Title: Personnes
1Personnes âgéeset troublesdu sommeil
Dr Elisabeth Rousselot-Marche, Pr. Max Budowski
2Constat HAS chez la personne âgée
- les problèmes portent essentiellement sur
- une surprescription et une consommation prolongée
des benzodiazépines dans les troubles du sommeil
et de lanxiété, - mais les risques liés à ces médicaments sont
supérieurs aux bénéfices - une surprescription de neuroleptiques dans les
troubles du comportement avec manifestations
extérieures - une prescription insuffisante dantidépresseurs
chez le sujet âgé réellement dépressif.
3Interaction avec la salle
- Chez les personnes âgées
- Quels sont les bénéfices dune prescription
dhypnotiques ? - Quels sont les risques dune telle prescription ?
4Bénéfices de la prescription d'un psychotrope ?
- Action sur les symptômes ?
- psychiques ?
- Somatiques ?
- Évitent une hospitalisation ? (problème de coût)
- Prévention des rechutes psychiques ?
- Retour du lien social ?
- Possibilité daccéder à une psychothérapie ?
5Risques de la prescription d'un psychotrope ?
- Effets secondaires ?
- Réversibles irréversibles
- Toxicité en cas de prise massive ?
- Toxicité en cas d'interactions médicamenteuses?
- Aggravation de l'état psychique ?
- dépendance ?
- psychothérapie rendue plus difficile ?
6Cas clinique 1
- Mme T Odore, âgée de 73 ans, réside depuis une
semaine chez sa fille. Je narrivait plus à
monter mes 5 étages et je suis chez ma fille en
attendant une place dans une résidence pour
personnes âgées dans 2 mois. Il y a beaucoup de
bruit chez ma fille, alors que jétais tranquille
chez moi. Là cest le changement total . - Ma fille ma donné du Stilnox mais cela ne
marche pas. Il faut que je dorme. Je navais pas
besoin de médicament auparavant pour dormir .
Mme T souffre dune HTA traitée par IEC associé à
un diurétique. - Que faites-vous ?
7Cas clinique 2
- Mme Dolly Prane, âgée de 81 ans, prend
régulièrement du Témesta 2.5 depuis une dizaine
dannée. Elle est amenée par son fils parce que,
dit il, elle perd la mémoire, jai lu sur
Internet que cétait à cause de ce médicament
Faut lui arrêter . - Vous aviez déjà dit à son fils il y a déjà 6 mois
que vous aviez bien tenté à plusieurs reprises,
même oublié de le mettre sur lordonnance,
mais rien ny fait elle se fait amener par son
pharmacien le produit qui vous réclame
lordonnance. - Que faites vous ?
8Cas clinique 3
- M Larry Gole, âgé de 74 ans, prend depuis 6 mois
de lImovane, médicament quil lui avait été
donné la première fois dans une clinique quand il
a été hospitalisé pour une prothèse de la hanche
droite. - Il y a longtemps quil voudrait arrêter mais il
ny arrive pas. Lorsquil nen prend pas, il ne
dort pas. Il demande votre aide pour ne plus
prendre de traitement pour dormir - Que faites vous ?
9Cas clinique 4
- Vous êtes appelé au domicile de Mme Assie
Bolanga, âgée de 73 ans, par sa voisine. Vous
comprenez, dit-elle, au moins une fois par
semaine, je la retrouve par terre, et je dois
chaque fois laider à se relever. Je suis sûre
que cest la faute de tous ces médicaments. Elle
en prend trop. - Mme Bolanga prend un IEC, de la Métformine 3 fois
par jour et 1 cp dAmarel 1mg le matin, 10 gttes
de Laroxyl le soir. - Que faites vous
- Vous êtes son médecin traitant
- Vous nêtes pas son médecin habituel
10Avec lâge doit-on moins dormir ?
- Lhypothèse quen raison dune moindre activité
physique et psychique, la personne âgée a moins
besoin de sommeil, est un concept erroné. - Ce nest pas le besoin de dormir, mais lhabilité
à dormir qui va diminuer avec lâge. - La plupart des gens ont besoin de cinq à sept
heures de sommeil, même après 60 et 80 ans.
