Title: UNIVERSITE ALASSANE OUATTARA BOUAKE
1 - UNIVERSITE ALASSANE OUATTARA BOUAKE
- UFR SED
- GRADE MASTER
- Cours magistral
- Masse horaire 25 heures
- Travaux personnels étudiants 25 h
- COURS ETHIQUE ECONOMIQUE FONDAMENTALE
- MASSE HORAIRE 25 Heures
- ANIMATEUR
- Dr KOUADIO NEE ODOUNFA ALICE, ENSEIGNANT
CHERCHEUR, UFR SED - UNIVERSITE ALLASSANE OUATTARA BOUAKE (RCI)
- Email kouadioaod_at_yahoo.fr
- Contact 225 02022274
2 NOTE INTRODUCTIVE
- L essor du capitalisme se traduit par
une forte croissance économique au plan mondial
dues à un progrès technologique et une économie
mondialisée. La difficulté résulte dans le
constat que les dimensions liées au social et à
lenvironnement naient pas été pris en compte
pleinement. La principale conséquence est la
crise alimentaire et écologique qui se manifeste
par les problèmes tels le changement climatique,
la raréfaction des ressources naturelles , les
inégalités poussées entre pays développés et pays
en développement, et à lintérieur des pays même,
la perte drastique de la biodiversité, la
dégradation du cadre de vie, du fait de
l'activité industrielle et le déversement des
effluents industriels sans traitement préalable
dans les écosystèmes aquatiques, la mauvaise
gestion des déchets toxiques. - La sonnette dalarme fut donnée par
Gro Harlem Brundtland, ministre norvégienne de
lEnvironnement présidant la Commission mondiale
sur lenvironnement et le développement, dans le
rapport intitulé Notre avenir à tous est soumis à
lAssemblée nationale des Nations unies en 1986.
Le rapport de Brundtland de 1987 définit le
Développement Durable comme un développement
qui répond aux besoins des générations du présent
sans compromettre la capacité des générations
futures à répondre aux leurs . -
3 NOTE INTRODUCTIVE
-
- Il sensuit une prise de conscience
générale au niveau mondial pour intégrer les
considérations éthiques dans les programmes de
développement. - Cette prise de conscience au niveau
mondial se manifesta tout dabord en 1990 par
la publication du premier rapport sur le
développement humain par le Programme des NU pour
le Développement (PNUD). Le contenu de ce rapport
a été influencé par les théories dAmartya SEN,
prix Nobel déconomie en 1998 pour ses travaux
sur la théorie de développement humain et son
ouvrage sur léthique et léconomie. SEN examina
quelques graves réalités économiques de notre
temps telles que laggravation des inégalités
ou la famine en des termes qui sont ceux de nos
délibérations morales, et exige dinscrire les
critères éthiques au cœur de lanalyse économique
et des recherches sur les causes des famines ou
sur linégalité sociale entre sexe. - Ensuite, le sommet de Rio de 1992, tenu sous
légide des Nations Unies, va officialiser la
notion de développement durable et celle des
trois piliers (économie/écologie/social) un
développement économiquement efficace,
socialement équitable et écologiquement
soutenable. -
4 NOTE INTRODUCTIVE
- Enfin, lUNESCO va sengager dans la
prise de conscience par les institutions de
Bretton Woods, des impératifs éthiques et moraux
dun développement "à visage humain". - Cest ainsi que Frédérique Mayor, alors
directeur de lUNESCO en 1998, invita les
participants à une réunion internationale, à une
révolution sans complaisance de lorthodoxie
économique dominante et du mode de gouvernance
qui se fait à travers le G7, lOMC etc. - Le concept de lhumanisation de la
mondialisation est de fait une expression moderne
des obstacles qui se dressent à laube du nouveau
siècle, sur la voie dun développement humain
partagé. Il touche autant à léconomie quà la
préservation des cultures. - Il concerne la façon dont lhumanité
relèvera ses propres défis et prendra des mesures
respectueuses des valeurs humaines fondamentales
qui sont au cœur de la paix. -
-
-
5 NOTE INTRODUCTIVE
-
- Par ailleurs des voix sélèvent
(notamment chez les tiers-mondialistes et les
tenants de léconomie solidaire) pour affirmer
que léconomie devrait être plus éthique et se
préoccuper des effets sociaux, de combattre la
pauvreté, de surveiller les inégalités, etc. - Dans la sphère des grandes entreprises,
le monde des affaires et le monde des finances,
il apparaît en force des considérations
éthiques dans des termes divers (responsabilité
sociale, économie solidaire, valeurs partagées
etc..). Ceci est la conséquence de lévolution
des rapports de force entre employés et
employeurs mais aussi, des leçons tirées des
scandales financiers, des dysfonctionnements en
matière de liberté économique, et des failles
graves de gouvernance observées aussi bien dans
les pays développés que dans les pays les moins
développés. -
-
6 NOTE INTRODUCTIVE
- En Côte dIvoire, la crise politique et
ses graves conséquences sur la gouvernance
économique, laccroissement des déséquilibres au
niveau des différents secteurs économiques les
scandales relayés chaque jour dans les journaux,
interpellent les économistes, et les invitent à
approfondir les réflexions sur la manière dont
les libertés sont exercées pour que léconomie
conduise à une vie bonne, qui puisse être
améliorée selon les espérances des populations. -
-
7NOTE INTRODUCTIVE
- Concernant le programme des
enseignements, jusquici, les enseignements en
économie sont dominés par la micro économie,
léconométrie et la macro économie, car la
neutralité morale est affirmée par les principaux
théoriciens de la science économique, en
particulier Alfred Marshall dans les principes
déconomie politique (1890)). - Lenseignement de la science économique
porte rarement sur les questions éthiques,
quoique ces préoccupations ne soient pas tout à
fait absentes dans lhistoire de la politique
économique. En effet, la crainte des pratiques
monopolistiques était déjà présente chez Adam
Smith Adam Smith (1723-1790) qui dun côté
publia la théorie des sentiments moraux, et de
lautre son ouvrage sur la nature et les causes
de la richesse des nation.. Deux ouvrages qui
semblent se contredire, lun est une éthique
altruiste , lautre célèbre légoïsme, notamment
le mien et celui de mes partenaires. - Mais à un moment de son évolution, la
science économique délaissa ces considérations
pour ne retenir que les mécanismes
macroéconomiques la science économique sest
trouvée considérablement appauvrie par son
absence déthique. -
8NOTE INTRODUCTIVE
-
- LUniversité Alassane Ouattara de Bouaké
innove cette année 2013, année de la mise en
œuvre de la réforme LMD, en introduisant un
cours déthique économique fondamentale au
programme des étudiants en science économique. Il
sagit de susciter une prise de conscience des
impératifs éthiques et moraux dans les
politiques économiques visant le développement
durable. Ainsi seront-ils sensibles, en tant
quéconomistes à ces préoccupations dans la vie
professionnelle.
