Title: UNIVERSITE ALASSANE OUATTARA BOUAKE
1 - UNIVERSITE ALASSANE OUATTARA BOUAKE
- UFR SED
- GRADE MASTER
- Cours magistral
- Masse horaire 20 heures
- Travaux personnels étudiants 30 h
- COURS ETHIQUE ECONOMIQUE FONDAMENTALE
- MASSE HORAIRE 20 Heures
- ANIMATEUR
- Dr KOUADIO NEE ODOUNFA ALICE, ENSEIGNANT
CHERCHEUR, UFR SED - UNIVERSITE ALLASSANE OUATTARA BOUAKE (RCI)
- Email kouadioaod_at_yahoo.fr
- Contact 225 02022274
- Version du mars 2015
2- Référence Site WEB Fonds pour la Recherche en
Ethique Economique (FREE) (http//www.ethique-econ
omique.fr/)
3 NOTE INTRODUCTIVE
- Léthique économique est de plus en plus
évoquée devant les défaillances de gouvernance,
les vices des contrats, les corruptions, mais de
plus en plus, face aux enjeux du développement
durable, qui impose un changement de paradigme
dans notre manière dassumer nos responsabilités,
avec les transformations qui simposent, au plan
technologique et comportemental. - En effet, lessor du capitalisme, le
progrès technologique et la mondialisation,
imposent une forte pression sur les ressources
naturelles et les marchés. Ce qui engendre des
effets dévastateurs au plan social et
environnemental. -
-
4 NOTE INTRODUCTIVE
- La principale conséquence en est la crise
alimentaire et écologique dont les
manifestations sont le changement climatique, la
raréfaction des ressources naturelles , la
poussée des inégalités, la perte drastique de
la biodiversité etc. - La sonnette dalarme fut donnée par Gro
Harlem Brundtland, ministre norvégienne de
lEnvironnement présidant la Commission mondiale
sur lenvironnement et le développement, dans le
rapport intitulé notre avenir à tous soumis
à lAssemblée nationale des Nations unies en
1987. -
-
5- Ce rapport définit le Développement Durable
comme un développement qui répond aux besoins
des générations du présent sans compromettre la
capacité des générations futures à répondre aux
leurs . - Il sensuit une prise de conscience générale au
niveau mondial de nos responsabilités dans le
monde présent, mais également dans le monde à
venir.
6 NOTE INTRODUCTIVE
-
- Cest une préoccupation qui va
interpeller les organisations internationales à
intégrer les considérations éthiques dans les
programmes de développement. - Citons quelques faits marquant de cette
prise de conscience au niveau mondial - - la publication en 1990 du premier
rapport sur le développement humain par le
Programme des NU pour le Développement (PNUD). Le
contenu de ce rapport a été influencé par les
théories dAmartya SEN, prix Nobel déconomie en
1998 pour ses travaux sur la théorie de
développement humain et son ouvrage sur léthique
et léconomie. -
7 NOTE INTRODUCTIVE
-
- - le sommet de Rio de 1992, tenu sous
légide des Nations Unies, va officialiser la
notion de développement durable et celle des
trois piliers (économie/écologie/social) un
développement économiquement efficace,
socialement équitable et écologiquement
soutenable. - - lengagement de lUNESCO dans la prise
de conscience par les institutions de Bretton
Woods, des impératifs éthiques et moraux dun
développement "à visage humain". Frédérique
Mayor, alors directeur de lUNESCO en 1998,
invita les participants à une révolution sans
complaisance de lorthodoxie économique dominante
et du mode de gouvernance qui se fait à travers
le G7, lOM, lors dune rencontre
internationale. -
-
8 NOTE INTRODUCTIVE
-
- - les manifestations des
tiers-mondialistes et les tenants de léconomie
solidaire qui affirment avec force que
léconomie devrait être plus éthique et se
préoccuper des effets sociaux, combattre la
pauvreté, surveiller les inégalités. - - lapparition des considérations
éthiques dans des termes de gouvernance des
entreprises sous les appellations
responsabilité sociale, économie solidaire,
valeurs partagées -
-
-
9 NOTE INTRODUCTIVE
- En Côte dIvoire, la crise politique et
ses graves conséquences sur la gouvernance
économique, laccroissement des déséquilibres au
niveau des différents secteurs économiques les
scandales relayés chaque jour dans les journaux,
interpellent les économistes, et les invitent à
approfondir les réflexions sur la manière dont
les libertés sont exercées pour que léconomie
conduise à une vie bonne, qui puisse être
améliorée selon les attentes des populations. -
-
10NOTE INTRODUCTIVE
- Concernant le programme des
enseignements, jusquici, les enseignements en
économie sont dominés par la micro économie,
léconométrie et la macro économie, car la
neutralité morale est affirmée par les principaux
théoriciens de la science économique, en
particulier Alfred Marshall dans les principes
déconomie politique (1890)). - Lenseignement de la science économique
porte rarement sur les questions éthiques,
quoique ces préoccupations ne soient pas tout à
fait absentes dans lhistoire de la politique
économique. -
11- En effet, la crainte des pratiques
monopolistiques était déjà présente chez Adam
Smith Adam Smith (1723-1790) qui dun côté
publia la théorie des sentiments moraux, et de
lautre son ouvrage sur la nature et les causes
de la richesse des nation..
12- Deux ouvrages qui semblent se contredire,
lun est une éthique altruiste , lautre célèbre
légoïsme, notamment le mien et celui de mes
partenaires. Mais à un moment de son évolution,
la science économique délaissa ces considérations
pour ne retenir que les mécanismes
macroéconomiques la science économique sest
trouvée considérablement appauvrie par son
absence déthique.
13NOTE INTRODUCTIVE
-
- LUniversité Alassane Ouattara de Bouaké
innove en introduisant depuis 2013, année de la
mise en œuvre de la réforme LMD, un cours
déthique économique fondamentale au programme
des étudiants en science économique. Il sagit de
susciter une prise de conscience des impératifs
éthiques et moraux dans les politiques
économiques en vue du développement durable.
Ainsi seront-ils sensibles, en tant
quéconomistes à ces préoccupations dans la vie
professionnelle.
14 OBJECTIFS
- Ce cours vise à aider les étudiants en
Master 1, Science économique à - Acquérir les connaissances dans les méthodes et
les principales théories de l'éthique , - Analyser les visées éthiques dans léconomie de
développement - Susciter lobservation des faits sur léthique
en économie, par lobservation des faits au
niveau de la communauté immédiate de Bouaké et
de la gouvernance publique sociale, politique et
environnementale.
