Title: Les conditions d
1Les conditions dun retour à léquilibre des
comptes sociaux
Piloter dans la contrainte financière le 16
septembre 2013
- Henri Sterdyniak, Economiste à lOFCE
sterdyniak_at_ofce.sciences-po.fr
2Les conditions dun retour à léquilibre des
comptes sociaux
-
- Le contexte macroéconomique
- Quelle stratégie pour les finances publiques ?
- Quel déficit de la Sécurité Sociale ?
- De nouvelles recettes ?
- Les prestations face à la crise
32007-2013 les cinq crises
- Nous souffrons encore en 2013, en France comme
dans la plupart des pays développés, des
stigmates de la crise financière et économique
enclenchée en 2008. - Ce nétait pas une crise des finances publiques
(sauf en Grèce) ou une crise des dépenses
publiques. - Cétait
- 1) Une crise des modèles anglo-saxons (basés sur
la financiarisation) et mercantilistes (basées
sur les exportations). La recherche de la
compétitivité et de la rentabilité mène à la
hausse de la part du capital et à la polarisation
des soldes extérieurs. Le développement des
inégalités mène à limpasse social et économique.
Le crédit, les bulles financières ne peuvent
remplacer les revenus sociaux et salariaux. - 2) Une crise de la globalisation financière
elle aboutit à une succession de bulles et de
krachs. Elle permet le gonflement de
déséquilibres qui finissent par éclater. - 3 ) Une crise de la zone euro la monnaie unique
était prématurée, mal pensée. - LEurope est incapable de mettre en œuvre une
stratégie de sortie de crise.
42007-2013 les cinq crises
- 4) Une crise de la gouvernance mondiale il faut
des instances mondiales pour gouverner léconomie
mondiale (finances, équilibre macroéconomique,
commerce et production, écologie). - 5) Une crise écologique..qui a des conséquences
économiques immédiates. Lépuisement des
ressources énergétiques et les contraintes
écologiques obligeront à un changement des modes
de consommation et de production, ce qui induit
une forte hausse de lincertitude. Nul ne sait ce
que sera la croissance demain.
5Protection sociale une légitimité renforcée
- Le modèle social européen, basée sur un fort
niveau de dépenses de protection social, aurait
pu sortir renforcé et légitimé par la crise du
modèle libéral. - La protection sociale soutient la demande en
réduisant les inégalités de revenus. - La crise a montré que lactivité doit sappuyer
sur la consommation, les salaires, les transferts
sociaux plutôt que sur lexportation, la bulle
financière et le crédit. - La faillite de la globalisation financière comme
la crise économique a fait prendre conscience du
scandale social que représentait le gonflement
des inégalités, comme des déséquilibres
économiques quelle provoquait.
6Protection sociale une légitimité renforcée
- Les hauts revenus qui récompensent des activités
socialement néfastes, comme la spéculation
financière, deviennent inacceptables. Ceci peut
permettre de lutter contre les niches fiscales et
sociales et permettre de réinstaurer des
prélèvements fiscaux et sociaux élevés sur les
hauts revenus, les rentabilités excessives et les
plus-values. - Les pays émergents doivent privilégier une
croissance basée sur la satisfaction des besoins
intérieurs. La Chine doit restaurer un système de
protection social (retraite, santé) pour faire
baisser le taux dépargne de ses ménages (de
lordre de 25).
7Les stabilisateurs automatiques
- En période de crise, la protection sociale
contribue à la stabilisation de léconomie. Ses
dépenses augmentent (chômage, assistance,..)
tandis que ses recettes diminuent. - La rigidité des salaires et des emplois contribue
à stabiliser léconomie. - Les prestations chômage permettent déviter une
trop forte baisse de la consommation. - Les stabilisateurs automatiques sont préférables
aux mesures discrétionnaires. - Mais il faut accepter un gonflement des déficits
publics (et que les marchés financiers les
acceptent).
8Les finances publiques déstabilisées
- La crise sest traduit par une forte hausse des
déficits publiques et des dettes publics dans
tous les pays développés. - La hausse des déficits publiques sexplique par
- les mesures de soutien aux banques et aux
entreprises. - Les mesures de relance.
- Mais surtout par la baisse de lactivité. En
2012, lécart de production par rapport à la
croissance potentielle était de lordre de 9
pour les Etats-Unis le Japon, la Zone euro, la
France. Les pertes de recettes ont été fortement
accentuées par la chute de la Bourse et de
limmobilier et la baisse des profits des
entreprises. - Le gonflement des déficits était normal compte
tenu de la récession. Les Etats se financent sans
problème à des taux très bas. - La crise a montré la fragilité de la zone euro et
les marchés ont craint (ou spéculé) sur la sortie
de certains pays (ou sur leur défaut) Grèce,
Portugal, Irlande, Espagne, Italie.