9 OBJECTIFS
- Ce cours vise à aider les étudiants en
Master 1, Science économique à - Acquérir les connaissances nécessaires sur la
formulation des questions éthiques en économie, - Connaître les courants philosophiques qui guident
les problématiques éthiques en économie et , - Connaître les modalités de leur évaluation par
lanalyse des visées éthiques dans léconomie de
développement et au niveau de ses acteurs, - Susciter des intérêts de recherche sur
léthique économique, par lobservation des faits
au niveau social, politique et environnemental.
10Contenu du cours
- Ce cours comprend deux parties complémentaires
- la première a trait aux généralités sur
Généralités sur les concepts et principes en
Ethique Economique fondamentale - La deuxième examine la prise en compte de
léthique dans les politiques publiques de
développement et chez les acteurs de léconomie. -
11Contenu du cours
- Première Partie Généralités sur les concepts
et principes en Ethique Economique Fondamentale - Objectifs
- Toute initiation se doit de commencer par
quelques précisions, sagissant déthique
économique fondamentale (Quoi?), il convient
avant tout den définir lobjet puis les
modalités (Comment). - Cette première partie répond à la question
Quoi. Lobjectif de cette partie est damener les
étudiants a maîtriser lapproche théorique des
visées éthiques en économie par une connaissance
des grands courants philosophiques en éthique,
pré-requis indispensable pour une tentative
dévaluation de la prise en compte de léthique
dans les programmes de développements et au
niveau des acteurs économiques.
12Contenu du cours
- Deuxième Partie La prise en compte des
questions éthiques dans les politiques de
développement économique - Objectifs
- Cette deuxième partie répond à la
question comment. - Lobjectif de cette partie est damener
les étudiants à analyser le point des
avancement des engagements au niveau des
instances internationales et des gouvernements
pour intégrer léthique en économie et dans les
politiques de développement.
13PLAN
- Première Partie Généralités sur les concepts
et principes en Ethique Economique Fondamentale - I. Définitions
- II- Les Grandes pensées philosophiques en Ethique
- III. Les Domaines de recherche en éthique
économique
14PLAN
- Deuxième partie La prise en compte des
questions éthiques dans les politiques de
développement - I. les courants de politiques économiques
dans le monde - II. Limites dune politique économique basée
sur lutilitarisme les problèmes éthiques de
lOptimum - III. Quelles perspectives pour les problèmes
de développement - IV- Exposés
-
15Première partie Généralité sur les concepts et
principes en Ethique Economique fondamentale
- I. Définitions
- II- Les Grandes pensées philosophiques en Ethique
- III. Domaines de recherche en éthique économique
- IV. Responsabilité sociétale
- V. Niveaux déthiques
- VI. Forme déquité
- VII- Visées Ethiques en Economie
-
16Première partie Généralité sur les concepts et
principes en Ethique Economique fondamentale
- I. Définitions
- 1.1-La science économique
- 1.2- léthique, la morale,
- 1.3 les valeurs
- 1.4- léthique économique
- 1-5Quelques citations
17I. Définition
- I. Définition
- Il sagit de fournir aux étudiants des bases
théoriques pour analyser léthique en économie.
On peut partir dune définition dordre général
léthique économique fondamentale cest
lanalyse de la science économique et des
politiques économiques sous langle Ethique, et
définir ensuite les différents thèmes Science
Economique ? Ethique- Morale-Valeurs
fondamentales Ethique Economique -
18Première partie Généralité sur les concepts
- 1.1-La science économique
- Cest la science qui a pour objet
détudier la lutte des hommes contre la rareté,
et les choix quils font pour aménager dans le
temps et dans lespace les ressources rares dont
ils disposent en vue dobtenir le meilleur
résultat. Elle sintéresse à la production, la
distribution, le commerce, la consommation, la
gestion des déchets, à la création de la richesse
et sa répartition.
19Première partie Généralité sur les concepts
- I.1 suite
- Quelques questions clés par rapport à la
production, la vente, lachat, la consommation,
la gestion des déchets Qui, pour qui, combien,
où, quand, pour quel prix, comment produire,
vendre, consommer, recycler les biens et
services, ? etc. - 1.2 Léthique
- Dans le domaine de la morale, on emploie
deux termes dont la différence est infime, celui
déthique et celui de morale.
20Première partie Généralité sur les concepts
-
- 1.2 Léthique
- lEthique vient de éthos en grec qui
signifie les moeurs et morale vient du latin
mores qui veut également dire les moeurs. - la Morale signifie valeurs, traditions et
coutumes existantes dans une société (ce qui
est)
21Première partie Généralité sur les concepts
- 1.3 Valeurs envisagées
- la réflexion critique de la morale sur la
base de valeurs envisagées (ce quon envisage).
Ethique répond à la question Comment se décider
et agir en faveur du bien et pour éviter le mal?
Cest sur la base de - Valeurs repères fondamentaux et points
dorientation pour orienter la décision, par
exemple léquité - Normes valeurs appliquées à une situation, par
exemple l équité hommes-femmes dans les salaires - Vertu attitude individuelle, par exemple l
honnêteté, la prudence
22Première partie Généralité sur les concepts
- 1.4 Ethique Economique
- Léthique économique a trait aux mœurs en
économie, observées (éthique positive) ou
supposées (éthique normative) dans ce dernier
cas, elle pose des hypothèses éthiques et en tire
les conséquences sur les outils de la théorie
économique (préférences, marché, vote, plan). - On peut aussi dire que léthique
économique, cest le volet de la science
économique consacrée à la dimension sociale du
développement.
23Première partie Généralité sur les concepts
- 1.4 (suite)
- Dans une longue tradition, la science
économique semblait présenter son analyse hors
de toute considération morale. Cette neutralité
morale est affirmée par ses principaux
théoriciennotamment Alfred Marshall dans ses
Principes déconomie politique (1890). La morale
a été d'autant plus absente que l'altruisme, le
seul fait de s'intéresser à l'utilité de l'autre
est une dimension récente en économie.