15Evaluation
- Lévaluation se fait en deux temps
- - Un QCM à la fin du cours
- - le choix laissé à létudiant de développer un
thème concret sur lenvironnement
socio-économique de Bouaké et qui pose des
questions déthique.
16Contenu du cours
- Ce cours comprend deux parties complémentaires
- la première a trait aux Généralités sur les
concepts et principes en Ethique Economique
fondamentale - La deuxième sintéresse à la prise en compte de
léthique dans les politiques publiques de
développement et chez les acteurs de léconomie. -
17Contenu du cours
- Première Partie Généralités sur les concepts
et principes en Ethique Economique Fondamentale - Objectifs
- Toute initiation se doit de commencer par
quelques précisions, sagissant déthique
économique fondamentale (Quoi?), il convient
avant tout den définir lobjet puis les
modalités (Comment). - Cette première partie répond à la question
Quoi. Lobjectif de cette partie est damener les
étudiants a maîtriser lapproche théorique des
visées éthiques en économie par une connaissance
des grands courants philosophiques en éthique,
pré-requis indispensable pour une tentative
dévaluation de la prise en compte de léthique
dans les programmes de développements et au
niveau des acteurs économiques.
18Contenu du cours
- Deuxième Partie Problématiques contemporains
éthiques économique - Objectifs
- Cette deuxième partie répond à la
question comment. - Lobjectif de cette partie est damener
les étudiants à analyser le point des
avancement des engagements au niveau des
instances internationales et des gouvernements
pour intégrer léthique en économie , dans les
politiques de développement et dans le monde des
affaires
19PLAN
- Première Partie Généralités sur les concepts
et principes en Ethique Economique Fondamentale - Définitions et généralités
- CHAPITRE 1- Courants de pensées philosophiques
en Ethique - CHAPITRE 2 Niveaux dévaluation des questions
et domaines de recherches en éthique économique
20Première partie Généralité sur les concepts et
principes en Ethique Economique fondamentale
- Définitions et généralités
- 1.1-La science économique
- 1.2- léthique, la morale, valeurs
- 1.3- léthique économique
- 1-4 Quelques citations
21Définitions et généralités
- Il sagit de fournir aux étudiants des bases
théoriques pour analyser léthique en économie.
On peut partir dune définition dordre général
léthique économique fondamentale cest
lanalyse de la science économique et des
politiques économiques sous langle Ethique, et
définir ensuite les différents thèmes clés
Science Economique Ethique- Morale-Valeurs
fondamentales Ethique Economique -
22Définitions et généralités
- 1.1-La science économique
- Cest la science qui a pour objet
détudier la lutte des hommes contre la rareté,
et les choix quils font pour aménager dans le
temps et dans lespace les ressources rares dont
ils disposent en vue dobtenir le meilleur
résultat. Elle sintéresse à la production, la
distribution, le commerce, la consommation, la
gestion des déchets, à la création de la richesse
et sa répartition.
23Définitions et généralités
- I.1 suite
- Quelques questions clés par rapport à la
production, la vente, lachat, la consommation,
la gestion des déchets Qui, pour qui, combien,
où, quand, pour quel prix, comment produire,
vendre, consommer, recycler les biens et
services, ? etc. - 1.2 Léthique
- Dans le domaine de la morale, on emploie
deux termes dont la différence est infime, celui
déthique et celui de morale.
24Définitions et généralités
-
- 1.2 Léthique
- lEthique vient de éthos en grec qui
signifie les moeurs et morale vient du latin
mores qui veut également dire les moeurs. - la Morale signifie valeurs, traditions et
coutumes existantes dans une société (ce qui
est)
25Définitions et généralités
-
- la réflexion critique de la morale sur la
base de valeurs envisagées (ce quon envisage).
Ethique répond à la question Comment se décider
et agir en faveur du bien et pour éviter le mal?
Cest sur la base des valeurs envisagées - Valeurs repères fondamentaux et points
dorientation pour orienter la décision, par
exemple léquité - Normes valeurs appliquées à une situation, par
exemple l équité hommes-femmes dans les salaires - Vertu attitude individuelle, par exemple l
honnêteté, la prudence, laltruisme, justice,
tempérance, courage
26Définitions et généralités
- 1.3 Ethique Economique
- Léthique économique a trait aux mœurs en
économie, observées (éthique positive) ou
supposées (éthique normative) dans ce dernier
cas, elle pose des hypothèses éthiques et en tire
les conséquences sur les outils de la théorie
économique (préférences, marché, vote, plan). - On peut aussi dire que léthique
économique, cest le volet de la science
économique consacrée à la dimension sociale du
développement.
27Définitions et généralités
- 1.3 (suite)
- Dans une longue tradition, la science
économique semblait présenter son analyse hors
de toute considération morale. Cette neutralité
morale est affirmée par ses principaux théoricien
notamment Alfred Marshall dans ses Principes
déconomie politique (1890). La morale a été
d'autant plus absente que l'altruisme, le seul
fait de s'intéresser à l'utilité de l'autre est
une dimension récente en économie.
28Définitions et généralités
- 1.3 (suite)
- Lincertitude actuelle sur le devenir du
monde, et sur son mode de développement, amène un
retour du questionnement éthique. Il naît de la
prise de conscience de limites à la croissance,
de contraintes sur les ressources naturelles, de
lhétérogénéité des cultures, de la montée des
inégalités, et de la nécessité de revoir notre
savoir-vivre ensemble.
29Définitions et généralités
- 1.3 (suite)
- On assiste, au même moment, à une prise de
conscience plus forte des limites de lunivers,
de la nécessité de partager les ressources
naturelle, tout en veillant à transmettre aux
générations à venir les moyens de poursuivre la
progression. Cette dernière est cependant
récente, mais les défis auxquels est confronté
lhumanité ne sont pas nouveaux -
30Définitions et généralités
- 1.3 (suite)
- On peut citer, par exemple, la première
révolution agricole au Moyen-âge, puis la
révolution culturelle du vivre ensemble sous la
Renaissance. De même, il a fallu inventer, au
siècle des Lumières, une autre éthique reliant
liberté, égalité (et équité), fraternité (et
solidarité).
31Définitions et généralités
- 1.3 (suite)
- puis au 19ème siècle résoudre la question
sociale liée au développement industriel et à ses
conséquences technologiques en instaurant lEtat
providence. - Enfin, au 20ème siècle sont apparues les
questions relatives à la gouvernance mondiale. - Face à la situation actuelle, un certain nombre
de choix politiques sont nécessaires pour
orienter lavenir. Ce qui demande de rechercher
des références morales et dinstaurer des règles
permettant détayer ces choix.
