Title: MICROANGIOPATHIE DIABETIQUE De la physiopathologie au traitement
1MICROANGIOPATHIE DIABETIQUEDe la
physiopathologie au traitement
- cours PCEM2, Dr Pierre-Yves Benhamou
2DEFINITION
- Ensemble des conséquences de laltération
fonctionnelle et structurale de la
microcirculation - La microangiopathie est spécifique du diabète
- Si laltération des microvaisseaux est diffuse au
cours du diabète, son expression clinique touche
préférentiellement la rétine et le
glomérule(autres atteintes peau - myocarde) - On y rattache la neuropathie diabétique - ?
microangiopathie- mais mécanismes pathogéniques
voisins
3SIGNIFICATION
- La rétinopathie diabétique est la principale
cause de cécité dans les pays occidentaux
- La néphropathie diabétique est la principale
cause de dialyse dans les pays occidentaux
4Pathogénie Niveau épidémiologique
- Rôle de lhypertension artérielle
- Rôle de facteurs individuels génétiques
5Pathogénie Niveau physiologique
- Perte de lautorégulation du flux sanguin
artériolaire
- Hyperpression intracapillaire
6Pathogénie Niveau physiologique
Rétine
Perte des péricytes
- Perte de lautorégulation du flux sanguin
artériolaire
- Hyperpression intracapillaire
Œdème rétinien
Prolifération de néovaisseaux
7Pathogénie Niveau physiologique
Glomérules
Anomalies des cellules mésangiales
- Perte de lautorégulation du flux sanguin
artériolaire
- Hyperpression intracapillaire
Hyperfiltration glomérulaire Sclérose glomérulaire
8hyperfiltration
9(No Transcript)
10(No Transcript)
11Nephrin
US
Feets podocytes
GBM
Capillary
E
12Pathogénie Niveau biochimique
- Voie de la protéine kinase C
- Voie des facteurs de croissance
13Hypothèse Glucose
- Le risque de survenue de la microangiopathie est
corrélé avec la durée et limportance de
lhyperglycémie reflétée par lHbA1c - Une prise en charge précoce et intensive de
lhyperglycémie permet de réduire le risque
dapparition et de progression de la
microangiopathie - diabète de type 1 étude
DCCT- diabète de type 2 étude UKPDS
14Principaux résultats du DCCT
Patients initialement indemnes de rétinopathie Patients présentant une rétinopathie débutante lors de linclusion
Rétinopathie 76 (p lt 0,001) 54 (p lt 0,001)
Rétinopathie sévère - 47 (p 0,011)
Microalbuminurie 34 (p 0,04) 43 (p 0,001)
Protéinurie - 56 (p 0,01)
Néphropathie 69 (p 0,006) 57 (p lt 0,001)
Sur une durée moyenne de 6 ans, le traitement
intensif du diabète de type 1 réduit le risque
chez les patients initialement indemnes de
rétinopathie ou présentant une rétinopathie
débutante lors de linclusion
15Principaux résultats de lUKPDS concernant la
microangiopathie
Tous les événements graves liés au diabète (décès, infarctus non mortel, AVC, amputation, rétinopathie sévère, cataracte chirurgicale) 12 (p 0,029)
Toutes complications microangiopathiques 25 (p 0,0099)
Photocoagulation rétinienne 29 (p 0,0031)
Intervention pour cataracte 26 (p 0,046)
Cécité monoculaire 16 (NS)
Microalbuminurie 33 (p lt 0,0001)
Doublement de la créatinine plasmatique 74 (p 0,0028)
Sur une durée moyenne de 10 ans, le traitement
intensif du diabète de type 2 par insuline,
chlorpropamide, glibenclamide, glipizide ou
metformine réduit le risque des complications
ci-dessus.
16 Mécanismes biochimiques de leffet délétère de
lhyperglycémie
- Leffet délétère de lhyperglycémie chronique
semble résulter de lexagération de 5 voies
métaboliques ou de signalisation - La voie des polyols
- La voie de la glycation des protéines
- La voie de la protéine kinase C
- La voie oxydative
- La voie des facteurs de croissance
17La voie des polyols et ses liens avec la
dysfonction vasculaire et la mircroangiopathie
18VOIE DES POLYOLS (1)
- La voie des polyols est une voie métabolique
accessoire en situation normale qui transforme - Glucose Sorbitol Fructose
- En cas dhyperglycémie, une part importante du
glucose est détournée vers cette voie ayant des
conséquences néfastes au niveau cellulaire.
Aldose réductase
Sorbitol déshydrogénase
19VOIE DES POLYOLS (2)
- Laccumulation de Sorbitol exerce un effet
osmotique (élévation de la pression osmotique
intracellulaire) - Perturbation des potentiels cellulaires
doxydo-réduction conduisant à des déséquilibres
électrophysiologiques de la rétine et des nerfs
périphériques, ainsi que des anomalies de la
contractilité des muscles striés - Lélévation du rapport NADH/NADcause une
dysfonction vasculaire - troubles de la
perméabilité vasculaire - troubles du flux
sanguin capillaire
20VOIE DES POLYOLS (3)
- Le déséquilibre des potentiels doxydo-réduction
entraine - la synthèse de diacylglycérol (DAG)-
linhibition de la ?-oxydation, avec
accumulation dacides gras à longue chaîne - Le DAG active la voie de le protéine kinase C
(PKC), d où - augmentation des prostaglandines
- production de radicaux libres et de monoxyde
dazote- diminution de lactivité de la pompe
Na/K -ATPase. - Les inhibiteurs de laldose réductase empêchent
la synthèse du sorbitol. Leur efficacité clinique
demeure controversée.