9Une forte perte de croissance. Des perspectives
mitigées
Croissance potentielle Perte de production en 2012 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014
Etats-Unis 2,8/2,4 -8,5 -0,4 -3,1 2,4 1,8 2,8 1,5 2,6
Japon 2,2/1,8 -9,5 -1,0 -5,5 4,7 -0,6 2,0 1,9 1,5
RU 2,8/2,4 -14,3 -1,0 -4,0 1,8 0,9 0,2 1,2 1,9
Zone Euro 2,2/1,8 -9,7 0,4 -4,4 2,0 1,4 -0,5 -0,6 0,9
Allemagne 1,8/1,6 -4,3 1,1 -5,1 4,2 3,0 0,7 0,4 1,7
France 2,2/1,8 -9,3 -0,1 -3,1 1,7 1,7 0,0 0,1 0,8
Italie 1,6/1,2 -12,7 -1,2 -5,5 1,8 0,4 -2,4 -1,8 0,3
Espagne 3,3/2,5 -16,6 0,9 -3,7 -0,3 0,4 -1,4 -1,5 0,2
Pays-Bas 2,4/2,2 -11,2 1,8 -3,7 1,6 1,0 -1,3 -1,2 0,5
Belgique 2,2/2,0 -7,8 1,0 -2,8 2,4 1,8 -0,3 -0,1 0,9
Autriche 2,4/2,0 -6,9 1,4 -3,8 2,1 2,7 0,8 0,4 1,5
Grèce 3,5/2,5 -32,2 -0,2 -3,1 -4,9 -7,1 -6,4 -4,8 -1,1
Finlande 3,0/2,5 -14,6 0,3 -8,5 3,3 2,8 -0,2 - 0,3 1,3
Portugal 2,2/1,8 -15,4 0,0 -2,9 1,4 -1,6 -3,2 -2,6 - 0,1
Irlande 4,5/2,5 -18,8 -2,1 -5,5 -0,8 1,4 0,2 0,4 1,8
10Taux de chômage
2007 ou 2008 Max 2013
Etats-Unis 4,6 9,6 7,5
Japon 3,8 5,0 4,2
RU 5,4 8,1 8,0
Zone euro 7,4 m 12,1
Allemagne 8,3 d 5,0
France 7,4 m 10,7
Italie 6,1 m 11,9
Espagne 8,3 m 27,3
Pays-Bas 3,0 m 6,4
Belgique 7,1 m 8,4
Autriche 3,8 4,8 4,7
Grèce 7,7 m 28,4
Finlande 6,4 8,4 8,2
Portugal 7,6 m 18,6
Irlande 4,6 14,7 14,3
11Dettes publiques en 2007 et 2013 en du PIB
Déficit public Déficit public Déficit public Dette publique Dette publique Dette publique
2007 Max 2012 2007 2013 2013
Allemagne 0,2 -4,2 0,2 65 81 50
France -2,7 -7,1 -4,8 79 93 69
Italie -1,6 -5,4 -2,9 103 128 101
Espagne 1,9 -11,2 -10,6 36 96 65
Pays-Bas 0,2 -5,6 -4,0 45 74 45
Belgique -0,1 -5,7 -4,0 84 101 83
Autriche -1,0 -4,5 -2,5 60 75 49
Grèce -6,8 -15,6 -10,0 107 176 159
Portugal -3,2 -10,2 -6,4 68 124 88
Finlande 5,3 -2,8 -2,3 35 55 -49
Irlande 0,1 -30,8 -7,5 25 122 86
Zone euro -0,7 -6,4 -3,7 66 95 65
Royaume-Uni -2,7 -10,8 -6,5 44 95 78
Etats-Unis -2,9 -11,9 -8,7 67 111 90
Japon -2,1 -8,8 -9,9 183 251 144
Au sens de Maastricht dette nette.
12Taux public à 10 ans
En
13Taux dintérêt à 10 ans
Février 2012 Mai 2013 Septembre 2013
Grèce 40,8 9,6 10,5
Portugal 12,3 5,5 6,7
Espagne 5,05 4,2 4,45
Italie 5,5 3,9 4,35
Irlande 7,8 3,45 4,15
Belgique 3,65 2,05 2,8
France 2,95 1,85 2,5
Royaume-Uni 2,1 1,9 2,8
Suède 1,8 1,8 2,5
Etats-Unis 2,0 1,85 2,8
Autriche 2,85 1,7 2,35
Pays-Bas 2,2 1,6 2,3
Finlande 2,3 1,5 2,2
Allemagne 1,9 1,35 1,9
Japon 1,0 0,6 0,75
14 Trois grandes questions quelle croissance ?
- Limpact de la crise est-il durable ? Quel est
lécart de production ? - La crise nous a couté 9 points de PIB. Combien
peut-on en récupérer 9, 6 ou 2 points ? Quel
objectif de taux de chômage ? - La France doit-elle viser à moyen terme un
objectif de croissance de
1,8(10,5-7,5)/0,710 2,2 pour combler en 10
ans lexcès de chômage ou de 1,4 ? - A long terme, les contraintes écologiques vont
nous obliger à repenser notre modèle de
croissance moins de production marchande, moins
de gains de productivité, réduction du temps de
travail (dans 3 directions hebdomadaire,
éducation et retraite, inactivité rémunérée).
Quel sera limpact des nouvelles technologies ?
15Croissance potentielle et écart de production
CE OCDE OFCE Gouvernement français
Croissance potentielle 2011-2014
Zone euro 0,5 0,85 1,8
France 1,0 1,2 1,8 1,4
Ecart de production 2012
Zone euro -2,4 -2,9 -9,7
France -2,2 -2,4 -9,3 -2,0
16La politique budgétaire doit-elle équilibrer le
solde public ou soutenir lactivité ?
La crise a provoqué une forte hausse des dettes
et des déficits publiques. Pour les keynésiens,
il faut maintenir ce déficit tant que la
croissance nest pas revenue. Tenter de réduire
les déficits en réduisant les dépenses publiques
provoquerait une baisse de lactivité. Si les
dépenses sont réduites de 1, lactivité chute de
m (le multiplicateur), le solde public ne
saméliore que de 1-0,5m, ce qui est faible si m
est proche de 2. Si m1,5, une réduction des
dépenses publiques de 1 du PIB, provoque une
baisse du PIB de 1,5, le solde public ne
saméliore que de 1-1,50,50,25. Il faut donc
en faire 4 fois plus Si la production chute de
1 du PIB, le solde public se dégrade de 0,5
point de PIB. Vouloir revenir à un solde
équilibré oblige à faire 2 points de politique
restrictive, le PIB chute de 4 . Il faut
augmenter les impôts sur les riches plutôt que
baisser les dépenses publiques ou les prestations.
17La politique budgétaire doit-elle équilibrer le
solde public ou soutenir lactivité ?
Lobjectif ne doit pas être un solde public
nul. Il est légitime de financer
linvestissement public net par le déficit (règle
dor), ceci autorise un déficit structurel de 2
du PIB. Si la dette publique désirée est de
80 du PIB et la croissance de 3,5 en valeur
(1,75 prix 1,75 volume), un pays peut avoir
un déficit structurel de 2,8 (803,5) du PIB à
dette stable.
