Title: IAE et politiques communautaires Kit pdagogique
1IAE et politiques communautairesKit pédagogique
Mars 2009
2Préambule
- Largement présente dans les différents États
membres de lUnion européenne, linsertion par le
travail joue un rôle essentiel dans le maintien
de la cohésion sociale et territoriale. Dans un
contexte de recherche de compétitivité économique
au niveau mondial, les politiques européennes
risquent de mettre à lécart les questions de
linclusion sociale active. Limpact de la
législation européenne sur le statut et le
fonctionnement des structures de linsertion par
le travail au sein de chacun des États membres
est de plus en plus important. Toutefois, lUnion
européenne, dans le cadre de sa stratégie pour
lemploi et de lutte pour linclusion active,
porte un regard attentif et innovant sur le rôle
joué par le tiers secteur . - Linsertion par lactivité économique demeure
corrélativement fragmentée dans ses réseaux de
lobby et de pression auprès des institutions
européennes. Elle ne semble pas encore réellement
en mesure de se positionner comme un partenaire
permanent des réformes en cours au niveau
européen. - Le CNIAE et lAVISE ont souhaité inviter les
représentants et parties prenantes de l'insertion
par l'économique en France et en Europe à des
temps de réflexion partagée autour des enjeux
européens. Deux séminaires ont été organisés en
ce sens - Séminaire sur la place de lInsertion par
lActivité Économique dans les politiques
communautaires (18 et 19 décembre 2006 ),
analysant l'inclusion sociale active en Europe et
limpact des politiques communautaires sur le
développement des SIAE - Séminaire Quelle contribution linsertion par
léconomique a-t-elle dans la mise en uvre des
politiques communautaires en matière d'inclusion
? portant sur les problématiques de flexicurité
et dinclusion active et sur un point détape sur
la question de lIAE et des SSIG (22 et 23
octobre 2007).
- Du 1er juillet au 31 décembre 2008, lUnion
européenne a été présidée par la France. Le
programme de travail de la Présidence Française
de lUnion européenne (PFUE) portait pour partie
sur lEurope de la solidarité , avec plusieurs
temps fort pour lIAE - Agenda social européen rénové
- Flexicurité, emploi, droit du travail,
mobilité - Lutte contre la pauvreté et promotion de
linclusion active - SIEG et SSIG.
- Intitulé Kit pédagogique , une première
version du document a été élaborée à lissue des
travaux des deux séminaires. Son objectif est de
faire un état de la réglementation européenne sur
linsertion sociale et professionnelle et de ses
implications pour linsertion par lactivité
économique en France. Il est destiné à tous ceux
qui localement jouent un rôle pour lIAE. - Cette seconde version a été mise à jour dans le
cadre de la PFUE. Cette synthèse des retombées de
la politique communautaire sur lIAE reste non
exhaustive et évolutive dans le temps, avec la
collaboration de tous.
- Notice dutilisation du kit pédagogique
- Visionner le document en mode diaporama
- Avoir une connexion Internet permettant de lire
les liens hypertextes présents dans le document
3Sommaire
- Définition de linsertion par le travail en
Europe - La politique européenne dinclusion sociale
active - La flexicurité dans les politiques communautaires
- IAE et service dintérêt général en Europe
- IAE et aides publiques aux entreprises en Europe
- IAE et marchés publics en Europe
- Pour aller plus loin
4Définition de linsertion par le travail en
Europe
- 1.1. Les fonctions de linsertion par le travail
- 1.2. Différentes conceptions de linsertion par
le travail - 1.3. Linclusion sociale active une définition
européenne de linsertion par le travail - 1.4. Documents
5 Les Fonctions de linsertion par
le travail
1.1
- Ce qui ne relève pas de linsertion par le
travail les activités occupationnelles, les
activités qui se limitent à préparer les
bénéficiaires à trouver du travail dans le
secteur marchand (meaning full occupation), ou
qui accompagnent la personne sans quelle se
trouve en situation de travail salarié. - Linsertion par le travail, une fonction de
traitement social des défaillances du marché
concurrentiel, modèle prédominant ? Il sagit ici
de resocialiser par le travail des publics ayant
de lourds handicaps physiques ou sociaux sans
perspective de réinsertion professionnelle sur le
marché, en sappuyant sur une activité de
production ou de ventes de biens et de services.
Les structures visées sont en France par exemple
les centres dadaptation à la vie active
(CAVA), généralement liés à un Centre
dHébergement et de Réinsertion Sociale (CHRS)
en Espagne, il sagit des Centres occupationnels
ou encore les Ateliers protégés pour les
personnes ayant un lourd handicap physique ou
mental (Portugal, Suède et Irlande). - Linsertion par le travail, un marché transitoire
vers le marché du travail principal, initiateur
de nouveaux modes dorganisation économique et
sociale ? Les structures concernées ont ici pour
objectif de préparer à des emplois dans des
entreprises classiques ou à des activités
indépendantes à travers une mise ou une remise en
situation de travail, dans un sas dactivité. Il
sagit par exemple en France, des Entreprises
dinsertion (EI), des Associations intermédiaires
(AI) ou encore des Ateliers et chantier
dinsertion (ACI). On parle de Firmes sociales
en Allemagne et en Grande Bretagne.
- Linsertion par le travail, un élément reconnu
dune économie plurielle , marché parallèle au
marché concurrentiel et assurant des emplois
viables et pérennes ? En France, à titre
dexemple, les Régies de quartier regroupent des
collectivités locales, des logeurs sociaux et des
habitants dun quartier urbain et ont pour
mission d'entretenir, d'embellir, de veiller sur
le quartier en développant l'insertion sociale et
professionnelle d'habitants et l'émergence de
nouveaux services. Elles doivent promouvoir une
citoyenneté active. En Italie, les coopératives
sociales, créées dans les années 1970, réunissent
des personnes qui mettent en commun leurs
compétences professionnelles pour fournir des
services de nature socio-éducative ou des
activités économiques.
6 Différentes conceptions de
linsertion par le travail
1.2.
- Des structures de linsertion par le travail
ayant des caractéristiques communes - Elles exercent une activité économique dont le
bénéfice revient avant tout à des publics
défavorisés et éloignés du marché du travail
personnes en difficulté dinsertion sociale et
professionnelle. - Elles agissent de manière autonome à légard de
lautorité des pouvoirs publics tout en ayant un
statut juridique encadré et dépendant plus ou
moins des financements publics. - qui se différencient en Europe selon trois
critères principaux - par les différences de politiques publiques
dinclusion sociale active, d'activation des
dépenses sociales, de lutte contre le chômage et
dassistance aux personnes éloignées du marché de
lemploi - par les différentes dynamiques dimplication de
la société civile et des réseaux professionnels
engagés - par les différentes structurations de réseaux de
léconomie solidaire et de leur relation avec les
acteurs publics et privés.