21La voie des polyols et ses liens avec la
dysfonction vasculaire et la mircroangiopathie
22VOIE DE LA PROTEINE KINASE C
- Lhyperglycémie chronique active la PKC via une
synthèse de DAG et une élévation du rapport
NADH/NAD - Module lactivité de nombreuses enzymes dont le
phospholipase A2 et la Na/K -ATPase - Régule lexpression de gènes codant pour
- Des protéines de la matrice extracellulaire
(collagène, fibronectine) - Des protéines contractiles (myosine, actine)
- Des protéines de la coagulation (plasminogène)
23VOIE DE LA PROTEINE KINASE C
- Augmente lexpression de facteurs de croissance
impliqués dans la prolifération cellulaire - VEGF (Vascular Epithelial Growth Factor)
- EGF (Epithelial Growth factor)
- TGF-? (transforming Growth Factor-?)
- Intervient dans la sécrétion de myéloperoxydase
par le macrophage, activant ainsi loxydation - Les inhibiteurs pharmacologiques de la PKC
pourraient prévenir ou atténuer les
manifestations cliniques de la microangiopathie
diabétique
24LA GLYCATION DES PROTEINES
- La glycation (Glycosylation non enzymatique) est
une réaction covalente entre les groupements NH2
libres des protéines et des résidus glucose. - Cest une modification post-traductionnelle des
protéines lors dune exposition à des sucres
réducteurs (Glucose, Ribose, Fructose) - Les premières étapes de la glycation sont
réversibles et dépendantes de la glycémie. Les
étapes ultérieures sont quasi-irréversibles - Les inhibiteurs pharmacologiques de la glycation
pourraient prévenir la progression de la
microangiopathie
25LA GLYCATION DES PROTÉINES
26LA GLYCATION DES PROTÉINES
- Les produits terminaux de la glycation (1)
- Modifient la structure et la fonction des
protéines de la matrice extracellulaire
(collagène et laminine) - Participent à lépaississement des membranes
basales et aux anomalies vasculaires (perte
élasticité, hyperperméabilité) - Modulent les communications intercellulaires en
agissant sur les interactions entre cellules et
matrice extracellulaire - Exercent un effet chimiotactique sur les
monocytes et les macrophages, à lorigine de leur
accumulation dans la paroi vasculaire, et
inactivent loxyde nitrique
27LA GLYCATION DES PROTÉINES
- Les produits terminaux de la glycation (2)
- Induisent la sécrétion de cytokines (IL-1? et
TNF-?) et de facteurs de croissance (Platelet
Derived Growth Factor, et Insulin like Growth
Factor-1) en se liant à des récepteurs
cellulaires spécifiques (RAGE Receptor of
Advanced Glycosylation Endproducts). Ceci a pour
résultante - Une prolifération cellulaire
- une synthèse accrue de composants de la matrice
extracellulaire par les cellules mésangiales - une activité procoagulante (? thrombomoduline et
? Endothéline)
28VOIE OXYDATIVE
- Le stress oxydatif résulte de la production de
radicaux libres oxygénés (O2-, H2O2, OH-),
substances hautement réactives et instables
capables dinteragir avec les protéines et lADN. - Lhyperglycémie chronique et les différentes
voies précédentes agiraient in fine par un stress
oxydatif - Certains antioxydants (probucol, vit E et C,
glutathion, caroténoïdes, acide ?-lipoïque,
pourraient jouer un rôle dans la prévention dans
la microangiopathie diabétique, mais cela est
controversé
29LES FACTEURS DE CROISSANCE
- Les facteurs de croissance (IGF-1, VEGF, PDGF,
TGF-?) paraissent jouer un rôle important dans le
développement de la microangiopathie diabétique. - Ils favoriseraient la prolifération cellulaire
- néovaisseaux de la rétinopathie
proliférative, en réponse à l ischémie
rétinienne- hypertrophie mésangiale de la
néphropathie - L utilisation dantagonistes des facteurs de
croissance est une piste thérapeutique
30GENETIQUE
- Lhyperglycémie chronique est une condition
nécessaire mais non suffisante pour le
développement de la microangiopathie
lhyperglycémie n explique pas tout - Plusieurs pistes pour expliquer la susceptibilité
individuelle - polymorphismes de l aldose
réductase- polymorphismes des récepteurs RAGE-
susceptibilité devant le stress oxydant-
génétique de lhypertension artérielle- ...
31Génétique et Néphropathie
Protéine Angiotensinogen Angiotensin
I Angiotensin II AT1R
Polymorphisme M235T, T174M A 1166C
Renin
Odds ratio de leffet rénal attribué à l allèle
D 1.89 (IC 1.21-2.95)
ACE
I/D
32(No Transcript)
33Ce quil faut retenir (1/4)
- La microangiopathie diabétique est une
complication spécifique du diabète dont le
retentissement a des conséquences graves,
dominées par - la rétinopathie diabétique- la
néphropathie diabétique ou glomérulosclérose
34Ce quil faut retenir (2/4)
- Les données physiopathologiques, épidémiologiques
et les études d intervention thérapeutique
permettent de souligner - le rôle initiateur de
lhyperglycémie chronique, fonction de son
intensité et de sa durée- le rôle aggravant de
lhyperpression capillaire et donc de
lhypertension artérielle
35Ce quil faut retenir (3/4)
- Les 5 mécanismes biochimiques expliquant leffet
délétère de lhyperglycémie ouvrent des
perspectives thérapeutiques propres - la voie
des polyols- la voie de la protéine kinase C-
la glycation des protéines- la voie oxydative-
les facteurs de croissance
36Ce quil faut retenir (4/4)
- La recherche de facteurs génétiques de
susceptibilité individuelle pourrait aboutir à
identifier les sujets à haut risque de
microangiopathie diabétique