Title: Grammaire, psychologie et enseignement
1Grammaire, psychologie et enseignement
AGLg le 29 novembre 2003
- De lintérêt du retour à une démarche réflexive
- dans lapprentissage communicatif
- des langues étrangères
G. Simons chargé de cours
2Au menu de lexposé
- Préambule
- De limportance de la grammaire dans lhistoire
des méthodes denseignement des langues
étrangères. - De limportance de la grammaire dans les grands
courants de recherche en didactique des langues
étrangères. - Derniers développements dans le domaine de la
recherche en didactique un nouvel éclectisme
postcommunicatif ? - De lintérêt du modèle théorique de
lapprentissage expérientiel dans cette
problématique de léclectisme postcommunicatif
présentation du modèle et exemples. - Conclusions
- Epilogue
3Précaution dusage
- Lexposé qui suit nest évidemment pas LA
vérité. - Il est simplement le reflet de MA pensée actuelle
- et il est probable que cette pensée évolue.
Mes sources
- Lectures scientifiques pour ma thèse, mes cours.
- Brève expérience denseignement.
- Tutelle des stages dAESS.
- Co-direction de 3 programmes de recherche-action.
4Préambule où on pose le problème
- Idée exprimée par bon nombre denseignants,
chaque année - Entre nous, Monsieur Simons, moi je pratique
lapproche communicative, mais je larrange à ma
sauce je continue à faire de la grammaire et
même un peu de littérature. - Idée exprimée par certains enseignants, chaque
année - Quand cessera-t-on de devoir faire commander à
nos élèves une boisson fictive dans une brasserie
imaginaire soit-disant située à Aachen, London ou
Maastricht ? Ne serait-il pas temps den revenir
à un peu plus de substance ? - COLLECTIF, Commission européenne, 1997, p. 134
- Actuellement, les limites de lapproche
communicative apparaissent clairement et la
didactique des langues vivantes entre dans lère
postcommunicative on recherche des
aménagements susceptibles de pallier les défauts
des méthodes communicatives orthodoxes, tout en
conservant leurs apports.
5Questions posées
- Lapproche communicative est-elle à bout de
souffle ? - Sommes-nous entrés dans lère
postcommunicative ? - En quoi consiste ce nouvel éclectisme souhaité
par certains théoriciens ? - Ce nouvel éclectisme postcommunicatif est-il
différent de ce que beaucoup denseignants font
déjà dans leurs classes sans mettre un nom sur
leur pratique ? - Quels aménagements est-il nécessaire dapporter
à lapproche communicative pour loptimiser ? - Quel est le rôle de la grammaire dans lapproche
communicative ?
6I.De limportance de la grammaire dans
lhistoire des METHODES denseignement des
langues étrangères
Synthèse de quelques caractéristiques des
différentes méthodes précédant lapproche
communicative
Gram. Mécanismes cognitifs Recours à la langue maternelle
Méthode indirecte ou grammaire/traduction Réflexion, analyse, déduction OUI
Méthode directe ou inductive/naturelle - Intuition, imitation NON
Méthode active ou éclectique/ mixte /- Induction des règles, réflexion OUI et NON
Méthode audiovisuelle - Répétition, imitation de patterns drills NON
7Contexte historique et caractéristiques de
lAPPROCHE COMMUNICATIVE
- 1. Contexte historique
- A partir des années 70
- progrès et démocratisation progressive des
transports en commun - développement des moyens de communication (NTIC)
- volonté politique sur la plan européen de
favoriser les échanges entre peuples - essor des arts et des sciences de la
communication - la mode même du concept de communication
- ? Tout ceci conduit à un état desprit lhomme
est un être forcément communicant. - 2. Quelques caractéristiques
- APPROCHE et non méthode.
- Didactique orientée vers les BESOINS de
lapprenant. - La connaissance de la langue est un OUTIL que
lélève doit apprendre à maîtriser pour parvenir
à un but communiquer efficacement dans une
situation donnée. - Concept des 4 SKILLS, ou 4 macro-compétences.
