Title: Approche
1Approche
- Sciences et technologies de l information
nouveaux enjeux - Pour une approche interdisciplinaire
- Définir les sciences cognitives?
- Un exemple la vision
- La question du sens
- Des médiations techniques quelques exemples
2Le symbol grounding problem
- Definition (Stevan Harnard, 1990)
- How can the semantic interpretation of a formal
symbol system be made intrinsic to the system,
rather than just parasitic on the meanings in our
heads? - How can the meanings of the meaningless symbol
tokens, manipulated solely on the basis of their
(arbitrary) shapes, be grounded in anything but
other meaningless symbols? - The problem is analogous to trying to learn
Chinese from a Chinese/Chinese dictionary alone
3La chambre chinoiseJ. Searle, 1980
- supposons que l'on soit dans une pièce fermée
avec la possibilité de recevoir et d'envoyer des
symboles (via un clavier et un écran, par
exemple) - on dispose de caractères chinois et de règles de
travail (instructions) permettant de produire
certaines suites de caractères en fonction des
caractères introduits dans la pièce - étant donnée une question, l'application des
règles ne peut que conduire à donner la bonne
réponse, mais sans que l'opérateur ait compris
quoi que ce soit, puisqu'il ne connaît pas le
chinois - il aura juste manipulé des symboles qui n'ont
pour lui aucune signification - un programme informatique, se trouve dans la même
situation que l'opérateur dans la chambre
chinoise il ne dispose que de symboles et de
règles régissant leur manipulation
4ELIZA J. Weizenbaum, 1966
- Patiente Les hommes sont tous semblables.
- Eliza En quoi ?
- Patiente Ils nous embêtent toujours pour une
raison ou pour une autre. - Eliza Pourriez-vous me donner un exemple
précis? - Patiente Bon, mon ami m'a fait venir ici.
- Eliza Votre ami vous a fait venir ici.
- Patiente Il dit que je suis déprimée la plupart
du temps. - Eliza Je suis désolée d'apprendre que vous êtes
déprimée. - Patiente C'est vrai. Je suis malheureuse.
- Eliza Croyez-vous que venir ici vous aidera à
ne plus être malheureuse? - Patiente J'ai besoin d'aide, ça au moins c'est
certain. - Eliza Qu'est ce que ça signifierait pour vous
de recevoir de l'aide? - Patiente Je pourrais peut-être apprendre à
m'entendre avec ma mère. - Eliza Parlez-moi de votre famille.
- http//i5.nyu.edu/mm64/x52.9265/january1966.html
- http//www-ai.ijs.si/eliza/eliza.html
5Cognition cannot be just symbol manipulation
- The standard reply of the symbolist (e.g., Fodor
1980, 1985) is that the meaning of the symbols
comes from connecting the symbol system to the
world in the right way - But it seems apparent that the problem of
connecting up with the world in the right way is
virtually coextensive with the problem of
cognition itself - Many symbolists believe that cognition, being
symbol-manipulation, is an autonomous functional
module that need only be hooked up to peripheral
devices in order to "see" the world of objects to
which its symbols refer - Unfortunately, this radically underestimates the
difficulty of picking out the objects, events and
states of affairs in the world that symbols refer
to, i.e., it trivializes the symbol grounding
problem
6Construction du sens Rastier les dimensions du
connaître
- connaître met en jeu 3 sphères la sphère
physique (interactions physiques, capacité à
percevoir et manipuler), la sphère sémiotique
(interactions verbales, gestuelles, musicales,
capacité à produire des signes) et la sphère des
représentations (capacité à manipuler les
symboles) - ces sphères opèrent sur 3 zones la zone
identitaire (je), la zone proximale (tu, vous) et
la zone distale (il, on, ça, ce qui n est pas
présent ici et maintenant) - la sphère sémiotique lieu de médiation entre le
monde physique et le monde des représentations - le langage lieu privilégié de l activité
interprétative que nous déployons pour constituer
et modifier notre entour lieu privilégié du
couplage entre l individu et son entour culturel
7Rastier les dimensions du connaître
zone proximale
sphère des re- présentations
sphère sémiotique
zone identitaire
sphère physique
sphère des re- présentations
sphère sémiotique
sphère physique
sphère des re- présentations
sphère sémiotique
sphère physique
zone distale
