Title: Ouverture et politiques de change dans les pays
1Ouverture et politiques de change dans les pays
émergents
- Pierre Jacquet, AFD
- Séminaire  Compétitivité, croissance et
ouverture économique Enjeux et défis - Institut d Économie Quantitative
- Tunis, 23-24 octobre 2003
2Plan de l intervention
- Le taux de change dans les pays émergents
- Quelques leçons de l Histoire récente
- Face au  consensus théorique, une grande
diversité empirique - Problèmes des  solutions en coinÂ
- Quelles options pour gérer la flexibilité ?
- Quelles perspectives pour la Tunisie ?
3Taux de change et pays émergents
- Un prix important dans les économies ouvertes
- Prix directeur essentiel dans les petites
économies - Fluctuations coûteuses pour la stabilité interne
- Un mécanisme d ajustement en cas de choc
 asymétrique - Un ancrage utile pour discipliner les politiques
économiques (rôle de la contrainte de change) - Risque de change et prime de risque
l instabilité implique un coût du capital plus
élevé
4Leçons de l histoire récente
- Difficulté de gérer des cibles de change
- Nombreuses crises (Mexique, Thailande, Egypte)
- Alea moral
- Consensus BW Inconfort des solutions
intermédiaires défense des solutions  en coin - Soit fixité irréversible (dollarisation ou caisse
démission currency board) ou union monétaire - Soit flottement
- Avec la crise argentine, le consensus recommande
dorénavant la flexibilité des changes - En fait, il y a davantage d options
5Régimes de change en 2003
- Régime de dollarisation 8 pays (Equateur, El
Salvador, Panama, ) - Unions monétaires Zone euro, UEMOA, CEMAC, MCCO
32 pays - Caisses démission 7 pays (dont Bulgarie, HK,
Djibouti, Estonie..) - Régimes de parité fixe 40 pays 31 pr.à une
seule monnaie (AS, Iran jusquen mars 2002,
Jordanie, Liban), 10 pr.Ã un panier de monnaies
(Maroc, Libye) - Parité fixe dans bandes de fluctuations
ajustables 4 pays (après le flottement de la
livre égyptienne en janvier 2003) (Hongrie, DK). - Parités mobiles 4 pays (Bolivie, Costa Rica,
Nicaragua, Iles Salomon) - Bandes de fluctuation mobiles 6 pays (dont
Israël, Venezuela) - Flottement dirigé 43 pays (Tunisie, Mauritanie,
Vietnam, Algérie, Égypte, ...) - Flottement indépendant 42 pays (dont US, Japon,
UK, Turquie, Mozambique, Somalie, Ouganda, Chili)
Source FMI, Rapport annuel 2002 (données mises
à jour pour lArgentine et lÉgypte)
6Régimes de change en Méditerranée
- Grande diversité
- Partout, sauf en Iran, l inflation est sous
contrôle - Économies fragiles, dépendante des produits
primaires, de l agriculture, du pétrole, du
tourisme, des chocs externes - Problèmes des entrées de capitaux  volatilesÂ
- Faible croissance de la productivité totale des
facteurs - Partout, l excès de rigidité peut poser problème
introduire certaines formes de la flexibilité
dans la gestion du change semble
incontournablemais difficile !
7Problème des changes fixes
- Ajustement en cas de chocs réels
- Rôle et problème de la surévaluation réelle
- Problème amplifié par la mobilité et
l instabilité des capitaux - Les entrées de capitaux valident la politique de
change fixe, mais accroissent la surévaluation
réelle - Alea moral. Facilité d un endettement croissant
en devises - Piège le système devient insoutenable, mais en
sortir est très coûteux à cause du poids de la
dette en devise - Le problème n est pas la fixité, mais
l incapacité quasi-structurelle (crédibilité) de
dévaluer à temps - Surveillance délicate pour les institutions
multilatérales - Risque d alimenter la spéculation le  douteÂ
n est pas possible - Mais le silence valide les politiques
8Problèmes du flottement
- Imprécision des signaux de prix et fluctuations
du taux de change réel - Absence dancrage nominal, dans des pays dont les
institutions sont souvent faibles (risque
inflationniste) - Incertitude renchérissant le coût du capital et
décourageant les investissements - Le risque de surévaluation réelle ne disparaît
pas (ex. pays qui réforment leur économie et
attirent des capitaux étrangers)
9Comment gérer la flexibilité?
