Title: Salmonelles
1Salmonelles
2Classification
- Genre le plus complexe et le plus vaste de la
famille des entérobactéries - 2 espèces S. enterica et S. bongori (rare)
- Salmonella enterica divisée en 6 sous-espèces
- Salmonella enterica subspecies enterica
- homme et animaux à sang chaud (gt 99,5 des
souches pathogènes) - Salmonella enterica subspecies salamae
- Salmonella enterica subspecies arizonae
- Salmonella enterica subspecies diarizonae
- Salmonella enterica subspecies houtenae
- Salmonella enterica subspecies indica
- animaux à sang froid (reptiles, tortues..)
- Dans chaque sous-espèce, différents sérovars
(sérotypes) sur la base des antigènes O, H et Vi
3Nomenclature
- Genre, espèce, sous espèce
- toujours en italique
- Ex Salmonella enterica subspecies enterica
- Salmonella enterica subspecies arizonae
- Sérotype
- Jamais en italique
- Commence par une majuscule
- Ex Salmonella enterica subsp. enterica
sérotype Typhi - Salmonella enterica subspecies enterica
- seul groupe isolé chez l homme
- gt la sous espèce et l espèce ne sont pas
mentionnés - gt seul le sérotype est précisé
- gt nomenclature usuelle genre sérotype
- Ex Salmonella Typhi
- Salmonella Enteritidis
4Habitat
- Les Salmonella enterica sont essentiellement des
parasites du tube digestif de l homme et des
animaux à sang chaud - Sérotypes strictement humains
- Typhi
- Paratyphi A, B ou C
- Sendai
- Sérotypes strictement animaux
- Abortus-Ovis ovins
- Gallinarum-Pullorum volaille
- Sérotypes ubiquistes
- Typhimurium
- Hadar, Heidelberg, Saint-Paul, Virchow,
Senftenberg volaille (dinde, poulet) - Enteritidis œufs
- Dublin bovins
5Sous-espèce enterica 2 types de salmonelloses
- Salmonelloses majeures
- Salmonelloses mineures
6Salmonelloses majeures
- Affections strictement humaines
- fréquentes en zone tropicale
- Sérotypes
- Typhi cosmopolite mais pratiquement plus de
cas autochtones - Paratyphi A surtout répandu en Afrique
- Paratyphi B Europe
- Paratyphi C Extrême-Orient
- Transmission
- Directe au contact des malades ou des porteurs
- Indirecte par ingestion d eau ou d aliments
souillés par les selles de sujets infectés
(malades, convalescents ou porteurs chroniques) - Très peu de salmonelles suffisent pour gt la
maladie
7- Physiopathologie
- Passage à travers la barrière intestinale
- Colonisation des ganglions lymphatiques
intestinaux - Passage dans le sang par le canal thoracique
septicémie - Possibilité de multiplication dans différents
organes - foie, vésicule biliaire
- Passage dans le colon gt germes retrouvés dans
les selles
8Symptomatologie des fièvres typhoïdes
- Incubation 5 à 30 jours (15 jours en moyenne)
- Période d'invasion
- fièvre, céphalées, vertiges
- constipation, puis diarrhée, vomissements,
douleurs abdominales - hépatosplénomégalie inconstante
- Période d'état
- Tuphos (état d obnubilation phases de délire)
inconstant - taches rosées lenticulaires (2-4 mm diamètre)
inconstantes - Guérison en 3-4 semaines, mais fatigue résiduelle
- Rechutes fréquentes (8 à 30 jours après larrêt
du traitement)
9Salmonelloses mineures
- Affections fréquentes en zone tropicale
- Sérotypes très nombreux
- Typhimurium
- Enteritidis
- Hadar, Heidelberg, Virchow, Dublin
- Transmission
- Ingestion d eau ou d aliments contaminés
- Aliments incriminés produits contaminés
(viandes, charcuterie, laitages, œufs,
volailles), fruits et légumes souillés - Infection souvent collective repas préparés à
l'avance, défaut dans la conservation des
aliments (chaîne du froid) - Il faut ingérer beaucoup de germes pour gt
maladie (106)
10Symptomatologie des salmonelloses mineures
gastroentérite fébrile
- Incubation 12 à 36 h (après ingestion de
l'aliment contaminé) - Fièvre, nausées, céphalées
- diarrhée liquide glaireuse parfois sanglante,
- douleurs abdominales violentes, vomissements
