UNIVERSITE ALASSANE OUATTARA BOUAKE - PowerPoint PPT Presentation

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UNIVERSITE ALASSANE OUATTARA BOUAKE

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UNIVERSITE ALASSANE OUATTARA BOUAKE UFR SED GRADE MASTER Cours magistral Masse horaire : 25 heures Travaux personnels tudiants : 25 h COURS : ETHIQUE ECONOMIQUE ... – PowerPoint PPT presentation

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Title: UNIVERSITE ALASSANE OUATTARA BOUAKE


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  • UNIVERSITE ALASSANE OUATTARA BOUAKE
  • UFR SED
  • GRADE MASTER
  • Cours magistral
  • Masse horaire 25 heures
  • Travaux personnels étudiants 25 h
  • COURS ETHIQUE ECONOMIQUE FONDAMENTALE
  • MASSE HORAIRE 25 Heures
  • ANIMATEUR
  • Dr KOUADIO NEE ODOUNFA ALICE, ENSEIGNANT
    CHERCHEUR, UFR SED
  • UNIVERSITE ALLASSANE OUATTARA BOUAKE (RCI)
  • Email kouadioaod_at_yahoo.fr
  • Contact 225 02022274

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NOTE INTRODUCTIVE
  • L essor du capitalisme se traduit par
    une forte croissance économique au plan mondial
    dues à un progrès technologique et une économie
    mondialisée. La difficulté résulte dans le
    constat que les dimensions liées au social et à
    lenvironnement naient pas été pris en compte
    pleinement. La principale conséquence est la
    crise alimentaire et écologique qui se manifeste
    par les problèmes tels le changement climatique,
    la raréfaction des ressources naturelles , les
    inégalités poussées entre pays développés et pays
    en développement, et à lintérieur des pays même,
    la perte drastique de la biodiversité, la
    dégradation du cadre de vie, du fait de
    l'activité industrielle et le déversement des
    effluents industriels sans traitement préalable
    dans les écosystèmes aquatiques, la mauvaise
    gestion des déchets toxiques.
  •    La sonnette dalarme fut donnée par
    Gro Harlem Brundtland, ministre norvégienne de
    lEnvironnement présidant la Commission mondiale
    sur lenvironnement et le développement, dans le
    rapport intitulé Notre avenir à tous est soumis à
    lAssemblée nationale des Nations unies en 1986.
      Le rapport de Brundtland de 1987 définit le
    Développement Durable comme un développement
    qui répond aux besoins des générations du présent
    sans compromettre la capacité des générations
    futures à répondre aux leurs .

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NOTE INTRODUCTIVE
  • Il sensuit une prise de conscience
    générale au niveau mondial pour intégrer les
    considérations éthiques dans les programmes de
    développement.
  • Cette prise de conscience au niveau
    mondial se manifesta tout dabord en 1990 par
    la publication du premier rapport sur le
    développement humain par le Programme des NU pour
    le Développement (PNUD). Le contenu de ce rapport
    a été influencé par les théories dAmartya SEN,
    prix Nobel déconomie en 1998 pour ses travaux
    sur la théorie de développement humain et son
    ouvrage sur léthique et léconomie. SEN examina
    quelques graves réalités économiques de notre
    temps telles que laggravation des inégalités
    ou la famine en des termes qui sont ceux de nos
    délibérations morales, et exige dinscrire les
    critères éthiques au cœur de lanalyse économique
    et des recherches sur les causes des famines ou
    sur linégalité sociale entre sexe.
  • Ensuite, le sommet de Rio de 1992, tenu sous
    légide des Nations Unies, va officialiser la
    notion de développement durable et celle des
    trois piliers (économie/écologie/social) un
    développement économiquement efficace,
    socialement équitable et écologiquement
    soutenable. 

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NOTE INTRODUCTIVE
  • Enfin, lUNESCO va sengager dans la
    prise de conscience par les institutions de
    Bretton Woods, des impératifs éthiques et moraux
    dun développement "à visage humain".
  • Cest ainsi que Frédérique Mayor, alors
    directeur de lUNESCO en 1998, invita les
    participants à une réunion internationale, à une
    révolution sans complaisance de lorthodoxie
    économique dominante et du mode de gouvernance
    qui se fait à travers le G7, lOMC etc.
  • Le concept de lhumanisation de la
    mondialisation est de fait une expression moderne
    des obstacles qui se dressent à laube du nouveau
    siècle, sur la voie dun développement humain
    partagé. Il touche autant à léconomie quà la
    préservation des cultures.
  • Il concerne la façon dont lhumanité
    relèvera ses propres défis et prendra des mesures
    respectueuses des valeurs humaines fondamentales
    qui sont au cœur de la paix.

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NOTE INTRODUCTIVE
  • Par ailleurs des voix sélèvent
    (notamment chez les tiers-mondialistes et les
    tenants de léconomie solidaire) pour affirmer
    que léconomie devrait être plus éthique et se
    préoccuper des effets sociaux, de combattre la
    pauvreté, de surveiller les inégalités, etc.
  • Dans la sphère des grandes entreprises,
    le monde des affaires et le monde des finances,
    il apparaît en force des considérations
    éthiques dans des termes divers (responsabilité
    sociale, économie solidaire, valeurs partagées
    etc..). Ceci est la conséquence de lévolution
    des rapports de force entre employés et
    employeurs mais aussi, des leçons tirées des
    scandales financiers, des dysfonctionnements en
    matière de liberté économique, et des failles
    graves de gouvernance observées aussi bien dans
    les pays développés que dans les pays les moins
    développés.

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NOTE INTRODUCTIVE
  • En Côte dIvoire, la crise politique et
    ses graves conséquences sur la gouvernance
    économique, laccroissement des déséquilibres au
    niveau des différents secteurs économiques les
    scandales relayés chaque jour dans les journaux,
    interpellent les économistes, et les invitent à
    approfondir les réflexions sur la manière dont
    les libertés sont exercées pour que léconomie
    conduise à une vie bonne, qui puisse être
    améliorée selon les espérances des populations.

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NOTE INTRODUCTIVE
  • Concernant le programme des
    enseignements, jusquici, les enseignements en
    économie sont dominés par la micro économie,
    léconométrie et la macro économie, car la
    neutralité morale est affirmée par les principaux
    théoriciens de la science économique, en
    particulier Alfred Marshall dans les principes
    déconomie politique (1890)).
  • Lenseignement de la science économique
    porte rarement sur les questions éthiques,
    quoique ces préoccupations ne soient pas tout à
    fait absentes dans lhistoire de la politique
    économique. En effet, la crainte des pratiques
    monopolistiques était déjà présente chez Adam
    Smith Adam Smith (1723-1790) qui dun côté
    publia la théorie des sentiments moraux, et de
    lautre son ouvrage sur la nature et les causes
    de la richesse des nation.. Deux ouvrages qui
    semblent se contredire, lun est une éthique
    altruiste , lautre célèbre légoïsme, notamment
    le mien et celui de mes partenaires.
  • Mais à un moment de son évolution, la
    science économique délaissa ces considérations
    pour ne retenir que les mécanismes
    macroéconomiques la science économique sest
    trouvée considérablement appauvrie par son
    absence déthique.

