Title: Politique familiale et redistribution sociale
1Politique familiale et redistribution sociale
- Henri Sterdyniak
- Economiste à lOFCE
- 18 mai 2009
- EN3S
- Saint-Etienne
2Politique familiale et redistribution sociale
- Le quart des français a moins de 20 ans.
- Pour assurer la parité, la politique familiale
devrait transférer environ 13 du revenu des
ménages. - Le traitement des familles par le système
socialo-fiscal est donc crucial pour la
redistribution et pour la justice sociale. - Deux niveaux une distribution satisfaisante des
revenus et la lutte contre la pauvreté. - Sy ajoute la conciliation enfants/emploi
- Le sujet est essentiellement politique. Comment
la société organise la prise en compte des
enfants ?
3Deux textes récents
- Le rapport Attali (janvier 2008)
- Décision 268 Conditionner les prestations
familiales aux revenus des ménages. Cette mesure
rendra la politique familiale plus redistributive
et permettra de réduire le coût des politiques
familiales de 2 milliards deuros. - La Révision générale des politiques publiques
(avril 2008) - La politique familiale fait lobjet dun
effort financier de la nation de plus de 80
milliards deuros. Il est donc impératif, avant
de créer de nouvelles dépenses pour la branche
famille, de prendre en compte les besoins de
financement récurrents dautres branches de la
protection sociale (dépendance, retraites,
santé,). - Il faut renforcer la lutte contre la
pauvreté dans lévolution de la politique
familiale. Lobjectif fixé par le président de la
République dune réduction dun tiers du taux de
pauvreté en cinq ans conduit à privilégier
lobjectif de redistribution verticale par
rapport à celui de redistribution horizontale.
Ceci suppose de questionner systématiquement
lintérêt et léquité de prestations ou de
dispositifs fiscaux.
4Un point de vue écologique ?
- Le député des Verts, Yves Cochet, propose une
solution à lactuelle crise économique et
écologique. - Un enfant européen ayant un coût écologique
comparable à 620 trajets Paris-New York, il
faudrait faire voter une directive
baptisée grève du troisième ventre qui
inverserait léchelle des prestations familiales. - En dautres termes, dissuader financièrement les
familles qui envisageraient de concevoir un
trop-plein denfants.Aujourdhui, plus on a
denfants, plus on touche. Je propose quune
famille continue de percevoir des aides pour les
deux premiers enfants, mais que ces aides
diminuent sensiblement à partir du troisième.
5Plan
- Les principes de la politique familiale.
- Les transferts en faveur des familles.
- Le traitement des familles par la fiscalité.
- Un bilan de la redistribution.
- La pauvreté des enfants.
6Les Principes de la politique familiale
- Lentretien et léducation des enfants
représentent une charge dont le partage entre les
parents et la collectivité dépend de la
conception que se fait la société du rôle de la
famille et de la place de lenfant. - Modèle individualiste les enfants sont une
affaire privée des parents, qui nouvre droit Ã
aucune prestation ou réduction dimpôts. Elever
des enfants est un choix privé comme
collectionner des timbres. - Modèle collectif les enfants sont lavenir de
la société leur prise en charge doit être en
grande partie collective. - La politique familiale française partage la
charge des enfants entre parents et société. Ce
partage est sujet à discussion.
7Deux logiques peuvent être mise en oeuvre
- La logique de léquité horizontale familialeÂ
les familles avec enfants doivent avoir le même
niveau de vie que les personnes sans enfant, de
même revenus primaires. La politique familiale
doit être indépendante de la politique sociale
(de redistribution des riches vers les pauvres). - Selon le modèle paritariste, les prestations
sociales et la fiscalité doivent assurer que les
couples de même niveau de salaire aient le même
niveau de vie quel que soit leur nombre
denfants, cest-à -dire le même revenu disponible
par UC. La politique familiale couvre alors
totalement le coût de lenfant. Mais laide
augmente avec le revenu des parents. - Par exemple, tout salarié paie 20 de
cotisations familiales chaque enfant donne
droit à 40 de salaire supplémentaire (soit 20Â
pour le père et 20 pour la mère). Un couple
sans enfant a 160 avec un enfant 200 avec 2
enfants, 240.
8- Selon le modèle familialiste, les parents
devraient même être rémunérés pour les soins
quils apportent aux enfants. La politique
familiale doit encourager la natalité. Les
prestations doivent aller au-delà de la
compensation du coût de lenfant. - Dans le modèle égalitariste, la société doit
fournir la même aide à chaque enfant, quel que
soit le niveau de revenu de ces parents. Mais
quel niveau daide ? - Laide est alors relativement plus importante
pour les pauvres que pour les riches. Les
familles pauvres sont plus riches que les couples
ou célibataires pauvres. Cest linverse chez les
riches. - Le système est familialiste pour les pauvres et
tend au modèle individualiste pour les riches.
9La logique de solidarité
- Chaque enfant doit avoir un niveau de vie
minimal. - Aux plus bas niveaux de revenu, les familles avec
enfants doivent un plus haut niveau de vie que
les personnes sans enfants - 1) Les enfants (et donc obligatoirement
leurs familles) ont droit à un niveau de vie
minimal supérieur à celui assuré aux personnes
sans enfant puisque les enfants ne sont pas
responsables de la faiblesse des revenus de leurs
parents - 2) Leurs parents, même sans emploi, exercent
au moins la fonction sociale de parents.
10La logique de solidarité
- Dans un modèle de solidarité pure, laide aux
familles est concentrée sur les plus pauvres, les
enfants des classes moyennes et aisées étant à la
charge exclusive de leurs parents. - Ce modèle est-il le plus redistributif ?
- Le modèle pur a le défaut dencourager
spécifiquement les plus pauvres à avoir des
enfants, de décourager les plus riches et
dinduire une triple trappe à pauvreté pour les
mères célibataires elles sont incitées à avoir
des enfants, à ne pas travailler et à ne pas se
remettre en couple. Finalement, les enfants
vivent dans des familles pauvres. Les inégalités
de revenus sont accrus.
11Le système français effectueun équilibre entre
ces modèles
- Modèle de solidarité allocations sous
conditions de ressources (Complément Familial,
Allocation Logement, Allocation de Rentrée
Scolaire, RMI, API) prestations à prix réduits
(cantines, colonies, activités périscolaires). - Modèle égalitariste les allocations familiales
universelles, la gratuité de lenseignement et de
la couverture médicale. - Modèle paritariste le quotient familial.
- La politique familiale française est donc en
principe une politique équitable, différenciée
selon les besoins des différentes familles.
12Les trois piliers de la protection sociale
- De façon générale, il existe trois types de
prestations - Les prestations de solidarité (dassistance)Â
elles sont destinés aux plus pauvres pour leur
permettre datteindre un niveau de vie minimal et
de satisfaire leurs besoins de base. - Les prestations universelles elles profitent Ã
tous. La société considère quelle doit couvrir
certains besoins (éducation, santé). - Les prestations dassurances. Chacun y a droit
pour autant quil a cotisé. - Les prestations familiales participent de ces
trois types de prestations.
