Title: Revue des Programmes de Protection Sociale au S
1REPUBLIQUE DU SENEGAL
- Revue des Programmes de Protection Sociale au
Sénégal
Présentation de Assane Niang Expert chargée de
Suivi Participatif du DSRP du Sénégal Méridien
Président 10 juin 2008
2- PROGRAMME DE PRISE EN CHARGE DES PERSONNES
AGEES LE PLAN SESAME - Le gouvernement dans le souci de consolider les
actions des systèmes de solidarité pour meilleure
assistance des groupes vulnérables en particulier
dans le domaine de la santé, a initié à travers
le PDIS un Projet de Mise en Œuvre du Système de
Solidarité SESAME en faveur des personnes âgées
de 60 ans et plus. Ces personnes âgées de 60 ans
et plus sont réparties en 03 catégories les
retraités de lInstitut de Prévoyance Retraite du
Sénégal (IPRES), les retraités du Fonds National
de Retraite (FNR), les personnes âgées qui ne
bénéficient daucune couverture, dites
personnes à leurs frais . - La justification du Plan sésame repose sur une
réalité sociale caractérisée par la situation de
vulnérabilité dans laquelle se trouve une
catégorie sociale importante dans notre société à
savoir les personnes âgées. En effet, il a été
prouvé, quau Sénégal, parmi les 650 000
personnes âgées de 60 ans et plus, seules 30
bénéficient dune couverture sociale ,
répartie entre lI.P.R.E.S et le FNR, et les 70
restants nont pas de retraite, donc pas de
couverture sociale. - Du démarrage de lapplication du plan sésame à
nos jours, lEtat a pré financé tous les hôpitaux
et remboursé les centres et postes de santé pour
un montant global de 1,4 milliard qui sajoutent
au préfinancement de 300 millions dégagé par
lIPRES, soit au total 1,7 milliard de F CFA.
3Réalisations
- Lappui du Ministère de la Santé aux retraités de
lIPRES sest concrétisé par la signature dun
Accord et a permis de faire bénéficier à ces
personnes de tarifs préférentiels auprès des
hôpitaux, sur lensemble du territoire. - Les retraités du FNR, quant à eux, bénéficient de
la prise en charge, par le plan sésame, du 1/5 de
leurs frais médicaux sur imputation budgétaire,
qui était à leur charge. - Pour les personnes âgées sans couverture sociale,
le plan sésame leurs accorde désormais
laccessibilité et la gratuite des soins sous la
forme dune nouvelle assurance maladie
intégralement financée par lEtat sous forme de
subventions directes aux hôpitaux et centres de
santé. Ce dispositif concerne 450 000 personnes
supplémentaires qui auparavant navaient pas de
couverture médicale. - Ainsi, au Sénégal, pour lensemble des personnes
âgées (IPRES, FNR, PAF), les soins sont
totalement gratuits depuis le 1er septembre 2006
sur lensemble de la pyramide sanitaire postes
de santé, centres de santé et hôpitaux relevant
de lEtat. La gratuité concerne les
consultations, les médicaments essentiels, les
examens complémentaires, les actes
médicochirurgicaux et les hospitalisations.
4Perspectives et recommandations
- Les leçons tirées de lexpérience acquise depuis
le début de la mise en œuvre, le 1er septembre
2006, permettent de conclure à la pertinence du
programme. Il sagit maintenant den renforcer la
viabilité et la pérennité par les mesures
suivantes - Intégrer les médicaments spécifiques aux maladies
des personnes âgées dans la liste nationale des
médicaments essentiels. - Renforcer le fond sésame pour le faire passer
de 700 millions à 3 milliards de FCFA par an,
conformément à la budgétisation proposée après
lévaluation a mi-parcours. - Sécuriser le plan par lautomatisation de sa
gestion avec l'édition dune carte sésame
informatisée. Il sagira dune carte à puce ayant
en mémoire toutes les données médicales
concernant la personnes âgée qui sera suivie
rigoureusement partout sur lensemble du
territoire au moyen de lecteurs de puces qui
seront mis en place dans les structures de santé. - Soutenir le plan par un important programme de
formation en gériatrie confié à la Faculté de
Médecine par la création dun Diplôme
Universitaire de gériatrie pour les médecins et
dune licence de médiateur en gérontologie pour
les infirmiers et les assistants sociaux. - Mettre en place un vaste programme de
communication qui accompagnera ce plan en
direction des personnes âgées pour leur permettre
de bénéficier pleinement de toutes les
opportunités qui leur sont offertes. - Passer dune approche de subvention de loffre
par une approche de subvention de la demande en
impliquant les mutuelles de santé comme relais.
