Title: Pneumopathies nosocomiales
1Pneumopathies nosocomiales
- En réanimation
- En dehors de la réanimation
2definition
- Pneumonie acquise après 48 heures
dhospitalisation - Élimine les infections en cours dincubation
- 5 à 10/1000 hospitalisation
- 6 à 20 fois plus si ventilation mécanique
- Deuxième site dinfection nosocomiale mais
premier pour la mortalité - Mortalité 71
- mortalité imputable directement (décès qui aurait
été évité en labsence de la pneumonie) 25 à
35 (Heyland et coll. AJRCCM 19991591249-56)
3Pneumopathie acquise sous ventilation mécanique
(PVAM)
- Fréquence des inhalations des sécrétions
oro-pharyngées - Modification de la flore pharyngée au bénéfice
des gram négatifs dorigine entérale - Augmentation de 75 des épisodes de RGO/sujets
sain - Voie hématogène à partir dun site infectieux à
distance - Aspirations répétées sondes souillées,
humidificateurs souillés (legionella,
Aspergillus) - Contamination par le personnel et les médecins
(mauvaise hygiène des mains, mauvaise protection
respiratoire)
4Sources de contamination potentielle des
pneumopathies nosocomiales en réanimation
5Les facteurs liés à lhôte
- Infection chronique sévère sous-jacente
- Coma
- Malnutrition
- Tabagisme
- Diabète
- Alcoolisme
- Insuffisance rénale
6Facteurs environnementaux
- Le personnel (nombre, formation)
- Nombre de procédures invasives
- Certains agents thérapeutiques corticoïdes,
agents cytotoxiques, chirurgie prolongée et
compliquée (principalement thoraco-abdominale) - Lutilisation des anti-H2 augmente la fréquence
de la colonisation gastrique par les
entérobactéries à gram négatif (EBGN) - Alimentation par sonde gastrique ? reflux
- Maintien en position de décubitus à plat
- Intubation endo-trachéale altère la fonction
mucocilliaire et la clearance mécanique des
sécrétions de larbre respiratoire - Colonisation de la sonde dintubation par des
germes protégés par un biofilm comme sur tout
matériel étranger. - Changement trop fréquent des circuits de
ventilation
7Le diagnostic clinique
- Facile si poumon antérieurement sain
- Apparition dun infiltrat non labile
- Fièvre ou hypothermie
- Hyperleucocytose
- Altération des échanges gazeux
- Purulence des sécrétions trachéales
- Poumon pathologique (SDRA)
- Modification radiologique souvent difficile à
interpréter - Apport du scanner
- Ré-ascension thermique
- Modification des paramètres biologiques (hyper ou
hypo-leucocytose, augmentation de la CRP,
altération des échanges gazeux)
8CONFIRMATION BACTERIOLOGIQUE
- OBLIGATOIRE car spécificité du diagnostic
clinique lt 50 - Les méthodes de prélèvement
- Les aspirations trachéales avec ou sans
bronchoscopie - Hémocultures (diagnostic chez 8 à 20 des
patients) - Analyse du liquide pleural
- Le LBA, la brosse
- Sérologies et antigènes solubles urinaires
9Critères de validité des prélévements Faire la
différence entre infection et colonisation
- Aspiration trachéale
- très sensible (89) mais peu spécifique (62)
- Spécifique uniquement pour M. Tuberculosis et
Legionella - Reste importante facilement reproductible,
présence du germe responsable (valeur de la
culture quantitative) - Intérêt de lexamen direct coloration de gram
(1) - Bonne valeur prédictive négative
- Culture quantitative gt 106 cfu/ml
- Brosse protégée
- gt 103 cfu/ml
- Qualité difficilement mesurable,
- Reproductibilité faible (25)
- 1) Value of gram strain examination of lower
respiratory tract secretions for early diagnosis
of nosocomial pneumonia - F. Blot and coll. AJRCCM 162 (2000) 1731-37
10- LBA
- gt104 ou 105 CFU/ml
- Sensibilité 73 /- 18
- Spécificité 82 /- 19
- présence dorganismes intra-cellulaires dans 2-5
des cellules pneumonie - Fiabilité du prélèvement sur labsence de
cellules épithéliales signe labsence de
contamination - Les autres prélèvements
- Sérologie
- Virus, aspergillus, candida
- Légionelle
- Antigènes solubles urinaires
- Pneumocoque
- Légionelle sérotype 1
11(No Transcript)
12Les recommandations(guidelines of the ATS
AJRCCM 2005171)
- Le choix de la technique de prélèvement dépend de
lexpertise locale, de lexpérience et de la
faisabilité de la méthode. - Lanalyse bactériologique doit toujours être
quantitative - Les analyses semi-quantitatives des aspirations
trachéales ne doivent pas être utilisées pour
définir la présence dune pneumonie et pour
établir une antibiothérapie.
