Title: REPUBLIQUE DE GUINEE ---------- MINISTERE DE L
1REPUBLIQUE DE GUINEE----------MINISTERE DE
LECONOMIE ET DES FINANCESAtelier sur les
conditions de mise en œuvre de la stratégie de
réduction de la pauvreté en Guinée
- Conakry, les 6 et 7 Mai 2002
2I. Quelques rappels essentiels
- Le DSRP a été élaboré suite au constat unanime de
persistance de la pauvreté, en dépit efforts
fournis (réformes, investissements) au cours des
15 dernières années et des progrès accomplis, - Lenjeu de la stratégie est de mobiliser
lensemble des ressources disponibles et de les
orienter vers les objectifs essentiels de
réduction de la pauvreté. A ce titre, elle doit
servir de cadre à toutes les interventions en
faveur du développement national, - Ces objectifs ainsi que les stratégies à mettre
en place pour leur réalisation ont été définis
avec le concours de tous les acteurs de la vie
nationale, notamment les populations à la base. - La participation a été assurée à travers des
consultations des populations à la base, des
concertations au niveau nationale, des réflexions
et concertations au sein de certaines
organisations professionnelles et syndicales, des
échanges documentaires etc.
3- Lors des différentes consultations, les
populations ont exprimé leurs préoccupations,
liées à leurs conditions dexistence, et ont
demandé une implication réelle dans la mise en
œuvre, le suivi et lévaluation des actions de
lutte contre la pauvreté. - Les préoccupations sont multiples et variées,
allant de laccès à lemploi, au revenu, à des
services déducation et de santé de qualité, à
leau potable, aux infrastructures de transport,
à la justice, etc. - Les facteurs de la pauvreté tiennent à
linsuffisance des ressources, à la répartition
inégale de celles-ci (entre zones urbaine et
rurale, entre différentes catégories
socio-professionnelles, entre sexes), à la faible
qualité de la gestion des ressources publiques
etc. - Linsuffisance des ressources tient elle-même, en
partie, à la faible dynamique du secteur privé, à
laccès limité aux facteurs de production, à la
faible appropriation des projets et programmes de
développement..
4- Les objectifs de la stratégie
- Sur base de ce qui précède, les objectifs
ci-après ont été assignés à la stratégie - . objectif général amélioration des conditions
de vie des populations et la réduction des
inégalités entre lensemble des composantes de la
Société. - . objectifs spécifiques
- laugmentation des revenus
- un accès plus large aux services de base et de
qualité, - la réduction des inégalités entre les régions et
entre les groupes socio-économiques. - En 2010, le Gouvernement vise à ramener à 30 la
part de la population vivant en dessous du seuil
de pauvreté absolue, contre une prévalence de 40
environ en 1994/95.
5II. Quelques principes généraux
- La formulation de la stratégie de réduction de la
pauvreté nest pas la finalité du processus
engagé. Elle constitue simplement une étape. Le
but ultime est de se traduire dans la vie
quotidienne des populations par une amélioration
sensible des conditions dexistence. - La réussite de la stratégie reposera sur au moins
4 principes essentiels - Une bonne articulation entre les objectifs et
stratégies définis, dune part, et les programmes
et projets servant dinstruments de mise en
œuvre, dautre part - Lappropriation de la SRP par tous les acteurs
(Etat, Société civile, populations à la base,
opérateurs privés et partenaires au
développement), - La mobilisation effective, au niveau interne et
externe, des moyens financiers, techniques et
humains nécessaires, - Lexercice effectif, par chacune des parties
impliquées, du rôle qui lui revient dans le
processus de mise en œuvre, de suivi et
dévaluation des résultats.
6III. Le Cadre institutionnel de mise en oeuvre
- Bien que la plupart des structures de lEtat et
de la Société civile ont y pris part,
lélaboration du DSRP a requis la mise en place
un cadre institutionnel spécifique, constitué de - - un cadre permanent de concertation
- - un Comité interministeriel chargé du DSRP
- - un Secrétariat Permanent
- - 8 groupes thématiques pour les réflexions sur
certains aspects essentiels de la stratégie. - Dans le contexte de mise en œuvre de la
stratégie, les départements ministériels,
centraux et techniques, joueront un rôle à la
fois plus étendu et plus déterminant. En effet,
il sera de leur responsabilité de traduire les
orientations stratégiques en actions concrètes,
susceptibles daffecter la vie des populations. - En réalité, la mission essentielle de chaque
département ou secteur sera la mise en œuvre de
sa composante dans la stratégie (la composante
éducation pour les départements en charge de ce
secteur, la composante santé pour le département
de la santé, etc).