13Une question fondamentale
- Quelle est lunité de base de la politique
familiale, sociale ou fiscale ? - Est-ce lindividu (mais quid du mariage et de la
famille) ? - Est-ce lindividu adulte (mais quid des enfants,
du mariage et de la famille) ? - EEst-ce le couple dadultes (mais quid des
enfants) ? - Est-ce la famille (mais quid des mauvais pères,
est-ce vrai à tous les niveaux de revenu) ?
14La tentation du ciblage
- Les prestations dassistance sont mieux ciblées
(donc moins coûteuses). - La tentation du ciblage
- Elle amène à remettre en cause les AF
universelles et le QF. - En 97/98, Jospin avait mis les AF sous
condition de ressources. On retrouve cet objectif
dans le rapport Attali ou la RGPP. - Cela peut être considéré comme une politique
de gauche,.. La politique familiale devient une
annexe de la politique sociale. - But faire des économies ou mieux aider les
plus pauvres ? - Risque les prestations ciblées sont
socialement fragiles et font courir le risque
dune société à deux vitesses ceux qui paient
et ceux qui reçoivent. - Effet de seuil effet de stigmatisation
- Compléter plutôt que remplacer.
15Politique familiale et natalité
- La politique familiale se justifie avant tout par
lexigence de justice sociale qui fonde la
société française tant du point de vue
redistributif que du point de vue de solidarité. - Le traitement fiscal et social des familles doit
être équitable, indépendamment de toute
considération nataliste. - Par ailleurs, la France a besoin denfants.
16Politique familiale et natalité
- LEurope se caractérise par de très bas taux de
fécondité en 2007, 1,25 enfant par femme en
Slovaquie 1,3 en Hongrie, Pologne, Roumanie
1,35 en Portugal, Italie, Allemagne 1,4 en
Espagne, Autriche, Grèce 1,45 en Tchéquie 1,6
en Belgique, 1,7 aux Pays-Bas 1,85 au
Royaume-Uni, Suède, Finlande et Danemark 2 en
Irlande. - Le maintien de ces bas niveaux, outre quil
aggraverait le problème du financement des
retraites, outre quil nuirait au dynamisme
économique, signifierait une lente disparition de
la civilisation et de la culture européenne. - La France se situe à 2,0 enfants par femme, soit
au-dessus de la moyenne européenne il faut
protéger cet avantage comparatif. - Le natalisme ne doit pas influencer la politique
familiale, mais il faut éviter toute réforme qui
marquerait que la société na pas la
préoccupation de la famille. - Les préoccupations familiales devraient être pris
en compte dans les politiques européennes. Ce
nest guère le cas jusquà présent. La fécondité
ne figue pas parmi les indicateurs structurels
(contrairement à la population des oiseaux des
champs).
17- Les enfants ont besoin dune famille. La
structure idéale pour la vie dun enfant est une
famille stable constituée par ses parents et
plusieurs enfants. - Lélevage des enfants représente une lourde
charge pour les parents, en terme financier
certes, mais aussi en terme de temps et de perte
de liberté. La parenté est un esclavage
volontaire. Pour les jeunes adultes, la
constitution dune famille est concurrencée par
les soucis de carrière, les exigences de la vie
intellectuelle, les charmes des loisirs, les
plaisirs du libertinage. - Une société ne peut être fondée sur la
coexistence de célibataires de couples
bi-actifs sans enfants (les dinks  double
income, no kids ) et de femmes seules avec
enfants. - La société doit à la fois respecter la liberté
individuelle, garantir la natalité et promouvoir
le modèle de famille bi-nucléaire stable.
18- Faut-il dune façon ou dune autre favoriser les
familles stables, les couples mariés ? Peut-on
pénaliser fiscalement un couple qui choisit de
divorcer ou une famille où les parents ne sont
pas mariés ? La réponse est non. La politique
familiale doit rester neutre. - Si initialement, la reconnaissance du couple et
de la famille était basée sur les nécessités de
léducation des enfants, il est conforme au
respect de la liberté individuelle de reconnaître
aussi les couples, basés sur laffection et le
soutien mutuel, qui nont pas cet objectif. Cest
ce que permet le PACS, dont les engagements et
les avantages doivent cependant être précisément
calibrés.
19-
- La société a mis en place le mariage, dans lequel
les époux se promettent assistance mutuelle, ce
qui, dans certains cas, décharge la société de
dépenses de solidarité (RMI, minimum vieillesse).
- La gestion publique du divorce garantit cette
promesse si la situation des anciens époux est
trop disparate, la justice condamne le plus
fortuné à remplir son engagement. De même, elle
garantit le traitement le plus satisfaisant
possible des enfants. - Certains couples ne souhaitent pas sinscrire
dans ce contrat la société leur propose le
Pacs enfin, un statut de concubinage notoire
est offert aux plus réfractaires. - Il y a une contradiction entre la liberté que
peuvent réclamer certains couples dorganiser
leurs relations à leur guise et la nécessité
sociale de prévoir des contrats-types, sources de
droits sociaux.Â
20-
- Une cote mal taillée a été mise en place.
- Pour limposition des revenus et les droits de
succession, la société reconnaît la communauté
formée par le mariage ou par le PACS. - Les pensions de réversion ne sont ouvertes quaux
personnes mariées. - Du point de vue des avantages sociaux ainsi que
pour limposition du patrimoine, la société met
en solidarité obligée les mariés, les pacsés et
les concubins. - Il faudrait sans doute transformer le PACS en
Contrat dUnion Civique, ouverts aux couples
non-sexuels, avec promesse dassistance et
rupture judiciaire. - Il reste toujours des réfractaires faut-il
imposer la déclaration de concubinage ?
21Politique familiale et travail des femmes
- Le système français reconnaît la solidarité au
sein des couples. - Il traite équitablement les couples où lun des
conjoints travaille et où lautre ne travaille
pas, en considérant quils partagent le revenu du
conjoint actif (quotient conjugal) en offrant
au conjoint inactif une assurance-maladie et une
pension de réversion. - Cette organisation ne crée-t-elle pas des
situations de dépendance, qui peuvent se révéler
dramatique pour le conjoint dépendant en cas de
rupture du lien qui lunit à son partenaire ? Ne
faudrait-il pas empêcher que de telles situations
se créent en les décourageant fiscalement et
socialement ? - Là aussi, notre réponse ne peut être que
négative. La société doit respecter les choix
individuels.
22- Les familles mono-actives ont déjà le plus bas
niveau de vie (tableau 1). Peut-on sanctionner le
non-travail des femmes pour les inciter Ã
travailler ? - Pierre et Martine décident davoir quatre
enfants Martine sarrêtera de travailler pour
les élever. Nous pouvons trouver ce choix stupide
et dangereux pour Martine mais, avons-nous le
droit dimposer notre point de vue ? La société
peut-elle pour décourager ce choix augmenter les
impôts portant sur ce couple, en refusant de
tenir compte de lexistence de Martine pour taxer
Pierre, en refusant douvrir à Martine des droits
à lassurance-maladie ? - Une personne peut ne pas travailler pour de
nombreuses raisons choix personnel de la vie de
conjoint entretenu, éducation denfants très
jeunes ou nombreux, chômage, maladie ou handicap.