11Caractéristiques du sommeil chez la personne âgée
- Le sommeil évolue avec l'âge.
- Chez les personnes âgées, l'envie de dormir
survient plus tôt et le réveil est plus matinal. - La modification la plus importante et la plus
désagréable est l'augmentation du nombre et de la
durée des éveils nocturnes liés à l'augmentation
des phases de sommeil lent léger et à la
diminution du sommeil lent profond.
12Vieillissement physiologique du sommeil
- Diminution du sommeil calme et profond
- Fragilité de lorganisation cyclique du sommeil
- Taux defficience du sommeil
- Pas de modification du taux du sommeil
paradoxal - Altération de la chronobiologie
- Surestimation du temps
13Identifier le trouble du sommeil
- Difficultés d'endormissement de plus de 30 mn
- Réveils fréquents avec difficultés à se rendormir
- Sommeil non réparateur avec réveil pénible
- l'hypnogramme est perturbé avec réduction des
temps de sommeil profond et paradoxal
14Hypnogramme normal
15Différencier
- Insomnie transitoire occasionnelle (inférieure à
3 semaines) - meilleure indication des hypnotiques
- Insomnie chronique souvent plurifactorielle
- traiter les causes somatiques algies, prurit,
dyspnée etc... - dans 35 des cas elle est secondaire à une
pathologie psychiatrique. - Les insomniaques chroniques traités ont un
sommeil moins long et de plus mauvaise qualité
que les patients identiques non traités.
16Epidémiologie
- En soins primaires, les consultations pour
"trouble du sommeil" représentent environ 3 des
actes. - Prévalence de l'insomnie dans la population
générale varie selon les critères diagnostiques
utilisés. - Oscille entre 10 et 25.
- Mais si on pose la question "vous est-il arrivé
de mal dormir ?". on peut obtenir entre 60 et 70
- Selon études épidémiologiques, les femmes sont
plus fréquemment atteintes que les hommes
(prévalence multipliée par 1,5) - Les plaintes pour insomnie augmentent avec l'âge
"c'est à partir de 65 ans que l'on commence à
mal dormir"
17Ce nest généralement pas le motif principal de
consultation
- Insomnie n'est pas souvent directement invoquée
comme motif de consultation. - Souvent à la fin de la consultation.
- évocation d'un trouble du sommeil,
- demande de renouvellement d'hypnotique sont
souvent glissées en fin - Ce mode de présentation entraîne une difficulté
supplémentaire pour la gestion de cette plainte. - Il est préférable de négocier une nouvelle
consultation entièrement consacrée à ce problème.
18A quoi rattacher le symptôme
- Parfois le patient associe son trouble à un
événement précis et raconte volontiers tout ce
qui touche à son insomnie. Peut refuser au
contraire de parler de son trouble et se
cantonner à la demande de médicaments. - Nécessite du temps pour décrypter la plainte.
- Donc écoute attentive puis un entretien orienté
pour déterminer le contexte et les caractères de
l'insomnie
19Les insomnies psycho-physiologiques transitoires
- sont très répandues, réactionnelles et durent en
général moins de quatre semaines. - plus fréquentes chez les personnes anxieuses
prédisposées à l'insomnie.
20Les insomnies psycho-physiologiques transitoires
- sont liées à une cause extérieure passagère bien
déterminée - une douleur (affection bucco-dentaire,
traumatisme), - une modification temporaire de l'environnement
(bruit, température inhabituelle, altitude), - un changement important de fuseaux horaires,
- un événement de vie, (deuil, stress
professionnel, préoccupations importantes, etc.)
21Les insomnies "exogènes" durables
- certains médicaments.
