Title: MEDICAMENTS ET GROSSESSE
1MEDICAMENTS ET GROSSESSE
- Dr Elisabeth ELEFANT
- Centre de Renseignements sur les Agents
Tératogènes (CRAT) Hôpital Armand-Trousseau.
Paris - Présidente du Groupe Reproduction, Grossesse et
Allaitement AFSSAPS
2MEDICAMENTS ET GROSSESSEPOSITION DU PROBLEME
- Surenchère d inquiétude
- La notion de nocivité des agents exogènes en
cours de grossesse est appréhendée d une
manière différente depuis l affaire du
Thalidomide (1962) - Consommation médicamenteuse non négligeable
- 5 médicaments pris pendant la grossesse, dont
environ 30 par automédication. - Evaluation du risque en cours de grossesse est
difficile - Limites méthodologiques, interprétation
souvent compliquée, ne couvre pas toute la
pharmacopée. - Evaluation du bénéfice en cours de grossesse
- Essais cliniques surtout fin de grossesse
- Problèmes médico-légaux
3DONNEES GENERALES
- Taux de base des malformations congénitales
- cause inconnue 65 à 70
- maladies héréditaires 10 à 20
- médicaments et toxiques chimiques 4 à 5
- aberrations chromosomiques 3 à 5
- La plus dangereuse des expositions ne provoque
jamais 100 de malformations. Au pire 20 à 30. - Les expositions pouvant justifier une
interruption de grossesse sont très rares - dérivés de synthèse de la vitamine A
(Roaccutane, Soriatane) - alcoolisme maternel
- thalidomide
- chimiothérapie anticancéreuse et radiothérapie
4DONNEES GENERALES
- Certaines expositions peuvent présenter un risque
malformatif - mais le problème posé est celui des
thérapeutiques chroniques indispensables - le diagnostic anténatal peut permettre de
dépister d éventuelles anomalies en cours de
grossesse pour ces expositions - lithium
- anti-convulsivants
- anticoagulants oraux
5PERIODES A RISQUE PENDANT LA VIE INTRA-UTERINE
- 1 Période embryonnaire
- 2 premiers mois de grossesse
- risque tératogène pendant lorganogenèse
- importance des dates de prise
- 2 Période fœtale
- période de croissance et de maturation
histologique et fonctionnelle - risque datteinte fœtale altérations
fonctionnelles, foetotoxicité.. - Ne pas limiter les précautions de prescription au
seul premier trimestre
6MODIFICATIONS PHARMACOLOGIQUES EN COURS DE
GROSSESSE
- ABSORPTION
- 1 Gastro-intestinale
- Augmentation du temps de vidange gastrique et du
péristaltisme intestinal - Augmentation du pH gastrique
- Vômissements
- 2 Pulmonaire
- Paramètres physiologiques modifiés pendant la
grossesse doù - Quantités totales inhalées augmentent pendant la
grossesse - Transfert des gaz semble ralenti (ex capacité
de diffusion du CO2 diminue légèrement pendant la
grossesse)
7MODIFICATIONS PHARMACOLOGIQUES EN COURS DE
GROSSESSE
- ABSORPTION
- 3 Cutanée
- Facteurs limitant le passage cutané sont
modifiés - PM bas bon passage
- Surface exposée proportionnelle à labsorption
- Lésions (couche cornée en particulier) augmente
labsorption - Etat dhydratation du stratum corneum augmente au
cours de la grossesse, doù une absorption accrue
des substances polaires - Finesse de la peau selon les parties du corps
favorise le passage - Occlusion et température élevée favorisent le
passage - Flux sanguins locaux varient au cours de
grossesse - augmentés par 6 aux mains et par 2 aux pieds
- pas de modification au bras et aux jambes
- Métabolisme dans le derme semble possible,
ainsi qu un stockage avec relargage ultérieur.
8MODIFICATIONS PHARMACOLOGIQUES EN COURS DE
GROSSESSE
- DEBIT CARDIAQUE
- Augmenté de près de 50 dès la fin du 1
trimestre - Débit régionaux augmentés peau, reins, poumons,
utérus. Entraînement plus rapide dans la
circulation par contact local (peau, poumons) - DISTRIBUTION
- Fortement modifiée en cours de grossesse,
essentiellement en raison de laugmentation du
volume circulant de 40 à 50 ( maximum à 30-34
SA) et de l accroissement du compartiment aqueux
intra et extra-cellulaire. - Conséquence essentielle dilution des substances
et augmentation du volume de distribution (et
donc de la demi-vie délimination) des produits. - METABOLISME
- Peu modifié
- ELIMINATION
- Elimination rénale très augmentée (en raison
dune accélération de la filtration glomérulaire
et de lexcrétion, dues à laugmentation du débit
cardiaque)
9PARAMETRES PLACENTAIRES
- 1.PASSAGE TRANSPLACENTAIRE
- Le placenta nest pas une barrière
- Epaisseur de la membrane de 20 à 2µ
- Surface déchange augmente tout au long de la
grossesse - Critères identiques à ceux des autres passages
transmembranaires diffusion simple
essentiellement. - Donc le passage augmente avec
- le petit poids moléculaire
- le faible degré dionisation
- la liposolubilité
- la vascularisation placentaire
- Rôle métabolique du placenta est limité
10PARAMETRES FOETAUX
- 2.METABOLISME
- Oxydo-réduction en place tôt (5-6semaine)
- Glycuroconjugaison presque nulle jusquau terme
- problème des métabolites actifs
- problème de limmaturité de conjugaison
- 3.DISTRIBUTION
- Circulation particulière doù distribution
rapide aux organes cibles - shunt partiel du foie
- court circuit de la circulation pulmonaire.
