Title: Champignons toxinognes et mycotoxicoses
1Champignons toxinogènes et mycotoxicoses
- Patrick BOIRON
- Laboratoire de Mycologie,
- Faculté de Pharmacie, Lyon, France
2Champignons induisant des manifestations
cliniques chez lhomme
- Différences essentielles entre champignons
- Vénéneux (toxiques) mycétismes
- Toxinogènes mycotoxicoses
- Pathogènes stricts
- Opportunistes
- Allergènes allergies fongiques
mycoses
3Champignons sur les denrées alimentaires
- Champignons  bénéfiques industries
fromagères (Penicillium, Geotrichum) et viticoles
(levures sauvages ou sélectionnées)
4Champignons sur les denrées alimentaires
- La contamination initiale des denrées
alimentaires non soumises à stérilisation ou
pasteurisation, par des spores de moisissures est
inévitable
5Champignons sur les denrées alimentaires
- Champignons  indésirables moisissures
(Rhizopus, Aspergillus, Penicillium, etc.)
banales ou toxiques (Aspergillus flavus,
Aspergillus ochraceus, Penicillium expansum, etc.)
6Champignons sur les denrées alimentaires
- Le développement des moisissures sur les denrées
alimentaires peut conduire - A une dépréciation de leur valeur nutritionnelle
et une altération de leurs caractères
organoleptiques, - A des risques pour le consommateur (animal ou
homme) et le manipulateur mycoses (Aspergillus
fumigatus), allergies (foin moisi), mycotoxicoses
7Mycotoxines
- Métabolites secondaires
- de faible poids moléculaire
8Mycotoxines
- Fixées au niveau des spores ou excrétées dans le
milieu contaminé (aliments, eau) ? toxicité
potentielle ou réelle pour les hommes et les
animaux par - Inhalation
- Ingestion
- Plus rarement, par contact
9Mycotoxines
- Mycotoxines inhalées partiellement solubles dans
leau pulmonaire des alvéoles - ? circulation générale
- ? troubles généraux respiratoires et/ou
spécifiques dorganes (milieux professionnels
industriels et agricoles domestique ?)
10Mycotoxines
- Les connaissances concernent surtout les
mycotoxicoses par ingestion (population générale)
11Conditions physico-chimiques de développement
- Disponibilité en eau
- Température
- Composition gazeuse
- Influence du substrat
12Disponibilité en eau
- Germination conditionnée par lactivité en eau
(aw) dans la spore - Croissance du mycélium conditionnée par leau
disponible dans le substrat - Classification en
- Xérophiles Aspergillus restrictus, A. glaucus,
A. versicolor - Mésophiles Aspergillus flavus, A. nidulans, A.
fumigatus, Penicillium expansum, P. cyclopium - Hygrophiles Cladosporium, Fusarium, Mucorales
13Température
- Conditionne la compétitivité
- Rôle prépondérant sur la croissance, le
développement et la physiologie - Eventail très large (optima 20 25C)
- Croissance / survie
14Température
- Cladosporium herbarum croît à 6C et survit Ã
20C - Aspergillus flavus survit à 35C dans les
tunnels de pâtes - Aspergillus fumigatus tolère 55C
- Byssochlamys germe après 10 min à 85C
- Ascospores de Neurospora germent après 20 min Ã
130C (four de boulangerie)
15Température
- Classification en
- Thermophiles Byssochlamys, Aspergillus
fumigatus, - Thermotolérants Aspergillus niger,
- Mésophiles Penicillium chrysogenum, Aspergillus
versicolor, - Cryophiles Cladosporium, Alternaria,
16Composition gazeuse
- Moisisures aérobies
- Aérobies tolérantes
- Rôle limitant et sélectif du rapport O2 / CO2
- Aptitude au confinement Penicillium roqueforti
- Anaérobies rares Byssochlamys nivea
17Influence du substrat
- Rupture des défenses naturelles (graines, fruits,
etc.) - Résistance mécanique au tassement (volume dair
intergranulaire en stockage) - Sélection naturelle des espèces cellulolytiques
Stachybotrys sur pailles - Spécificité dhôte Penicillium expansum sur
pommes - A contrario Penicillum roqueforti sur gélose !