18Le débat sur les politiques daustérité
Pour les libéraux, le multiplicateur est proche
de 0 car la baisse des déficits publics réduit
les taux dintérêt, rassure les ménages (qui
consomment plus car ils ne craignent plus de
hausse dimpôt). Selon Rogoff et Reinhart, une
dette publique supérieure à 90 du PIB nuit à
lactivité. Il faut revenir en dessous de 60.
Mais leur papier est faux. Il faut réduire les
dépenses publiques plutôt quaugmenter les impôts
car la hausse des impôts décourage lactivité. Le
FMI et la CE pensait au départ que le
multiplicateur était nul ils ont du reconnaître
en 2013 quil est proche de 1,5 pour une mesure
généralisée à léchelle mondiale. Lobjectif
inscrit dans le Pacte budgétaire (TSCG) est un
déficit structurel inférieur à 0,5 du PIB. Les
pays de la ZE ont mis en œuvre des politiques
budgétaires drastiques, qui ont contribué à tuer
la croissance en 2012-13.
19Impulsion budgétaire 2010-2014
2010 2011 2012 2013 2014 Total Dépenses Impôts
Allemagne 1,3 -1,2 -1,2 -0,2 0,0 -1,3 -1,1 0,2
France -0,4 -2,2 -1,6 -1,9 -0,8 -6,9 -3,0 3,9
Italie -1,0 -1,3 -3,0 -2,0 -0,2 -7,5 -6,4 1,1
Espagne -2,5 -1,7 -4,2 -2,6 -1,0 -12,0 -12,0 0,0
Pays-Bas -0,4 -1,4 -1,9 -1,8 -0,5 -6,0 -4,3 1,7
Belgique -1,3 -0,1 -1,8 -0,9 0,0 -4,1 -1,4 2,7
Autriche 0,5 -1,7 -0,1 -1,0 -0,7 -3,0 -3,0 0,0
Portugal 0,5 -6,2 -5,4 -2,1 -2,9 -16,1 -12,8 3,3
Finlande 0,1 -1,8 -0,5 -1,4 -0,8 -4,4 -3,4 1,0
Irlande -3,8 -2,2 -2,8 -2,6 -3,1 -14,5 -14,3 0,2
Grèce -8,9 -5,0 -7,0 -3,7 -1,8 -26,4 -21,2 5,2
Zone euro -0,9 -1,8 -2,4 -1,5 -0,6 -7,2 -5,6 1,6
Royaume-Uni -2,8 -2,6 -1,6 -1,1 -1,8 -9,9 -9,6 0,3
Etats-Unis -0,7 -1,7 -1,8 -1,5 -0,7 -6,4 -3,6 2,8
Japon 0,8 -1,9 0,0 -0,5 -1,4 -4,9 -1,6 3,3
Calcul OFCE.
20Quelle stratégie après la crise ?
- Les pays développés devront choisir entre deux
stratégies. - Le retour à la stratégie de réformes libérales.
Il faut effacer la parenthèse de la crise et du
retour de lEtat. Il faut flexibiliser les
marchés du travail et des biens. Il faut
reprendre la libéralisation des secteurs
financiers. Il faut réduire le poids de lEtat et
des dépenses publiques (en profitant des
difficultés des finances publiques). Il faut
retrouver la croissance par linvestissement et
la compétitivité, donc par la pression sur les
salaires et les cotisations sociales. - Cest la stratégie qui peut lemporter dans
une logique non-coopérative. Mais elle a explosée
en 2007-2008. Elle ne permet pas lessor de la
demande. Elle suppose de relancer une bulle
financière pour soutenir la croissance. Elle
oublie les contraintes écologiques qui font que
la croissance doit être collectivement régulée. - A court terme, elle suppose de sattaquer
aux dépenses sociales, dans une période de
chômage de masse. -
21Quelle stratégie après la crise ?
- 2 . Une gestion sociale et écologique de
lactivité. Il faut accepter une croissance
relativement faible, la production et la
consommation doivent être rendues économes en
énergie et en pollution. - Ceci suppose une réorientation de la
production, une certaine relocalisation des
activités, une forte réduction des inégalités
(source de dépenses ostentatoires), des dépenses
importantes pour la cohésion sociale. - Mais comment ne pas perdre le dynamisme
économique et linnovation ? Les peuples
accepteront-ils ce schéma de renoncer à la
croissance sans limite que permettait le
capitalisme ? - La faiblesse de la croissance risque de
rendre plus difficile le financement de la
protection sociale. - Nest pas une utopie de penser que ce schéma
peut être accepter à léchelle mondiale ?
22 Garantir la soutenabilité du système.
- Comment garantir la soutenabilité financière du
système, face à la montée des besoins en matière
de santé, retraite, dépendance, lutte contre
lexclusion ? - Maintenir lÉtat-providence en stabilisant les
taux de remboursement et de remplacement comme
les ratios entre prestations et salaires, avec
une certaine hausse des cotisations, à la charge
des actifs (pour la retraite et le chômage), de
lensemble des ménages (pour la maladie, la
famille et lassistance), mais la compétitivité
des entreprises ne serait pas affectée et
lharmonisation fiscale en Europe devrait
permettre aux pays de continuer à pouvoir taxer
leurs résidents. - Réduire progressivement le montant des
prestations, par exemple, en ne les indexant plus
que sur les prix, en diminuant les taux de
remboursement des actes médicaux. Mais peut-on
justifier une baisse continuelle de la situation
relative des familles, des retraités ou des plus
pauvres ? La fiabilité de lÉtat-providence
serait détruite, sans que son remplacement ne
soit socialement maîtrisé. - Introduire des mécanismes de marché (santé,
retraite) avec le développement dassurances
privées et de fonds de pension. Mais il ny a pas
de preuve (au contraire) que lassurance privée
soit plus efficace et moins coûteuse que
lassurance publique. Elle est, en tout cas, plus
inégalitaire. - Concentrer la protection sociale vers les plus
démunis, en renvoyant la majeure partie de la
population vers lassurance privée. Mais le
risque est que le système se dégrade en perdant
le soutien dune partie importante de la
population.