32Définitions et généralités
- 1.3 (suite)
- On revient ainsi vers les grandes questions
philosophiques que sont le comment peut-on
vivre ? dAristote (350 av. J.-C.), qui permet
de donner un sens daccomplissement à la vie, et
le que doit-on faire ? de Kant (1780), qui
permet de définir des règles pour guider
laction. A partir de ces deux questions
fondamentales, on peut rechercher les conditions
qui permettraient dassurer une durabilité
sociale au développement dans le
33Définitions et généralités
- contexte socioéconomique du monde actuel.
Un contexte marqué par la multi-culturalité mais
au sein duquel le système de production vise à
favoriser, entre offre et demande, un
lajustement instantané des flux de biens et de
services (autrement dit le juste à temps ). La
croissance économique, qui reste la condition
nécessaire à la réduction de la pauvreté et au
développement de la plupart des régions du monde,
devra sappuyer sur ces référents moraux.
34Définitions et généralités
- I.3 suite
- Il en résulte lémergence de nouveaux
débats éthiques relatifs aux thèmes de léquité
et la justice sociale (Rawls, 1971 Walzer,
1983 Sen, 1987 Van Parijs, 1991 Roemer,
1998 Clément et al. 2008), de la responsabilité
(Jonas, 1979 Lévinas, 1982 Ballet et Mahieu,
2003 Mahieu, 2008), de la dignité et de la
reconnaissance (Honneth, 1992).
35Définitions et généralités
- 1.4 Quelques citations
-
- La problématique fondamentale de
léthique et de léconomie, cest la
dialectique de lêtre et de lavoir . Entre
lêtre et lavoir, il y a une sorte de triomphe
de lavoir sur lêtre et cest cela qui fait la
misère de lhumanité. En essayant de préserver
lhomo oeconomicus, on engendre une dialectique
de lhomo ethicus pour préserver lhumanité et
aboutir à une meilleure répartition des richesses
qui satisfasse lêtre humain Professeur POAME,
23 mars 2010, CERAP Journée de réflexion sur
léthique économique
36Définitions et généralités
- 1.4 Quelques citations
- Dans notre monde, la science et la
technique semblent prendre de lavance au
détriment de léthique humaine. Les nouvelles
sciences de linformatique sont certes porteuses
de nombreuses promesses de développement humain,
mais tout autant de très nombreux risques de
déshumanisation. Il faut le redire avec force
ladministration des choses ne saurait jamais
remplacer le gouvernement des hommes, il
faudra surtout des acteurs sociaux décidés à
proposer de faire de léthique une exigence
morale de chacun et de tous, tout au long de la
vie. - Extrait de lintervention de Denis MAUGENEST,
ex-directeur général du CERAP, au premier
colloque partenariat CERAP Université de
Bouaké, 23 mars 2010.
37Définitions et généralités
- 1.4 Quelques citations
- Ma thèse est que léconomie moderne sest
trouvée considérablement appauvrie par la
distance qui a éloigné léconomie de léthique
Amartya SEN (1987) prix Nobel dEconomie en
1998 - il nous faut retrouver le sens de lindignation
qui seul amène à refuser les actes
inacceptables a interpelé le journaliste
Turbuce Koffi de Fraternité Matin du 3 juin
2011
38Définitions et généralités
- 1.4 Quelques citations
- Contrairement à une idée très répandue,
la science économique est loin dêtre a-éthique.
Elle développe des concepts et des analyses
éthiques à au moins trois niveaux. - A un premier niveau, la science économique
développe des concepts en référence à la notion
de Bien ou de visée éthique comme visée du Bien,
et pose donc le problème de la priorité du Bien
sur le Juste. - A un second niveau, la science économique pose
des comportements éthiques concernant les
individus. Elle initie alors une éthique positive
en analysant les répercussions de ces
comportements sur les décisions et actes
économiques. A un troisième niveau, la science
économique établit des propositions normatives. - extrait de ETHIQUE ECONOMIQUE Jérôme Ballet et
François Régis Mahieu , -Université de
Versailles- St Quentin en Yvelines/C3ED- (juillet
2002)
39Définitions et généralités
- 1.4 Quelques citations
- Cf. travaux de Jérôme Ballet, Jean-Luc
Dubois, François-Régis Mahieu (2005) - Les politiques de lutte contre la pauvreté qui
ne cernent pas suffisamment les dimensions
humaines peuvent engendrer des conséquences
graves en termes de vulnérabilité, en raison de
la modification de la structure des capacités des
populations concernées (bénéficiaires).
40- PARTIE 1 CHAPITRE 1- Courants de pensées
philosophiques en Ethique
41Chapitre 1- Courants de pensées philosophiques
en éthique
- Un grand nombre de philosophes sinterrogent sur
la nature de laction bonne, quel en est le
fondement Il sagit au travers de cette nuée de
philosophes didentifier ceux dont les pensées
semblent influencer lanalyse et les politiques
économiques - ..\COURS2014\exemples valeurs\Ethique les grandes
pensees philosophes.doc - NB TRAVAIL DES ETUDIANTS EXPOSE SUR
LES PENSEES DES PHILOSOPHES EN ETHIQUE
42Chapitre 1- Courants de pensées philosophiques en
éthique
- Section 1 Les philosophes de lantiquité
Socrate (5e s avant J.C) mis en scène par Platon,
Aristote - Section 2 la morale kantienne
- Section 3 La morale utilitariste
- Section 4 Autres courants
- Hans Jonas Le principe
responsabilité, - Emmanuel Levinas
- Jean-Paul Sartre
- Le Cœur
-
43Chapitre 1- Courants de pensées philosophiques en
éthique
- Section 1 Les philosophes de lantiquité
Socrate (5e s avant J.C) mis en scène par Platon,
Aristote - 1- Socrate (5e s avant J.C) mis en scène par
Platon dans ses Dialogues Le concept de bien
suprême - Le bien est hors de la réalité sensible, il
est inaccessible pour les êtres réels, il se
trouve dans le monde des idées, dans le
suprasensible. supérieur à tout ce qui se trouve
dans le monde réel constitue une première base
importante dans léthique. - Dans le Ménon de Platon, le personnage de Socrate
affirme que la vertu, qualité éthique par
excellence, ne peut pas senseigner.