- 4.ELIMINATION
- Passe essentiellement par la mère (organe
épurateur du fœtus)
11METHODE DEVALUATION DU RISQUE
- Données animales
- Trois segments reproduisent les différentes
étapes de la reproduction - -fertilité
- -organogenèse (sur 2 espèces différentes
rongeurs et non rongeurs) - -vie fœtale /allaitement
12METHODE DEVALUATION DU RISQUEANIMAL
- Segment I étude le la fertilité
- Au moins 1 espèce
- 3 niveaux de dose
- Lots de 24 animaux de chaque sexe
- Mâles traités 70 jours avant accouplement
- Femelles traitées 14 jours avant accouplement
- La moitié des femelles continue dêtre traitée
pendant la gestation - moitié des femelles sacrifiée 5-6 jours avant la
mise bas - moitié met bas naturellement, on laisse aller
jusquau sevrage
13METHODE DEVALUATION DU RISQUEANIMAL
- Segment II étude dembryotoxicité et du pouvoir
tératogène - 2 espèces (dont 1 non rongeur)
- 3 niveaux de dose
- Lots de 20 femelles gravides pour les rongeurs,
12 pour les non rongeurs - Durée du traitement
- J5-J6 jusquà J15 rongeurs
- J5-J6 jusquà J18 non rongeurs
- Césarienne avant la mise bas
- Etude qualitative et quantitative des protées
- mères corps jaunes, implantations, résorptions
- fœtus anomalies externes, squelette et viscères
- Nécessité données historiques sur les souches et
évaluation statistique rigoureuse
14METHODE DEVALUATION DU RISQUEANIMAL
- Segment III étude péri et post-natale
- Au moins 1 espèce (rat)3 niveaux de dose
- Lots de 12 femelles gravides
- Durée du traitement J15 au sevrage
- Animaux sacrifiés et autopsiés
15DANS LA PRATIQUE
- Pas de malformation chez l animal
- Point rassurant car on ne connaît pas de
substance malformative chez lHomme qui ne le
soit pas aussi chez lanimal. Donc a priori, on
rassure si lexploration des fonctions de
reproduction correctement effectuée est négative. - Effet malformatif chez l animal
- Cet élément ne constitue pas largument
systématique pour conseiller une interruption de
la grossesse, mais conduit à une attitude de
prudence et à une surveillance prénatale
orientée. -
16DANS LA PRATIQUE
- CONCLUSION
- Pour une même substance on peut être amené à
déconseiller la prescription lorsque la grossesse
est connue, sans pour autant évoquer une
interruption de grossesse si le produit a été
pris par mégarde au cours d une grossesse
ignorée.
17METHODE DEVALUATION DU RISQUEHOMME
- Données humaines
- 1 Cas isolés
- Observations ponctuelles dans la littérature
- 2 Séries
- Expérience dune équipe (la plupart sans témoins)
- 3 Registres de malformations ou de
prescriptions - Fluctuation des malformations plus ou moins mises
en relation avec une prise médicamenteuse
(comparaisons malformation étudiée contre autres
malformations) - 4 Etudes épidémiologiques prospectives ou
rétrospectives - Etude de groupes comparés à des témoins
18OBSERVATIONS ISOLEES
- INTERET
- 1 Alerte
- A partir de 3 cas similaires, chronologiquement
compatibles permet détection de malformations
rares ou homogènes - Ex thalidomide, anticoagulants oraux, alcool,
dérivés de synthèse de la vitamine A, varicelle - 2 Elément rassurant
- Accumulation de cas isolés permet décarter un
risque élevé - Ex chloroquine, vaccin contre la rubéole
- Lessentiel des agents tératogènes chez lHomme a
été détecté grâce aux notifications de cas isolés.