24Première partie Généralité sur les concepts
- 1.4 (suite)
- Lincertitude actuelle sur le devenir du
monde, et sur son mode de développement, amène un
retour du questionnement éthique. Il naît de la
prise de conscience de limites à la croissance,
de contraintes sur les ressources naturelles, de
lhétérogénéité des cultures, de la montée des
inégalités, et de la nécessité de revoir notre
savoir-vivre ensemble.
25Première partie Généralité sur les concepts
- 1.4 (suite)
- On assiste, au même moment, à une prise de
conscience plus forte des limites de lunivers,
de la nécessité de partager les ressources
naturelle, tout en veillant à transmettre aux
générations à venir les moyens de poursuivre la
progression. Cette dernière est cependant
récente, mais les défis auxquels est confronté
lhumanité ne sont pas nouveaux -
26Première partie Généralité sur les concepts
- 1.4 (suite)
- On peut citer, par exemple, la première
révolution agricole au Moyen-âge, puis la
révolution culturelle du vivre ensemble sous la
Renaissance. De même, il a fallu inventer, au
siècle des Lumières, une autre éthique reliant
liberté, égalité (et équité), fraternité (et
solidarité).
27Première partie Généralité sur les concepts
- 1.4 (suite)
- puis au 19ème siècle résoudre la question
sociale liée au développement industriel et à ses
conséquences technologiques en instaurant lEtat
providence. - Enfin, au 20ème siècle sont apparues les
questions relatives à la gouvernance mondiale. - Face à la situation actuelle, un certain nombre
de choix politiques sont nécessaires pour
orienter lavenir. Ce qui demande de rechercher
des références morales et dinstaurer des règles
permettant détayer ces choix.
28Première partie Généralité sur les concepts
- 1.4 (suite)
- On revient ainsi vers les grandes questions
philosophiques que sont le comment peut-on
vivre ? dAristote (350 av. J.-C.), qui permet
de donner un sens daccomplissement à la vie, et
le que doit-on faire ? de Kant (1780), qui
permet de définir des règles pour guider
laction. A partir de ces deux questions
fondamentales, on peut rechercher les conditions
qui permettraient dassurer une durabilité
sociale au développement dans le
29Première partie Généralité sur les concepts
- contexte socioéconomique du monde actuel.
Un contexte marqué par la multi-culturalité mais
au sein duquel le système de production vise à
favoriser, entre offre et demande, un
lajustement instantané des flux de biens et de
services (autrement dit le juste à temps ). La
croissance économique, qui reste la condition
nécessaire à la réduction de la pauvreté et au
développement de la plupart des régions du monde,
devra sappuyer sur ces référents moraux.
30Première partie Généralité sur les concepts
- I.4 suite
- Il en résulte lémergence de nouveaux
débats éthiques relatifs aux thèmes de léquité
et la justice sociale (Rawls, 1971 Walzer,
1983 Sen, 1987 Van Parijs, 1991 Roemer,
1998 Clément et al. 2008), de la responsabilité
(Jonas, 1979 Lévinas, 1982 Ballet et Mahieu,
2003 Mahieu, 2008), de la dignité et de la
reconnaissance (Honneth, 1992).
31Première partie Généralité sur les concepts
- 1.5 Quelques citations
-
- La problématique fondamentale de
léthique et de léconomie, cest la
dialectique de lêtre et de lavoir . Entre
lêtre et lavoir, il y a une sorte de triomphe
de lavoir sur lêtre et cest cela qui fait la
misère de lhumanité. En essayant de préserver
lhomo oeconomicus, on engendre une dialectique
de lhomo ethicus pour préserver lhumanité et
aboutir à une meilleure répartition des richesses
qui satisfasse lêtre humain Professeur POAME,
23 mars 2011, CERAP Journée de réflexion sur
léthique économique
32Première partie Généralité sur les concepts
- 1.5 Quelques citations
- Dans notre monde, la science et la
technique semblent prendre de lavance au
détriment de léthique humaine. Les nouvelles
sciences de linformatique sont certes porteuses
de nombreuses promesses de développement humain,
mais tout autant de très nombreux risques de
déshumanisation. Il faut le redire avec force
ladministration des choses ne saurait jamais
remplacer le gouvernement des hommes, il
faudra surtout des acteurs sociaux décidés à
proposer de faire de léthique une exigence
morale de chacun et de tous, tout au long de la
vie. - Extrait de lintervention de Denis MAUGENEST,
ex-directeur général du CERAP, au premier
colloque partenariat CERAP Université de
Bouaké, 23 mars 2010.
33Première partie Généralité sur les concepts
- 1.5 Quelques citations
- Ma thèse est que léconomie moderne sest
trouvée considérablement appauvrie par la
distance qui a éloigné léconomie de léthique
Amartya SEN (1987) prix Nobel dEconomie en
1998 - il nous faut retrouver le sens de lindignation
qui seul amène à refuser les actes
inacceptables a interpelé le journaliste
Turbuce Koffi de Fraternité Matin du 3 juin
2011
34Première partie Généralité sur les concepts
- 1.5 Quelques citations
- Contrairement à une idée très répandue,
la science économique est loin dêtre a-éthique.
Elle développe des concepts et des analyses
éthiques à au moins trois niveaux. - A un premier niveau, la science économique
développe des concepts en référence à la notion
de Bien ou de visée éthique comme visée du Bien,
et pose donc le problème de la priorité du Bien
sur le Juste. - A un second niveau, la science économique pose
des comportements éthiques concernant les
individus. Elle initie alors une éthique positive
en analysant les répercussions de ces
comportements sur les décisions et actes
économiques. A un troisième niveau, la science
économique établit des propositions normatives. - extrait de ETHIQUE ECONOMIQUE Jérôme Ballet et
François Régis Mahieu , -Université de
Versailles- St Quentin en Yvelines/C3ED- (juillet
2002)
35Première partie Généralité sur les concepts
- 1.5 Quelques citations
- Cf. travaux de Jérôme Ballet, Jean-Luc
Dubois, François-Régis Mahieu (2005) - Les politiques de lutte contre la pauvreté qui
ne cernent pas suffisamment les dimensions
humaines peuvent engendrer des conséquences
graves en termes de vulnérabilité, en raison de
la modification de la structure des capacités des
populations concernées (bénéficiaires).