douloureux et fréquents - Évolution favorable en quelques jours (1 à 7)
- Certains sujets restent porteurs sains après la
maladie (plusieurs mois)
11Symptomatologie des salmonelloses mineures
formes extra-digestives
- Plus rares, surtout chez le patient immunodéprimé
- Circonstances favorisantes
- drépanocytose, déficit enzymatique des globules
rouges - Formes cliniques septicémies, infections
urinaires, cholécystites, méningites, infections
ostéo-articulaires, infections pulmonaires
12Diagnostic direct des salmonelloses
- Prélèvements pour culture
- 1. Suspicion de fièvre typhoïde
- Hémoculture (au début de la maladie, lors des
ascensions thermiques) - Prélever au moins 10 ml de sang
- 1ère semaine dans 90 des cas
- 3ème semaine dans 40 des cas
- Coproculture (négative au début, peut rester
longtemps positive après la négativation de
l'hémoculture) - 2. Salmonelloses mineures
- Coproculture
- L'hémoculture reste négative (parfois positive
chez le jeune enfant) - Autres prélèvements en fonction du contexte
(pus, LCR) - Aliments
13- Milieux d isolement
- Dans un prélèvement théoriquement stérile
(hémoculture) - Milieu ordinaire
- Dans les selles
- l'excrétion des germes peut être faible au cours
des salmonelloses, et leur nombre est inférieur à
celui des espèces commensales - Culture sur milieu sélectif contenant des
inhibiteurs - Utilisation d'un milieu liquide d'enrichissement
-
14- Milieux sélectifs généralement utilisés
- Hektoen contient des sels biliaires, du lactose
(si utilisation du lactose, le milieu vire au
jaune) et des indicateurs (mise en évidence de la
production de H2S) - Salmonella colonies verdâtres (lactose -) à
centre noir si H2S - Milieux chromogènes très spécifiques de
Salmonella(colonies roses, oxydase -) - Milieux d'enrichissement
- contiennent des antiseptiques sélectifs inhibant
les autres bactéries - Müller-Kauffmann (au tétrathionate de Na et vert
brillant) - Sélénite (au sélénite de sodium).
15SCHEMA D'ISOLEMENT D'UNE SALMONELLA PAR
COPROCULTURE
Selle
Isolement sur gélose sélective Hektoen ou
milieu chromogène
Bouillon d'enrichissement (Müller-Kauffmann)
1e jour
Identification présomptive - de 5 colonies
suspectes sur Hektoen uréase - ou d 1 colonie
rose sur milieu chromogène oxydase Si uéase -
ou oxydase - galerie API 20E
Isolement sur gélose sélective Hektoen ou
milieu chromogène
2e jour
Si une Salmonella n'est pas déjà isolée étude
des colonies suspectes.
Si Salmonella agglutination sur lame
3e jour
16Caractères d'identification API 20 E
- Caractères des entérobactéries
- Gaz en glucose (sauf Typhi)
- Mobiles (sauf Gallinarum)
- Lactose -
- ONPG -
- ODC (sauf Typhi)
- LDC (sauf Paratyphi A, Choleraesuis)
- Citrate de Simmons (sauf Typhi, Paratyphi A)
- H2S (sauf Parayphi A, Choleraesuis et Typhi)
- Uréase -, TDA-, gélatinase -
- VP -
17Identification antigénique étape indispensable
- Basée sur la détermination, par agglutination sur
lame, des antigènes O (paroi), H (flagelle) et
Vi(capsule). - il existe gt1400 sérotypes pour Salmonella
enterica - Le typage est effectué à partir d'une gélose
ordinaire en pente (humidité utile pour un bon
développement de l'antigène H). - Vérifier que la souche n est pas
autoagglutinable en testant un peu de culture
dans de l eau physiologique.
18- Antigènes O
- Spécifique du lipopolysaccharide de paroi
- Antigène H
- Portés par les flagelles contenant une protéine,
la flagelline, qui détermine le type antigénique - Habituellement diphasiques les salmonelles ont
deux systèmes de synthèse codant pour 2
flagellines différentes - Antigène Vi
- Polyoside capsulaire retrouvé que chez 3
sérotypes mais de façon inconstante Salmonella
Typhi, Paratyphi C, et Dublin - Salmonella Typhi est O-inagglutinable par la
présence d'un antigène Vi. - gt devient O-agglutinables après chauffage à
100C, qui fait passer l'antigène Vi dans le
surnageant.