19OBSERVATIONS ISOLEES
- INCONVENIENTS
- Si mauvaise lecture conclusions abusives
- Dossiers pas assez fouillés
- Syndrômologie, explorations fœtales et/ou
néonatales, enquête familiale, chronologie,
associations.. - Biais de lecture hypothèse physiopathologique
séduisante qui occulte toute critique Vitamine D
et sténose supra-valvulaire aortique, colchicine
et trisomie 21 - Biais de publication
- Contenu des publications (nette préférence pour
les cas de malformations)
20OBSERVATIONS ISOLEES
- Devant une observation isolée de malformation,
que faire? - 1 Recueillir des données analysables
- Il faut des faits documentés et vérifiés avec une
description précise des atteintes, une rigueur
nosologique, une exhaustivité syndrômologique de
manière à éviter les cas douteux par manque
dinformation - Préciser les critères chronologiques (calendrier
de lorganogenèse) - Analyser les autres causes possibles elles sont
nombreuses et variées (infectieuses,
héréditaires, chromosomiques). Une expertise
pluri-disciplinaire est indispensable (pédiatrie,
génétique, biologie fœtale, anatomopathologie
fœtale, embryologie, échographie)
21OBSERVATIONS ISOLEES
- Devant une observation isolée de malformation,
que faire? - 2 Signaler lobservation
- Problèmes de délais dobtention des résultats
dexplorations complémentaires (caryotype,
foetopathologique, bilan virologique.) dans le
cadre de la déclaration obligatoire.
22ETUDES RETROPECTIVES
- Etudes a posteriori
- de populations denfants malformés / témoins non
malformés ou porteurs danomalies différentes - ou de populations de mères exposées à des
substances en cours de grossesse / mères non
exposées - Critère analysé (malformation ou exposition
maternelle) est un évènement qui a déjà eu lieu
au moment de létude - Recherche facteur de causalité
23ETUDES RETROPECTIVES
- Avantages
- petits effectifs possibles
- coût moindre
- rapidité dobtention des résultats
- bonne sensibilité
- conclusion possible si méthodologie valide
Distilbène - Inconvénients
- biais déchantillonnage peuvent être importants
- biais de mémoire (des mères)
- erreurs dimputabilité chronologiques
- erreurs nosologiques
24ETUDES PROSPECTIVES
- Suivi de populations de patientes exposées au
cours de leur grossesse. - Critère analysé (malformation) nest pas connu au
moment de linclusion. - Suivi avec enregistrement périodique
dinformations - En cours de grossesse
- Suivi de grossesse
- Suivi des enfants
25ETUDES PROSPECTIVES
- Force
- Prospectivité de la méthode
- Répétition de la collection au cours de la
grossesse - Collection de nombreuses variables de confusion
- Bon suivi
- Peu de biais déchantillonnage
- Conclusion possible pour quelques médicaments
paracétamol, dextropropoxyphène - Inconvénients
- Taille requise des échantillons importante (gt1000
patientes) - Coût important
- Moins sensible pour des petits effectifs de
malformations, ne permet pas de mettre en
évidence phénomènes rares - Si résultats positifs souvent imprécisions sur
les dates dexposition, associations
médicamenteuses, les ATCD familiaux,
classification des malformations
26ISOTRETINOINE ROACCUTANE
- Dérivé de synthèse du rétinol
- 13-cis-retinoic acid
- existe à l état naturel dans l organisme en
très petites quantités, comme métabolite du
rétinol - Demi-vie d élimination plasmatique
- 10 à 20 h pour le principe actif,
- 24 à 49 h pour le métabolite actif ? élimination
complète (8 demi-vies, soit 99.7 éliminés) en
16.3 jours - Indications très limitées, surveillance
particulière - Posologies 0.5 à 1 mg/kg/j. Cures de 16 semaines
27ISOTRETINOINE ROACCUTANE
- Une centaine de cas isolés recensés
- Anomalies des dérivés des crêtes neurales
crâniales - crânio-faciales microties, anoties, agénésies ou
sténoses du conduit auditif externe, - cardio-vasculaires tétralogie de Fallot, TGV,
ventricule à double entrée, tronc artériel
