois 1 groupe
contrôle, apparié aux autistes du point de vue de
lâge mental (28 mois), et un autre groupe
contrôle apparié du point de vue de lâge
chronologique (ERP)
20Préférence auditive pour la voix de la mère et
discrimination phonétique (Kuhl et al., 2005)
- Résultats
- Les enfants autistes, pris comme un groupe, ne
témoignent pas dune MMN, contrairement aux
enfants contrôles âge mental - Les enfants autistes, pris comme un groupe,
préfèrent le signal non-parole les contrôles
ne témoignent pas de préférence - Analyse en sous-groupes
- 7 enfants autistes préfèrent la voix de la mère,
et ont des courbes de PE similaires à celles des
enfants contrôle/AC (MMN pour les stimuli
déviants) - 20 préfèrent le signal non-parole absence de
MMN pour stimuli déviants - Conclusion association entre le traitement
linguistique et social chez les enfants autistes
21Conclusions
- Le développement de la communication
linguistique, symbolique, spécifiquement humaine,
inter-subjective, sancre dans la cognition
sociale attention conjointe, pointage, tours de
rôle, qui relèvent dune compréhension des
intentions communicatives, imitation avec échange
de rôles - Les enfants avec troubles de la communication
sociale (autisme) ont un développement atypique
du pointage, attention conjointe - Le développement du langage chez les enfants avec
SW passe par une trajectoire développementale
différente
22Introduction La recherche sur le langage
adressé aux enfants (LAE ou Child Directed
Speech)
23Intérêt pour le contexte dacquisition
- théorie chomskienne, nativiste minimise
limportance de linput langagier limité
qualitativement et entaché derreurs de
performance compensé par une structure innée
disponible pour acquérir le langage (LAD) - Première vague détudes (Snow, 1977, 1986) le
LAE diffère par plusieurs caractéristiques du
langage utilisé entre locuteurs déjà compétents - Les femmes, mères ou non, sadressent
différemment aux enfants de 2 ans et à ceux de 10
ans (Snow, 1972)
24- Le LAE rend lobjet langage plus accessible Ã
lenfant - Les mères sadressent à lenfant dans un langage
clairement articulé - Produit avec un ton de la voix plus élevé
- Intonation exagérée
- Vocabulaire plus limité
- Syntaxiquement plus simple énoncés de la mère
contiennent moins de pronoms 3ème personne, sont
plus courts,moins de subordonnées - Le LAE porte davantage sur l ici et
maintenant - Plus de répétitions et reformulations des énoncés
que la mère vient de produire, ainsi que
répétitions, expansions, recasts et de ceux
produit par lenfant auparavant
25Caractéristiques adaptées
- Le LAE est adapté aux capacités langagières de
lenfant les mères semblent adapter leur langage
au niveau de compréhension des enfants - Chez la mère augmentation dans la production
dauxiliaires, de pronoms, dinversions
sujet-verbe, diminution dans la production
dexpansions et dans la répétition de ses propres
énoncés en fonction de laugmentation de la
Longueur Moyenne des Enoncés (MLU ou LME), du
nombre de verbes et de morphèmes grammaticaux
produits par lenfant
26Les caractéristiques du LAE sont-elles
susceptibles de faciliter lacquisition du
langage ?
- Recherches corrélationnelles
- Relation entre la variation dans certaines des
mesures du LAE à T1 (en essayant de contrôler le
niveau langagier à ce moment-là ) et la variation
dans les progrès langagiers à T2 (après
intervalle de temps de 3 Ã 6 mois) - La variation dans la production dexpansions de
la part de la mère corrèle positivement avec la
variation dans la LME, lélaboration de syntagmes
nominaux, le nombre de syntagmes verbaux par
énoncé, le nombre dauxiliaires chez lenfant - Ex Throw daddy (child) Throw it to daddy
(mother) Brown a qualifié de tels énoncés des
mères d expansions la mère utilise les mots
de lenfant, dans lordre donné par lenfant,
mais elle inclut de nouveaux mots pour faire une
phrase complète, grammaticale
27Etudes expérimentales de leffet des différents
types dinteraction verbale adulte-enfant
(Nelson, Carskaddon, Bonvillian, 1973)
- Recast lorsque la phrase de lenfant est
complète, la mère ajoute une information nouvelle
liée syntaxiquement, se référant au même
événement (en termes dagents, actions, et
objets) - E The bunny chased fireflies (child)
- A The bunny did chased fireflies, didnt he?