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NOTE INTRODUCTIVE
  •  
  • LUniversité Alassane Ouattara de Bouaké
    innove cette année 2013, année de la mise en
    œuvre de la réforme LMD, en introduisant un
    cours déthique économique fondamentale au
    programme des étudiants en science économique. Il
    sagit de susciter une prise de conscience des
    impératifs éthiques et moraux dans les
    politiques économiques visant le développement
    durable. Ainsi seront-ils sensibles, en tant
    quéconomistes à ces préoccupations dans la vie
    professionnelle.

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OBJECTIFS
  • Ce cours vise à aider les étudiants en
    Master 1, Science économique à 
  • Acquérir les connaissances nécessaires sur la
    formulation des questions éthiques en économie,
  • Connaître les courants philosophiques qui guident
    les problématiques éthiques en économie et ,
  • Connaître les modalités de leur évaluation par
    lanalyse des visées éthiques dans léconomie de
    développement et au niveau de ses acteurs,
  • Susciter des intérêts de recherche sur
    léthique économique, par lobservation des faits
    au niveau social, politique et environnemental.

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Contenu du cours
  • Ce cours comprend deux parties complémentaires
  • la première a trait aux généralités sur
    Généralités sur les concepts et principes en
    Ethique Economique fondamentale
  • La deuxième examine la prise en compte de
    léthique dans les politiques publiques de
    développement et chez les acteurs de léconomie.

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Contenu du cours
  • Première Partie Généralités sur les concepts
    et principes en Ethique Economique Fondamentale
  • Objectifs
  • Toute initiation se doit de commencer par
    quelques précisions, sagissant déthique
    économique fondamentale (Quoi?), il convient
    avant tout den définir lobjet puis les
    modalités (Comment).
  • Cette première partie répond à la question
    Quoi. Lobjectif de cette partie est damener les
    étudiants a maîtriser lapproche théorique des
    visées éthiques en économie par une connaissance
    des grands courants philosophiques en éthique,
    pré-requis indispensable pour une tentative
    dévaluation de la prise en compte de léthique
    dans les programmes de développements et au
    niveau des acteurs économiques.

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Contenu du cours
  • Deuxième Partie La prise en compte des
    questions éthiques dans les politiques de
    développement économique
  • Objectifs
  • Cette deuxième partie répond à la
    question comment.
  • Lobjectif de cette partie est damener
    les étudiants à analyser le point des
    avancement des engagements au niveau des
    instances internationales et des gouvernements
    pour intégrer léthique en économie et dans les
    politiques de développement.

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PLAN
  • Première Partie Généralités sur les concepts
    et principes en Ethique Economique Fondamentale
  • I. Définitions
  • II- Les Grandes pensées philosophiques en Ethique
  • III. Les Domaines de recherche en éthique
    économique

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PLAN
  • Deuxième partie La prise en compte des
    questions éthiques dans les politiques de
    développement
  • I. les courants de politiques économiques
    dans le monde
  • II. Limites dune politique économique basée
    sur lutilitarisme les problèmes éthiques de
    lOptimum
  • III. Quelles perspectives pour les problèmes
    de développement
  • IV- Exposés

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Première partie Généralité sur les concepts et
principes en Ethique Economique fondamentale
  • I. Définitions
  • II- Les Grandes pensées philosophiques en Ethique
  • III. Domaines de recherche en éthique économique
  • IV. Responsabilité sociétale
  • V. Niveaux déthiques
  • VI. Forme déquité
  • VII- Visées Ethiques en Economie

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Première partie Généralité sur les concepts et
principes en Ethique Economique fondamentale
  • I. Définitions
  • 1.1-La science économique
  • 1.2- léthique, la morale,
  • 1.3 les valeurs
  • 1.4- léthique économique
  • 1-5Quelques citations

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I. Définition
  • I. Définition
  • Il sagit de fournir aux étudiants des bases
    théoriques pour analyser léthique en économie.
    On peut partir dune définition dordre général
    léthique économique fondamentale cest
    lanalyse de la science économique et des
    politiques économiques sous langle Ethique, et
    définir ensuite les différents thèmes Science
    Economique ? Ethique- Morale-Valeurs
    fondamentales Ethique Economique

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Première partie Généralité sur les concepts
  • 1.1-La science économique
  • Cest la science qui a pour objet
    détudier la lutte des hommes contre la rareté,
    et les choix quils font pour aménager dans le
    temps et dans lespace les ressources rares dont
    ils disposent en vue dobtenir le meilleur
    résultat. Elle sintéresse à la production, la
    distribution, le commerce, la consommation, la
    gestion des déchets, à la création de la richesse
    et sa répartition.

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Première partie Généralité sur les concepts
  • I.1 suite
  • Quelques questions clés par rapport à la
    production, la vente, lachat, la consommation,
    la gestion des déchets Qui, pour qui, combien,
    où, quand, pour quel prix, comment produire,
    vendre, consommer, recycler les biens et
    services, ? etc.
  • 1.2 Léthique
  • Dans le domaine de la morale, on emploie
    deux termes dont la différence est infime, celui
    déthique et celui de morale.

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Première partie Généralité sur les concepts
  • 1.2 Léthique
  • lEthique vient de éthos en grec qui
    signifie les moeurs et morale vient du latin
    mores qui veut également dire les moeurs.
  • la Morale signifie valeurs, traditions et
    coutumes existantes dans une société (ce qui
    est)

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Première partie Généralité sur les concepts
  • 1.3 Valeurs envisagées
  • la réflexion critique de la morale sur la
    base de valeurs envisagées (ce quon envisage).
    Ethique répond à la question Comment se décider
    et agir en faveur du bien et pour éviter le mal?
    Cest sur la base de
  • Valeurs repères fondamentaux et points
    dorientation pour orienter la décision, par
    exemple léquité
  • Normes valeurs appliquées à une situation, par
    exemple l équité hommes-femmes dans les salaires
  • Vertu attitude individuelle, par exemple l
    honnêteté, la prudence

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Première partie Généralité sur les concepts
  • 1.4 Ethique Economique
  • Léthique économique a trait aux mœurs en
    économie, observées (éthique positive) ou
    supposées (éthique normative) dans ce dernier
    cas, elle pose des hypothèses éthiques et en tire
    les conséquences sur les outils de la théorie
    économique (préférences, marché, vote, plan).
  • On peut aussi dire que léthique
    économique, cest le volet de la science
    économique consacrée à la dimension sociale du
    développement.