36Première partie Généralité sur les concepts
- II. les grandes pensées philosophiques en éthique
- Un grand nombre de philosophes
sinterrogent sur la nature de laction bonne,
quel en est le fondement Il sagit au travers de
cette nuée de philosophes didentifier ceux dont
les pensées semblent influencer lanalyse et les
politiques économiques - (cf. exposés)
37II- Les grandes pensées philosophiques en éthique
- 2.1 Socrate (5e s avant J.C) mis en scène
par Platon - 2.2. Aristote
- 2.3 La morale kantienne
- 2.4 La morale utilitariste
- 2.5. Autres courants
- Hans Jonas Le principe
responsabilité, - Emmanuel Levinas
- Jean-Paul Sartre
- Lazare Poamé Ethique de
la - reconstruction
38Première partie Généralité sur les concepts
- 2.1 Socrate (5e s avant J.C) mis en scène par
Platon dans ses Dialogues Le concept de bien
suprême - le bien est hors de la réalité sensible, il
est inaccessible pour les êtres réels, il se
trouve dans le monde des idées, dans le
suprasensible. supérieur à tout ce qui se trouve
dans le monde réel constitue une première base
importante dans léthique. - Dans le Ménon de Platon, le personnage de Socrate
affirme que la vertu, qualité éthique par
excellence, ne peut pas senseigner.
39Première partie Généralité sur les concepts
- 2.2. Aristote
- Aristote a été lun des disciples de Platon,
celui qui a eu le plus dinfluence dans
lhistoire des idées. Par son influence sur la
pensée occidentale, il est en effet, avec Socrate
et Platon, le - troisième grand philosophe de lépoque grecque.
Aristote prend à bras le corps le problème de
léthique, la question de savoir ce quest le
bien, ce quest laction bonne et ce quest la
vertu. - A linverse de Platon, il ne cherche pas le bien
hors du monde mais au cœur de la réalité
quotidienne.
40Première partie Généralité sur les concepts
- 2.2. Aristote
- Dans lEthique à Nicomaque ,il développe
ses théories éthiques. Une action est bonne
lorsquelle est la conclusion de la délibération
de lhomme vertueux. Son point de vue, ancré dans
le réel, lamène à décrire différents types
dindividus et les différentes vertus que sont la
prudence, le courage, la justice, la tempérance
ou encore lamitié, fondement selon lui de la vie
harmonieuse de la cité.
41Première partie Généralité sur les concepts
- 2.2 suite
- Lexemple ne suffit pas, les conseils non
plus, devenir vertueux est en conclusion un
travail personnel, une recherche individuelle. Et
La Raison est, en réalité, à trouver par chacun
en lui-même. Il prend dans ce texte lexemple de
Périclès, le grand homme politique athénien,
lhomme de vertu reconnu - comme tel par tous. Son fils, Alcibiade,
malgré tous les conseils et lexemple de son père
na pas réussi à devenir lui-même vertueux. La
morale chez Aristote est avant tout laffaire de
lhomme prudent. On devient un homme vertueux
avec le temps et la part de chance nest pas à
exclure
42Première partie Introduction sur les concepts
- 2.2 suite la finalité de léthique cest
le bonheur qui nest possible que dans une cité,
dans une organisation politique démocratique ,
qui recherche effectivement léthique - La morale dAristote, une morale
téléologique, cest à dire en vue dune fin
(télos en grec signifie le but, la finalité),
cette fin étant le bonheur. - Stoïcisme, Epicurisme et Cynisme
Trois écoles de pensées de lAntiquité inspirées
de la morale dAristote ont traversé les siècles
pour nous parvenir. Le but ultime de toutes ces
doctrines est leudémonia, c'est-à-dire le
bonheur que lhomme trouve en accomplissant sa
nature.
43Première partie Introduction sur les concepts
- 2.2
- a) Stoïciens le stoïcien se considère
ainsi comme citoyen du monde en faisant fi des
lois conventionnelles, cest au sein de
lhumanité raisonnable que lhomme sépanouit.
Peu importe la classe sociale pour les stoïciens,
derrière les fonctions des uns et des autres, il
y a toujours des hommes qui peuvent ainsi
atteindre le bonheur. Lhomme, dans cette
philosophie prônant lascèse, doit vivre en
acceptant lordre des choses, la fatalité, il
doit même se mettre en accord avec la nature et
apprendre à suspendre son jugement
44Première partie Introduction sur les concepts
- 2.2. suite)
- Les épicuriens Lhomme, dans cette
philosophie prônant lascèse, doit vivre en
acceptant lordre des choses, la fatalité. - Rien ne sert en effet, nous dit Epicure, de
souffrir pour des choses sur lesquels nous ne
pouvons avoir demprise ce serait une entrave à
notre liberté et à notre possibilité de vivre de
manière sage. Cette éthique est certes une
éthique du - bonheur par le plaisir mais si cest par le
plaisir que lhomme peut être heureux
45Première partie Introduction sur les concepts
- 2.2
- Les épicuriens (suite)
- Cest surtout labsence de souffrances
quil doit rechercher. Epicure souligne que ce
nest pas en se laissant entraîner dans une
course frénétique à la satisfaction de tous ses
désirs que lhomme accède au bonheur. Lidéal est
ascétique le sage épicurien doit se satisfaire
de plaisirs naturels et nécessaires comme la
satisfaction de la faim ou de la soif - Les cyniques
- Ceux-ci offrent une vision radicale de léthique
46Première partie Introduction sur les concepts
- 2.2
- Les cyniques (suite)
- Ils ne respectent rien de lordre social et
refuse même les faveurs de lempereur, qui
rejette ainsi tout ce qui nest pas naturel. Le
philosophe cynique par excellence est Diogène de
Cinoppe, connu pour dormir dans son tonneau à
Athènes.