Il est impossible pour la société de discriminer
entre ces motifs. Peut-elle aider les uns et
pénaliser les autres ?
23Niveaux de vie relatifs en 2006
100 ménages de moins de 65 ans. Source , INSEE
(2009)
24- Le modèle de la famille à deux actifs Ã
plein-temps, (11), avec un nombre restreint
denfants, devient de plus en plus le modèle
dominant en France (tableau 2). Il permet de
respecter le désir dautonomie et de carrière
professionnelle des deux parents. Il permet
déchapper à la pauvreté et à la précarité. - Ce modèle pourrait être infléchi dans un pays
qui a généralisé les 35 heures, est-il scandaleux
de penser que prendre soin des bébés cest avant
tout la tâche des parents et quon devrait la
faciliter, par exemple, en offrant aux deux
parents, la possibilité de travailler à temps
partiel, 30 heures par exemple, les deux
premières années ? Le modèle (0,80,8) est
préférable au modèle (1 0,5). Et le modèle (1
0,8) ?
25Taux dactivité en 2006 (30-45 ans en couple)
26- A côté de ce modèle dominant, il demeure des cas
où la mère réduit ou arrête son activité
professionnelle pendant la période où la famille
comporte un ou plusieurs enfants en bas âge.
Elle peut ensuite avoir de grande difficulté Ã
retrouver un emploi. - Faut-il faire une réforme fiscale et sociale, qui
rendrait beaucoup plus coûteux ce choix, ce qui
certes pourrait réduire le nombre de femmes qui
le font, mais qui dégraderait fortement la
situation des familles mono-actives, qui ont déjÃ
un niveau de vie relativement bas ? - Tout emploi marchand est-il socialement plus
utile que léducation des enfants ? - Est-ce scandaleux de permettre le congé parental,
en prenant des mesures pour garantir le retour Ã
lemploi ?
27Europe et politique familiale
- Jusquà présent, lEurope na guère eu de
politique familiale. La question est laissée aux
Etats. Certains sont réticents à lidée de
politique familiale (Allemagne, Autriche) les
pays du Sud compte sur la solidarité familiale
les pays scandinaves sont individualistes les
pays anglo-saxons sont libéraux. - Au début du 21ème siècle, la situation évolue
certains pays sinquiètent de leur faible
fécondité, dautres de la pauvreté des enfants. - En matière de protection sociale, la Commission a
trois objectifs essentiels lutter contre
lexclusion et la pauvreté, veiller à la
soutenabilité des retraites, assurer des soins de
santé de haute qualité accessibles à tous. La
politique familiale nest pas prise en compte. - Il y a 3 MOC pauvreté, retraites, santé et
dépendance. Mais pas de MOC famille. Toutefois,
la MOC pauvreté traite la pauvreté des enfants.
28Europe et politique familiale
- Toutefois, le rapport du Groupe de haut niveau
(mai 2004) propose daugmenter la fécondité en
améliorant les possibilités de conciliation
emploi/enfants en Italie, Espagne, Allemagne,
Autriche. - La Commission a adopté en mars 2005, un livre
vert  Face au changement démographiques, une
nouvelle solidarité entre les générations qui
pose la question de la natalité en Europe et
insiste sur les contraintes économiques, qui
empêchent les couples davoir le nombre denfants
désirés. Mais aucune décision concrète na été
prise.
29Moderniser les systèmes de protection sociale
- Les orientations de la Commission en matière de
protection sociale peuvent remettre en cause la
politique familiale à la française - Inciter à lemploi en rendant celui-ci plus
rentable. - Favoriser légalité entre les hommes et les
femmes. - Tenir compte de lévolution des structures
familiales.
30La protection sociale et la redistribution
risquent dêtre subordonnées à des exigences
demploi
- Certes, le travail est le meilleur moyen pour
échapper à la pauvreté les familles ont un
niveau de vie plus élevé et courent moins le
risque de pauvreté quand elles ont deux salaires
quun seul. - Mais, la France reste en situation de chômage de
masse. Faut-il sanctionner ceux qui ne trouvent
pas demploi ? - Le souci délargir lécart de revenus entre ceux
qui ont un emploi et les autres (rendre la
travail rentable) risquent de creuser les
inégalités et de seffectuer en baissant
relativement les revenus dassistance plutôt
quen augmentant le revenu des familles de
travailleurs pauvres.
31Individualisation versus familialisation
- Pour garantir lautonomie des femmes
- Pour les inciter à lemploi
- Pour ne pas interférer avec les choix privés des
individus - Mais
- Pèse sur les familles à un actif et les femmes
inactives (réversion) - Nuit à la redistribution (comment traiter les
familles ? les couples à un actif ?) - Rend difficilement cohérent le traitement des
enfants. - Refuse de prendre en compte la solidarité
familiale. - Lindividualisation des droits sociaux peut
signifier universalisation ou obligation de
contribuer (exemple santé).
32Quatre modèles sociaux en Europe
- Après Esping-Andersen, on distingue
- Le modèle libéral les prestations publiques
sont faibles et réservées aux plus pauvres. Les
autres doivent recourir à lassistance privée. Le
taux demploi est élevé. - Le modèle scandinave (ou citoyen) les
prestations publiques sont importantes,
universelles et individualisées. - Le modèle dassurances sociales (ou corporatiste
ou conservateur). Les prestations publiques sont
importantes, liées à lactivité et familialisées.
Le taux demploi est moyen. - Le modèle méditerranéen. Les prestations
retraites sont importantes. Les prestations
publiques, famille et assistance, sont faibles.
La solidarité reste familiale. Le taux demploi
est bas, en particulier des femmes. - La distinction est grossière. Les systèmes
évoluent. - .
33Vers un nouvel Etat-Providence ?
- Esping-Andersen propose un nouvel Etat providence
pour tenir compte des évolutions sociales et des
exigences de la Nouvelle économie. La protection
sociale doit être centré sur les enfants, les
femmes, lemploi, léducation et pas sur les
malades, les retraités,... - Des investissement sociaux centrés sur les
enfants et favorisant lemploi des femmes. Des
systèmes de crèches et décoles maternelles,
gratuites et universels, doivent permettre de
réduire les différences dhéritage culturel et
permettre aux femmes de concilier famille et
carrière. - Linvestissement en éducation et en formation est
indispensable en raison des exigences de la
Nouvelle économie, de la mondialisation, On ne
peut plus se permettre de laisser sortir des
jeunes non-formés de lécole. Ceci doit permettre
à terme une baisse des dépenses de chômage et de
pré-retraites. - Passer de dépenses passives à des dépenses
actives. Il faut mieux former ou subventionner
lemploi quindemniser linactivité (chômeurs,
femmes avec enfants, seniors, handicapés). - Il faut moins de transferts et plus de services
sociaux. Plus de crèches, déducation et
dactivités peri-scolaire pour les enfants plutôt
que des prestations monétaires. - Cest un programme ambigu.