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Première partie Généralité sur les concepts
  • 1.4 (suite)
  • Dans une longue tradition, la science
    économique semblait présenter son analyse hors
    de toute considération morale. Cette neutralité
    morale est affirmée par ses principaux
    théoriciennotamment Alfred Marshall dans ses
    Principes déconomie politique (1890). La morale
    a été d'autant plus absente que l'altruisme, le
    seul fait de s'intéresser à l'utilité de l'autre
    est une dimension récente en économie.

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Première partie Généralité sur les concepts
  • 1.4 (suite)
  • Lincertitude actuelle sur le devenir du
    monde, et sur son mode de développement, amène un
    retour du questionnement éthique. Il naît de la
    prise de conscience de limites à la croissance,
    de contraintes sur les ressources naturelles, de
    lhétérogénéité des cultures, de la montée des
    inégalités, et de la nécessité de revoir notre
    savoir-vivre ensemble.

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Première partie Généralité sur les concepts
  • 1.4 (suite)
  • On assiste, au même moment, à une prise de
    conscience plus forte des limites de lunivers,
    de la nécessité de partager les ressources
    naturelle, tout en veillant à transmettre aux
    générations à venir les moyens de poursuivre la
    progression. Cette dernière est cependant
    récente, mais les défis auxquels est confronté
    lhumanité ne sont pas nouveaux

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Première partie Généralité sur les concepts
  • 1.4 (suite)
  • On peut citer, par exemple, la première
    révolution agricole au Moyen-âge, puis la
    révolution culturelle du vivre ensemble sous la
    Renaissance. De même, il a fallu inventer, au
    siècle des Lumières, une autre éthique reliant
    liberté, égalité (et équité), fraternité (et
    solidarité).

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Première partie Généralité sur les concepts
  • 1.4 (suite)
  • puis au 19ème siècle résoudre la question
    sociale liée au développement industriel et à ses
    conséquences technologiques en instaurant lEtat
    providence.
  • Enfin, au 20ème siècle sont apparues les
    questions relatives à la gouvernance mondiale.
  •  Face à la situation actuelle, un certain nombre
    de choix politiques sont nécessaires pour
    orienter lavenir. Ce qui demande de rechercher
    des références morales et dinstaurer des règles
    permettant détayer ces choix.

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Première partie Généralité sur les concepts
  • 1.4 (suite)
  • On revient ainsi vers les grandes questions
    philosophiques que sont le  comment peut-on
    vivre ?  dAristote (350 av. J.-C.), qui permet
    de donner un sens daccomplissement à la vie, et
    le  que doit-on faire ?  de Kant (1780), qui
    permet de définir des règles pour guider
    laction. A partir de ces deux questions
    fondamentales, on peut rechercher les conditions
    qui permettraient dassurer une durabilité
    sociale au développement dans le

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Première partie Généralité sur les concepts
  • contexte socioéconomique du monde actuel.
    Un contexte marqué par la multi-culturalité mais
    au sein duquel le système de production vise à
    favoriser, entre offre et demande, un
    lajustement instantané des flux de biens et de
    services (autrement dit  le juste à temps ). La
    croissance économique, qui reste la condition
    nécessaire à la réduction de la pauvreté et au
    développement de la plupart des régions du monde,
    devra sappuyer sur ces référents moraux.

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Première partie Généralité sur les concepts
  • I.4 suite
  • Il en résulte lémergence de nouveaux
    débats éthiques relatifs aux thèmes de léquité
    et la justice sociale (Rawls, 1971  Walzer,
    1983  Sen, 1987  Van Parijs, 1991  Roemer,
    1998  Clément et al. 2008), de la responsabilité
    (Jonas, 1979  Lévinas, 1982  Ballet et Mahieu,
    2003  Mahieu, 2008), de la dignité et de la
    reconnaissance (Honneth, 1992).

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Première partie Généralité sur les concepts
  • 1.5 Quelques citations
  • La problématique fondamentale de
    léthique et de léconomie, cest la
    dialectique de lêtre et de lavoir . Entre
    lêtre et lavoir, il y a une sorte de triomphe
    de lavoir sur lêtre et cest cela qui fait la
    misère de lhumanité. En essayant de préserver
    lhomo oeconomicus, on engendre une dialectique
    de lhomo ethicus pour préserver lhumanité et
    aboutir à une meilleure répartition des richesses
    qui satisfasse lêtre humain Professeur POAME,
    23 mars 2011, CERAP Journée de réflexion sur
    léthique économique

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Première partie Généralité sur les concepts
  • 1.5 Quelques citations
  • Dans notre monde, la science et la
    technique semblent prendre de lavance au
    détriment de léthique humaine. Les nouvelles
    sciences de linformatique sont certes porteuses
    de nombreuses promesses de développement humain,
    mais tout autant de très nombreux risques de
    déshumanisation. Il faut le redire avec force 
    ladministration des choses ne saurait jamais
    remplacer le gouvernement des hommes, il
    faudra surtout des acteurs sociaux décidés à
    proposer de faire de léthique une exigence
    morale de chacun et de tous, tout au long de la
    vie.
  • Extrait de lintervention de Denis MAUGENEST,
    ex-directeur général du CERAP, au premier
    colloque partenariat CERAP Université de
    Bouaké, 23 mars 2010.

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Première partie Généralité sur les concepts
  • 1.5 Quelques citations
  •  Ma thèse est que léconomie moderne sest
    trouvée considérablement appauvrie par la
    distance qui a éloigné léconomie de léthique  
    Amartya SEN (1987) prix Nobel dEconomie en
    1998 
  •  il nous faut retrouver le sens de lindignation
    qui seul amène à refuser les actes
    inacceptables  a interpelé le journaliste
    Turbuce Koffi de Fraternité Matin du 3 juin
    2011  

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Première partie Généralité sur les concepts
  • 1.5 Quelques citations
  • Contrairement à une idée très répandue,
    la science économique est loin dêtre a-éthique.
    Elle développe des concepts et des analyses
    éthiques à au moins trois niveaux.
  • A un premier niveau, la science économique
    développe des concepts en référence à la notion
    de Bien ou de visée éthique comme visée du Bien,
    et pose donc le problème de la priorité du Bien
    sur le Juste.
  • A un second niveau, la science économique pose
    des comportements éthiques concernant les
    individus. Elle initie alors une éthique positive
    en analysant les répercussions de ces
    comportements sur les décisions et actes
    économiques. A un troisième niveau, la science
    économique établit des propositions normatives.
  • extrait de  ETHIQUE ECONOMIQUE Jérôme Ballet et
    François Régis Mahieu , -Université de
    Versailles- St Quentin en Yvelines/C3ED- (juillet
    2002)

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Première partie Généralité sur les concepts
  • 1.5 Quelques citations
  • Cf. travaux de Jérôme Ballet, Jean-Luc
    Dubois, François-Régis Mahieu (2005)
  • Les politiques de lutte contre la pauvreté qui
    ne cernent pas suffisamment les dimensions
    humaines peuvent engendrer des conséquences
    graves en termes de vulnérabilité, en raison de
    la modification de la structure des capacités des
    populations concernées (bénéficiaires).