23 La situation des finances publiques françaises
- En 2012, la France souffrait dun déficit de PIB
de lordre de 9, soit 4,5 demploi et 4,5 de
productivité (mais il est difficile de faire la
part sureffectif/ralentissement
temporaire/ralentissement durable). - Le déficit public est dû à la chute de
lactivité. - En 2012, le déficit public est de 4,9 du PIB
si le solde conjoncturel est de lordre de 4
points si lobjectif est un déficit structurel
de 2 nous sommes déjà en dessus de 1 point. Il
faut relancer lactivité, et non réduire les
déficits. - Si lobjectif est un déficit structurel de 0,5
point de PIB et si le solde conjoncturel est de 1
point, il faut encore faire un effort de 3,5
points. Mais cet effort va peser sur lactivité. -
24La rupture de 2007
1997-2007 2007-2012 Déficit cumulé
PIB 2,2 (1,8) 0,0 9,0
Emploi 1,0 (0,8) -0,1 4,5
Productivité 1,2 (1,0) 0,1 4,5
Salaire réel 0,8 0,9
Dépenses publiques 1,9 1,6
25Les finances publiques françaises (2006-2012)
En du PIB
2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
PIB 2,3 -0,1 -3,1 1,7 1,7 0,0
Dépenses publiques 53,0 52,6 53,3 56,7 56,6 56,1 56,9
Charges dintérêt 2,4 2,5 2,7 2,2 2,3 2,5 2,4
Prestations chômage 2,0 1,8 1,7 1,9 2,0 2,0 2,1
Plan de relance 0,6 0,3 0,0 0,0
Dépenses permanentes 1,7 0,5 4,3 1,1 0,3 1,6
Dépenses permanentes 50,6 50,5 49,8 50,4 50,4 49,7 49,6
Recettes fiscales 44,1 43,4 43,2 42,1 42,5 43,7 45,0
Plan de relance -0,6
Surréaction recettes -1,0 -0,5
Recettes corrigées 44,1 43,4 43,2 43,7 43,0 43,7 45,0
Solde -2,3 -2,7 -3,3 -7,5 -7,0 -5,3 -4,9
Solde conjoncturel 0,0 0,2 -0,7 -4,2 -3,8 -3,4 -4,2
Solde primaire structurel 0,1 -0,4 0,1 -0,1 -0,6 0,6 1,7
Impulsion budgétaire 0,5 -0,5 1,4 -0,4 -1,2 -1,1
taux de croissance
26 La loi de programmation des finances publiques
- Elle comporte une hausse des impôts de 2,8 points
de PIB de 2011 à 2013. - Puis, une politique de restrictions des dépenses
publiques de 2012 à 2017. - La part des DPP dans le PIB doit baisser de 54,1
à 51,3. - Leur hausse doit être limitée à 0,35 par an (au
lieu de 1,8 tendanciel), soit des économies
de 3,6 points de PIB, 72 milliards ou 7 des
dépenses. - Cest un objectif difficile à atteindresauf si
lEtat renonce à certaines de ces missions
(privatisation de lassurance-maladie, de la
retraite, de lenseignement, défense, subventions
aux entreprises). - Ceci représente une impulsion budgétaire
négative de 0,9 point par an. - De 2007 à 2017, leffort budgétaire
représenterait 7 points de PIB (2,5 points pour
combler le déficit structurel de 2007 et 4,5
points du au choc dactivité), le TPO
augmenterait de 3 points de PIB (60 milliards) et
les dépenses baisserait de 4 (80 milliards).
Est-ce crédible ?
27La loi de programmation des Finances Publiques
2013-2017
2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017
PIB 1,7 0,0 0,1 1,2 2,0 2,0 2,0
Solde public -5,3 -4,9 -3,8 -3,5 -2,8 -2,1 -1,6
Solde conjoncturel gouv -0,3 -1,0 -1,6 -1,8 -1,6 -1,4 -1,2
Solde conjoncturel OFCE -3,4 -4,3 -5,0 -5,3 -5,2 -5,1 -5,0
Intérêt 2,5 2,4 2,2 2,3 2,4 2,5 2,6
SSP 0,6 1,8 3,4 4,1 4,8 5,6 6,0
Dépenses publiques 55,9 56,6 56,8 56.4 55.4 54,6 53,9
Dépenses primaires 1,5 0,7 0,3 0,0 0,3 0,4
Taux de prélèvement obligatoire 43,7 45,0 46,5 46,5 46,5 46,5 46,3
Impulsion budgétaire -1,2 -1,6 -0,9 -0,7 -0,8 -0,4
en part du PIB taux de croissance.
28Le déficit des comptes sociaux
- En 2007, la Sécurité sociale était déficitaire de
9 milliards deuros, mais la Protection sociale
(au sens CN) était excédentaire de 5 milliards.
La situation était relativement satisfaisante. - Une baisse de 1 du PIB coûte environ 5,7
milliards à la Protection sociale (hausse des
dépenses et baisse des recettes). - Le déficit de PIB est de 9 en 2013. Il nest
donc pas étonnant que le déficit de la protection
sociale se soit creusé. - Le gouvernement laisse une partie du déficit
apparaître au niveau de la SS et prend en charge
le reste. - La dette de la Sécurité sociale est très faible.
Doit-elle être annulée ?