19- Tableau de Kaufmann-White
- indique pour chaque sérovar les antigènes O, Vi
et H - A chaque sérovar correspond une formule
antigénique - ex. S. Virchow 6,7 r 1,2
- Les sérovars ayant des antigènes O communs
forment un groupe désigné A, B, C, D etc... - ex. sérovars du groupe B ? tous ont l'antigène O4
- sérovars du groupe D ? tous ont l'antigène O9
- Méthode classique de sérotypage
- Utilisation des sérums polyvalents O, puis
agglutination par les sérums monovalents - En pratique, minimum de sérums à posséder au
laboratoire - sérum anti-Vi (S. Typhi)
- sérums polyvalents anti-O 4,5 - O 6, 7, 8- O 9
- (gt 90 des Salmonella en France)
- Sérums anti- Hi - Hb - Hd - HG (mélange) et Hr
20(No Transcript)
21(No Transcript)
22Diagnostic indirect des salmonelloses
- recherche des anticorps sérodiagnostic de Widal
et Félix - Utile uniquement pour le diagnostic des fièvres
typhoïdes et paratyphoïdes,en particulier
lorsque l'isolement de la bactérie n'est plus
possible(malade vu tardivement ou
antibiothérapie donnée "à l'aveugle") - Permet de rechercher dans le sérum les anticorps
(agglutinines) correspondant aux antigènes O et H
de Typhi et Paratyphi A, B, C - Nombreux causes d'erreurs demander en parallèle
une coproculture - et une hémoculture pour isolement du germe
- Méthode
- Utilisation de suspensions antigéniquesTO, TH,
AO, AH, BO, BH, CO, CH - Ce sont des bactéries tuées
- soit par l'alcool (détruit les antigènes H)
- soit par le formol (détruit les antigènes O)
- Chaque suspension antigénique est mise en
présence de dilutions croissantes du sérum du
malade pour déterminer le titre en agglutinines
23- Interprétation
- Sérodiagnostic négatif la première semaine
- Apparition des anticorps anti-O vers le 8ème jour
de la maladie(titre 1/800e à 1/1600) - Apparition des anticorps anti-H vers le
10ème-12ème jour de la maladie (titre 1/3200) - A la période d'état, il y a simultanément les
agglutinines O et H(titre plus élevé des
anticorps anti-H). - Les anticorps anti-O disparaissent après la
maladie (en 2-3 mois) - Les anticorps anti-H persistent plusieurs années
après la maladie ou après une vaccination
anti-TAB - La présence seule d'anticorps anti-O témoigne
d'une infection récente
24- Résultats faussement positifs
- Anticorps anti-TO seuls infection par une
Salmonella ayant un antigène O commun avec Typhi,
mais des antigènes H différents. - ( Il s'agit le plus souvent de Enteritidis)
- anticorps anti-BO seul Typhimurium
- BO ou TO certaines souches de Yersinia
pseudotuberculosis (communautés antigéniques) - Réaction faussement positives au cours du
paludisme, typhus exanthématique,
dysglobulinémies et infections diverses à
entérobactéries - Résultats faussement négatifs
- Pendant la première semaine de la maladie
- Traitement précoce par antibiotiques ou
corticoïdes - Rares cas de typhoïdes sans élévation d'anticorps
- La sérologie est une orientation et non un
diagnostic
25Prévention
- Surveillance épidémique nationale Institut de
Veille Sanitaire, Centre National de Référence - Salmonella Typhi déclaration obligatoire
- Autres salmonelles envoi au Centre National de
Référence - Réduction de la dissémination hygiène
- Distribution d'eau de qualité, tout à l'égout,
traitement des eaux usées, contrôle de qualité de
l'alimentation, zones contrôlées pour les
coquillages - Détection des porteurs sains à l'embauche pour
certaines professions (cuisines, industries
alimentaires) - Précautions d'hygiène quand un cas se déclare
(hôpital, crèche...) - Vaccination contre la fièvre typhoïde chez les
militaires et personnels professionnellement
exposés - TYPHIM Vi protection contre S. Typhi, peu de
réactions secondaires
26Traitement
- Fièvres typhoïdes et paratyphoïdes
- Les souches isolées en France demeurent sensibles
aux antibiotiques(1 de souches résistantes) - Antibiotiques de choix bonne concentration dans
les ganglions lymphatiques - fluoroquinolones (voie orale préférée),
triméthoprime-sulfaméthoxazole (Bactrim),
céphalosporines de 3ème génération ou ampicilline
(bonne élimination biliaire) - Entérites et toxi-infections alimentaires
- Le traitement des salmonelloses est destiné à
réduire le risque de diffusion systémique
bactérienne dans les cas suivants - diarrhée profuse ou très fébrile
- âge lt 3 mois
- âge gt 65 ans
- déficit immunitaire, drépanocytose, prothèse
cardiovasculaire ou ostéo-articulaire - Chez l'immunocompétent, une prise unique de
fluoroquinolone raccourcit la durée de la diarrhée