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Première partie Généralité sur les concepts
  • II. les grandes pensées philosophiques en éthique
  • Un grand nombre de philosophes
    sinterrogent sur la nature de laction bonne,
    quel en est le fondement Il sagit au travers de
    cette nuée de philosophes didentifier ceux dont
    les pensées semblent influencer lanalyse et les
    politiques économiques
  • (cf. exposés)

37
II- Les grandes pensées philosophiques en éthique
  • 2.1 Socrate (5e s avant J.C) mis en scène
    par Platon
  • 2.2. Aristote
  • 2.3 La morale kantienne
  • 2.4 La morale utilitariste
  • 2.5. Autres courants
  • Hans Jonas Le principe
    responsabilité,
  • Emmanuel Levinas
  • Jean-Paul Sartre
  • Lazare Poamé Ethique de
    la
  • reconstruction

38
Première partie Généralité sur les concepts
  • 2.1 Socrate (5e s avant J.C) mis en scène par
    Platon dans ses Dialogues Le concept de bien
    suprême
  • le bien est hors de la réalité sensible, il
    est inaccessible pour les êtres réels, il se
    trouve dans le monde des idées, dans le
    suprasensible. supérieur à tout ce qui se trouve
    dans le monde réel constitue une première base
    importante dans léthique.
  • Dans le Ménon de Platon, le personnage de Socrate
    affirme que la vertu, qualité éthique par
    excellence, ne peut pas senseigner.

39
Première partie Généralité sur les concepts
  • 2.2. Aristote
  • Aristote a été lun des disciples de Platon,
    celui qui a eu le plus dinfluence dans
    lhistoire des idées. Par son influence sur la
    pensée occidentale, il est en effet, avec Socrate
    et Platon, le
  • troisième grand philosophe de lépoque grecque.
    Aristote prend à bras le corps le problème de
    léthique, la question de savoir ce quest le
    bien, ce quest laction bonne et ce quest la
    vertu.
  • A linverse de Platon, il ne cherche pas le bien
    hors du monde mais au cœur de la réalité
    quotidienne.

40
Première partie Généralité sur les concepts
  • 2.2. Aristote
  • Dans lEthique à Nicomaque ,il développe
    ses théories éthiques. Une action est bonne
    lorsquelle est la conclusion de la délibération
    de lhomme vertueux. Son point de vue, ancré dans
    le réel, lamène à décrire différents types
    dindividus et les différentes vertus que sont la
    prudence, le courage, la justice, la tempérance
    ou encore lamitié, fondement selon lui de la vie
    harmonieuse de la cité.

41
Première partie Généralité sur les concepts
  • 2.2 suite
  • Lexemple ne suffit pas, les conseils non
    plus, devenir vertueux est en conclusion un
    travail personnel, une recherche individuelle. Et
    La Raison est, en réalité, à trouver par chacun
    en lui-même. Il prend dans ce texte lexemple de
    Périclès, le grand homme politique athénien,
    lhomme de vertu reconnu
  • comme tel par tous. Son fils, Alcibiade,
    malgré tous les conseils et lexemple de son père
    na pas réussi à devenir lui-même vertueux. La
    morale chez Aristote est avant tout laffaire de
    lhomme prudent. On devient un homme vertueux
    avec le temps et la part de chance nest pas à
    exclure

42
Première partie Introduction sur les concepts
  • 2.2 suite la finalité de léthique cest
    le bonheur qui nest possible que dans une cité,
    dans une organisation politique démocratique ,
    qui recherche effectivement léthique
  • La morale dAristote, une morale
    téléologique, cest à dire en vue dune fin
    (télos en grec signifie le but, la finalité),
    cette fin étant le bonheur.
  • Stoïcisme, Epicurisme et Cynisme
    Trois écoles de pensées de lAntiquité inspirées
    de la morale dAristote ont traversé les siècles
    pour nous parvenir. Le but ultime de toutes ces
    doctrines est leudémonia, c'est-à-dire le
    bonheur que lhomme trouve en accomplissant sa
    nature.

43
Première partie Introduction sur les concepts
  • 2.2
  • a) Stoïciens le stoïcien se considère
    ainsi comme citoyen du monde en faisant fi des
    lois conventionnelles, cest au sein de
    lhumanité raisonnable que lhomme sépanouit.
    Peu importe la classe sociale pour les stoïciens,
    derrière les fonctions des uns et des autres, il
    y a toujours des hommes qui peuvent ainsi
    atteindre le bonheur. Lhomme, dans cette
    philosophie prônant lascèse, doit vivre en
    acceptant lordre des choses, la fatalité, il
    doit même se mettre en accord avec la nature et
    apprendre à suspendre son jugement

44
Première partie Introduction sur les concepts
  • 2.2. suite)
  • Les épicuriens Lhomme, dans cette
    philosophie prônant lascèse, doit vivre en
    acceptant lordre des choses, la fatalité.
  • Rien ne sert en effet, nous dit Epicure, de
    souffrir pour des choses sur lesquels nous ne
    pouvons avoir demprise ce serait une entrave à
    notre liberté et à notre possibilité de vivre de
    manière sage. Cette éthique est certes une
    éthique du
  • bonheur par le plaisir mais si cest par le
    plaisir que lhomme peut être heureux

45
Première partie Introduction sur les concepts
  • 2.2
  • Les épicuriens (suite)
  • Cest surtout labsence de souffrances
    quil doit rechercher. Epicure souligne que ce
    nest pas en se laissant entraîner dans une
    course frénétique à la satisfaction de tous ses
    désirs que lhomme accède au bonheur. Lidéal est
    ascétique le sage épicurien doit se satisfaire
    de plaisirs naturels et nécessaires comme la
    satisfaction de la faim ou de la soif
  • Les cyniques
  • Ceux-ci offrent une vision radicale de léthique

46
Première partie Introduction sur les concepts
  • 2.2
  • Les cyniques (suite)
  • Ils ne respectent rien de lordre social et
    refuse même les faveurs de lempereur, qui
    rejette ainsi tout ce qui nest pas naturel. Le
    philosophe cynique par excellence est Diogène de
    Cinoppe, connu pour dormir dans son tonneau à
    Athènes.