- Cinq composantes de la compétence communicative.
- Pivot méthodologique lapproche
fonctionnelle-notionnelle. Point de départ une
réflexion sur les ACTES de parole réels,
concrets, produits ou susceptibles dêtre
produits par un groupe-cible dapprenants (CCC du
Conseil de lEurope Niveau-Seuil).
8De la place de la grammaire dans lapproche
communicative
- La connaissance de la grammaire est UN DES
OUTILS que lélève doit apprendre à maîtriser
pour parvenir à un but communiquer. - Selon les versions de lapproche communicative,
le foyer grammatical est /- important - version orthodoxe, de la première heure,
inspirée par les travaux de S. KRASHEN la
grammaire na pas de réelle utilité - version plus modérée la grammaire est
nécessaire privilégier la qualité à la quantité
et toujours en relation avec un besoin manifesté
dans une situation de communication précise. - Les conceptions erronées au sujet dune
approche fonctionnelle/notionnelle sont déjà
nombreuses, et lune des tâches principales de la
prochaine décennie sera de dissiper les
malentendus. Il est déjà apparent quil ne sagit
pas dune approche utilitaire de lacquisition
des langues, comme ce serait le cas si on
interprétait le mot fonctionnelle dans un sens
courant comme signifiant, par exemple, comment
changer de largent à la banque. Ce nest pas
une méthode (utilisable par exemple pour
remplacer la méthode audio-visuelle). Elle ne
dévalorise pas la grammaire, ni dailleurs aucun
des facteurs que nous associons avec une
conception saine dun cours et la méthodologie
traditionnelle. - (ALEXANDER, 1981, p. 54 )
9Points forts de lapproche communicative
Points forts
Lapproche communicative a eu et a encore le mérite de mettre laccent sur lauthenticité des situations de communication proposées aux élèves la richesse de linput sur le plan linguistique le développement des 4 compétences avec une attention particulière pour lexpression orale et la compréhension à laudition les concepts de comprehensible input et de négociation du sens lattention portée aux caractéristiques individuelles des élèves le potentiel créatif des élèves (gtlt méthode audio-visuelle) lautonomie des élèves, notamment par le biais dune sensibilisation aux stratégies de compréhension et de communication
10Problèmes et difficultés de lapproche
communicative
- Les contextes dapprentissage qui ont
profondément influencé les bases théoriques de
lapproche communicative (lacquisition de la LM
et les programmes dimmersion) ne sont pas
comparables au contexte scolaire dapprentissage
des langues étrangères que nous connaissons. - Lapproche communicative a peut-être sous-estimé
les caractéristiques du public-cible des
adolescents et non des enfants. - Les besoins des élèves ne sont pas toujours
faciles à identifier, surtout dans lenseignement
général. - On na pas dégagé les moyens budgétaires
indispensables à la mise en pratique de cette
réforme (cf. classes de 25 à 30 élèves). - Il règne un certain flou sur le plan
méthodologique, ce qui est parfois perturbant
pour les (jeunes) enseignants et a souvent
conduit à des représentations erronées de ce
quest ou devrait être lapproche comm. - Trop peu de place accordée à la systématisation
des savoirs acquis. - Les jeunes enseignants germanistes ne se sentent
pas toujours préparés à cette approche
pragmatique de la langue étrangère et sont, de
plus en plus souvent, mis en concurrence avec
des personnes moins qualifiées mais qui ont une
connaissance jugée plus naturelle de la langue
étrangère. - Difficulté de lévaluation des compétences,
surtout lexpression orale.