18Conditions biologiques de développement
- Intensité de la sporulation
- Longévité des spores
- Compétitivité entre espèces biologiques
- Fongiques Trichoderma viridae est presque
exclusif - Bactériennes vitesse de croissance, pH, aw
19Mycotoxicogénèse
- Grande diversité de familles chimiques
- (conséquence du métabolisme secondaire)
- Dérivés des acides aminés
- Alcaloïdes de lergot de seigle, acide
aspergillique, gliotoxine, roquefortine,
sporidesmines - Voie des polyacétates
- Aflatoxines, acide pénicillinique, citrinine,
fumonisines, ochratoxines, patuline,
stérigmacystine, zéaralénone - Dérivés des terpènes
- Diacétoxyscirpénol, déoxynivalénol,
trichothécènes, verrucarines
20Moisissure ? ? ? mycotoxine
- La présence à un moment donné dune
moisissure toxinogène est nécessaire pour quil y
ait éventuellement production de mycotoxine - La présence dune moisissure même toxinogène
nimplique pas obligatoirement la présence de
mycotoxine - Labsence de moisissure nimplique pas
obligatoirement labsence de mycotoxine
21Exemple de produits contaminés par des
moississures toxinogènes
22Exemple de produits contaminés par des
moississures toxinogènes
23Exemple de produits contaminés par des
moississures toxinogènes
24Exemple de produits contaminés par des
moississures toxinogènes
25Moisissures et mycotoxines retrouvées dans divers
aliments
26Moisissures présentes dans les fourrages et
produits en silo
27Expression des mycotoxicoses
28Formes aiguës de mycotoxicoses chez les animaux
domestiques
29Formes aiguës de mycotoxicoses chez les animaux
domestiques
30Implication de mycotoxines dans des épidémies
chez lhomme
31Implication de mycotoxines dans des épidémies
chez lhomme
32Implication de mycotoxines dans des épidémies
chez lhomme
33Aflatoxines
34 Mycologie
- Aspergillus flavus
- Aspergillus parasiticus
- Penicillium verrucosum
Aspergillus flavus
Penicillium verrucosum
Aspergillus parasiticus
35Substrats
- Nombreux produits agricole (arachides, céréales,
tourteaux darachides, cacahuètes, ) - Incidence importante dans la nourriture animale
et humaine en régions tropicales
36Conditions de croissance des souches toxinogènes
- Températures
- Minimale 12 C
- Maximale 42 C
- Optimale 28 30 C
- Humidité relative en eau 80
- Infection au champ, mais surtout au stockage
37Toxinogénèse
- La croissance des champignons toxinogènes et la
production daflatoxines sont influencées par
différents facteurs - Le type de substrat
- La teneur en humidité
- La température
- Les dommages éventuels du substrat
- Lhumidité relative de lenvironnement
38Structures et propriétés physico-chimiques
- 1963 Asao propose la structure chimique des
aflatoxines ce sont des flavocoumarines - Stables à la chaleur (250 C), au froid, à la
lyophilisation - Instables à la lumière et aux UV
- Hydrolysables en milieu alcalin
- Solubles dans les solvants peu polaires (méthanol)
39Biosynthèse
- 1992 Chang découvre le gène responsable de la
biosynthèse des aflatoxines - Le cluster (zone regroupant les gènes) des
aflatoxines est situé sur un fragment de 7,5 kb
dun chromosome de 4,9 Mb - La biosynthèse des aflatoxines est composée de 4
grandes étapes générant des intermédiaires issus
de diverses réactions chimiques et enzymatiques
sous le contrôle du cluster aflR
40Métabolisme
41Absorption
- Voie orale
- Leur lipophilie gouverne leur absorption par un
phénomène de diffusion passive - Maximale à un pH 5 et au niveau du jéjunum
- Voie respiratoire
42Distribution
- Liaisons non covalentes avec lalbumine et
lhémoglobine - Phénomène de diffusion pour pénétrer dans le
cytoplasme - Stockage dans lorganisme par liaisons covalentes
avec molécules tissulaires - Passage trans-placentaire
43Métabolisation
- Pour être toxique ou mutagène, laflatoxine doit
être métabolisée - La métabolisation est principalement réalisée par
lintervention des cytochromes hépatiques - Epoxydation par lintervention de cytochromes
P450 hépatique et pulmonaire - Hydroxylation
- O-déméthylation
- Epoxyde hydrolase ou glutathion-S-transférase
- Réduction en aflatoxicol par la NADPH réductase
44Elimination
- Par voie biliaire
- Représente 60 de lélimination totale
- Surtout des métabolites conjugués
- Parfois aflatoxine B1 sous forme libre
- Par voie urinaire
- Présence dautres métabolites
- Servent de marqueurs dans les intoxications
- Par voie lactée
- Uniquement aflatoxine M1
- Problèmes pour lallaitement
45Biotoxicologie
46Action sur les synthèses cellulaires
- Action sur lADN
- Laflatoxine B1 ou son époxyde peut sintercaler
au sein de lADN - Laflatoxine B1 se fixe plus fortement dans les
zones transcrites - Cette fixation dépend de la séquence
nucléotidique et de la taille du fragment - Le site préférentiel est au niveau de la guanine