commun, CIV haute, artère sous-clavière
rétro-oesophagienne, hypoplasie aortique - SNC hydrocéphalies (sténoses aqueduc de Sylvius,
kystes du 4 ventricule, holoprosencéphalie),
malformations cérébrales (hypoplasie ou agénésie
cérébelleuse, microdygénésie cérébelleuse,
agénésie focale, agyrie focale corticale,
hétérotopies, calcifications) - thymus hypoplasie, aplasies, ectopies
28ISOTRETINOINE ROACCUTANE
- Fréquence du risque 23
- Période à risque difficile à établir au moins
les deux premiers mois de grossesse - Recommandations mesures de prescription et de
délivrance très particulières (consentement
écrit, tests de grossesse mensuels..) - Contraception efficace obligatoire pendant toute
la durée du traitement et le mois qui suit son
arrêt
29LITHIUM
- Neurolithium (Gluconate de Li), Téralithe
(Carbonate de Li) - Indications PMD ? Tt au long cours
- Cardiopathies congénitales 8 des cas
- Spécificité maladie d Ebstein 1 à 3 versus
1/20.000 population générale - Risque faible mais existe
- Intérêt du diagnostic anténatal sur le cœur fœtal
- Différentes stratégies possibles (fin de
l organogenèse cardiaque vers J50) et demi-vie
d environ 24h
30ACIDE VALPROÏQUE-VPA-VALPROATE DEPAKINE,
DEPAMIDE, DEPAKOTE
- Risque malformatif global
- le risque malformatif chez les épileptiques
traitées en cours de grossesse est multiplié par
2 ou 3 par rapport à la population générale
(polythérapie, mauvais équilibre..)(Kaaja 2003) -
- le taux de malformations chez les épileptiques
non traitées est équivalent à celui de la
population générale (méta-analyse de Fried 2004,
Vajda 2004, Wyszynski 2005) - le VPA multiple par 4 à 5 le taux de base de la
population générale jusquà 15.7 en
monothérapie (Vajda 2004) - le risque tératogène du VPA est supérieur à celui
des autres anticonvulsivants étudiés (Kaneko
1999, Matalon 2002, Wide 2004, Wyszynski 2005) - Le risque augmente si la posologie est gt 1000mg/j
(Samren 1999, Vajda 2004)
31ACIDE VALPROÏQUE-VPA-VALPROATE DEPAKINE,
DEPAMIDE, DEPAKOTE
- 2. Syndrome malformatif du valproate
- Cardiopathies congénitales (sans spécificité)
- Hypospadias
- Anomalies de fermeture du tube neural (2 à 3)
- Anomalies des membres réductionnelles,
pré-axiales, arachnodactylie - Dysmorphie faciale caractéristique
- Front bombé
- Distance inter-temporale diminuée
- Plis épicanthiques
- Hypertélorisme
- Ensellure nasale large, nez court antéversé
- Philtrum long et peu marqué
- Lévre supérieure fine, vermillon
- Craniosténoses trigonocéphalie, oxycéphalie
- Retard psychomoteur
- Hanson 1975, Di Liberti 1984, Ardinger 1988
32ACIDE VALPROÏQUE-VPA-VALPROATE DEPAKINE,
DEPAMIDE, DEPAKOTE
- 3. Intérêt de lacide folique
- Le VPA modifie peu ou pas du tout les taux
sériques et/ou globulaires de folates ou
dhomocystéine - Le VPA nest pas inducteur enzymatique, alors que
tous les inducteurs diminuent les taux sériques
de folates (Cytochrome P450) - Chez la souris les résultats dépendant du
protocole expérimental - Il nexiste aucune étude defficacité de lacide
folique chez les femmes enceintes traitées par
VPA - Il existe des malformations, en particulier du
tube neural, sous VPA avec acide folique (Craig
1999, Wide 2004, Vajda 2004, Wyszynski 2005) - Absence de toxicité de lacide folique, même à
fortes doses (5 mg/j) - On peut en proposer sans preuve defficacité, et
en maintenant un diagnostic prénatal adapté
33ACIDE VALPROÏQUE-VPA-VALPROATE DEPAKINE,
DEPAMIDE, DEPAKOTE
- 4. Mécanisme daction (Vajda 2004)
- Modifications du métabolisme du VPA chez
ladulte traité chroniquement - à 400 mg/j 12.7 de glucuronide de VPA urinaire
- à 2000 mg/j 49.4 de glucuronide de VPA urinaire
- A partir de 800 mg/j, la ß-oxydation est saturée
et la oméga-oxydation et la glucuronidation
deviennent les voies métaboliques prédominantes - Les produits de la glucuronidation sont plus
réactifs que ceux de la ß-oxydation risque pour
le foetus?