7IV. Le Cadre institutionnel de mise en œuvre
(suite)
- Pour une meilleure rationalisation des
interventions au niveau sectoriel, leur
priorisation et leur suivi, il sera indispensable
de procéder à la relance et la redynamisation des
cellules CDMT. - Par ailleurs, la nécessité dun suivi global de
la stratégie, de coordination des interventions
et dévaluation des performances milite en faveur
dun dispositif institutionnel spécifique et
adapté aux exigences liées à la mission à
accomplir. - Également, un groupe thématique vient dêtre
créé, avec la vocation de définir le système de
suivi et évaluation à mettre en place pour la
stratégie. - Au niveau régional et préfectoral, des cellules
de suivi de la stratégie seront mises en place,
telles que demandées par les populations lors des
différentes consultations.
8V. Le financement de la stratégie
- Le financement de la stratégie constitue une des
conditions cruciales pour la réussite de la
stratégie. Pour ce faire - Le Gouvernement doit nécessairement relever le
défi que constitue la mobilisation des recettes
budgétaires. Le niveau actuel de mobilisation des
ressources nest pas de nature à favoriser un
financement suffisant et régulier des actions de
lutte contre la pauvreté, - Pour soutenir la mise en œuvre de la stratégie,
la Guinée bénéficie dun allégement de sa dette
depuis 2001, dans le cadre de linitiative PPTE.
Lapprobation du DSRP final par les Conseils
dAdministration de la Banque mondiale et du FMI
nous permettra daccéder à un allégement plus
large de notre dette. - Toutefois, avec le niveau actuel des autres
financements, les ressources provenant de cette
initiative ne pourraient couvrir les besoins de
la stratégie. En 2001, par exemple, les économies
réalisées au titre de lallégement de la dette se
sont sont élevées à 40 milliards de FG, soit
léquivalent denviron 20 millions de US. - Ce montant correspond à environ 19 des crédits
budgétaires des secteurs prioritaires
(investissements sur finex exclus) de lannée
2001 et 22 du coût estimatif annuel moyen du
programme national de développement sanitaire
2002-2005.
9VI. Les responsabilités des différents acteurs
dans la mise en œuvre de la stratégie 1. La
responsabilité de lEtat
- Coordination effective des interventions une des
caractéristiques essentielles de la SRP est de
devoir canaliser tous les efforts, dans un cadre
cohérent et de complémentarité, vers les mêmes
objectifs de lutte contre la pauvreté. Ceci exige
du Gouvernement de rigueur dans le ciblage de ses
interventions, lallocation de ses ressources
ainsi que lorientation des interventions des
autres partenaires. A cet effet, un suivi
régulier des interventions doit être assuré, en
rapport avec la carte de la pauvreté et les
priorités définies par les populations. - Responsabilités Autorités politiques,
structure en charge de la coordination de la mise
en œuvre de la SRP, DNPIP, DNP, DNDIP, les
Cellules CDMT des secteurs prioritaires.
10- Lamélioration du cadre de développement du
secteur privé, grâce à une justice plus efficace
et plus près des justiciables, un dispositif
institutionnel adéquat et des infrastructures
performantes et compétitives. Les défis liés à
cette exigence sont réels. - Ces défis tiennent notamment à lamélioration de
létat des infrastructures de base (eau, énergie,
télécommunications, transport). Les efforts à
mener par le Gouvernement dans ce domaine,
notamment au plan institutionnel, seront
déterminants pour lavenir des secteurs concernés
et le développement du secteur privé. - Ils tiennent aussi des capacités de lEtat de
répondre aux besoins spécifiques des différentes
catégories socio-professionnelles (agriculteurs,
éleveurs, pêcheurs, artisans, etc.). A cet égard,
un partenariat solide devra être maintenu avec
les organisations professionnelles et paysannes. - La mise à disposition dune Administration de
développement, en particulier au niveau de la
base. Pendant long temps, les efforts de
développement ont été paralysés par la
concentration des ressources humaines et
financières au niveau central, labsence de
motivation du personnel sur le terrain et le
manque de tout sens de redévabilité vis-à-vis des
populations.
11- Les mesures entamées dans ce sens doivent être
poursuivies et renforcées (une meilleure
répartition des ressources financières, du
personnel de santé, de léducation etc.), - Renforcer les capacités des populations et
collectivités locales, - Responsabilités MEF, Départements techniques,
services déconcentrés projets et programmes
(dont PACV). - Assurer la transparence dans la gestion des
actions de développement à la base (partager avec
les populations les choix des actions à
entreprendre, fournir linformation sur les
allocations et transferts des ressources vers la
base ainsi que sur leur utilisation), - Responsabilités MEF, DAAF des secteurs
techniques, services déconcentrés projets. - Les deux conditions précédentes sont capitales
pour permettre un partenariat efficace entre
lEtat et la base et pour une dynamique de
développement à la base soutenue et durable.