34Redistribution et incitation
- Le système fiscalo-social doit arbitrer entre
redistribution et incitation. Cest un choix
politique et économique. A tort ou à raison, les
préoccupations incitatives prennent de plus en
plus dimportance. - Le Taux marginal de gain TMG
(PWW(1-t)-PI)/W(1c) - Le taux marginal de prélèvement TMP
1-TMG - Un chômeur qui recevait 30 de prestation chômage
retrouve un emploi payé 100, avec 20 de CSS et 40
de CSE. Son TMG50/14036 son TMP 64 - Un femme en congé maternité a son salaire
maintenu. Quand elle reprend son travail, son TMG
0 Son TMP100. - Le modèle dassurance sociale vise à réduire les
TMG (pour réduire les pertes de revenus en cas de
chômage, maladie, retraite) le modèle libéral Ã
les augmenter (pour augmenter lincitation Ã
lemploi).
35- Qui gère la politique familiale ?
- CNAF Etat LFSS gestion des partenaires
sociaux (CFTC) - Secrétariat à la Famille au sein du Ministère du
Travail, des Relations sociales, de la Famille,
de la Solidarité et de la Ville. - Délégation Interministérielle à la Famille.
- La DSS dépend de 3 ministères Travail, Santé et
Budget /Comptes publics. - Ministère Budget/comptes Publics fiscalité
- UNAF
- Conférence de la famille en juin chaque année .
Elle a remplacée en octobre 2008 par un Haut
Conseil de la Famille présidé par le Premier
Ministre. LEtat a proposé 52 membres dont 14
UNAF, 7 syndicats, 7 patronats. Les partenaires
sociaux veulent plus de place.
36- Qui finance la CNAF ?
- en 2007.
- Cotisations employeurs, 5,4 points 32,7
milliards - CSG, 1,1 point 12,2 milliards.
- Autres ITAF (compensation des exo. de CSE) 4,2
milliards - Remboursement de prestations (AAH, API) 6,6
milliards. - La CNAF avait un solde de -1,3 milliard en
2005Â - 0,9 milliard en 2006Â 0,2 milliard en
2007Â 0,3 milliard en 2008. Elle devrait avoir
un déficit de 1,1 milliard en 2009. - 1 de PIB en moins coûte 0,35 milliards à la
CNAF. En 2009, il en manquera 4 points de PIB - La CNAF va devoir financer la totalité des
suppléments familiaux de retraite en 2008,
elle paie déjà 60 des 4,2 milliards de la
majoration de 10Â reste 2 milliards, soit 0,4
milliards de plus par an.
37- Le financement par les cotisations sociales
employeurs est une survivance qui na plus de
justification sociale ou économique. Un mission a
été confié en 2009 au député Yves Bur. - La logique sociale voudrait un financement par la
CSG ou lIR. Mais, la transition est délicate. - Faut-il un transfert vers les entreprises, en
remplaçant les CSE par la CSG ? Non, sans doute.. - Faut-il remplacer les CSE par des CSS, puis les
CSS par les CSG, ce qui ferait payer moins les
actifs et plus les retraités et les revenus du
capital ? - Certains ont proposé la TVA sociale (mais ce
serait inflationniste) ou la Contribution à la
Valeur Ajoutée (asseoir les CSE sur la valeur
ajoutée, mais cela ferait payer les profits).
38Comparer des ménages de tailles différentes
- Pour comparer des ménages de taille différente,
il faut définir une échelle déquivalence,
cest-à -dire dattribuer à chaque type de famille
un certain nombre dUnités de consommation. (Voir
Hourriez et Olier, Economie et Statistique,
n308, 1997). - Cette méthode na aucun fondement théorique. Il
ny a pas comparabilité entre une personne et une
famille. Une personne qui se marie et a des
enfants change de fonction dutilité. - Empiriquement il existe trois méthodes les
budgets-types, la comparaison de la part de
certains dépenses dans le budget (alimentation,
habillement,..), les méthodes subjectives.
39Comparer des ménages de tailles différentes
- Léchelle devrait dépendre de lâge.
- Elle devrait dépendre des dépenses collectives
faites en faveur des enfants. En particulier pour
la garde des enfants, léducation,... - Ces échelles sont constantes avec le revenu, ce
qui suppose que le coût des enfants augmente
comme le revenu de la famille. Cette hypothèse
est sans doute fausse aux deux extrémités de
léchelle des revenus.
40UC et frais de garde
- On suppose quune femme seule a un revenu de 100.
- Si elle a un enfant, pour conserver le même
niveau de vie, elle doit dépenser 100 pour elle,
25 pour lenfant. Supposons que les PS couvrent
25. - Si la garde des enfants est gratuite, elle a
besoin de 125 (femme 1). Le nombre dUC est donc
de 1,25. - Si la garde de lenfant lui coûte 40, elle a
besoin de 165. Le nombre de UC est donc de 1,65. - LEtat peut verser pour les frais de garde 0
(femme 2) ou 30 (femme 3). - le nombre dUC dépend de lorganisation sociale.
- Si le statisticien estime que le nombre dUC est
de 1,5, il va estimer que les femmes 1 et 2 ont
des revenus par UC de 83,3 (au lieu de 100 et 68)
la femme 3 a un revenu de 103,3 (au lieu de
92). Ce qui est absurde. - Il faut soit compter un revenu hors frais de
garde et fixer le nombre de UC Ã 1,25, soit
intégrer les consommations collectives et fixer
le nombre dUC Ã 1,65.
41Comparer des ménages de tailles différentes
- Léchelle dOxford compte 1 pour le premier
adulte, 0,7 pour le deuxième et par enfant de
plus de 14 ans, 0,5 par enfant de moins de 14
ans. - Lancienne échelle de lOCDE comptait 1 pour le
premier adulte, 0,5 pour la deuxième personne et
les enfants de plus de 14 ans, 0,3 pour les
enfants de moins de 14 ans. - La nouvelle échelle de lOCDE (ou de lINSEE)
compte 0,5 pour le deuxième adulte et les enfants
de plus de 14 ans, 0,3 pour ceux de moins de 14
ans. - Le seuil de 14 ans est arbitraire
- Léchelle du RMI est proche de lancienne échelle
dOxford.. - Le quotient familial pénalise les vrais
célibataires et favorise les familles nombreuses.
42Unités de consommation et parts fiscales/
ramenés à 2 pour le couple sans enfant en
supposant que 25 des enfants ont plus de 14
ans.
43- Deux définitions.
- Le système fiscal respecte le principe déquité
horizontale familiale si deux familles de
composition différente, mais de même revenu par
UC, supportent le même taux dimposition. Cest
lobjectif du QF. - Le système dimposition et de transfert respecte
le principe de parité familiale si le revenu
disponible par UC dun couple est le même, Ã
revenu primaire donné, quel que soit son nombre
denfants à sa charge. Cest le cas pour le RMI.