47
Première partie Introduction sur les concepts
  • 2.3 -(suite)
  • Ricoeur (1995)  pour lui, léthique se
    réfère à  la vie bonne, pour soi et pour autrui
    dans des institutions justes 
  • -2.4 La morale Kantienne
  • Cest surtout à partir des Lumières et
    principalement de Kant que les questions
    déthique ont été traitées dune manière
    décisive, influençant jusquà aujourdhui les
    problèmes que lon se pose en morale

48
Première partie Introduction sur les concepts
  • Emmanuel Kant est une référence inévitable dès
    que lon aborde aujourdhui les questions
    éthiques. Il a cherché à fonder la morale de
    manière absolue et définitive.
  • Dans son ouvrage sur  La critique de la raison
    pratique et Les fondements de la métaphysique des
    mœurs , Kant met en lumière les trois impératifs
    catégoriques quil faut en éthique suivre de
    façon inconditionnelle puisquils sont
    directement dictés par ce que nous avons de plus
    élevé en nous, la raison

49
Première partie Introduction sur les concepts
  • Agis toujours de telle sorte que la maxime de
    ton action puisse être érigée en loi universelle
  • 2- Agis toujours de sorte que tu sois à la fois
    le législateur et le sujet de la loi morale
  • 3- Agis toujours de sorte que tu considères
    lhumanité en toi comme chez les autres jamais
    uniquement comme un moyen mais toujours en même
    temps comme une fin .
  • la morale kantienne peut toutefois se révéler
    dune puissante pertinence en vue dagir de façon
    acceptable moralement
  • puisquelle offre un argumentaire solide et
    convaincant qui inspira la pensée occidentale et
    que lon retrouve notamment au coeur même de la
    philosophie des droits de lhomme

50
Première partie Introduction sur les concepts
  • Kant léthique kantienne qui est
    déontique ou déontologique.
  • Kant a lu Hobbes et connaît la thèse de
    la méchanceté de la nature humaine, mais il ne
    croit pas que lhomme soit foncièrement mauvais.
    Car, il est persuadé quen tout homme,
    sommeille une disposition morale lui permettant
    de se rendre maître un jour du mauvais principe
    en lui (Kant, 1795, p. 47). Kant a en effet
    une haute idée de lhomme quil définit
    dailleurs comme un Vernunftwesen, un être dont
    lêtre est la raison. Cet être appelé à maîtriser
    ses bas instincts porte nécessairement en lui les
    germes de la sociabilité. Mais lidée de
    sociabilité chez Kant transcende lunilatéralité
    des conceptions de lhomme comme être sociable.
    Ni être sociable ni loup (Homo homini lupus),
    lhomme est à la fois linsociable-sociable et
    cest le jeu dialectique de ces deux versants qui
    détermine la marche de la civilisation et létat
    des Lumières.  Dr Lazare Poamé, Guerre et paix
    en Côte divoire (2004) 17p Dr Lazare Poamé,
    Guerre et paix en Côte divoire (2004) 17p

51
Première partie Introduction sur les concepts
  • 2.5 La morale utilitariste
  • Avec la morale dAristote et la morale
    kantienne, lutilitarisme est la troisième
    doctrine essentielle dans léthique contemporaine
    .Théorisé par Jeremy Bentham et John Stuart Mill
    au 19ème siècle, lutilitarisme est issu de la
    tradition anglo-saxonne. La morale utilitariste
    est fondée sur lidée de maximisation du bien. Si
    dans la société une action nuit à
  • moins de personnes quelle ne profite à
    dautres, si ces derniers sont donc plus
    nombreux, alors laction est considérée comme
    éthiquement bonne au sein dune société
    démocratique donnée

52
Première partie Introduction sur les concepts
  • Elle a constitué une grande avancée en éthique en
    évoquant lidée du bonheur du plus grand nombre à
    une époque où lidéal démocratique nétait pas
    encore répandu.
  • Sur la base de ces fondements philosophiques, les
    économistes marginalistes (Pareto, Walras,
    Jevons) ont fondé, à la suite de Stuart Mill
    (1859 et 1861), léconomie dite néo-classique qui
    définit les conditions de léquilibre des
    marchés, de loptimum social, de léconomie du
    bien-être. Il en est résulté un système formalisé
    et cohérent qui sappuie sur un certain nombre
    dhypothèses particulièrement contraignantes comme

53
Première partie Introduction sur les concepts
  • lautonomie et lindépendance des décideurs
    (consommateurs et producteurs), la rationalité
    des acteurs, la maximisation des utilités et des
    profits, la monétarisation, etc.
  • (Hypothèses de la concurrence pure et parfaite) à
    développer par les étudiants.

54
Première partie Introduction sur les concepts
  • 2.4 Autres philosophes
  • Hans Jonas Dans Le principe responsabilité, (fin
    20e s)
  • Hans Jonas, un philosophe allemand, théorise
    un argument qui a été beaucoup repris après lui,
    il sagit de largument dit des générations
    futures .
  • Selon lui, tous nos choix présents en
    éthique et en bioéthique doivent trouver une
    justification morale vis-à-vis du futur. Non
    seulement nous avons une responsabilité présente
    mais aussi une responsabilité pour les
    générations à venir. Les notions de principe de
    précaution et de développement durable sont des
    échos, des conséquences des idées de Jonas.

55
Première partie Introduction sur les concepts
  • Emmanuel Levinas est un philosophe français du
    20ème Siècle qui explicite, dans un petit ouvrage
    dentretiens Ethique et Infini, sa théorie
    fondamentale de lautre et du visage. Cette
    théorie met lautre au centre des préoccupations
    de lindividu.
  •  ce que je vois dans le visage de lautre, cest
    lhumanité et ce hors de toute circonstance .
    Dés lors je sais que léthique commence là, dans
    le visage de lautre, agir de la meilleure
    manière possible, cest agir en fonction de
    lautre, de sa faiblesse qui transparaît dans son
    visage.

56
Première partie Introduction sur les concepts
  • Jean-Paul Sartre
  • La question du choix, question éthique
    aujourdhui essentielle, a été conceptualisée par
    Jean-Paul Sartre Prendre une décision et agir,
    cest se jeter dans laction. Pour Sartre dans
    Lexistentialisme est un humanisme, le choix est
    lacte par lequel lhomme est libre et choisir
    est un acte que lon ne peut éviter. Selon Sartre
    il nexiste pas de choix totalement bon. Lhomme,
    pour devenir libre, doit agir et donc faire des
    choix qui ne se font jamais sans douleur

57
Première partie Introduction sur les concepts
  • Pr. Lazare Poamé Ethique de la reconstruction
  • Cela consiste à reconstruire le Travail
    producteur il ne faut pas chercher à mourir
    pour la patrie, mais plutôt chercher à nourrir la
    patrie .

