Title: La pertinence des strat
1La pertinence des stratégies médicales, des actes
et des soins
- Pr René Mornex (Académie Nationale de Médecine),
Pr Claude Girard (CHU Dijon), Pr Henri Escojido
(Clinique Clairval GdS), Dr Marie-José
DAlche-Gauthier (Réseau Qualité Bas-Normand),
Dr Rémy Bataillon (HAS), Dr Christian Boehm, Dr
Henri Bonfait (Orthorisq), Dr Jean Petit (CHU
Toulouse), Christophe Geisler (JIQHS/AFQHO) -
Plénière 1 ChG
2- 1
- Ce que nous retenons dessentiel les uns des
autres et les points à risques que nous
signalons
Plénière 1 ChG
31. Lenjeu médical immense
Plénière 1 Pr RM
- Il existe de nombreux écarts de pratiques réelles
entre établissements, entre régions, entre
professionnels de la même spécialité - La pertinence fonde la qualité. La réalité des
dizaines milliers de soins, dactes et de
stratégies non pertinentes prescriptions
floues, inutiles, en routine, non recommandées
Coût économique et humain très élevé. Lenjeu
est fondamental. - La pertinence est de la responsabilité des
médecins. Il faut inclure lamont et laval des
actes.
42. Le contexte technique déterminant
Plénière 1 Pr HE
- Relation avec linnovation technologique et
médicale (effets directs, indirects, positifs,
pervers) - Le monde numérique est un monde dimages,
limagerie fait tout. Par exemple on ne palpe
plus, on passe à lécho. Limagerie réduit la
relation au malade. Les radiologues ont été
précis, pour sortir du piège de la technique, sur
la pertinence des usages. - Désormais la relation médecin/malade nest plus
double mais triple le patient, le médecin, le
numérique (le DMP, lInternet, lordinateur,
etc.)
53. Le contexte économique déterminant
Plénière 1 Pr CG
- La pression économique accroît la non pertinence
invisible la T2A peut pousser aux actes - Lengrenage du matériel onéreux un simple
calcul damortissement induit quil faut faire 10
actes /jour - Idem pour les quotas imposés par les ARS, par
exemple les bornes basses en ambulatoire
64. Lenvironnement incitatif
Plénière 1 Pr RM
- Il existe des incitatifs professionnels
importants des modes, des écoles, des leaders
qui influent en profondeur! - Laugmentation des diagnostics alimente la fuite
en avant, engrenage catastrophique - La pertinence concerne aussi les actes
associés (conséquences en cascade) - Savoir ne pas être jusqu'au-boutiste dans la
prise en charge, être plus simple
75. Le risque contentieux
Plénière 1 Pr HE
- En cas de dilemme, les recommandations peuvent
devenir un argument juridique contre le
professionnel - Prescription défensive mettre le paquet pour
prouver quon aura tout fait. On a réellement
peur domettre un acte (dont labsence pourrait
être reprochée), on na jamais peur de faire trop
dactes (lexcès est culturellement accepté)
86. Les difficultés scientifiques
Plénière 1 Pr CG
- Se fonder sur les recommandations de bonne
pratique, sur tous les actes, est difficile - Pb des recommandations FDA, HAS, ANAP parfois
trop (sait-on après cela si on est dans les clous
? plus leur manque de cohérence et de
consensus), parfois trop peu - La pertinence, cest le caractère approprié
ça ouvre les points de vue au-delà du médical
(contexte de toute la chaine de soins
relativisation du savoir médical) - Le médecins ne connaissent pas assez les RBP, on
nenseigne pas vraiment la pertinence
97. Point de vue patient
Plénière 1 Pr RM
- Des patients ne se préoccupent pas de la
pertinence (jai payé jy ai droit) - Notion de perte de chance soutenue par les
patients et par les juges - Doutes relatifs aux médicaments génériques
- Nouvelle relation médecin malade ce dernier a
le dossier - De plus en plus de gens vont sur internet
- Nouvelles formes de non pertinence cheval de
bataille des associations dusagers (inégalité de
traitement, perte de chance, éducation
thérapeutique inadéquate, absence dinformation,
réclamations non prise en compte, ) - Emergence du patient de référence, le patient
en général, collectif et virtuel
108. Point de vue qualité et risques
Plénière 1 Pr HE
- Les RMO (1992) références médicales opposables
nont pas eu defficacité. Elles ont sensibilisé
les professionnels de manière insuffisante. Il
ny a eu , en fait quasiment aucune sanction. Ne
pas retomber dans les mêmes erreurs. - Accroître les sujets où la pertinence doit être
améliorée pour des raisons médicales et éthiques,
sans motivation économique. Les professionnels
sont bien placés pour les définir (indicateurs,
pratiques réelles)
11- 2
- Ce que nous signalons aux sociétés savantes,
aux institutions, aux agences, aux tutelles, à
lassurance maladie
Plénière 1 ChG
121. Pour lAM
Plénière 1 Pr CG
- La redondance et la non pertinence dactes est
actuellement entérinée et financée - Zéro contrôle ni audit de la pertinence pas de
vrai contrôle ni de vraie estimation (ni publics,
ni privés) ouverts et transparents - Lassurance maladie ne sait pas contrôler, elle
nen a ni la légitimité scientifique ni les
moyens (et tout le monde le sait)
132. Pour la faculté
Plénière 1 Pr RM
- Pire, une catastrophe initiale lenseignement
des médecins a contribué à dégrader la pertinence
des soins, des actes et des stratégies médicales.
