Title: Les retraites et la redistribution sociale
1Les retraites et la redistribution sociale
- Henri Sterdyniak
- Economiste à lOFCE
- 19 mai 2009
- EN3S
- Saint-Etienne
2Retraite et redistribution sociale
- En 2009, 16,6 des français ont plus de 65 ans
5,5 ont entre 60 ans et 65 ans. - En 2050, 26,2 des français auront plus de 65
ans 5,7 auront entre 60 et 65 ans. - Ces personnes vivent essentiellement de
prestations sociales, de retraites contributives
(mais aussi de revenus du capital) - Le traitement des personnes âgées par le système
socialo-fiscal est donc crucial pour la
redistribution et pour la justice sociale. - La question des retraites se pose à 3 niveaux
léquité du système, la redistribution et la
lutte contre la pauvreté.
3Plan
- Les systèmes de retraite et leur financement,
contributivité et redistributivité. - Léquité inter-générationnelle
- Les régimes de retraite et léquité
intra-générationnelle - Les dispositifs redistributifs minimum garanti,
avantages familiaux et conjugaux - Le FSV, le FRR
- Neutralité actuarielle, départ à la retraite et
pénibilité - Lavenir du système des retraites, la question du
financement - Quel bilan ? Le revenu des personnes âgés, la
redistribution, la pauvreté.
4Les trois (ou 5) piliers de la protection sociale
- Il existe trois types de prestations publiques
- Les prestations de solidarité (dassistance)Â
elles sont destinés aux plus pauvres pour leur
permettre datteindre un niveau de vie minimal et
de satisfaire leurs besoins de base. - Les prestations universelles elles profitent Ã
tous. La société considère quelle doit couvrir
certains besoins (éducation, santé). - Les prestations dassurances sociales. Chacun y a
droit en fonction de ses cotisations. Cest un
système contributif. . Toutefois, le calcul des
droits obéit à des considérations sociales. - Sy ajoutent
- Les assurances dentreprises. Les prestations
font partie du contrat salarial, individuel ou
collectif. - Les assurances privées. Chacun acquiert des
droits en fonction des cotisations. Il a a un
lien direct (actuariel) entre prestations et
cotisations.
5Les prestations universelles
- Elles nexistent pas en France en matière de
retraite. - Dans les pays scandinaves, toutes les personnes
de plus de 65 ans reçoivent une pension publique
de base. - Cette prestation est financée par un impôt
proportionnel sur la première tranche de revenu.
En contrepartie, les salariés ne paient pas de
cotisations retraites sur la première tranche de
leur salaire. - Par rapport au minimum vieillesse, un tel système
a lavantage de ne pas être stigmatisant, de ne
pas nécessiter de contrôle du revenu des
bénéficiaires, de ne pas nuire à lépargne
retraite. - La pension bénéficie aux personnes qui nont
jamais ou peu travaillé, donc surtout aux femmes.
6Les prestations de solidarité
- Le minimum vieillesse est une allocation
différentielle, qui assure un revenu minimal Ã
toute personne ayant dépassé un certain âge et
donc supposée inapte à travailler. - Cette prestation est normalement financée par
l'impôt. - Un tel système a lavantage dêtre peu coûteux,
mais il est stigmatisant, nécessite de contrôler
le revenu des bénéficiaires, nuit à leffort
dépargne et de cotisation retraite des plus
pauvres. - Le minimum vieillesse peut être plus élevé que le
revenu minimum des personnes potentiellement
actives puisque la question de la désincitation
au travail ne se pose pas.
7Les prestations de solidarité
- Pour les libéraux, lEtat doit se limiter Ã
éviter le risque de pauvreté, donc se à assurer
une prestation universelle ou de solidarité. - Mais cette prestation reste relativement faible
et doit être complétée par un système de
retraites contributives (public, dentreprise ou
privé). - Dans les pays où la retraite contributive est
forte et universelle (comme la France), le besoin
de minimum vieillesse est faible et celle-ci peut
être relativement élevée. - Certains économistes et la Banque mondiale
préconisent que les pouvoirs publics se
concentrent sur le premier public une pension
forfaitaire minimale et renonce au 2ème pilier
la retraite publique contributive. -  les prestations sociales doivent être
concentrées sur les plus pauvres versus  les
prestations sociales doivent bénéficier à tous . - La concentration ne dégage pas de ressources
puisque les salariés de salaires moyen ou élevés
doivent de toute façon cotiser pour leur retraite
propre dans un système dassurance privé. Les
retraités pauvres sont plus nombreux sil
nexiste pas de retraite contributive obligatoire.
8Lassurance privée
- Dans un système de retraite par capitalisation,
le salarié accumule des actifs financiers durant
sa période dactivité, généralement auprès
dorganismes ad hoc, les fonds de pension, et
touche une rente viagère durant sa retraite. - La capitalisation peut être individuelle ou
organisée dans un cadre professionnel - Le système est purement contributif et nest pas
redistributif. Il bénéficie aux personnes Ã
longue durée de vie les femmes (mais depuis
2007, les assureurs ont le droit dutiliser des
tables de mortalité différentes pour les hommes
et les femmes) et les cadres. - Le statut fiscal est généralement le système EET
(exemption de la somme investie et des produits
du placement, taxation à la sortie). Le système
(T,T,E) est moins favorable le système (E,E,E)
lest trop.
9Espérance de vie à 35 ans (France-2005)
10Lassurance privée
- Le système suppose un effort dépargne prolongé.
- Les ménages répugnent au placement viager.
- Sil est facultatif et individuel, seuls les
salariés les plus riches sy lancent. - Sil est professionnel, seules les grandes
entreprises le mettent en place pour leurs
salariés les plus stables. - Les frais sont forfaitaires, ce qui nuit aux
petits salaires. - Cest un facteur dinégalité parmi les retraités.
- Lavantage fiscal doit donc être limité.
11Lassurance privée
- Le système est généralement à cotisations
définies. Le salarié supporte le risque de
non-cotisation (chômage) et le risque du
placement le risque de longévité est partagé
entre le retraité et le Fonds. - La rentabilité réelle du placement est de lordre
de 0,520,57-0,54 - La retraite vaut Pc (M/N)(1r)0.5(MN)
- Soit un travailleur qui gagne 100, qui épargne 20
durant 40 ans (M). Son espérance de durée de
retraite est de 25 ans (N). Le taux de rendement
(r ) est supérieur de 2 points au taux de
croissance du salaire. A sa retraite, il aura
accumulé 11,9 fois son salaire. Sa retraite sera
de 61. Si le rendement est égal au taux de
croissance de son salaire, sa retraite est de 32.
Si son espérance de retraite est de 30, la
retraite est de 53. - Certaines générations peuvent être gagnantes
dautres perdantes. - Les Fonds doivent accumuler des sommes énormes,
de lordre de 6,8 fois le PIB, sils doivent
financer toutes les retraites.