44Les Prestations en faveur des familles
- Les transferts de protection sociale en faveur
des familles représentaient, en 2006, 48,2
milliards deuros, soit 2,7 du PIB, soit 3 100
euros par enfant de moins de 20 ans. Soit 260
euros par mois. Une nourrice reçoit de la DDASS 1
300 euros par enfant - Soit 21,8 milliards de prestations sans
conditions de ressources et 26,4 milliards de
prestations sous conditions de ressources - Ce chiffre résulte de nombreuses conventions il
inclut les suppléments de RMI et dallocations
logement versés induit par la présence denfants.
Le quotient familial, tant quil correspond aux
UC, ne fait quappliquer le principe de léquité
horizontale familiale. Ne sont donc incluses que
la demi-part supplémentaire à partir du troisième
enfant, ainsi que les réductions dimpôt pour
frais de scolarisation et de garde. Une autre
convention pourrait aller jusquà 98,6 milliards.
45(No Transcript)
46- Les jeunes de moins de 20 ans représentent 25
de la population. En utilisant léchelle de
lOCDE, cest 13 du revenu des ménages qui
devrait être fourni par des prestations
familiales pour assurer aux familles avec enfants
le même niveau de vie quaux personnes sans
enfants. Or lensemble des prestations sous
critères familiaux ne représente que 4 du
revenu des ménages. La parité familiale nest pas
assurée. - De 1984 à 1998, le pouvoir dachat des
allocations familiales a diminué de 2,8 de
1998 Ã 2008 de 1,9 en janvier 2008, la BMAF
na été augmenté que de 1. - La BMAF valait 33,6 du revenu médian en 1984
28,3 en 2000 25,3 en 2009. Soit, une baisse
de 24,4 en valeur relative. - Sur le long terme, la dégradation est encore
plus nette. Pour avoir le niveau relatif de 1954,
les prestations pour 2 enfants devraient être de
484 euros par mois (elles sont de 120) pour 3
enfants de 815 (elles sont de 431 avec le CF, de
274 sans). - Cette dégradation marque un recul du caractère
redistributif et familial du système français.
Les gouvernements préfèrent introduire de
nouvelles mesures plutôt que de garantir le
pouvoir dachat des anciennes.
47Pouvoir dachat des Prestations.
48Prestations relativement au revenu médian
49De 1990 Ã 2007, la diminution relatives des
vieilles allocations (4,3 milliards de baisse des
allocations familiales, 0,7 milliard du
complément familial, 0,4 pour lAJE) a financé la
hausse de lARS (pour 0,8 milliard), du CLCA
(pour 0,7 milliard), de lAGED/AFEAMA (pour 4
milliards). La politique familiale a été
dépouillée au profit de la politique de lemploi,
que ce soit pour inciter les femmes à rester au
foyer, ou au contraire pour les inciter Ã
travailler.
- La part des prestations familiales dans le PIB
est restée stable
Part des prestations sociales dans le PIB
50Dépenses de protection sociale pour les familles
2006selon Eurostat
51Spécificité du système français de prestations
- les allocations familiales sont universelles (12
milliards deuros). Mais elles varient selon le
rang de lenfant 0, 124 ou 159 euros par mois
ce qui a une logique en terme de parité de niveau
de vie. Sy ajoutent 35 euros pour enfants de
plus de 11 ans, 62 euros pour enfants de plus de
16 ans. Elles sont versées jusquà 20 ans. Elles
ne sont pas imposables. Elles ne sont indexées
que sur les prix. - Sy ajoutent un SFT pour le secteur public, de 72
à 109 euros par mois pour 2 enfants (2,4
milliards deuros). - Le complément familial (161 euros par mois) est
versé aux familles de 3 enfants et plus, sous
conditions de ressources (1,6 milliards). Le CF
et le plafond ne sont indexés sur que les prix. - LARS (par an, 281 euros par enfant de 6 à 11
ans, 296 euros de 11 Ã 14, 307 euros de 15 Ã 18
ans) est versé sous condition de ressources (1,4
milliard).
52- La PAJE de base (890 euros à la naissance plus
178 euros par mois) est versée sous condition de
ressources (3,6 milliards). - Les aides à la garde denfant (4,3 milliards pour
la GD et lAM) sont importantes. Pour lAM,
lallocation est dégressive selon le revenu de la
famille de 114 Ã 75 euros sy ajoute
lexonération des CS. Pour la GD, exonération de
50 des CS, plafonnée à 570 euros. - Sy ajoute une aide fiscale (1150 euros par an
pour lAM, 7500 euros pour la GD pour 2 enfants). - La Complément libre choix dactivité (374 euros
par mois, soit 552 euros y.c. PAJE, pour un
arrêt total) nest pas théoriquement sous
condition de ressource, mais ne peut intéresser
en fait que des personnes à faible salaire. Cest
un peu moins vrai pour un travail à temps partiel
(136/308 euros, de 50 Ã 80, ou 235/408 euros,
moins de 50) (2,0 milliards deuros). Il peut
durer 6 mois (1er enfant) ou 3 ans (Ã partir du
2ème ). - Le complément optionnel de libre choix dactivité
(COLCA) est mieux rémunéré ( 612 178 / 790
euros), mais pour 1 an.
53Taux deffort/ Reste à charge/Aide en 2008
54- LAllocation de Soutien Familial (87 euros par
mois) aide les mères célibataires dont le père se
soustrait à lobligation alimentaire ou ne peut
lassurer (1,1 milliards deuros). - LAllocation de Parent Isolé garantit aux mères
avec un enfant de moins de 3 ans un revenu un peu
supérieur au RMI 585 euros au lieu de 455 pour
0 enfant 776 euros au lieu de 682 pour 1 enfant
973 au lieu de 818 pour deux. (coût 0,96
milliards deuros). - LAllocation Logement aide fortement les
familles à faibles revenus 365 euros par mois
pour une famille, 1 actif au SMIC, 2 enfants au
lieu de 182 euros, sans enfants. - Le RMI augmente avec le nombre denfants. Pour un
couple, 682 euros sans enfant, 818 avec un
enfant, 955 avec deux, puis 182 euros de plus par
enfants.
55Cinq problèmes
- Le système encourage à la fois les mères Ã
travailler et à se retirer du marché du travail.
Est-ce un défaut ou une qualité? - Le système des prestations familiales na guère
de cohérence. La prestation universelle est
faible les nouvelles allocations sont sous
conditions de ressources les compléments
semblent répartis au hasard. Il ny a pas de
cohérence entre RMI et allocations familiales. - Les prestations ne sont pas indexées sur les
salaires, mais sur les prix. - Pourra-t-on maintenir le système avec le
développement de la garde alternée et des
familles recomposées ? - Trois allocations ont vocation à être mensuelles
et à cibler les familles pauvres le
RMI-API-RSA, les allocations logement et la PPE.
56Le cas des 20-25 ans
- LES AF prennent fin à 20 ans.