44Chapitre 1- Courants de pensées philosophiques en
éthique
- 2. Aristote
- Aristote a été lun des disciples de Platon,
celui qui a eu le plus dinfluence dans
lhistoire des idées. Par son influence sur la
pensée occidentale, il est en effet, avec Socrate
et Platon, le - troisième grand philosophe de lépoque grecque.
Aristote prend à bras le corps le problème de
léthique, la question de savoir ce quest le
bien, ce quest laction bonne et ce quest la
vertu. - A linverse de Platon, il ne cherche pas le bien
hors du monde mais au cœur de la réalité
quotidienne.
45Chapitre 1- Courants de pensées philosophiques en
éthique
- Aristote
- Dans lEthique à Nicomaque ,il développe
ses théories éthiques. Une action est bonne
lorsquelle est la conclusion de la délibération
de lhomme vertueux. Son point de vue, ancré dans
le réel, lamène à décrire différents types
dindividus et les différentes vertus que sont la
prudence, le courage, la justice, la tempérance
ou encore lamitié, fondement selon lui de la vie
harmonieuse de la cité.
46Chapitre 1- Courants de pensées philosophiques en
éthique
- Lexemple ne suffit pas, les conseils non
plus, devenir vertueux est en conclusion un
travail personnel, une recherche individuelle. Et
La Raison est, en réalité, à trouver par chacun
en lui-même. Il prend dans ce texte lexemple de
Périclès, le grand homme politique athénien,
lhomme de vertu reconnu - comme tel par tous. Son fils, Alcibiade,
malgré tous les conseils et lexemple de son père
na pas réussi à devenir lui-même vertueux. La
morale chez Aristote est avant tout laffaire de
lhomme prudent. On devient un homme vertueux
avec le temps et la part de chance nest pas à
exclure
47Chapitre 1- Courants de pensées philosophiques en
éthique
- la finalité de léthique cest le bonheur
qui nest possible que dans une cité, dans une
organisation politique démocratique , qui
recherche effectivement léthique - Dans la morale dAristote, l'éthique est
caractérisée par sa perspective téléologique (de
telos, signifiant fin en grec signifie le
but, la finalité), cette finalité étant le
bonheur. - 3. Stoïcisme, Epicurisme et Cynisme Trois
écoles de pensées de lAntiquité inspirées de la
morale dAristote ont traversé les siècles pour
nous parvenir. Le but ultime de toutes ces
doctrines est leudémonia, c'est-à-dire le
bonheur que lhomme trouve en accomplissant sa
nature.
48Chapitre 1- Courants de pensées philosophiques en
éthique
- a) Stoïciens le stoïcien se considère
ainsi comme citoyen du monde en faisant fi des
lois conventionnelles, cest au sein de
lhumanité raisonnable que lhomme sépanouit.
Peu importe la classe sociale pour les stoïciens,
derrière les fonctions des uns et des autres, il
y a toujours des hommes qui peuvent ainsi
atteindre le bonheur. Lhomme, dans cette
philosophie prônant lascèse, doit vivre en
acceptant lordre des choses, la fatalité, il
doit même se mettre en accord avec la nature et
apprendre à suspendre son jugement
49Chapitre 1- Courants de pensées philosophiques en
éthique
- Les épicuriens Lhomme, dans cette
philosophie prônant lascèse, doit vivre en
acceptant lordre des choses, la fatalité. - Rien ne sert en effet, nous dit Epicure, de
souffrir pour des choses sur lesquels nous ne
pouvons avoir demprise ce serait une entrave à
notre liberté et à notre possibilité de vivre de
manière sage. Cette éthique est certes une
éthique du - bonheur par le plaisir mais si cest par le
plaisir que lhomme peut être heureux
50Chapitre 1- Courants de pensées philosophiques en
éthique
- Les épicuriens (suite)
- Cest surtout labsence de souffrances
quil doit rechercher. Epicure souligne que ce
nest pas en se laissant entraîner dans une
course frénétique à la satisfaction de tous ses
désirs que lhomme accède au bonheur. Lidéal est
ascétique le sage épicurien doit se satisfaire
de plaisirs naturels et nécessaires comme la
satisfaction de la faim ou de la soif - Les cyniques
- Ceux-ci offrent une vision radicale de léthique
51Chapitre 1- Courants de pensées philosophiques en
éthique
- Les cyniques (suite)
- Ils ne respectent rien de lordre social et
refuse même les faveurs de lempereur, qui
rejette ainsi tout ce qui nest pas naturel. Le
philosophe cynique par excellence est Diogène de
Cinoppe, connu pour dormir dans son tonneau à
Athènes.
52Chapitre 1- Courants de pensées philosophiques en
éthique
- -SECION 2 La morale Kantienne
- Cest surtout à partir des Lumières et
principalement de Kant que les questions
déthique ont été traitées dune manière
décisive, influençant jusquà aujourdhui les
problèmes que lon se pose en morale - Emmanuel Kant est une référence inévitable
dès que lon aborde aujourdhui les questions
éthiques. Il a cherché à fonder la morale de
manière absolue et définitive.
53Chapitre 1- Courants de pensées philosophiques en
éthique
- Dans son ouvrage sur La critique de la
raison pratique et Les fondements de la
métaphysique des mœurs , Kant met en lumière les
trois impératifs catégoriques quil faut en
éthique suivre de façon inconditionnelle
puisquils sont dictés par ce que nous avons de
plus élevé en nous, la raison - 1- Agis toujours de telle sorte que la maxime
de ton action puisse être érigée en loi
universelle - 2- Agis toujours de sorte que tu sois à la fois
le législateur et le sujet de la loi morale - 3- Agis toujours de sorte que tu considères
lhumanité en toi comme chez les autres jamais
uniquement comme un moyen mais toujours en même
temps comme une fin .
