Title: Le droit des installations class
1Le droit des installations classées
- Un objectif pragmatique rendre compatibles,
grâce à une autorisation administrative, - la liberté d'entreprendre, et donc un certain
droit de polluer, - avec l'égalité de tous devant la loi et la
limitation des droits de nuire à autrui. - Principal dispositif, la procédure
d autorisation - Contrôle ex-ante la définition d'un niveau de
pollution acceptable (réglementation technique,
normes de rejets, procédure dautorisation) - Contrôle ex-post la vérification que le niveau
défini est bien respecté (auto-surveillance,
contrôle inopinés)
2Un transcodage juridico-technique
- Commission Européenne à l origine des
principaux textes réglementaires (directives) - Ministère de l Environnement traduction des
textes en arrêtés, décrets... - Conseil Supérieur des Installations Classées
définit la doctrine technique (sur la base de
l expertise des inspecteurs, de l INERIS, des
syndicats patronaux) - Inspecteurs des installations classées étudient
les demandes d autorisation, rédigent les
arrêtés d autorisation, contrôlent le respect
des arrêtés - Ingénieurs des Mines (Ministère de l Industrie)
- Sub-division départementale
- Équipe d appui régionale
- Police de leau (DDE, DDASS) assurent les
contrôles inopinés
3L'arrêté intégré du 2 février 1998 normes de
rejets génériques
- Traduction en droit français de directives
européennes - Valeurs limites pour les installations nouvelles,
selon le principe des MTD - Surveillance des rejets pour les installations
existantes - La révision de l'arrêté de classement pour les
installations existantes dans les 5 ans, pour
fixer de nouvelles valeurs limites
4La procédure d'autorisation en détail
- Une nomenclature arrêtée par le Conseil d'État
définit les activités industrielles soumises à
autorisation ou déclaration. - La déclaration concerne les installations dont
les nuisances sont moins significatives. - procédure simplifiée (document type)
- L'autorisation concerne les installations qui
présentent des dangers ou nuisances
significatives - Dossier de demande d'autorisation étude
d impact, étude danger, étude déchet - Prescriptions établies au cas par cas (milieu
environnant, contraintes économiques et
techniques) - Dossier soumis au Comité Départemental d Hygiène
(où sont représentées les administrations,
associations, élus) - Arrêté préfectoral
5L'étude d'impact
- analyse de l'état initial du site (richesses
naturelles, espaces agricoles, forestiers,
ressources en eau, météorologie locale,
populations) - analyse des effets sur l'environnement de
l'installation à venir, effets sur les sites et
paysages, le milieu naturel, la commodité du
voisinage, l'hygiène et salubrité publique. - évaluation économique des impacts et de la
prévention - l'enquête publique un commissaire enquêteur
fait la synthèse des avis exprimés et propose au
préfet son avis motivé
6La prise en compte du risque technologique
Létude de danger (directives Seveso I et II)
- Exposer les dangers que peut présenter
l'installation en cas d'accident et justifier les
mesures propres à en réduire la probabilité et
les effets, - Arbres de défaillance et scénario
- Plan d intervention interne et externe
- Information préventive des populations
- Depuis AZF
- Prise en compte des effets de domino
- Etude de danger sur les espaces de stockage
- Inscription du risque industriel dans les règles
durbanisme, - Nouvelle règle de calcul des périmètres de
sécurité (prise en compte de scénarios probables
et non du scénario de plus grave)
7Les études réglementaires entre contrat et
règles de gestion
- un ensemble de documents de référence, un
contrat définissant clairement ce qui est
autorisé, vis-à-vis de l'administration, des élus
et du public - imposer une réflexion approfondie, inciter
l'exploitant à se poser les bonnes questions
plutôt que lui apporter les réponses - pérenniser une démarche interne d'investigation
et d'amélioration. - Interrogations
- Labsence de contre-expertise
- La sous-traitance des études à des cabinets
spécialisés - Le recourt croissant à la sous-traitance et
lintérim, le morcellement des sites industriels
8Le contrôle
- Le principe d'auto-surveillance (circulaire du
28 Mars 1988) - surveillance des rejets de son site par un
équipement métrologique qui lui est propre - intervention en cas de valeur de rejet supérieure
à l'arrêté préfectoral - les résultats de l'auto-surveillance sont envoyés
à l inspection des installations classées - visites des inspecteurs, et contrôles inopinés
- Le contrôle des risques fondé essentiellement
sur un contrôle des installations, soit par un
organisme agréé soit réalisé en interne (agrément
du site) - Interrogations
- Le rôle de linspection limité à un contrôle du
contrôle - La dimension technique privilégiée à la dimension
managériale
9L information auprès des parties intéressées
- Obligation pour l administration de diffuser
l information en sa possession sur les rejets et
les risques - états de lenvironnement publiés chaque
année par les DRIRE - Communication sur les mesures de protection des
populations et sur les actions à mener en cas
daccident - Création des Commissions Locales dInformation
sur les Risques Technologiques passer dune
opacité sur les risques (risques connus des
experts seuls) à une culture des risques
(connaissance partagée par la population)
10Difficultés dans lapplication de la
réglementation (1)
- Asymétrie dinformation sur les possibilités de
dépollution - Ladministration recherche une réduction de la
pollution maximale compte tenu des solutions
techniques possibles et des capacités financières
de lentreprise - Ladministration ignore les opportunités de
dépollution de lentreprise - Lindustriel na pas intérêt à développer sa
compétences sur des solutions techniques
intégrées solutions risquées sur le plan
technique, exigeant des investissements
importants - Ladministration préconise des technologies
génériques, développées par des éco-industries
elle en connaît le coût, les conditions
techniques. - Il est plus difficile pour elle dimposer une
technologie plus propre, même si elle est
utilisée par ailleurs le transfert dune
technologie nest jamais acquis
11Difficultés dans lapplication de la
réglementation (2)
- Le décalage entre l autorisation préalable et la
mise en conformité il est plus difficile de
fermer un site existant que dempêcher une
nouvelle installation - faiblesse de la mesure et de lauto-surveillance
- la mesure des rejets et des risques est
difficile, la qualité des données est soumise à
la bonne volonté de lentreprise - Pour avoir des données justes, ladministration
évite de réagir pour chaque dépassement - logique de régularisation ladministration
préfère obtenir par la négociation, la
régularisation dun contrevenant que de
transmettre le dossier à la justice, ce qui a
aussi pour inconvénient de limiter ses
possibilités de sanction.
12Exemple le traitement de surface
- Un arrêté ministériel de 1985 déchet, rejets
accidentels, pollution atmosphérique, pollution
de leau - Disposition applicable de 1er janvier 1991
- En Rhône Alpes, en 1991, 55 non conformes, en
1996, 22 non conformes - En Ile de France, en 2000 1/3 des ateliers ne
respectent pas les normes, 1/5 ne pratiquent pas
dautosurveillance, 1/5 ont une rétention
insuffisante, 1/5 ont des alarmes de pH
défaillantes
13Tentatives pour dépasser ces limites
- Du côté de l administration
- utiliser les nouvelles demandes d arrêté pour
obtenir des améliorations des équipements
existants (suppose que l entreprise continue à
investir) - stratégie du cliquet pour demander des mises en
conformité - diffusion des connaissances technologiques
(Directive IPPC) - Mobilisation de la justice par les associations
la menace de laction judiciaire est de plus en
plus crédible - Du côté des industriels
- recherche de solutions intégrées pour réduire le
coût des déchets - recherche de solutions spécifiques face à une
nouvelle réglementation