34ACIDE VALPROÏQUE-VPA-VALPROATE DEPAKINE,
DEPAMIDE, DEPAKOTE
- 5. Fin de grossesse
- Modification de lagrégation plaquettaire,
thrombopénie, diminution du fibrinogène - Hypoglycémies néonatales
- Surveillance
- mère NFS, fibrinogène, temps de coagulation
- enfant NFS, TCK, fibrinogène, glycémie
35ACIDE VALPROÏQUE-VPA-VALPROATE DEPAKINE,
DEPAMIDE, DEPAKOTE
- 6. Effets à long terme retard psychomoteur et
troubles du comportement - Retard psychomoteur (RPM)
- RPM décrit avec les anticonvulsivants en général
depuis 30 ans (Meador 2004) - Absence de RPM chez les épileptiques non traitées
(Holmes 2000) - RPM signalé dès la mise en évidence dun Fetal
Valproate Syndrome (Ardinger 1988) et confirmé
depuis (Dean 2002, Moore 2002, Mawer 2002) y
compris lorsque les facteurs confondants sont
pris en compte (ATCD familiaux) - Fréquence difficile à déterminer encore environ
le double chez les exposés / non exposés (Dean
2002) - RPM serait corrélé à la dysmorphie faciale (Mawer
2002, Adab 2004)
36ACIDE VALPROÏQUE-VPA-VALPROATE DEPAKINE,
DEPAMIDE, DEPAKOTE
- Retard psychomoteur (RPM)
- Une équipe trouve un QI global dans la limite de
la normale mais un QI verbal significativement
diminué chez 256 enfants de 6 à 16 ans de mères
sous VPA mono ou polythérapie par rapport aux 101
de mères épileptiques non traitées. - QI verbal lt 69 (exceptionnellement bas) avec VPA
/ non exposés (OR 3.5 (1.1-10.6)) et aux autres
traitements - Facteurs prédictifs en dehors du VPA QI
maternel, 5 crises tonico-cloniques ou plus en
cours de grossesse - Une posologie de 800 mg/j est associée à 8-15
points de QI en moins. En dessous de 800 mg/j
plus de différence avec non exposés - Corrélation significative entre VPA monothérapie
et dysmorphies faciales (mais pas avec les
malformations majeures)
37ACIDE VALPROÏQUE-VPA-VALPROATE DEPAKINE,
DEPAMIDE, DEPAKOTE
- Retard psychomoteur (RPM)
- Une aide extra-scolaire est significativement
plus importante à partir de 4 ans - La moitié des enfants ont besoin dorthophonie,
contre 14 dans les autres groupes - Pour les enfants de moins de 6 ans (119), retard
sur tests dinteraction avec VPA (33 contre 0),
de langage et daudition (19 contre 0) - Méthodologie rétrospective, peu de participation
des mères (40), taux important de QI bas parmi
les témoins. Effectifs petits en particulier pour
les enfants de moins de 6 ans - La même équipe a publié plusieurs fois à partir
de la même étude qui se poursuit (Adab 2001, Adab
2004, Vinten 2005)
38ACIDE VALPROÏQUE-VPA-VALPROATE DEPAKINE,
DEPAMIDE, DEPAKOTE
- 6. Effets à long terme retard psychomoteur et
troubles du comportement - Troubles du comportement
- 5 syndromes dAsperger (Bescoby-Chambers 2001,
Moore 2002, Adab 2004) - 10 autismes avec syndrome polymalformatif de
valproate (Williams 2001, Dean 2002, Moore 2002) - 11 traits autistiques (Dean 2002, Moore 2002)
- 5 hyperactifs avec déficit de lattention (Dean
2002, Adab 2004) - Ces effets semblent ressortir avec VPA, mais
aussi parfois avec la carbamazépine.
39ACIDE VALPROÏQUE-VPA-VALPROATE DEPAKINE,
DEPAMIDE, DEPAKOTE
- Conclusion
- Si possible, envisager une alternative
thérapeutique dès linstauration dun traitement
chez une femme jeune ou en âge de procréer - Ne pas prescrire VPA chez la femme en âge de
procréer sans contraception efficace - Si une grossesse est découverte sous traitement
- ne pas arrêter brutalement, et sans avis
spécialisé - relayer dès que possible par un autre traitement
à condition de maintenir un équilibre de la
pathologie - envisager un diagnostic prénatal adapté
40ANTICOAGULANTS ORAUX
- Warfarin fetal syndrome
- Hypoplasie nasale troubles respiratoires
(rarement atrésie des choanes) - Calcification anormale des zones de chondrogenèse
- squelette axial
- région proximale fémur (épiphyses ponctuées)
- calcaneum
- autres
- Hypoplasie extrémités (ongles hypotrophiques,
doigts courts) - Hypotrophie
41ANTICOAGULANTS ORAUX
- Evolution
- Régression des anomalies au cours de la
croissance - Nez peut rester petit
- Anomalies courbure du rachis troubles
neurologiques (exceptionnels) - Période à risque 6 à 9 SA ou 6 à 12 SA
- Fréquence 4 - 7
- Mécanisme évoqué inhibition du recyclage de la
vitamine K, cofacteur de la carboxylase qui
active les protéines vitamines K dépendantes
42ANTICOAGULANTS ORAUX
- En cas dexposition aux 2 et/ou 3 trimestres
- Atteinte du SNC dans 2 à 3 des cas
- Atrophie optique, atrophie corticale, kystes de
la fosse postérieure, microcéphalie,
hydrocéphalie, retard mental - Echographies, RMN cérébrale fœtale
- Mécanisme hémorragique vraisemblablement
- Difficultés de prise en charge pour les porteuses
de prothèses valvulaires cardiaques.