- Hypothèse on attend un effet spécifique sur
les verbes - Les recasts rendent lénoncé grammatical mais le
convertissent aussi en une forme
morpho-syntaxique particulière - E Get ice cream
- A Where can we get some ice cream ?
- E Kitchen. But now it all gone
- A Why is it all gone
- Nouvelle phrase les adultes utilisent des
phrases grammaticalement complètes, courtes qui
ne contiennent pas de mots de lénoncé de
lenfant - Hypothèse lenfant dérive une nouvelle
information syntaxique des énoncés dont la
longueur et la complexité correspondent à son
niveau -
- Groupe contrôle pas dintervention
28Méthode et Résultats
- Enfants de 36 mois en moyenne 27 choisis parmi
42 pour constituer un échantillon le plus
homogène possible en termes dâge, et
développement langagier initial (MLU) - Intervention pendant 6 semaines 5 semaines
- Résultats (voir Tables 1 2)
- Par rapport aux contrôles, les enfants du groupe
recast sont plus avancés pour les
construction verbales et auxiliaires (avantage
prédit) ainsi que pour limitation de phrases,
mais pas pour le nombre de noms par clause, ni
pour le MLU - Par rapport au groupe nouvelle phrase , les
recast sont marginalement supérieurs pour les
auxiliaires et le nombre de verbes (prédit), mais
pas pour les 3 autres mesures - Les enfants du groupe nouvelle phrase ne sont
pas significativement plus avancés que les
contrôles
29Discussion
- Recast lenfant a la possibilité de comparer
des énoncés qui ont la même signification/intentio
nnalité (mais pas la même syntaxe), et apprendre
des aspects nouveaux et détaillés de la syntaxe - Combien de comparaisons de ce type sont-elles
nécessaires ? Probablement très peu car - rythme rapide de développement syntaxique
- Lenfant reçoit du feed-back à propos de la
véracité de ses énoncés, mais pas à propos du
caractère syntaxiquement approprié de ses énoncés
que lénoncé soit correct ou non, les mères
approuvent dans 90 des cas ! - Linformation syntaxique nouvelle influence le
développement du langage de façon générale, mais
les changements se produisent pour le domaine
syntaxique dans lequel lexposition à la nouvelle
information était la plus importante - Effet sur lacquisition de la structure passive
(Baker Nelson, 1984)
30Différents aspects du recast qui pourraient
expliquer son efficacité (Farrar, 1990)
- Farrar (1990) le recast fonctionne bien car on
se place dans de bonnes conditions pour que
lenfant en profite - 1. Ajout dun morphème Nominal ou Verbal
- E phone ring
- A the phone is ringing
- 2. Substitution dun morphème par un autre
- E I can move
- A I will move
- 3. Expansions moins exigeant que le recast
lA. modifie les productions de lE. sans
utiliser les procédures du recast - E The ball
- A Yes, the ball is rolling
- (le recast serait E the ball roll A the
ball is rolling) - 4. Continuation de topic
- E Truck in garage
- A Are you parking it ?
- 5. Changement de topic
- E The boat fell
- A Lets look at the dog book
- Pour résumer dans le recast, on fait de la
reformulation, de lexpansion, on est contingent
du point de vue sémantique, et on continue
linteraction ! (voir Table 1.)
31Les effets du recast sont-ils liés à des
interventions moins exigeantes que le recast ?