dans les séquences contenant des cytosines
47Action sur les synthèses cellulaires
- Action sur lARN
- Laflatoxine B1 a une grande affinité pour lARN
nucléaire et cytoplasmique et elle en affecte le
métabolisme par inhibition de lactivité de
lARN-polymérase - Leffet varie en fonction de la dose daflatoxine
B1
48Action sur les protéines
- La synthèse des protéines intra- et
extracellulaires est réduite
49Action sur les métabolismes
- Métabolisme des glucides
- Réduction du glycogène hépatique
- Interférence avec le métabolisme énergétique des
cellules animales - Inhibition de la consommation doxygène des tissus
50Action sur les métabolismes
- Métabolisme des lipides
- Accumulation de lipides dans le foie
- Diminution des concentrations sériques du
cholestérol, des triglycérides, des
phospholipides - Perturbation de la synthèse et le transport des
lipides - Perturbation de labsorption et la dégradation
des lipides
51Immunotoxicité
- Effets immunosuppresseurs après ingestion (et
inhalation) - Prédisposition à une surinfection par diminution
des défenses immunitaires
52Tératogénicité
53Prévention
54Prévention lutte contre la contamination
- Avant la récolte
- Utilisation de souches aspergillaires non
aflatoxicogènes - Agent biocompétitif
- En plein essor
- Uniquement dans les pays industrialisés car
coûteuse
55Prévention lutte contre la contamination
- Autres moyens
- Élimination des pieds desséchés
- Irrigation suffisante
- Sélection de variétés de culture
56Prévention lutte contre la contamination
- Lors de la récolte
- Le ramassage
- A maturation
- Manuel ou mécanique
- Le nettoyage et la séparation
- Début du traitement industriel (taux résiduel
daflatoxines possible)
57Prévention lutte contre la contamination
- Le séchage
- Teneur en humidité lt 9
- Souvent à lair libre en Afrique
- Le stockage
- Dans des silos le plus souvent
- Atmosphère contrôlée (température, humidité, CO2,
)
58Prévention lutte contre la contamination
- Le triage
- Manuel
- Dans les pays sous développés
- Analyses macroscopiques et morphologiques
- Mécanique
- Sélection par pression dépression
- Procédés Sortex, Zig-Zag, Wogan
59Prévention détoxification
- Les traitements physiques
- Inactivation thermique
- Inactivation totale à partir de 267 C
- Diminution de la qualité et de la quantité des
protéines - Irradiation
- Rayon gamma, UV, micro-ondes
- Adsorption par les solvants
- Utilisation de boue, de charbon activé,
60Prévention détoxification
- Les traitements chimiques
- Moins coûteux que les autres techniques
- Applicables sur les aliments, les concentrés,
- Existence de deux sites douverture entraînant
linactivation de laflatoxine B1
61Prévention détoxification
- Les traitements chimiques
- Ammoniation méthode de référence
- Bisulfites
- Chlore effets mutagènes
- Ozone peu dinformation
- Hypochlorite de sodium grande efficacité
- Peroxyde dhydrogène (uniquement en milieu
liquide basique) modification de la qualité
protéique (et donc de la valeur nutritive)
62Prévention détoxification
- La décontamination biologique
- Bioconversion Mucor griseocyanus
63Ochratoxine A
64Mycologie
- Genre Aspergillus
- Aspergillus ochraceus
- Aspergillus niger
- Aspergillus carbonarius
65Mycologie
- Aspergillus ochraceus
- Croissance température optimale de 24 à 37 C
pH de 3 Ã 10 - Sur milieux de Czapek colonies granuleuses de
couleur ocre, revers brun jaunâtre
66Mycologie
- Genre Penicillium
- Penicillium verrucosum ou Penicillium viridicatum
- Principal producteur dochratoxine A en climats
tempérés (20 C) - Thalle velouté vert - bleu à vert - gris et
revers orange-brun sur milieu CYA
67Patuline
68Mycologie
- La patuline est produites par des divers
champignons appartenant aux genres - Penicillium P. expansum, P. patulum, P.
claviforme, - Aspergillus A. clavatus, A. gigantus, A.
terreus - Paecilomyces variotii
- Byssochlamys B. nivea, B. fulva
69 Penicillium expansum
- Principal responsable des
contaminations - Colonie verte terne, avec un mycélium blanc en
marge et un exsudat orange brun caractéristique - Champignon bi ou triverticillé, avec un
conidiophore lisse, des métules et des phialides
rassemblées en verticilles et des conidies
elliptiques
70Conclusion
- Connaissances scientifiques très insuffisantes
requièrent la collaboration de mycologues,
médecins, pharmaciens, vétérinaires et
toxicologues
71Conclusion
- Principaux axes de recherche
- Ecologie des champignons et conditions de
sécrétion - Moyens préventifs de lutte
- Méthodes chimiques et biologiques de détection
rapide - Détoxification sans dénaturation
- Recherche des mycotoxines comme causes possibles
de maladies humaines mal connues