- ce qui conduit à une grande diversité de
structures et de réseaux - Un paysage global des structures dinsertion par
le travail marqué, selon les politiques locales
des différents États membres, soit par un
caractère foisonnant (France, Espagne, Italie) ou
par un caractère plus intégré (Royaume Uni,
Allemagne et Autriche, BENELUX, pays
scandinaves). - Lorigine des réseaux de linsertion par le
travail est très diverse mouvements
confessionnels (Espagne ou Allemagne), familles
dhandicapés (pays scandinaves), réseaux
professionnels du travail social et de la
formation professionnelle (France), réseaux
citoyens globalement partout. - La structuration des réseaux et la forme
juridique des structures sont également plus ou
moins variées autour de mouvements
communautaires et intégrés dans les pays
anglo-saxons et plus secondairement dans les pays
rhénans, très diversifiée dans les pays dEurope
du Sud (mutuelles, coopératives, associations).
7 Linclusion sociale active une
définition européenne de linsertion par le
travail
1.3.
Le secteur de linsertion par le travail
sidentifie peu à peu en Europe à la notion
dentreprise sociale dinsertion par le travail
(ESIT) ou Work Social Integration Enterprises
(WISE).
- LUnion européenne sintéresse à ces acteurs
dans le cadre de sa politique demploi et de
lutte pour linclusion sociale et active - Les acteurs de léconomie sociale peuvent
offrir de bonnes pratiques en proposant des
environnements appropriés pour le soutien des
groupes vulnérables (Synthèse de la
consultation de la Commission Européenne sur
linclusion active, 2006). - L'économie sociale est une source essentielle
d'emplois, y compris pour les personnes
faiblement qualifiées ou ayant une capacité de
travailler réduite, et fournit des services
sociaux non proposés par l'économie de marché
(rapport conjoint 2007 des Etats membres et de la
Commission sur la protection sociale et
l'inclusion sociale active). - Recommandation de la Commission européenne sur
linclusion active (03/10/08) visant à guider les
États membres à définir des politiques favorisant
linclusion active des personnes exclues du
marché du travail en se basant sur trois aspects
majeurs - laccès à un revenu adéquat
- la mise en place de marchés du travail inclusifs
- laccès à des services sociaux de qualité.
-
- Une étude du Réseau de recherche européen EMES a
recensé des critères communs aux ESIT/WISE - un objectif de bénéfice à la collectivité
- une limitation de la distribution des bénéfices
- un pouvoir de décision non basé sur la détention
de capital - une activité de production marchande
- un niveau minimum demploi rémunéré
- un degré élevé dautonomie par rapport aux
pouvoirs publics - un niveau significatif de prise de risque
économique - une initiative émanant dun groupe de citoyens
engagés - une dynamique participative impliquant
différentes parties concernées par lactivité. - Ces critères ne sont pas hiérarchisés et
dapplication variable.
Pour plus dinformations Etude comparative
EMES sur les ESIT en Europe
8Documents
1.4.
- Étude COPARIAE (2005)
- Lexique insertion sociale et professionnelle
français anglais - programmes européens
transnationaux Jean Pierre Pellegrin (Anabase) - Note du Collectif pour le développement de
lentrepreneuriat social (CODES) relative à la
définition des entrepreneurs sociaux - Les entreprises sociales dinsertion par le
travail (ESIT) en Europe Résultats dune étude
comparative réalisée par le Réseau EMES (2007) - Fondements dune approche européenne de
lentreprise sociale - Jacques Defourny et
Sybille Mertens (Juin 2008) - Recommandation de la Commission du 3 octobre 2008
relative à linclusion active des personnes
exclues du marché du travail (2008/867/CE)
92. La politique européenne dinclusion sociale
active
- 2.1. Lapproche européenne de linsertion /
inclusion - 2.2. Communication de lUE sur l'inclusion
sociale active - 2.3. Les outils de la politique européenne
dinclusion sociale - 2.4. Pourquoi parle-t-on de linclusion active en
France aujourdhui ? - 2.5. La mise en uvre des orientations
européennes en France - 2.6. Documents
10Lapproche européenne de linsertion / inclusion
2.1.
- Intérêt de lUnion européenne pour le tiers
secteur - Dès 1992, le traité de Maastricht renforce les
objectifs sociaux de lUnion Européenne à travers
la promotion dun niveau d'emploi et de
protection sociale élevé, le relèvement du niveau
et de la qualité de la vie, la cohésion
économique et sociale et la solidarité entre les
États membres . - Lancement en 1997 par la Commission dune action
pilote consacrée à l'exploration et à la
promotion de l'emploi dans le troisième système
en tant quinstitutions économiques et sociales
(coopératives, mutuelles, associations,
fondations). Ont été mises en place également des
initiatives de création demplois visant à
répondre, par la fourniture de biens et de
services, à des besoins que ni le marché ni le
secteur public ne peuvent satisfaire. - A partir de 1999, léconomie sociale devient une
priorité transversale au même titre que légalité
des genres. - Priorité à la lutte pour linclusion sociale
active - Traité dAmsterdam, 1997 article 136 et 137 du
Traité sur les Communautés européennes (TCE) la
politique sociale relève dune compétence
partagée de la Communauté européenne et des États
membres. Ses objectifs couvrent notamment la
promotion de lemploi, lamélioration des
conditions de vie et de travail, le développement
des ressources humaines permettant un niveau
demploi élevé et durable et la lutte pour
linclusion. - La Commission européenne a par ailleurs affirmé
la nécessité de renforcer le lien entre la
politique des États membres et la politique
communautaire, notamment en renforçant les liens
entre les plans dactions nationaux.
- Mise en place de la stratégie européenne pour
lemploi et léconomie (stratégie de Lisbonne
) adoptée par les chef dÉtats et la Commission
en 2000 et révisée en 2005. - Lobjectif est de coordonner les politiques des
États membres en matière demploi et de
protection sociale à travers 2 axes - Une économie compétitive dans la concurrence
internationale - Une économie de la connaissance.
