Title: Logique et raisonnement scientifique
1Logique et raisonnement scientifique
- cours transversal
- Collège Doctoral
- Pr. Alain Lecomte
21. Un sommaire et quelques idées
- de la logique - argumentation à la logique des
processus
3 - Quest-ce que la logique?
- Un truc de philosophe?
- Un truc de matheux?
- La science du raisonnement?
- oui lequel?
- Létude du  vrai ?
- Une idée les discours
- Évaluer leur cohérence
- Largumentation, le dialogue
- Quels discours?
- Les mathématiques
- Frege  Après que la mathématique se fut pour
un temps écartée de la rigueur euclidienne, elle
y revient, et non sans de vifs efforts pour la
dépasser (Les Fondements de lArithmétique)Â
4suite
- Cest tout? Seulement les mathématiques?
- Déjà beaucoup
- Et puis non, pas seulement les mathématiques
- Les mathématiques comme  laboratoireÂ
5suite
- Une vieille histoire
- Une vieille histoire (1) Aristote, logique
antique et logique médiévale, la disputatio,
largument de Saint-Anselme,  fallacies , des
logiques exotiques - Une vieille histoire (2) Kant, Husserl,
Cavaillès, Wittgenstein - Une vieille histoire (3) la rencontre avec les
mathématiques, Cantor, Dedekind, Frege
6suite
- La crise des fondements et le  programme de
Hilbert - Comment peut-on être sûr quune théorie est
correcte? Quelle est  vraie ? - En refaisant tous ses raisonnements avec des
moyens dont on est sûr idée de Hilbert - Peut-on définir le  vrai ?
- Le concept de vérité dans les langages formalisés
Tarski ? théorie des modèles, langue /
métalangue - Peut-on démontrer tout ce qui est  vrai ?
- Théorèmes dincomplétude Gödel
7suite
- Le rôle de lintuitionnisme
- Une réaction contre le formalisme Brouwer
- Une présentation de la logique intuitionniste
(Heyting) - Quest-ce quelle apporte?
- Quelques surprises interprétation de Kripke
- Comment le savoir croît
8Le rôle de lintuitionnisme
-  doutes sur le tiers exclu Brouwer, 1908
- Â La fonction des principes logiques nest pas de
diriger les raisonnements mathématiques appliqués
à des réalités empiriques, mais de décrire, dans
le langage des raisonnements, les régularités qui
ont été obéies. - Si on sexprime en langage en suivant ces
régularités, et en perdant le contact des
systèmes mathématiques, on court le risque de
paradoxes tels que lEpiménide .
9Le rôle de lintuitionnisme-2
- Syllogisme non contestable (simple idée
demboîtement de systèmes) - Contradiction idem ( leffectuation de
lemboîtement dun système a dans un système b
dune façon déterminée, et vle fait de se heurter
à limpossibilité de cet emboîtement, sont
mutuellement incompatibles - Tiers exclu ?
10Interrogation sur les concepts fondamentaux
- Faut-il modifier la logique?
- Â Si A alors BÂ une pure question
darrangement de valeurs de vérité, - Une  implication stricte ? (Lewis)
- Vers les logiques modales
11Logiques modales
- Vous avez dit  modale ?
- Le nécessaire et le possible
- Lobligatoire et le permis
- Le futur et le passé
- Savoir et croire
- Quel sens attribuer à un énoncé de croyance?
- Comment modéliser le temps à lintérieur dune
logique?
12où la machine intervient
- Le problème de la décision, la logique et la
machine - Introduction dune nouvelle problématique en
logique Turing, Church - A. Church Le lambda-calcul et nos retrouvailles
avec lintuitionnisme
13Un autre problème posé par HilbertlEntscheidung
sproblem
- Le problème de la décision est résolu si lon
connaît une procédure qui permette de déterminer,
en utilisant un nombre fini dopérations, la
validité, respectivement la satisfaisabilité
dune expression logique donnée (1928)
14Turing (1936)
- Machines de Turing
- Machine de Turing universelle
- Indécidabilité du problème de larrêt
15Le ?-calcul de Church1934? - 1936
- formuler avec précision le problème de la
substitution des variables dans une expression
qui représente une fonction - Application
- Abstraction
- Équivalence avec MdT
- Théorème de Church-Rosser
- Une condition pour la normalisation termes
 typésÂ
16Où cela rencontre lintuitionnisme
- Système de typage logique intuitionniste
- Application modus ponens
- Abstraction introduction de ?
