Title: Regard sur les th
1Regard sur les théories dacquisition du
langage milieu familial, milieu scolaire,
langage de scolarisation, bilinguismes
- Véronique Boiron
- vero.boiron_at_free.fr
- IUFM dAquitaine /LACES, Bordeaux 4
- INRP-Lyon, le 4/02/2010
2- Introduction
- I- Le langage, quest-ce que cest ?
- 1. Les grands courants théoriques dacquisition
du langage - 2. Comment lenfant apprend à parler
- 3. Langage et pensée à lécole
- II- Parler-penser à lécole des ruptures à
risque, facteurs de difficultés - 1. Langage de la maison/ langage de lécole
- 2. Pour une scolarisation des pratiques, des
objets, des outils - III -A propos des bilinguismes
- Conclusion
- Bibliographie
3Entrée en matière
- La manière dont lenfant apprend à parler nous
renseigne sur - le rôle du langage (et non de la langue) dans le
développement des dimensions psychique,
intellectuelle, culturelle de lindividu - le rôle des interactions langagières dans la
construction et la compréhension du monde - le rôle de linterprétation dans les interactions
- le rôle du récit comme ancrage dans une culture
4Entrée en matière
- La question du langage est fondamentale
- - 7 à 10 des enfants de Petite Section ont un
langage déficitaire. - - parmi eux, 40 présentent une déficience en
lecture-écriture vers lâge de 7 ans et demi.
5- Selon nous, un enfant de 3 ans a un langage
déficitaire lorsquil a participé à très peu
dinteractions langagières et lorsque celles-ci
sont principalement sur le mode injonctif
(interdits, ordres). On parle ici de langage
heureusement la très grande majorité des enfants
a appris à parler mais on peut parler pour ne
rien dire (répéter, réciter, obéir) et ceci ne
veut pas dire que ces enfants ont appris à
parler-penser à travers une activité langagière
(la leur ou celle des autres).
6Entrée en matière
- On peut dire que lenfant a fini dapprendre à
parler - quand il se fait comprendre sans avoir recours
aux gestes, aux déplacements, - par une personne qui ne fait pas partie de son
milieu familial.
7Entrée en matière
- Langue ou langage ?
- Des constats
- Le langage oral est devenu progressivement LA
priorité dans les programmes à travers 2 aspects
complémentaires - - létude de la langue étudier sa structure,
son fonctionnement - - le développement et la maitrise du langage
construire lactivité dUN sujet pensant. -
8Entrée en matière
- La question de lefficacité de son enseignement
- Le bain de langage ?
- Cest en parlant avec les élèves quon assure
leur développement langagier - Faire répéter des structures ? Réciter ? Dire par
cœur ? - Ces tâches ne relèvent pas de lactivité
langagière et ne la développent pas. - La reformulation, oui mais elle ne suffit pas.
9Entrée en matière
- - Son enseignement reste très problématique
(petits groupes, pas de trace, évaluation
délicate) - Confusion entre développement du langage et
enrichissement du lexique un mot nouveau par
jour (Bentolila) - Le langage oral est souvent considéré comme une
sous forme du langage écrit il ne doit pas être
développé pour entrer dans lécrit . Il a ses
fonctions propres. - Mais à quoi sert le langage humain ?
10I- Le langage, quest-ce que cest ?
- Une activité humaine profondément intellectuelle
qui transforme le rapport à soi, au monde, aux
autres - Une machine à penser
- Une activité qui ne sarrête jamais !
- Langage intériorisé et images mentales quand je
me parle à moi-même, je pense, je réfléchis, je
comprends, je lis, je rêve(pas de trace visible
de cette forme de langage) - Langage extériorisé quand je parle, je note,
jécris (il existe des traces)
11I- Le langage, quest-ce que cest ?
- Le langage a une triple dimension
- 1. Sociale lenfant est immédiatement considéré
comme un être de compréhension, membre dun
réseau de communication adulte-enfant - 2. Psychologique le langage assure le
développement de la personne (se construire comme
un sujet semblable et différent)
12I- Le langage, quest-ce que cest ?