54Chapitre 1- Courants de pensées philosophiques en
éthique
- la morale kantienne peut toutefois se révéler
dune puissante pertinence en vue dagir de façon
acceptable moralement - puisquelle offre un argumentaire solide et
convaincant qui inspira la pensée occidentale et
que lon retrouve notamment au coeur même de la
philosophie des droits de lhomme. - On retient surtout que dans la morale de
Kant, léthique est définie par le caractère
d'obligation de la norme, donc par un point de
vue déontologique (déontologique signifiant
précisément devoir ) -
55Chapitre 1- Courants de pensées philosophiques en
éthique
- Section 3 La morale utilitariste
- Avec la morale dAristote et la morale
kantienne, lutilitarisme est la troisième
doctrine essentielle dans léthique contemporaine
.Théorisé par Jeremy Bentham et John Stuart Mill
au 19ème siècle, lutilitarisme est issu de la
tradition anglo-saxonne. La morale utilitariste
est fondée sur lidée de maximisation du bien. Si
dans la société une action nuit à - moins de personnes quelle ne profite à
dautres, si ces derniers sont donc plus
nombreux, alors laction est considérée comme
éthiquement bonne au sein dune société
démocratique donnée
56Chapitre 1- Courants de pensées philosophiques en
éthique
- Elle a constitué une grande avancée en éthique en
évoquant lidée du bonheur du plus grand nombre à
une époque où lidéal démocratique nétait pas
encore répandu. - Sur la base de ces fondements philosophiques, les
économistes marginalistes (Pareto, Walras,
Jevons) ont fondé, à la suite de Stuart Mill
(1859 et 1861), léconomie dite néo-classique qui
définit les conditions de léquilibre des
marchés, de loptimum social, de léconomie du
bien-être. Il en est résulté un système formalisé
et cohérent qui sappuie sur un certain nombre
dhypothèses particulièrement contraignantes comme
57Chapitre 1- Courants de pensées philosophiques en
éthique
- lautonomie et lindépendance des décideurs
(consommateurs et producteurs), la rationalité
des acteurs, la maximisation des utilités et des
profits, la monétarisation, etc. - (Hypothèses de la concurrence pure et parfaite) à
développer par les étudiants.
58Chapitre 1- Courants de pensées philosophiques en
éthique
- Section .4 Autres philosophes
- Hans Jonas Dans Le principe responsabilité, (fin
20e s) - Hans Jonas, un philosophe allemand, théorise
un argument qui a été beaucoup repris après lui,
il sagit de largument dit des générations
futures . - Selon lui, tous nos choix présents en
éthique et en bioéthique doivent trouver une
justification morale vis-à-vis du futur. Non
seulement nous avons une responsabilité présente
mais aussi une responsabilité pour les
générations à venir. Les notions de principe de
précaution et de développement durable sont des
échos, des conséquences des idées de Jonas.
59Chapitre 1- Courants de pensées philosophiques en
éthique
- Emmanuel Levinas est un philosophe français du
20ème Siècle qui explicite, dans un petit ouvrage
dentretiens Ethique et Infini, sa théorie
fondamentale de lautre et du visage. Cette
théorie met lautre au centre des préoccupations
de lindividu. - ce que je vois dans le visage de lautre, cest
lhumanité et ce hors de toute circonstance .
Dés lors je sais que léthique commence là, dans
le visage de lautre, agir de la meilleure
manière possible, cest agir en fonction de
lautre, de sa faiblesse qui transparaît dans son
visage.
60Chapitre 1- Courants de pensées philosophiques en
éthique
- Jean-Paul Sartre
- La question du choix, question éthique
aujourdhui essentielle, a été conceptualisée par
Jean-Paul Sartre Prendre une décision et agir,
cest se jeter dans laction. Pour Sartre dans
Lexistentialisme est un humanisme, le choix est
lacte par lequel lhomme est libre et choisir
est un acte que lon ne peut éviter. Selon Sartre
il nexiste pas de choix totalement bon. Lhomme,
pour devenir libre, doit agir et donc faire des
choix qui ne se font jamais sans douleur
61Chapitre 1- Courants de pensées philosophiques en
éthique
- Ricoeur (1990, éthique de la morale) pour
lui, léthique se réfère à la vie bonne, pour
soi et pour autrui dans des institutions justes
- Lazare Poamé parlant de Ethique de la
reconstruction dira - Cela consiste à reconstruire le Travail
producteur il ne faut pas chercher à mourir
pour la patrie, mais plutôt chercher à nourrir la
patrie .
62Chapitre 1- Courants de pensées philosophiques en
éthique
- Extrait de Dr Lazare Poamé, Guerre et
paix en Côte divoire (2004) 17p Kant a lu
Hobbes et connaît la thèse de la méchanceté de la
nature humaine, mais il ne croit pas que lhomme
soit foncièrement mauvais. Car, il est persuadé
quen tout homme, sommeille une disposition
morale lui permettant de se rendre maître un jour
du mauvais principe en lui (Kant, 1795, p. 47).
Kant a en effet une haute idée de lhomme quil
définit dailleurs comme un Vernunftwesen, un
être dont lêtre est la raison. Cet être appelé à
maîtriser ses bas instincts porte nécessairement
en lui les germes de la sociabilité. Mais lidée
de sociabilité chez Kant transcende
lunilatéralité des conceptions de lhomme comme
être sociable. Ni être sociable ni loup (Homo
homini lupus), lhomme est à la fois
linsociable-sociable et cest le jeu dialectique
de ces deux versants qui détermine la marche de
la civilisation et létat des Lumières.
63Première partie Introduction sur les concepts
- PARTIE 1 CHAPITRE 2 Niveaux dévaluation des
questions et domaines de recherches en éthique
économique
64Chapitre 2- Domaines de recherche et Niveaux
dévaluation des questions éthiques
- Section 1 DOMAINES DE RECHERCHES
- 1Citons dabord quelques cas de préoccupations
en éthiques - Expropriation de biens pour cause dutilité
publique sans compensation - Discrimination sur le marché du travail
- Stigmatisation des enfants infecté par le VIH
SIDA - Travail des enfants
- Achat du droit/Impunité
- Opportunités de rémunérations parallèles/corruptio
n/pots de vins - Pauvreté Défaut de droit à l'alimentation
- Surpêche et dégradation de l'écosystème.
- Inégalités et répartition injuste des revenus
- Trafic dinfluence
- Litiges divers dont fonciers
- Non scolarisation des enfants
- Concurrences déloyales etc.
