Title: DOULEUR et DMENCE
1DOULEUR et DÉMENCE
- Dr VALERO Simon
- Pôle de Gériatrie
- CHU Poitiers
2DÉFINITION de la DOULEUR selon l IASP
International Association for the Study of Pain
- La douleur est une expérience sensorielle et
émotionnelle désagréable associée à un dommage
tissulaire réel ou potentiel ou décrit en des
termes évoquant un tel dommage.
SUBJECTIVE ET INDIVIDUELLE
3LA PERSONNE AGEE DOULOUREUSE EST UNE PERSONNE
DOULOUREUSE COMME UNE AUTRE
- La sensibilité à la douleur nest pas modifiée.
Le traitement du syndrome douloureux du dément ne
doit souffrir daucun préjugé, ni didée reçue
afin dobéir aux stratégies à 3 niveaux de lOMS. - Agbodjan JE. La douleur de la personne âgée
démente en quête dune plus grande légitimité.
Revue francophone de gériatrie et de
gérontologie. 200395241-43
UNE PERSONNE AGEE DOULOUREUSE PRÉSENTANT DES
TROUBLES COGNITIFS EST UNE PERSONNE
DOULOUREUSE COMME UNE AUTRE
4MÊMES SYNDROMES
DOULEUR CHRONIQUE (syndrome)
DOULEUR AIGUË / SUB-AIGUË (symptôme)
- Présente depuis plus de 3 à 6 mois.
- Totalement inutile, maladie à part entière.
- Mécanisme plurifactoriel.
- Peut persister après la guérison de la lésion
causale. - Risque de syndrome dépressif associé.
- Nécessite une prise en charge spécifique et
pluridisciplinaire.
- Apparition /- brutale et récente.
- Signal dalarme utile au diagnostic.
- Mécanisme unifactoriel (nociceptive).
- Volontiers anxiogène susceptible de modifier le
comportement.
5MÊMES MECANISMES
Daprès F.Boureau
6MÉMOIRE ET DOULEUR
Queneau P, Ostermann G. Le médecin, le malade et
la douleur. Tome 1. ED Masson 2004
- Le rappel dun fait douloureux dépend de la
subjectivité de chacun (cohérente, sur-estimée,
sous-estimée). - Linformation est stockée il est possible de
reconnaître avec précision un stimulus nociceptif
déjà perçu gt Où ? - Linformation échappe en partie au circuit de la
mémoire un patient atteint dun syndrome de
Korsakoff pourra acquérir un comportement
dévitement vis à vis dune douleur nouvelle.
7DOULEUR MÉMOIRE
Queneau P, Ostermann G. Le médecin, le malade et
la douleur. Tome 1. ED Masson 2004
- Certaines douleurs chroniques réminiscence de
douleurs aiguës en dehors de toute agression
tissulaire.
- Douleur du membre fantôme (5 des amputations).
- Réactualisation dune douleur (sans support
organique) - Lors dun épisode dépressif.
- Lors dun syndrome thalamique (atteinte du
- thalamus sensitif).
- Prévention de la douleur mémoire par une
analgésie maximale précoce en période aiguë.
8PATIENTSÂ NON COMMUNICANTSÂ
Evaluation et prise en charge thérapeutique de la
douleur chez la personne âgée ayant des troubles
de la communication verbale. ANAES.Oct 2000
- Les personnes totalement non communicantes
nexistent pas ! - La communication verbale et raisonnée peut se
perdre, la communication par dautres canaux,
dautres modalités non verbales, reste possible.
- On parlera plutôt de personnes
- NON VERBALISANTES, NON COMPRENANTES ou NON
PARTICIPANTES
9PREVALENCE (1)
Pas détude épidémiologique spécifique à la
personne âgée ayant des troubles de la
communication verbale. Evaluation et prise en
charge thérapeutique de la douleur chez la
personne âgée ayant des troubles de la
communication verbale. ANAES.Oct 2000
- ? avec lâge, notamment chez les patients
porteurs dune polypathologie avec perte
dautonomie physique et psychique. - DOULEUR CHRONIQUE environ 60, dont 1/3 de
douleurs sévères. - ? en fin de vie (60 - 70 dans le mois qui
précède la mort). - Wary B et al. Lévaluation de la douleur chez la
personne âgée ayant des troubles cognitifs. La
revue de généraliste et de la gérontologie.
200064162-68
10PREVALENCE (2)
- 25 - 50 Ã domicile
- 40 - 70 en institution
- Lefebvre-Chapiro S et al. Particularités de la
douleur et de sa prise en charge chez les
personnes âgées. Presse médicale.200029333-39
- Sur 60 de douleurs chroniques en institution,
34 navaient pas été détectées à domicile. - Sengstaken E , King S. the problème of pain and
its detection among gériatrics nursing home
residents. J Am Geriatr Soc.199341541-4
11ETIOLOGIES
MÊMES ÉTIOLOGIES QUE CHEZ LA P.A.