- 3. Cognitive le langage construit et donne
accès aux connaissances. Il les organise, les
hiérarchise, les construit en multiples réseaux
mobilisables selon les situations. - Les fonctions cognitives du langage sont
fondamentales construire le monde, évoquer
labsent, multiplier les mondes, construire des
significations, prendre le pouvoir
131. Courants théoriques points de vue sur le
langage et lenfant
- Lacquisition et le développement du langage ont
fait et font toujours lobjet de courants
théoriques qu rendent compte - - des savoirs sur le développement de lenfant
(rupture des années 80) - - des points de vue adoptés sur lenfant
(psychologique, linguistique, sociologique,
anthroplogique, historique, religieux) - - des modes dobservation de lenfant
- - des types de relation adulte-enfant envisagées
(idéologie, place de la religion)
141. Les grands courants théoriques dacquisition
du langage
- La perspective comportementaliste ou behavioriste
Ivan PAVLOV 1848-1936 Frédéric SKINNER
1904-1990 - PAS de spécificité du langage
- Apprentissage par imitation
- Insistance sur les mots
151. Les grands courants théoriques dacquisition
du langage
- La perspective innéiste ou nativiste (Chomsky
1928- ?) - - Règles grammaticales universelles
- - Le développement est inné, lié à un module
linguistique du cerveau le langage ne dépend ni
des connaissances ni des situations - Fodor On napprend rien.
161. Les grands courants théoriques dacquisition
du langage
- La perspective constructiviste ou cognitiste ou
génétique (Jean Piaget 1896-1980) - Le langage se construit AVANT les interactions
sociales - Il se situe dans la pensée opératoire qui se
structure DANS laction concrète - La communication accompagne laction selon les
besoins de lenfant
171. Les grands courants théoriques dacquisition
du langage
- La perspective sociale, socio-constructiviste ou
interactionniste (Lev Vygostki 1896-1934, école
de Palo Alto, Henri Wallon 1879-1962, Jerome
Bruner (1915 - ?) - le langage comme mode de relation à autrui
- Le langage comme moyen de dinterpréter et
réguler la culture et dagir sur la culture - Le langage comme moyen de faire des choses avec
des mots - Le développement est interpersonnel (ZPD)
182. Comment lenfant apprend à parler
- Jerome BRUNER
- Comprendre lêtre humain dans toutes ses
dimensions (psychologique, sociale, linguistique,
culturelle) - Observer le nouveau né, le bébé (gt 2 ans) en
milieu familial - Définir léducation à lécole comme entrée dans
la culture - Considérer lêtre humain dabord comme un être de
culture (lecteur du psychologue russe Vygotski)
192. Comment lenfant apprend à parler
- Ce que Bruner a observé et analysé
- Les adultes parlent au bébé immédiatement
- Ils lui prêtent la capacité de comprendre
- Lenfant est considéré comme un partenaire de
dialogue - Les adultes INTERPRETENT TOUS LES SIGNES renvoyés
par lenfant (grimaces, rictus, sourires, pleurs,
cris) - IL y a communication AVANT langage
- Le mamanais ou motherese est un mode
daccès à la compréhension - Il est universel
202. Comment lenfant apprend à parler
- Les rituels (toilette, repas, coucher, (jeux))
des moments de langage spécifiques Et des
scénarios langagiers qui accompagnent laction - Parler AVEC lenfant en faisant quelque chose
ensemble - Parler à propos dun objet qui a une fonction
culturelle, qui donne à PARLER-PENSER ENSEMBLE
(construire la co-pensée).