5Perspectives et réalisations
- Mais à plus ou moins long terme, et en raison des
contraintes que ne manqueront pas dentraîner
laugmentation de la population âgée, certains
proposent de mettre en place un système de
couverture pérenne qui pourrait revêtir la forme
dune Caisse nationale dAssurance Maladie
Vieillesse (CNAMVIE) ou dune Caisse nationale de
Solidarité pour lAutonomie (CNSA), comme il en
existe dans les pays développés ce qui non
seulement traduit lidéal de solidarité
nationale, mais constituera aussi un exemple de
modèle social réussi dans le cadre de
lintégration africaine vers une société pour
tous les âges et sans exclusion sociale . - Cette option pose cependant le problème de risque
de stigmatisation et disolement des retraités
alors que lidéal serait dintégrer la prise en
charge des retraités dans les formes retenues
dextension de la protection sociale dans la SNPS
et dans le DSRP2 à savoir la mise en place de
régimes de protection pour chaque profession
(ruraux, artisans, routiers, artistes,
commerçants etc). Mettre en cohérence la
stratégie de pérennisation du plan Sésame avec
cette dynamique offrirait plus de garantie de
durabilité et de solidarité intergénérationnelle
concrète.
6Programme de prise en charge des personnes
handicapées La Réadaptation à base Communautaire
(RBC)
- Dans le cadre de lélaboration et de la mise en
œuvre dune politique de protection sociale en
faveur des personnes handicapées, le Gouvernement
a initié à léchelle nationale un programme axé
sur la Réadaptation à Base Communautaire (RBC).
Il sagit dun programme quinquennal (2006-2010)
qui a trois objectifs (i) fournir des services
de réadaptation fonctionnelle aux personnes
handicapées (ii) accroître laccès aux services
de base et (iii) accroître les capacités des
Organisations de Personnes Handicapées. -
- La RBC vise la réadaptation, légalité des
chances, la réduction de la pauvreté et
lintégration sociale des personnes handicapées.
Elle est bâtie autour de la collaboration entre
les personnes handicapées elles-mêmes, de leurs
familles, organisations et communautés, et des
services gouvernementaux et non gouvernementaux
de santé, déducation, de formation
professionnelle, sociaux et autres services
compétents.
7Réalisations
- Pour lannée 2006, un financement de 358 millions
avait été dégagé dans le Budget Consolidé
dInvestissement (BCI) pour lexécution des
actions prévues à travers les lignes identifiées.
Dans une première phase, le programme a ciblé des
zones dintervention constituées de départements
sélectionnées suivant des critères bien définis.
Les critères de sélection des zones ont porté sur
le taux de handicap dans le département,
lexistence dune structure opérationnelle de
prise en charge des personnes handicapées et
lexpérience et le dynamisme des acteurs membres
dorganisations de personnes handicapées. - En 2006, le programme RBC a permis dexécuter
plusieurs activités. Il sagit, entres autres - 1050 personnes handicapées ont été appareillées
pour un montant de 100 millions de francs CFA
(fauteuils roulants, de voiturettes, de
béquilles, de prothèses, dappareils auditifs et
optiques). - le financement dun (1) million de francs CFA
pour 150 GIE sélectionnés ce qui a permis de
toucher près de 15 000 personnes handicapées
grâce a mico-crédit alloué aux handicapées pour
le développement dActivités Génératrice de
Revenus (AGR).
8Réalisations
- En 2007, le programme RBC na dégagé que 100
millions sur les 300 millions inscrits au BCI.