47Première partie Introduction sur les concepts
- 2.3 -(suite)
- Ricoeur (1995) pour lui, léthique se
réfère à la vie bonne, pour soi et pour autrui
dans des institutions justes - -2.4 La morale Kantienne
- Cest surtout à partir des Lumières et
principalement de Kant que les questions
déthique ont été traitées dune manière
décisive, influençant jusquà aujourdhui les
problèmes que lon se pose en morale
48Première partie Introduction sur les concepts
- Emmanuel Kant est une référence inévitable dès
que lon aborde aujourdhui les questions
éthiques. Il a cherché à fonder la morale de
manière absolue et définitive. - Dans son ouvrage sur La critique de la raison
pratique et Les fondements de la métaphysique des
mœurs , Kant met en lumière les trois impératifs
catégoriques quil faut en éthique suivre de
façon inconditionnelle puisquils sont
directement dictés par ce que nous avons de plus
élevé en nous, la raison
49Première partie Introduction sur les concepts
- Agis toujours de telle sorte que la maxime de
ton action puisse être érigée en loi universelle
- 2- Agis toujours de sorte que tu sois à la fois
le législateur et le sujet de la loi morale - 3- Agis toujours de sorte que tu considères
lhumanité en toi comme chez les autres jamais
uniquement comme un moyen mais toujours en même
temps comme une fin . - la morale kantienne peut toutefois se révéler
dune puissante pertinence en vue dagir de façon
acceptable moralement - puisquelle offre un argumentaire solide et
convaincant qui inspira la pensée occidentale et
que lon retrouve notamment au coeur même de la
philosophie des droits de lhomme
50Première partie Introduction sur les concepts
- Kant léthique kantienne qui est
déontique ou déontologique. - Kant a lu Hobbes et connaît la thèse de
la méchanceté de la nature humaine, mais il ne
croit pas que lhomme soit foncièrement mauvais.
Car, il est persuadé quen tout homme,
sommeille une disposition morale lui permettant
de se rendre maître un jour du mauvais principe
en lui (Kant, 1795, p. 47). Kant a en effet
une haute idée de lhomme quil définit
dailleurs comme un Vernunftwesen, un être dont
lêtre est la raison. Cet être appelé à maîtriser
ses bas instincts porte nécessairement en lui les
germes de la sociabilité. Mais lidée de
sociabilité chez Kant transcende lunilatéralité
des conceptions de lhomme comme être sociable.
Ni être sociable ni loup (Homo homini lupus),
lhomme est à la fois linsociable-sociable et
cest le jeu dialectique de ces deux versants qui
détermine la marche de la civilisation et létat
des Lumières. Dr Lazare Poamé, Guerre et paix
en Côte divoire (2004) 17p Dr Lazare Poamé,
Guerre et paix en Côte divoire (2004) 17p -
51Première partie Introduction sur les concepts
- 2.5 La morale utilitariste
- Avec la morale dAristote et la morale
kantienne, lutilitarisme est la troisième
doctrine essentielle dans léthique contemporaine
.Théorisé par Jeremy Bentham et John Stuart Mill
au 19ème siècle, lutilitarisme est issu de la
tradition anglo-saxonne. La morale utilitariste
est fondée sur lidée de maximisation du bien. Si
dans la société une action nuit à - moins de personnes quelle ne profite à
dautres, si ces derniers sont donc plus
nombreux, alors laction est considérée comme
éthiquement bonne au sein dune société
démocratique donnée
52Première partie Introduction sur les concepts
- Elle a constitué une grande avancée en éthique en
évoquant lidée du bonheur du plus grand nombre à
une époque où lidéal démocratique nétait pas
encore répandu. - Sur la base de ces fondements philosophiques, les
économistes marginalistes (Pareto, Walras,
Jevons) ont fondé, à la suite de Stuart Mill
(1859 et 1861), léconomie dite néo-classique qui
définit les conditions de léquilibre des
marchés, de loptimum social, de léconomie du
bien-être. Il en est résulté un système formalisé
et cohérent qui sappuie sur un certain nombre
dhypothèses particulièrement contraignantes comme
53Première partie Introduction sur les concepts
- lautonomie et lindépendance des décideurs
(consommateurs et producteurs), la rationalité
des acteurs, la maximisation des utilités et des
profits, la monétarisation, etc. - (Hypothèses de la concurrence pure et parfaite) à
développer par les étudiants.
54Première partie Introduction sur les concepts
- 2.4 Autres philosophes
- Hans Jonas Dans Le principe responsabilité, (fin
20e s) - Hans Jonas, un philosophe allemand, théorise
un argument qui a été beaucoup repris après lui,
il sagit de largument dit des générations
futures . - Selon lui, tous nos choix présents en
éthique et en bioéthique doivent trouver une
justification morale vis-à-vis du futur. Non
seulement nous avons une responsabilité présente
mais aussi une responsabilité pour les
générations à venir. Les notions de principe de
précaution et de développement durable sont des
échos, des conséquences des idées de Jonas.
55Première partie Introduction sur les concepts
- Emmanuel Levinas est un philosophe français du
20ème Siècle qui explicite, dans un petit ouvrage
dentretiens Ethique et Infini, sa théorie
fondamentale de lautre et du visage. Cette
théorie met lautre au centre des préoccupations
de lindividu. - ce que je vois dans le visage de lautre, cest
lhumanité et ce hors de toute circonstance .
Dés lors je sais que léthique commence là, dans
le visage de lautre, agir de la meilleure
manière possible, cest agir en fonction de
lautre, de sa faiblesse qui transparaît dans son
visage.
56Première partie Introduction sur les concepts
- Jean-Paul Sartre
- La question du choix, question éthique
aujourdhui essentielle, a été conceptualisée par
Jean-Paul Sartre Prendre une décision et agir,
cest se jeter dans laction. Pour Sartre dans
Lexistentialisme est un humanisme, le choix est
lacte par lequel lhomme est libre et choisir
est un acte que lon ne peut éviter. Selon Sartre
il nexiste pas de choix totalement bon. Lhomme,
pour devenir libre, doit agir et donc faire des
choix qui ne se font jamais sans douleur
57Première partie Introduction sur les concepts
-
- Pr. Lazare Poamé Ethique de la reconstruction
- Cela consiste à reconstruire le Travail
producteur il ne faut pas chercher à mourir
pour la patrie, mais plutôt chercher à nourrir la
patrie .