212. Comment lenfant apprend à parler
- Bruner a longuement étudié la mise en place du
récit chez lenfant et ses fonctions - - Conduite langagière universelle
- Conduite langagière la plus fréquente
- Ancrage dans une culture (William Labov les
conduites narratives dans les ghettos noirs
américains) - Recherche dun sens face à un événement, un
constat, une action inattendus, inconnus,
sidérants
222. Comment lenfant apprend à parlerDepuis
Bruner
- Lintonation 1ère grammaire de lenfant (cf.
lecture magistrale) - Lenfant est programmé pour apprendre à parler
mais cest lapprentissage qui assure
lacquisition et le développement du langage - Lacquisition et le développement du langage
relèvent déchanges avec des adultes
bienveillants et experts - Laccordage affectif (Daniel Stern)
multiplicité des modes de signification
232. Comment lenfant apprend à parlerDepuis
Bruner
- Le développement du langage sorganise autour de
3 pôles - Affect (moteur)
- Appuis cognitifs (RE-connaître)
- Découpage de la chaine sonore
- kivivedãzitrudetrõdarbr arbre gttronc gttrou
gtmaison - En français, le repérage des unités est complexe
zurs turs lurs nurs trurs - levãdeglob lejedemilfrã
lefilmdekapedepe - Cest alors lécrit qui donne accès à lunité mot
24- levãdeglob
- Le vent des globes / Le Vendée globe
- lejedemilfrã
- Le jeu dEmile Franc / Le jeu des 1000 francs
- lefilmdekapedepe
- les films de Kapédépais / les films de cape et
dépée - letalibã
- létat Liban / les Talibans
- tirela?eviyetelabobinet?era ?
252. Comment lenfant apprend à parlerDepuis
Bruner
- Vers 3 ans, lenfant est devenu un expert dans le
découpage de la chaine sonore et dans la
compréhension du langage oral. - Il existe toujours un écart important (chez les
adultes et les enfants) entre nos capacités en
compréhension et nos capacités en production (cf.
langue étangère).
263. Langage et pensée à lécole
- La classe est un lieu unique pour apprendre à
parler-penser, comprendre, réfléchir, savoir,
questionner, pour parler-penser ensemble et se
développer comme des êtres pensants qui savent
quils pensent, dans quel but, et comment ils
pensent (relations de soi à soi, de soi à autrui
et dautrui à soi). - A lécole, ces expériences langagières et
intellectuelles se développent autour de 3 axes
- Lexpertise du maitre
- Le groupe-classe un groupe de pairs ET un
adulte expert - Le rôle du langage
273. Parler-penser à lécole le 1er axe cest
lexpertise du maitre
- - Choix des objets, des activités, des
dispositifs didactiques, des types dinteraction
- Le maître est tuteur de langage phrases
courtes, intonations très marquées, débit
ralenti, reformulations, développements,
commentaires, ajouts - Le maître assure la clarté cognitive parle
les activités et les apprentissages scolaires - Le maître assure la SCOLARISATION des objets,
usages, pratiques, activités.
283. Parler-penser à lécole le 2ème axe cest le
groupe-classe
- - Interactions langagières collectives, duelles,
confrontation des points de vue - - Construction de pratiques sociales, de
pratiques langagières et de pratiques culturelles
- - Mutualisation des expériences, savoirs,
savoir-faire - - Processus dintériorisation en construction
élaboration du langage intérieur pour TOUS les
élèves - Lindividualisation des apprentissages
- relève-t-elle de lécole ?
293. Parler-penser à lécole le 3ème axe, cest
le rôle du langage
- c) le rôle du langage
- - Construction doutils de compréhension
reformulations, questions qui convoquent la
pensée, lactivité intellectuelle un langage
pour dire, interroger, penser, réfléchir,
expliquer, comprendre, croire, savoir,
argumenter, justifier - Et
303. Parler-penser à lécole le 3ème axe, cest
le rôle du langage
- Construction du langage POUR apprendre, le
langage des apprentissages - je/on/vous/tu
- faire de la peinture
- faire de la grammaire
- raconter/lire
- dessiner/tracer/copier/écrire
- prenez le cahier rouge
- Je veux voir tous les yeux posés sur moi
- le métalangage
31- II- Parler-penser à lécole des ruptures à
risque, facteurs de difficultés - 1. Langage de la maison/ langage de lécole
- 2. Pour une scolarisation des pratiques, des
objets, des outils
321. Langage de la maison/de lécole
- Ce sont les ruptures entre les pratiques
quotidiennes, familiales qui sont en jeu. Pour
les enfants, ces ruptures sont plus ou moins
déstabilisantes car la plupart ne RE-connaît rien
à lécole de ce quils peuvent dire, ce quils
comprennent, font à la maison . - Or, lécole peut permettre à tous dentrer dans
le processus de scolarisation à partir des 3
pôles qui la caractérisent.