13PVAM précoces (50 des cas) Avant le 4ème jour de
ventilation
- bactéries de la flore oro-pharyngée de type
communautaire si le patient non hospitalisé
antérieurement et sans facteurs de risque - S. pneumoniae, hemophilus influenzae (31)
- bacille à gram négatif (24)
- Staphylococcus aureus Méthi S(10)
- patients hospitalisés antérieurement ou
antibiothérapie antérieure - S. Pneumoniae de sensibilité diminuée à la
Pénicilline - bactéries à gram négatif
- S. aureus Méthicilline R
- Patients avec facteurs de risque
- Chirurgie digestive ? germes anaérobies
- Diabète, coma, insuffisance rénale ? S. aureus
M. - Affection respiratoire chronique ? Pseudomonas
aeruginosa - Corticoïdes au long cours ? Legionella,
Aspergillus, candida
14PVAM TARDIVES après le 4ème jour de ventilation
- Sans facteur de risque
- bacille à gram négatif non pseudomonas (24)
- Staphylococcus aureus Méthi S(10)
- Avec facteurs de risques et pneumonie sévère
- P. aeruginosa
- Enterobacter sp.
- Acinetobacter sp.
- Klelsiella sp.
- E. coli
- Proteus sp.
- Serratia sp.
- SAMR
- Polycrobien possible
- Ne pas oublier Legionella pneumophila
- la culture de laspiration des bronches distales
quantitativement significative pour les germes
commensaux de loropharynx (S. viridans, S. coag
-,Nesseiria sp, Corynebacterium sp)
interprétation difficile
15Les infections à Bactéries multi-résistantes (BMR)
- Fréquence en réanimation
- Les bactéries en causes
- Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline
(SARM) - Pseudomonas aeruginosa
- Entérobactéries sécrétrices de bêta-lactamases à
spectre étendu (BLSE) - Acinetobacter sp.
- Lépidémiologie varie dun service à lautre
16Facteurs de risque de la colonisation/infection
par BMR
- Traitement antimicrobien dans les 90 j précédents
- Hospitalisation en cours gt 5 jours
- Ratio charge en soin/personnel inadéquat
- La présence dans la même chambre de patients
porteurs de BMR - Nombre et durée des procédures invasives
- Une antibiothérapie qualitativement ou
quantitativement inadaptée ? risque de BMR
17Lantibiothérapie probabiliste des pneumopathies
nosocomiales (1)(2)
- Après prélèvements bactériologiques FIABLES
- LAntibiothérapie précoce et adéquate diminue le
risque de mortalité des pneumonies acquises sous
ventilation - Les schémas antibiotiques doivent intégrer
- lécologie bactérienne locale,
- le profil de sensibilité des bactéries
nosocomiales du service, - la notion de colonisation ou dinfection
antérieure du patient par une BMR ou non, - la durée de lhospitalisation antérieure,
- la durée de la ventilation,
- les antibiothérapies antérieures
- Elle sera corrigé après les résultats
microbiologiques - Antibiothérapie probabiliste des états septiques
graves , SFAR, SPILF, 2004 - Hospital-acquired pneumonia in adults a
consensus statement- AJRCCM 153 (1995)
18Bases de lantibiothérapie
- Pénétration au site de linfection
- Bonne pour les bêta-lactamines
- très bonne pour les fluoroquinolones
- Mauvaise pour les amino-glycosides qui ne doivent
jamais être utilisés seuls dautant quils sont
inactifs à pH acide - Bactéricidie
- Dose-dépendante pour aminosides et
fluoroquinolones - Temps dépendante pour les Bêta-lactamines et
vancomycine - Effet post-antibiotique
- Aminosides et fluoroquinolones
- Pas les bêta-lactamines sauf carbapénem contre
BGN et P. aeruginosa
19Antibiothérapie probabiliste à dose efficace
- pneumopathie précoce (lt 7 j) sans hospitalisation
préalable et sans antibiothérapie préalable - Bêta-lactamine en monothérapie C3G (Cefotaxime