- La logique intuitionniste a un contenu
algorithmique ? - Prouver cest programmer!
17 - Pourquoi la logique est utile
- Prouver cest programmer
- Prouver cest planifier
- La logique et les sciences modernes
- La logique comme science des processus
informationnels convergents - langue,
- biologie,
- cognition
18Prouver cest planifier
- cf. une action produit un changement dans le
monde - utilise des ressources
- se réalise par combinaison dactions plus
élémentaires
19poser c sur la table
20poser c sur la table
c
a
21poser c sur la table
c
a
22poser c sur la table
a
23poser c sur la table
a
24poser c sur la table
a
c
25 - Passer de létat du monde
- main vide (V)
- c en haut de pile (donc accessible) (H(c))
- c sur a (S(c, a))
- Ã
- main vide
- c en haut de pile
- c en bas de pile (B(c))
- a en haut de pile
26 décrit par le séquent
- V, H(c), S(c, a) ? V?H(c)?B(c)?H(a)
27Actions élémentaires
- prendre(x)Â V, H(x), B(x) ? T(x)
- poser(x)Â T(x) ? V?H(x)?B(x)
- oter(x, y)Â V, H(x), S(x, y) ? T(x)?H(y)
- mettre(x, y)Â T(x), H(y) ? V?H(x)?S(x, y)
28preuve
- T(c) ? V ? H(c) ? B(c) H(a) ? H(a)
- -----------------------------------------------
-- ? - droite - T(c), H(a) ? V ? H(c) ? B(c) ? H(a)
- -----------------------------------------------
? - gauche - V, H(c), S(c, a) ? T(c) ? H(a) T(c) ? H(a) ? V ?
H(c) ? B(c) ? H(a) - --------------------------------------------------
---------------------------------coupure - V, H(c), S(c, a) ? V ? H(c) ? B(c) ? H(a)
29preuve
- poser(c) H(a) ? H(a)
- -------------------------------------- ? -
droite - T(c), H(a) ? V ? H(c) ? B(c) ? H(a)
- ------------------------------------ ? -
gauche - oter(c, a) T(c) ? H(a) ? V ? H(c) ? B(c) ? H(a)
- --------------------------------------------------
---------------------------------coupure - V, H(c), S(c, a) ? V ? H(c) ? B(c) ? H(a)
30preuve ? action?
- On peut extraire une composition dactions dune
preuve - comme on peut extraire un programme dune preuve
(informatique théorique)
31biologie
- Antoine Danchin  la cellule est un ordinateur
vivant - Physique matière, énergie, temps
- Biologie Physique information, codage,
contrôle - Arithmétique chaînes dentiers, récursivité,
codage - Informatique arithmétique programme
machine -  comme dans le cas de la construction dune
machine, dans celui de la construction dune
cellule, on a besoin dun livre de recettes cela
demande ensuite quon soit capable de changer le
texte de la recette en quelque chose de concretÂ
ceci consiste dans le  transfert
dinformation . Dans une cellule, ce transfert
dinformation est assuré par le programme
génétiqueÂ
32interaction
- choix  actif (vous avez le choix entre
et ) - ? choix  passif (lun ou lautre, vous ne
décidez pas) - ? les deux, dans un ordre séquentiel non
déterminé - ? les deux, en parallèle, par exemple léchange
(lun contre lautre) - ? le changement de point de vue
33interprétation
- Interaction
- la logique nest plus seulement interprétable
comme  décrivant un extérieur , - elle sinterprète  par rapport à elle-même ,
autrement dit elle réfère à ses propres
procédures (elles se répondent entre elles)
34Un aspect ludique?