- Douleurs OSTEO-ARTICULAIRES 50-80
- arthrose, ostéoporose, traumatisme, métastase
- Douleurs NEUROLOGIQUES 10-25
- séquelles dhémiplégie, compression néoplasique,
neuropathie - Douleurs ARTERIELLES 6-20
- ulcère, gangrène, ischémie sub aiguë
- Douleurs VISCERALES 4-20
- angineuse, pleuro-pulmonaire, infection urinaire,
cancer évolué...
12DÉMARCHEDIAGNOSTIQUE (1)
Démarche classique patient communicant
13DÉMARCHEDIAGNOSTIQUE (2)
Patient  non communicantÂ
14DÉMARCHEDIAGNOSTIQUE (3)
15DÉPISTAGE (1)
Vigilance , en cas de pathologies
potentiellement douloureuses !
- Recherche des antécédents douloureux auprès de
lentourage habituel du patient (soignants,
famille, aidants). - Interrogatoire si encore possible par des
questions claires, courtes, positives, au présent
de lindicatif, sans interférence. - Examen clinique soigneux, appareil par appareil,
voire zone par zone.
16DÉPISTAGE (2)
Lobservation du COMPORTEMENT est primordiale.
- Plus la démence est sévère plus la douleur
influence les troubles du comportement.
- Parmi les patients souffrant dune douleur
chronique, en dehors de tout épisode aigu, ceux
atteints dune démence sévère présentent
significativement des troubles du comportement
plus intenses et plus fréquents que ceux atteints
dune démence moins sévère. - Daisha J et al. Behavioral manifestations of pain
in the demented elderly.jamda.20061-11
17DÉPISTAGE (3)
TOUT CHANGEMENT DE COMPORTEMENT DOIT ETRE SUSPECT.
- Confusion, agitation, régression, prostration.
- Troubles du sommeil.
- ? spontanée de la MOTRICITE (refus de se lever,
de marcher). - Refus de salimenter.
- Refus de soins.
18ÉVALUATION (1)
DIFFICILE, mais systématique !
- Qualitative importance
- De lexamen clinique.
- De la recherche dune composante neurogène.
- De létude du retentissement sur létat
psychologique et la qualité de vie. - Quantitative
- Par lintermédiaire dun outil adapté au patient.
- Avant et après lintroduction des antalgiques.
19AUTO-ÉVALUATION (1)
- Considérée comme la meilleure évaluation.
- Patient EXPERT.
- Utilisation déchelles unidimentionnelles.
- Encore utilisable à un stade peu évolué de la
démence.
20AUTO-ÉVALUATION (2)
- Une personne âgée sur deux ne peut
sauto-évaluer. - Wary B et al. Lévaluation de la douleur chez la
personne âgée ayant des troubles cognitifs. La
revue de généraliste et de la gérontologie.
200064162-68 - 50 des P.A. lucides et communicants, ne sont
pas capables dutiliser une EVA. - Simon AM et al. Évaluation de al douleur chez la
personne âgée. La revue du généralise et de la
gérontologie.1998496-10
21AUTO-ÉVALUATION (3)
- Étude sur une population âgée avec MMSgt18
- Utilisation correcte des échelles
- EVA 46
- EN 73,3
- EVS 76,6
- Comparaison des échelles 2 à 2
- EVA et EVS
- EVA et EN
- EN et EVS non significatif
- Comparaison entre population MMS entre 18-23 et
MMSgt23 - Pas de relation entre le score au MMS et la
capacité dutiliser correctement les 3 échelles - François V et al. Évaluation dun stimulus de
pression par des échelles verbales simples,
numériques et visuelles analogiques au sein dune
population âgée hospitalisée implication pour
lévaluation de la douleur en gériatrie.Revue de
Gériatrie.20042995-101
significatif, plt0,001
22HÉTÉRO-ÉVALUATION (1)
- Utilisation déchelles comportementales.
- Indispensable chez le patient  non
communicant . - Repose sur lobservation et lappréciation du
comportement par - les médecins
- les soignants
- la famille
- Nécessite un travail déquipe.
23HÉTÉRO-ÉVALUATION (2)
- Validée depuis Janvier 99.
- Créée et retravaillée par un collectif de 15
gériatres francophones formés aux soins
palliatifs. - Nécessite un apprentissage.
- Coter en équipe pluridisciplinaire.
- Un score gt 5 sur 30, signe une DOULEUR.
- Si ITEM inadapté gt coter 0.
24ECHELLE DOLOPLUS
25(No Transcript)
26HÉTÉRO-ÉVALUATION (3)
- Créée par léquipe de M.Alix.
- Comprend 8 items cotés de 0 à 4.
- Chaque niveau représente un degré de douleur
croissante. - Score maxi 32 (douleur totale).
- 2 dimensions sont cotées (avant et pendant les
soins).