12Les retraites dentreprises
- Chaque entreprise assure la retraite de ses
salariés. La retraite fait partie du contrat
salarial cest un salaire différé, négocié avec
les syndicats. - La retraite représente généralement un certain
pourcentage du dernier salaire du travailleur et
ne dépend donc que du niveau hiérarchique quil a
atteint. Cest un système rétributif (plutôt que
contributif). - Lentreprise sengage à maintenir le niveau de
vie des salariés quelle ne veut plus employer. - Le système favorise linvestissement réciproque
dans la relation de travail. Il suppose que le
salarié fasse toute sa carrière dans
lentreprise, que lentreprise ne puisse le
licencier. Cest un frein à la mobilité.
13Les retraites dentreprises
- Pour financer les pensions, lentreprise a trois
possibilités. - Soit, elle les finance sur ses ressources
courantes. Mais, son équilibre financier dépend
alors à terme de la charge des retraites qui
constitue une dette lourde et mal définie. Seules
des entreprises publiques non cotées en Bourse
peuvent se permettre une telle charge. - Soit, elle préfinance les retraites par des
provisions internes qui accroissent son
autofinancement. Lentreprise paie les retraites
par le rendement de ses investissements. Mais ce
système est dangereux  si lentreprise fait
faillite, les salariés perdent à la fois leur
emploi et leur retraite. - Soit, elle provisionne ses engagements par des
placements financiers extérieurs. Lentreprise
perd tout avantage en termes dautofinancement.
Elle est contrainte de courir un risque
financier financer des retraites indexées sur
les salaires par des actifs boursiers. - Lentreprise subit le risque démographique. Le
système est peu coûteux quand lentreprise est en
croissance il devient un poids insupportable
quand lentreprise est en décroissance.
14Le système dassurance sociale
- Le régime dassurance sociale par
répartition prélève une cotisation sur les
salaires des actifs pour fournir aux retraités
une pension dépendant des salaires quils ont
reçus. La retraite a quatre aspects - Cest un salaire différé socialisé, faisant
partie du contrat salarial, géré et négocié par
les partenaires sociaux. Cest la socialisation
des régimes dentreprise la retraite de
lensemble des travailleurs est assurée par
lensemble des entreprises. C'est la conception
bismarkienne des prestations sociales comme
assurance du revenu salarial. - Cest un système social organisant le partage du
revenu disponible entre actifs et retraités.
Supposons que le pays produise 1Â 000, quil
faille 300 pour laccumulation du capital financé
par les seuls profits, quil y ait 100
travailleurs et 40 retraités. Le salaire brut
doit alors de 7. Si la société estime que la
retraite doit être de 70 du salaire net, le
taux de cotisations doit être de 21,9 , ce qui
permet de servir une retraite de 3,83 pour un
salaire net de 5,47. Ce partage peut être fait Ã
chaque période, en dehors de toute considération
intertemporelle.
15Le système dassurance sociale
- Cest une prestation sociale garantie par lEtat.
Alors quavec la prestation de solidarité, lEtat
protège les personnes âgées de la misère, avec la
prestation contributive, il garantit aux actifs
de jouir durant leur retraite dun niveau de vie
comparable à celui de leur période dactivité. - La retraite peut être vue comme le produit de
l'épargne virtuelle que représentent les
cotisations versées par le travailleur et par
lentreprise. Sous cet angle, elle est comparable
à une opération financière. Mais, cest une
opération originale, permettant des transferts de
revenus entre les périodes sans accumulation
financière ou réelle. - Par rapport aux régimes dentreprises, le régime
social contributif mutualise le risque. Par
contre, il doit être géré par des règles
uniformes et contrôlables. Aussi, les prestations
doivent-elles dépendre des cotisations versées au
long de la carrière, donc de lensemble des
salaires, et non du dernier salaire. Le régime
doit être obligatoire sinon, les entreprises
naissantes, avec relativement peu de retraités,
préféreraient mettre sur pied des régimes
autonomes.
16Le système dassurance sociale
- La prestation du régime contributif est un droit,
qui découle de la participation à la production
et des cotisations versées. Elle na pas a priori
de finalité redistributive verticale (entre
riches et pauvres). - Les cotisations retraite (comme les cotisations
chômage) ouvrent des droits qui dépendent
étroitement des cotisations versées. Aussi, ne
devraient-elles pas figurer dans les prélèvements
obligatoires puisque, selon la définition de
lOCDE elle-même, ceux-ci ne doivent regrouper
que les transferts sans contrepartie directe. Le
taux de prélèvement obligatoire en France est
donc inférieur de 12,8 points au taux publié
officiellement (soit 30Â au lieu de 42,8Â en
2000).
17- Les retraites dassurances sociales reposent sur
un compromis délicat entre contributivité et
redistribution. - Un système de retraite est purement contributif
si la pension est strictement proportionnelle aux
sommes cotisées. Il est actuariellement neutre
(ou assurantiel) si, compte tenu de son espérance
de vie, chacun peut espérer recevoir autant en
prestations quil doit verser en cotisations, les
deux flux étant actualisés. - Dans un système dassurance sociale, le lien
entre prestations et cotisations est relâché par
rapport à ce qu'il est dans un système
d'assurance pure. Le système ne tient pas compte
des risques individuels les femmes (ou les
personnes en bonne santé) ont les mêmes droits
que les hommes (ou les malades) alors qu'elles
vivent plus longtemps. Les cadres vivent en
moyenne plus longtemps que les ouvriers, donc Ã
taux de cotisation et remplacement identiques,
ils bénéficient dune rentabilité supérieure de
ce point de vue, le système est
anti-redistributif. Les veuves ont droit à une
pension de réversion sans surcotisation pour les
salariés mariés les retraites sont augmentées
pour les personnes qui ont élevé des enfantsÂ
les périodes de chômage ou de maladie ouvrent des
droits la pension dépend des meilleures années
et non de la totalité de la carrière il existe
une pension contributive minimale.
18Le système dassurance sociale
- Si le système par répartition fournit des
prestations plus élevées (relativement aux
cotisations) aux salariés à bas salaires ou Ã
ceux qui ont connu des périodes de chômage, il
contribue à réduire les inégalités, ce qui
renforce son caractère social, mais cette
redistribution constitue un handicap par rapport
aux fonds de pension. - Aussi, les gestionnaires du système réduisent-ils
de plus en plus les avantages non-contributifs ou
demandent-ils quils soient pris en charge par
limpôt. Mais, ceci affaiblit loriginalité et la
justification du système (la solidarité sociale)
et nuit à son autonomie.
