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3. La dynamique des classes sociales et ses cons

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Nous appellerons mobilit sociale tout d placement de position, ... On nomme mobilit sociale structurelle ou forc e les d placements qui sont la cons quence ... – PowerPoint PPT presentation

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Title: 3. La dynamique des classes sociales et ses cons


1
3. La dynamique des classes sociales et ses
conséquences  les mobilités sociales
  • Définition 
  • Nous appellerons mobilité sociale tout
    déplacement de position,
  • individuel ou collectif,
  • inter ou intra-générationnel,
  • au sein dune structure sociale en mouvement.
  • Cette mobilité sociale peut-être
  • ascendante (promotion sociale),
  • horizontale (changement demploi) ou
  • descendante

2
Cours de mobilité sociale (1)
  • Mardi 18 avril 2006

3
  • On nomme mobilité sociale structurelle ou forcée
    les déplacements qui sont la conséquence de la
    transformation de la structure sociale
  • Exemple  baisse du nombre de paysans et
    augmentation du nombre demplois ouvriers, puis
    baisse (relative) du nombre demplois ouvriers et
    augmentation du nombre demplois du secteur
    tertiaire.
  • On nomme mobilité sociale nette ou  pure  ou
     fluidité sociale  ce qui excède la mobilité
    sociale structurelle. On imagine alors quà
    structure sociale inchangée, les fils douvriers
    ont plus de chance daccéder à des emplois de
    cadres.

4
  • Plus la mobilité sociale nette est importante,
    plus la société est alors considérée comme
     ouverte .
  • Une distinction contestée
  • analyse en terme de force du lien qui unit la
    position des pères à celle des fils.

5
3.1. Les théories sociologiques de la mobilité
sociale face à la mobilité sociale ouvrière
  • Un thème populaire récurrent
  • Molière, le bourgeois Gentilhomme
  • Maupassant, Bel-Ami
  • Stendhal, Le Rouge et le Noir,
  • Annie Ernaux, La Place
  • La sociologie naissante sintéresse à la
    mobilité sociale ascendante, en portant son
    regard depuis les sommets de la structure
    sociale.
  • Un premier programme de recherche avait été conçu
    à la fin du 19e siècle par les sociologues
    regroupés autour de Gabriel Tarde, qui avait
    essentiellement pour but de mettre en évidence
    lhérédité (génétique) des  grands hommes .

6
  • Un seul Durkheimien Paul Lapie
  • un émigré Russe aux Etats-Unis, Pitirim Sorokin,
  • ancien ministre de Kérensky, Social mobility
    (1927).
  • PITIRIM ALEXANDROVICH SOROKIN(1889-1968)
  • Ce programme sociologique se développe dabord
    aux Etats-Unis
  • La France prend un retard considérable
  • Pour mieux comprendre la genèse de cette
    problématique, nous verrons
  • 1. lenvironnement idéologique qui conditionnera
    la représentation de la société en strates entre
    lesquelles circulent des individus
  • 2. les enjeux attachés à ces représentations
  • 3. ce qui distingue, à partir des enjeux
    idéologiques repérés, les démarches
    scientifiques, les règles et normes de la
    recherche sociologique.

7
Quelques livres
Pour débuter
Pour approfondir
8
3.1.1. Les enjeux idéologiques..
Légitimité Illégitimité
Reproduction Argument dynastique,  autorité de léternel hier  (Weber) Tendance à la biologisation Privilège, fatalité, condamnation, inertie, tendance à la dégénérescence, injustice
Fluidité Méritocratie, égalité des chances, dé mocratie Désordre, déchéance (pour ceux qui descendent), anomie.
9
Pourquoi idéologique ?
  • Lidéologie est une vision du monde, non neutre,
    déformée par le jeu des intérêts des acteurs
    sociaux. Cest une vision du monde à la fois
    partagée et mise au service dune cause.

10
  • Partagée  cest elle qui définit la validité et
    la légitimité dun  champ  au sens de Pierre
    Bourdieu (espace social qui structure les
    rapports de force entre agents, enjeu de luttes
    pour le monopole de la domination légitime).
     Tous les agents engagés dans un champ ont donc
    en commun un certain nombre dintérêts
    fondamentaux  (Lallement, 1993). Cest ainsi que
    P. Bourdieu explique par exemple la domination
    masculine, qui ne serait pas possible si les
    schèmes de perception des dominants nétaient pas
    aussi ceux des dominés. (Bourdieu 1998).