- Retour sur le dialogue et largumentation
- Logique dialogique
-  Game Theoretical Semantics et IF-logique
(Hintikka, Sandu) - Interprétation de la logique linéaire
352. Retour sur une vieille histoire
36Quest-ce que la logique?
- Hilary PUTNAM, 1971
- (1 ) tous les S sont M tous les M sont
P(donc) tous les S sont P - (2) x est identique à x
- (3) non (p et (non p))
- (4) p ou (non p)
37 - . Tout ceci, même s'ils ne sont pas d'accord sur
l'exposition des principes respectifs à l'œuvre
dans ces différents cas. Il existe donc bien un
corpus de "doctrine permanente " en logique
38Maintenir la cohérence du discours
- Jeu de lobligatio
- (1) B ? ? (A ? C)
- (2) A ? B
- (3) ? B ? C
39 40 41 42 ?B ? C
43Aristote
- Théorie du syllogisme
- 1ère figure BARBARA, CELARENT, DARII, FERIO
- 2ème figure CESARE, CAMESTRES, FESTINO, BAROCO
- 3ème figure DARAPTI, FELAPTON, DISAMIS, DATISI,
BOCARDO, FERISON - 4ème figure BAMALIP, CALEMES, DIMATIS, FESAPO,
FRESION
44Le syllogisme aristotélicien
- Tous les hommes sont mortels
- Socrate est un homme
- Donc Socrate est mortel
- moyen homme
- majeur mortel
- mineur Socrate
45 ah! Barbara, comme il pleuvait fort sur Brest
ce jour lÃ
- B
- A Tout M est S (universelle affirmative)
- R
- B
- A Tout X est M (universelle affirmative)
- R
- A Tout X est S (universelle affirmative)
- NB le moyen est sujet de la majeure et prédicat
de la mineure
46celarent
- C
- E Aucun M nest S (universelle négative)
- L
- A Tout X est M (universelle affirmative)
- R
- E Aucun X nest S (universelle négative)
- N
- T
47Logique indienne (à partir du 2ème siècle)
- Proposition il y a du feu sur la montagne
- Raison parce quil y a de la fumée sur la
montagne - Exemple comme dans une cuisine, et pas sur un
lac - Application il en est ainsi
- Conclusion donc il y a du feu
48Â fallaciesÂ
- catalogue de formes dargumentation fausses
- affirmation du conséquent
- Si p alors q, q, donc p
- accident
- En général les oiseaux volent, Tweety le Pingouin
est un oiseau, donc Tweety vole - pétition de principe
- Lâme est immortelle parce quelle ne meurt
jamais - etc. ref Hamblin,  Fallacies , 1970
49Largument ontologique
- l insensé ltcelui qui dit que Dieu nest pasgt,
quand il entend cela même que je dis "quelque
chose de tel que rien ne se peut penser de plus
grand", comprend ce qu'il entend, et ce qu'il
comprend est dans son intellect, même s'il ne
comprend pas que ce quelque chose est. - Donc l'insensé aussi, il lui faut convenir qu'il
y a bien dans l'intellect quelque chose de tel
que rien ne se peut penser de plus grand,
puisqu'il comprend ce qu'il entend, et que tout
ce qui est compris est dans l'intellect.
50- Et il est bien certain que ce qui est tel que
rien ne se peut penser de plus grand ne peut être
seulement dans l'intellect. - Car si c'est seulement dans l'intellect, on peut
penser que ce soit aussi dans la réalité, ce qui
est plus grand. - Si donc ce qui est tel que rien ne peut se penser
de plus grand est seulement dans l'intellect,
cela même qui est tel que rien ne se peut penser
de plus grand est tel qu'on peut penser quelque
chose de plus grand mais cela est à coup sûr
impossible. - Il est donc hors de doute qu'il existe quelque
chose de tel que rien ne se peut penser de plus
grand, et cela tant dans l'intellect que dans la
réalité.