Title: Mondialisation, int
1Mondialisation, intégration et règlement des
différends commerciauxCEIM-UQAM
- ACCORDS COMMERCIAUX ET REGLES DORIGINE COMMENT
SORTIR DU BOL DE SPAGHETTIS ? - Par
- Joseph NGAMBI
- Conférence n1, 11 novembre 2011
2Introduction
- 1. La présente étude est une contribution au
débat sur la cohérence entre le multilatéralisme
et le régionalisme. - Face à la montée en puissance du régionalisme
(au 15 mai 2011, 489 ACR avaient été notifiés au
GATT/l'OMC. 358 lont été au titre de l'article
XXIV du GATT de 1947 ou du GATT de 1994, 36 au
titre de la Clause d'habilitation et 95 au titre
de l'article V de l'AGCS. À la même date, 297
accords étaient entrés en vigueur) et
parallèlement aux déboires du multilatéralisme,
avec des négociations qui piétinent, on sest
demandé si les accords commerciaux régionaux ne
constituaient pas finalement un obstacle pour le
système multilatéral. - 2. Les règles dorigine offrent un terrain
dappréciation de cette cohérence. Il sagit de
critères permettant de déterminer le pays
d'origine d'un produit. Elles sont généralement
insérées dans des accords préférentiels et
transposées au niveau national par des lois et
réglementations d'application générale, et
permettent aux agents des douanes de décider des
marchandises admissibles aux préférences
négociées, évitant ainsi lextension de ces
préférences à des produits originaires de pays
tiers. Accords commerciaux préférentiels (ACPr)
et règles dorigine ont ainsi une relation
contenant / contenu . -
3- 3. Aujourdhui toutefois, le contenu déborde le
contenant. Autant dire que rien ne va plus dans
locéan paisible des ACPr du fait de la
multiplicité des règles dorigine quils
contiennent et qui se chevauchent. Cest leffet
bol de spaghettis . - Ce phénomène est dautant plus préoccupant que
lOMC sest montrée incapable de véritablement
contrôler la constitution et le fonctionnement
des regroupements régionaux. Poussé à lextrême,
le bol de spaghettis pourrait complètement
émasculer les systèmes préférentiels entre
autres, au point de faire perdre toute utilité
aux avantages consentis, ce qui signifierait la
mort des préférences tarifaires. - 4. Cela nous met au cœur de la problématique de
la cohérence systémique, lenjeu étant de savoir
comment instiller une dose suffisante de
cohérence aux règles dorigine préférentielles
, tout en sassurant que les préférences
négociées profiteront bien à leurs
destinataires?
4(suite)
- 5. La position soutenue ici est que
-
- - Sortir du bol de spaghettis passe
nécessairement par une meilleure articulation
normative et procédurale entre le droit de lOMC
et celui des ACPr (II), au terme de quoi lOMC
deviendra régulatrice et garante de lensemble
des accords commerciaux. - - En dautres mots, il faudrait harmoniser les
règles dorigine préférentielles au niveau
multilatéral et régional, et coordonner les
procédures de règlement des différends de lOMC
et des ACPr pour rendre effectives les
préférences négociées. - 6. Une telle proposition nest cependant
compréhensible que si lon saisit la réalité du
même bol de spaghettis (I) dans le contexte
particulier des règles dorigine. -
5Plan
- I- La réalité du bol de spaghettis dans le
contexte des règles dorigine préférentielles .
- II- Larticulation normative et procédurale entre
lOMC et les ACPr.
6I- LA REALITE DU BOL DE SPAGHETTIS DANS LE
CONTEXTE DES REGLES DORIGINE PREFERENTIELLES .
- - Un phénomène dual
- - Les effets induits
7A) Un phénomène dual.
- 1- La multitude et la complexité des règles
dorigine liant les membres dACPr. - (deux cas de figure)
- ? La règle applicable à un produit est souvent
formulée de manière différente dans plusieurs
accords. - ?Les matières admises comme originaires
dans un accord ne le sont pas nécessairement
dans un autre.
82- La diversité dans la pratique des Etats quant
aux critères de détermination de lorigine des
produits.
- ? Justification lautonomie des Etats dans la
détermination des règles dorigine et
lappartenance à plusieurs ACPr. - ) Lautonomie des Etats dans la détermination
des règles dorigine - ? Possibilité dopter pour telle ou telle
règle dorigine en fonction des objectifs
réglementaires - ? Existence dune marge dautonomie, même dans
les ACR où les règles dorigine connaissent une
forme dharmonisation (ALENA, modèle asiatique,
APE de lUnion européenne). -
- ) Lappartenance à plusieurs ACPr
-
- ? Critères retenus dans la détermination de
lorigine des produits - ) La transformation substantielle (universellem
ent acceptée, Japon, ) - ) Changement de classification tarifaire
(certains gouvernements, Japon,) - ) L'opération de fabrication ou d'ouvraison
(Japon, UE, Suisse, etc.). - ) Pourcentage ad valorem (USA, Australie,
Canada, etc.).