- Manquement aux droits de lhomme
65Chapitre 2- Domaines de recherche et Niveaux
dévaluation des questions éthiques
- Section 1 DOMAINES DE RECHERCHE
- 2. Quelques Orientations de lUNESCO de
lUNESCO pour la Recherche sur léthique en
économie - -Premier domaine les politiques économiques au
regard des droits de lhomme ( lutte contre la
pauvreté, lexclusion, la marginalisation et la
portée des choix politiques vis-à-vis des
générations futures) - -Deuxième domaine Les conséquences
écologiques concernent la pression sur les
équilibres naturels, par la pollution,
lépuisement des ressources non renouvelables
(énergétiques ou minérales), la réduction de la
biodiversité. - -Troisième domaine celui de la
gouvernance publique et privée et des bases
informationnelles, transparence, accès à
linformation et aux statistiques - -Quatrième Les questions éthiques des accords
de développement internationaux
66Chapitre 2- Domaines de recherche et Niveaux
dévaluation des questions éthiques
- DOMAINES DE RECHERCHES (suite)
- Ethique culturelle / religieuse (média, sport,
culture, religions, tourisme) - Santé et Bioéthique
67Chapitre 2- Domaines de recherche et Niveaux
dévaluation des questions éthiques
- -Section 2 Niveaux dévaluation
- Lévaluation des questions éthiques portent
généralement - Au niveau social sur lenvironnement, les
Institutions/ gouvernance, le Capital social,
les rapports envers lEtat, institutions, la
justice, les autorités, le bien-être social, - les dilemmes par rapport à lapplication des
droits et normes établis. - Au niveau individuel et communautaire sur les
relations interpersonnelles, transferts,
altruisme, les droits, les responsabilités et les
obligations, les comportements vis-à-vis des
normes établies, le bien-être individuel, les
conflits et les dilemmes liées aux regards des
normes modernes, traditionnelles etc.. -
68Chapitre 2- Domaines de recherche et Niveaux
dévaluation des questions éthiques
- 2 types de questions
- a) questions de compréhension de la situation
éthique (normes, valeurs, comportements,
tensions, repères ) - b) questions didentification de points de vue,
de normes, de raisons, de valeurs c) questions
dévaluation, de justification ou de
recommandation
69Chapitre 2- Domaines de recherche et Niveaux
dévaluation des questions éthiques
- 3. importance des systèmes de valeur Les réponses
obtenues aux questions éthiques dépendent de
notre système de valeurs et aussi de la culture
et la sensibilité du milieu aux questions
éthiques. - ..\COURS2014\exemples valeurs\note sur l origine
des valeurs ethiques.doc - Le système des valeurs puise ses références dans
la famille immédiate pour ensuite s'inspirer de
la famille élargie, des amis, de l'école et de la
société en générale. Il ne faut pas sous-estimer
le rôle des médias, que ce soit la presse écrite
ou électronique, car ils ont une influence
considérable dans le mode de vie préconisé par
les gens.
70Chapitre 2- Domaines de recherche et Niveaux
dévaluation des questions éthiques
- Au fil des années, l'homme reçoit du monde
extérieur des stimulations qui viennent ébranler
son système de valeurs. - Il doit donc y apporter les changements qui lui
semblent opportuns pour vivre en harmonie avec
lui-même et par le fait même avec les gens qui
l'entourent. Les valeurs ont donc deux fonctions
principales. Elles permettent la socialisation et
elles donnent un sens à la vie.
71Chapitre 2- Domaines de recherche et Niveaux
dévaluation des questions éthiques
- L'homme est enclin par sa nature à porter des
jugements de valeurs, et il est important d'en
reconnaître la provenance. - Nous en dénombrons cinq sources, dont la première
est la religion. La deuxième est associée à
l'opinion publique. Elle permet aux gens de
justifier leurs valeurs en s'appuyant sur ce que
la majorité des gens en disent
72Chapitre 2- Domaines de recherche et Niveaux
dévaluation des questions éthiques
- La troisième se rapporte aux sentiments et aux
goûts elle est intangible et relative car ce qui
est beau pour une personne ne l'est pas
nécessairement pour une autre. - La quatrième fait référence à la conscience, et
comme les trois précédentes, elle est subjective.
Elle implique que certaines personnes basent
leurs jugements de valeurs en référant à leur
conscience (connaissance sur le moment de sa
propre activité psychique). Par exemple, dans le
cas d'Hitler, sa conscience lui dictait
d'exterminer les juifs, car il les considérait
comme une race inférieure. - La cinquième source est la raison. C'est la seule
source à être objective, elle se base sur des
faits observables et vérifiables et s'appuie sur
des connaissances acquises par la recherche.
73Deuxième partie Problématiques contemporains
éthiques économique Ethique dans les politiques
de développement et le monde des affaires
- CHAPITRE 1- Orientations de politiques
économiques dans le monde et leurs limites
74CHAPITRE 1- Orientations de politiques
économiques dans le monde et leurs limites
- En science économique la visée éthique
initiale est lOptimum ou efficacité,
lefficience, les actions coûts efficaces - - Depuis les années 90, prise en compte des
valeurs telles que la Justice, léquité,, la
paix, les droits humains, la solidarité, la
responsabilité, légalité des chances, léquité,
laltruisme etc. -
75 CHAPITRE 1- Orientations de politiques
économiques dans le monde et leurs limites
- Section 1 Visée éthique et courant de
politique économique - Définition de quelques notions Altruisme,
Equité, Justice - Notion daltruisme
- Lengagement envers une tierce personne est
dénué de recherche dintérêts personnels. Il
consiste en une action considérée comme morale en
elle-même et recherchée pour elle-même. Ces deux
formes de sentiments à légard dautrui donneront
lieu à deux voies dexploration de laltruisme
dans le cadre de lanalyse économique.
Laltruisme est alors associé à lanalyse des
transferts ou dons entre individus. Cette
modalité de représentation de léthique
sapplique aussi bien entre individus dune même
génération, quentre générations. La fonction
dutilité intergénérationnelle de Barro (1974)
est construite sur le même principe, représentée
sous la forme d'une utilité " enchaînée " de la
part de la génération ancienne pour la nouvelle
génération. . Cette modalité de représentation
dautrui a dailleurs donné nombre décrits. -
76 CHAPITRE 1- Orientations de politiques
économiques dans le monde et leurs limites
- -Formes déquité
- Léquité écologique veut dire utilisation
durable et répartition équitable des ressources,
tout comme réduction et répartition équitable des
charges écologiques. La répartition équitable des
ressources et des charges comprend trois
dimensions répartition entre les générations
actuelles, répartition entre les générations
actuelles et futures, et entre les êtres humains
et lenvironnement non humain. - - Léquité dallocation signifie du point de vue
de léthique - économique lieu équitable et pondération des
facteurs de production, compte tenu aussi des
neuf autres aspects de léquité. -
77 CHAPITRE 1- Orientations de politiques
économiques dans le monde et leurs limites
- - Léquité de partenariat consiste à voir dans le
partenaire - commercial non seulement un homo oeconomicus
considéré - comme objet économique susceptible dune utilité
maximale, - mais un sujet économique humain avec qui se
construit une relation. - - Léquité de procédure veut dire procédure
prévisible, dÉtat de droit (public et privé),
contrôlée, transparente, exempte de corruption et
par conséquent équitable dans le domaine des
relations commerciales. - - Léquité de punition implémente dune manière
juste la - punition des malfaiteurs avec le but de la
dissuasion et de la - réintégration des malfaiteurs
-
78 CHAPITRE 1- Orientations de politiques
économiques dans le monde et leurs limites
- - Léquité de transition est une équité
provisoire qui répond à des situations de
transitions avec les incertitudes impliquées - - Léquité de transformation cherche à
transformer une - situation dinjustice en une situation de
justice. - - Léquité de relationnalité met les divers
aspects de léquité en relation les uns avec les
autres, les met en réseau, en veillant au rapport
(relationnalité) et à léquilibre avec les autres
valeurs fondamentales. -
79 CHAPITRE 1- Orientations de politiques
économiques dans le monde et leurs limites
- JUSTICE la justice est une vertu sur la voie de
la vie bonne . - Le sens de la justice est solidaire de
celui de l'injuste, qui bien souvent le précède.
