Title: Importance des profils ph
1Importance des profils phénotypiques pour la
prise en charge des troubles dapprentissage des
enfants ayant des retards mentaux
- Annick COMBLAIN,
- ULg FAPSE,
- Psycholinguistique Logopédie
- COGNITIQUE, 28 septembre 2001,
- Table ronde Les dysfconctionnements
2Développement cognitif et retard mental
- Questions fondamentales lorsquon travaille avec
des personnes présentant un retard mental (RM) - Quel est le niveau psychométrique de retard
mental ? - Le développement cognitif des personnes RM
est-til ralenti et retardé par rapport à celui
des enfants normaux (EN) ou existe-t-il des
différences significatives ? - Et de plus en plus souvent quelle est
létiologie du retard mental ?
3Les niveaux psychométriques de retard mental.
Retard mental QI
Léger 49 70
Modéré 35 48
Sévère 25 - 34
Profond 0 - 20
4Développement cognitif retardé ou différent ?
- Au début du xXième siècle, la population retardée
mentale est divisée en 2 groupes - Les retards mentaux organiques.
- Les retards mentaux non-organiques ou
socio-culturels . - Au cours du temps, modification de cette
conception du retard mental et apparition de 2
conceptions théoriques opposées du retard mental
- La position structurale (différence).
- La position développementale (délai).
5La position structurale.
- Elle définit le systéme cognitif des enfants
retardés mentaux par des caractéristiques innées
et non-modifiables - Les personnes RM ont un fonctionnement défectueux
par rapport à celui des EN. Seuls un ou quelques
déficits précis sont responsables du RM. - Zeman et House (1963, 1979) déficit dattention
sélective. - Luria (1982) déficit de médiation verbale.
- Ellis (1963) déficit au niveau de la
prolongation de la trace de la stimulation. - Lewin (1935) et Kounin (1948) rigidité
ihnérente du système cognitif de lenfant RM.
6La position développementale.
- Les personnes RM sont globalement retardées de la
même manière quun EN avec un QI de 100 est
développementa-lement retardé par rapport à un EN
avec un QI de 130. - Les personnes RM et les EN passent par les mêmes
stades de développement dans un ordre identique
mais diffèrent dans la vitesse ainsi que dans la
limite supérieure de développement. - Selon Zigler (1969), les personnes RM ne sont pas
différentes par nature des personnes normales,
pas plus quelles ne souffrent de rigidité
cognitive ou quun seul déficit ne soit la cause
de leur retard.
7Le modèle de développement de la croissance selon
Zigler (1969).
14-20 ans
4
6
9
12
8
5
7
3
4
6
8
5
Temps en années
3
4
2
3
2
4
2
1
1
1
Naissance
QI 150
QI 100
QI 66
8La perspective développementale étendue.
- Met laccent sur lenfant comme un tout plutôt
que sur les seuls aspects cognitfs et
linguistiques. - Actuellement appliquée par un bon nombre de
chercheurs travaillant sur le syndrome de Down. - Les études comparatives menées sur des ERM et des
EN semblent justifier une approche
développementale partielle dans lintervention
avec des enfants atteints du syndrome de Down ou
dautres étiologies génétiques (organiques) de
RM. - Le développement dun concept tel que la
modularité permet de résoudre, du moins
partiellement, la question délai/différence. - Certains enfants peuvent avoir des performances
relativement élevées dans un domaine cognitif et
pas dans dautres.
9Les homologies locales dans le développement de
lenfant (Hodapp Zigler, 1990).
(A)
(B)
A
A
B
C
B
Age mental
Age mental
Niveau de développement
Niveau de développement
C
1
2
3
4
1
2
3
4
5
6
7
5
6
7
Comportements
Comportements
10Les homologies locales dans létude du
développement des personnes trisomiques 21.
- Les ET21 nont pas de trajectoire
développementale constante (gtlt EN). - Le développement se fait de manière continue
pendant la 1ière année de vie pour ralentir
progressivement ensuite. - Les forces et les faiblesses ne sont pas
statiques mais évoluent et changent au cours du
développement - La supériorité du langage réceptif sur le langage
productif nest pas constante mais augmente au
fur et à mesure du développement. - A partir du stade III du développement du LMPV
(Brown, 1963), les ET21 commencent à avoir de
grosses difficultés. - La corrélation entre AC et augmentation des
capacités grammaticales qui était jusque là de
0.87 passe à 0.04.
11Limportance de létiologie du retard mental.
- Les retards mentaux dorigine génétique
représentent 30 de tous les cas de RM modérés
et sévères et 15 des cas de RM légers. - Chez ces personnes le développement langagier est
généralement déficitaire. - Jusquil y a peu, le prototype de développement
langagier des personnes RM était celui des
personnes T21. - Cependant, les recherches récentes suggèrent que
les développements et fonctionnements cognitif,
langagier, mnésique, perceptiel et attentionels
diffèrent considérablement dun syndrome à
lautre.