19- Pour chaque individu, la retraite par répartition
apparaît comme une opération financière où il
verse des cotisations puis reçoit des
prestations. - Elle est individuellement assimilable à de
lépargne, mais elle est globalement différente
puisquelle seffectue sans accumulation et
quelle permet dobtenir un actif indexé sur les
salaires. - La créance que représente les retraites est
particulière puisque celui qui rembourse la dette
nest pas celui qui la contractée les actifs
ont une créance envers les générations qui les
précèdent (les retraités, dont ils financent la
pension), mais cette créance leur sera
remboursée, quand ils prendront leur retraite,
par les générations suivantes, alors en activité. - Aussi, un régime par répartition peut-il être
créé ex nihilo, sans accumulation préalable il
suffit quune génération se reconnaisse une dette
envers la génération précédente (en particulier
quand la richesse de celle-ci a disparu en raison
de linflation, de la guerre, dun changement de
régime social). En sens inverse, il ne peut
disparaître sans crise puisque la dernière
génération de retraités et dactifs mûrs a
accumulé une créance implicite qui doit être
honorée. - Cest à la société de garantir léquité de cet
échange intergénérationnel de sorte quil ny ait
pas de générations spoliées ou avantagées.
20-
- Le système est obligatoirement social. Un actif
ne peut prétendre choisir seul son niveau de
cotisation et de retraite par répartition. A
court terme, le taux de cotisation est contraint
par la masse des prestations à verser. A long
terme, le niveau et lévolution des pensions
doivent être fixés par la société, qui doit
effectuer un arbitrage entre salaire direct et
retraite publique. - En cas de stabilité du taux de cotisation, la
rentabilité de lopération, au sens actuariel du
terme, est égale à la somme du taux de croissance
de la population active et de la productivité du
travail, donc à la croissance du PIB. - La rentabilité est supérieure si la durée de la
retraite augmente tendanciellement et si le taux
de remplacement net est maintenu elle est égale
au taux de croissance du PIB plus le taux de
croissance de la durée moyenne de la retraite. Si
un travailleur cotise 40 ans, quau début de sa
carrière la durée moyenne de la retraite est de
20 ans, quelle est de 25 ans pour lui-même, le
taux de rentabilité de son placement retraite est
accru denviron 0,35 point. - Pour la France, elle est donc de lordre de
1,60,3 0,35 2,25 dans les années à venir.
21La rentabilité de la retraite par répartition
- Soit n la croissance de la population active et p
la croissance de la productivité du travail. Les
individus travaillent durant une première
période ils sont à la retraite durant la
seconde période où leur espérance de vie est q. A
une période donnée, coexistent N travailleurs et
q N/(1 n) retraités. - A taux de cotisation fixe, les travailleurs
payent t w N de cotisations à la première période
et reçoivent à la seconde t (1 p) (1 n) w N.
La rentabilité du placement retraite est donc de
n p, soit le taux de croissance du PIB. - Le taux de remplacement net vaut t t(1n)/(1
t)q. L'allongement de la durée de vie (la hausse
de q) provoque une baisse du taux de
remplacement mais ne diminue pas la rentabilité
de la retraite par répartition puisque les
retraités touchent plus longtemps une retraite
plus faible.
22La rentabilité de la retraite par répartition
- A taux de remplacement net fixe, les travailleurs
payent t q w N à la première période et
reçoivent à la seconde t q1 (1 p) (1 n) w
N. La rentabilité du placement retraite est donc
de n p Dq/q. Elle augmente quand la durée de
vie augmente puisque les retraités touchent plus
longtemps une retraite identique. Le taux de
cotisations augmentent au cours du temps comme q.
23La question du financement
- Les prestations de solidarité et les prestations
dassistance doivent être financés par limpôt
général. - Les prestations dassurances sociales (retraite,
chômage) doivent être financées par des
cotisations. - La retraite, étant un salaire différé dépendant
des salaires reçus, doit être financée par les
salaires et non sur une autre assiette. Un
système qui verse des prestations plus élevées
aux retraités ayant eu les plus hauts salaires ne
peut pas être financé par limpôt. - Ne peuvent être financé par limpôt que les
avantages non-contributifs avantages familiaux,
prise en compte des périodes de chômage, (mais
cest déjà le cas).
24La question du financement
- La question de la réforme du financement de la
protection sociale se pose pour les cotisations
employeurs maladie ou famille (CSG, taxe
écologique ou CVA), mais pas pour la retraite. - Pour alléger les prélèvements portant sur les
revenus dactivité, il serait nécessaire que
progressivement les prestations universelles
(comme les prestations familiales ou
lassurance-maladie) soient financées par la CSG
ou par une contribution assise sur la valeur
ajoutée des entreprises ou par la taxation
écologique et non plus par des cotisations
assises sur les seuls revenus dactivité. Ceci
laisserait de la marge pour augmenter les
prestations retraites.
25La question du financement
- A court terme, le contrat de travail fixe le
montant du salaire brut. Une hausse des
cotisations sociales employeurs augmente le
salaire super-brut et baisse les profits une
hausse des cotisations salariés diminue le
salaire net. - A long terme, la distinction perd son sens, une
hausse des cotisations employeurs se traduit par
une perte de compétitivité et une baisse de
linvestissement. Le chômage augmente, ceci fait
baisser les salaires jusquà ce que les
cotisations employeurs soient payées par les
salariés. - Soit deux pays A et B, qui produise le même
bien vendu 100. Les capitalistes sapproprient
40. Dans le pays A, il ny a pas de cotisations
employeurs, le salaire vaut 60, le taux de
cotisation salariés est de 33. Le salaire net
vaut 40. Dans le pays B, les cotisations
employeurs sont de 33. Le salaire brut vaut 40,
comme le salaire net. Il ny a pas de différence.
26La question du financement
- Puisque toutes les cotisations pèsent sur les
salaires, on pourrait abolir le distinction et
décider quil ny a que des cotisations salariés.
- POUR Les choix sociaux seraient plus
transparents. Les salariés ne pourraient pas
croire que la retraite est financée par les
entreprises. Ils devraient choisir entre niveau
de retraite, taux de remplacement et niveau de
cotisations. Les entreprises nauraient plus le
droit dintervenir dans ce choix. - CONTRE on ne peut exonérer les entreprises de
toutes responsabilités dans lemploi des
travailleurs seniors. - Les syndicats se refusent à gérer le système
seuls et préfèrent cogérer avec le patronat.
27Taux de cotisation sociale en janvier 2009
28Faut-il un système de retraite publique par
répartition ?
- Le système de retraite publique a deux rôles
permettre aux personnes âgées déchapper à la
pauvreté, garantir aux salariés de revenu faible
ou moyen que le niveau de vie à la retraite sera
équivalent au niveau de vie en activité, sans
effort dépargne de leur part. - La rentabilité de la répartition est plus faible
mais plus sûre que celle de la capitalisation. - Tous les pays ont un système de retraite
obligatoire et universel cest le rôle
tutélaire de lEtat. Les individus n auraient
pas la clairvoyance et la capacité de faire
leffort dépargne nécessaire pendant leur
carrière pour accumuler 12 fois leur salaire
annuel. . Certains pourraient compter sur le
minimum vieillesse. - Le retraite par répartition allège le poids du
régime par solidarité. - Les coûts sont réduits par rapport à un système
privé. - La retraite par répartition ne fait pas baisser
le taux dépargne nationale.