9B) Les effets induits
- 1- Des contraintes administratives et de gestion
-
- ? Contraintes administratives illustration
avec la preuve de lorigine des produits. - ) Importance de la preuve de lorigine élément
essentiel qui détermine ladmissibilité au
traitement préférentiel. - ) Difficulté de la preuve la satisfaction de
la charge de la preuve de lorigine dun produit
peut savérer particulièrement contraignante, car
existence de plusieurs sources de difficultés
10 ? Contraintes administratives (suite)
- ? 1ère source de difficultés variabilité des
critères dobtention du certificat dorigine dun
partenaire à lautre. - La preuve de lorigine requiert la production
dun certificat dorigine selon des critères
définis par le pays dimportation, au moment de
la présentation de la demande or ces critères
varient souvent dun partenaire de lACPr à
lautre, comme en atteste lALENA . - ? 2ème source de difficultés complexité des
procédures instituées par chaque partenaire de
lACPr en vue de lobtention du certificat
dorigine. - Lobtention de la certification requise est
subordonnée à la fourniture de pièces
justificatives détaillées cela nest pas
toujours aisé, du fait de la complexité des
procédures instituées par chaque partenaire de
lACPr. - ? 3ème source de difficultés la variabilité de
la notion de produit originaire dun ACPr à
lautre. - Les matières admises comme originaires dans
un accord ne le sont pas nécessairement dans un
autre. Par exemple, le concept de
transformation substantielle a un contenu
variable en fonction des accords. Le degré de
transformation requis varie ainsi selon
linterlocuteur.
11 ? Contraintes de gestion la problématique des
coûts.
- 1) Position du problème
- La multiplication des règles dorigine rend leur
gestion extrêmement difficile, eu égard à
laccroissement des coûts liés au respect des
procédures administratives y compris la preuve de
lorigine des produits, ainsi quaux frais
exposés pour adapter les réseaux et les méthodes
de production. -
- 2) Illustration
- - La conformité aux règles dorigine et aux
procédures administratives variables une
entreprise souhaitant exporter un produit donné
dans des conditions préférentielles devra se
conformer aux règles dorigine ainsi quaux
procédures administratives en vigueur,
différentes selon pays dexportation choisi, ce
qui aboutit à alourdir le coût des transactions. -
12(suite)
- - Compréhension des règles et adaptation des
réseaux les règles dorigine applicables à un
produit particulier étant différentes selon les
accords signés par un pays, les entreprises
devront être capables de comprendre ces règles,
puis adapter leurs réseaux de production pour se
conformer à chacune delles, ce qui a également
un coût. -
- - Modification des méthodes de production la
multitude de règles dorigine auxquelles elles
sont confrontées amène les entreprises à modifier
leurs méthodes de production par rapport à ce qui
était peut-être le choix du moindre coût. Elles
sont ainsi amenées à acheter plus dintrants aux
partenaires de lACPr.
132- Des risques systémiques importants.
- ?La non-utilisation des préférences du fait de
labsence de marge de préférence et de la
multitude et la complexité des règles dorigine. - ) Concernant labsence de marges de
préférence - ? Illustration du lien entre règles dorigine
et marge de préférence la marge de préférence a
une incidence positive et significative ()
sur lutilisation des préférences, et () les
valeurs des importations (Keck et Lendle,
2011) - ) Concernant la multitude et la complexité des
règles dorigine. - Statistiques 1 ACPr de la Thaïlande, sur
un échantillon de 221 entreprises, environ 15
pour cent estiment que les règles dorigine
incluses font obstacle à lutilisation des
préférences accordées 22 pour cent estiment
que les règles dorigine pourraient constituer
un obstacle dans lavenir. -
- Statistiques 2 Amérique latine, une
enquête réalisée auprès de 345 entreprises pour
36 pour cent de celles-ci, il nest pas aisé de
se conformer aux règles dorigine (Wignaraja et
al. ,2010b) -
14(suite)
- ? Lentrave à la libéralisation commerciale
- ) Position du problème le paradoxe des règles
dorigine préférentielles. - ?Les règles dorigine préférentielles
permettent déviter un détournement déchanges.