8Construction du sens Rastier les dimensions du
connaître
- le sens le résultat d une tension entre le
couplage des 3 sphères (physique, sémiotique et
représentationnelle) et le couplage des trois
zones (identitaire, proximale, distale), via
leurs sphères sémiotiques - il ne s agit donc pas tant de chercher à
parcourir l axe vertical des sphères (lien entre
espace physique et représentations) mais l axe
horizontal des zones pour restituer leurs
frontières, leurs transitions et leur unité - la construction du sens une tension entre
spécificité cognitive et diversité culturelle
9La pragmatique
- Prendre le contrepied des philosophes qui
considèrent les phrases comme représentant des
états de choses qui peuvent être vrais ou faux - Charles Morris (1938) à côté de la syntaxe et
de la sémantique qui traitent des signes
linguistiques et de leur concaténation, la
prag-matique traite des rapports entre les signes
et leurs utilisateurs - Austin (1970), Searle (1972) théorie des actes
de langage une conviction la communication
humaine est l'accomplissement de certains types
d'actes sur létat du monde - il faut distinguer la phrase en tant quentité
grammaticale et lénoncé fait au moyen de cette
phrase - cest lénoncé contextuellement situé, non la
phrase, qui représente un état de choses
simplement vrai ou faux
10La théorie des actes de langages
- Trois actes sont impliqués dans lénonciation
lacte locutoire (acte de dire quelque chose ),
lacte illocutoire (action que le locuteur
souhaite exercer sur lallocutaire en sadressant
à lui) et lacte perlocutoire (effet que lacte
produit sur lallocutaire et sur celui qui parle)
- Actes illocutoires (daprès S. Pesty - HdR)
- Acte assertif le locuteur exprime comment les
objets auxquels il se réfère sont dans le monde.
Il sagit des assertions, des informations, des
témoignages, des démentis - Acte commissif le locuteur sengage à accomplir
une action. Il sagit des promesses, des vux,
des menaces - Acte directif le locuteur fait en sorte que
linterlocuteur accomplisse une action. Il sagit
des demandes, des questions, des ordres, des
conseils - Acte expressif le locuteur manifeste son état
mental face à un état de chose. Il sagit des
excuses, remerciements, félicitations,
récriminations - Acte déclaratif le locuteur accomplit au moment
de lénonciation laction quil dit accomplir. Il
sagit des définitions, des condamnations, des
ratifications
11De lart du dialogue un exemple
- Dans lensemble de ces quatre séquences, y en
a-t-il une, ou plus, où les deux interactants se
sont compris ? - Daprès S. Pesty - HdR - 16 décembre 2004
12Meunier le texte comme système sémiotique
- Une articulation entre de multiples informations
perceptuelles, praxiologiques, normatives,
épistémiques, ipséïques et didactiques - praxiologiques opérations qui articulent
l ensemble des perceptions en regard de buts et
d intentions, qui les organisent au sein de
stratégies d action ou les transforment en
situations d interventions (aspect narratif) - normatives modalités qui régulent l ajustement
de l action, sa qualité (catégorisations
déontiques, esthétiques etc) - épistémiques jugement sur la validité des
connaissances, leur fiabilité et leur
acceptabilité selon les croyances du sujet - ipséiques identification du sujet comme acteur
ou objet dans un processus - image du sujet que
projette le texte et dans laquelle il se
reconnaît ou non
13normatives
praxiologiques
ipséiques
épistémiques
14La pragmatique
- un énoncé nest pas interprété en isolation mais
relativement à un contexte qui correspond à un
ensemble de propositions que linterlocuteur
croit vraies ou probablement vraies - ce contexte nest pas donné une fois pour toutes,
mais construit énoncé après énoncé - Les assomptions contextuelles sont tirées de
lenvironnement cognitif de linterlocuteur, qui
recouvre - des données tirées de lenvironnement physique de
linterlocuteur, cest-à-dire des données de la
perception - des données tirées de la mémoire à court terme,
cest-à-dire provenant de linterprétation de
lénoncé immédiatement précédent - des données tirées de la mémoire à moyen terme,
cest-à-dire provenant de linterprétation
dénoncés antérieurs, mais encore proches dans le
temps - des données tirées de la mémoire à long terme.