ou Ceftriaxone) ou Bêta-lactamine inhibiteur
des bêta-lactamases - Ou Fluoroquinolone à activité antipneumococcique
Levofloxacine, moxifloxacine, ciprofloxacine - Ou ertapenem
- Pneumopathie tardive (gt 7j) ou pneumopathie
précoce avec antibiothérapie ou hospitalisation
antérieure dans un service à risque - Bêta-lactamine à activité anti-pseudomonas
aeruginosa (cefipime ou ceftazidime) ou
Carbapenem - aminoside (5j) ou Levofloxacine ou
ciprofloxacine selon les risques deffets
secondaires - /- la vancomycine ou Linezolid sil existe des
risques de SARM - Prise en compte de Legionella si facteur de
risque et/ou Ag urinaire - Adaptation secondaire après identification du
germe responsable - Si stérile, arrêt AB
20Lévolution
- Clinique
- Guérison
- Diminution de la purulence
- Apyrexie
- Nettoyage radiologique
- Amélioration des échanges gazeux
- Aggravation, extension
- Non modification (attention diagnostic
différentiel EP, insuffisance cardiaque) - Microbiologique
- Prélèvements bactériologiques répétés après 72 h
- Éradication (brossage lt 103 CFU/ml ou stérile)
- Surinfection (autre germes)
- Récurrence
- persistance
- Valeurs pronostic de la cinétique de la
procalcitonine (j1, 3 et 7) - Procalcitonin Kinetics as a prognostic marker of
ventilator-associated pneumonia Luyt et coll.
AJRCCM (2005)171(1) 2-3 - Durée de lantibiothérapie 7 à 8 jours
- Bénéfice prouvé sur la pression de sélection sur
lécologie hospitalière et la gestion des effets
secondaires - Duration of antimicrobial therapy for nosocomial
pneumonia possible strategies for minimizing
antimicrobial use ion intensive care units -
Dugan et coll. Journal of clinical pharmacy and
therapeutics (2003) 28, 123-29
21Pneumopathies nosocomiales en dehors de la
réanimation
- La gériatrie
- Limmunodépression
22La gériatrie
- Le viellissement induit une altération de
limmunité cellulaire - Diminution de production de superoxyde et de
lysosyme par les PNN - Diminution de limmunité de barrière
- Modification des réflexes de toux
- Augmentation des fausses routes
- Stagnation des sécrétions respiratoires par
lalitement et la diminution de lactivité
physique - Diminution de la force musculaire
- Rôle de lâge comme facteur de gravité des
pneumopathies (score de Fine) - Rôle des co-morbidité
- BPCO
- Diabète
- Rôle des thérapeutiques sédatives chez les
patients confus et agités ?augmentation des
fausses routes - rôle des inhibiteurs de la pompe à proton
augmentation de la pullulation microbienne
gastrique à BGN
23Facteurs de risques
- Lhospitalisation
- Maintien de lalitement
- Autres infections concomitantes (souvent
urinaires) - Dénutrition
- Sonde gastrique et alimentation en position
couchée - Le confinement en institution
- Accumulation de patients et de pathologie
- Mauvaise gestion du risque infectieux
24Pneumonie peu sévère, ou précoce
25Pneumonie sévère ou tardive
- Céphalosporine à activité anti-pseudomonas
- Cefepime (1 à 2g/8-12h)
- Ceftazidime (2g/8h)
- Ou carbapenems
- Imipenem 500mg/6h ou 1g/8h
- Meropenem 1g/8h
- Ou ß-lactamine inhibiteurs
- Piperacilline/tazobactam 4.5g/6h
- aminoside ou fluroquinolone anti-pseudomonas
- vancomycine ou Linezolid 600mg/12h
26Limmunodépression
- En plus de tous les germes précédemment décrit
- Les champignons
- Candida sp
- Aspergillus fumigatus
- Les virus
- Grippe, VRS (pédiatrie)
- Importance de Legionella pneumophila
27Prevention
28Prévention des pneumopathies nosocomiales
- Les mesures dhygiènes
- Les vaccination
- anti-grippale,
- anti-hémophilus
- anti-pneumocoque (23 sérotypes dont 85 des S.P.