29Le lien taux dépargne/système de retraite
30Faut-il un système de retraite publique par
répartition ?
- La remise en cause totale du système est
difficile pour deux raisons. - Sur le plan politique, le système est avantageux
pour les retraités et pour ceux qui ont déjÃ
cotisé longtemps. Disons les plus de 45 ans. Or,
ceux-ci représentent 54 des électeurs en 2009 et
leur poids va augmenter. - La génération qui remet en cause le système pour
passer à la capitalisation devra cotiser deux
fois une fois pour payer la retraite de ses
parents une fois pour constituer la capital qui
lui paiera sa retraite. - Le risque est plutôt une dégradation du système
dont le taux de remplacement diminuerait.
31Que faire face au vieillissement ?
- Dans les deux systèmes, il faut une hausse des
cotisations ou une réduction des retraites ou un
allongement de la durée de vie active. - Les jeunes vivront plus longtemps ils auront
une retraite plus longue la rentabilité des
deux systèmes nest pas affectée. - Dans un système par répartition, il faut faire un
choix social entre les 3 stratégies. La baisse
des retraites publiques nest pas la bonne
solution. Il faut arbitrer entre taux de
cotisation et report du départ à la retraite. - Le système peut être géré à taux de cotisation
fixe. Le taux de remplacement baisse quand la
durée de vie augmente ou quand la croissance
démographique diminue. Les génération qui ont eu
peu denfants ont une faible retraite, ce qui est
juste. - Le système peut être géré à taux de remplacement
fixe. En cas dallongement de la durée de vie,
chaque génération est gagnante. Par contre, les
générations peu nombreuses supportent une charge
de retraite importante pour leurs parents, ce qui
est injuste.
32Que faire face au vieillissement ?
- Dans un système par capitalisation, le choix est
individuel. Mais, les personnes sont-elles assez
clairvoyantes ? - Si oui, elles épargnent beaucoup. Ceci fait
baisser les taux dintérêt et augmenter la
Bourse. A terme, elles vendent leurs titres, ce
qui peut faire baisser la Bourse. - Si non, elles doivent recevoir de faibles
pensions ou travailler plus longtemps.
33Léquité intergénérationnelle
- Elle est difficile à définir
- On peut comparer le niveau de vie des générations
successives. Les dernières générations sont
toujours les mieux loties car elles bénéficient
des progrès de productivité. Cependant, la
génération actuelle ne peut prétendre utiliser Ã
son profit les gains futurs de productivité.
Lépuisement écologique est préoccupant. La
comparaison est délicate revenu par tête, en
niveau ou en croissance, guerre, chômage, durée
du travail, durée de vie - A un moment donné, toutes les générations doivent
avoir le même niveau de vie. Léquité est
actuellement respectée entre actifs et retraités,
mais pas entre jeunes actifs et actifs murs, ni
entre familles et personnes sans enfant. Faut-il
le même salaire à 25 ans quà 50 ans ? Ce critère
ne dit rien sur léquité intertemporelle, ni sur
lâge de départ à la retraite.
34Léquité intergénérationnelle
- La rentabilité du placement retraite doit être le
même pour chaque génération. - Lors de la création du système, les
premières générations sont souvent gagnantes
elles touchent une retraite sans avoir cotisé.
Cest normal si elles ont été ruinées par la
guerre ou linflation. Sinon, on peut constituer
des réserves. - En régime permanent, on ne peut rien
faire contre le ralentissement des gains de
productivité. - Face au ralentissement démographique, il
est normal que les générations qui ont eu peu
denfants aient une retraite faible. Cest ce
quinduit la stabilité des taux de cotisations. - Au contraire, la stabilité des taux de
remplacement pèse sur les générations peu
nombreuses relativement à leurs parents.
Lallongement de la durée de vie se traduit par
une hausse de la rentabilité si le taux de
remplacement est fixe, hausse qui nest jamais
payée.
35Léquité intergénérationnelle
- 4 Chaque génération a droit à la retraite
quelle a assurée à ces parents. Ceci milite
pour la stabilité du taux de cotisation et le
report de lâge de la retraite. Si une génération
diminue le taux de remplacement de ces parents,
elle devra accepter un bas taux de remplacement.
Cest à la société de vérifier léquité
intergénérationnelle.
36Le Système français
- Il repose sur 5 piliers
- La solidarité (minimum vieillesse)
- Le système public obligatoire, contributif, par
répartition - a) le Régime général
- b) les régimes complémentaires (arrco,
agirc) - Des systèmes dentreprises (fonction publique,
régimes spéciaux) - La capitalisation
37Le minimum vieillesse
- La France assure un minimum vieillesse
(Allocation de solidarité aux personnes âgées) Ã
toutes les personnes de plus de 65 ans ou de plus
de 60 ans inaptes au travail - Celui-ci est financé par le FSV (donc
essentiellement la CSG). Il est récupérable sur
la succession. - En 2008, le minimum vieillesse est de 628 euros
(personne seule). Soit 43 du revenu médian
contre 52 en 1984. Sy ajoute une
allocation-logement de 284 euros. Soit, 62 du
revenu médian. - Un couple reçoit 1127 euros (51 du revenu
médian) 295 dallocation logement 65 du
revenu médian - En 2008, le RMI est de 448 euros -53 euros294
euros689 euros, soit 47 du revenu médian. - Les plus de 65 ans échappent à la pauvreté au
seuil de 60.
38Le minimum vieillesse
- Le minimum vieillesse na pas augmenté de 1999 Ã
2007. Il est passé de 52 à 42,5 du revenu
médian (une baisse de 18). Il frôle
dangereusement le seuil de 60 avec lAL. - Le gouvernement a promis une augmentation de 25
en 5 ans. Mais la promesse est-elle valable en
terme réel ou nominal ? La hausse réelle
2009/2007 a été de 5. On peut espérer repassé Ã
49 du revenu médian (15) en 2013. Mais la
hausse ne sapplique pas aux couples. - Il ny a que 600 000 bénéficiaires en 2006 (4
des plus de 60 ans). - Le coût est relativement faible (2,6 milliards en
2007).
39Le minimum vieillesse (personne seule)
40Le Régime général
- La France na pas réussi à avoir un système
unifié de retraites publiques. En 1945, certaines
professions ont refusé dy adhérer car elles
étaient plus couvertes (doù les régimes
spéciaux) ou parce que elles ne voulaient pas
être autant couvertes (non-salariés). Puis, sest
développé lAGIRC et lARRCO. - Le régime a été réformé en 1993 et 2003.
- Il sapplique sous un plafond de 2859 euros
mensuels en 2008. - Lâge ouvrant le droit à la retraite est de 60
ans.