Cette enveloppe financière a servi à appareiller
dautres handicapées au nombre de 1050. Les
autres lignes dactions nont pas été exécutées
faute de ressources. - Sur le renforcement des capacités plusieurs
séries de formation ont été effectuées pour les
cibles suivantes - 300 responsables de GIE ont été formés en
technique de gestion - 30 responsables de structures dencadrement ont
été formées - 28 responsables dOrganisations de Personnes
Handicapées ont reçu une formation en
management - Près dune centaine de techniciens (superviseurs
régionaux, départementaux et locaux) a bénéficié
de formation - Une étude sur les besoins socio sanitaire des
personnes handicapées a été réalisée -
9Perspectives recommandations
- Mise en place des mécanismes de coordination, de
suivi et dévaluation de la RBC création de
comités régionaux de coordination, en veillant à
une représentation adéquate et effective des
personnes handicapées et de leurs organisations,
ainsi quà une claire définition de leur rôle au
sein de ces comités - Plaidoyer sur la promotion des Droits humains des
personnes handicapées adoption de la loi
dorientation pour les personnes handicapées et
définition dun canevas dévolution de la
personne handicapée - Promouvoir une solidarité nationale envers les
personnes handicapées mise en place de la carte
dinvalidité et dun fond de promotion
socio-économique - Amélioration de laccès à la réadaptation, à
léducation, à la formation et à lemploi
faciliter laccès aux programmes de
réadaptation mise en œuvre de politiques
permettant aux enfants handicapés davoir accès à
léducation intégrée formation des personnes
handicapées dans des spécialités recherchées sur
le marché mise en œuvre de stratégies de
promotion de lemploi des personnes handicapées. -
10Programme de prise en charge du développement de
la petite enfance La Case des Tout-Petits
- Le gouvernement du Sénégal a initié depuis
lavènement de lalternance en 2000, une nouvelle
politique de développement de lEnfance. Cette
politique inscrite comme priorité nationale de
développement économique et social se traduit par
limplantation dun programme nationale de la
Case des Tout-Petits et dun Programme de
Renforcement de la Nutrition. - La nouvelle Politique Nationale de Développement
Intégré de la Petite Enfance introduit une série
dinnovations et dapproches innovantes dans le
domaine de la prise en charge du jeune enfant.
Les droits de lenfant sont pour la Politique
Nationale de Développement Intégré de la Petite
Enfance au coeur de la formation. Or ces droits
sont égaux, indivisibles et simultanés. Cest
pourquoi la prise en charge de lenfant doit être
également éducative, sanitaire, nutritionnelle,
environnementale et de protection et se faire en
même temps. - La prise en charge des tout-petits se fait
également dans une optique de pérennisation où la
communauté prend une part active, doù la
nécessité dune formation des comités de gestion
qui sont les acteurs privilégiés de
lappropriation communautaire progressive et
pérenne des structures DIPE.
11Réalisations
- LAgence Nationale de la Case des Touts-Petits
(ANCTP) a en charge depuis 2006, la gestion des
Ecoles maternelles publiques et des Garderies
communautaires (décret 2006-768 du 31 juillet
2006). Lintégration de ces nouvelles cibles a eu
pour effet notoire laugmentation des effectifs
denfants âgés de 2 à 6 ans, inscrits ou pris en
charge par le programme. A la date du 31 Décembre
2007, les résultats se présentent comme suit - 61746 enfants sont concernés par le volet
éducatif. Concernant le suivi nutritionnel et
pondéral, leffectif en décembre 2007 est de 6760
inscrits pour la cible couples mère-enfant. - Du point de vue infrastructurelle, le programme
compte 371 cases fonctionnelles dont les 173 ont
été réalisées à partir du programme construction
de la Case des Tout-Petits. Les autres
réalisations infrastructurelles sont pour la
plupart des abris provisoires mis en place par
les communautés. Pour les autres effectifs
infrastructurelles capitalisés par le programme,
nous notons 158 écoles maternelles publiques et
404 centres communautaires. Ce qui fait un total
de 933 établissements pour la Case des
Tout-Petits. - Le protocole de partenariat avec le Ministère de
la santé facilite le suivi sanitaire des cibles.
Les infirmiers Chefs de Postes (ICP) ont un
planning de passage dans les Cases des
Tout-Petits qui sont des points de vaccination.