de sensibilité diminuée) - Dans le lit préférer la position demi-assise (30
à 45) - Eviter lintubation et la réintubation
- Préférer la ventilation non-invasive
- Préférer intubation orale plutôt que nasale
- Patient ventilé laspiration continue des
sécrétions sus-glottiques prévient les PAV
précoces (kollef, Chest 1999 1161339-1346) - Apport nutritionnel suffisant
- préférer la jéjunostomie
- stimule la muqueuse intestinale,
- prévient les translocations bactériennes,
- améliore les défenses,
- limite les sinusites (par rapport à la sonde
naso-gastrique) - Anti-acides
- Supériorité du Sucralfate/antiH-2 mais si
gastrite de stress anti-H2 utilisables (niveau I)
29La décontamination oropharyngée
- Pour les Entérobactéries BLSE
- Décontamination de loropharynx par chlorhexidine
(ebm de niveau I pas recommandée) - décontamination des porteurs par association de
topiques à base daminosides, de polymyxine B,
dérythomycine base (ebm niveau I) - Pour les SARM
- décontamination nasale par muciporine en topique
- cutanée par antiseptiques.
- En situation épidémique, contrôle et
décontamination du personnel soignant. - Effet limité dans le temps
- Indications non retenue en routine car risque
élevé de développement de résistances (evidence
base medicine niveau II)
30Mesures disolement et hygiène(16ème conférence
de consensus en réanimation et médecine durgence
11/1996)
- Tout malade de réanimation isolement technique
standard - Lavage des mains (chlorhexidine, polyvidone
iodée) - Port de gant non stérile à usage unique pour tout
contact avec le malade ou environnement proche
(lit, dispositif en contact) - Port de sur-blouse à usage unique pour les soins
- Port de masque et de lunettes si contaminateur
par voie aérienne - Soins dans un ordre allant du risque le plus
faible au risque élevé (éviter lautocontamination
) - Chambre individuelle pour patient disséminateur
de BMR avec signalisation systématique - Recommandations écrites, avalisés et acceptées
par tous les acteurs de soins - Les familles doivent respecter les règles
dhygiène générale et se laver les mains en
sortant des chambres
31bibliographie
- 1-Value of gram strain examination of lower
respiratory tract secretions for early diagnosis
of - nosocomial pneumonia F. Blot and co. AJRCCM
162 (2000) 1731-37 - 2 - Antibiothérapie probabiliste des états
septiques graves , SFAR, SPILF, 2004 - 3 - Hospital-acquired pneumonia in adults a
consensus statement- AJRCCM 153 (1995) - 4- The attribuable morbidity and mortality of
ventilator-associated pneumonia in the critically
ill patients , Heyland and al. AJRCCM
19991591249-56 - 5 - Duration of antimicrobial therapy for
nosocomial pneumonia possible strategies for
minimizing antimicrobial use in intensive care
units Dugan andt co. Journal of clinical
pharmacy and therapeutics (2003) 28, 123-32 - 6 -Ventilator-associated pneumonia His
international conference, Edinburgh 2002 J.L.
Vincent -Journal of hospital infection (2004) 57,
272-280 - 7 - Hospital acquired pneumonia in adult a
consensus statement of ATS AJRCCM (1995)153
1712-24 - 8 - Guidelines for preventing health-care
associated pneumoniae, 2003- recommmendation of
CDC - 9- nosocomial pneumonia guidelines Mendell and
Co. CHEST 1998 113-188S-193S - 10 - Prévention des infections a bacteries
multirésistantes en réanimation SRLF 1996 - 11 - Impact of methicillin resistance on outcome
of staphylococcus aureus ventilator-associated - Pneumonia Combes AJRCCM (2004) 170 786-792
- 12 The pulmonary physician in critical care
nosocomial pneumonia- Ewig and co. - Thorax 2002 57 366-371
32Bibliographie (suite)
- 13 - Procalcitonine kinetics as a prognostic
marker of ventilator-associated pneumonia Luyt
and co. - AJRCCM (2004) 171 48-53
- 14 - Therapeutic guidelines for Pseudomonas
aeruginosa infetions Gamarellou - International journal of antimicrobial agents
(2000) 16 103-106 - 15- Guidelines for the management of adults with
hospital-acquired, ventilator-associated an
Healthcare-associated pneumonia
AJRRCCM(2005)171338-416