58
Première partie Introduction sur les concepts
  • III- Les domaines de recherche

59
Première partie Introduction sur les concepts
  • III DOMAINES DE RECHERCHES
  • -Premier domaine les politiques économiques au
    regard des droits de lhomme ( lutte contre la
    pauvreté, lexclusion, la marginalisation et la
    portée des choix politiques vis-à-vis des
    générations futures)
  • -Deuxième domaine Les conséquences
    écologiques concernent la pression sur les
    équilibres naturels, par la pollution,
    lépuisement des ressources non renouvelables
    (énergétiques ou minérales), la réduction de la
    biodiversité.
  • -Troisième domaine celui de la
    gouvernance publique et privée et des bases
    informationnelles, transparence, accès à
    linformation et aux statistiques
  • -Quatrième Les questions éthiques des accords
    de développement internationaux

60
Première partie Introduction sur les concepts
  • III DOMAINES DE RECHERCHES (suite)
  • Ethique culturelle / religieuse (média, sport,
    culture, religions, tourisme)
  • Pour en savoir plus, se référer aux orientations
    de lUNESCO aux orientations de recherche
    données par lUNESCO sur léthique en économie.

61
Première partie Introduction sur les concepts
  • IV RESPONSABILITE SOCIETALE un concept
    dans lequel les entreprises intègrent les
    préoccupations sociales, environnementales et
    économiques dans leurs activités et dans leurs
    interactions avec les parties prenantes sur une
    base volontaire.Cf. Samuel Mercier.
  • Ethique dans lentreprise, Ed. la
    découverte, Rôle des différents acteurs,
    (actionnaires shareholders, et parties prenantes
    (stakeholders)

Investisseurs
Groupes de pressions
Gouvernements
Dirigeants
Clients
Fournisseurs
Collaborateurs
Organisations professionnelles
Communautés locales
62
Première partie Introduction sur les concepts
  • -V-Les niveaux déthique
  • Environnement
  • Institutions
  • Capital social
  • (vertical avec les autorités,)
  • horizontale ( relations interpersonnel,
    transferts, altruisme, )
  • Au niveau des individus

63
Première partie Introduction sur les concepts
  • -VI- Visées éthiques
  • En science économique la visée éthique
    initiale est lOptimum ou efficacité,
    lefficience, les actions coûts efficaces
  • - Depuis les années 90, prise en compte de
    la Justice, léquité, laltruisme, la paix, les
    droits humains, la solidarité, la responsabilité,
    légalité des chances, léquité etc.

64
Première partie Introduction sur les concepts
  • -VII Les formes déquité
  • Léquité écologique veut dire utilisation
    durable et répartition équitable des ressources,
    tout comme réduction et répartition équitable des
    charges écologiques. La répartition équitable des
    ressources et des charges comprend trois
    dimensions répartition entre les générations
    actuelles, répartition entre les générations
    actuelles et futures, et entre les êtres humains
    et lenvironnement non humain.
  • - Léquité dallocation signifie du point de vue
    de léthique
  • économique lieu équitable et pondération des
    facteurs de production, compte tenu aussi des
    neuf autres aspects de léquité.

65
Première partie Introduction sur les concepts
  • - Léquité de partenariat consiste à voir dans le
    partenaire
  • commercial non seulement un homo oeconomicus
    considéré
  • comme objet économique susceptible dune utilité
    maximale,
  • mais un sujet économique humain avec qui se
    construit une relation.
  • - Léquité de procédure veut dire procédure
    prévisible, dÉtat de droit (public et privé),
    contrôlée, transparente, exempte de corruption et
    par conséquent équitable dans le domaine des
    relations commerciales.
  • - Léquité de punition implémente dune manière
    juste la
  • punition des malfaiteurs avec le but de la
    dissuasion et de la
  • réintégration des malfaiteurs

66
Première partie Introduction sur les concepts
  • - Léquité de transition est une équité
    provisoire qui répond à des situations de
    transitions avec les incertitudes impliquées
  • - Léquité de transformation cherche à
    transformer une
  • situation dinjustice en une situation de
    justice.
  • - Léquité de relationnalité met les divers
    aspects de léquité en relation les uns avec les
    autres, les met en réseau, en veillant au rapport
    (relationnalité) et à léquilibre avec les autres
    valeurs fondamentales.

67
Première partie Introduction sur les concepts
  • VIII Notion daltruisme
  • Lengagement envers une tierce personne est
    dénué de recherche dintérêts personnels. Il
    consiste en une action considérée comme morale en
    elle-même et recherchée pour elle-même. Ces deux
    formes de sentiments à légard dautrui donneront
    lieu à deux voies dexploration de laltruisme
    dans le cadre de lanalyse économique.
    Laltruisme est alors associé à lanalyse des
    transferts ou dons entre individus. Cette
    modalité de représentation de léthique
    sapplique aussi bien entre individus dune même
    génération, quentre générations. La fonction
    dutilité intergénérationnelle de Barro (1974)
    est construite sur le même principe, représentée
    sous la forme d'une utilité " enchaînée " de la
    part de la génération ancienne pour la nouvelle
    génération. . Cette modalité de représentation
    dautrui a dailleurs donné nombre décrits.

68
Deuxième partie Léthique dans les politiques
de développement
  • I. les courants de politiques économiques
    dans le monde
  • Les politiques de développement visent à la
    fois loptimum, léquité et la justice fondées
    sur deux grands courants politiques le
    libéralisme et le socialisme
  • Le libéralisme
  • cest le système économique basé sur la
    liberté déchange et de transaction. Il
    constitue en elle-même une de ces libertés
    élémentaires auxquelles les gens ont raison
    daspirer. Toute restriction des possibilités de
    transaction au travers des contrôles arbitraires
    constitue une première forme datteinte aux
    libertés. (Adam Smith (1789).Voir aussi Stuart
    Mill  De la liberté .

69
Deuxième partie Léthique dans les politiques
de développement
  • I. les courants de politiques économiques
    dans le monde
  • Le socialisme,
  • Ce système s'oppose donc au libéralisme
    économique classique en ce qu'il ne croit pas au
    laissez-faire et à l'autorégulation du système
    économique par la seule recherche de l'intérêt
    personnel et par la liberté individuelle,
    Joseph Schumpeter un système institutionnel
    dans lequel une autorité centrale contrôle les
    moyens de la production et la production
    elle-même , la planification est centralisée

70
Deuxième partie Léthique dans les politiques
de développement
  • Dès le XIXe siècle, cependant, des écoles de
    pensée ont tenté de concilier libéralisme et
    socialisme, en conciliant les valeurs de la
    solidarité avec les principes de la liberté, dans
    le cadre d'une relation critique avec le
    libéralisme économique
  • Pour Sen, il ny a de développement que par
    et pour les libertés. Les différentes libertés
    dont il parle sont

71
Deuxième partie Léthique dans les politiques
de développement
  • - Les libertés politiques, Les libertés
    politiques lensemble des libertés offertes
    aux individus de sexprimer, de voter, de
    sopposer ou de sorganiser en association
  • Les facilités économiques lensemble des
    opportunités offertes aux individus dutiliser
    les ressources économiques Les opportunités
    sociales lensemble des services publics
  • Les garanties de transparence la liberté de
    traiter dans les relations sociales de façon
    claire et licite
  • La sécurité protectrice lensemble des libertés
    sociales accordées aux plus vulnérables

72
Deuxième partie La prise en compte des
questions éthiques dans les politiques de
développement
  • II. Limites dune politique économique
    basée sur lutilitarisme les problèmes éthiques
    de lOptimum
  • On peut définir loptimum économique comme "
    un état réalisable auquel aucun autre état
    réalisable nest préféré. Cet état est préféré à
    tout autre parce quil nest plus possible
    daméliorer la satisfaction dun quelconque
    consommateur, membre de cette économie, sans
    réduire celle dau moins un autre " (Debreu,
    1966).