29 Le compte de la protection sociale
2007 2012 Effet crise Solde structurel
CNAM -4,6 -5,9 6,7 0,8
AT -0,5 -0,2 0,5 0,3
CNAV -4,6 -4,8 3,5 -1,3
CNAF 0,2 -2,5 2,4 -0,1
FSV 0,2 -4,1 4,6 0,5
Autres RB -1,8 -2,0 -2,0
Total -11,3 -19,5 17,7 -1,8
Unedic 3,5 -2,6 12,1 9,5
Agirc 1,0 -1,7 1,0 -0,7
Arrco 2,0 -2,0 2,1 0,1
Cades 2,6 11,9 0,6 12,5
FRR 1,8 1,3 1,3
CNSA 0,3 0,0 0,2 0,2
R ad FP 1,6 2,1 2,1
Total 1,5 -10,5 33,7 23,2
30 Décomposition du solde public
En du PIB 2007 2009 2012
Etat et ODAC -2,6 -6,4 -4,0
Collectivités locales -0,4 -0,3 -0,2
Sécurité sociale 0,2 -0,8 -0,6
Administrations publiques -2,7 -7,5 -4,8
En milliards deuro 2007 2009 2012
Etat et ODAC -49 -122 -82
Collectivités locales -8 - 6 -3
Sécurité sociale 5 -15 -13
Administrations publiques -52 -142 -98
31Décomposition de la dette publique en 2012
En du PIB Maastricht Dette nette Valeur nette
Etat et ODAC 71,3 62,5 -37,8
Collectivités locales 8,5 8,0 57,7
Sécurité sociale 10,3 3,4 5,5
Administrations publiques 90,2 73,9 25,4
32Lévolution des dépenses
- De 1996 à 2006, les dépenses de protections
sociales ont augmenté un peu plus vite que le PIB
potentiel (santé, vieillesse, exclusion) par
contre, les dépenses de famille progresseraint
moins rapidement. - Depuis 2006, les dépenses ont ralenti (sauf
vieillesse). - Les mesures de rééquilibrage ou déconomies font
que la PS est structurellement équilibrée. - Selon le dernier programme de stabilité (avril
2013), lobjectif serait de réduire la croissance
des prestations à 0,7 par an en volume, soit un
gain de 6 milliards par an.
33Evolution des dépenses sociales
En du PIB En du PIB En du PIB Taux de croissance annuel Taux de croissance annuel
1996 2006 2011 96/06 06/11
Santé 8,15 8,65 9,05 2,9 1,5
Invalidité 1,42 1,46 1,63 2,6 2,8
AT 0,50 0,61 0,57 4,4 -0,8
Vieillesse 12,70 12,95 14,5 2,5 2,85
Famille 2,72 2,47 2,47 1,3 0,55
Logement 0,92 0,79 0,84 0,8 1,8
Exclusion 0,36 0,59 0,84 7,5 7,9
Chômage 2,32 2,05 2,11 1,0 1,1
29,09 29,59 31,94 2,5 2,1
PIB 2,3 0,55
En volume
34Evolution des dépenses sociales selon le
Programme de stabilité 2013-17
06/11 2012 2013 2014/17
Total 2,3 1,9 1,8 0,7
Vieillesse 3,1 2,4 1,9 1,4
Famille-logement 0,6 1,2 0,5 -0,9
chômage 3,1 3,7 4,6 -1,3
Santé 1,5 0,8 1,2 0,8
Taux de croissance annuel en volume
35Faut-il combler le déficit de la SS?
- Selon un point de vue keynésien, la crise ne doit
pas être un prétexte pour réduire les dépenses.
Il faut évaluer les dépenses et les recettes sur
une base structurelles et assurer un équilibre
structurel. - LEtat doit prendre en charge le déficit de
lUnedic, de lAgirc et de lArrco en période
difficile. - Les recettes devront être augmentés un jour sans
doute, mais après la sortie de crise - Il faut faire des arbitrages sociaux sans
objectifs de réduction des dépenses. - En évolution, la maladie et la famille doivent
être financées par la CSG la retraite par des
cotisations salariés le chômage par des
cotisations salariés et entreprises.
36La question des recettes.
- Les recettes de la SS ne reposent plus guère sur
des principes clairs. Ceci va être accentué par
les réformes en cours où ce sont des hausses
dimpôts qui sont censées combler les déficits
sociaux. - Les régimes complémentaires et lUnedic sont
laissés à eux-mêmes en période de dépression. - Les entreprises étaient dans une situation
satisfaisante en 2007, mais elles ont souffert de
la dépression et de la chute de la productivité
du travail. Elles bénéficient de 27,5 milliards
dexonération de cotisations sociales employeurs
(dont 3,3 ne sont pas compensées), soit 2 point
de VA. Sy ajoutent les 20 milliards du CICE,
soit 1,6 point de VA. Compte-tenu de la situation
macroéconomique, le plus sage est sans doute le
ni-ni. La baisse des CSE devrait être compensée
par la hausse des cotisations salariés ou la
baisse des dépenses publiques .La hausse nuirait
à une compétitivité et une rentabilité fragiles.
37Part dans la valeur ajoutée des Sociétés (en )
1972 1982 1992 2002 2006 2012
Masse salariale 71,2 74,9 66,5 66,0 65,6 67,7
Dont CSE 16,7 19,4 18,2 16,4 16,0 16,7
Impôts nets 0,3 1,9 2,7 3,8 3,6 3,9
EBE 28,6 23,1 30,8 30,2 30,8 28,4
Intérêts 5,2 8,0 6,6 1,2 1,9 2,1
Dividendes 4,1 3,1 3,8 7,3 6,9 7,9
IS net 1,7 1,4 0,5 2,6 3,8 2,0
Divers 3,8 3,5 2,5 2,5 2,2 2,4
Autofinancement 13,8 7,1 17,4 16,8 16,0 14,0
FBCF 23,5 19,9 18,3 18,2 20,3 19,6
Besoin de financement 9,7 12,8 0,9 1,4 4,3 5,6
38Le choc de compétitivité.
- Selon ses partisans, un tel choc est nécessaire
pour restaurer la compétitivité de léconomie
française. - Les ménages acceptent une baisse de leur pouvoir
dachat alors même que ceux-ci ont déjà perdu
0,9 de pouvoir dachat en 2012. - Ce choc devrait seffectuer par la CSG qui
remplacerait des points de CSE (et pas
spécifiquement par les baisse des prestations) - Quels engagements prendraient les entreprises en
termes dinvestissement et demploi en France ? - La France doit-elle sengager dans la stratégie
allemande gagner de la compétitivité au
détriment du pouvoir dachat des ménages sachant
que cette stratégie est catastrophique au niveau
de la zone euro ? Cette mesure remplace la
dévaluation aujourdhui impossible dans la zone
euro. Mais elle nuit à nos partenaires européens
et ne garantit pas de gains de compétitivité
vis-à-vis des pays hors zone euro, ceux-ci
dépendant surtout de lévolution du taux de
change de leuro.
39Le choc de compétitivité.