- Préconisation en cours de la Commission
européenne - Une approche intégrée des politiques actives en
matière demploi et dinsertion l inclusion
sociale active - Définition de linclusion sociale active
- Une aide au revenu suffisante pour vivre dans la
dignité - Un lien avec le marché du travail, sous la forme
d'offres d'emploi ou dune formation
professionnelle - Un meilleur accès à des services favorisant
lintégration dans la société et favorisant la
réinsertion professionnelle (par différents
moyens comme lorientation, les soins de santé,
la garde d'enfants, lapprentissage tout au long
de la vie, la formation en informatique, la
réadaptation psychologique et sociale).
Pour plus dinformations Présentation de la
politique sociale européenne Présentation de la
Stratégie européenne pour lemploi LEurope
linclusion active
11Communication de lUE sur l'inclusion sociale
active
2.2.
- Ø Consultation sur l'inclusion sociale active
- Consultation publique lancée en 02/2006 par la
Commission européenne sur la nécessité de
promouvoir l'inclusion active des personnes les
plus éloignées du marché du travail. - Communication du 17 Octobre 2007 de la Commission
"Moderniser la protection sociale pour renforcer
la justice sociale et la cohésion économique
promouvoir linclusion active des personnes les
plus éloignées du marché du travail" - Lancement d'une large consultation sur ce texte
auprès de tous les acteurs concernés, à tous les
niveaux, dans les États membres et ce jusqu'au
28/02/2008. - Recommandation de la Commission Européenne sur
linclusion active (03/10/08) visant à guider les
États membres à définir des politiques favorisant
linclusion active des personnes exclues du
marché du travail en se basant sur trois aspects
majeurs laccès à un revenu adéquat, la mise
en place de marchés du travail inclusifs et
laccès à des services de qualité (publication au
JO de lUE le 18/11/2008). - Ø Table ronde sur la pauvreté et lexclusion
sociale (15 et 16/10/08), sur lélaboration de
propositions concrètes autour de la
recommandation du 03/10/08, notamment - la garantie dun revenu minimum, avec un montant
adapté aux conditions de vie dans chaque État
membre - limportance de léducation et la formation tout
au long de la vie dans linsertion et dans le
marché de lemploi - des services de qualité à travers une prise en
charge globale. - Ø Conseil EPSSCO (Emploi, Politique Sociale,
Santé et Consommateurs) du 16/12/2008 Des
conclusions sur linclusion active des personnes
exclues du marché du travail ont été adoptées par
le Conseil sur la base de la recommandation de la
Commission en date du 3 octobre 2008.
- Position des réseaux européens EAPN et ENSIE
- Lors dun séminaire en juin 2008, EAPN - réseau
européen des associations de lutte contre la
pauvreté et l'exclusion sociale - a présenté une
série de propositions concernant les principes
d'inclusion active en vue des discussions prévues
lors du Conseil EPSSCO de décembre 2008. Pour
EAPN, la recommandation du 03/10/08 de la
Commission sur linclusion active - - Peut être une opportunité avec la réalisation
dune approche intégrée de linclusion active qui
comporterait le droit à un revenu minimum,
laccès aux services et à un emploi durable et de
qualité - Nécessite un véritable ancrage dans les
instruments les plus forts de lUE cette
approche de linclusion active doit être réalisée
comme lune des composantes dun cadre européen
élargi de linclusion sociale. La Commission doit
définir la manière dont elle va interagir avec la
MOC sur la protection sociale et linclusion. - En février 2008, ENSIE (European Network of
Social Integration Entreprises) mettait en avant
les efforts menés par la Commission tout en
rappelant les expériences positives déjà
existantes menées par les entreprises sociales
dinsertion (ESI) et la nécessité quelles soient
soutenues par le cadre européen. LENSIE a
également souligné certains aspects sur la
politique dinclusion active - - La nécessité dune aide aux revenus suffisante
pour les demandeurs demplois afin déviter
lexclusion sociale - Le renforcement des liens entre les entreprises
sociales dinsertion et le marché du travail
(plan dactivation personnalisé ) - Le contrôle de la qualité des mesures
dactivation le SROI (social return on
investment), laudit social et le social balanced
scorecard - Le renforcement de lutilisation des clauses
sociales dans la passation des marchés publics.
12Les outils de la politique européenne dinclusion
sociale
2.3.a
- La Méthode Ouverte de Coordination (MOC) - Mars
2000 - Cette méthode de concertation entre les États
membres a pour but premier de renforcer les
échanges de bonnes pratiques à travers - - des objectifs et un ensemble dindicateurs
communs permettant de mesurer les progrès
réalisés dans laccomplissement de ces objectifs
- - des rapports nationaux dans lesquels les États
membres traduisent les objectifs communs en
stratégies nationales/régionales (le PNAI) - une évaluation conjointe de ces politiques avec
la Commission européenne. - Renforcement de la MOC sur les politiques de
protection sociale et de lutte contre la pauvreté
pour la période 2006-2012. Elle est composée de
trois objectifs généraux communs - la cohésion sociale, l'égalité entre les hommes
et les femmes, l'égalité des chances pour tous
grâce à des systèmes de protection sociale et des
politiques d'inclusion sociale adaptés,
accessibles et financièrement viables - une interaction efficace et mutuelle entre les
objectifs de Lisbonne et la stratégie de
développement durable de l'UE - -une gouvernance efficace, la transparence et la
participation des parties prenantes dans la
conception, la mise en oeuvre et le contrôle de
la politique. - En juillet 2008, la Commission européenne a
proposé de renforcer la MOC dans le domaine
social, afin de permettre à lUE dobtenir de
meilleurs résultats sur la période 2008 / 2010
(Agenda social renouvelé). - Les évaluations par les pairs (peer reviews)
séminaires organisés dans un pays hôte pour
permettre aux États membres d'échanger sur leurs
"bonnes pratiques" dans le cadre du processus
européen dinclusion sociale. Par exemple, le
séminaire "Economie sociale et inclusion active
opportunités d'emploi pour les personnes
éloignées du marché du travail" organisé par la
Belgique en juin 2008.
- Les rapports conjoints sur la protection
sociale et linclusion sociale présentent une
évaluation des progrès accomplis dans la mise en
oeuvre de la MOC, définissent les priorités à
poursuivre et identifient les bonnes pratiques et
les approches novatrices. Le rapport 2008 propose
des améliorations des méthodes de travail de la
MOC pour la protection sociale et linclusion
sociale de façon à renforcer encore lefficacité
du processus. - Le programme pour l'apprentissage mutuel (Mutual
Learning Programme - MLP) a été lancé au début
2005 dans le cadre de la Stratégie Européenne
pour lEmploi. - Lobjectif principal est dencourager
l'apprentissage mutuel à travers léchange de
bonnes pratiques et expériences. - Activités menées
- - Séminaires thématiques, notamment Le
développement des politiques nationales de
flexicurité en réponse aux défis du marché du
travail (Bruxelles, 24 Septembre 2008) - - Réunions d'évaluation entre pairs (peer
reviews) dans les États-membres plusieurs
séminaires ont été organisées en 2008 sur
linclusion active et la flexicurité - - Activités de suivi et de diffusion visant à
approfondir la coopération et l'échange de bonnes
pratiques dans les États- membres.