On entend souvent dire dans les conflits Ce
nest pas juste C'est injuste ! - telle
est la première exclamation. Il existe un traité
de la justice dans les Ethiques d'Aristote,
lequel suit en cela la trace de Platon. - Il sagit de formaliser l'idée d'une
égalité proportionnelle qui maintienne les
inévitables inégalités de la société dans le
cadre de l'éthique à chacun en proportion de
sa contribution, de son mérite , telle est la
formule de la justice distributive, définie comme
égalité proportionnelle. (cf. Ricoeur 1990,
éthique et morale) -
80 CHAPITRE 1- Orientations de politiques
économiques dans le monde et leurs limites
- La visée éthique qui domine les mœurs
économiques est loptimum si lon intègre
léthique sociale, les politiques de
développement visent à la fois loptimum,
léquité et la justice elles sont fondées sur
deux grands courants de politiques économiques
le libéralisme et le socialisme -
81 CHAPITRE 1- Orientations de politiques
économiques dans le monde et leurs limites
- Le libéralisme
- cest le système économique basé sur la
liberté déchange et de transaction. Il
constitue en elle-même une de ces libertés
élémentaires auxquelles les gens ont raison
daspirer. Toute restriction des possibilités de
transaction au travers des contrôles arbitraires
constitue une première forme datteinte aux
libertés. (Adam Smith (1789).Voir aussi Stuart
Mill De la liberté . -
82 CHAPITRE 1- Orientations de politiques
économiques dans le monde et leurs limites
- Le socialisme,
- Ce système s'oppose donc au libéralisme
économique classique en ce qu'il ne croit pas au
laissez-faire et à l'autorégulation du système
économique par la seule recherche de l'intérêt
personnel et par la liberté individuelle,
Joseph Schumpeter un système institutionnel
dans lequel une autorité centrale contrôle les
moyens de la production et la production
elle-même , la planification est centralisée. Le
socialisme met laccent sur la justice sociale et
les valeurs de solidarités.
83CHAPITRE 1- Orientations de politiques
économiques dans le monde et leurs limites
- Dès le XIXe siècle, cependant, des écoles
de pensée ont tenté de concilier libéralisme et
socialisme, par les valeurs de la solidarité ,
les principes de la liberté, dans le cadre d'une
relation critique avec le libéralisme économique - Cest dans ce cadre quon peut inscrire les
travaux dAmartya SEN -
84CHAPITRE 1- Orientations de politiques
économiques dans le monde et leurs limites
-
- SECTION 2 II. Limites dune politique
économique basée sur lutilitarisme les
problèmes éthiques de lOptimum - On peut définir loptimum économique comme "
un état réalisable auquel aucun autre état
réalisable nest préféré. Cet état est préféré à
tout autre parce quil nest plus possible
daméliorer la satisfaction dun quelconque
consommateur, membre de cette économie, sans
réduire celle dau moins un autre " (Debreu,
1966).
85CHAPITRE 1- Orientations de politiques
économiques dans le monde et leurs limites
-
- Les limites sont apparues lorsque lon
cherche à réaliser à la foi loptimum, la justice
et léquité . - Lutilitarisme est basé sur la concurrence pure
et parfaite Les pratiques de la concurrence
pure et parfaite constituent, des pratiques
vertueuses permettant de réaliser la visée
éthique de la vie Bonne mais laissent ouverte la
question de lintégration de la justice et de
lEquité.
86CHAPITRE 1- Orientations de politiques
économiques dans le monde et leurs limites
- La règle principale, l'atomisme, concerne le
nombre d'intervenants d'un côté comme de l'autre
du marché. De ce fait les intervenants sont price
takers. Cette règle n'est pas suffisante et on
lui adjoint les règles de transparence des
informations, d'homogénéité des produits ou
encore d'absence de barrière à l'entrée. Certes
ces règles ne sont pas réalistes dans leur
formulation de départ, mais elles permettent de
construire cette situation de référence, qui de
fait est une situation hypothétique. - Cela nous amène à examiner la relation
déquivalence entre équilibre général de
concurrence pure et parfaite et optimum de Pareto
-
87CHAPITRE 1- Orientations de politiques
économiques dans le monde et leurs limites
- Deux théorèmes expriment cette relations
- Théorème 1. Si lorganisation politique dune
société est telle quelle accorde une importance
primordiale à ses membres individuels, le
bien-être social sera maximisé si chaque
consommateur, chaque entreprise, chaque branche
et chaque marché de facteurs sont en situation de
concurrence parfaite.Il sagit dun théorème
selon lequel, léquilibre général implique
loptimum.
88CHAPITRE 1- Orientations de politiques
économiques dans le monde et leurs limites
- Théorème 2. Pour atteindre un bien-être social
maximum, dans une société socialiste
décentralisée, lagence centrale de planification
doit résoudre le problème de maximisation sous
contrainte afin dobtenir des prix fictifs pour
tous les facteurs et les produits elle doit
publier cette liste de prix et la distribuer à
tous les membres de la société elle doit
inciter les consommateurs et les dirigeants
dentreprise à se comporter comme des
maximisateurs de profit ou de satisfaction dans
un régime de concurrence parfaite.Selon ce
théorème,loptimum implqiue léquilibre
généralDoù la double implication ou équivalence
entre équilibre général et optimum.