- 5. Les dividendes nets versés représentent
maintenant 7,9 de la V.A. contre 3,1 en 1982.
En 1973, la FBCF était de lordre des profits,
alors quelle est plus basse de 3 à 4 points de
VA actuellement. Faut-il augmenter la part des
profits sans garantie sur linvestissement ? - 6. Quelle serait la réaction des entreprises
entre maintenir leurs prix pour reconstituer
leurs marges, ce qui entraînerait une forte
baisse du pouvoir dachat des ménages, ou baisser
leurs prix pour gagner en compétitivité. Dans le
premier cas, la question est la relance de
linvestissement compensera-t-elle la baisse de
la consommation, alors que les entreprises
disposent déjà de larges marges de capacités
inemployées ? Dans le deuxième, les gains en
commerce extérieur compenseront-ils la baisse de
la consommation, sachant que cette politique est
non-coopérative à léchelle de la zone . - Avec le CICE, les entreprises bénéficieront dun
crédit dimpôt de 20 milliards, calculé comme 6
de leur masse salariale entre 1 et 2,5 fois le
SMIC, financé pour 10 milliards par une baisse
supplémentaire des dépenses publiques (?), pour
10 milliards par une hausse de la TVA et de la
fiscalité écologique (?). Ceci ne représente
quune baisse de 2,8 du coût salarial seul,
un tiers bénéficiera à lindustrie. Les mesures
de financement risquent de peser sur la demande. - Comme les exonérations de cotisations sur les bas
salaires, le CICE complique encore la fiscalité
française, rend moins urgent (et donc retarde) la
grande réforme du financement de la protection
sociale.
40Taxer les ménages
- Tous les revenus des ménages devraient payer la
CRDS-CSG (8) Tous les revenus salariaux
devraient payer les cotisations sociales tous
les revenus du capital devraient payer les
prélèvements sociaux. - Les ménages ont déjà lourdement été mis à
contribution 2011-2012 (Sarkozy) 17 milliards
2012-2013 (Hollande) 20 milliards 2014 12
milliards. - Les revenus du capital sont maintenant fortement
imposés (IR PS 15,5). Echappent actuellement
aux prélèvements certaines plus-values
immobilières (celles réalisées sur la résidence
principale), certaines plus-values mobilières
(décès ou donation). Y échappent aussi les loyers
fictifs (150 milliards). -
41 La croissance du pouvoir dachat des ménages
(2012)
En Contribution
Revenu disponible -0,2
Salaires 0,2 0,12
EBE des EI 1,2 0,11
EBE pur 0,8 0,10
Revenus propriété -0,6 -0,06
Prestations sociales 1,9 0,61
Cotisations 0,5 -0,05
Impôts 7,6 -1,05
42Taux dimposition marginaux maximums effectifs
(revenus de 2012)
Salaires 60,1
Retraites 50,9
Intérêts 116,4
Revenus Fonciers 62,4
Loyers implicites 10
Dividendes 60,8
Plus-values taxées 71,6/61,9
Plus-values non taxées 34,4
.
43Taxer les niches sociales
- Les chômeurs (6,7) et les retraités (7,1)
paient moins que 8, mais ils ont soufferts de la
montée en puissance de la CSG. Ils payent leur
complémentaire santé. Les retraités paient 1 de
cotisations maladie sur leurs retraites
complémentaires. Lalignement se fera un jour
pour la dépendance. La situation des retraités va
se dégrader. - Les retraités et les chômeurs non-imposables ne
paient pas de CSG. Mais peut-on réduire de 8
leur revenu ? Ils ne bénéficient pas de la PPE. - La montée en puissance du forfait social (à 20)
a réduit le coût des niches sociales. Reste les
primes des fonctionnaires, les loyers implicites,
les plus-values sur résidences principales..
44Taxer les niches sociales
Dispositif Assiette 2013 Taxation existante/possible Gain possible
Participation, intéressement, PEE, Perco 19 28/28
Tickets-restaurant/Chèques-vacances/CE 7 0/28 2
Prévoyance 13-3 8-28/28 2,6
Indemnités de rupture 3,8-2,8 0-8/28 1,6
Prime des fonctionnaires 27 10/30 5,4
Loyers implicites 150 0/8 8,0
Plus-values immobilières résidences principales 34 0/8 2,7
Total 22,3
45La protection sociale dans la crise la santé
- Les gouvernements se sont refusé à annoncer une
hausse tendancielle de la CSG. - Ils ont préféré une baisse du remboursement de
certains médicaments et actes, une hausse des
impôts indirects (alcool, tabacs), et une hausse
de la contribution des complémentaires santé. - LONDAM est maintenant respecté et la dépense
maladie augmente moins vite que le PIB
tendanciel. Est-ce durable ? - Certes, les plus pauvres sont épargnés grâce à la
CMU-C, mais la dérive conduisant à augmenter
progressivement le poids des mutuelles et des
assurances dans le financement des dépenses de
Santé na guère de logique économique ou social. - Elle risque de peser sur les retraités, sur les
travailleurs précaires, sur les chômeurs. - On passe dune financement selon les revenus à un
financement selon le risque, sans gain en terme
de maitrise.. - Lextension de la CMC doit aller de pair avec sa
réglementation. - Il faut allier maitrise sociale des
dépenses/recherche defficacité/ refus de
lintrusion du capital/hausse des ressources. - Un système dassurance maladie universel serait
préférable, même si le TPO augmenterait. - Cest la hausse de la CSG qui a vocation à
financer lassurance-maladie
46ONDAM voté et réalisé
ONDAM voté ONDAM réalisé Ecart
1997 1,7 1,5 -0,2
1998 2,4 4,0 1,6
1999 1,0 2,6 1,6
2000 2,9 5,4 2,5
2001 2,6 5,6 3,0
2002 4,0 7,2 3,2
2003 5,3 6,4 1,1
2004 5,0 5,1 0,1
2006 2,2 3,1 0,9
2007 2,6 4,2 1,6
2008 2,8 3,5 0,7
2009 3,3 3,5 0,2
2010 3,0 2,7 -0,3
2011 3,2 2,7 -0,5
2012 2,8 2,4 -0,4
47Financement des dépenses de santé
2000 2011
Sécurité sociale 76,7 75,5
Etat 1,2 1,3
Mutuelles et IP 9,7 9,9
Assurances privées 2,6 3,7
Ménages 9,7 9,6
48La protection sociale sous contrainte la
famille
- La branche famille est tendanciellement en
excédent puisque la proportion denfants
naugmente pas, que les familles nombreuses sont
de plus en plus rares et surtout que toutes les
prestations sont indexées sur les prix (et non
sur le revenu médian). La BMAF a perdu 24 de sa
valeur relative entre 1984 et 2012. - Le gouvernement a demandé 1,7 milliards
déconomies à la branche famille sous prétexte
que son déficit était de 2,5 milliards. Mais ce
déficit provient de la crise et des 9 milliards
(AVPF et MFR) mis à la charge de la CNAF. - Finalement, les impôts des familles augmentent de
1,9 milliards certaines prestations baissent
de 650 millions et les prestations ciblées sur
les plus pauvres augmentent de 430 millions. Les
familles perdent 2,1 milliards. - Comment les hausses dimpôts passeront à la CNAF
? - La CNAF devra contribuer à la réforme des rythmes
scolaires et au développement de la garde des
jeunes enfants. - Il faudrait indexer les prestations familiales et
le RSA sur le revenu médian tirer les leçons de
léchec du RSA activité et créer un CF pour les
familles pauvres avec un ou deux enfants le
plafond du QF devrait revenir à 2400 euros
(400,35revenu médian) et être indexé sur le
revenu médian.