Les agents dencadrement des Cases ont reçu une
formation en PCIME (Prise en Charge Intégrée des
Maladies de lEnfant) avec lintervention du PRN.
12Réalisations
- Le système de parrainage a permis aux enfants de
disposer de compte dépargne dès leur naissance.
En effet un compte est ouvert pour chaque enfant
au niveau de la poste par le parrain qui y verse
mensuellement la somme de 2500F. Cette épargne
permet à lenfant de pouvoir disposer dun
trousseau à chaque rentée annuelle suite à un
retrait dun montant de 30.000F. Ce compte une
fois ouvert peut être conservé pour lenfant
jusquà son cursus universitaire. - Comme autres impacts positifs du programme, il y
a la réduction des taux de mortalités maternelles
infantiles dans les zones ciblées. Les mesures de
prévention et le suivi sanitaire ont favorisé un
changement de comportement et une meilleure prise
en charge de lenfant.
13Perspectives et recommandations
- Renforcer les moyens financiers du programme de
construction sur 5 ans afin de résorber la forte
demande - Mettre en place un programme hivernal de prise en
charge des enfants qui puisse assurer en
permanence la continuité des activités dans les
établissements de la Case des Tout-Petits. Cela
peut passer par des mesures de motivation du
personnel et linstauration dun système de
rotatif des congés pour les animateurs - Harmoniser lapproche intégrée et les équipements
au niveau des écoles maternelles et des garderies
communautaires - Favoriser le transfert du programme Case des
Tout-Petits dans les établissements préscolaires
privés égalité des chances daccès à une
meilleure prise en charge pour tous les enfants - Favoriser et renforcer la coopération avec les
institutions universitaires, notamment avec la
Faculté des Sciences et Technologies de
lEducation et de la Formation (FASTEF) qui
étudie présentement le projet de création dun
Master en Développement Intégré de la Petite
Enfance. - Amener les collectivités locales à consacrer une
part de leur budget à la réalisation et à la
subvention des cases des touts petits. Une
collaboration avec le PNDL serait souhaitable. - Le gouvernement doit orienter les projets de
lutte contre la pauvreté (PAREP-PNUD, PLCP-BAD
etc) a transférer les ressources consacrées à la
construction de salles de classes à la case des
touts petits. LEtat a dimportants programmes
dont les financements sont déjà acquis pour ces
secteurs.
14Régime de protection sociale des routiers
- Les travailleurs du secteur des transports
terrestres regroupés au sein du Syndicat National
des Travailleurs des Transports Routiers du
Sénégal (SNTTRS) avaient posé depuis 2003 à
travers leur plateforme revendicative, la
problématique de leur protection sociale.
Labsence de cotisation sociale a toujours été
une grande préoccupation des routiers et, le
Conseil National pour le Dialogue Social (CNDS)
qui en a fait son combat a eu à initier en 2005,
un plan daction prioritaire visant à
sensibiliser lopinion et lEtat sur la nécessité
détendre la protection sociale aux autres
catégories socioprofessionnelles du secteur
informel. Dans les recommandations formulées,
figure la mise en place dune mutuelle de santé
des routiers. Dans le processus de formulation de
la SNPS, cette initiative a été analysée et prise
en compte dans la stratégie proposée. -
- La mutuelle des routiers a été mise en place en
2007. Elle a deux objets à savoir - prévenir les risques sociaux liés à la personne
et la réparation de leurs conséquences - réaliser des activités pouvant favoriser
lamélioration des conditions de vie et
lépanouissement de ses membres.
15Régime de protection sociale des routiers
- Ainsi donc, le projet de mutuelles concerne en
priorité tous les membres de léquipage des
véhicules à savoir les transporteurs de camions,
dautocars et de taxis, ainsi que leurs ayant
droit. Leur effectif estimé à 423 000 personnes.