- bêtabloquants,
- théophylline,
- corticoïdes,
- antiparkinsoniens,
- antituberculeux,
- parfois des antidépresseurs et/ou des
anxiolytiques (effet paradoxal), - consommation exagérée de thé, café, alcool ou
dîner trop copieux. - Rappel lexercice physique ou intellectuel
intense le soir augmente le temps
d'endormissement
22Quest ce qui perturbe le sommeil dune personne
âgée ?
- Les causes des troubles du sommeil sont multiples
chez la personne âgée et nécessitent une prise en
charge individuelle. - Si le médecin traitant est confronté à une
personne âgée qui se plaint de son sommeil, il va
diriger une longue anamnèse pour en dépister les
causes somatiques (problèmes respiratoires,
douleurs, problèmes gastro-intestinaux, levers
fréquents pour aller aux toilettes, etc.)
23Lanamnèse comportementale
- Ne pas oublier dinterroger la personne qui vit
avec - A til(elle) observé
- des ronflements,
- des apnées du sommeil,
- des troubles du comportement pendant la nuit.
-
24lanamnèse médicamenteuse
- Sachant quil vaut mieux prescrire des
diurétiques le matin et pas le soir, - Faire linventaire des différents médicaments
pris notamment - les somnifères,
- les hypnotiques,
- les antidépresseurs, etc.
25Anamnèse de lhygiène de vie
- les habitudes alimentaires,
- les boissons (café, thé, etc.).
- les séances avec ou sans sommeil le soir devant
la télévision, - pour terminer sur des renseignements concernant
- léclairage,
- le bruit
- la température de la chambre où elle va dormir
26Bien prescrire
- Traitement de durée courte
- à la plus petite dose possible
- avec arrêt progressif et réévaluer.
- Expliquer au patient
- la nécessité de limiter la durée de traitement
- l'existence du possible effet rebond à l'arrêt du
traitement.
27Bien prescrire
- Insister sur l'hygiène du sommeil
- horaires réguliers,
- durée au lit limitée,
- détente avant le coucher
- Pas de sédatif en cas de troubles anxieux pour
éviter un conditionnement associant anxiolytique
et sommeil. - Prévoir une consultation spécifique prendre le
temps
28Le sevrage
- Dans les insomnies chroniques, si troubles
psychiatriques majeurs ou d'affections organiques
causales 0, - gt proposer un arrêt progressif du traitement.
- Sevrage qu'avec l'accord du patient.
- Bouleverser le traitement, de manière autoritaire
et sans adhésion du patient préjudiciable avec
risque de rompre la relation de confiance.
29Le sevrage
- La prescription de minidoses avec les croyances
qu'il y attache font que les inconvénients de
supprimer le traitement sont gt au risque de le
poursuivre. - Le sevrage ambulatoire doit être très progressif
pour éviter le phénomène d'insomnie rebond. - Il est contre-indiqué chez les patients qui
présentent des troubles psychopathologiques
susceptibles de se décompenser.
30Les autres prescriptions
- Les autres alternatives médicamenteuses
- médicaments symptomatiques qui n'ont pas
réellement prouvé leur efficacité lors des essais
cliniques. - Mais inconvénient de laisser le patient dans sa
dépendance psychologique au médicament.
31Les autres prescriptions
- Leur utilité dans certaines situations est
incontestable. Ils permettent - de maintenir la relation thérapeutique,
- d'utiliser le temps comme allié diagnostique
- de suivre l'évolution de l'insomnie, sans
recourir obligatoirement aux hypnotiques. - de les prescrire lorsque la demande de
médicaments est insistante alors que le
retentissement sur le sommeil ou l'éveil est
modéré ou absent. - dêtre utilisés comme "médicament de
substitution"
32Conclusion
- Les problèmes liés au sommeil sont courants dans
la population âgée. - Le vieillissement entraine divers changements
physiologiques dans la structure du sommeil et
des rythmes veille / sommeil. - Dautres facteurs somatiques, psychologiques,
sociologiques et culturels peuvent aussi
perturber le sommeil des personnes âgées. - Tous ces facteurs doivent être analysés avant
denvisager des examens complémentaires et la
prescription dun médicament pour dormir