13Les outils de la politique européenne dinclusion
sociale
2.3.b
- Le Comité de la Protection Sociale (CPS)
- Créé en 2000 et constitué de représentants des
États-membres, le CPS est un lieu d'échange et de
coopération entre la Commission européenne et les
États-membres dans le domaine de la modernisation
et de l'amélioration des systèmes de protection
sociale. Ses domaines daction linsertion
sociale, les retraites, les soins de santé. - Il a notamment pour mission de promouvoir
l'insertion sociale, garantir un niveau élevé et
durable de protection de la santé de rendre le
travail plus avantageux à travers la
rationalisation de la méthode ouverte de
coordination (MOC). - Actions menées dans le cadre des SSIG
- - Pilotage dun questionnaire suivi dune étude
comparative sur les structures SSIG, en Europe,
en 2007 - Organisation dun séminaire en mars 2008 sur la
pratique de l'application du droit communautaire
aux SSIG, suivi du lancement dun nouveau
questionnaire en juillet de la même année et de
la remise dun rapport final en décembre 2008. - La Politique de cohésion sociale se base sur une
volonté de solidarité entre les États-membres
afin de réduire leurs disparités
socioéconomiques. Dans le cadre de la nouvelle
réglementation des fonds structurels 2007-2013,
la gestion financière des fonds a été simplifiée
avec trois fonds structurels le FEDER, le FSE
et le Fonds de Cohésion. L'Initiative
communautaire EQUAL n'existe plus, ses principes
sont intégrés dans les programmes principaux.
- Le Fonds social européen (FSE), lun des
principaux fonds structurels de lUE, est
aujourdhui linstrument au service de la
promotion de lemploi en Europe. Il veille à
favoriser laccès au marché du travail pour tous
sans forme de discrimination. Les priorités
françaises pour 2007-2013 sont - la capacité dadaptation des travailleurs et des
entreprises au changement économique - lamélioration de laccès à lemploi pour les
demandeurs demploi - linclusion sociale et la lutte contre la
discrimination - le développement des ressources humaines, de
linnovation et de la coopération transnationale. - Les Programmes européens au service de laction
sociale locale sont initiés par la Commission
Européenne et soumis à des règles spécifiques de
candidature. Le programme PROGRESS (2007/2013)
est destiné à financer des actions favorisant la
mise en oeuvre des objectifs de l'UE en matière
demploi et daffaires sociales, notamment les
projets contribuant à linclusion sociale. Il est
le principal instrument financier favorisant la
réalisation des objectifs de l'agenda social et
finance par ailleurs le sous-programme "Peer
reviews" depuis 2008. D'autres programmes
financent des actions intervenant dans la
formation tout au long de la vie (GRUNDTVIG et
LEONARDO).
- Pour plus dinformations
- Règlements pour les fonds structurels de la
période 2007-2013 - Fonds structurels européens et acteurs de lESS -
AVISE (Déc. 2007) - Présentation du CPS
14Pourquoi parle-t-on de linclusion active en
France aujourdhui ?
2.4.
- Des expériences européennes dinclusion active
(Briefing Activation sociale et emploi 2006
ESN) - Norvège Plus de gens au travail et moins au
chômage - avec la loi de juillet 2006 en réponse au
chômage et à une administration divisée, qui
comporte trois volets principaux - Plus de gens au travail ou en activité, et moins
sur les allocations - Un système accueillant, orienté vers lusager
- Une administration sociale et de lemploi
coordonnée et efficace. - Pays-Bas Lemploi avant le revenu
- Les principes de la loi de 2004 sur laide
sociale et lemploi - Élargissement des responsabilités des services
sociaux locaux - Allocation dun budget de réintégration aux
collectivités locales - Approche intégrée entre les différents services
(éducation, développement économique, emploi et
revenu). - France SAP et MDE pour une cohésion sociale
- Développement du secteur des services à la
personne (SAP) pour créer des emplois stables
et nombreux - Création des maisons de lemploi (MDE), de
manière à réunir les différents acteurs en un
point unique et de faciliter laccès des
demandeurs demploi aux divers services en leur
procurant un suivi. - Allemagne Les collectivités locales,
parties, prenantes de la politique de lemploi
(Hartz-IV) - Restructuration de ladministration du marché
du travail et plus forte flexibilité des
responsabilités entre les niveaux local et
fédéral - Des services de haute qualité pour lintégration
au marché du travail par la réforme des services
daide aux demandeurs demploi - De meilleures incitations au retour à lemploi et
une plus grande responsabilité des demandeurs
demploi.
- Des expérimentations sociales innovantes
- Création en janvier 2006 de lAgence nouvelle des
solidarités actives (ANSA) pour la mise en oeuvre
dactions locales, expérimentales, innovantes de
lutte contre la pauvreté. - Depuis novembre 2007, organisation annuelle des
rencontres de lexpérimentation sociale à
Grenoble. - Mai 2008 Colloque sur les expérimentations pour
les politiques publiques de lemploi et de la
formation (DARES). - La France engagée dans le Grenelle de lInsertion
- Six mois novembre 2007 à mai 2008
- Objectif la promotion de linclusion active en
privilégiant le développement de lemploi à
partir de trois leviers faciliter linsertion
professionnelle lutter contre la pauvreté au
travail faciliter linsertion sociale. - Une feuille de route avec 12 chantiers
prioritaires, dont - la place des usagers dans les dispositifs qui les
concernent - la prise en charge des personnes le plus
éloignées de lemploi - la gouvernance et lanimation territoriale des
politiques dinsertion - la modernisation du fonctionnement des SIAE.
- Loi n 2008-1249 du 1er décembre 2008
généralisant le RSA et réformant les politiques
dinsertion avec - La création du Revenu de Solidarité Active (RSA),
complément de ressources pour les bénéficiaires
de minima sociaux. - La création dun Contrat Unique dInsertion
(CUI), fusionnant les différents contrats aidés
et applicable dans les secteurs marchands et non
marchands.
15La mise en uvre des orientations européennes en
France
2.5.