11
  • Au service dune cause  car au-delà de ces
    schèmes partagés, chaque champ est dominé par un
    groupe dagents qui impose sa vision légitime du
    monde afin dassurer sa reproduction en tant que
    groupe dominant.

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Les rapports entre la science et lidéologie sont
ambigus
  • Toute représentation sociale est idéologique.
    Elle vient donc sinterposer entre le chercheur
    et son objet. (Durkheim, 1894). Obstacle et
    condition 
  • elle peut en être la matrice, dans la mesure où
    elle impulse et guide le chercheur au moins à ses
    débuts, quitte à ce que la recherche linvalide
    ensuite.
  • Elle nest donc un obstacle quen fin de
    parcours, lorsquelle cesse dêtre une intuition
    pour commander les conclusions.
  • Analyser la mobilité sociale, cest accepter une
    vision du monde au sein de laquelle les
    déplacements des acteurs sociaux dune position
    sociale à une autre à travers les générations
    constitue un niveau pertinent dinformation pour
    saisir la réalité sociale dans son ensemble.

13
  • Cest, à travers lanalyse, valoriser ce
    phénomène particulier, le hisser à un niveau où
    il puisse être reconnu en le reconnaissant
    soi-même digne dintérêt. Cest lui donner un
    sens, une orientation, un objectif voire un idéal
    pour toute la société.

14
  • A linverse, lui dénier toute valeur explicative
    fondamentale cest le renvoyer à la dimension
    personnelle, accidentelle, arbitraire, de choix
    individuels non représentatifs ou au contraire de
    phénomènes économiques que les groupes sociaux ne
    peuvent que subir. Tout en reconnaissant la
    réalité des transformations de la structure
    sociale au sein de laquelle évoluent les acteurs
    sociaux, cest lui conférer un caractère
    inévitable, presque accidentel, une  rançon du
    progrès , mais en aucun cas un idéal qui serve
    de guide légitime aux stratégies des acteurs.

15
  • Nous examinerons ici successivement les
    conditions culturelles qui ont fait quen France
    en particulier la sociologie de la mobilité
    sociale a longtemps été un objet sociologique non
    pertinent (Cuin, 1993) (1.1.) puis à linverse
    les conditions historiques particulières qui ont
    fait de celle-ci aux Etats-Unis un trait de
    civilisation distinctif. (1.2.).

16
  • La mobilité sociale comme objet sociologiquement
    non pertinent

17
  • La France, longtemps considéré comme un pays de
     classes immobiles  ou faiblement mobiles, fut
    à la fois la terre délection dun républicanisme
    conservateur et dun marxisme figé.

18
La France, pays de  la barrière et du niveau .
19
De lancien Régime à la Révolution
  • Le passage de la Monarchie à la République est
    couramment présenté comme un changement de régime
    de la mobilité sociale, la stratification sociale
    passant dun principe détats à celui de classes.
    Dans un système détats tel quil existait avant
    1789, les frontières entre strates, sans être
    totalement imperméables, étaient difficilement
    poreuses. Soulignons que lAristocratie nétait
    pas seule à constituer un état la bourgeoisie
    marchande et pré-industrielle constituait
    également un groupe social fermé aux individus
    originaires dautres groupes de ce qui
    constituait le  Tiers Etat , ou partie non
    noble de la société. Les monopoles familiaux sur
    une profession étaient autant de rentes de
    situation qui constituaient un obstacle au
    développement économique du Royaume. Turgot,
    ministre du Roi, tenta par lEdit de février
    1776, soit 13 ans AVANT la révolution, dabolir
    les corporations. Ce texte prépare explicitement
    les conditions juridiques dune mobilité
    professionnelle   Il sera libre à toutes les
    personnes de quelque qualité et condition
    quelles soient() dembrasser et dexercer ()
    tout commerce et telle profession (.) que bon
    leur semblera  (soubiran-Paillet 1998).