11Synthèse du point 1
- Lhistoire des méthodes de lenseignement des
langues étrangères semble être animée par un
mouvement de balancier. Une réforme chasse
lautre en se positionnant par rapport à lautre
ou même contre lautre. - Lhistoire des méthodes est donc caractérisée
par différentes tensions ou conflits parmi
lesquels - - La grammaire comme OBJET détude en soi ou
comme (simple) OUTIL pour mieux communiquer. - - Lapprentissage efficace dune langue étrangère
qui se fait par (simple) exposition à linput
et/ou par imitation non-réfléchie ou par un
mécanisme dobservation et de réflexion sur la la
langue étrangère en tant que système. - De temps en temps, le balancier didactique se
recentre et on procède à une synthèse des
méthodes antagonistes précédentes (cf. méthode
active/éclectique). - Pas étonnant que certains professeurs chevronnés
soient perplexes et souvent extrêmement prudents
vis-à-vis des nouvelles méthodes/approches. - On peut dailleurs penser que la majorité dentre
eux a rarement mis en pratique à la lettre les
principes didactiques de chaque méthode, mais a
plutôt recherché un compromis, un certain
éclectisme didactique, et ce, bien avant que les
théoriciens en parlent. Idem pour les auteurs des
manuels mais pas toujours pour les mêmes raisons.
12Autres hypothèses pour expliquer la position
prudente voire méfiante des enseignants à légard
des nouvelles méthodes/approches
- - résistance au changement qui serait
particulièrement développée chez les enseignants
? - bon sens, pragmatisme, sens du compromis qui
seraient ancrés dans notre belgitude ? - lhistoire du germaniste, et plus
particulièrement la tension quil vit entre sa
formation philologique initiale et les exigences
didactiques de lapproche communicative. - Remarque cette position consensuelle et
éclectique des enseignants vis-à-vis des
nouvelles méthodes et approches ne facilite pas
lévaluation de lefficacité de ces dernières. -
13II. De la place de la grammaire dans les grands
courants de RECHERCHE en didactique des langues
étrangères
- Dé léternel dilemme entre lapprentissage
explicite et implicite - 1. Position de non-interface (St. KRASHEN et al.
) - Deux systèmes qui fonctionnent dans lacquisition
dune LE le système acquis (acquisition) et
le système appris (learning). Pas dinterface
entre les deux systèmes. - Le système acquis est un système inconscient
animé par un language organizer. Pour quil y
ait acquisition, il suffit dexposer les élèves
à un comprehensible input. La connaissance
explicite des règles de grammaire ne fonctionne
que lorsque certaines conditions sont remplies - lapprenant doit avoir le TEMPS de mettre en
route son moniteur - lapprenant doit se FOCALISER SUR LA FORME
- lapprenant doit CONNAÎTRE LA REGLE.
- Selon KRASHEN, seul le système acquis peut
savérer performant dans une situation de
communication authentique, c.-à.-d. quand le
foyer dintérêt principal est le message, le sens
et non le médium, la forme. - Remarque position théorique qui a profondément
influencé lapproche communicative à ses débuts.
14- 2. Positions dinterface
- Idée de base
- Linstruction formelle facilite lacquisition en
fournissant à lapprenant (1) des règles
grammaticales et (2) des opportunités de mettre
ces règles en pratique pour les convertir en
connaissance inconsciente et automatique. - 1. Selon J. ANDERSON, le germe de la connaissance
dans la langue étrangère est un processus
conscient et explicite cest seulement lorsque
cette connaissance déclarative a été
procéduralisée, que la conscience disparaît. - 2. E. BIALYSTOK distingue deux grandes dimensions
dans la compétence linguistique une dimension
analysé gtlt non-analysé et une dimension
automatique gtlt non-automatique. - la dimension analysé vs non-analysé fait
référence au degré de conscience que lapprenant
a atteint de sa connaissance linguistique. La
conscience métalinguistique augmente à mesure que
lapprentissage se produit. - la dimension automatique vs non-automatique fait
référence à laccès que lapprenant a à sa
connaissance linguistique. Lautomaticité, selon
BIALYSTOK, est atteinte par la pratique.