27 Echelle ECPA
28HÉTÉRO-ÉVALUATION (4)
- Échelle de San Salvadour
- Validée chez lenfant et ladulte poly-handicapé.
- 10 items coté de 0 à 4
- Pleurs et/ou cris
- Réactions de défense à lexamen
- Mimiques douloureuses
- Protection des zones douloureuses
- Gémissements ou pleurs silencieux
- Intérêt pour lenvironnement
- Accentuation des troubles du tonus
- Capacité à interagir avec lautre
- Accentuation des mouvements spontanés
- Recherche dune position antalgique
- Score gt 6 douleur.
29HÉTÉRO-ÉVALUATION (5)
- Échelle comportementale simplifiée élaborée par
léquipe de lhôpital Sainte Périne. - non validée.
- De nombreuses échelles comportementales
existent. - Doloplus 2 échelle la plus appropriée pour les
patients atteints de démence sévère, actuellement
disponible. - Zwakhalen SM et al. Pain in eldery people with
sevre dementiaa systematic rewiew of behavioural
pain assessement tools. BMC Geriatric.20066(1)Â 3
30TRAITEMENT (1)
- Mêmes molécules utilisées.
- Prudence avec les médicaments aggravant un
déficit cholinergique. - Acupan
- Antidépresseurs tricycliques
- Mêmes principes de traitement que chez la P.A.
- Importance de lestimation de la CLAIRANCE de la
CREATININE. - Attention à la polymédication.
- Attention aux effets secondaires indésirables
souvent plus fréquents.
31TRAITEMENT (2)
! La population démente est souvent sous traitée.
- La prescription dantalgiques savère plus
faible chez les patients ayant une altération des
fonctions cognitives plus importante. - Ce nest pas le déclin cognitif seul, mais son
association à des co-morbidités, qui limite la
prise en charge. - Cornali C et al. Diagnosis of chronic pain caused
by ostéoarthritis and prescription of analgésics
in patients with cognitive impairment. J Am Med
Dir Assoc.200671-5
p0,075 entre les 4 groupes p0,016 entre MMS
0-12 et MMS 25-30
- 63,4 des patients atteints de démence décèdent
avec un haut niveau dinconfort (évalué par le
MSSE). - Aminoff BZ. Dying dementia patients too much
suffering, too little palliation. Am J Hosp
Palliat Care.200522(5)344-8
32LES 3 PALIERS de LOMS
ANTALGIQUES CENTRAUX
3
ANTALGIQUES PERIPHERIQUES non opioïdes
2
- IIa Opioïdes faibles
- Codeine
- Dextro-propoxyphène
- Nefopam
- IIb Opioïdes moyens
- Tramadol
- Nalbuphine
- Buprenorphine
1
- Opioïdes forts
- Morphine
- Oxycodone
- Hydromorphone
- Fentanyl
- Pethidine
- Paracetamol
- Floctafenine
- Aspirine
- AINS
33TRAITEMENT DES DOULEURS NEUROGENES
Y penser systématiquement !!
FOND DOULOUREUX
COMPOSANTE FULGURANTE
- GABAPENTINE (Neurontin)
- AMM que pour les douleurs post zostériennes.
- A adapter à la clairance de la créatinine.
- Si somnolence ? la durée des paliers.
- CLONAZEPAM (Rivotril)
- Hors AMM.
- Risque de somnolence.
- CARBAMAZEPINE (Tégrétol)
- AMM.
- Risque de confusion, de surdosage,
dhyponatrémie. - CI avec le Diantalvic.
- OXCARBAZEPINE (Trileptal)
- Peu de recul.
- CLOMIPRAMINE (Anafranil) / AMITRIPTYLINE
(Laroxyl) - AMM.
- Risque de confusion
- Hypotension orthostatique.
- Effets anticholinergiques bouche sèche,
constipation, rétention durine. - Effets centraux somnolence, tremblements.
- IRS ?
34AUTRES CO-ANALGESIQUES
Permettent une meilleure antalgie par leurs
effets propre ou en synergie avec des antalgiques
usuels
- ANTI-DEPRESSEURS
- ANXIOLYTIQUES
- CORTICOIDES
- MYORELAXANTS
- ANTI-SPASMODIQUES
35PRISE EN CHARGE non MEDICAMENTEUSE
- KINESITHERAPIE / MASSAGE
- RELAXATION (Sophrologie)
- SOUTIEN PSYCHOLOGIQUE
- RADIOTHERAPIE (métastase osseuse)
36CONCLUSION
- Prise en charge de la Douleur de la P.A.
Nécessité de Santé Publique. - Plan de lutte contre la douleur 2006-2010
- Améliorer la prise en charge des populations les
plus vulnérables (personnes handicapées, âgées et
en fin de vie). - Diffusion doutils dévaluation et daide à la
prescription. - Réalisation de formation de sensibilisation dans
les établissements hébergeant des P.A.
dépendantes et les services de soins à domicile.