- Un Programme National de Réforme (PNR) dans le
cadre de la stratégie de Lisbonne - Établi par chaque État-membre pour 3 ans (2008
2010) pour une croissance sociale - Intégrant depuis 2006 le Programme national
daction pour lemploi (PNAE) qui constitue à la
fois un document de suivi et de planification. - Décrit les actions mises en place en fonction
des lignes directrices pour lemploi ainsi que
les mesures à envisager dans un futur proche. - Met en uvre les lignes directrices adoptées au
niveau européen et tient compte du contexte
socioéconomique propre à chaque Etat et des
orientations politiques du gouvernement en poste. - Le Plan National dAction pour lInclusion
sociale (PNAI), établi pour trois ans. - Le PNR français 2008/2010 des objectifs
globaux en matière demploi - Prendre en charge les personnes les plus
éloignées de l'emploi chantier prioritaire du
Grenelle de lInsertion - Assurer la mobilité des travailleurs, sécuriser
les parcours professionnels - - Plusieurs réformes en cours la réforme de la
formation professionnelle, la réforme du SPE
(offre raisonnable et projet personnalisé) et de
l'insertion professionnelle des jeunes - - Accord national interprofessionnel global sur
la flexicurité du 11 janvier 2008 transposé par
la loi du 12 juillet 2008 portant modernisation
du marché du travail - Lutter contre la pauvreté et l'exclusion
feuille de route du Grenelle de lInsertion et
loi sur le RSA - L'intervention européenne le FSE en soutien
des politiques publiques nationales, régionales
et locales en matière d'emploi, de formation et
d'insertion.
- Les axes du PNAI (2008/2011)
- Améliorer l'incitation à l'emploi avec la mise en
place dès 2009 d'un Contrat Unique d'Insertion
(CUI) et de lentrée en vigueur de la loi sur le
RSA (01/06/09). - Améliorer l'accompagnement vers le retour à
l'emploi avec la réforme du SPE - Mise en place au 01/01/09 de Pôle Emploi,
opérateur unique issu d'un rapprochement
ANPE/ASSEDIC - Suivi spécifique avec la désignation d'un
réfèrent unique de parcours pour les personnes
les plus en difficultés - Faciliter la mobilité des demandeurs demploi.
- Poursuivre la création d'activités spécifiques
dans le secteur de lIAE. - Qui élabore quoi ?
- - PNAE Ministère de lemploi (DGEFP)
- PNAI Ministère de la cohésion sociale (DGAS).
Son élaboration repose en partie sur un travail
de concertation avec le Conseil national de lutte
contre lexclusion (CNLE) et le CNIAE - - PNR Secrétariat général aux Affaires
européennes (SGAE). Il est par ailleurs soumis à
la consultation du Comité national de lutte
contre les exclusions (CNLE).
Pour plus dinformations Programme National de
Réforme (PNR) français 2008 - 2010 Document de
Politique Transversale sur linclusion sociale
16Documents
2.6.
- Communication de ENSIE Moderniser la
protection sociale pour renforcer la justice
sociale et la cohésion économique promouvoir
l'inclusion active des personnes les plus
éloignées du marché du travail (28.02.2008) - Propositions dEAPN relatives aux principes
alternatifs dinclusion active (13/06/2008) - Economie sociale et inclusion active
opportunités d'emploi pour les personnes
éloignées du marché du travail Peer Review
Belgique (12-13 Juin 2008) - Recommandation de la commission du 3 octobre 2008
relative à linclusion active des personnes
exclues du marché du travail (2008/867/CE) - Principaux messages de EAPN sur linclusion
active (08/10/08) - Conclusions de la 7ème table ronde européenne sur
la pauvreté et lexclusion sociale (15 et
16/10/08) - Colloque sur les expérimentations pour les
politiques publiques de lemploi et de la
formation (DARES) - Avis du CNLE sur le projet de PNR 2008-2010
- Avis du CNLE sur la mise en uvre du PNAI
2008-2011 - Rapport conjoint 2009 sur la protection sociale
et l'inclusion sociale - Bilan des rencontres de lexpérimentation sociale
en Europe (21 et 22 novembre 2008)
173. La flexicurité dans les politiques
communautaires
- 3.1. Historique et enjeux de la flexicurité en
Europe - 3.2. Lapproche française en matière de
flexicurité - 3.3. Des expériences de flexicurité dans
lInsertion par le travail - 3.4. Documents
18Historique et enjeux de la flexicurité en Europe
3.1.
- Rappel historique
- 1996 Première manifestation de la notion de
flexicurité avec laccord danois sur le travail
précaire. - 1999 Lancement dune politique dactivation
combinée avec une politique générale
dindemnisation du chômage (DG Emploi, Affaires
sociales et Égalité des chances). - 2004 lOCDE publie un communiqué pour inviter
les gouvernements à moduler leur stratégie pour
lemploi en fonction dautres objectifs sociaux. - Janvier 2006 Réunion ministérielle informelle
sur la flexicurité à linitiative de la
Présidence Autrichienne. - Juin 2007 Communication de la Commission
européenne sur des principes communs de
flexicurité . - Décembre 2007 les principes communs de
flexicurité sont approuvés par le Conseil
européen - Février 2008 création d'une Mission pour la
flexicurité - Avril à juillet 2008 Visites aux États-membres
volontaires, dont la France (mai 2008) - Septembre 2008 Présentation des conclusions
préliminaires du séminaire thématique organisé à
Bruxelles dans le cadre du Programme
d'apprentissage mutuel - Décembre 2008 Présentation du rapport final
de la Mission au Conseil EPSCO - Le régime de flexicurité proposé par lUE
- Définition Stratégie intégrée visant à
améliorer simultanément la flexibilité et la
sécurité sur le marché du travail
( flexisécurité ). - Objectifs rendre les parcours professionnels
plus sûrs mobiliser les ressources en main
duvre en vue daccroître les taux demploi et
répondre aux défis du vieillissement et de
ladaptation de léconomie à la globalisation
financière.