331. Langage de la maison/ de lécole
- La question des ruptures et du processus de
scolarisation à lécole quels enjeux ? - langage de la maison/ langage de lécole et des
apprentissages ( fais un dessin ) - Objets de la maison (vélo)/ outils de lécole
(schéma rouages du vélo) - Pratiques quotidiennes et familiales/ pratiques
scolaires (lire un album faire du vélo/penser
aux mécanismes qui font fonctionner le vélo)
341. Langage de la maison/ de lécole
- Le langage de la vie quotidienne sacquiert sans
enseignement, au cours dinteractions entre les
adultes et l enfant dans des situations que
lenfant RE-connaît. - Le langage de lécole nécessite, lui, un
enseignement, des apprentissages progressifs. Il
sagit de permettre à chacun de sapproprier le
milieu scolaire.
351. Langage de la maison/de lécole
- Les ruptures maison/école sont nécessaires au
développement mais elles doivent être aménagées
et progressives... Au risque dêtre inopérantes. - Il sagit bien dentrer dans un nouveau monde où
les savoirs et savoir-faire sont à repenser
(reconfigurer) et où la plupart sont à apprendre
(apprendre des choses sans lien avec le quotidien
qui ne servent pas pour quoi faire ?).
361. Langage de la maison, langage de lécole
- A travers ses pratiques, ses usages, ses objets,
ses outils, lécole construit un rapport au monde
différent de celui qui caractérise la vie
quotidienne des enfants et des adultes ! - Les pratiques langagières de lécole requièrent -
ET participent - de savoir mettre à distance les
objets, les pratiques de la vie quotidienne.
371. Langage de la maison, langage de lécole
- Lécole construit les discours sur les objets,
les savoir faire - Elle mobilise un langage qui intellectualise le
rapport au monde - réfléchir, questionner, interroger, argumenter
- savoir quon sait et ce que lon ne sait pas,
- justifier, comprendre,
- construire des points de vue
- construire des postures (de chercheur, de lecteur
expert).
381. Langage de la maison, langage de lécole
- Quest-ce qui caractérise les pratiques, les
usages, les objets, les outils de lécole comme
formes de développement du parler-penser ? - En quoi, les modalités dinteractions propres à
lécole assurent-elles le développement langagier
et intellectuel de lenfant/élève ?
391. Langage de la maison, langage de lécole
- Dans la classe, le maître peut proposer aux
élèves des objets connus de lenfant, quil peut
utiliser dans le contexte familial (livres,
magazines, lego, ballon de foot, ordinateur). - Quest-ce qui fait la différence entre lusage de
ces objets à la maison et à lécole ? En quoi
lécole assure-t-elle un développement différent
de celui du milieu familial, familier, quotidien
? - Ruptures maison/ école des lieux de difficultés
401. Langage de la maison, langage de lécole
- Reconfiguration de lexpérience familiale,
quotidienne mise à distance de la pratique et
construction dun rapport intellectualisé aux
objets du monde et pratiques culturelles - Multiplication des expériences (albums, monde
physique, sensoriel) pré-construites par le
langage ou reconfigurées par le langage
411. Langage de la maison, langage de lécole
- Le rôle de tous les maitres - spécialisés ou non
- est de permettre à chaque enfant dentrer dans
un monde de significations et dexpériences non
immédiates car médiatisées par le langage. - Car le langage nest PAS transparent, il
construit un point de vue sur les objets du monde
en même temps quil les construit et les donne à
penser. - Le langage de lécole et des apprentissages
scolaires pour être compris, représente
lapprentissage dune seconde langue
421. Langage de la maison, langage de lécole
- Les maîtres proposent à lenfant-élève dentrer
dans un univers de significations tout objet,
tout support fait sens pour le maitre et son
langage doit permettre à lenfant de sapproprier
cet univers de significations. - Ce faisant, le maître propose à lenfant de
penser avec lui et les pairs, à partir dobjets,
de pratiques, dévénements, qui les concernent
tous dans une relation denseignement-apprentissag
e.