20
  • Preuve de lenracinement de la bourgeoisie dans
    le système politique dalors, de lentremêlement
    des intérêts dune partie de la noblesse et de la
    bourgeoisie, cette tentative de réforme, pourtant
    appelée de leurs vœux par Diderot, Rousseau et
    les physiocrates, échoua. Il fallut attendre les
    Décrets dAllarde et la Loi Le Chapelier, pris
    sur fond de revendications salariales des
    ouvriers charpentiers et imprimeurs, pour que
    linterdiction des corporations fut effective.
    Avec la fin des monopoles traditionnels put
    apparaître une bourgeoisie nouvelle à lorigine
    de la Révolution industrielle, en même temps
    quétaient interdites jusquen 1884 les
    coalitions ouvrières.

21
Les frontières culturelles entre classes
  • Quelles traces demeurent dans la culture
    française de ce quasi-système de castes ? Une
    nouvelle bourgeoisie à peine formée, Edmont
    Goblot (1925) date très précisément de 1835
    létablissement entre celle-ci et les autres
    classes dune  barrière  et dun  niveau . La
     barrière , cest ce qui sépare, et que la
    richesse ne suffit pas à franchir. Le  niveau ,
    cest ce qui unifie une classe au-delà de ses
    différences internes de fortune et doccupation,
    qui repose sur la mode, les bonnes manières,
    léducation.

22
  • La barrière entre les classes, dont lexistence
    nest pas inscrite en droit, nest pas aisément
    franchissable pour autant. Il faut en plus
    davoir accédé à un certain niveau de fortune, y
    être accueilli, or cet accueil ne peut être que
    collectif  une épouse sans bonnes manières, une
    fratrie qui déroge, sont autant de repoussoirs
    qui font stigmatiser le promu en  parvenu . La
    bourgeoisie nétait pas seule à établir cette
    barrière. Cet héritage fut largement partagé
    socialement et politiquement au moins jusquà la
    troisième République.

23
  • La mobilité sociale ne faisait pas lobjet dune
    valorisation collective. La petite bourgeoisie
    assignait à ses enfants des ambitions bornées par
    la sécurité et le prestige des professions 
    durant la Troisième République, la fonction
    publique et les professions libérales. Lambition
    sociale répondait à des normes contraignantes 
    elle devait être progressive, sétendre sur
    plusieurs générations, transiter par la réussite
    scolaire. Le succès par largent était peu
    considéré. (Cuin 1993)

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  • La classe ouvrière était souvent victime récente
    dune descension sociale, le passage du statut de
    paysan à celui douvrier. Elle garde jusquà
    aujourdhui la nostalgie dun passé rural,
    dautonomie et dautoproduction. Elle savait les
    portes de lascension sociale fermée pour défaut
    de patrimoine. La perspective dascension qui lui
    était présentée par les instituteurs était
    austère, passait par le travail et lépargne.
    Léthique prolétarienne, entretenue par
    lanarcho-syndicalisme, valorisait le  refus de
    parvenir  et ne voyait dans la mobilité sociale
     quun piège idéologique tendu par la
    bourgeoisie pour désamorcer les luttes
    sociales . (Terrail, 1984). Toute promotion
    sociale ne pouvait être que collective  toute
    promotion individuelle suspecte de trahison.

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  • Ainsi se rejoignaient, pour des raisons
    différentes, des visions du monde assignant à
    chaque groupe social et aux individus les
    composant une position durable dans lespace
    social. Les représentations communément admises
    par les chercheurs trouvaient chacune leur
    expression théorique. Nous nexposerons pas ici
    le paradigme des chercheurs, qui fera lobjet de
    la partie suivante  nous montrerons ici en quoi
    ceux-ci sont redevables de parti pris, de
    positions héritées qui simposent par la force de
    leur évidence.

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Durkheim, ou la peur dun changement trop rapide
comme source danomie.
  • Lidéologie républicaine propre aux classes
    intermédiaires dune promotion lente,
    individuelle et passant par la valorisation des
    titres scolaires trouva son expression théorique
    avec Emile Durkheim.