49Le rééquilibrage de la branche famille
Impôts Prestations sociales
Baisse du plafond du QF 2012 490
Hausse de 25 de lARS 360
Baisse du plafond du QF 2013 1 000
Baisse de la PAJE -460
Baisse de la CLCA -190
Frais de scolarité secondaire 235
Hausse de 50 du CF pauvre 230 (385)
Hausse de 25 de lASF 200 (340)
Frais de scolarité supérieur 210
Total 1 935 -650430
50La protection sociale sous contrainte la
retraite
- Le déficit des régimes de retraites en 2012 (16
milliards) provient essentiellement de la
profondeur de la récession, qui a fait diminuer
le niveau demploi denviron 4,5 , faisant
perdre 14 milliards de ressources aux régimes de
retraites. - Les réformes antérieurs avaient permis
déquilibrer structurellement le régime, en
particulier par la hausse de lemploi des
seniors. - Selon les projections du COR, dans le scénario
médian (croissance de la productivité du travail
de 1,5 par an, taux de chômage diminuant
jusquà 7,6 en 2020, puis 4,5 atteint en
2033), le déficit des régimes de retraite
passerait de 0,7 du PIB en 2012 (16 milliards)
à 0,9 du PIB en 2020 (21 milliards) et en 2040,
soit un niveau relativement faible à long terme.
Mais, ce scénario souffre de trois défauts. - Il suppose que la croissance sera de 1,6 lan
en moyenne de 2011 à 2020 alors quelle risque
dêtre pratiquement nulle de 2011 à 2014 est-il
crédible quelle atteigne 2,4 lan de 2015 à
2020 ? - Jusquen 2060, léconomie française retrouverait
une croissance de 1,6 lan, avec une hausse de
la productivité du travail de 1,5 par an le
PIB de 2040 serait de 1,6 fois celui de 2011
celui de 2060, 2,25 fois ( !) les contraintes
écologiques sont totalement oubliées. - Il comporte une baisse importante du niveau
relatif des retraites le ratio pension
moyenne/salaire moyen baisserait de 15,4 de
2020 à 2040 puisque les salaires réels
progresseraient de 1,5 par an tandis que les
salaires pris en compte, les retraites déjà
liquidées, le minimum vieillesse et le minimum
contributif seraient fixes en pouvoir dachat.
Sans cette baisse, le déficit en 2040 serait de
3,4 du PIB. Cest le niveau relatif des
retraites qui est la variable dajustement
implicite de la projection.
51La protection sociale sous contrainte la
retraite
- Le gouvernement prétend équilibrer les retraites
en 2020. Les 21 milliards de déficit se
décomposent en 8,3 milliards de déficit des
régimes complémentaires (ARRCO-AGIRC), 8,6
milliards de déficit des régimes équilibrés par
lEtat et 4,8 milliards des autres régimes de
base (y compris la CNRACL). - Le gouvernement fait limpasse sur le
déséquilibre des régimes dont il est responsable. - Dans les régimes AGIRC-ARRCO, les mesures de
mars 2013 réduisaient déjà le déficit de 4
milliards en 2020 le taux de cotisation
employeur augmente de 0,15 points dici 2015, le
taux de cotisations salariés de 0,1 point et
surtout la désindexation des pensions fait perdre
2,5 de pouvoir dachat aux retraites de lARRCO
et 2,8 à celle de lAGIRC. Reste 4 milliards de
déficit. - Le gouvernement a décidé daugmenter les
cotisations sociales. En 2017, la hausse sera de
0,3 point pour les salariés et les entreprises
(gain 2 fois 2,2 milliards). - Le gouvernement a décidé de reporter de 6 mois
la date où les retraites sont revalorisées, ce
qui baisse le niveau moyen annuel des retraites
de la moitié de linflation (soit de 0,9 si
linflation est de 1,8). - Les majorations familiales de pensions seront
désormais soumises à imposition. Mais comment et
pourquoi largent irait aux retraites ? - Les mesures représentent12 milliards (7 en PO, 5
en PS), mais le gouvernement a promis de rendre
les 2,2 milliards aux entreprises. Le
gouvernement conserve un déficit de 8 milliards
2,2.