58Première partie Introduction sur les concepts
- III- Les domaines de recherche
59Première partie Introduction sur les concepts
- III DOMAINES DE RECHERCHES
- -Premier domaine les politiques économiques au
regard des droits de lhomme ( lutte contre la
pauvreté, lexclusion, la marginalisation et la
portée des choix politiques vis-à-vis des
générations futures) - -Deuxième domaine Les conséquences
écologiques concernent la pression sur les
équilibres naturels, par la pollution,
lépuisement des ressources non renouvelables
(énergétiques ou minérales), la réduction de la
biodiversité. - -Troisième domaine celui de la
gouvernance publique et privée et des bases
informationnelles, transparence, accès à
linformation et aux statistiques - -Quatrième Les questions éthiques des accords
de développement internationaux
60Première partie Introduction sur les concepts
- III DOMAINES DE RECHERCHES (suite)
- Ethique culturelle / religieuse (média, sport,
culture, religions, tourisme) - Pour en savoir plus, se référer aux orientations
de lUNESCO aux orientations de recherche
données par lUNESCO sur léthique en économie. -
61Première partie Introduction sur les concepts
- IV RESPONSABILITE SOCIETALE un concept
dans lequel les entreprises intègrent les
préoccupations sociales, environnementales et
économiques dans leurs activités et dans leurs
interactions avec les parties prenantes sur une
base volontaire.Cf. Samuel Mercier. - Ethique dans lentreprise, Ed. la
découverte, Rôle des différents acteurs,
(actionnaires shareholders, et parties prenantes
(stakeholders)
Investisseurs
Groupes de pressions
Gouvernements
Dirigeants
Clients
Fournisseurs
Collaborateurs
Organisations professionnelles
Communautés locales
62Première partie Introduction sur les concepts
- -V-Les niveaux déthique
- Environnement
- Institutions
- Capital social
- (vertical avec les autorités,)
- horizontale ( relations interpersonnel,
transferts, altruisme, ) - Au niveau des individus
-
63Première partie Introduction sur les concepts
- -VI- Visées éthiques
- En science économique la visée éthique
initiale est lOptimum ou efficacité,
lefficience, les actions coûts efficaces - - Depuis les années 90, prise en compte de
la Justice, léquité, laltruisme, la paix, les
droits humains, la solidarité, la responsabilité,
légalité des chances, léquité etc. -
64Première partie Introduction sur les concepts
- -VII Les formes déquité
- Léquité écologique veut dire utilisation
durable et répartition équitable des ressources,
tout comme réduction et répartition équitable des
charges écologiques. La répartition équitable des
ressources et des charges comprend trois
dimensions répartition entre les générations
actuelles, répartition entre les générations
actuelles et futures, et entre les êtres humains
et lenvironnement non humain. - - Léquité dallocation signifie du point de vue
de léthique - économique lieu équitable et pondération des
facteurs de production, compte tenu aussi des
neuf autres aspects de léquité. -
65Première partie Introduction sur les concepts
- - Léquité de partenariat consiste à voir dans le
partenaire - commercial non seulement un homo oeconomicus
considéré - comme objet économique susceptible dune utilité
maximale, - mais un sujet économique humain avec qui se
construit une relation. - - Léquité de procédure veut dire procédure
prévisible, dÉtat de droit (public et privé),
contrôlée, transparente, exempte de corruption et
par conséquent équitable dans le domaine des
relations commerciales. - - Léquité de punition implémente dune manière
juste la - punition des malfaiteurs avec le but de la
dissuasion et de la - réintégration des malfaiteurs
-
66Première partie Introduction sur les concepts
- - Léquité de transition est une équité
provisoire qui répond à des situations de
transitions avec les incertitudes impliquées - - Léquité de transformation cherche à
transformer une - situation dinjustice en une situation de
justice. - - Léquité de relationnalité met les divers
aspects de léquité en relation les uns avec les
autres, les met en réseau, en veillant au rapport
(relationnalité) et à léquilibre avec les autres
valeurs fondamentales. -
67Première partie Introduction sur les concepts
- VIII Notion daltruisme
- Lengagement envers une tierce personne est
dénué de recherche dintérêts personnels. Il
consiste en une action considérée comme morale en
elle-même et recherchée pour elle-même. Ces deux
formes de sentiments à légard dautrui donneront
lieu à deux voies dexploration de laltruisme
dans le cadre de lanalyse économique.
Laltruisme est alors associé à lanalyse des
transferts ou dons entre individus. Cette
modalité de représentation de léthique
sapplique aussi bien entre individus dune même
génération, quentre générations. La fonction
dutilité intergénérationnelle de Barro (1974)
est construite sur le même principe, représentée
sous la forme d'une utilité " enchaînée " de la
part de la génération ancienne pour la nouvelle
génération. . Cette modalité de représentation
dautrui a dailleurs donné nombre décrits. -
68Deuxième partie Léthique dans les politiques
de développement
- I. les courants de politiques économiques
dans le monde -
- Les politiques de développement visent à la
fois loptimum, léquité et la justice fondées
sur deux grands courants politiques le
libéralisme et le socialisme - Le libéralisme
- cest le système économique basé sur la
liberté déchange et de transaction. Il
constitue en elle-même une de ces libertés
élémentaires auxquelles les gens ont raison
daspirer. Toute restriction des possibilités de
transaction au travers des contrôles arbitraires
constitue une première forme datteinte aux
libertés. (Adam Smith (1789).Voir aussi Stuart
Mill De la liberté . -
69Deuxième partie Léthique dans les politiques
de développement
- I. les courants de politiques économiques
dans le monde -
- Le socialisme,
- Ce système s'oppose donc au libéralisme
économique classique en ce qu'il ne croit pas au
laissez-faire et à l'autorégulation du système
économique par la seule recherche de l'intérêt
personnel et par la liberté individuelle,
Joseph Schumpeter un système institutionnel
dans lequel une autorité centrale contrôle les
moyens de la production et la production
elle-même , la planification est centralisée
70Deuxième partie Léthique dans les politiques
de développement
- Dès le XIXe siècle, cependant, des écoles de
pensée ont tenté de concilier libéralisme et
socialisme, en conciliant les valeurs de la
solidarité avec les principes de la liberté, dans
le cadre d'une relation critique avec le
libéralisme économique - Pour Sen, il ny a de développement que par
et pour les libertés. Les différentes libertés
dont il parle sont -
71Deuxième partie Léthique dans les politiques
de développement
- - Les libertés politiques, Les libertés
politiques lensemble des libertés offertes
aux individus de sexprimer, de voter, de
sopposer ou de sorganiser en association - Les facilités économiques lensemble des
opportunités offertes aux individus dutiliser
les ressources économiques Les opportunités
sociales lensemble des services publics - Les garanties de transparence la liberté de
traiter dans les relations sociales de façon
claire et licite - La sécurité protectrice lensemble des libertés
sociales accordées aux plus vulnérables
72Deuxième partie La prise en compte des
questions éthiques dans les politiques de
développement
-
- II. Limites dune politique économique
basée sur lutilitarisme les problèmes éthiques
de lOptimum - On peut définir loptimum économique comme "
un état réalisable auquel aucun autre état
réalisable nest préféré. Cet état est préféré à
tout autre parce quil nest plus possible
daméliorer la satisfaction dun quelconque
consommateur, membre de cette économie, sans
réduire celle dau moins un autre " (Debreu,
1966).