En cela, elles contribuent à la libéralisation
commerciale préférentielle. -
- ?Dans certaines circonstances néanmoins,
lorsquelles sont restrictives, complexes et
excessivement contraignantes, elles peuvent
accroître le coût de transactions des entreprises
et anéantir les bénéfices escomptés de
lutilisation des préférences, entravant ainsi
la libéralisation commerciale.
15(suite)
- ) Détournement des échanges au profit/au
détriment des tiers. - ? Au profit des tiers le coût élevé des
transactions est de nature à refroidir les
exportateurs potentiels, induisant mécaniquement
un détournement des courants déchanges au
bénéfice des tiers à lACPr, ce qui se ressent
à travers le volume des échanges. -
- ? Au détriment des tiers ce sera le cas si
les règles dorigine sont très restrictives à
légard de produits ayant une certaine teneur en
biens intermédiaires en provenance de
létranger. - - Incitation très forte à sapprovisionner
auprès des partenaires de lACPr, - - Usage des règles dorigine à des fins
protectionnistes.
16II- LARTICULATION NORMATIVE ET PROCEDURALE ENTRE
LOMC ET LES ACPr
- - Lharmonisation des règles dorigine
préférentielles - - La coordination des procédures de règlement
des différends le pari de leffectivité des
préférences tarifaires
17A) La nécessaire harmonisation des règles
dorigine
- 1- Le besoin de règles harmonisées et souples
- ? Lexpression de ce besoin par les
Etats en 1994 par la signature dun accord
multilatéral sur les règles dorigine lors de
lUruguay Round, - ) Certes, laccord signé ne règle pas
lensemble des problèmes - ? Dune part, lharmonisation envisagée nest
pas immédiate, se déclinant en un programme de
travail étalé sur trois ans (art. 9 2) mais non
encore abouti - ? Dautre part, elle a un champ dapplication
limité, ne visant que les règles dorigine non
préférentielles (article 1er). - ? Conséquence les membres dACPr ont la
possibilité dappliquer des règles dorigine
différentes aux produits relevant de leur
commerce mutuel. - ) Cela ne remet pas en cause lunanimité
ambiante sur limportance d'introduire un certain
degré d'harmonisation dans les pratiques des
Membres concernant toutes les règles dorigine. - (Cf. Annexe II de l'accord, qui dispose que les
prescriptions et principes généraux énoncés
s'appliquent également aux règles d'origine
préférentielles .)
18 ? Lexpression de ce besoin par les
entreprises.
- ) Les statistiques issues denquêtes récentes
en attestent. - ? Enquête BAsD pour 41 des entreprises
sondées, lharmonisation des règles dorigine est
la solution pour la réduction des coûts liés à
leffet bol de spaghettis , donc pour
accroître lutilisation des préférences (Kawai et
Wignaraja, 2011). - ? L enquête BID confirme cette tendance près
du quart des entreprises cibles pensent que
lharmonisation générerait des économies
élevées ou très élevées (13 pour cent des
entreprises au Chili à 46 pour cent au Panama,
Harris et Suominen, 2009). - ) Les coûts liés à leffet bol de spaghettis
rendent plus difficile lorganisation des
entreprises en réseaux de production
internationaux. -
- ) Les entreprises préfèrent avoir plus de
souplesse, de manière à choisir entre les règles
dorigine pour un même produit. Deux avantages - ? Primo, lexistence dautres règles dorigine
offrira it une solution alternative advenant
limpossibilité de se conformer à une
prescription. Ainsi, les préférences accordées
seront toujours utilisées. - ? Secundo, les entreprises pourront choisir la
règle la plus adéquate en fonction de la
situation, certaines règles dorigine étant
mieux adaptées que dautre à la technologie, aux
méthodes de production et aux stratégies
commerciales de tel ou tel secteur.
19 2- Les niveaux dharmonisation
- ? Lindispensable harmonisation
multilatérale la multilatéralisation du
régionalisme . -
- ) A lOMC, la détermination des règles
dorigine préférentielles relève du domaine
réservé des Etats, suivant une pratique héritée
du GATT chaque Etat membre est libre de
déterminer ses propres règles d'origine et peut
appliquer des règles d'origine différentes selon
les objectifs de la réglementation envisagée .