52Le rééquilibrage de la branche retraite (2020)
Entreprises Salariés Retraités
Retraite à 60 ans 2,2 2,2
Cotisations RB 2,2-2,2 2,2
Cotisations RC 1,0 0,7
Désindexation RC 2,2
Recul indexation 2,7
Imposition des MFR 1,3
Total 3,2 5,1 6,2
53La protection sociale sous contrainte la
retraite
- La réforme de 2013 maintient après 2020 le
mécanisme automatique indexant la durée
dactivité sur lespérance de vie, mis en place
par la réforme Fillon de 2003. La durée requise
passerait à 43 ans, ce qui vise à rassurer les
marchés et lEurope, mais qui inquiète les
jeunes. - Du fait de lallongement de la durée de vie, la
part des plus de 60 ans dans la population
française doit passer de 22,8 en 2010 à 31,7 en
2040 (soit une hausse de 39). - Même avec des hypothèses optimistes sur
lévolution des taux dactivité des femmes et des
seniors et sur la baisse du taux de chômage, il y
aura 75 retraités et chômeurs pour 100 actifs
occupés en 2040 contre 63 aujourdhui, soit une
hausse de 19. - Les français doivent donc choisir entre une nette
baisse du niveau de vie relatif des retraités
(15 dans la projection du COR) et une hausse de
la part du PIB consacrée aux retraites, hausse
qui devrait être de lordre de 2 points dici
2040. Il faudra pas augmenter les ressources
pour la retraite si lobjectif de parité des
niveaux de vie entre actifs et retraités est
maintenu..
53
54Evolution de lemploi dans la crise
Activité Activité Chômage Chômage Emploi Emploi
2008-T1 2012-T4 2008-T1 2012-T4 2008-T1 2012-T4
Jeunes (15-25) 38,1 38,4 6,6 9,9 31,9 28,5 (- 0,7)
Adultes (25-50) 89,2 89,0 5,7 8,1 83,5 80,9 (-3,1)
Seniors (55-65) 39,6 49,5 1,7 3,7 37,9 45,8 (20,8)
Seniors taux sous-jacent 38,8 42,5 (9,5)
.
55La protection sociale sous contrainte la
retraite
- Certains préconisent un système par points
équilibrés par baisse des retraites et neutralité
actuarielle dans un système à cotisations
définies. - Léquilibre serait automatique. Chaque salarié
aurait une baisse de sa retraite sil ne recule
pas son âge de départ. De plus, la valeur du
point équilibrerait le système. - Les salariés nauraient aucune garantie sur le
montant de leur retraite. - Leffet macroéconomique serait déstabilisant.
- Lajustement se ferait sur les retraités.
- Les entreprises seraient déchargés de toute
responsabilité quant à lemploi des seniors, qui
deviendrait un choix individuel. - Les salariés ne sont pas égaux en termes
despérance de vie et de capacité à se maintenir
en emploi après 60 ans.
55
56La protection sociale dans la crise le chômage
- Le taux de chômage est passé de 7,5 en 2008-T1
à 10,9 en 2013-T2, soit une hausse de 45. - La crise ne sest pas traduite par une forte
baisse, ni par une forte hausse du niveau des
prestations chômage. - Toutefois, de Aout 2007 à juin 2013, le taux de
chômeurs indemnisés par lARE est passé de 49,0
à 41,3 par lASS de 12,1 à 8,1. Soit, une
baisse assez nette. - LUnedic avait un excédent de 4,5 milliards en
2008 (taux de chômage de 8) il serait en
déficit de 4,8 milliards en 2013 (taux de chômage
de 11). - Mais, lUnedic a une dette de 18,5 milliards.
- Il serait en équilibre pour un taux de chômage de
lordre de 9,5 (ce qui nest pas trop
optimiste) un chômage à 5 dégagerait des
ressources de lordre de 1 du PIB. - On ne peut équilibrer sur les prestations chômage
ou sur les cotisations en période de dépression. - LEtat devrait prendre en charge la dette et les
déficits correspondant à un chômage supérieur à
un certain niveau (7,5 ?).
57Léquilibre des comptes sociaux
- Il doit être envisagé dans une optique
macroéconomique. Il faut distinguer les déficits
conjoncturels des déficits structurels. - Les déficits conjoncturels (ceux daujourdhui)
doivent être accepté. LEtat doit donc aider
lunedic et les régimes complémentaires.. - A long terme, il faut faire des choix sociaux
entre baisse des dépenses et hausses des
recettes. - Il faut financer les hausses de dépenses de santé
par la CSG, après avoir maitriser les dépenses.
Le développement des complémentaires nest guère
souhaitable. . - Il faut maintenir le poids de la branche famille.
Les excédents tendanciels doivent être utilisées
pour améliorer la garde des enfants et indexer
les allocations familiales sur le revenu médian
et non sur les prix.
58Léquilibre des comptes sociaux
- Il faut se donner lobjectif de financer la
branche retraite par la hausse des taux demploi
des 55-60 ans, puis des 60-65 ans, à niveau de
retraite inchangé, quitte à accepter une certaine
hausse des cotisations retraites, sachant que les
cotisations chômage peuvent devenir des
cotisations retraites, ainsi que des cotisations
famille (quitte à financer autrement la famille).
59Quatre scénarios
- Scénario jaune retour au plein emploi en 2025
hausse de lemploi des seniors croissance de
1,5, stabilisation des cotisations, la part des
prestations sociales pourrait être stabilisée au
prix de la baisse de pouvoir dachat des familles
et des retraités (1 point pour la retraite, 1
pour la santé, -1 chômage, -1
famille/exclusion). - Scénario rouge retour au plein emploi en 2025
hausse de lemploi des seniors croissance de
1,5, stabilisation du pouvoir dachat relatif
des familles et des retraités. La part des
prestations sociales devrait augmentée de 2,5
points (3 point pour la retraite, 1 pour la
santé, -1 chômage, -0,5 famille/exclusion). La
CSG devrait être augmentée de 1,5 point les CSS
de 3,5 points. - Scénario vert retour au plein-emploi sans
hausse des taux demploi croissance de 0,5,
stabilisation du pouvoir dachat relatif des
familles et des retraités. La part des
prestations sociales devrait augmentée de 4,5
points (5 point pour la retraite, 1 pour la
santé, -1 chômage, -0,5 famille/exclusion). La
CSG devrait être augmentée de 1,5 point les CS
de 7 points. - Scénario noir. Pas de retour au plein emploi.
Spirale dépressive entre croissance et dépenses
publiques.