73
Deuxième partie La prise en compte des
questions éthiques dans les politiques de
développement
  • La visée éthique qui domine les mœurs
    économiques est loptimun si lon intègre
    létique sociale.
  • Les limites sont apparues lorsque lon
    cherche à réaliser à la foi loptimum, la justice
    et léquité .
  • Lutilitarisme est basé sur la concurrence pure
    et parfaite Les pratiques de la concurrence
    pure et parfaite constituent, des pratiques
    vertueuses permettant de réaliser la visée
    éthique de la vie Bonne mais laissent ouverte la
    question de lintégration de la justice et de
    lEquité.

74
Deuxième partie La prise en compte des
questions éthiques dans les politiques de
développement
  • La règle principale, l'atomisme, concerne le
    nombre d'intervenants d'un côté comme de l'autre
    du marché. De ce fait les intervenants sont price
    takers. Cette règle n'est pas suffisante et on
    lui adjoint les règles de transparence des
    informations, d'homogénéité des produits ou
    encore d'absence de barrière à l'entrée. Certes
    ces règles ne sont pas réalistes dans leur
    formulation de départ, mais elles permettent de
    construire cette situation de référence, qui de
    fait est une situation hypothétique.
  • Cela nous amène à examiner la relation
    déquivalence entre équilibre général de
    concurrence pure et parfaite et optimum de Pareto

75
Deuxième partie La prise en compte des
questions éthiques dans les politiques de
développement
  • Deux théorèmes expriment cette relations
  • Théorème 1. Si lorganisation politique dune
    société est telle quelle accorde une importance
    primordiale à ses membres individuels, le
    bien-être social sera maximisé si chaque
    consommateur, chaque entreprise, chaque branche
    et chaque marché de facteurs sont en situation de
    concurrence parfaite.Il sagit dun théorème
    selon lequel, léquilibre général implique
    loptimum.

76
Deuxième partie La prise en compte des
questions éthiques dans les politiques de
développement
  • Théorème 2. Pour atteindre un bien-être social
    maximum, dans une société socialiste
    décentralisée, lagence centrale de planification
    doit résoudre le problème de maximisation sous
    contrainte afin dobtenir des prix fictifs pour
    tous les facteurs et les produits elle doit
    publier cette liste de prix et la distribuer à
    tous les membres de la société elle doit
    inciter les consommateurs et les dirigeants
    dentreprise à se comporter comme des
    maximisateurs de profit ou de satisfaction dans
    un régime de concurrence parfaite.Selon ce
    théorème,loptimum implqiue léquilibre
    généralDoù la double implication ou équivalence
    entre équilibre général et optimum.

77
Deuxième partie La prise en compte des
questions éthiques dans les politiques de
développement
  • Le second théorème est aussi appelé règle de "
    Lange-Lerner ". Ce théorème indique de manière
    paradoxale que le meilleur marché est celui où
    les informations sont bien centralisées et
    coordonnées. Ainsi, le plan dans une économie
    socialiste est la forme de " marché " la plus
    efficiente.
  • En raison de la relation déquivalence entre
    optimum et marché, connaissant l'optimum, le
    commissaire du " marché " peut décréter
    l'allocation efficace des ressources.
  • L'éthique du marché aboutit, pour des raisons
    d'efficacité, à une éthique de la dictature de
    l'expert en planification du développement.

78
Deuxième partie La prise en compte des
questions éthiques dans les politiques de
développement
  • Lexistence dun optimum en coin, cest-à-dire la
    situation dans laquelle une personne ou un groupe
    de personnes possède toutes les richesses et une
    autre personne ou un autre groupe de personnes ne
    possède rien, nest pas exclu. Cest un optimum
    qui apparaît fondamentalement injuste.
  • Approches proposées face à ces limites
  • Rawls dans la Théorie de la justice comme
    équité a précisément proposé détablir des règles
    de priorité entre liberté, équité et efficacité.

79
Deuxième partie La prise en compte des
questions éthiques dans les politiques de
développement
  • Rawls (1974) dans la Théorie de la justice comme
    équité a précisément proposé détablir des règles
    de priorité entre liberté, équité et efficacité.
    la justice ne peut être atteinte en dehors du
    respect simultané de légalité et de la liberté
    cest légalitarisme libéral.
  • John Rawls énonce les 3 principes suivants dont
    le respect garantit la justice sociale a)
    légale liberté pour tous b) acceptation de la
    différence par rapport à lautre c) le principe
    dégalité équitable des chances
  • Rawls établit une première règle un ordre de
    priorité entre les trois agtbgtc. on ne peut pas
    parler dinjustice au sens strict que si les
    inégalités existantes ne sont pas au bénéfice de
    tous

80
Deuxième partie La prise en compte des
questions éthiques dans les politiques de
développement
  • Une seconde règle établit la priorité de la
    justice sur l'efficacité et le bien-être.
  • Une réduction de la liberté n'est concevable que
    si elle renforce le système des libertés, partagé
    par tous.
  • Sa théorie établit un ordre lexicographique, en
    donnant la priorité à la liberté sur léquité et
    la priorité de léquité sur lefficacité chaque
    principe étant entièrement satisfait avant la
    mise en œuvre du suivant, et ainsi de suite.

81
Deuxième partie La prise en compte des
questions éthiques dans les politiques de
développement
  • Une inégalité des chances doit améliorer les
    chances de ceux qui en ont le moins.
  • L'inégalité sociale doit être au service de la
    justice sociale. De ce point de vue, Rawls
    approfondit les incidences philosophiques de la
    "juste épargne" de Keynes l'inégalité dans la
    répartition de la richesse rend possible
    l'accumulation rapide du capital et
    l'amélioration plus ou moins durable du niveau de
    vie pour tous.