15Le modèle dE. BIALYSTOK
automatic
- fluent speakers
- native speakers in ordinary conversation
- highly skilled and
- literate users
- specialized uses
- of language (e.g. rhetorical)
analysed
non-analysed
- L2 formal learners
- L2 learners at early stages
- children learning L1
non-automatic
16- 3. Position INTERMEDIAIRE entre linterface et la
non-interface linstruction formelle comme
élément FACILITATEUR de lacquisition de la
langue étrangère (ELLIS, SHARWOOD-SMITH) - En résumé
- Linstruction formelle joue un rôle de
FACILITATION dans lacquisition de la langue
étrangère dans le sens où elle permet dattirer
lattention de lélève sur la distance, le fossé
(notice the gap) qui peut exister entre les
structures de son interlangue et celles de la
langue-cible, laquelle prise de conscience lui
permettrait de modifier les structures qui en ont
besoin. - The essential claim of the facilitative
position is that although formal instruction is
not necessary to acquire an L2, it helps
learning, in particular by speeding up the
process of natural acquition (ELLIS, R.,
1994, p. 654). - In other words, instruction does not enable
learners to fully acquire what is taught when it
is taught, but prepares the way for its
subsequent acquisition. As GASS puts it,
instruction triggers the initial stages in what
eventually results in grammar restructuring.
Instruction works by helping learners to pay
selective attention to form and form-meaning
connections in the input. It provides learners
with tools that help them to recognize those
features in their interlanguages which are in
need of modifications . (ELLIS, R., 1994, p.
656)
17Synthèse du point 2
- Beaucoup de propositions ou dhypothèses.
- N. SPADA et P. M. LIGHTBOWN (1999) les résument
comme suit - Get it right from the beginning
- Just listen and read
- Say what you mean and mean what you say
- Teach what is teachable
- Get it right in the end
- En résumé résultats de recherches assez
contradictoires. - Ce qui est certain la position de non-interface
défendue par KRASHEN est aujourdhui battue en
brèche, du moins en ce qui concerne son
application au contexte scolaire. En effet, la
grande majorité des chercheurs saccorde à dire
que lenseignement de la grammaire peut savérer
efficace, voire quil est indispensable, à
condition - quil sinscrive dans le cadre dune approche
communicative - que le professeur adopte une approche en
spirale. - ? EN CONCLUSION la recherche, elle aussi,
incite à être extrêmement PRUDENT, à adopter un
certain ECLECTISME.
18III.Derniers développements dans le domaine de
la recherche en didactique léclectisme
postcommunicatif ?
- In throwing out contrastive analysis, feedback
on error, and metalinguistic explanations and
guidance, the communicative revolution may have
gone too far. - The research has shown that second language
learners benefit from form-focused instruction
which is provided within communicative contexts.
The challenge is to find the BALANCE between
meaning-based and form-focused activities. - (LIGHTBOWN, P.M. SPADA, N., 1999, pp.
150-151) - Si lécléctisme nous paraît actuellement
incontournable, il importe de sinterroger sur
les différentes pratiques préconisées par les uns
ou les autres, pour dégager leurs implications et
leurs limites et éviter ce que PUREN dénonce
comme un éclectisme mou, dans lequel tout
serait considéré comme valable. - PUREN ne considère pas léclectisme comme la
solution ultime, mais comme un moindre mal étant
donné la complexité des problèmes posés et le
manque de solution globale et générale. - (COLLECTIF, Commission européenne, 1997, p. 11)
19- Cest bien beau tout ça, MAIS
- Sur quelles bases repose ce nouvel électisme ?
- Comment lorganise-t-on ?
- Quels aménagements faut-il apporter à lapproche
communicative pour loptimiser ? - Est-ce comme les fromages belges
- un peu de tout,
- et les alcools
- à consommer avec modération,
- en fonction de nos objectifs,
- des goûts et besoins personnels des élèves ???