15La communication comme un parcours intentionnel
en quête de sens (Greimas)
- selon Greimas, le récit structure la quête de
sens selon les mêmes principes que la langue il
cherche donc des structures syntaxiques du récit,
similaire aux structures de la langue - il en a proposé un schéma dynamique (schéma
actanciel) en 6 fonctions - le destinateur a le pouvoir de donner ou refuser
(un objet, un ordre), qui provoque ou entrave le
mouvement de l'action - le destinataire reçoit le bien ou l'action
- le sujet désire, vise, poursuit une chose, un
bien, une personne - l'objet, donné ou recherché
- l'adjuvant apporte de l'aide en agissant dans le
sens du désir ou en facilitant la communication
(il peut y avoir des adjuvants de chacune des
fonctions précédentes) - l'opposant entrave l'action en s'opposant soit à
la réalisation du désir, soit à la communication
de l'objet (il peut y avoir des opposants de
chacune des fonctions précédentes)
16La construction du sujet - recherche du sens -
comme une quête (M. Linard)
- la forme dramatique de scénario qui structure le
récit fournit la structure temporelle dun
parcours suivi par le sujet dans sa quête
d'objets - c'est elle qui agence en un tout cohérent rôles
sociaux, motifs, intentions et dispositions des
acteurs, buts rationnels et conditions effectives
de l'action, contraintes fonctionnelles des
tâches et hasard des situations - les sujets ne sont actifs et leurs actes ne sont
significatifs et organisés que parce qu'ils sont
motivés, c'est-à-dire psychologiquement animés
par la quête d'objets ou d'états désirables, donc
absents ou momentanément insatisfaisants - ce sont le manque et le déséquilibre qui
structurent l'activité intentionnelle et non pas
le principe de transformation en soi
17Vincent construction du sujet et narration
- 2 versants à l espace sémiotique d un individu
cognitif et communicationnel la psychose
schizophrénique comme disharmonie entre ces 2
processus (constitution du soi et relation à
autrui) - pour établir une relation avec autrui, il est
nécessaire de modéliser les stratégies
intentionnelles réciproques qui permettent la
mise en jeu de l interaction - importance de la pragmatique comme constituant de
lhumain, comme capacité à investir la réalité
corrélation entre apragmatisme et difficulté à se
constituer une histoire propre, à se vivre comme
être singulier dont l histoire détermine les
choix de vie - l écriture de l histoire singulière du sujet
permet la construction d une narration
autobiographique indispensable à la construction
du sujet - peut-être ne faut-il cesser d écrire
son histoire pour sassurer une singularité,
c est-à-dire avoir une intentionnalité
18Vacherand-Revel Rationalité de lhumain
- Du sens comme rationalité?
- ne pas enfermer l usager dans la conception
d une entité purement rationnelle,
intellectualisée et consciente, laissant dans
l ombre dautres parties essentielles du réel
humain et social qui ne sont pas réductibles au
calcul - souligner la nature émergente, contingente, de
l activité humaine sensibilité à
l environnement, à la dynamique des interactions
et caractère improvisé de cette activité
19Vacherand-Revel Rationalité de l humain
- une activité réelle est faite de flexibilité et
d opportunisme et il nous faut réfuter
l hypothèse cognitiviste d une structure
cognitive permanente à travers les situations
pour au contraire s insérer dans une temporalité
- contrairement aux théories de la résolution de
problème, un être humain ne s engage pas dans
l action avec une série d objectifs
pré-spécifiés rationnellement selon un modèle a
priori du monde - il cherche ses informations dans le monde, selon
une activité exploratoire qui mobilise les
ressources matérielles, symboliques et sociales
disponibles
20Une vision rationnelle du monde?