- La flexibilité des changes fait reposer
l ancrage de l économie sur la politique
monétaire - gestion quantitative (surveillance des agrégats
monétaires) - cible d inflation
- Tout cela demande une maturité institutionnelle
encore insuffisante
10Options triangle de Mundell
- La mobilité croissante des capitaux place le
 triangle d incompatibilité de Mundell au
cœur de la réflexion sur les régimes de changes
Contrôle des capitaux ? Flexibilité ? Abandon de
la souveraineté monétaire ? Quelles solutions
 intermédiaires ?
11Contrôles de capitaux ?
- Rôle historique des contrôles de capitaux (BW,
SME, Chili). Proposition de Tobin - Les contrôles sont peu efficaces ou peu
souhaitables dans les pays industrialisés
(technologie, incitations, concurrence) - Pour un pays émergent, c est une option possible
et potentiellement utile. - Distinguer convertibilité en capital et ouverture
à la concurrence - Distinguer entre les entrées et les sorties
- Libéraliser les sorties de façon graduelle
crédibilité et stabilité macroéconomique sont
nécessaires pour éviter les fuites - Option de contrôle sur les entrées
- Les contrôles ne rendent pas l administration
plus efficace et n offrent donc pas de substitut
à terme au renforcement institutionnel
12Abandonner la souveraineté monétaire ?
- Pour de petits pays dont les institutions sont
faibles, l abandon de souveraineté présente des
avantages - Crédibilité importée
- Politiques nationales défaillantes, donc le coût
de les remplacer par des politiques parfois
inadaptées est faible - Solutions caisses d émission, dollarisation,
union monétaire - Pour de grands pays émergents, l analyse
coûts/bénéfices est plus complexe. Le bilan peut
varier dans le temps - Intérêt de la contrainte externe réforme
bancaire et institutionnelle, lutte contre
l inflation - Une fois l économie stabilisée et l ajustement
conduit, les institutions sont plus fortes et la
politique monétaire nationale retrouve son
intérêt problèmes des caisses d émission
13Résumé
- L excès de rigidité des régimes de changes est
particulièrement dommageable il faut donc de la
flexibilité.  Trop de rigidité tue la
rigidité . - Les pays émergents ont besoin d un ancrage
nominal, qui peut les aider à gérer leur économie
et bâtir leurs institutions économiques - Pour éviter les risques inhérents à la
stabilisation des changes, il faut - Introduire une dose de flexibilité
- Libéraliser les mouvements de capitaux dans une
démarche progressive, au fur et à mesure de la
mise en place d institutions fortes et crédibles
et d une supervision et régulation efficaces des
marchés financiers
14Options éléments de solutions intermédiaires
- L enjeu est celui de l ancrage des politiques
économiques - Soit par le taux de change (principe de
l étalon-or, des régimes de taux de change
fixes) - Soit par la qualité de la politique monétaire
(objectif de stabilité des prix) - Dynamique des pays émergents passer peu à peu
de l un à l autre - Parités de référence ajustables
15Des parités de référence ajustables
- Le refus d ajuster à temps est coûteux
- Définir une parité de référence par rapport à un
panier de monnaies, l ajuster de façon glissante
et prévisible - Accompagner ce régime d un mode d emploi de la
politique monétaire Ne pas hésiter à durcir les
conditions monétaires en cas de surchauffe, et
accepter alors l appréciation de la monnaie
défendre la parité de référence de façon
flexible. - Ne pas exclure, voire banaliser, les
réajustements - Rôle du FMI et de la surveillance multilatérale
16Tunisie
-  Flottement administré les autorités ciblent
le taux de change effectif réel. Éléments
d ancrage et de flexibilité - Qualité de la politique économique les dangers
du ciblage réel ont été évités (inflation,
surévaluation notamment) - Convertibilité partielle, permettant une certaine
marge de manœuvre des autorités monétaires - Le système devra évoluer
- Rôle des marchés financiers dans le développement
- A terme, la libéralisation progressive des
mouvements de capitaux nécessitera davantage de
flexibilité du change. Ce mouvement doit être
graduel et être accompagné du renforcement des
institutions de la politique économique,
monétaire et financière.
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