20Tentatives pour optimiser lapproche
communicative aménagements
Deux grands axes de réforme en cours
- 1. Augmenter la quantité et la qualité de linput
et les opportunités doutput (en classe et en
dehors) - échanges virtuels et physiques entre élèves,
programmes dimmersion - réorganisation du temps de travail en classe
(cf. langue , accès libre). - 2. Intégrer à lapproche communicative une phase
de réflexion sur le fonctionnement de la langue
et une plus grande systématisation des acquis
linguistiques. - Remarque ces deux axes ne sont pas
antinomiques, mais bien complémentaires.
21IV. De lintérêt didactique du modèle théorique
de lapprentissage expérientiel dans cette
problématiquede léclectisme
Le modèle de lapprentissage expérientiel de D.
KOLB
- Sources D. KOLB (1984), adapté par V. KOHONEN
(1990), G. SIMONS (1996, 2001). - Le modèle de D. KOLB est une synthèse des travaux
de différents chercheurs dont PIAGET, LEWIN,
DEWEY il porte sur lapprentissage en général
mais peut être adapté à lenseignement/
apprentissage des langues étrangères. - Selon D. KOLB, lapprentissage est le processus
par lequel la connaissance est créée par un
traitement de lexpérience . - Il existe deux axes dans lapprentissage la
préhension et le traitement des informations
contenues dans lexpérience. - Idée centrale un apprentissage ne peut être
efficace que si le parcours du cycle expérientiel
est COMPLET.
22Le modèle dapprentissage expérientiel de D. KOLB
1. Expérience concrète vécue
Approche communicative
P R E H N S I O N
4. Expérimentation active
2. Observation réflexive
TRAITEMENT
Méthode indirecte
3. Conceptualisation abstraite
23Adaptation du modèle Kolbien à lapprentissage
des langues étrangères dans le cadre dune
approche communicative (V. KOHONEN, 1990)
1. Concrete experience
Internal processing of INPUT data
through learners personality
4. Active experimentation Applications to new
contexts
2. Reflective observation Awareness of rules
3. Abstract conceptualization Explicit rules
INTAKE Comprehended Input
OUTPUT Use of language in declarative/procedural
modes
24La position de KOHONEN présente des points
communs avec la position défendue par dautres
chercheurs
- Je ne remets donc pas en cause les bases de la
méthode communicative, mais bien dune méthode
communicative qui mettrait la grammaire entre
parenthèses. On peut en effet concevoir un
enseignement grammatical dans un cadre
communicatif il ne sagit pas de revenir à un
enseignement autoritaire des règles dont lélève
ne peut vérifier le bien-fondé et quil doit
directement appliquer dans des thèmes où on a
concentré le plus de pièges possibles. Avant
quun point de grammaire soit abordé, les élèves
doivent avoir rencontré la nouvelle structure à
plusieurs reprises et en éprouver le besoin pour
sexprimer - Les règles de grammaire ont une réalité
linguistique et psychologique. Leur acquisition
est favorisée par un apprentissage explicite mais
qui répond à un besoin communicatif, part de
documents authentiques et aboutit à la
communication. Une grammaire de lapprenant
présente, après élimination dobstacles
pédagogiques, des règles aussi simples et
synthétiques que possible et des exercices peu
répétitifs mais arrangés selon une progression en
vue de lintégration dans la production
spontanée.
(KEFER, M., 1993, pp. 5-7 15)
25De la place dune démarche réflexivedans notre
enseignement communicatif exemples
- Exemples relativement traditionnels
- Pour la phase de PRESENTATION des faits
grammaticaux (cf. observation réflexive et
conceptualisation abstraite) - recherche des règles par les élèves à partir
dexemples concrets issus dun document
(semi-)authentique suivie dune synthèse
systématique par le professeur. - Pour la phase de REMEDIATION amener les élèves
à identifier leurs erreurs (cf. observation
réflexive) ou celles de condisciples et à
rechercher la forme correcte. - Activités qui peuvent être organisées sous forme
ludique. - Nest peut-être pas indiqué à un niveau
élémentaire dapprentissage.