41La réforme de 1993
- Elle ne sest appliquée quau secteur privé (pour
des raisons tactiques). - La durée de cotisation requise est passée de 150
trimestres en 1993 à 160 en 2003. - Les salaires pris en compte sont passés des 10
meilleurs années en 1993 au 25 meilleurs en
2008. Ceci nuit aux personnes qui ont eu une
carrière ascendante, à ceux qui ont eu des
accidents de carrière, à celles qui ont travaillé
à mi-temps. - Les salaires pris en compte et les retraites sont
indexés sur les prix et plus sur les salaires.
Ceci permet une baisse de lordre de 30 du
niveau moyen des retraites. Comme le plafond
progresse plus vite que les prix, il est devenu
impossible datteindre 50 du plafond au mieux
41 .
42Calcul des retraites en 2008
- Les retraites sont calculées selon la formule P
tSAMn/160 où - n représente le nombre de trimestres validés
plafonné à 160. - SAM représente le salaire annuel moyen brut
pris en compte dans la limite du plafond de la
Sécurité sociale. La moyenne seffectue sur les
25 meilleures années. Les salaires passés pris en
compte sont revalorisés comme les prix. - t représente le taux de pension qui est de 50Â
au taux plein pour les assurés ayant 65 ans ou
160 trimestres validés. Le taux est réduit de
1,25 point par trimestre manquant par rapport Ã
lune de ces conditions (le calcul étant fait de
la façon la plus avantageuse pour lassuré), sans
pouvoir descendre au-dessous de 25 . - Les retraites déjà liquidées sont indexées sur
les prix.
43Décote et surcote
- Avant 2003, dans le Régime général, la décote
était de 10 par année manquante aucun gain Ã
cotiser plus de 40 ans. - La durée de cotisation requise va passer à 42
ans la décote par année manquante va baisser de
10 à 5  une surcote de 5 récompense les
années cotisées au-delà de lâge de 60 ans et de
la durée de cotisation requise. Il faudra avoir
commencé à travailler avant 18 ans pour avoir
droit à la retraite à taux plein à 60 ans. - Une année de travail supplémentaire augmente de
2,5 le montant des cotisations et réduit de 4
la durée de la retraite. Elle peut donc être
récompensée par 6,5 de retraite en plus.
44Décote et surcote
- Lallongement de la durée de cotisation requise
est préférable au report de lâge ouvrant droit Ã
la retraite. Un ouvrier ayant commencé Ã
travailler à 18 ans peut partir à 60 ans. Un
cadre ayant commencé à travailler à 23 ans doit
attendre 65 ans. - Les actifs qui auront débuté entre 18 à 23 ans
seront fortement incités à attendre 42 années de
cotisations ceux qui ont commencé plus tard Ã
attendre 65 ans. - Un actif qui aura commencé à cotiser à 22 ans
perdra 38 de sa retraite en partant à 60 ans. - La notion de  retraite à taux plein disparaît.
45Taux de pension du Régime général en 2000/2020
46Contributivité et redistribution
- Le système est foncièrement contributif.
- La prise en compte des 25 meilleures années de
carrières est une survivance de la rétributivité.
Elle favorise les carrières ascendantes et gomme
les accidents de carrières. - Le niveau de la retraite ne dépend pas de lâge
au départ (ce qui défavorise les cadres), ni de
lespérance de vie, ce qui favorise les femmes et
les cadres. - Les cotisations hors-plafond compensent en partie
leffet espérance de vie.
47Avantages non contributifs de durée
- 200 heures de travail au SMIC dans lannée permet
de valider 1 trimestre 6 mois donnent 4
trimestres. - Sont validées les périodes de maladie et congé
maternité. - Sont validées les période de chômage indemnisé
(UNEDIC ou ASS) 1 ans (5 ans si plus de 55
ans). - Les femmes ont droit à une majoration de 2 années
par enfant élevé - Sont validées les périodes de congé parental
déducation (de plus de 2 ans pour les femmes) ou
dallocation de libre choix dactivité, cest
lAVPF.
48Avantages non contributifs de prestations
- Majoration de 10 pour les personnes ayant élevé
3 enfants ou plus - Le minimum contributif
- La pension de réversion
49Le minimum contributif
- Une personne ayant travaillé toute sa carrière au
SMIC a en 2008 582 euros de retraite de base et
226 euros de lArrco. Soit 808 euros. Soit 78
du SMIC net. Le minimum vieillesse est à 628
euros. - Le minimum contributif est de 590 euros pour une
personne ayant liquidé à 50 . Il est réduit
proportionnellement au nombre de trimestres
validés. Il bénéficie surtout à des personnes
ayant eu des carrières courtes, de faibles
horaires et de faibles salaires. Il bénéficie Ã
40 des retraités 70 des bénéficiaires sont
des femmes. Le coût représente 7 des pensions
(5 milliards deuros). - Le gouvernement sest engagé à ce que le salarié
ayant effectué toute sa carrière au SMIC reçoive
une pension total supérieure à 85 du SMIC net en
2008. Lengagement était flou puisque lEtat ne
maitrise pas les choix de lArrco et quil ne
portait que sur 2008.
50Le minimum contributif
- En 2003, il a donc été créé un minimum
contributif majoré, qui a été augmenté 3 fois de
3, soit à 645 euros en 2008. La hausse nest pas
rétroactive. - Le MCG majoré ne porte que sur les trimestres
effectivement cotisés depuis 2009, il faut de
plus avoir travaillé plus de 120 trimestres. - Le minimum garanti est donc de 590 euros pour
les trimestres validés et de 645 euros pour les
trimestres cotisés - En 2008, le Smicard avait 871 euros de
retraite, soit 84 du SMIC net. - Le minimum contributif bénéficie à des
poly-pensionnés qui ny auraient pas droit si
toutes les pensions étaient pris en compte. A
partir de 2010, le minimum contributif ne
sappliquera que si le total des pensions ne
dépasse pas un certain niveau. - Lengagement a été prolongé à 2012.
51Les régimes complémentaires
- LAGIRC (Association générale des institutions de
retraites des cadres) a été créée en mars 1947
pour la partie des salaires supérieure au plafond
de la Sécurité sociale (dabord sur la tranche B
entre le plafond et 4 fois celui-ci, puis sur la
tranche C entre 4 et 8 fois le plafond). - LARRCO (Association des régimes de retraites
complémentaires), créée en décembre 1961,
augmente le taux de remplacement pour la partie
des salaires inférieure au plafond. - En 1972, lobligation daffiliation à un régime
complémentaire a été étendue à tous les salariés
de droit privé. - LARRCO et lAGIRC assurent une compensation
démographique entre caisses professionnelles.
52Les régimes complémentaires
- Contrairement au Régime général, les régimes
ARRCO et AGIRC sont entièrement gérés par les
partenaires sociaux. Ils doivent donc constamment
être équilibrés. - Ce sont des régimes par répartition, par points.