Les Etats exercent cette liberté individuellement
ou par la coopération internationale dans le
cadre dACPr entre autres -
- ) Il convient maintenant de créer un cadre
juridique multilatéral général pour les règles
dorigine préférentielles, en sinspirant des
meilleures pratiques suivies dans les ACPr. -
- ) Ce cadre posera les grands principes
régissant les règles dorigine préférentielles et
fixera les critères de détermination de ce quest
un produit originaire en fonction du type de
produit, pour léligibilité aux préférences
tarifaires. - ) Il sagira donc dune véritable
multilatéralisation du régionalisme , au sens
où lentendait Baldwin et Pauwelyn. -
20(suite)
- ) Il pourra sagir
- ? dun accord multilatéral spécialement dédié
aux règles dorigine préférentielles , ou - ? dun accord multilatéral global incluant pour
partie les règles dorigine préférentielles ,
et pour partie les règles dorigine non
préférentielles . Dans cette dernière hypothèse,
il faudra réviser laccord multilatéral actuel
sur les règles dorigine en son article premier,
pour y inclure les règles dorigine
préférentielles . - ) Complexité
- Cest un exercice complexe du fait de la
diversité des règles d'origine, lattachement des
Etats à leurs prérogatives et des implications
juridiques dune harmonisation des règles
dorigine préférentielles au niveau multilatéral
(réformes substantielles et procédurales).
21 ? Lharmonisation régionale des règles
dorigine dans le respect des principes
multilatéraux la régionalisation du
multilatéralisme .
- ) Un effort dharmonisation a été entrepris
dans certains ACPr. - - Ex 1 lALENA, qui a retenu une règle générale
associée à des règles spécifiques au niveau à six
chiffres du SH et combinant trois autres méthodes
de diverses manières. (cf. l'alinéa 4(2)b) ou c)
ou du paragraphe 4(4) du Règlement ALÉNA sur les
règles d'origine. Grosso modo, la teneur en
valeur régionale, basée sur le coût net du
produit, moins la valeur des matières non
originaires, divisée par le coût net du produit,
ne doit pas être inférieure à un pourcentage
spécifié (p.ex. 50). - - Ex2 lAccord latino-américain dintégration,
qui pose une règle générale utilisée pour tous
les produits et basée sur le changement de
classification tarifaire au niveau de la position
ou sur une valeur ajoutée régionale dau moins 50
pour cent de la valeur f.a.b. des exportations. -
- - Ex 3 LUnion européenne avec son système
paneuropéen et la règle du cumul diagonal
appliquée dans ses accords de partenariat
économique (ex ZLE en 1997 avec lAELE et les
PECO, élargie à la Turquie le partenariat avec
les pays méditerranées - Paneuromed lAPE signé
avec les pays ACP, comme le Cameroun). Selon
cette règle, la qualification dun produit comme
originaire vaut pour tous les Etats membres
de lUnion.
22(suite)
- ) De telles initiatives restent insuffisantes,
le degré dharmonisation atteint dépendant
fortement du caractère profond ou souple de
lintégration en cause. Ainsi, les problèmes
restent non résolus, les membres desdits accords
se retrouvant confrontés aux problématiques
habituelles (coût des transactions, multitude et
complexité des règles dorigine) dans leurs
relations avec les tiers. -
- ) Il convient donc dadopter un mode unique et
souple de détermination de lorigine des
produits pour tous les ACPr, en fonction du type
de produit, dans le respect des règles et
principes définis au niveau multilatéral. Il
sagirait alors de transposer mutatis mutandis
ces règles et principes au niveau régional ou
bilatéral. - ? Cela donnerait aux règles
dorigine préférentielles la cohérence qui
leur fait défaut, et conforterait
les ACR dans leur légitimité en tant que vecteurs
du libéralisme. - ) Cette régionalisation du
multilatéralisme mettant en évidence une forme
de collaboration et de synergie entre le système
multilatéral et le régionalisme transformerait
les ACR en laboratoires dexpérimentation des
nouvelles règles multilatérales. -
23(suite)
- ) La conception et le fonctionnement du modèle
asiatique dACR préférentiels permettent de
voir quune telle synergie est possible. - - Ici, les règles dorigine adoptées
sinspirent pour une grande part des principes
posés à lOMC. - - Cela montre bien quil est possible de sortir
du bol de spaghettis , à condition den avoir
la volonté. -
24B) La coordination des procédures de règlement
des différends le pari de leffectivité des
préférences tarifaires
- 1) Le préalable garantir la justiciabilité
des relations per se des membres dACPr. - ? Position du problème
- ) En létat actuel du droit de lOMC, les ACR ne
sont justiciables du règlement des différends
quà légard de la violation des droits des tiers
(cf. art. XXIV 5 a et b du GATT). - ) Cela leur confère une forme dimmunité
juridictionnelle car - ? lOMC ne peut contrôler les violations
invoquées dans les rapports entre membres dACPr
- ? Une règle purgée de ses effets néfastes à
légard des tiers mais contraire au droit de
lOMC du point de vue des relations entre membres
dun ACPr restera malgré tout en vigueur. -
- ? Solution améliorer le dispositif existant
en révisant larticle XXIV du GATT - ) Pour que le contrôle au titre de cette
disposition sétende aux violations des droits
des membres dACPr dans leurs relations per se. - ) Cela permettra à toute partie lésée de
dénoncer lusage abusif des règles dorigine,
notamment à des fins protectionnistes, ou comme
moyen de politique commerciale. -
25 2- Etendre la compétence du MRD aux ACPr et à
leurs membres.