26- Exemples du parcours complet du cycle
expérientiel - 1. Séquence didactique expérimentale réalisée
dans le cadre dun programme de recherche-action
sur les stratégies de communication (1999-2001) - Objectifs
- - identifier les stratégies de communication
- optimiser lexpression orale en développant chez
les élèves les stratégies de communication les
plus porteuses. - Grandes étapes de la séquence didactique
expérimentale
1. LA MISE EN SITUATION-PROBLEME ( expérience concrète vécue)
Jeu communicatif perdus en forêt tropicale (tous les dialogues sont filmés)
272. LA PRISE DE CONSCIENCE ( observation réflexive) 2. LA PRISE DE CONSCIENCE ( observation réflexive) 2. LA PRISE DE CONSCIENCE ( observation réflexive) 2. LA PRISE DE CONSCIENCE ( observation réflexive)
Présentation dun 1er montage-vidéo (élèves utilisant peu de strat. de comm. et peu de fonctions) Présentation dun 2e montage-vidéo (élèves utilisant beaucoup de strat. de comm. et ayant recours aux fonctions) Présentation dun 2e montage-vidéo (élèves utilisant beaucoup de strat. de comm. et ayant recours aux fonctions)
Observation par les élèves des échantillons linguistiques et réflexion sur les différences (cf. technique du notice the gap) Observation par les élèves des échantillons linguistiques et réflexion sur les différences (cf. technique du notice the gap) Observation par les élèves des échantillons linguistiques et réflexion sur les différences (cf. technique du notice the gap) Observation par les élèves des échantillons linguistiques et réflexion sur les différences (cf. technique du notice the gap)
Présentation dun 3e montage-vidéo illustrant les stratégies de communication Présentation dun 3e montage-vidéo illustrant les stratégies de communication Présentation dun 3e montage-vidéo illustrant les stratégies de communication Présentation dun 3e montage-vidéo illustrant les stratégies de communication
Présentation de stratégies peu/pas productives (passage à la LM, abandon) Présentation de stratégies peu/pas productives (passage à la LM, abandon) Présentation de stratégies productives (synonyme, paraphrase, mime)
3. LA DEMONSTRATION ( explicitation) Le prof. présente systématiquement plusieurs strat. de communication (paraphrase et demande dassistance en LE) fonctions langagières ayant fait défaut (exprimer son accord partiel/total, négocier, prendre une décision) 3. LA DEMONSTRATION ( explicitation) Le prof. présente systématiquement plusieurs strat. de communication (paraphrase et demande dassistance en LE) fonctions langagières ayant fait défaut (exprimer son accord partiel/total, négocier, prendre une décision) 3. LA DEMONSTRATION ( explicitation) Le prof. présente systématiquement plusieurs strat. de communication (paraphrase et demande dassistance en LE) fonctions langagières ayant fait défaut (exprimer son accord partiel/total, négocier, prendre une décision) 3. LA DEMONSTRATION ( explicitation) Le prof. présente systématiquement plusieurs strat. de communication (paraphrase et demande dassistance en LE) fonctions langagières ayant fait défaut (exprimer son accord partiel/total, négocier, prendre une décision)
4. LAPPLICATION ( expérimentation active) par le biais de différents exercices portant sur les strat. de comm. et les fonctions 4. LAPPLICATION ( expérimentation active) par le biais de différents exercices portant sur les strat. de comm. et les fonctions 4. LAPPLICATION ( expérimentation active) par le biais de différents exercices portant sur les strat. de comm. et les fonctions 4. LAPPLICATION ( expérimentation active) par le biais de différents exercices portant sur les strat. de comm. et les fonctions
5. LE RETOUR A UNE SITUATION-PROBLEME similaire à
celle du départ ( expérience concrète vécue)
Perdus en mer
28- 2. Adaptation du modèle de lapprentissage
expérientiel à lenseignement du PASSIF en
néerlandais/langue étrangère - Florence Van Hoof (mémoire du DES en didactique
des langues germaniques, 2002). - Objectifs
- - Accroître la motivation des élèves par rapport
à lapprentissage de la grammaire. - - Optimiser lenseignement du passif.
