Title: Penser le langage (Les mots et les choses)
1Penser le langage(Les mots et les choses)
22. Les procès du langage
- Introduction deux figures de la rupture entre
les mots et les choses - 1. Don Quichotte
- Emma Bovary
- 2. Lexpérience de Roquentin dans La Nausée de
Jean-Paul Sartre (1938)
32. Les procès du langage
- A. La rhétorique du mensonge
4A. La rhétorique du mensonge
- Langages de la publicité
- Nouvelle ligne, Nouveau moteur, Nouvelles
sensations, Nouveau vous
5A. La rhétorique du mensonge
6A. La rhétorique du mensonge
7A. La rhétorique du mensonge
- La langue appauvrie
- Valère Novarina, Devant la parole
- nous deviendrons un jour muets à force de
communiquer - limage mécanique et instrumentale du langage
que nous propose le grand système marchand - lexpérience que fait chaque parlant, chaque
parleur dici, dun voyage dans la parole - Eugène Ionesco, La Cantatrice chauve
8A. La rhétorique du mensonge
- La Mère Pipe Nous nallons plus persécuter,
mais nous punirons et nous ferons justice. Nous
ne coloniserons pas les peuples, nous les
occuperons pour les libérer. Nous nexploiterons
pas les hommes, nous les ferons produire. Le
travail obligatoire sappellera travail
volontaire. La guerre sappellera la paix et tout
sera changé grâce à moi et à mes oies. - Eugène Ionesco, Tueur sans gages (1959)
9- B. Rendez-vous manqués entre les mots, les
choses, les pensées
10B. Rendez-vous manqués
- Les sens des mots
- - Pièges de la polysémie
- Yaguello, Catalogue, 119-126
- - Pièges de la connotation
11B. Rendez-vous manqués
- b. Limpossible neutralité
- c. Discontinuité des mots, continuité du réel
12B. Rendez-vous manqués
- d. Fixité des mots, mouvance des choses
-
- Claude Hagège la langue est un Musée Grévin
de la connaissance
13B. Rendez-vous manqués
- e. Les mots et la vie intérieure expériences
dinadéquation - Julien Green, Journal, 1951
- Souffrir. Dans ce mot, il y a un monde avec
ses abîmes, ses tremblants espoirs, ses larmes,
sa nuit, son aurore, son jour et son crépuscule.
Pauvreté du langage humain. Comment dire tout ce
qu'on veut dire avec des mots ? - La pensée de Bergson
14B. Rendez-vous manqués
- f. Lexpérience absente
- Antoine Destutt de Tracy
- Lorsque japprends le mot amour et celui de
mer, sans avoir ressenti lun ni vu lautre, je
leur adapte à chacun un groupe didées formée par
conjectures, qui ne peut manquer de différer de
la réalité lorsquensuite jai ressenti lamour
et vu la mer, jassemble sous ces mots une foule
de perceptions réellement éprouvées, mais je ne
suis pas du tout sûr quelles soient exactement
les mêmes que celles éprouvées par celui qui ma
appris ces mots et enfin, ni moi ni celui-là
même qui ma enseigné lusage de ces mots, ne
sommes sûrs quau bout dun certain temps ils
réveillent en nous les mêmes perceptions .
15C. Roland Barthes et le fascisme de la langue
- Marina Yaguello, Catalogue, p. 68
- Les langues diffèrent par ce quelles nous
imposent de dire, par le type dinformation que
véhicule obligatoirement leur structure
grammaticale. - A lire Yaguello, Catalogue, 65-68
16C. Roland Barthes et le fascisme de la langue
- 1) Trois exemples
- - la relation sujet-verbe
- - lalternative masculin / féminin
- - lalternative tu / vous
17C. Roland Barthes et le fascisme de la langue
- Roland Barthes
- Ainsi, par sa structure même, la langue
implique une relation fatale daliénation. - Emile Benvéniste
- Cest dans et par le langage que lhomme se
constitue comme sujet.
18C. Roland Barthes et le fascisme de la langue
- 2) Assertion et répétition
- - lautorité de lassertion
- - la grégarité de la répétition
- Malheureusement, le langage humain est sans
extérieur cest un huis clos.
19C. Roland Barthes et le fascisme de la langue
- 3) Moyens de résistance
- - Sortir de la langue LEmpire des signes
(1970) - La découverte libératrice dune autre langue
- La découverte du Zen
- une immense pratique destinée à arrêter le
langage - satori
- haïku
-
20C. Roland Barthes et le fascisme de la langue
- 3) Moyens de résistance
- Pleine lune
- Et sur les nattes
- Lombre dun pin
- Dans la maison du pêcheur,
- Lodeur du poisson séché
- Et la chaleur.