- Les 20/25 ans peuvent être
- Étudiants. Ils peuvent alors être imposés avec
leur famille jusquà 25 ans ou recevoir une
Bourse. Ils peuvent recevoir une Allocation
logement. Certains travaillent. La plupart sont
financés par leur famille. Exonération fiscale
des salaires étudiants (limite 3 SMIC). - Travailleurs. Aucun droit spécifique.
- Chômeurs. Ils nont aucune allocation.. Ils ne
sont rattachés fiscalement à leur famille que
jusquà 21 ans. Pour le RMI, ils sont rattachés Ã
leur famille jusquà 25 ans leurs salaires
déduits du RMI familial.
57Le cas des 20-25 ans
- Une allocation dautonomie Désincitation Ã
lemploi. Coût très important si donné à tous.
Difficile daider les étudiants et pas les
travailleurs à bas salaires. La suppression du QF
ne permet pas de financer lallocation. Le QF
maximum est de 191 euros par mois, ce qui ne rend
pas autonome - EVA (entrée dans la vie active). Mesure réservée
aux jeunes de familles à bas revenus, financée
par la suppression du QF pour les familles des
plus riches. Injuste, car de quoi sont censé
vivre les jeunes de ces familles. - Le RSA à 20 ans. Désincitation à lemploi.
Comment vérifier que le jeune est en difficulté,
que ce nest pas un étudiant ? - Une allocation dinsertion. Comme le RSA.
Réservée aux jeunes, chômeurs, de famille
modeste. Il y a 580 000 chômeurs de cet âge (7
des 15-24 ans). Le coût serait au maximum de 3,2
milliards deuros pour 455 euros par mois. - Augmenter les bourses des étudiants de famille
modeste. On ne peut dégager 20 milliards deuros
par rendre autonome tous les jeunes de 20624 ans.
Il faut accepter que les jeunes de familles
aisées ou moyennes restent à la charge de leurs
parents. Il faut concentrer laide sur les jeunes
étudiants de famille pauvre.
58Débats récents
- Le rapport Attali propose de mettre les
allocations familiales sous conditions de
ressources. Mais le gouvernement sy est opposé. - Le RGPP proposait de concentrer laide sur les
plus pauvres et remettait en cause le quotient
familial. Il faut dégager de largent pour la
retraite. - Il comportait aussi la suppression des tarifs
familles nombreuses de la SNCF (gain 70 millions
deuros). Mais le gouvernement y a renoncé. - La hausse de la BMAF na été que de 1 début 2008
pour une inflation de 2,8 en glissement.
Perte sur 40 milliards, 700 millions (1,8). En
2009, la hausse a été de 3 pour une inflation
prévue de 0,4. Le gain est de 2,6.
59Débats récents
- 5. En 2008, le gouvernement a fusionné les
majorations dâge. Avant 33,84 euros de 11 Ã
16 ans, puis 60,16 euros de 16 Ã 20 ans.
Maintenant 60,16 euros de 14 Ã 20 ans. Perte 587
euros par enfant. Au total, 138 millions compensé
(?) par 35 millions de baisse du reste à charge
pour les familles pauvres recourant à une
nourrice. - 6. Depuis 2008, lARS dépend de lâge de
lenfant. Les 6-11 ans ont perdu 3 euros (car la
prestation na pas été indexé), les 11-14 ans ont
gagné 12 euros les 15-18 ans ont gagné 22
euros. Beaucoup voulait un écart plus fort. Mais,
pas dargent disponible - 7. La politique familiale est menacée car le
gouvernement veut réduire le déficit public et
les dépenses publiques. Lobjectif de stabilité
des dépenses publiques étendu aux dépenses
sociales menace la protection sociale. LUNAF
veille, mais sa vigilance est souvent en défaut.
60La LOLF
- La loi organique relative aux lois de finances
organise la Loi de finances autour de Programme,
dObjectifs et dIndicateurs de Performance. - Il existe ainsi un programme de qualité et
defficience  famille . - Quatre objectifs compensation financière des
charges de famille aide aux familles pauvres
conciliation vie familiale/vie professionnelle
viabilité financière. - De nombreux indicateurs de cadrage
- Taux de fécondité, descendance finale.
- Masse des prestations, Concentration des PF sur
les plus pauvres. - Places daccueil des moins de 3 ans (44,8 en
2006), national et régional. - Mode de garde coût pour les finances
publiques et reste à charge. - Nombres de bénéficiaires de lAL (6,1 millions
de ménages).
61La LOLF
- Des indicateurs dobjectif
- Réduction des écarts de niveau de vie grâce aux
PF, impact redistributif des PF. - Taux denfants pauvres, impact des PF sur la
pauvreté. - Offre de garde, nationale et régionale, taux de
reste à charge, taux demploi des femmes selon le
nombre denfants, taux de CLCA, taux de retour Ã
lemploi, taux de recours au congé de paternité. - Solde de la CNAF, dépenses daction sociale.
62Famille et fiscalité
- La France est le seul pays à pratiquer le système
du quotient familial, qui pourtant est le seul
conforme au principe de léquité familiale
horizontale. - Chaque famille se voit attribuer un nombre de
part, P et est taxée comme P célibataires de
revenu R/P. - Avec le QF, le traitement fiscal des familles ne
nécessite aucun arbitrage spécifique le barème
des familles se déduit de celui des
célibataires. Une fois en place, il fonctionne
automatiquement il nest pas nécessaire de le
rediscuter ou de lindexer chaque année  il est
protégé des aléas de la politique budgétaire. - Le degré de redistribution assuré par le système
fiscal, léquité verticale, est déterminé par le
barème, qui définit la progressivité du système
fiscal celle-ci est la même pour toutes les
catégories de ménages.
63- Ainsi, le quotient familial est-il une composante
logique et nécessaire de limpôt progressif. Le
quotient familial ne fournit ni aide, ni avantage
spécifique aux familles il garantit seulement
que le poids de limpôt est équitablement réparti
entre des familles de taille différente, mais de
niveau de vie équivalent. - Le QF nest pas une aide aux familles qui
augmenterait avec le revenu. - La seule critique du système du quotient
familial, socialement et intellectuellement
recevable, doit-elle porter sur ses modalités et
non sur son principe. - Les Parts fiscales correspondent-elles bien aux
UC (compte tenu dune obligation de simplicité) ?
64La famille Durand avec 2 enfants paie 3000 euros
dIR de moins que la famille Dupont. Est-ce un
avantage fiscal de 3000 euros  ? Non, car les
Dupont sont plus riches que les Durand ils ont
3000 euros par UC au lieu de 2000. Par contre,
les Durand paient autant, par UC, que les Martin
qui ont le même niveau de vie.