- Piliers souplesse et sécurisation des
dispositions contractuelles stratégies globales
dapprentissage tout au long de la vie
politiques actives du marché du travail systèmes
de sécurité sociales modernes. - Principes pas de modèle unique combinaison
des flexibilités interne et externe compromis
global fondé sur léquilibre entre droits et
devoirs partage des coûts entre personne /
entreprise / pouvoirs publics négociations
partenaires sociaux / pouvoirs publics . - Mission pour la flexicurité lancée par la
Commission européenne en février 2008. - Objectif soutenir les États-membres dans
l'intégration des principes communs de la
flexicurité dans les procédures nationales et
promouvoir la mise en uvre de ces principes dans
les différents contextes nationaux. - Rapport sur la flexicurité en Europe (Eric
Besson Fev. 2008) - Réalisation dune analyse comparative de la
flexicurité dans 6 États-membres (Allemagne,
Danemark, Espagne, Italie, Royaume-Uni, Suède). - Les résultats mettent en avant lexistence dune
stratégie de la flexicurité partagée autour d un
référentiel commun sarticulant autour de - des dispositions contractuelles souples et sûres
- des politiques actives du marché du travail
efficaces - des stratégies globales dapprentissage tout au
long de la vie - des systèmes de sécurité sociale modernes.
- Un 5ème axe est développé de manière transversal
la mise en oeuvre de la flexicurité doit
reposer sur le dialogue social dans toutes ses
dimensions.
Pour en savoir plus Publication de la
Commission Européenne sur la flexicurité
19Lapproche française en matière de flexicurité
3.2.
- Quelques dates clefs
- Décembre 2004 Rapport Cahuc - Kramarz De la
précarité à la mobilité vers une Sécurité
sociale professionnelle . - Juillet 2007 Lettres de mission aux ministres
du travail et de léconomie français sur la
réforme du marché du travail et de la formation
professionnelle. - Juin 2008 Adoption de la loi n2008-596 portant
modernisation du marché du travail. - La flexicurité dans le PNR 2008/2010 français
- L'approche française repose sur les parcours
professionnels et les dispositions propres à
sécuriser les parcours. Plusieurs réformes en
cours la réforme de la formation
professionnelle, la réforme du SPE et de
l'insertion professionnelle des jeunes. - Accord national interprofessionnel global sur la
flexicurité du 11/01/08 sur la modernisation du
marché du travail - Possibilité d'une rupture conventionnelle du
contrat de travail ouvrant droit aux allocations
chômage - Mise en place à titre expérimental d'un nouveau
contrat de travail à durée déterminée et à terme
incertain, non renouvelable - Perspectives de négociation interprofessionnelle
sur la GPEC et de l'ouverture d'une
transférabilité de certains droits (couvertures
complémentaires santé et prévoyance, DIF) comme
réponse à la sécurisation des parcours
professionnels.
- Analyse de la situation française à partir du
référentiel européen (Rapport sur la flexicurité
en Europe ) - Au regard du référentiel européen, la France
dispose déjà de beaucoup des éléments de ce
nouveau modèle socio-professionnel de la
flexicurité, même sils ne forment pas
aujourdhui un système. La situation française
vis-à-vis des 4 composantes de la flexicurité
européenne est analysée dans le rapport dEric
Besson.
20Des expériences de flexicurité dans lInsertion
par le travail
3.3.
- Réseau des entreprises sociales Grande
Bretagne - Activités économiques organisées sous le statut
déconomie sociale. - Vocation dinsertion, fondée sur 3 valeurs
lentrepreunariat, le développement de lemploi,
le renforcement de la capacité des personnes
(empowerment). - Exemple Travel Matters , agence de voyage
ayant embauché 5 personnes souffrant dun
handicap mental. - Services dinsertion par la formation Allemagne
- Organismes de formation organisés en réseau à
léchelle du pays, partenaires du Service Public
de lEmploi, des Länder et des entreprises. - Objectif favoriser linsertion professionnelle
des publics en reconversion professionnelle,
autour du triptyque individu / entreprise /
processus dinsertion . - Suivi individualisé par un manager de
lintégration en organisme de formation comme
en entreprise.
- Réseau des GEIQ France
- Regroupement demployeurs exprimant des besoins
de recrutement sur un même territoire. - Recrutement de personnes en difficulté daccès à
lemploi sur des contrats en alternance
(essentiellement contrats de professionnalisation)
avec mise à disposition auprès des entreprises
adhérentes du GEIQ. - Spécificités du GEIQ médiation entre salariés,
entreprises et organismes de formation, couplée à
un accompagnement social des publics . - Concept de flexicurité variation de la charge
de travail de chaque adhérent assumée par le
collectif dentreprises et non par le salarié.
Possibilité de changer dentreprise sans modifier
le contrat de travail donc en stabilisant le
revenu. - En revanche, les contrats sont à durée déterminée
et ont pour objectif lembauche durable dans les
entreprises adhérentes .
21Documents
3.4.
- Rapport Cahuc Kramartz De la précarité à la
mobilité vers une Sécurité sociale
professionnelle (Décembre 2004)? - Livre vert de la Commission européenne sur la
modernisation du droit du travail (Novembre
2006)? - Entreprises Carrières, n850, 27 mars-2 avril
2007, p.24-31. Les groupements demployeurs une
voie vers la flexisécurité. - CNCE GEIQ, Arnaud
Farhi, GEIQ et Flexicurité, working paper (Mars
2007) - Communication de la Commission européenne
Vers des principes communs de flexicurité
(Juin 2007) - Lettre de mission du Président de la République à
la Ministre de lÉconomie, des finances et de
lemploi (Juillet 2007)? - Rapport sur la flexicurité en Europe - Eric
Besson(Février 2008) - Lignes directrices 2008-2010 pour les politiques
nationales d'emploi (Mars 2008) - Compte-rendu de la visite en France de la mission
européenne sur la flexicurité (Mai 2008)
224. IAE et service dintérêt général en Europe
- 4.1.Union européenne et notion dintérêt général
- 4.2. Les services dintérêt général et les
services publics - 4.3. Quelle place pour les SSIG en Europe ?
- 4.4. Les positions des acteurs français sur les
services dintérêt général - 4.5. Documents
23Union Européenne et notion dintérêt général
4.1.
- Construction de lUnion européenne
- Traité de Rome (1957 ) lobjectif fondamental
de la Communauté européenne est la réalisation
dun marché commun fondé sur la libre concurrence
des agents économiques et la libre circulation
des biens, services, capitaux et personnes. - Traité de Maastricht (1992), étape importante
avec - - la reconnaissance politique des activités
dintérêt général - - la dérogation aux règles de la concurrence
pour les services dintérêt économique
général . - Les services dintérêt général (SIG)
- Les SIG sont des services essentiels dans la
vie quotidienne des citoyens, qui sont classés
dintérêt général par les autorités publiques
et sont soumis à des obligations spécifiques de
service public . Les services dintérêt
économique général (SIEG) et les services sociaux
dintérêt général (SSIG) sont les deux volets des
SIG. - Les services dintérêt économique général (SIEG)
sont des activités de service commercial
remplissant des missions d'intérêt général, et
soumises de ce fait par les États-membres à des
obligations spécifiques de service public. En
France, ce sont les services publics en réseau
comme par exemple la Poste et la SNCF. - Les services sociaux dintérêt général (SSIG)
renvoient principalement aux services de santé
aux soins de longue durée, à la protection
sociale et au logement social. Dans lUE, les
compétences sociales sont régies par le principe
de subsidiarité les États-membres définissent
les missions et les obligations de leurs services
sociaux.