431. Langage de la maison/ de lécole
- Lobjectif de ces façons de signifier est bien de
penser ensemble pour apprendre aussi à ne pas
penser tous la même chose ! - La classe
- un univers de significations partagées et un lieu
dautonomisation de la pensée
442. Pour une scolarisation des pratiques, des
objets, des outils
- La seule manière de répondre aux écarts entre
expériences cognitives, langagières et
culturelles est de (re)mobiliser le processus de
scolarisation pour tous les élèves. - Parler, apprendre à lécole ça sapprend avec
les maitres !
452. Pour une scolarisation des pratiques, des
objets, des outils
- Scolarisation pour tous
- - Des pratiques langagières (décrire un lieu
raconter un événement - Des pratiques culturelles (lecture dalbums)
- Des pratiques scolaires ( faire de la peinture
faire de la grammaire ) - Des objets (colle, vélo, livres/manuels)
- Des outils pour apprendre et comprendre (le
langage)
462. Pour une scolarisation des pratiques, des
objets, des outils
- Des objets, des lieux, des pratiques étranges
et/ou opaques - La colle, les albums, la peinture, les cahiers,
les livres - La cantine, les toilettes, les couloirs
- Attendre sur un tapis ou pour parler chanter
répéter tous les jours la même chose voir ses
productions au mur jouer sur commande
regarder des choses inintéressantes
(poissons, plantes, livres, eau/glace) - Des difficultés pour les élèves létrangeté
scolaire peut empêcher de parler-penser
472. Pour une scolarisation des pratiques, des
objets, des outils
- Raconter par écrit ses vacances apprendre des
listes dexceptions sans connaître les
régularités orthographier des mots inconnus... - - Donner des mauvaises ou bonnes réponses
sans comprendre pourquoi - - Lire des textes toujours trop difficiles, cest
être privé de la possibilité de comprendre, de
développer une pensée autonome. - Une étrangeté qui ne devrait pas être inquiétante
ni amener un refus scolaire
48Rapports directs et distanciés au monde sans
exclure une implication très forte de ce quon
fait à lécole
- Les élèves qui rencontrent des difficultés avec
les apprentissages scolaires FONT, MONTRENT,
JOUENT mais le langage nest PAS convoqué pour
construire lactivité, la verbaliser, la
reconfigurer - Ce qui est très problématique quant aux futurs
apprentissages scolaires car lécole requiert de
METTRE A DISTANCE LACTION POUR CONVOQUER LES
DISCOURS SUR . - Lélève dans laction peut construire de la
distanciation et lélève qui a construit les
discours ne la pas nécessairement construite ! - Seules les demandes du maître permettent de
savoir ce que fait vraiment lélève (les objets
le guident-ils ? Les mots correspondent-ils à des
concepts construits ? Langue ou langage ? )
49- Un exemple
- Au cycle 3, linstitution ne veut pas savoir si
lélève en tant quENFANT sait faire du vélo MAIS
demande à LELEVE de lire un schéma et
dexpliquer POURQUOI le vélo fonctionne ou pas
SANS que lenfant monte sur le vélo ! (ÉVALUATION
NATIONALE), ce qui pose problème à un grand
nombre délèves. - Parler-penser à lécole des ruptures à risque,
facteurs de difficultés - Les expériences pratiques, quotidiennes ne sont
PAS convoquées pour réaliser la plupart des
tâches scolaires. - Il sagit alors de PROPOSER DES ACTIVITES QUI
DIFFERENT LACTION planifier, faire un projet
de dessin à 2, à 3, anticiper les besoins pour
construire une expérience, résoudre un problème à
plusieurs (lecture orthographe écriture)
502. Pour une scolarisation des pratiques, des
objets, des outils
- Il sagit de scolariser les pratiques dobjets
mobilisés par lécole que lécole transforme en
outils pour réfléchir, comprendre, questionner,
planifier - faire un gâteau
- jouer avec leau
- dessiner un poème
- Chercher une info sur internet
- regarder une grenouille !!!