- Intégrer dans le cours de langue un logiciel
dapprentissage de la grammaire en concordance
avec les nouveaux programmes. - Grandes étapes de la séquence didactique
- 1. Mise en situation-problème ( expérience
concrète vécue) - 2. Identification des éléments du problème et
recherche doutils linguistiques pour le résoudre
réflexion sur les savoirs et savoir-faire
mobilisés par la situation-problème de départ (
observation réflexive) - 3. Phase de clarification des nouveaux savoirs et
savoir-faire requis (explicitation des règles
conceptualisation abstraite) - 4. Exercices de pratique ciblés sur le passif
travail au CCM ( expérimentation active) - 4. Exercices dapplication ciblant plusieurs
outils linguistiques ( expérimentation active) - 5. Exercice dintégration reprenant toutes les
composantes du problème ( exp. active) - 6. Transfert des nouveaux savoirs et savoir-faire
acquis dans la séquence à un autre contexte - ( expérimentation active et nouvelle expérience
concrète vécue)
29V. Synthèse et conclusions
- Lapproche communicative a représenté UN PROGRES
indubitable par rapport à la méthode
audiovisuelle ou la méthode indirecte mais - lAC na sans doute pas suffisamment tenu compte
du contexte scolaire dapprentissage dune langue
étrangère et de ses contraintes ainsi que de
lâge des élèves - lAC na pas obtenu les moyens financiers de ses
ambitions - lAC ne sollicite peut-être pas suffisamment une
démarche réflexive des élèves sur le
fonctionnement de la langue étrangère. Notons que
la démarche dexplicitation grammaticale est
particulièrement difficile pour les germanistes
car (1) la terminologie grammaticale employée au
cours de français nest pas nécessairement celle
utilisée par les professeurs de langues
germaniques et (2) les préacquis des élèves sur
le plan des concepts grammaticaux laissent à
désirer. - Sans parler dère postcommunicative, on peut
dire quil est indispensable dapporter quelques
AMENAGEMENTS essentiels par rapport au modèle
initial orthodoxe de lapproche communicative.
Pour ce faire, deux voies doivent être explorées
- augmenter la quantité et qualité de lexposition
à la langue étrangère ( input) et les
opportunités de production dans la LE ( output)
- travailler sur les parents pauvres de
lapproche communicative lobservation
réflexive et lexplicitation des nouvelles
structures grammaticales.
30Epilogue
- Dans une approche communicative éclectique axée
sur le modèle de lapprentissage expérientiel qui
insiste tout autant sur lexpérience concrète
vécue et lexpérimentation active que sur
lobservation réflexive et la conceptualisation
abstraite, qui cible, à la fois, laspect
fonctionnel de la langue et létude de la
grammaire, qui traite laspect pragmatique de la
communication mais aussi linitiation à la
culture étrangère, on peut espérer que le (jeune)
enseignant, philologue mais aussi didacticien,
(re)trouvera une légitimité aujourdhui
malheureusement de plus en plus souvent
contestée. - La formation initiale et continuée des
enseignants du secondaire nest pas la propriété
des seuls pédagogues, inspecteurs et
didacticiens. - Tout notre département participe à la formation
des futurs enseignants. - Il importe donc aujourdhui que nous COLLABORIONS
davantage. - Puisse la présente communication à deux voix,
- lune linguistique, lautre didactique, en être
le germe.
31- Merci pour votre attention !