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  • Le moindre des paradoxes de la part dun
    pourfendeur des représentations sociales
    sinterposant entre lobjet et le chercheur est
    dy succomber lui-même. Mais la proclamation
    dune position épistémologique ne constitue sans
    doute pas une garantie suffisante. A la
    différence de son rival Gabriel Tarde, qui ne fit
    en loccurrence quénoncer un programme de
    recherche possible, Durkheim et son école (Sauf
    Paul Lapie, pour des raisons sans doute liées à
    sa position dans lappareil scolaire dEtat) ne
    prêta pas dattention à cette problématique.
  • Durkheim, sil ne se fait pas le théoricien de la
    mobilité sociale, a une bonne raison pour cela 
    héritier dune tradition de lordre, fut-il
    républicain, le changement lui fait peur. Les
    commentaires de Bernard Dantier (2003) à propos
    de la conception du suicide anomique selon
    Durkheim pourraient tout aussi bien sappliquer à
    la mobilité   la société ne peut sorganiser.
    sans imposer une sélection pour ses fonctions,
    limites imposées qui, étant objet de déférence et
    de soumission de la part de lindividu,
    permettent à chaque individu dharmoniser ses
    attentes à la mesure de sa condition sociale, de
    se satisfaire de cette condition en bornant ses
    besoins aux ressources de celle-ci et en
    considérant cette condition comme juste pour
    lui-même .

28
  • Il cite alors Durkheim tel quil décrit les
    situations danomie, dans un passage du Suicide
    tout particulièrement approprié à notre sujet
     On ne sait plus ce qui est possible et ce qui
    ne lest pas, ce qui est juste et ce qui est
    injuste, quelles sont les revendications et les
    espérances légitimes, quelles sont celles qui
    passent la mesure. Par suite, il nest rien à
    quoi on ne prétende. Souligné par moi-JF. Pour
    peu que cet ébranlement soit profond, il atteint
    même les principes qui président à la répartition
    des citoyens entre les différents emplois. ()
    Ainsi les appétits nétant plus contenus par une
    opinion désorientée ne savent plus où sont les
    bornes devant lesquelles ils doivent sarrêter .
    (Durkheim 1897 Livre 2, Chapitre V, section II
    15).

29
  • Sans être niée, la possibilité de promotion pour
    les uns, les risques de déclassement pour les
    autres, ne constituaient pour la société
    française et sa sociologie une réalité sociale ni
    significative, ni souhaitable. Elle risquait en
    effet , si elle se réalisait, dengendrer
    davantage de maux que de biens pour la société et
    ses individus. Ce que résument ainsi Alain
    Desrosières et Laurent Thévenot 
  •  On craignait aussi parfois les effets néfastes
    de scolarités ou dascensions sociales qui, en
    éloignant du milieu denfance, risquaient de
    produire des individus aigris, parce que coupés à
    la fois de leurs origines et de leur nouveau
    milieu. (Desrosières,Thévenot 1992)

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  • Lécart entre les attentes suscitées par lécole
    et le niveau de diplôme obtenu, et lincapacité
    de la société à satisfaire ces attentes par
    défaut de places disponibles étaient présentés
    comme lexplication de lengagement
    révolutionnaire.
  • Cette position pouvait-elle être tenue après la
    Seconde Guerre mondiale, lorsquen pleines
     Trente Glorieuses  il apparaissait évident
    que, la France senrichissant, les conditions de
    vie allaient être meilleures et davantage de
    places plus élevées offertes aux enfants des
    classes populaires ?

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  • La mobilité sociale témoin du caractère
    démocratique dune nation  Lexemple des
    Etats-Unis.

32
Une représentation mythifiée
  • La représentation des Etats-Unis comme lieu dun
    régime de  classes mobiles  est une  doxa 
    (système de croyances sociales non discuté et
    hors du champ de la discussion) aussi enracinée
    que la représentation dune France de classes
    immobiles. Elle fut défendue par Tocqueville dès
    1835 dans un texte célèbre de  La démocratie en
    Amérique .