73Deuxième partie La prise en compte des
questions éthiques dans les politiques de
développement
- La visée éthique qui domine les mœurs
économiques est loptimun si lon intègre
létique sociale. - Les limites sont apparues lorsque lon
cherche à réaliser à la foi loptimum, la justice
et léquité . - Lutilitarisme est basé sur la concurrence pure
et parfaite Les pratiques de la concurrence
pure et parfaite constituent, des pratiques
vertueuses permettant de réaliser la visée
éthique de la vie Bonne mais laissent ouverte la
question de lintégration de la justice et de
lEquité.
74Deuxième partie La prise en compte des
questions éthiques dans les politiques de
développement
- La règle principale, l'atomisme, concerne le
nombre d'intervenants d'un côté comme de l'autre
du marché. De ce fait les intervenants sont price
takers. Cette règle n'est pas suffisante et on
lui adjoint les règles de transparence des
informations, d'homogénéité des produits ou
encore d'absence de barrière à l'entrée. Certes
ces règles ne sont pas réalistes dans leur
formulation de départ, mais elles permettent de
construire cette situation de référence, qui de
fait est une situation hypothétique. - Cela nous amène à examiner la relation
déquivalence entre équilibre général de
concurrence pure et parfaite et optimum de Pareto
-
75Deuxième partie La prise en compte des
questions éthiques dans les politiques de
développement
- Deux théorèmes expriment cette relations
- Théorème 1. Si lorganisation politique dune
société est telle quelle accorde une importance
primordiale à ses membres individuels, le
bien-être social sera maximisé si chaque
consommateur, chaque entreprise, chaque branche
et chaque marché de facteurs sont en situation de
concurrence parfaite.Il sagit dun théorème
selon lequel, léquilibre général implique
loptimum.
76Deuxième partie La prise en compte des
questions éthiques dans les politiques de
développement
- Théorème 2. Pour atteindre un bien-être social
maximum, dans une société socialiste
décentralisée, lagence centrale de planification
doit résoudre le problème de maximisation sous
contrainte afin dobtenir des prix fictifs pour
tous les facteurs et les produits elle doit
publier cette liste de prix et la distribuer à
tous les membres de la société elle doit
inciter les consommateurs et les dirigeants
dentreprise à se comporter comme des
maximisateurs de profit ou de satisfaction dans
un régime de concurrence parfaite.Selon ce
théorème,loptimum implqiue léquilibre
généralDoù la double implication ou équivalence
entre équilibre général et optimum.
77Deuxième partie La prise en compte des
questions éthiques dans les politiques de
développement
- Le second théorème est aussi appelé règle de "
Lange-Lerner ". Ce théorème indique de manière
paradoxale que le meilleur marché est celui où
les informations sont bien centralisées et
coordonnées. Ainsi, le plan dans une économie
socialiste est la forme de " marché " la plus
efficiente. - En raison de la relation déquivalence entre
optimum et marché, connaissant l'optimum, le
commissaire du " marché " peut décréter
l'allocation efficace des ressources. - L'éthique du marché aboutit, pour des raisons
d'efficacité, à une éthique de la dictature de
l'expert en planification du développement.
78Deuxième partie La prise en compte des
questions éthiques dans les politiques de
développement
- Lexistence dun optimum en coin, cest-à-dire la
situation dans laquelle une personne ou un groupe
de personnes possède toutes les richesses et une
autre personne ou un autre groupe de personnes ne
possède rien, nest pas exclu. Cest un optimum
qui apparaît fondamentalement injuste. - Approches proposées face à ces limites
- Rawls dans la Théorie de la justice comme
équité a précisément proposé détablir des règles
de priorité entre liberté, équité et efficacité.
79Deuxième partie La prise en compte des
questions éthiques dans les politiques de
développement
- Rawls (1974) dans la Théorie de la justice comme
équité a précisément proposé détablir des règles
de priorité entre liberté, équité et efficacité.
la justice ne peut être atteinte en dehors du
respect simultané de légalité et de la liberté
cest légalitarisme libéral. - John Rawls énonce les 3 principes suivants dont
le respect garantit la justice sociale a)
légale liberté pour tous b) acceptation de la
différence par rapport à lautre c) le principe
dégalité équitable des chances - Rawls établit une première règle un ordre de
priorité entre les trois agtbgtc. on ne peut pas
parler dinjustice au sens strict que si les
inégalités existantes ne sont pas au bénéfice de
tous
80Deuxième partie La prise en compte des
questions éthiques dans les politiques de
développement
- Une seconde règle établit la priorité de la
justice sur l'efficacité et le bien-être. - Une réduction de la liberté n'est concevable que
si elle renforce le système des libertés, partagé
par tous. - Sa théorie établit un ordre lexicographique, en
donnant la priorité à la liberté sur léquité et
la priorité de léquité sur lefficacité chaque
principe étant entièrement satisfait avant la
mise en œuvre du suivant, et ainsi de suite.
81Deuxième partie La prise en compte des
questions éthiques dans les politiques de
développement
- Une inégalité des chances doit améliorer les
chances de ceux qui en ont le moins. - L'inégalité sociale doit être au service de la
justice sociale. De ce point de vue, Rawls
approfondit les incidences philosophiques de la
"juste épargne" de Keynes l'inégalité dans la
répartition de la richesse rend possible
l'accumulation rapide du capital et
l'amélioration plus ou moins durable du niveau de
vie pour tous.
82Deuxième partie La prise en compte des
questions éthiques dans les politiques de
développement
- Critique formulée par Hart (1973). Elle concerne
la question des priorités des libertés entre
elles exige de pouvoir arbitrer entre les
différentes libertés. Prenons un exemple simple.