Le personnel des entreprises du secteur formel
est aussi concerné par le projet. Dans la
convention dadhésion à la mutuelle, chaque
regroupement choisit des mécanismes internes de
cotisations. Par exemple AFTU verse pour ses
membres un forfait familial de 7 200F dont 5000
pour le travailleur et 2 200F pour lemployeur. - Le produit Assurance Santé proposé dans le projet
des routiers permet de couvrir 70 des services
au niveau des postes de santé et centres de
santé, et 90 des services hospitaliers. Le
programme protection sociale des Routiers a
élaboré un plan de développement triennal
(2007-2010) qui respectera trois grandes
phases la phase dinstallation, la phase de
démarrage et la phase de première diffusion. Le
projet darrêté est validé et lEtat devrait
verser un financement de 249 850 000 FCFA. -
16Régime de protection sociale des ruraux
- La protection sociale pour les personnes exerçant
les métiers de lagriculture est une grande
préoccupation pour les acteurs membres du Conseil
National de Concertation et de Coopération des
Ruraux (CNCR). Ces derniers ont posé la
problématique de la mise en place dun régime de
protection sociale agro-sylvo-pastorale (RPASP)
susceptible de prendre en compte les exigences
des acteurs du secteur. - La mise en place dun régime dassurance maladie
pour le secteur agricole se justifie non
seulement pour des raisons financières et
économiques, mais aussi sur le plan du Droit,
dans la mesure où laccès à la sécurité sociale
et aux soins de santé sont deux droits
fondamentaux de lêtre humain. -
- Le régime de protection sociale à mettre en œuvre
devra sappuient sur des expériences de
protection sociale en milieu rural, sur des
dispositions de la loi agro-sylvo-pastorale et
sur la stratégie nationale de protection sociale.
17Régime de protection sociale des ruraux
- Le processus de conception, du régime de
protection sociale agro-sylvo-pastorale est
présentement achevé et validée par le
gouvernement. Il a été retenu une stratégie de
mise en œuvre progressive avec un ciblage
géographique et économique (filière agricole).
Dans la phase pilote, il sera expérimenté dans
les régions de Tambacounda et de Saint-Louis. Les
communautés rurales identifiées sont Bandafassi,
Missira, Ross-Béthio et Guédé. Sont concernés les
producteurs de coton à Tambacounda et les
producteurs de riz et de tomate à Saint-Louis.
Après deux années dexpérimentation, le régime
sera étendu à partir de la troisième année à
quatre autres régions. Ensuite il y aura
extension aux autres régions restantes à partir
de la cinquième année. - Lobjectif visé est de couvrir 85 de la
population cible en 2024. La formule de
couverture est de faciliter laccès aux soins de
santé dans le secteur public au niveau des
Postes, Centre de santé et Hôpitaux. La prise en
charge sera de 70 pour le niveau primaire
(Postes et Centres de santé) et de 90 pour les
niveaux secondaire et tertiaire (hôpitaux
régionaux et nationaux). - Les résultats de létude de faisabilité montrent
que les adhérents pourraient contribuer à hauteur
de 3 500 Francs CFA. Le reste du coût (9 500
Francs CFA) doit être financé via dautres
sources de financement (Etat notamment).
18Régime de protection sociale des ruraux
- La prime est estimée à 13 000 Francs CFA par
personne et par an. Cette prime se décompose
comme suit - Prime technique (i.e. le coût de la couverture)
10 000 Francs CFA. - Chargements de sécurité 500 Francs CFA.