33
  •  Ce nest pas quaux Etats-Unis il ny ait pas
    de riches  je ne connais même pas de pays où
    lamour de largent tienne une plus large place
    dans le cœur de lhomme, et où lon professe un
    mépris plus profond pour la théorie de légalité
    permanente des biens. Mais la fortune y circule
    avec une incroyable rapidité, et lexpérience
    apprend quil est rare de voir deux générations
    en recueillir les faveurs. En Amérique, il y
    a peu de riches  presque tous les Américains ont
    donc besoin dexercer une profession. Or, toute
    profession exige un apprentissage. Les Américains
    ne peuvent donc donner à la culture générale de
    lintelligence que les premières années de la
    vie  à quinze ans, ils entrent dans une
    carrière  ainsi leur éducation finit le plus
    souvent à lépoque où la nôtre commence. En
    Amérique, la plupart des riches ont commencé à
    être pauvres. 

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  • A sa suite, Marx ne fit que mentionner en
    passant dans un de ses ouvrages
    politico-historiques les  échanges entre
    classes  (Le 18 Brumaire, 1852, éditions
    sociales page 21) en précisant que ceux-ci
    navaient lieu quaux Etats-Unis ( aux
    Etats-Unis d'Amérique du Nord, où les classes
    déjà constituées, mais non encore fixées,
    modifient et remplacent constamment, au
    contraire, leurs éléments constitutifs).

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50 ans plus tard, cette antienne est reprise par
un chercheur français 
  •  Il serait extrêmement intéressant de comparer
    ces résultats dun vieux pays comme la
    Grande-Bretagne avec ceux dun pays neuf comme
    lAmérique. A priori, on sattendrait à trouver
    une plus grande liberté par rapport aux
    influences de lenvironnement, un plus grand
    choix chez le fils, et ainsi une mesure plus
    proche dune pure hérédité des goûts  (Perrin,
    1904, p.469.cité in Merllié 95).

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Contredite par les faits.
  • Il sagit bien davantage dune doxa, que dun
    fait avéré. Sil est vraisemblable que toute
    situation démigration  rebat les cartes  dans
    une certaine mesure des positions sociales, il
    serait logiquement exagéré den inférer une
    rupture totale de liens entre la vie ici et la
    vie là-bas, et que tous les capitaux nécessaires
    à la transmission du statut - capitaux
    économiques, mais aussi symboliques, sociaux et
    culturels - aient été soit laissés au pays, soit
    entièrement découverts et acquis dans la terre
    daccueil. Cest dailleurs le point de vue dun
    auteur américain contemporain, Howard Zinn
    (2002) pour qui les Etats-Unis, loin dêtre une
    terre sans classes ni luttes de classes, a été
    demblée le lieu dune lutte entre classes déjà
    constituées. (Ce que concède dans une certaine
    mesure Tocqueville lorsquil écrit   Les
    émigrants qui vinrent s'établir sur les rivages
    de la Nouvelle-Angleterre appartenaient tous aux
    classes aisées de la mère patrie.  ) (De la
    démocratie en Amérique Tome I, 1835)

37
3.1.2 Mobilité sociale et intérêts sociaux
  • John GOLDTHORPE Sociologie et sociétés, VIII.2

38
Problème 
  •  Dabord ceux qui étudient la mobilité se
    perdent dans des problèmes techniques , et
    spécialement statistiques Deuxièmement on a
    accusé la recherche en mobilité dêtre biaisée
    idéologiquement elle contribue à dévaloriser
    certains problèmes plus fondamentaux, en
    particulier ceux de la division en classes et des
    conflits de classes.  P.8
  •  La tendance à définir les problèmes que lon
    veut étudier en fonction des possibilités de ces
    techniques est une façon efficace de fermer
    dautres avenues de recherche. 

39
Thèse 
  •   il ny a pas forcément un lien nécessaire
    entre un intérêt pour la recherche sur la
    mobilité et une affiliation idéologique
    spécifique  p.8

40
Démonstration 
  •   nous tentons de passer en revue les
    différents intérêts aux quels sest rattachée
    létude de la mobilité sociale au cours des cent
    dernières années. lanalyse de la mobilité
    nest en aucune manière compatible avec un seul
    type doption idéologique.  p.9

41
Lorigine des recherches 
  • Cest le mouvement socialiste révisionniste qui
    est à lorigine des recherches sur la mobilité
    sociale, et non pas le libéralisme pour lequel la
    distribution des individus dans les places allait
    de soi
  •  Cest surtout le mouvement socialiste
    révisionniste et le courant radical à lintérieur
    du libéralisme qui a été à lorigine de la
    recherche sur la mobilité.  F. Van Heek,  Some
    introductory Remarks on Social Mobility and Class
    structure, 1956, p.131