82
Deuxième partie La prise en compte des
questions éthiques dans les politiques de
développement
  • Critique formulée par Hart (1973). Elle concerne
    la question des priorités des libertés entre
    elles exige de pouvoir arbitrer entre les
    différentes libertés. Prenons un exemple simple.
    Imaginons un agriculteur et un chasseur en
    conflit sur lutilisation du champ. Le chasseur
    désire passer sur le champ appartenant à
    lagriculteur pour exercer son activité de
    chasse, mais lagriculteur refuse. Dans ce cas,
    quel est le droit ?

83
Deuxième partie La prise en compte des
questions éthiques dans les politiques de
développement
  • A partir de 1980, dans un article intitulé
    Kantian Constructivism in Moral Theory, Rawls
    sexprime sur sa conception de la personne
    morale. Rawls définit des " contraintes formelles
    " du droit, parfaitement et clairement
    explicitées dans les conditions du contrat
    attenant à la position originelle. Parmi ces
    contraintes on peut noter luniversalité
    dapplication de la loi, et son acceptabilité par
    tous

84
Deuxième partie La prise en compte des
questions éthiques dans les politiques de
développement
  • III. Quelles perspectives de
    développement

85
Deuxième partie La prise en compte des
questions éthiques dans les politiques de
développement
  • Au niveau de lUNESCO, un schéma directeur pour
    le programme éthique de léconomie a été mis au
    point du 24 au 25 juin 1992 au siège de lUnesco
    par des experts dans une triple approche pluri et
    inter disciplinaire. le caractère transversal du
    programme et a permis de retenir les principes
    suivants -Lutter contre la pauvreté par
    lintégration des différentes dimensions du
    développement - Éviter la fracture scientifique
    et technologique  - Élaborer et promouvoir des
    principes et des normes à caractère universel
    reposant sur des valeurs communes  - Consolider
    les biens publics communs  - Promouvoir le
    pluralisme en reconnaissant la diversité des
    cultures tout en se référant aux droits de lhomme

86
Deuxième partie La prise en compte des
questions éthiques dans les politiques de
développement
  • Au niveau de lUNESCO,
  • Léthique sadresse à lespace public,
    cest-à-dire au processus démocratique par lequel
    tous es acteurs interagissent en conformité avec
    les valeurs admises selon une procédure publique
  • Les états, les entreprises, les ONG ont une
    responsabilité commune à légard de léthique
    selon sa dimension la plus normative à savoir le
    respect des droits humains et des autres
    principes de la démocratie. Le respect des droits
    humains est une condition du développement
    économique compris dans les perspectives du
    développement durable.

87
Deuxième partie La prise en compte des
questions éthiques dans les politiques de
développement
  • Au niveau de lUNESCO,
  • Le programme de recherche mis en œuvre par
    lUNESCO comporte plusieurs volets
  • L étude systématique des liens entre droits
    humains et économie
  • Létude de linterdépendance entre diversité
    culturelle et diversité économique et des mesures
    à mettre en œuvre à la fois pour protéger cette
    diversité et la mettre en œuvre
  • La place de léthique dans le développement
    durable
  • Létude systémique des liens entre léconomie de
    la culture au sens complet et une culture
    renouvelée de léconomie conforme au respect de
    toutes les libertés fondamentales opour tous
    etc.

88
Deuxième partie La prise en compte des
questions éthiques dans les politiques de
développement
  • Au niveau du PNUD,
  • Le programme des Nations Unies pour le
    développement publie depuis 1990 des indicateurs
    composites sur le développement humain à partir
    dindice despérance de vie, dun indice de
    niveau dinstruction et dun indice du PIB. Il
    prend aussi en compte pour certains pays,
    lindice de la pauvreté humaine tenant compte des
    carences et des manques durables au niveau de la
    santé, de linstruction et de léconomie, il
    intègre aussi à lexclusion sous forme de taux de
    chômage de longue durée.

89
Deuxième partie La prise en compte des
questions éthiques dans les politiques de
développement
  • Au niveau du PNUD,
  • Lobjectif du PNUD est de placer lhomme au
    centre du processus de développement du point de
    vue des débats économiques et des orientations
    politiques afin dentamer le développement des
    personnes par les personnes et pour les
    personnes. Les buts du développement sont de
    favoriser les choix et les libertés.
  • Le rapport sur le développement humain de 1990 a
    pour thème  définir et mesurer le développement
    humain  celui de 2000 porte sur les droits de
    lhomme et le développement humain. Celui de 2011
    est sur le thème  durabilité, équité un meilleur
    avenir pour tous .

90
Deuxième partie La prise en compte des
questions éthiques dans les politiques de
développement
  • Dans le secteur privé le mouvement déthisation
    prend de lampleur dans les pays développés,
    comme aux États-unis. En France, obligation par
    les entreprises cotées en bourse de rendre compte
    des aspects sociaux et environnementaux de leurs
    activités avec la loi du 15 mai 2001 dite NRE,
    nouvelle régulation économique. Pour répondre à
    cette attente, les entreprises publient un
    rapport de développement durable et de
    responsabilité sociale en sappuyant sur les
    lignes directrices de la Global Reporting
    Initiatives (GRI).

91
Deuxième partie La prise en compte des
questions éthiques dans les politiques de
développement
  • La mesure microéconomique du développement
    durable pour les entreprises peut se faire par
    l'intermédiaire des critères du Global Reporting
    Initiative (GRI). Ce référentiel comporte 150
    indicateurs, qui se répartissent de la manière
    suivante  Vision et stratégie (11 indicateurs),
    Profil (22 indicateurs), Gouvernance et système
    de management (20 indicateurs), Performance
    économique (13 indicateurs), Performance
    environnementale (35 indicateurs), Performance
    sociale (49 indicateurs).

92
Deuxième partie La prise en compte des
questions éthiques dans les politiques de
développement Ethique normative
  • Au plan international, plusieurs réunions se
    sont succédé dans le but de faire comprendre le
    concept de responsabilité sociétale à travers la
    future norme ISO 26 000.
  • La Côte dIvoire nest pas en reste. La question
    de responsabilité sociétale a été aussi abordée
    à plusieurs reprises dans loptique de répondre à
    un besoin dinformation sur la RS. Bons nombres
    de réunions, dateliers ont été réalisés. Cest
    dans ce cadre que lIHE a organisé un forum en
    2008 sur le thème Normalisation du
    Développement Durable, létape de la
    Responsabilité sociétale présenté par le
    Directeur Normalisation et Certification à Côte
    dIvoire Normalisation (CODINORM), Expert
    National ONUDI.

93
Deuxième partie La prise en compte des
questions éthiques dans les politiques de
développement Ethique normative
  • Une conférence internationale a été organisée par
    lUGECI au Complexe CRRAE UEMOA, les 29, 30 et 31
    Octobre 2012, sur le thème Responsabilité
    Sociétale des Entreprises Une source de paix,
    de développement économique et social en Afrique.
    il a pour objectif de contribuer à la promotion
    de la responsab
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