65- Certains reprochent au quotient conjugal de
défavoriser les personnes seules par rapport aux
couples. Ceux-ci nont quune part fiscale alors
quun couple en a deux. Or, la vie commune permet
de réaliser des économies déchelle en matière de
logement et de biens durables, que le QF ne prend
pas en compte. - Individualiser la déclaration naméliorerait pas
la situation des célibataires. Ce nest pas le
choix de lunité fiscale qui joue ici mais la
mesure de la capacité contributive. - Selon les UC retenues par lOCDE, il faudrait
donner 1,33 part aux individus, si les couples en
ont deux. Le mariage serait pénalisé par rapport
à la cohabitation. Il faudrait réserver le
bénéfice de 1,33 part aux vraies personnes
seules. Les cohabitants, même ceux qui refusent
le mariage et le Pacs, devraient se déclarer
comme tels et se verraient interdire le bénéfice
de 1,33 part des personnes seules. Ceci nest
envisageable que si les pouvoirs publics se
donnent des moyens de contrôle et que si la
distinction entre vraies et fausses personnes
seules est socialement acceptée. Pourquoi pas ?
66- La principale critique faite à la familialisation
de limpôt est de nuire au travail des femmes.
Limposition jointe égalise le taux dimposition
des deux membres du couple. Dans un couple où les
salaires sont fortement différentiés, le taux
marginal de la femme (supposée la moins bien
rémunérée) est supérieur à celui auquel elle
aurait à faire face si elle était célibataire.
Ceci la découragerait de travailler et la
plongerait dans la dépendance. Passer à une
imposition séparée permettrait de diminuer le
taux dimposition marginale des femmes et donc
augmenterait leur taux dactivité. - Limposition séparée a un avantage favoriser
lautonomie des conjoints et trois inconvénients
elle signifie que lEtat ne reconnaît pas la
famille, elle nuit à léquité horizontale, elle
ne permet pas une prise en compte satisfaisant
des enfants. - Le taux dactivité des femmes de 25-55 ans est
relativement satisfaisant en France. Que le
système fiscal français décourage le travail des
femmes nest guère apparent. Les facilités de
garde (aides financières pour la garde des très
jeunes enfants, école maternelle) permettent de
concilier un fort taux dactivité et un niveau
satisfaisant de fécondité.
67Taux dactivité des personnes de 25-55 ans en 2006
En
68- Laugmentation de revenu disponible à la suite
dun retour au travail est beaucoup plus fort
pour les femmes mariées que pour les femmes
seules beaucoup plus fort pour les couples
imposables (qui ne souffrent que dun supplément
dimpôt) que pour les couples non imposables (qui
perdent les allocations logement et parfois le
RMI). Limposition séparée naurait donc aucun
impact dans les situations où les effets
désincitatifs sont les plus forts. - Dans le cas le moins favorable, une femme mariée
à un homme à salaire élevé, qui reprend un emploi
au SMIC est soumis à un taux dimposition
effectif de 36Â (90Â de 40Â )Â son travail lui
rapporte donc 630 euros par mois, nettement plus
que les 403 euros, qui restent à une femme seule
ou aux 259 euros, qui restent à une femme dun
couple de Rmistes. - Leffet quotient familial compense souvent
leffet quotient conjugal. Exemple une femme
gagnant 2000 euros par mois est mariée à un homme
qui en gagne 4000. Sans enfant, son taux marginal
correspond à celui dune célibataire gagnant 3000
euros. Mais, si elle a deux enfants, son taux
retombe à celui dune célibataire à 2000 euros.
69- Dans un système individualisé, une femme
gagnerait plus en reprenant un emploi. Mais, cet
effet serait obtenu en augmentant fortement la
taxation des familles mono-actives. Considérons
un couple dans lequel lhomme gagne deux fois le
salaire moyen. Si son épouse ne travaille pas,
limpôt mensuel payé par le couple est de 329
euros par mois. Il passe à 486 euros si celle-ci
travaille au SMIC. Avec une imposition séparée,
limpôt mensuel payé par le couple serait de 586
euros dans les deux cas. Limposition séparée
augmente certes le gain au travail (de 157 euros)
mais en augmentant légèrement limpôt du couple
bi-actif (de 100 euros par mois) et fortement
celui du couple mono-actif (de 257 euros par
mois). Or ce dernier a obligatoirement un niveau
de vie plus faible. Lindividualisation dégrade
la redistributivité du système fiscal. - Sur les quinze pays de lUnion européenne, cinq
pratiquent le quotient conjugal trois
pratiquent limposition séparée pure sept
pratiquent limposition séparée, mais le conjoint
dune personne sans revenu bénéficie dun
abattement ou dun crédit dimpôt.
70Comparaison des effets du système actuel versus
imposition séparée sur les gains à la reprise
dun emploi au SMIC
71- Le plafonnement des avantages du quotient
familial à 2292 euros par demi-part (191 euros
par mois) touche les familles avec 2 enfants Ã
partir dun revenu de 6700 euros par mois. - Pour les femmes seules avec un enfant, le
plafonnement est de 3964 euros (330 euros par
mois) Ã partir dun revenu de 3 934 euros par
mois. - Le plafonnement est en soi justifié, mais le
montant du plafond est arbitraire il peut
encore être abaissé demain, comme il la été en
1999 où le gouvernement Jospin avait réduit de
33Â le montant du plafond de lavantage
résultant du quotient familial en 2000 et 2001,
ce plafond a été revalorisé de 14 au total.
Depuis, il suit linflation, et non le salaire
moyen. - Si le plafonnement correspondait à un abattement
dun demi-SMIC, il devrait être de 0.5401040
208 euros.
72- Certains avantages donnés aux ménages peuvent
être considérés comme des dispositifs
dérogatoires (dépenses ou niches fiscales). Ce
nest pas le cas de la demi-part par enfant Ã
charge, ni de la demi-part supplémentaire pour
les célibataires avec enfants, ni de la
déductibilité des pensions alimentaires. La
question se pose pour la part supplémentaire Ã
partir du 3ème enfant (qui coûte 650 millions
deuros) et pour la non-imposition des
prestations familiales (2 300 millions). - Ces dispositifs favorisent les plus riches parmi
les personnes considérés. - Mais, les personnes ainsi favorisées sont celles
qui perdent le plus relativement en ayant des
enfants.
73- Certains dispositifs ne sont pas familiarisés et
désavantagent donc les familles. Cest en
particulier le cas de la décote pour les bas
revenus. Aussi, le seuil de revenu imposable est,
en prenant comme base 2 pour un couple, de 1,30
pour un célibataire (au lieu de 1 dans le logique
du quotient familial)Â de 2,67 pour un couple
avec 2 enfants (au lieu de 3)Â de 4,07 pour un
couple avec 4 enfants (au lieu de 5). - La PPE est très peu familiarisée un couple à 2
SMIC a droit à 1921 euros deux enfants à sa
charge lui donne un supplément de 72 euros (3,7
au lieu de 50). Cest le risque de mettre la
rentabilité de lemploi au centre du dispositif.