- Voir le monde comme je suis, non comme il est.
- Paul Eluard
21Ricoeur - lart comme singularité
- Le sens comme rapport au monde
- l oeuvre d art le fait qu un artiste a saisi
la singularité d une conjoncture, d une
problématique nouée pour lui en un point unique
et qu il y répond par un geste unique - Cézanne et la montagne Ste Victoire rend
justice à quelque chose qui n est pas l idée de
montagne mais qui est sa singularité ici et
maintenant rend compte de la manière qua
l artiste d habiter le monde
22Ricoeur - l art comme universalité
- l expérience esthétique engage en même temps un
spectateur lui aussi dans un rapport de
singularité avec la singularité de l oeuvre
c est le jeu entre l imagination et
l entendement qui est communicable, qui est
partageable - ainsi, cette question singulière à laquelle
l artiste a donné une réponse singulière
acquiert une communicabilité et devient
universable - aller jusqu au bout de l exigence de
singularité c est donner sa plus grande chance à
l universalité un paradoxe probablement à
soutenir - l art remet en question la conception de vérité
comme adéquation au réel ou capacité à se frayer
un chemin dans le réel
23Ricoeur - l art comme métaphore
- l art traite la réalité de façon allusive , et
dit sur cette réalité des choses qui ne
correspondent à aucune description connue, mais
qui induisent des possibilités relationnelles
inexplorées on est là dans un univers où règne
la polysémie - une intention de signifier qui va
au delà de l événement, qui cherche à rassembler
tous les aspects qui seraient dispersés dans les
descriptions - - en parlant, on ne peut que distribuer la
polysémie selon des axes de langages différents
et dispersés - l oeuvre d art un effet
comparable à celui de la métaphore où plusieurs
niveaux de signification sont empilés, retenus et
contenus ensemble dans une même expression
24Ricoeur le langage comme (re)création
- pb de l innovation sémantique comment
crée-t-on du sens en parlant? en mettant ensemble
des champs sémantiques incongrus - c est la
métaphore - ou en construisant une intrigue -
c est le récit - le langage comme configuration (opérations
narratives à l oeuvre à l intérieur même du
langage sous la forme de la mise en intrigue de
l action) et refiguration (le langage est
réorganisé de manière créatrice par la métaphore
- transformation de l expérience sous l effet
du récit) - le langage comme capacité à réorienter, à
restructurer une expérience, à produire une
manière nouvelle d habiter le monde
25Shank le texte comme capacité à découvrir
- pour G. Shank le réseau internet est une machine
sémiotique qui produit un sens en favorisant 2
fonctions - une fonction cognitive, l inférence abductive,
qui permet à l homme de construire
l explication d un phénomène à partir des
éléments dont il dispose - la sérendipité, ou capacité à découvrir,
inventer, créer ou imaginer quelque chose de non
trivial sans l avoir délibérément cherché - la sérendipité concerne donc l'observation d'un
fait qu'on n'avait pas anticipé, suivi d'une
abduction correcte - la connaissance comme capacité d étonnement,
d évoquer, d aller vers ce qu elle n est pas
(Merleau-Ponty)
26Habermas/Lyotard légitimité du savoir
- Pour Habermas, le critère de validité du savoir
dans une société guidée par la technique et la
science ne peut résider que dans le principe du
consensus, qui s obtient par le truchement du
dialogue entre individus en tant
qu intelligences connaissantes et volontés
libres - pour Lyotard, la légitimation se fait par le
dissensus le système nest légitimé que sil
suscite linvention de coups nouveaux dans les
jeux qui existent ou l invention de nouveaux
jeux - pour les artistes, les savants et les
logiciens ce qui est en jeu cest de dire ou
faire autre chose