- Le montant des cotisations sera calculé au moment
de ladhésion pour chaque famille. Elle sera
proportionnelle à la taille de la famille. Ainsi
une famille de 10 personnes payera 10 3 500
35 000 Francs CFA. - Le régime sera structuré en trois niveaux
communauté rurale, région, niveau national. - Concernant le financement du programme, le
Ministère de lagriculture a inscrit dans son
budget 2008 un montant de 310 000 000fCFA. La
libération des fonds nest toujours pas effective
à cause des procédure administratives,
19Recommandations
- La revue des quelques programmes de protection
sociale pris comme études de cas, a permis de
cerner les insuffisances et de formuler les
recommandations suivantes - Renforcement de la protection sociale des groupes
vulnérables passe par un meilleur ciblage et le
suivi des programmes initiés. Lexemple de la
prise en charge des indigents par les mutuelles
montre que ce ciblage nest pas seulement une
affaire technique, elle doit être dynamique et
communautaire pour être efficace. Le
renforcement de la protection social des ruraux
doit passer par des mécanismes de transfert
direct de ressources publiques aux groupes
vulnérables, en faisant recours à la subvention
de la demande plus que celle de loffre. - La mise en place des systèmes de prévoyance
sociale pour les personnes exerçant le métier de
lagriculture et les acteurs économiques du
secteur informel, de lartisanat, etcconnaît une
avancée dans la conception et est adaptée au
contexte. La généralisation des mutuelles à
toutes les catégories socioprofessionnelles
constitue une alternative de protection sociale
sur laquelle lEtat pourrait sappuyer pour
étendre la sécurité sociale à toute la population
active et occupée. Les personnes démunies ou
indigentes seront prises en charge dans ces
systèmes à travers des mécanismes de solidarité
sous forme de parrainage et dassistance sociale
déjà en cours dans certaines mutuelles comme le
montre létude sur la prise en charge des
indigents. La subvention de loffre ne
disparaîtrait pas cependant car elle est plus
adaptée pour la prise en charge gratuite de soins
et de médicaments pour certaines maladies (SIDA,
maladies chroniques, tuberculose, etc) et pour
certaines catégories de groupes vulnérables tels
que les sinistrés.
20Recommandations
- La mise en place un système de protection sociale
contre le risque maladie à travers la carte
sésame et la carte dinvalidité comme instruments
est pertinente et peut favoriser une meilleure
prise en charge sanitaire des personnes âgées et
des personnes handicapées mais leur articulation
avec les mutuelles notamment les grandes
mutuelles est nécessaire pour éviter la
stigmatisation, loffre de services de mauvaise
qualité, le contrôle citoyen,la transparence et
les économies déchelle. - Pour assurer une meilleure coordination des
programmes de protection sociale et leur
appropriation communautaire il est nécessaire de
mette en en œuvre en relation avec les
organisations de la société civile une stratégie
de communication et de mobilisation sociale. - Les ressources financières allouées aux
programmes en faveur des Groupes vulnérables
comme le programme SESAME, le programme RBC, le
programme de la case des touts petits est trop
faible et très en déphasage avec les ambitions
affichées et les intentions politiques affichées
dans le DSRP2. Si on prend le cas du programme
RBC, les montants sont même en baisse et sont
ridicules. Ils sont passés de 300 à 100 millions
par an alors que les besoins étaient estimés à 2
milliards par an dans le CSRP et dans le PAP du
DSRP2. La mise en place de régime de protection
sociale pour les routiers et les ruraux tardent à
démarrer du fait dabsence de ressources alors
que les besoins cumulés pour démarrer ces deux
programmes natteignent pas 1 milliard. Il est
également surprenant de constater que malgré
limportance que lui accorde le président de la
république et ses impacts systémique, le
programme de la case des touts petits ne reçoit
que 100 millions et ne peut réaliser que 10
cases.
21Recommandations
- Le plan SESAM est aussi confronté à labsence de
ressources. Il y a donc un véritable hiatus entre
la pertinence et la qualité des programmes de
protection sociale et les allocations de
ressources pour réaliser les objectifs. Des
arbitrages sont à faire pour permettre à ces
programmes dont les besoins sont très modestes
par rapport aux autres programmes datteindre les
objectifs. Il serait indiqué à linstar de ce qui
a été fait pour léducation, la santé, la
décentralisation etc, de retenir des indicateurs
de moyens sous forme de ratio budgétaire pour les
programmes de protection sociale. En retenant 2
du budget pour les programmes de protection
sociale comme ration, nous sommes certains que
les objectifs seront atteints. On peut proposer
aussi que dans chaque secteur (santé, éducation)
un pourcentage soit consacré au volet demande
(protection sociale). La même démarche est
valable pour les collectivités locales dans le
cadre des ressources qui leur sont transférées. -
- Pour conférer une force à ces dispositions, il
faudra mettre en place un arsenal juridique et
réglementaire notamment ladoption et la
promulgation dune loi dorientation sociale pour
la prise en charge des personnes handicapées et
des personnes âgées, des enfants en situation de
vulnérabilité ect. -
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