89CHAPITRE 1- Orientations de politiques
économiques dans le monde et leurs limites
- Le second théorème est aussi appelé règle de "
Lange-Lerner ". Ce théorème indique de manière
paradoxale que le meilleur marché est celui où
les informations sont bien centralisées et
coordonnées. Ainsi, le plan dans une économie
socialiste est la forme de " marché " la plus
efficiente. - En raison de la relation déquivalence entre
optimum et marché, connaissant l'optimum, le
commissaire du " marché " peut décréter
l'allocation efficace des ressources. - L'éthique du marché aboutit, pour des raisons
d'efficacité, à une éthique de la dictature de
l'expert en planification du développement.
90CHAPITRE 1- Orientations de politiques
économiques dans le monde et leurs limites
- Lexistence dun optimum en coin, cest-à-dire la
situation dans laquelle une personne ou un groupe
de personnes possède toutes les richesses et une
autre personne ou un autre groupe de personnes ne
possède rien, nest pas exclu. Cest un optimum
qui apparaît fondamentalement injuste. - Approches proposées face à ces limites
- Rawls dans la Théorie de la justice comme
équité a précisément proposé détablir des règles
de priorité entre liberté, équité et efficacité.
91CHAPITRE 1- Orientations de politiques
économiques dans le monde et leurs limites
- Rawls (1974) dans la Théorie de la justice comme
équité a précisément proposé détablir des règles
de priorité entre liberté, équité et efficacité.
la justice ne peut être atteinte en dehors du
respect simultané de légalité et de la liberté
cest légalitarisme libéral. - John Rawls énonce les 3 principes suivants dont
le respect garantit la justice sociale a)
légale liberté pour tous b) acceptation de la
différence par rapport à lautre c) le principe
dégalité équitable des chances - Rawls établit une première règle un ordre de
priorité entre les trois agtbgtc. on ne peut pas
parler dinjustice au sens strict que si les
inégalités existantes ne sont pas au bénéfice de
tous
92CHAPITRE 1- Orientations de politiques
économiques dans le monde et leurs limites
- Une seconde règle établit la priorité de la
justice sur l'efficacité et le bien-être. - Une réduction de la liberté n'est concevable que
si elle renforce le système des libertés, partagé
par tous. - Sa théorie établit un ordre lexicographique, en
donnant la priorité à la liberté sur léquité et
la priorité de léquité sur lefficacité chaque
principe étant entièrement satisfait avant la
mise en œuvre du suivant, et ainsi de suite.
93CHAPITRE 1- Orientations de politiques
économiques dans le monde et leurs limites
- Une inégalité des chances doit améliorer les
chances de ceux qui en ont le moins. - L'inégalité sociale doit être au service de la
justice sociale. De ce point de vue, Rawls
approfondit les incidences philosophiques de la
"juste épargne" de Keynes l'inégalité dans la
répartition de la richesse rend possible
l'accumulation rapide du capital et
l'amélioration plus ou moins durable du niveau de
vie pour tous.
94CHAPITRE 1- Orientations de politiques
économiques dans le monde et leurs limites
- Critique formulée par Hart (1973). Elle concerne
la question des priorités des libertés entre
elles exige de pouvoir arbitrer entre les
différentes libertés. - Prenons un exemple simple. Imaginons un
agriculteur et un chasseur en conflit sur
lutilisation du champ. Le chasseur désire passer
sur le champ appartenant à lagriculteur pour
exercer son activité de chasse, mais
lagriculteur refuse. Dans ce cas, quel est le
droit ?
95CHAPITRE 1- Orientations de politiques
économiques dans le monde et leurs limites
- A partir de 1980, dans un article intitulé
Kantian Constructivism in Moral Theory, Rawls
sexprime sur sa conception de la personne
morale. Rawls définit des " contraintes formelles
" du droit, parfaitement et clairement
explicitées dans les conditions du contrat
attenant à la position originelle. Parmi ces
contraintes on peut noter luniversalité
dapplication de la loi, et son acceptabilité par
tous
96CHAPITRE 1- Orientations de politiques
économiques dans le monde et leurs limites
- NOUVELLES PERSPECTIVES LES TRAVAUX DAMARTYA
SEN ET SES TENANTS - Amartya SEN et les politiques de développement
- SEN , économiste du développement, né en
1933 à Bengale et Inde, Prix Nobel déconomie en
1998, avec son ouvrage Ethique en économie.
Renommé pour son ouvrage sur la famine. -
97CHAPITRE 1- Orientations de politiques
économiques dans le monde et leurs limites
- En 1981, Sen publia Poverty and Famines An
Essay on Entitlement and Deprivation, un livre
dans lequel il démontre que les famines ne sont
pas seulement dues au manque de nourriture mais
aussi aux inégalités provoquées par les
mécanismes de distribution de la nourriture.
L'intérêt que porte Sen pour la famine lui vient
de son expérience personnelle. À 9 ans, il fut
témoin de la famine au Bengale de 1943 pendant
laquelle moururent trois millions de personnes.
98CHAPITRE 1- Orientations de politiques
économiques dans le monde et leurs limites
- la cause de la famine de 1943 est le fait
que la distribution de nourriture a été gênée
parce que certaines catégories de la société (ici
les travailleurs ruraux) avaient perdu leur
emploi et donc leur capacité à acheter de la
nourriture. Sen souligne donc un certain nombre
de facteurs économiques et sociaux comme la chute
des salaires, le chômage, la hausse des prix de
la nourriture et la pauvreté des systèmes de
distribution de la nourriture. Ces facteurs
mènent à la famine dans - certains groupes de la société. Son approche de
la capabilité souligne la liberté positive,
c'est-à-dire la capacité d'une personne à être ou
à faire quelque chose, à pouvoir choisir des
orientations pour son bien-être.
99CHAPITRE 1- Orientations de politiques
économiques dans le monde et leurs limites
- Pour Sen, il ny a de développement que par
et pour les libertés. Les différentes libertés
dont il parle sont - Les libertés politiques, Les libertés politiques
lensemble des libertés offertes aux individus
de sexprimer, de voter, de sopposer ou de
sorganiser en association - Les facilités économiques lensemble des
opportunités offertes aux individus dutiliser
les ressources économiques Les opportunités
sociales lensemble des services publics - Les garanties de transparence la liberté de
traiter dans les relations sociales de façon
claire et licite - La sécurité protectrice lensemble des libertés
sociales accordées aux plus vulnérables
100CHAPITRE 1- Orientations de politiques
économiques dans le monde et leurs limites
- Plusieurs adeptes de lécole dAmartya SEN
avec des points de vue critiques Travaux de
Régis MAHIEU, Jean-Luc DUBOIS, Jérôme BALLET,
etc. - 1- Site WEB FREE Fond pour la Recherche en