42
Libéralisme et foi
  •  Laveuglement du libéralisme face au problème
    de la mobilité provient de la croyance en
    lexistence au sein de la démocratie libérale de
    multiples occasions permettant à chaque individu
    doccuper, dans la société, une position en
    accord avec ses capacités. Cette croyance
    trouve son fondement dans le darwinisme social.
    la répartition des positions dotées de niveaux
    variables de privilège et de pouvoir pouvait être
    légitimée comme reflet de  la loi du plus
    fort . p.10
  • Cest sur les qualités personnelles telles que la
    détermination, la persévérance, lassiduité et
    lintégrité en dautres mots, sur le caractère
    moral de lindividu que laccent est placé.
    le but de Smiles était de  faire accepter aux
    hommes la place à laquelle il avait plû à Dieu de
    les appeler en insistant sur leur devoir de
    découvrir pour eux-mêmes quelle était cette
    place .  p. 10

43
Le marxisme
  • La Verelendungstheorie Précipitation dans les
    rangs du prolétariat
  • Pas de mobilité ascendante de la classe ouvrière,
    seul un avancement collectif obtenu par les
    luttes du mouvement ouvrier.

44
Le Manifeste 
  •  Petits industriels, marchands et rentiers,
    artisans et paysans, tout échelon inférieur des
    classes moyennes de jadis tombent dans le
    prolétariat  dune part, parce que leurs faibles
    capitaux ne leur permettent pas demployer les
    procédés de la grande industrie et quils
    succombent dans leur concurrence avec les grands
    capitalistes  dautre part, parce que leur
    habileté technique est dépréciée par les méthodes
    nouvelles de production. De sorte que le
    prolétariat se recrute dans toutes les classes de
    la population. 

45
  • Marx  il existe aux EU une mobilité sociale qui
    est un frein à la formation de classe. Au lieu
    dune prolétarisation, il y a  transformation
    permanente des travailleurs salariés en paysans
    indépendants. La position du travailleur salarié
    est, pour une très grande partie du peuple
    américain, un état provisoire quil est sûr
    dabandonner dans un délai plus ou ,moins bref. 
    Salaires, prix et profits

46
  • La mobilité peut servir de processus
    stabilisateur sous la forme dun  recrutement
    par le bas . il remarque quavec
    laccessibilité croissante au crédit,  un homme
    sans fortune, mais ayant de lénergie, de la
    fermeté, de lhabileté et de la perspicacité dans
    les affaires peut devenir un capitaliste. 
    Malgré que cette situation apporte
    continuellement un nombre de nouveaux soldats de
    fortune non souhaités dans larène et dans la
    compétition avec les capitalistes individuels qui
    existent déjà, elle renforce aussi la suprématie
    du capital lui-même, étend sa base et lui permet
    de recruter plus que jamais de nouvelles forces à
    la base de la société. Plus une classe
    dominante est capable dassimiler les esprits les
    plus avancés, plus sa domination est stable et
    dangereuse
  • Le Capital, volume 3, p.587 de lédition en
    anglais

47
  • Les dritte Personen (Tierce parties) peuvent être
    soit précipitées vers le bas, soit promues à des
    fonctions de contrôle   lexploitation des
    travailleurs coûte du travail  (Théorie de la
    plus-Value) A propos des intellectuels payés par
    lEtat que la bourgeoisie jugeait autrefois
     improductifs   Quand les travaux de lesprit
    sont eux-mêmes produits de plus en plus à son
    service et entrent au service de la production
    capitaliste alors les choses prennent un nouveau
    tour et la bourgeoisie essaie de justifier
     économiquement , de son propre point de vue,
    ce quà lépoque antérieure elle avait critiqué
    et combattu.  (Théorie de la plus-Value)
  •  De ce fait, la bourgeoisie se voit entourée par
    une  clientèle  qui se fait de plus en plus
    nombreuse, semblable à celle qui entourait les
    seigneurs féodaux, et lui assure ses besoins de
    jouissances prestigieuses et ostentatoires.  p.14