- Au cours de sa carrière, le salarié achète des
points de retraites à un prix appelé  salaire de
référence ou prix dachat du point - La pension est calculée comme le produit du
nombre de points accumulés au cours de la
carrière par la valeur du point. - Une décote est appliquée aux salariés qui ne
bénéficient pas dune retraite de base (Régime
général) à taux plein. - Les caisses ont refusé dintégrer la retraite Ã
60 ans dans leur réglementation. Celle-ci est
financée par lAGFF (association pour la gestion
du fonds de financement).
53- Chaque année, lentreprise et les salariés
versent une cotisation égale à t c S, où c
représente le taux de cotisation de référence
(obligatoirement de 6Â Ã lArrco et 16,24Â Ã
lAgirc), t un taux dappel (actuellement de 158
 à lArrco et 141 à lAgirc) et S, le salaire
soumis à cotisations . - Le salarié reçoit un nombre de point égal à p
c S/SR, SR étant le salaire de référence (ou le
prix dachat du point), qui naguère évoluait
comme le salaire moyen. La pension vaut P  pV,
où V est la valeur du point, qui naguère évoluait
comme le salaire moyen. - Le  taux de rendement  V/SR. Il indique le
nombre deuros de pension viagère à laquelle
donne droit 1 euro de cotisations. Il est
actuellement de 8,43 - Un non-cadre qui a travaillé 40 ans et dont
lentreprise a cotisé à un taux contractuel de 6
 , a droit à une pension Arrco de 20,2 de son
salaire moyen. Un cadre qui a travaillé 40 ans et
cotisé à des taux contractuels de 16,24 Ã
lAgirc a droit à une pension AGIRC de 54,8 de
son salaire moyen au-dessus du plafond.
54- Jadis, le prix dachat et la valeur du point (et
donc les retraites) évoluaient comme les
salaires ceci assurait la stabilité du taux de
rendement et du taux de remplacement - De 1996 Ã 2000, le prix dachat du point a
augmenté de 20 de plus que les salaires. La
valeur du point a augmenté de 5 de moins que
les salaires. Le taux de rendement a perdu 25. - De 2000 Ã 2003, valeur et prix du point ont
augmenté comme linflation. - De 2003 à 2008, le prix dachat du point augmente
comme les salaires sa valeur comme les prix.
Soit une nouvelle perte de lordre de 8 du taux
de rendement. - En 2009, laccord a été prolongé pour 2 ans.
- Le taux de rendement est ainsi passé de 13,2 en
1995 à 8,43 en 2009. Jusquà quand cette
baisse va-t-elle se poursuivre ?
55Taux de remplacement non-cadre/cadre
56Contributivité et redistribution dans les régimes
complémentaires
- Les pensions sont contributives.
- La pension dépend de toute la carrière. Mais elle
ne dépend pas de lâge de départ, du sexe ou de
la profession. - Le taux de remplacement est plus fort en dessous
du plafond quau dessus. En brut, Jadis 70 contre
50. Aujourdhui 64 contre 40. - Les périodes de chômage bénéficient de points
correspondant à lAJR. Ils financés par une
cotisation de 3 sur lallocation chômage et par
le FSV. - Les pensions de réversion.
- A lArrco, majoration de 5 pour les personnes
ayant élevé plus de 3 enfants à lAgirc,
majoration de 8 pour 3 enfants, 12 pour 4 16
pour 5 20 pour 6 et 24 pour 7 et .
57Les régimes spéciaux
- Dans le secteur privé, les régimes dentreprise Ã
prestations définies ont disparu (sauf pour les
dirigeants). - Les  régimes spéciaux concernent les
administrations et les grandes entreprises
publiques. - Les fonctionnaires et les salariés des grandes
entreprises publiques touchent une pension égale
à 75 du salaire indiciaire des six derniers
mois pour une carrière complète (37,5 années).
Cest un système rétributif. - Les disparités avec le privé ne sont pas
justifiables. Elles nuisent à la mobilisation des
salariés.
58Public, privé quelle convergence ?
- La loi Fillon de 2003 a allongé de 37,5 années Ã
40 la durée requise de cotisations pour les 3
fonctions publiques. Le même réforme a été
effectué en 2008 pour les grandes entreprises
publiques. - Il leur sera progressivement appliqué une décote
de 5 par année manquante. La durée de
cotisation considérée sera la durée tous régimes
(et non la seule durée de cotisation en tant que
fonctionnaire). - .
59Public, privé quelle convergence ?
- Jusquà la réforme de 2003, les retraités
continuaient à bénéficier de la hausse de la
valeur du point fonction publique ainsi que des
augmentations résultant des réformes statutaires.
Mais dans ces dix dernières années, le point
fonction publique a baissé en pouvoir dachat.
Depuis 2003, les retraites de la FP progressent
comme les prix. - Les fonctionnaires continueront à bénéficier du
calcul de la retraite sur le salaire de fin de
carrière. - Le taux de cotisation na pas été aligné sur
celui du privé (7,85 au lieu de 10,55Â
sous-plafond et 8,6 au-dessus du plafond),
lEtat payant lui 33. - Un régime complémentaire sur les primes et
rémunérations annexes des fonctionnaires
(plafonnés à 20 du TI) pour 10 de
cotisations.
60Le taux de remplacement des fonctionnaires
61Une comparaison
- En 2020, le taux de remplacement du salaire brut
sera dans le privé de 59 à 61 en dessous du
plafond de 32 à 36 au-dessus dans le
public, de 75Â pour le traitement statutaireÂ
de 8 pour la rémunération annexe. - Le privé a des régimes surcomplémentaires Pere,
Perco. - Ce nest guère socialement soutenable.
62Le cas des régimes spéciaux
- Ils versent 13 milliards deuros (8 des
retraites) à 930 000 bénéficiaires (soit 7,2
des retraités). Ils ont 478 000 cotisants (2
des cotisants). - Le coût pour lEtat est de 5 milliards, en raison
de la situation démographique. Il devait
diminuer. Le surcoût serait de 2 milliards par
an. - Ces régimes avait conservé 37,5 années de
cotisations et la possibilité de départ à 50 ou
55 ans pour les services actifs. - Les postes pénibles donnent droit à une
bonification de durée de cotisation les
conducteurs ont une bonification de 1 ans tous
les 5 ans à la RATP, de 1 an tous les 4 ans à la
SNCF, ces bonifications sont plafonnées à 5 ans,
(30 ans de travail comptent pour 35 années de
cotisations). - Ces régimes ne recourent pas aux pré-retraites
63- La réforme de 2008 les fait rentrer dans le
régime commun durée requise tous régimes 40
ans, décote, indexation sur les prix - Les possibilités de départs précoces nont pas
été modifiées. La décote sapprécie soit par
rapport à 40 années de carrière, soit par rapport
à un âge de référence (lâge ouvrant les droits
1 an en 2010, 5 ans en 2024). Les
bonifications ont été maintenues pour les
conducteurs embauchés avant 2009. - En échange, les salariés ont obtenus des
déblocages de la grille salariale et des échelons
supplémentaires.