43MISOPROSTOL CYTOTEC ARTOTEC GYMISO
- Données générales
- Analogue de prostaglandine E1
- Demi-vie courte 1.5 h
- Dose humaine thérapeutique12 µg/kg
- Comprimés à 200 µg
- Indications de lAMM gastroentérologie,
orthogénie - Animal
- pas de malformation chez le rat (100.000 µg/kg/j)
et le lapin (1.000 µg/kg/j). Résorptions chez le
lapin.
44MISOPROSTOL CYTOTEC ARTOTEC GYMISO
- Homme
- Malformations signalées au Brésil dans un
contexte davortements clandestins - une cinquantaine de cas isolés recueillis
rétrospectivement - deux études cas-témoins (Pastuszak 1998, Vargas
2000) - Pas daugmentation des malformations lors de
lutilisation sur prescription médicale avérée
dans 3 séries prospectives (Schüler 1999, CRPV
1999, et 2005 avec participation du CRAT)
45MISOPROSTOL CYTOTEC ARTOTEC GYMISO
- Description des malformations
- Syndromes de Moëbius paralysie des 6 et 7
paires crâniennes, bilatérale le plus souvent - Parfois associés à des anomalies des membres
- réductionnelles agénésies de doigts, de
phalanges, de métacarpes, absence unilatérale de
pied, anneaux de striction - ou autres syndactylies, camptodactylies, pieds
bots, arthrogrypose - Quelques hydrocéphalies toujours associées aux
anomalies précédentes
46MISOPROSTOL CYTOTEC ARTOTEC GYMISO
- Contextes dexposition
- tentative davortement clandestin dans la quasi
totalité des cas - au cours du 1 trimestre, mais peu de
précisions, avant 12 SA le plus souvent - par voie orale et/ou vaginale (2 cas par voie IV)
- posologie variable
- association à dautres produits à visée abortive
dans 30 à 50 des cas hormone, quinine,
ergotamine, tisanes(Schüler 1999, Vargas 2000)
47MISOPROSTOL CYTOTEC ARTOTEC GYMISO
- Etudes cas-témoins
- Pastuszak 1998 cas-témoins au Brésil sur des
syndromes de Moëbius paralysie uni ou
bilatérale du nerf facial avec ou sans autre
signe neurologique ou malformation - 49 exposés au misoprostol parmi 96 Moëbius
- 4.3 exposés au misoprostol parmi 96 AFTN
- OR 29.7 (11.6-76.0)
- Vargas 2000 cas-témoins au Brésil sur des
Vascular Disruption Defects (VDD) - 34.4 exposés au misoprostol parmi 93 VDD
- 4.3 exposés au misoprostol parmi 279 autres
malformations - P lt 0.0000001
48MISOPROSTOLCYTOTEC ARTOTEC GYMISO
- Etude prospective (Schüler 1999)
- Suivi prospectif au Brésil
- - 86 grossesses exposées au misoprostol au 1
trimestre - - comparées à 86 grossesses exposées à un
produit non tératogène au 1 trimestre. - Risque malformatif
- - misoprostol 3,
- - sans misoprostol 2.5
- - RR 1.12 (0.17-8.35) non significatif
49MISOPROSTOLCYTOTEC ARTOTEC GYMISO
- Expérience du CRAT (2005)
- 1. Suivi prospectif 120 issues de grossesses
dont 110 au 1 trimestre et 10 au-delà - 87 enfants normaux
- 15 FCS
- 10 IMG (pas de malformation)
- 4 MFIU (pas de malformation)
- 4 malformations
- 1 pied bot varus équin
- 1 angiome sur le bras et le thorax régressif
- 1 hernie inguinale unilatérale
- 1 hexadactylie des mains et des pieds comme sa
mère
50MISOPROSTOLCYTOTEC ARTOTEC GYMISO
- Expérience du CRAT(2005)
- 2. Recueil rétrospectif de 8 observations
- 1 atrésie de lœsophage et CIV
- 1 dysplasie rénale multikystique unilatérale et
reflux - 1 aniridie
- 1 exencéphalie
- 1 cardiopathie complexe (dextroposition Ao, VD
double issue, CIV sous aortique) - 1 position en flexion des doigts des mains,
anasarque, anses intestinales dilatées (4cps en