- Un encadrement progressif du statut des SIEG a
été réalisé par la Commission et la Cour de
justice européenne. - Séparation des activités à caractère économique,
soumises aux règles de la concurrence, et des
activités non commerciales à caractère social
relevant de règles de service public
(initialement le domaine de la protection
sociale). - Adoption de directives sectorielles sur le statut
des entreprises publiques dans le domaine des
télécommunications, de lénergie ou encore des
transports. - Les SSIG définis par des principes encore flous
- Sans en définir précisément les contours, la
Commission a identifié de manière non exhaustive
six caractéristiques dorganisation des SSIG
- Un fonctionnement basé sur le principe de
solidarité - Le caractère polyvalent et personnalisé
permettant de répondre aux besoins en
garantissant les droits humains fondamentaux - Labsence de but lucratif
- La participation de volontaires et bénévoles
- Lancrage dans la tradition culturelle
- Les relations asymétriques entre les
bénéficiaires et les prestataires. - Les SSIG ne jouissent pas dun statut particulier
dans le Traité de Lisbonne et le droit commun
tend à fonctionner selon un principe dexclusion
sil nest pas possible de démontrer que
lactivité est exclusivement sociale, on présume
quelle est économique.
Pour plus dinformations Présentation des
SIEG Rapport sur les services sociaux dintérêt
général (MEMO/08/465 )
244.2.
Les services dintérêt général et les services
publics
Source Plate-forme SSIG.
25Quelle place pour les SSIG en Europe ?
4.3.
- En France constitution dun groupe de travail
interministériel sur les SIG - La mission confiée fin juillet 2008 par François
Fillon à Michel Thierry, consiste à achever la
transposition de la directive service en
clarifiant la position de la France sur les
services dintérêt général (SIG). - Le groupe de travail était chargé de consulter
l'ensemble des acteurs concernés par les SIG,
notamment sur la question du mandatement et de
formuler des propositions sur la transposition de
la directive Services et sur lévaluation du
paquet Monti Kroes sur les aides dÉtat. - Le rapport de Michel Thierry, remis aux ministres
référents fin décembre 2008, sorganise autour de
4 axes - 1. Clarifier les termes du débat et le champ des
exemptions à la directive Services - 2. Veiller à la mise en uvre pragmatique de la
notion de mandat dintérêt général - 3. Mieux suivre et contrôler les compensations
obligatoires de service public - 4. Prendre date pour les évolutions à venir du
régime communautaire des aides publiques.
- SSIG et la politique européenne de cohésion
sociale? - Avril 2006 Communication de la Commission sur
les SSIG. - Mars 2007 Résolution du Parlement européen sur
les SSIG. - Sept. 2007 1er Forum sur les SSIG à Lisbonne .
- Nov. 2007 Communication de la Commission sur
les SSIG. - Février 2008 Arrêt BUPA dans laffaire
T-289/03 . - Juillet 2008 Publication du premier rapport
bisannuel de la Commission sur les SSIG. - Octobre 2008 2ème Forum sur les SSIG (PFUE).
- Décembre 2008 rapport au Premier Ministre du
groupe de travail interministériel sur les SIG et
remise du rapport final du Comité de la
Protection Sociale sur la pratique de
l'application du droit communautaire aux SSIG. - Ouverture renforcée des marchés nationaux au
sein de lUnion européenne à la libre prestation
de services depuis 2004 avec ladoption dune
directive sectorielle mais exclusion des
Services Sociaux et de santé dIntérêt Général
de son champ dapplication. - Directive révisée relative aux services dans
le marché intérieur adoptée en décembre 2006. - Lobjectif est de concilier compétitivité et
préservation des régulations publiques et
sociales en imposant le contrôle des régimes
dencadrement et dautorisation des services
sociaux. - La fin de la période de transposition est prévue
le 28 décembre 2009 dans les 27 États membres.
Les travaux de transposition ont commencé, en
France, en janvier 2007.
Pour plus dinformations Rapport IGAS sur les
SSIG Note d'information de lUNIOPSS
(20/01/2009) Rapport Thierry
26Les positions des acteurs français sur les
services dintérêt général
4.4.
- Le collectif SSIG FR
- Plate-forme de réflexion et dactions de lobbying
regroupant une vingtaine de fédérations et
dorganisations prestataires de services sociaux,
dont l'UNIOPSS et la FNARS. - Elle revendique ladoption dune directive cadre
sur les SSIG et juge notamment inapproprié le
traitement séparé des services sociaux et des
services de santé préconisé par la Commission. - Communiqué de presse du Collectif SSIG (juillet
2008) - - Nécessité dadapter les modalités de
protection des services sociaux relevant de
lintérêt général aux spécificités des
collectivités territoriales - - Le mandatement des acteurs de services sociaux
est incontournable Il conditionne leur
exclusion du champ dapplication de la directive
services ainsi que la conformité des subventions
perçues au regard du contrôle communautaire des
aides dÉtat - - Les membres du Collectif SSIG demandent aux
autorités publiques de procéder à cette
qualification explicite de SIEG et détablir les
actes officiels de mandatement conformément aux
dispositions du droit communautaire existant. - Le Guide SSIG des collectivités territoriales
(10/2008) , réalisé par les membres du Collectif
SSIG, a pour enjeu de permettre aux collectivités
territoriales organisatrices des services sociaux
- - de mieux appréhender les dispositions du droit
communautaire en matière de protection de leurs
missions dintérêt général - - de comprendre les raisons de linadaptation du
cadre relatif aux SIEG, à la spécificité des
services sociaux. - Ceci doit conduire les collectivités
territoriales à une meilleure utilisation des
potentialités offertes par le Traité de Lisbonne
et des nombreuses dérogations à ses règles
prévues par le droit dérivé, notamment en matière
de marchés publics.