21C. Roland Barthes et le fascisme de la langue
- 3) Moyens de résistance
- - Tricher la langue
- Cette tricherie salutaire, cette esquive, ce
leurre magnifique, qui permet dentendre la
langue hors- pouvoir, dans la splendeur dune
révolution permanente du langage, je lappelle
pour ma part littérature.
22C. Roland Barthes et le fascisme de la langue
- Conclusion du point C. mérites et limites de la
thèse de Barthes - Un présupposé contestable
- Le langage comme lieu de résistance de lhumain
- Hélène Merlin-Kajman, La Langue est-elle
fasciste ?, 2003 -
- Robert Antelme
- ce qui traîne dans la langue relie tous les
hommes entre eux (H. Merlin-Kajman)
23D. Nietzsche et la critique du langage
- 1) Les menaces portées par le langage
- - Le langage de lerreur
- métaphysique
- - Le langage nous entraîne dans une pensée
dichotomique - - Le langage fait obstacle à notre singularité
- Crépuscule des idoles, Incursions dun
inactuel , 26 Le langage, semble-t-il,
na été inventé que pour le médiocre, le moyen,
le communicable. Avec le langage, celui qui parle
se vulgarise déjà.
24D. Nietzsche et la critique du langage
- 2) Vers un nouveau langage
- - Méfiance systématique
-
- - Une écriture en mouvement
- - Rien que fou ! Rien que poète ! (Ainsi
parlait Zarathoustra) -
25E. La poésie en question
- 1) Promesses de la poésie
- - Platon, Ion
- rhapsode
- - Orphée
- - Lambition surréaliste
-
- André Breton, Manifeste du surréalisme
(1924)
26E. La poésie en question
- 2) Impasses de la poésie
- - Rimbaud de la voyance au silence
- Les lettres dites du voyant (1871)
- Je veux être poète, et je travaille à me
rendre Voyant vous ne comprendrez pas du tout,
et je ne saurais presque vous expliquer. Il
sagit darriver à linconnu par le dérèglement
de tous les sens. - Donc le poète est vraiment voleur de feu.
- Prométhée
-
27E. La poésie en question
- 2) Impasses de la poésie
- - Rimbaud de la voyance au silence
- Le Bateau ivre (1871)
- Je sais les cieux crevant en éclairs, et les
trombes - Et les ressacs et les courants je sais le
soir, - LAube exaltée ainsi quun peuple de colombes,
- Et jai vu quelquefois ce que lhomme a cru
voir
28E. La poésie en question
- 2) Impasses de la poésie
- - Rimbaud de la voyance au silence
- Le Bateau ivre (1871)
- Mais, vrai, jai trop pleuré ! Les Aubes sont
navrantes, - Toute lune est atroce et tout soleil amer
-
29E. La poésie en question
- 2) Impasses de la poésie
- - Rimbaud de la voyance au silence
- Une Saison en enfer (1873) les échecs du
voyant - Alchimie du verbe
-
- Lhistoire dune de mes folies.
-
- Je finis par trouver sacré le désordre de mon
esprit. Jétais oisif, en proie à une lourde
fièvre jenviais la félicité des bêtes, - les
chenilles, qui représentent linnocence des
limbes, les taupes, le sommeil de la
virginité !
30E. La poésie en question
- 2) Impasses de la poésie
- - Rimbaud de la voyance au silence
- Une Saison en enfer (1873) les échecs du
voyant - Adieu
- Moi ! Moi qui me suis dit mage ou ange,
dispensé de toute morale, je suis rendu au sol
avec un devoir à chercher, et la réalité rugueuse
à étreindre ! Paysan !
31E. La poésie en question
- 2) Impasses de la poésie
- - Rimbaud de la voyance au silence
- Illuminations
- - Les impostures de la poésie selon Roger
Caillois - - Orphée sans Eurydice
- Jean-Pierre Siméon, La Mort nest que la mort
si lamour lui survit - Histoire dOrphée -
- jirai la chercher au-delà de sa mort
- il avait refermé les bras sur sa nuit
- il étreignait en sanglotant son éternelle
absente - Mallarmé labsente de tous bouquets
- George Steiner la vérité du mot est
labsence du monde
32E. La poésie en question
- Conclusion
- La robe de Déjanire
-
- Nécessité de la critique
- G. Frege Une grande partie du travail du
philosophe consiste ou devrait consister en
un combat avec la langue. - Nécessité de la confiance