- ? Le MRD de lOMC, juridiction de droit
commun des ACPr. - ) Une juridiction facultative en premier
ressort. - ? Les parties au litige auront le choix entre le
groupe spécial de lOMC et le mécanisme de
règlement des différends institué par lACPr mais
ne pourront changer davis une fois la procédure
engagée (electa una via). - ? Dans lhypothèse où le juge régional est
choisi, instituer un mécanisme de renvoi devant
le juge de lOMC en cas de difficulté
dinterprétation dun accord de lOMC. - ? Fondement juridique de la saisine ACPr ou le
futur accord multilatéral sur les règles
dorigine préférentielles . - ? Déroulement normal de la procédure avec
consultations, phase du groupe spécial et
rapport - ) Une juridiction obligatoire en appel.
- ? Peu importe que la procédure initiale ait eu
lieu devant le groupe spécial de lOMC ou
lorgane institué par lACPr. - ? Saisine par voie dappel adressé au Secrétariat
de lOrgane dappel - ? Compétence questions de droit couvertes par le
rapport du groupe spécial de lOMC ou de lorgane
institué par lACPr. -
-
26 ? Le MRD, juge de toutes les parties à lACPr.
- ) Nécessaire élargissement de laccès au MRD
aux Etats non-membres de lOMC parties aux ACPr,
ce qui nest pas le cas actuellement. - ? Mettre à la disposition des membres dACPr un
MRD efficace, capable de censurer toute
violation des règles dorigine incluses dans ces
accords. - ? Il faudrait ainsi réviser le Mémorandum
daccord pour rendre le juge de lOMC compétent
à légard de plaintes pour violation des ACPr,
même si ces plaintes visent ou proviennent des
non-membres de lOMC. - ) Car
- ? A quoi servirait-il dharmoniser les règles
dorigine préférentielles si leur
effectivité ne pourrait être assurée en cas de
violation par un non-membre de lOMC partie à
un ACPr? - ? Linefficacité, le manque deffectivité, le
caractère hypothétique de certains mécanismes de
règlement des différents prévus par les ACPr. - ) Avantages
- ? Contrôle effectif du fonctionnement des
ACPr, consolidation systémique. - ? Effectivité des préférences tarifaires,
assurée par un MRD efficace, actionnable par
saisine unilatérale avec issue contraignante -
27Conclusion
- ? Il est vrai que le bol de spaghettis pose
des problèmes particuliers par rapport aux règles
dorigine préférentielles. Ces problèmes ne sont
toutefois pas insurmontables. La solution passe
par une meilleure articulation normative et
procédurale entre lOMC et les ACPr. Elle
implique lharmonisation des règles dorigine
préférentielles au niveau multilatéral et
régional ainsi que la coordination des procédures
de règlement des différends de lOMC et des ACPr
pour plus de cohérence, et pour rendre effectives
les préférences négociées. - ? Il sagit donc délaborer un cadre
multilatéral général posant les grands principes
régissant les règles dorigine préférentielles et
fixant les critères de détermination de ce quest
un produit originaire , en fonction du type de
produit, pour léligibilité aux préférences
tarifaires. Ce dispositif devra être repris dans
les ACPr. - ? Il faudra ensuite mettre des ponts entre le
MRD de lOMC et celui des ACPr en faisant du MRD
le juge de droit commun des ACPr, au même titre
que lorgane de règlement des différends institué
par laccord régional, et en ouvrant la procédure
de lOMC à toutes les parties aux ACPr. Cela
nest toutefois réalisable que si les relations
per se de ces parties sont justiciables du
règlement des différends de lOMC. -
- ? Larticulation ainsi préconisée fera de
linstance multilatérale le régulateur de toutes
les règles dorigine dont elle garantira le
respect. La cohérence et leffectivité qui en
découleront permettront aux bénéficiaires de
préférences tarifaires den tirer le maximum de
profit.
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