- Avis du bureau du CNIAE sur la directive (mai
2008) - Les SIAE sont des services sociaux économiques
dintérêt général, exclus, parce que mandatés, de
la transposition de la directive services- marché
intérieur. Il estime, en conséquence, que les
modifications à apporter à la convention actuelle
entre la SIAE et les pouvoirs publics peuvent
être aisément réalisées de manière à transformer
cette convention en mandat communautaire. - Lettre de reconnaissance de la DGEFP (Courrier
du 22 Janvier 2009 à C. Chevalier, Président du
COORACE) - Les structures de l'IAE sont bien en charge de
mission d'intérêt économique général. Cependant,
il ressort également que les mandats conclu avec
le secteur de l'IAE ne replissent pas toutes
les conditions prévues par la réglementation
communautaire". - Le groupe de travail en charge de la réforme
des modalités de financement des SIAE sera
notamment chargé d'expertiser les questions de
financement des missions d'intérêt général afin
de sécuriser pleinement le régime de subvention
de l'IAE vis-à-vis des exigences européennes
Pour plus dinformations Présentation du
collectif SSIG-FR Guide SSIG des collectivités
territoriales
27Documents
4.5
- Communication SSIG de la Commission européenne
(Avril 2006)? - Présentation du rapport SSIG FR (Novembre 2006)?
- Discours de Vladimir Spidla lors du premier Forum
sur les SSIG (Septembre 2007) - Communication SSIG de la Commission européenne
(Novembre 2007) - Avis du bureau du CNIAE sur la directive (Mai
2008) - Premier rapport bi-annuel de la Commission sur
les SSIG (Juillet 2008) - Guide SSIG des collectivités territoriales
(Juillet 2008) - Circulaire de la DGCL sur la mise en oeuvre de la
décision communautaire de compatibilité des aides
d'État sous la forme de compensation de service
public (Juillet 2008) - Nouveau questionnaire du Comité de la Protection
Sociale sur la pratique de l'application du droit
communautaire aux SSIG - Compte-rendu du deuxième Forum sur les SSIG
(Octobre 2008) - Rapport final - conclusions opérationnelles sur
le droit communautaire applicable aux SSIG,
Comité de la Protection Sociale (Décembre 2008) - CES / Quel cadre juridique européen pour les SSIG
? - Rapport Pascal (2008) - Sénat / Les services d'intérêt général après le
Traité de Lisbonne - Rapport Tasca (2008)
285. IAE et aides publiques aux entreprises en
Europe
- 5.1. Le principe dinterdiction des aides
- 5.2. Les exceptions à la règle générale
applicables aux SIAE - 5.3. La dérogation par la règle de minimis
- 5.4. Documents
29Le principe dinterdiction des aides
5.1.
- Dates clés
- 1998 Règlement (CE) n 994/98 sur l'application
des articles 92 et 93 du Traité instituant la
Communauté européenne à certaines catégories
d'aides dÉtat horizontales. - 2002 Règlement (CE) n 2204/2002 dexemption
sur les aides à lemploi. - 2008 Règlement (CE) n 800/2008 sur les aides
compatibles avec le marché commun. - Principes actuels
- Interdiction daccorder des aides économiques aux
entreprises, aides économiques qui menaceraient
de restreindre la concurrence et daffecter les
échanges économiques entre les États membres. - Entreprise fait référence à toute structure
exerçant une activité économique. - En droit communautaire, constitue une activité
économique toute activité consistant à offrir des
biens ou des services sur un marché donné (CJCE,
23 avril 1991, Höfner et Elser vs Macrotron). Ne
sont considérées comme non économiques que les
activités dautorité publique. - Obligation pour lÉtat de communication préalable
à la Commission de tout projet daide publique
exception faite des catégories daides qui en
sont exemptées par règlement.
- Conséquence
- Dès lors que les règles européennes sappliquent,
contrôle de conformité préalable à la législation
européenne par la direction générale de la
concurrence et demande dannulation possible de
toute aide publique toute aide publique devant
être notifiée à la commission doit respecter les
règles de la concurrence. - La Commission fait un examen objectif en tenant
compte le cas échéant des objectifs dintérêt
commun et des défaillances du marché. - Procédure
- Les États-membres doivent notifier à la
Commission tout plan daide. Ils nont donc pas
le droit de mettre en oeuvre leur plan tant
quils nont pas reçu le feu vert de la
Commission. Les aides accordées sans notification
sont illégales et doivent être récupérées par
lÉtat. Si la Commission a des doutes concernant
la compatibilité dun plan daide avec le marché
commun, elle ouvre une procédure denquête. Cela
suspend lapplication des mesures proposées
jusquà la décision finale. - La représentation permanente de la France auprès
de lUnion européenne intervient dans le cadre de
la procédure de notification et de contrôle de
compatibilité de laide, qui peut aussi mener des
actions de lobbying. - Les conventions daides doivent faire référence
au règlement dexemption.
Pour plus dinformations Politique de lUnion
Européenne en matière de marchés
publics Présentation de la procédure de
notification des aides à la Commission
30Les exceptions à la règle générale applicables
aux SIAE
5.2.
- Dispositifs daides basés sur le règlement
général dexemption par catégorie (RGEC) - Adoption par la Commission européenne du nouveau
règlement général dexemption par catégorie
n800/2008 (06/08/2008). - Les autorités françaises ont adopté neuf régimes
daide cadres exemptés sur la base de ce
règlement qui permettent aux services
gestionnaires de lÉtat, aux collectivités
locales ainsi quaux établissements et autres
organismes publics compétents dallouer des aides
publiques aux entreprises, sans quune
notification préalable à la Commission ne soit
exigée. - Ces régimes daide cadre exemptés sont
applicables jusquau 31 décembre 2013 sauf
éventuelle prolongation décidée par la Commission
européenne. - Circulaire DGCL relative à l'application par les
collectivités territoriales des règles
communautaires de concurrence (4 juillet 2008) - Suite à l'adoption du règlement CE n800/2008,
publication par le Ministère de l'intérieur d'une
nouvelle circulaire relative à l'application par
les collectivités territoriales des règles
communautaires de concurrence relatives aux aides
publiques aux entreprises chargées de la gestion
d'un service d'intérêt économique général (SIEG).
- Ce nouvel encadrement national s'appuie sur trois
textes communautaires du 28 novembre 2005, dits
paquet Monti-Kroes ainsi que sur l'arrêt de la
CJCE Altmark du 24 juillet 2003.
- Les 9 régimes cadres exemptés
- Aides à finalité régionale (AFR)
- Aides à linvestissement et à lemploi en faveur
des PME - Aides à lentrepreneuriat féminin
- Aides pour la protection de lenvironnement
- Aides aux services de conseil des PME et à la
participation des PME aux foires - Aides sous forme de capital-investissement
- Aides à la RDI
- Aides à la formation
- Aides en faveur