12Exemple de comparaison de phénotype langagier
Syndrome de Down / syndrome du X-fragile.
- Syndrome de Down
- Cause génétique de retard mental la plus
fréquente. - Incidence 1/700 à 1/1000 selon les pays et les
régions. - Retard mental modéré à sévère.
- Triplication du chromosome 21
- ? 95 trisomie standard ? toutes les cellules
sont atteintes - ? 2 trisomie mosaïque ? atteinte dun age
variable de cellules - ? 3 translocation ? 21/14
- Syndrome du X-fragile
- Cause la plus fréquente de retard mental
héréditaire - Allongement pathologique du bras long du ch X le
rendant fragile (mutation). - Confondu avec lautisme jusquil y a peu de
temps. - Incidence chez les garçons (1/2000) ? retard
mental modéré à sévère - Moins fréquent chez les filles (1/4000) ? retard
mental léger voire intelligence normale
inférieure.
13Syndrome de Down / syndrome du X-fragile
Phonologie.
- Syndrome de Down
- Retard de ? 6 mois par rapport aux EN pour la
réduplication syllabique et moins stable. - Développement phonologique structurellement
similaire à celui des EN ? version retardée - Il existe peu détudes sur
- Nature des erreurs articulatoires compartivement
aux EN et RM dautres étiologies. - Relations entre capacités mnésiques et
phonologiques.
- Syndrome du X-fragile
- Mauvaise qualité articulation ? probl.
coordination mouvements oro-faciaux, latéraux de
la langue et bavage. - Dysfluence
- Dysprododie
- Voix hypernasale
- Intelligibilité du discours lt à celle des mots
isolés. - Présence de processus de simplification
phonologique. - Etudes développementales et longitudinales
nécessaires
14Syndrome de Down / syndrome du X-fragile
Lexique.
- Syndrome de Down
- Production des premiers mots vers 2-3 ans.
- Productions verbales timides jusquà 4-5 ans.
- Liées à la fois à lAC et lAM.
- Pattern général de développe-ment identique à
celui des EN. - Il existe peu détudes sur
- Les champs lexicaux particuliers.
- Le développement des catégories
lexico-grammaticales.
- Syndrome du X-fragile
- Données contradictoires
- Déficit lexical important
- Lexiques réceptif et productif relativement bien
préservés. - On ne possède aucune information sur
- Les stratégies utilisées pour apprendre de
nouveaux mots. - Les catégories lexico-grammaticales les mieux
maîtrisées. - Les champs sémantiques les plus familiers.
15Syndrome de Down / syndrome du X-fragile
Morpho-syntaxe.
- Syndrome de Down
- Productions qualitativement lt à celles de RM
non-trisomiques. - LMPV moyens ? E 1.84, adolescents 5.31,
adultes 4.49 - Difficultés dacquisition des morphèmes
grammaticaux (lt à ce qui est attendu sur base AM) - Plateau dans le développement syntaxique vers
12-14 ans. - Il existe peu détudes sur
- Le type derreurs commises comparativement aux EN
- Relation mémoire-syntaxe
- Syndrome du X-fragile
- Compréhension en accord avec le niveau dAM
non-verbal - Agrammatisme, incapacité à produire des phrases
complétes. - Production de 2-3 mots max.
- Phrases stéréotypées.
- Retard dacquisition de certains contrastes ?
pluriels réguliers ? 80, irréguliers ? 20 - Il nexiste aucune info sur
- Les stratégies de production et de compréhension
morpho-syntaxiques.
16Syndrome de Down / syndrome du X-fragile
Pragmatique.
- Syndrome de Down
- Bonnes performances
- Problèmes de communication référentielle et de
gestion du terrain commun. - Utilisation actes de parole lt à ce qui est
attendu sur base AM - Peu de requêtes en clarification pour interpréter
un message dans un contexte ambigu. - Il existe peu détudes sur
- Lorganisation conversation autour dun sujet
dintérêt mutuel.
- Syndrome du X-fragile
- Aspect langagier le plus problématique.
- Persévérations et stéréotypies.
- Présence décholalie.
- Il nexiste aucune info sur
- Les causes des persévérations ? difficultés
motrices ou réelles déviances pragmatiques ? - La gestion du terrain commun et la manipulation
de linformation nouvelle et de linformation
ancienne.
17Objectifs de la recherche à moyen terme.
Compléter et affiner ce tableau, au moins pour le
langage, et y ajouter un grand nombre dautres
syndromes et ce dans la perspective dune
meilleure efficacité de lintervention dans le
domaine du retard mental.
?? très bon pour ce critère ? bon ?? très
mauvais ? mauvais ? pas de données disponibles
18Les recherches déjà en cours.
Pour certaines étiologies, nous possédons déjà
quelques informations sur les savoir-faire
langagiers. Malheureusemenent, les informations
restent incomplètes, anecdotiques voire
indisponibles pour certains syndromes..
?? très bon pour ce critère ? bon ?? très
mauvais ? mauvais ? pas de données disponibles