Imaginons un agriculteur et un chasseur en
conflit sur lutilisation du champ. Le chasseur
désire passer sur le champ appartenant à
lagriculteur pour exercer son activité de
chasse, mais lagriculteur refuse. Dans ce cas,
quel est le droit ?
83Deuxième partie La prise en compte des
questions éthiques dans les politiques de
développement
- A partir de 1980, dans un article intitulé
Kantian Constructivism in Moral Theory, Rawls
sexprime sur sa conception de la personne
morale. Rawls définit des " contraintes formelles
" du droit, parfaitement et clairement
explicitées dans les conditions du contrat
attenant à la position originelle. Parmi ces
contraintes on peut noter luniversalité
dapplication de la loi, et son acceptabilité par
tous
84Deuxième partie La prise en compte des
questions éthiques dans les politiques de
développement
-
- III. Quelles perspectives de
développement
85Deuxième partie La prise en compte des
questions éthiques dans les politiques de
développement
- Au niveau de lUNESCO, un schéma directeur pour
le programme éthique de léconomie a été mis au
point du 24 au 25 juin 1992 au siège de lUnesco
par des experts dans une triple approche pluri et
inter disciplinaire. le caractère transversal du
programme et a permis de retenir les principes
suivants -Lutter contre la pauvreté par
lintégration des différentes dimensions du
développement - Éviter la fracture scientifique
et technologique - Élaborer et promouvoir des
principes et des normes à caractère universel
reposant sur des valeurs communes - Consolider
les biens publics communs - Promouvoir le
pluralisme en reconnaissant la diversité des
cultures tout en se référant aux droits de lhomme
86Deuxième partie La prise en compte des
questions éthiques dans les politiques de
développement
- Au niveau de lUNESCO,
- Léthique sadresse à lespace public,
cest-à-dire au processus démocratique par lequel
tous es acteurs interagissent en conformité avec
les valeurs admises selon une procédure publique - Les états, les entreprises, les ONG ont une
responsabilité commune à légard de léthique
selon sa dimension la plus normative à savoir le
respect des droits humains et des autres
principes de la démocratie. Le respect des droits
humains est une condition du développement
économique compris dans les perspectives du
développement durable.
87Deuxième partie La prise en compte des
questions éthiques dans les politiques de
développement
- Au niveau de lUNESCO,
- Le programme de recherche mis en œuvre par
lUNESCO comporte plusieurs volets - L étude systématique des liens entre droits
humains et économie - Létude de linterdépendance entre diversité
culturelle et diversité économique et des mesures
à mettre en œuvre à la fois pour protéger cette
diversité et la mettre en œuvre - La place de léthique dans le développement
durable - Létude systémique des liens entre léconomie de
la culture au sens complet et une culture
renouvelée de léconomie conforme au respect de
toutes les libertés fondamentales opour tous
etc.
88Deuxième partie La prise en compte des
questions éthiques dans les politiques de
développement
- Au niveau du PNUD,
- Le programme des Nations Unies pour le
développement publie depuis 1990 des indicateurs
composites sur le développement humain à partir
dindice despérance de vie, dun indice de
niveau dinstruction et dun indice du PIB. Il
prend aussi en compte pour certains pays,
lindice de la pauvreté humaine tenant compte des
carences et des manques durables au niveau de la
santé, de linstruction et de léconomie, il
intègre aussi à lexclusion sous forme de taux de
chômage de longue durée.
89Deuxième partie La prise en compte des
questions éthiques dans les politiques de
développement
- Au niveau du PNUD,
- Lobjectif du PNUD est de placer lhomme au
centre du processus de développement du point de
vue des débats économiques et des orientations
politiques afin dentamer le développement des
personnes par les personnes et pour les
personnes. Les buts du développement sont de
favoriser les choix et les libertés. - Le rapport sur le développement humain de 1990 a
pour thème définir et mesurer le développement
humain celui de 2000 porte sur les droits de
lhomme et le développement humain. Celui de 2011
est sur le thème durabilité, équité un meilleur
avenir pour tous .
90Deuxième partie La prise en compte des
questions éthiques dans les politiques de
développement
- Dans le secteur privé le mouvement déthisation
prend de lampleur dans les pays développés,
comme aux États-unis. En France, obligation par
les entreprises cotées en bourse de rendre compte
des aspects sociaux et environnementaux de leurs
activités avec la loi du 15 mai 2001 dite NRE,
nouvelle régulation économique. Pour répondre à
cette attente, les entreprises publient un
rapport de développement durable et de
responsabilité sociale en sappuyant sur les
lignes directrices de la Global Reporting
Initiatives (GRI).
91Deuxième partie La prise en compte des
questions éthiques dans les politiques de
développement
- La mesure microéconomique du développement
durable pour les entreprises peut se faire par
l'intermédiaire des critères du Global Reporting
Initiative (GRI). Ce référentiel comporte 150
indicateurs, qui se répartissent de la manière
suivante Vision et stratégie (11 indicateurs),
Profil (22 indicateurs), Gouvernance et système
de management (20 indicateurs), Performance
économique (13 indicateurs), Performance
environnementale (35 indicateurs), Performance
sociale (49 indicateurs).
92Deuxième partie La prise en compte des
questions éthiques dans les politiques de
développement Ethique normative
- Au plan international, plusieurs réunions se
sont succédé dans le but de faire comprendre le
concept de responsabilité sociétale à travers la
future norme ISO 26 000. - La Côte dIvoire nest pas en reste. La question
de responsabilité sociétale a été aussi abordée
à plusieurs reprises dans loptique de répondre à
un besoin dinformation sur la RS. Bons nombres
de réunions, dateliers ont été réalisés. Cest
dans ce cadre que lIHE a organisé un forum en
2008 sur le thème Normalisation du
Développement Durable, létape de la
Responsabilité sociétale présenté par le
Directeur Normalisation et Certification à Côte
dIvoire Normalisation (CODINORM), Expert
National ONUDI.
93Deuxième partie La prise en compte des
questions éthiques dans les politiques de
développement Ethique normative
- Une conférence internationale a été organisée par
lUGECI au Complexe CRRAE UEMOA, les 29, 30 et 31
Octobre 2012, sur le thème Responsabilité
Sociétale des Entreprises Une source de paix,
de développement économique et social en Afrique.
il a pour objectif de contribuer à la promotion
de la responsab