51Un exemple
- Ruptures lecture à la maison/ à lécole
- En milieu familial, (losquil existe) lalbum est
un objet qui permet à ladulte de parler avec
lenfant de lui (liens entre limage et lunivers
de lenfant) de nommer des objets, des actions - Les albums plébiscités peuvent être aussi des
objets dont lenfant peut se servir seul ou des
objets liés à des séries télévisées (culture
familiale/culture scolaire) - Vers une co-existence à lécole des valeurs, des
pratiques culturelles, langagières ?
52III- À propos des bilinguismes
- Lenfant qui est exposé à deux langues dès la
naissance devient naturellement bilingue si
le contact est régulier avec chaque langue et si
la langue dite minoritaire (celle qui nest
pas parlée dans la société) est parlée
régulièrement par lun des proches. Ainsi,
lenfant apprend naturellement et
simultanément à parler deux langues
( bilinguisme précoce simultané )
53III- À propos des bilinguismes
- Le risque du tout intégration (parler
français en France) est que les parents et les
proches maitrisent insuffisamment la langue du
pays daccueil et nassurent pas pour lenfant un
ancrage assez fort dans une langue pour quil
puisse y parler-penser, être en langage.
54III- À propos des bilinguismes
- Lenfant peut être exposé, à la fois, à la langue
de la mère, la langue du père, la langue du
couple ( couples Sangatte ) et la langue du
pays daccueil (langue des apprentissages). - Une de ces langues doit être stabilisée dans ses
usages, ses interactions sociales pour que
lenfant y construise des modes daccès au monde.
55III- Des bilinguismes
- Lenfant qui, a grandi dans une famille avec une
seule langue peut découvrir, à son entrée à
lécole, une seconde langue qui est celle de
lécole ou celle de la société qui lentoure.
56III- À propos des bilinguismes
- Pour lenfant, lacquisition dune seconde langue
peut sopérer dans son pays dorigine mais de
manière strictement scolaire ( bilinguisme
scolaire). - La question essentielle reste celle du langage
lenfant peut être en contact avec une ou
plusieurs langues sans être en langage. Cest
alors son développement intellectuel, affectif et
cognitif qui est en jeu.
57III- À propos des bilinguismes
- Et cest bien la quantité et la qualité des
interactions langagières construites avec
lenfant qui vont lui permettre, ou non, dans une
situation monolingue ou plurilingue, de donner
forme à sa pensée par le langage.
58- ABDELILAH-BAUER B., (2006). Le défi des enfants
bilingues, éd. La découverte. - BAKHTINE M., (1977). Le marxisme ou la
philosophie du langage, Ed. de Minuit. - BAUTIER E., (2006). Apprendre à lécole,
apprendre lécole, éditions Chronique sociale. - BOIRON V., (à paraître). Développement du
langage et de la pensée quelles interactions à
lécole ? Des ruptures à risque, facteurs de
difficultés , coll. Colloque FNAME 2009, Retz. - BONNERY S., (2007). Comprendre léchec scolaire,
éd. La dispute - BRIGAUDIOT M., DANON BOILEAU L., (2009). La
naissance du langage, PUF. - BRUNER J., (1991). car la culture donne forme à
lesprit, éd. ESHEL. - BRUNER J., (1987). Comment les enfants apprennent
à parler, Retz. - COLETTA J-M., (2004). Le développement du langage
chez lenfant de 6 à 11 ans, Mardaga. - DALGALIAN G., (2000). Enfances plurilingues,
LHarmattan. - FLORIN A., (1999). Le développement du langage,
Dunod. - GOPNIK A., MELTZOFF A., KULH P., (2005).
Comment pensent les bébés ?, éd. Le Pommier. - KARMILOFF K., (2003). Comment les enfants
entrent dans le langage, Retz. - PICQ P., SAGART L., (2008). La plus belle
histoire du langage, Seuil.