24 h à 10 SA et 3 j) - 1 microsomie hémifaciale gauche, microtie sévère
oreille gauche, absence de CAE (4 cps en 48 h à 6
SA et 3 j) - 1 rétrognathisme, CIA, trismus, pieds bots
- 1 dossier de La Réunion (Dr Alessandri)
51MISOPROSTOLCYTOTEC ARTOTEC GYMISO
- Mécanisme daction évoqué
- Fetal Vascular Disruption Defect du aux
contractions utérines induites par le misoprostol - les malformations décrites avec le misoprostol
font partie de cette entité - vasoconstriction des artères utérines après 200
µg entre 7 et 15 SA (index de résistance et de
pulsatilité) (Yip 2000) - une étiologie vasculaire est avancée dans le
Moëbius et les syndromes approchants (séquence de
Pierre Robin, dysphagie..) (Sarnat 2004) - dans 3 syndromes de Moëbius avec prise de
misoprostol, lanatomo-pathologie cérébrale est
en faveur dune ischémie-hypoxie ancienne au
niveau du tronc cérébral (Marques-Dias 2003)
52MISOPROSTOL CYTOTEC ARTOTEC GYMISO
- Conclusion
- Le contexte de la prise semble être un élément
déterminant (prescription) - Une surveillance prénatale est souhaitable, a
fortiori dans un usage hors AMM - Orientation sur
- le massif facial (mouvements oculaires,
déglutition, mimique) - les membres
- la motilité fœtale
- le SNC
53MIFÉPRISTONE (RU-486)-MIFÉGYNE
- Anti-progestatif dérivé de la noréthindrone - AMM
1988 - Mode daction
- - Soppose à laction de progestérone sur
lutérus - - Augmentation de lactivité utérine (action
directe sur le myomètre) - - Chute de progestérone et blocage des
récepteurs augmente prostaglandines et
sensibilise le myomètre aux Pgs - - Ramollit le col
- Indication IVG médicale avec une prostaglandine
au plus tard au 49 jour daménorrhée,
préparation du col IVG, IMG, MFIU - Efficacité
- RU-486 seul 80
- RU-486 plus Pgs 95
54MIFÉPRISTONE (RU-486)-MIFÉGYNE
- Modalités de prescription
- Confirmation échographique dun âge gestationnel
inférieur à 49 jours daménorrhée - Prise de 3 cps à 200 mg de mifépristone devant un
médecin (ou personnel qualifié) - Prise 36 à 48 h après dune prostaglandine
Cytotec (misoprostol) per os ou Cervagème
(géméprost) intra-vaginal. Patiente allongée,
prise de TA régulière - Consultation de contrôle 8 à 12 jours après.
55MIFÉPRISTONE (RU-486)-MIFÉGYNE
- Données animales
- Etude réalisée par la firme
- Rat, souris, lapin fort pouvoir abortif, pas de
malformation des fœtus vivants - Etudes publiées
- Lapins (Jost 1986) à doses sub-abortives
quelques absences de fermeture de la voûte
crânienne avec destruction cerveau. Rôle de la
rétraction utérine pour le auteurs. - Singe (Owiti 1989, Wolf 1990) fort pouvoir
abortif, pas danomalie
56MIFÉPRISTONE (RU-486)-MIFÉGYNE
- Données cliniques
- Etude publiée par la firme (Sitruk-Ware 1998)
- 71 patientes dont 50 avec prostaglandine 8
malformés dont 7 avec prostaglandine (anomalies
de membres surtout) - Etude de pharmacovigilance dont données du CRAT
(Souvignet 2004) - 41 issues, 1 hexadactylie familiale mains et
pieds (RU et Cytotec) - Cas isolés 5 cas dont 1 sirénomélie (Lim 1990,
Pons 1991) -
57MIFÉPRISTONE (RU-486)-MIFÉGYNE
- Conclusion
- Données encore parcellaires en clinique, sans
inquiétude particulière liée au produit seul - Les suspicions viendraient plutôt de la prise
concomitante de prostaglandines - La mise en œuvre dun suivi prénatal est
souhaitable en cas d échec de la méthode, sans
justification à interrompre la grossesse
systématiquement.