64- Un conducteur qui commençait à 20 ans pouvait
partir à taux plein à 52,5 ans. Il devra
maintenant attendre 55 ans. Pour les salariés en
place, la mesure se traduit par un allongement de
lordre de 2,5 années de la durée de carrière
requise. Pour les nouveaux, lallongement sera
beaucoup plus important. - La réforme a lavantage (ou linconvénient)
dêtre très progressive. - Le gain financier sera faible. Au mieux, la
réforme serait neutre au départ le gain
pourrait atteindre 1,5 milliards à terme. Elle
aurait du sintégrer dans un examen densemble de
la situation des métiers pénibles et des
garanties données quant au taux de remplacement.
65Les avantages familiaux
- Ils varient selon les régimes
- La majoration de durée dassurance est de 8
trimestres pour les femmes dans le régime
général, de 4 dans la fonction publique
(naissance avant 2004), de 2 (naissance après
2004). - Elle se justifie par limpact des enfants
sur la carrière des femmes, mais est remise en
cause par lEurope (qui interdit les différences
hommes/femmes).. - Il faudrait augmenter la retraite des mères
plutôt que majorer la durée dassurance, mais
cela est difficile juridiquement. - La hausse devrait bénéficier aux femmes dont
la carrière a souffert, mais comment les
reconnaître ? Faut-il récompenser celles qui ont
travaillé à mi-temps ou celles qui ont travaillé
à plein temps ?
66Les avantages familiaux
- Les parents de 3 enfants et plus ont droit à 10
de retraite supplémentaire dans le RG. Dans la
FP, 10 5 par enfant supplémentaire. A
lArrco, majoration de 5 pour les personnes
ayant élevé plus de 3 enfants. A lAgirc,
majoration de 8 pour 3 enfants, 12 pour 4 16
pour 5 20 pour 6 et 24 pour 7 et . - Ce supplément nest pas imposable.
- En 2004, les hommes ayant eu moins de 3 enfants
ont une retraites de 1465 euros. Ceux qui ont eu
3 enfants et plus, de 1358 euros qui passe Ã
1476 euros. - En 2004, les femmes ayant eu moins de 3 enfants
ont une retraites de 895 euros. Celles qui ont
eu 3 enfants et plus de 591 qui passe à 648
euros.
67Les avantages familiaux
- Cette bonification compense le coût pour les
parents de lélevage de leurs enfants, en termes
de carrière ou de possibilité dépargne. - Le coût des majorations serait de 8 milliards
(3,3 des retraites) - Il faut continuer à récompenser les parents de
familles nombreuses - Le système devrait être uniformisé..
- Le supplément pourrait être imposable (gain 700
millions). - Il pourrait être forfaitaire (mais ce nest pas
la logique des assurances sociales) 90 euros
par mois. - Il pourrait être transformé en AF, mais la
transition est difficile et longue. - Voir le sixième rapport du COR, Décembre 2008.
68Les pensions de réversion
- Les pensions de réversion font lobjet de fortes
critiques de la part de partisans de
lindividualisation des droits sociaux qui
dénoncent le cadeau ainsi donné à des femmes qui
nont jamais travaillé, financé par les personnes
qui travaillent. - Elles seraient de plus très coûteuses 28
milliards deuros en 2005Â soit, 13,5 des
retraites. - Les pensions de réversion sont réservées aux
couples mariés lévolution des murs les met
donc en question. - Le taux de réversion est de 54 à la CNAV (avec
une condition de ressources de 1463 euros qui
ninclut pas la réversion de la retraite
complémentaire), de 60 dans les régimes
complémentaires (sans condition de ressources et
une condition de non-remariage) et de 50 dans la
fonction publique et régimes spéciaux (sans
condition de ressources). Ces disparités ne sont
guère justifiables.
69Les pensions de réversion
- Cependant, ces pensions bénéficient fortement aux
femmes et compensent quelque peu les différences
de retraites entre genre dues aux différences de
durée de carrière et de niveau de salaires. Ces
différences persisteront dans les années à venir.
La suppression des pensions de réversion
amputerait les pensions des femmes de 18 et les
ferait passer à 48 de celles des hommes. De
nombreuses femmes passeraient au minimum
vieillesse. - La pension de réversion récompense les couples
qui se sont inscrits dans le mariage. Celui-ci
permet à la société de faire des économies de
prestations dassistance. - La réversion a 3 aspects droit de suite de
lassurance sociale, maintien du pouvoir dachat,
éviter la pauvreté des veuves.
70Disparités de pension en 2004
71Les pensions de réversion
- La réforme de 2003, a prévu la suppression de la
limite dâge pour la pension de réversion
(naguère de 55 ans, actuellement de 50 ans), en
confondant pension de réversion et pension de
veuvage. Il faudrait maintenir la limite dâge
pour la réversion et créer une allocation
spécifique de veuvage pour les décès précoces. La
pension de veuvage doit être temporaire (2 ans),
dépendre des enfants à charge et du salaire du
défunt (et non de ses droits acquis à pension),
avec un plafond et un plancher. En 2009, la
limite dâge de 55 ans a été rétablie. - Il faudrait uniformiser les régimes de réversion
entre public et privé par exemple, à 60 de la
pension du défunt, avec un plafond aux deux tiers
de la somme des pensions des conjoints.
72Les pensions de réversion
-
- Le gouvernement avait annoncée que le taux des
pensions de réversion du régime général passerait
à 56 en 2009 58 en 2010 et 60 en 2011. Mais
la mesure ne sera pas rétroactive.. - En fait, la passage à 60 en 2010 sera limité
aux personnes de plus de 65 ans, dont la retraite
totale ne dépasse pas 800 euros.
73Un système trop éclaté et trop compliqué
- La coexistence des régimes pose problème
- Sentiment dinjustice difficulté de gouvernance
difficultés de mobilisation - Disparités injustifiables
- Opacités. Trop de dispositifs complexes
- Cas des poly-pensionnés
- Le total des retraites dune personne nest pas
connu problème pour lindexation, la réversion,
le minimum contributif, la CSG, les majorations
dannuités pour enfants, - Nous serions mieux avec un régime unifié
- Mais quelle transition ?
- Quelle régime ? A points, mais quelle
non-contributivité ? quelle gouvernance ?
74Vers un système de comptes notionnels ?
- Certains (Bichot et Madelin, Bozio et Piketty)
Ont proposé de passer à un système de Compte
Notionnel comme la Suède et lItalie. - Les cotisations seraient ficivement accumulées
dans un compte individuel, revalorisé au taux de
croissance de PIB. Au moment du départ à la
retraite, chacun aurait droit à un pension dont
la valeur actualisé serait égal au capital
accumulé, compte tenu de lespérance de vie
moyenne de sa cohorte à son âge de départ. - Le projet à lintérêt de simplifier et dunifier,
mais la transition risque dêtre longue et
compliquée. - Que deviendront les mécanismes redistributifs
actuels le minimum contributif, le non-prise en
compte des 15 plus mauvaises années ? - Comment le système serait géré ? Un système Ã
taux de cotisations fixes aboutirait à dégrader
la situation des générations successives qui
devront travailler plus longtemps ou accepter des
pensions plus basses.