- 12 couples M/E âgés de 110 au début. Deux
observations à 6 mois dintervalle. Examen de 7
morphèmes - (Table 5) les recasts ont un effet spécifique
sur lacquisition de deux morphèmes grammaticaux
le pluriel et le ing du présent progressif en
anglais, qui sont les morphèmes les plus précoces
dans lacquisition du langage, voir Brown - ce nest pas une facilitation générale
(all-purpose facilitation), et cela ne fonctionne
pas à tout moment lE. est prêt à traiter cette
information-là (notion de readiness) avec des
enfants plus âgés, peut-être effets sur dautres
aspects de la morphologie
32Le langage adressé aux enfants dysphasiques
33Proportion de recasts adressés aux enfants
dyphasiques (voir Leonard, 1998, pp. 165 sq.)
- Le langage adressé aux enfants dysphasiques
ressemble-t-il à celui adressé à des enfants
appariés quant au niveau de langage (MLU) ? - Les enfants SLI sont au niveau pré-scolaire, et
leurs MLU varient entre 2.0 et 4.5 morphèmes les
enfants contrôles sont beaucoup plus jeunes - Les mères des enfants SLI font moins de recasts
que celles des enfants MLU contrôles
(Conti-Ramsden, 1990)
34Les recasts peuvent-ils produire un effet sur le
développement morpho-syntaxique des enfants
dysphasiques (TSL) ?
- Troubles spécifiques du développement
linguistique -gt les techniques que les parents et
autres adultes employent naturellement avec leurs
jeunes enfants pourraient constituer des
procédures dapprentissage transférées à la
pratique clinique - recast conversationnel lexpérimentateur et
lenfant participent à des activités de jeu et
lexpérimentateur répond aux énoncés de lE. de
manière à poursuivre le tour conversationnel et
à contenir une forme linguistique qui sert de
focus au traitement. Ex traitement porte sur
can - E. Spiderman go on roof
- A Yeah, Spiderman can jump up on the roof
- E We open the box now ?
- A Sure, wa can open the box now
35- Le recast conversationnel serait efficace pour
enseigner une série de structures aux enfants SLI
(Camarata et Nelson, 1992, 1994) - Auxiliaires modaux
- Inflections régulières du passé
- Constructions passives
- Clauses relatives
36Influence du recast et contexte théorique
- Les progrès langagiers dûs aux recasts
supportent-ils une position théorique
behavioriste dacquisition du langage ? - La variable déterminante est le traitement que
lenfant fait de ces expériences, traitement qui
dépend des capacités intrinsèques et du niveau de
développement de lenfant, ou de ce qui est en
train dêtre acquis au moment de létude - Différences inter-individuelles corrélations
entre LAE Ã 13 mois et LME Ã 20 mois pour les
enfants à style référentiel, mais pas pour ceux Ã
style expressif (Nelson)
37Les événements discursifs co-construits
(Veneziano)
- À 8-10 mois la mère imite plus souvent les
productions vocales de lenfant que linverse
(dix fois plus) tandis que lenfant imite plus
souvent les gestes et les expressions faciales de
la mère limitation par la mère permet Ã
lenfant de voir son comportement en même temps
du point de vue du locuteur et de celui de
linterlocuteur - À partir de 13-15 mois séquences dans
lesquelles lexpansion de la mère et la reprise
imitative de lenfant sont réunies dans un même
échange conversationnel et convergent sur un même
élément lexical, objet langagier dattention
commune à un moment où le signifié est aussi
objet dattention commune - Ex 1 E1 M1 E2
- (Lenfant met une bouteille-jouet dansune boîte
en plastique pendant que la mère, assise sur le
tapis à côté, regarde ce que fait lenfant) - E1 /dodo/
- M1 elles font dodo les bouteilles
- E2 /dodo/
- Ex 2 M1 E1 M2
- (Lenfant est dans les bras de sa mère. La mère
pointe vers la fenêtre et lenfant regarde dans
cette direction) - M1 tas vu là ? Cest une mouche une mouche
- E1 /ejich/
- M2 une mouche
38- Lénoncé de la mère fournit une reformulation
grammaticalement bien formée de lénoncé de lE.,
un lien sémantique avec ce que lE. semble
vouloir exprimer, une focalisation de cet élément
(dans 76 des reprises, Veneziano, 1988)
facilite la construction des premières unités
lexicales - Lactivité imitative de lE. est en lien avec
lacquisition du vocabulaire