58FLUCONAZOLE TRIFLUCAN BEAGYNE
- Indications
- -candidoses chez l immunodéprimé et mycoses
systémiques ou profondes (Triflucan jusqu à 800
mg/j), - -candidoses vaginales récidivantes (Béagyne
prise unique de 150 mg) - Animal
- lapin effet létal
- rat effet létal et tératogène (fentes palatines,
ossification crâniofaciale anormale) - Mutagénicité et carcinogénicité négatives
59FLUCONAZOLE TRIFLUCAN BEAGYNE
- HOMME
- Pas de malformation pour les prises ponctuelles
(150 mg en prise unique ou éventuellement
renouvelée une fois) sur un total de plus de 800
patientes au 1 trimestre - 5 cas isolés d enfants malformés de mères
traitées pour coccidioidomycose méningée par 400
mg/j ou plus pendant plusieurs semaines, très
proches du syndrome d Antley-Blixler - fusion huméro-radiale, os longs incurvés,
fractures spontanées, ostéopènie diffuse,
anomalies des doigts - dysmorphie crânio-faciale crâniosténose,
hypoplasie des os de la face, fente palatine - 2 cardiopathies, 1 trachéomalacie
60AINS et FIN DE GROSSESSE
- Tous inhibiteurs des prostaglandines (y compris
les inhibiteurs de COX2, et l aspirine à plus de
500 mg/j) - Toxicité cardio-pulmonaire par constriction
partielle ou totale in utero du canal artériel - -insuffisance cardiaque droite, mort in utero,
HTAP post-natale - -écho fuite tricuspidienne, hypertrophie paroi
inter-ventriculaire.. - Toxicité rénale
- -insuffisance rénale fœtale et/ou néonatale
transitoire ou définitive - -écho oligoamnios, voire anamnios et anurie
néonatale - Atteinte de l hémostase allongement du temps de
saignement pour la mère et l enfant
61AINS et FIN DE GROSSESSE
- Risque qui concerne tous les AINS sans exception
toxicité de classe - Les effets cardio-pulmonaires peuvent se voir dès
24 SA - et ils sont d autant plus graves que la prise
est proche du terme (risque de MFIU) - La diurèse fœtale commence vers la 12 semaine de
développement - La prise de tout AINS est formellement
contre-indiquée dès le début du 6 mois.
62IEC ET SARTANSLOPRIL RENITEC HYZAAR COZAAR
TARGEG...
- A priori pas de risque malformatif, mais encore
peu de données - Risque foetotoxique essentiellement
- atteinte rénale (oligoamnios, anamnios, anurie)
avec dysgénésie tubulaire histologique - exceptionnels anomalies d ossification de la
voûte crânienne (absence d écaille temporale,
voire plus) - CAT
- en cas d exposition fortuite sur une grossesse
débutante pas d inquiétude particulière, pas
d interruption de grossesse - prescription CONTRE-INDIQUEE AU DELÀ DU 1
TRIMESTRE
63ANTIDEPRESSEURS IRS INHIBITEURS DE RECAPTURE DE
LA SEROTONINE
- Demi-vies d élimination moyenne chez l adulte
- Prozac 4 jours, 7 jours pour son métabolite
actif - Déroxat 24 heures
- Zoloft 26 heures
- Séropram 33 heures
- Molécules bien tolérées chez l adulte.
- Si arrêt brutal syndrome de sevrage possible
surtout pour Déroxat et Séropram - Syndrome sérotoninergique existe en particulier
lors d interactions médicamenteuses
64ANTIDEPRESSEURS IRS INHIBITEURS DE RECAPTURE DE
LA SEROTONINE
- Risque tératogène
- Prozac un millier de grossesses exposées au 1
T, pas d effet malformatif - Autres recul moindre (environ 300 grossesse pour
chaque molécule), mais aucune inquiétude à ce
jour.
65ANTIDEPRESSEURS IRS INHIBITEURS DE RECAPTURE DE
LA SEROTONINE
- Risque néonatal
- Cas isolés, séries, petites études comparatives.
- Hyperexcitabilité, agitation, troubles de
l alimentation, troubles du sommeil, détresse
respiratoire, pleurs incessants, difficulté
d adaptation à la vie extra-utérine sans plus de
précisions. - Parfois nécessitent un transfert en néonatologie.
- Cause de ces symptômes syndrome de sevrage ou
syndrome sérotoninergique (imprégnation
néonatale)
66SOURCES DINFORMATIONBIBLIOGRAPHIQUES
- SITES INTERNET
- ACCES RESERVE
- REPROTOX
- TERIS
- MICROMEDEX
- ACCES LIBRE
- CRAT
- MOTHERISK
67CENTRE DE RENSEIGNEMENTS SUR LES AGENTS
TERATOGENES
- Le CRAT informe et conseille le corps médical
sur les risques de divers agents en cours de
grossesse (médicaments, radiations, infections,
expositions professionnelles ou environnementales
...) - Tél / Fax 01 43 41 26 22
- Du lundi au vendredi de 9h à 18h
- Site http//lecrat.monsite.wanadoo.fr
68GROUPE GROSSESSE AFSSAPS
- Trentaine d experts extérieurs
gynécologues-obstétriciens, pédiatres,
néonatologistes, épidémiologistes,
embryologistes, pharmacologues, toxicologues,
généralistes, spécialistes, pharmaciens.. - Evaluation des risques en cours de grossesse et
hiérarchisation de tous les principes actifs,
classe par classe - Analyse critique de toutes les données
disponibles - données animales toxicologie de la
reproduction - données cliniques fertilité, fréquence des
malformations, développement fœtal et néonatal - bénéfice thérapeutique et existence
dalternatives thérapeutiques - données de pharmacologie PK, passage
transplacentaire