48
Conclusion selon Marx 
  •  Ce que Ricardo oublie de souligner cest le
    nombre constamment croissant des classes
    moyennes, de ceux qui se situent entre le
    travailleur dune part et le capitaliste et le
    propriétaire foncier dautre part. Les classes
    moyennes subsistent de plus en plus directement à
    même la rente  elles sont un fardeau qui pèse
    lourdement sur la base travailleuse et elles
    augmentent la stabilité sociale et le pouvoir des
    10000 puissants.  Théorie de la plus-Value

49
Bernstein
  • 1898   À partir de données statistiques,
    Bernstein attaquait à la fois la théorie de la
    paupérisation de la classe ouvrière et celle de
    lélimination progressive des  dritte personen 
    dans la structure de classe.  p. 16
  •  Bernstein insistait sur le fait que la société
    loin dêtre simplifiée dans ses divisions,
    comparativement à des périodes antérieures,
    sétait différenciée et étagée tant en ce qui
    concerne les revenus que les types de
    production.  p. 17

50
  • Sombart, 1906, Pourquoi nexiste-t-il pas de
    socialisme aux Etats-Unis ?
  •  toutes les utopies socialistes se sont heurtées
    au roast beef et à la tarte aux pommes. 

51
Michels Roberto, First lectures in Political
Sociology
  •  De la même façon que la couche supérieure de
    la classe moyenne aspire à pénétrer dans la
    noblesse dune société aristocratique, le
    prolétariat vise à former une partie de la classe
    moyenne Nimporte qui peut voir que la poussée
    vers la capillarité sociale dans le prolétariat
    est très forte 

52
  •  Pour plusieurs membres plus capables et plus
    ambitieux de la classe ouvrière, le mouvement
    ouvrier lui-même servait dinstrument de mobilité
    et par conséquent, proclamait-il, dincorporation
    bourgeoise.  p.19
  • Pour Sorokin, concevoir la classe ouvrière comme
    un agent de transformation sociale dans une
    société en mobilité est doublement injustifié.
    D un coté, la croissance de la mobilité sape son
    engagement révolutionnaire.

53
  •  La psychologie et lidéologie strictement
    prolétariennes, sous la forme des affiliations
    social-démocrates et communistes  nont de
    chance de prévaloir que dans lélément
     permanent  de la classe ouvrière qui est en
    déclin  elles seront rejetées par lélément
    fluide en croissance.  Dautre part, la
    capacité révolutionnaire de la classe ouvrière
    est aussi détruite  parce quelle est composée
    de plus en plus de membres incapables dascension
    sociale à qui sajoutent les  ratés  des
    strates supérieures, la qualité de ses dirigeants
    diminue.  p.20
  • Social and cultural mobility, p.439

54
  •  Un engagement en faveur de la démocratie
    libérale ne mène pas forcément à la considération
    de la mobilité comme valeur à atteindre et,
    réciproquement, quun intérêt  positif  pour la
    mobilité peut en fait découler de positions
    idéologiques autres que le seul libéralisme, y
    compris celles du socialisme.  p.21

55
  • Lipset (Social mobility in Industrial society)
     Un taux élevé de mobilité peut engendrer non
    seulement une satisfaction personnelle et,
    partant des attitudes dacquiescement
    socio-politique, mais aussi de linsécurité
    personnelle et de lamertume, et de là aliéner
    les individus du statu quo et accroître la
    probabilité de leur recrutement par des
    mouvements sociaux extrêmistes.  p.26
  •  Ce que lanalyse de lipset suggère, cest que
    si lon veut accroître la stabilité de lordre
    démocratique libéral, il faut peut-être modifier
    certains aspects de luniversalisme généralisé
    dont Blau et Duncan ne voient que laspect
    bénéfice  cest-à-dire quil nest peut-être aps
    souhaitable de faire toujours prévaloir les
    valeurs dégalité des chances, douverture de la
    société, et de lacquis plutôt que du prescrit. 
    p. 27

56
Égalité des conditions Inégalité des conditions
Mobilité Égalité des chances (socialisme révisionniste) Renouvellement des élites (Pareto)
Immobilité Reproduction égalitaire (objectif communiste) Reproduction inégalitaire (Aristocratie)
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