122. La responsabilité des populations, des
collectivités à la base et des organisations de
la Société civile
- Pendant tout le processus de formulation de la
stratégie, il a été souligné la nécessité
dassocier les populations dans la phase de mise
en œuvre et de suivi de la stratégie. Ces dans
cet esprit que la déconcentration et la
décentralisation de la gestion publique ont été
entamées. - Cette politique naura toute son efficacité que
si les populations à la base sy impliquent
véritablement, en contribuant à la réflexion et
aux discussions sur les choix des actions de
développement et en exigeant des résultats de la
part de ceux qui ont la responsabilité de les
gérer. - Ainsi, le choix de réhabiliter une piste rurale
au lieu de construire une école doit répondre à
une priorité des populations, plutôt quà une
logique des gestionnaires. A cet égard, les plans
de développement local sont importants et doivent
être étendus sur lensemble du territoire. - Responsabilités élus locaux, populations, ONG,
Associations
133. La responsabilité du secteur privé
- Le secteur privé est le principal acteur de la
création des richesses et de la distribution des
revenus. A ce titre, il est au cœur de la
stratégie de réduction de la pauvreté. - Les opérateurs du privé doivent travailler en
partenariat avec le Gouvernement pour
lamélioration du cadre de développement du
secteur. Ceci par le respect de la réglementation
en la matière, la participation au développement
des infrastructures de base et la dénonciation
des pratiques préjudiciables à lenvironnement
économique. - Il revient également au secteur privé de réaliser
les investissements nécessaires dans les secteurs
productifs, de développer le potentiel économique
existant et dassurer la distribution de revenus.
- La contribution au développement des
collectivités à la base, notamment de la part des
sociétés dexploitation des ressources minières.
A cet égard, un partenariat étroit doit être
établi avec les collectivités, en particulier à
travers lélaboration et la mise en œuvre des
plans de développement local. - Le devoir de solidarité national exige également
lacquittement des obligations au titre des taxes
et impôts, qui sont par ailleurs indispensables
pour le développement des infrastructures de base
et pour le financement des actions de lutte
contre la pauvreté.
144. La responsabilité des partenaires au
développement
- La stratégie de réduction de la pauvreté est une
stratégie nationale. Elle résulte des aspirations
et des choix de développement formulés par les
différentes composantes de la nation. - Lensemble des interventions des partenaires
doivent un appui à la réalisation de ces
aspirations. Elles sont donc à inscrire dans le
cadre de la mise en œuvre de la stratégie. Les
engagements pris dans ce sens doivent être tenus.
- Pour une mise en œuvre efficace de la stratégie,
il est attendu des partenaires une mobilisation
conséquente de ressources en faveur des actions
de lutte contre la pauvreté. Il reste entendu que
sans ce financement, les objectifs de réduction
de la pauvreté visés ne pourront être atteints. -
15- Simplification et harmonisation des procédures.
Désormais, lapproche programme prend le dessus
sur lapproche projet. Ce faisant, elle engendre
le plus souvent des interventions conjointes de
plusieurs partenaires, avec des objectifs communs
et des actions communes. - Des écarts entre les procédures et mécanismes de
mise en œuvre constitueront une contrainte
supplémentaire à la réalisation des objectifs
visés, (suivi des informations sur financement
extérieur etc. Des efforts doivent être faits
pour mettre à la disposition des services
compétents en vu dun suivi et dune meilleure
coordination des efforts).
16VII. Les conditions spécifiques aux différents
axes1. Conditions de mise en oeuvre des
politiques économiques
- Pour lensemble du secteur de développement
rural, des plans dactions détaillés ont été
élaborés et leurs coûts évalués. - La mise en oeuvre de ces plans à travers le
territoire se fera sur la base du potentiel
économique local, de lexpression de besoins
prioritaires émanant des organisations
professionnelles ou associatives, mais aussi des
collectivités à la base. - Dans cette dynamique, les organisations
professionnelles ou associatives et les
entrepreneurs privés seront au nombre des
principaux vecteurs de transferts de et de
vulgarisation de nouvelles techniques de
production et de commercialisation.
172. La mise en oeuvre de la politique sociale
- Lidentification des besoins prioritaires est de
la responsabilité des populations a la base. - Les efforts de lÉtat et des partenaires seront
associés à ceux des bénéficiaires pour la
réalisation des actions nécessaires. - La mise en oeuvre sera assurée, en priorité, par
les PME locales, avec effets une plus grande
incidence sur le développement local et une
meilleure appropriation des interventions par les
communautés locales. - Des efforts seront requis de la part des
bénéficiaires afin dassurer léquilibre
financier et la pérennité des services offerts.
18VIII. Suivi et evaluation
- Un groupe thématique vient dêtre créé pour
définir le système de suivi et évaluation à
mettre en place pour la stratégie. - En attendant, les principaux instruments de suivi
proposés sont - - les enquêtes EIBC et QUID
- - les systèmes statistiques mis en place au sein
des différents départements ministériels, - La carte de la pauvreté,
- Trois sites web qui seront installés très
prochainement - Un observatoire de la pauvreté.
- Le dispositif de suivi et évaluation impliquera
les populations à la base. A cet effet, des
indicateurs simples et faciles à suivre seront
définis et adoptés. - Les cellules de suivi de la stratégie, prévues au
niveau régional et préfectoral contribueront à
cela.