74Dautres systèmes fiscaux
- Les quinze pays de lUE tiennent compte de façon
différencié des couples et des enfants dans le
calcul de limpôt sur le revenu. 6 pays ne
tiennent pas compte de la présence des enfants. - Dans les pays qui utilisent les abattements,
lenfant est considéré comme une charge dun coût
donné, que le couple (ou lun des parents) a le
droit de retirer de son revenu. Le montant de
labattement est généralement très faible (8,8
du salaire moyen aux Etats-Unis). Le système
considère que tous les enfants vivent dans la
pauvreté et sont donc non imposables. Dans le cas
français, labattement devrait être de 50 du
SMIC. - Le système du crédit dimpôt nobéit lui Ã
aucune logique. Si le crédit dimpôt est
remboursable, il fait double emploi avec les
allocations familiales. Sil ne lest pas, il
constitue un supplément dallocations familiales
réservé aux plus riches.
75 Imposition des couples et des enfants dans les
pays de lOCDE
76 Imposition des couples et des enfants dans les
pays de lOCDE en 2006
77- Le système du quotient familial reconnaît que les
enfants des familles aisées ont un niveau de vie
satisfaisant et quils doivent donc être imposés.
- La réforme la plus radicale consisterait Ã
supprimer toute référence au nombre denfants
dans le calcul de limpôt et à utiliser la somme
ainsi  économisée à augmenter uniformément les
allocations familiales 60 euros de plus par
enfants, par mois. - La réforme peut sembler progressive on prend
aux riches pour donner aux pauvres. Le point
délicat est quelle aboutit à surtaxer les seuls
riches avec enfants, et non tous les riches. - La société peut choisir de ne pas aider les
familles aisées par contre, elle na pas le
droit sur le plan moral comme sur le plan
constitutionnel de surtaxer les familles avec
enfants par rapport aux personnes sans enfants de
même niveau de vie. Chaque famille doit être
imposée selon sa capacité contributive. - Si la société décide de donner 60 euros de plus Ã
tous les enfants, ceci doit être payé par tous
les contribuables et pas seulement par les
contribuables avec enfants.
78- Le système français nest pas totalement
satisfaisant car le poids de lIR le seul impôt
familialisé est trop faible 2,9 du PIB contre
4,7 pour la CSG et 10 dans la moyenne de lUE.
- En moyenne, les familles sont plus pauvres, en
revenu par UC, que les couples ou les
célibataires. Aussi, sont-elles gagnantes quand
limpôt est progressif perdantes quand il est
proportionnel. - Augmenter le poids de lIR rendrait le système
plus progressif et plus familial.
79- Le rapport de Michel Godet et Evelyne SullerotÂ
 La famille une affaire publique propose de
familialiser la CSG en donnant 0,5 part
supplémentaire par enfant à charge. - Cette proposition est absurde puisquil ny a pas
de part dans le calcul de la CSG. - La question de la prise en compte des enfants ne
se pose pas pour un impôt proportionnel. - Par contre, les familles seraient désavantagées
si on créait un abattement sur la CSG pour les
actifs. - Lamélioration souhaitable de la situation
relative des familles avec enfants nécessite donc
la hausse des prestations familiales et
lextension de lIR (au détriment de la CSG).
80- La fusion IR/CSG peut être la meilleure comme la
pire des réformes. - La Sécurité sociale perdrait une ressource
autonome. - La fusion pourrait rendre la système plus
progressif et plus familialisé si la CSG est
considérée comme un acompte de lIR. - Le risque est que lon passe à un système de
retenu à la source, moins précis, moins
progressif, moins familialisé.
81Un projet contestable
- Delphine Chauffaut et Hélène Paris (RDSS, n4
2008) ne sindignent pas de la baisse du pouvoir
dachat relatif des prestations familiales. - Elles proposent
- De faire supprimer les allocations familiales, le
complément familial et le quotient familial. - Une partie des sommes ainsi dégagées servirait Ã
financer un service public daide aux études des
enfants des familles pauvres. - Le reste financerait une allocation forfaitaire
fixe pour chaque enfant complétée le cas échéant
par une prestation sous conditions de ressources
pour les familles nombreuses.
82Un projet contestable
- Cette proposition nest pas acceptable
- Les familles ont un niveau de vie plus bas que
les personnes sans enfants. On ne peut diminuer
les transferts en leur faveur. Sil faut
augmenter les moyens de léducation nationale,
ceci doit être payé par tous les contribuables. - Le quotient familial nest pas une aide
arbitraire. On na pas le droit de le supprimer
et de faire payer le même niveau dIR aux Dupont
sans enfants et aux Durant avec 4 enfants, même
sils ont le même niveau de salaire. - La réforme diminuerait fortement le niveau de vie
des familles nombreuses (baisse des AF,
augmentation de lIR). Ce sont les plus pauvres.
Et on a besoin delles.
83Famille et redistribution
- Il y a deux manières danalyser la redistribution
la méthode des cas types et la
micro-simulation. - Selon la méthode des cas-types, le gain à la
présence denfants fait une courbe en U exprimé
en euros, mais, ce calcul est fallacieux car le
QF nest pas un avantage. - En , le gain est une fonction décroissante du
revenu.
84Niveau de vie dun couple selon le nombre
denfantset la situation professionnelle en
euros par mois par UC en 2008
En rouge(vert) , les niveaux de vie inférieurs Ã
763 euros par UC (914 euros) Â revenu par UC
relativement à celui du couple sans enfant.
85- Les familles avec enfants ont toujours un niveau
de vie nettement plus bas que les couples. - Encore, ne tient-on pas compte du fait quavoir 2
enfants ou plus oblige souvent la femme à réduire
son activité ou même à la stopper. - Globalement, la redistribution est plus forte
chez les familles que chez les couples sans
enfant le rapport des revenus disponibles entre
un couple qui gagne 1 SMIC et un couple qui en
gagne 10 est de 6,6 sils nont pas denfant de
5,5 sils ont 2 enfants de 4,7 sils en ont 3.
Lexistence du quotient familial ne réduit pas la
progressivité du système fiscal pour les familles
nombreuses. - Il est absurde de reprocher au quotient familial
de ne pas bénéficier aux familles les plus
pauvres les plus pauvres bénéficient tous de
leur non-imposition et des prestations
spécifiques (allocation-logement, complément
familial) aident ceux qui ne sont pas imposables.
- Toutes les familles, soit touchent
lallocation-logement, soit payent limpôt sur le
revenu, donc sont soumises à un transfert
progressif. Le gouvernement dispose des
instruments nécessaires.
86- Les familles pauvres travailleuses, qui gagnent
de 1 Ã 2 SMIC, avec un ou deux enfants restent
les défavorisées de la distribution. - Les résultats dépendent de lhypothèse faite sur
léchelle déquivalence, en particulier de celle
selon laquelle le nombre dunité de consommation
ne dépend pas du niveau de revenu. Toutefois, les
écarts avec la parité familiale sont supérieurs Ã
lincertitude. - Dune part, la parité familiale nest pas assurée
pour la quasi-totalité des salariés les
familles avec enfants ont un niveau de vie
inférieur aux personnes sans enfant. Dautre
part, le système fournit des masses relativement
importantes aux familles il assure la parité
familiale pour les bas revenus, une aide sensible
pour les familles de salariés à bas