74
75Vers un système de comptes notionnels ?
- Chacun pourra choisir librement son âge de
départ. Le risque est que les ouvriers qui ne
trouvent pas demploi après 60 ans ou qui sont
physiquement usés, soient contraints de partir Ã
60 ans avec une retraite faible tandis que les
cadres pourront partir à 65 ans avec une retraite
élevé. Le système est moins satisfaisant quun
système de surcote basée sur la durée de
cotisations. - Si le départ à la retraite devient un choix
individuel, le risque est que les pouvoirs
publics naient plus la responsabilité doffrir
une retraite satisfaisante aux travailleurs dont
les entreprises ne veulent plus, tandis que les
entreprises se sentent dégager de la
responsabilité demploi. - La réforme ne permet pas de faire léconomie de
la mobilisation pour lemploi des seniors. - Le calcul de la retraite suppose quun ouvrier et
un cadre ont la même espérance de vie à 60 ans.
Ce qui est grossièrement faux. La réforme
avantage les cadres au détriment des ouvriers.
75
76Le Fonds de solidarité vieillesse
- Créé en 1993, il a pour vocation de financer par
limpôt les prestations de solidarité, les
prestations non contributives de façon à ne
laisser à la charge de la CNAV (que les
prestations contributives. - Il finance le minimum vieillesse, les majorations
de pensions pour les personnes ayant élevé 3
enfants ou plus, les cotisations retraites des
chômeurs. (lAVPF est financée par la CNAF). - Ses ressources sont une partie de la CSG, de la
C3S, du prélèvement social de 2 sur les revenus
du capital et un versement de la CNAF pour les
majorations de pensions (60 en 2008 qui devrait
monter à 100, ce qui permettra de pomper les
excédents de la CNAF). - Chaque année, une cuisine interne repartit les
ITAF entre les caisses et les organismes de
financement.
77Les comptes du FSV
78Le Fonds de Réserve pour les Retraites
- Créé en 1999, il a pour vocation de financer
daccumuler des fonds pour contribuer à financer
les retraites de 2020 Ã 2040. Ceci permet
davancer les hausses de cotisations, de pomper
les éventuels excédents de la CNAV, et de
profiter de lécart entre la rentabilité des
placements boursiers et le taux des obligations
publiques. - Le FRR a comme ressource 65 du prélèvement de 2
sur les revenus du capita et les excédents de
la CNAV et du FSV (mais celles-ci sont
actuellement déficitaires) et des recettes
exceptionnelles soit 1,8 milliards deuros par
an en 2007 et 2008. - Le FRR place ses fonds pour 60 en actions, 30
en obligations. La rentabilité de ses placements
étant, en principe, supérieure aux taux dintérêt
payés sur la dette publique, on pourrait
concevoir que lEtat sendette pour financer le
FRR. Mais comme les avoirs du FRR ne viennent pas
en déduction de la dette publique (au sens de
Maastricht), le gouvernement hésite à se lancer
dans cette stratégie spéculative (peu rentable de
plus si la Bourse nest pas dynamique).
79Le Fonds de Réserve pour les Retraites
- Fin 2007, le Fonds de réserves des retraites
(FFR) navait accumulé que 34,5 milliards
deuros, soit une performance annualisée de 8,8
depuis juin 2004. En Mars 2009, il ne lui
restait que 26 milliards. Sa performance
annualisée nest que de -1,2 . - En 2000, lobjectif était davoir accumulé 1000
milliards de francs en 2020, soit 7 du PIB. Il
les dépenserait en 20 ans, soit une contribution
de 0,35 point de PIB par an au financement des
retraites, un montant trop faible pour être
significatif. - En continuant à accumuler 2 milliards par an, il
aboutirait à 3 du PIB en 2020 (avec une
rentabilité de 7 lan). - Pour aboutir à 7 du PIB, il faudrait accumuler
7,5 milliards par an.
80La place de la capitalisation
- Le gouvernement a sagement écarté la
capitalisation comme solution au problème des
retraites. - Après la chute de la Bourse en 2001-2002 la
capitalisation apparaissait risquée et peu
rentable. Cest encore pire aujourdhui. - Les cadres nauront quun taux de remplacement
net de 40 pour la partie de leur salaire
au-dessus du plafond. - Lincertitude sur le niveau futur des pensions
publiques na pas vraiment été levée. - Les salariés les plus touchés par la réforme sont
ceux qui ne pourront atteindre les 42 années de
carrière requises en 2020 les 43 ou 44 en 2040.
Pas forcément les cadres.
81Trois dispositifs coexistent avec un plafond
commun
Le Plan dEpargne Retraite Populaire (PERP)
- Epargne individuelle.
- Les sommes investies sont exonérées de lIR.
- Sortie obligatoire en rente viagère imposable.
- Déduction plafonnée à 10 des revenus dactivité
professionnelles, avec un plancher de 2Â 920 euros
(10 de P, plafond de la Sécurité sociale) et un
plafond de 23Â 500 euros (10Â de 8P). - Lavantage fiscal est faible.
82 Soit un salarié, imposé au taux marginal de
42,62 qui anticipe dêtre imposé au taux
marginal de 26,26 Ã sa retraite. Il dispose de
10Â 000 euros. Il a le choix entre un placement en
PERP et un placement en assurance-vie, les deux
rapportant 6 par an avant imposition et supposés
dune durée de 10 ans. Dans le cas dun
placement en PERP, le placement des 10Â 000 euros
lui rapporte une économie dimpôts de 4 260
euros. Au bout de 10 ans, son placement vaudra
14Â 260 (1,06)10 25Â 530 euros. Il devra payer
2 040 euros de CSG-CRDS et 5 090 euros dimpôt
sur le revenu. Il lui restera 18 400 euros, soit
une rentabilité de 6,3 par an. Dans le
cas dun placement en assurance-vie, il placera
10Â 000 euros, qui vaudront 17 900 euros au bout
de 10 ans, soit après le prélèvement de 10,
17 216 euros, une rentabilité de 5,6 par an.
83 Dans le cas de contrats au titre de
larticle 83 ou des PERE, les versements des
entreprises sont exonérés de cotisations sociales
(dans la limite dun plafond) et dimpôt sur le
revenu (dans la limite du plafond commun avec le
PERP). Ils sont soumis à la CSG-CRDS. La sortie
se fait en rente viagère imposable. Un
versement de 10Â 000 euros de la part de
lentreprise permet dinvestir 9 200 euros, qui
deviennent 16Â 480 euros au bout de 10 ans, soit
12 210 euros après impôt. Ces mêmes 10 000 euros
auraient permis une augmentation de salaire brut
du salarié de 7143 euros, soit un revenu
disponible de 3 950 euros, après CSG et impôt sur
le revenu. Les cotisations versées à lAGIRC lui
aurai