La part de lenseignement clinique sest
dramatiquement dégradée - La formation initiale des médecins est trop sur
les pathologies, trop sur lécran dordinateur,
trop peu auprès des malades. Elle est
insuffisamment pratique
143. Pour les institutionnels
Plénière 1 Pr HE
- FHF, FHP, FEHAP la pertinence est sujet sans
suite. Approche trop politisée. - DGOS un guide qui ne guide pas les
professionnels mais les ARS. De leur point de
vue, cest une usine à gaz - ARS comparaisons économiques, mais peu daction
au service des médecins - Pour tous à service équivalent, il est
pertinent de privilégier le moins onéreux
15Plénière 1 Pr CG
4. Pour les institutionnels
- La HAS se mobilise sur ce sujet de la pertinence
qui est un retour à lessence de la pratique
médicale, aux conditions de bonnes pratiques au
quotidien cest la séquence de soins, le
parcours qui donnent du sens, pas lacte en
lui-même - LANAP est globalement dans la performance
économique. Elle fait de la T2A. Sous cet angle,
elle réduit la sécurité, augmente le risque
(changement en cours à signaler, favorable à plus
de pertinence) - La DGOS évolue actuellement, elle simplique sur
la question des recommandations ( avec un
principe réduire les injonctions et les sources
de paradoxes)
16Plénière 1 Pr CG
5. Pour les auteurs de recommandations
- Ça pose la question de la production de
recommandations elles-mêmes pertinentes faire
plus court (2 pages), sur les éléments les plus
pertinents - Le centre de gravité de la production des
recommandations bascule vers les professionnels
( une coproduction continue de lEBM) - Rééquilibrer le jeu entre norme, responsabilité
professionnelle et engagement personnel - Rehausser la place des patients dans les
processus de décision
17Un point de vue celui des usagersPar
Alain-Michel Ceretti
- Quasiment chaque fois, le recours au Défenseur
des droits soulève une question de pertinence - Le système inclut de véritables trous de
lacunes . - Le travail collectif du DPC doit combler ces
lacunes et fournir le GPS aux professionnels
du soin. - Déployer des revues quinquennales individuelles
des praticiens, fondées sur la pertinence - Déployer et publier des indicateurs plus
favorables à lamélioration de la pertinence
les indicateurs au niveau du service
18- 3
- Ce que nous retenons dintéressant pour les
établissements et que nous développerons aux
JIQHS
Approfondissement au cours de la session
Controverse Débat A Faire ou ne rien faire
? Pr CC
191. Points clés
Controverse Débat A Pr HE
- La pertinence, cest le retour aux fondamentaux
de la qualité, de la sécurité et de la
bientraitance - La pertinence, ce nest pas évident. Redonner sa
place au temps de réflexion intellectuelle du
médecin face au malade et développer les
réflexions en équipe (fonctionnements en tuyau
dorgue la pertinence sujet transversal) - Sujet triple individuel (chaque professionnel),
transversal (parcours coordonné), collectif
(spécialité et/ou établissement) - Orienter vigoureusement les DPC/APP sur la
pertinence dans les sociétés savantes, dans les
établissements, dans les territoires
202. Pour les décideurs
Controverse Débat A Pr CG
- Le DPC court le risque dêtre une nouvelle pseudo
EPP/FMC . Le DPC/APP devrait être le moteur de
la régulation de la pertinence or ce sont les
paramédicaux qui ont porté les EPP. Trop peu les
médecins qui ont manqué lopportunité centrale de
la pertinence. - Dire clairement sa finalité amélioration des
pratiques par la formation continue de tous les
soignants au service des patients - Donc centrer le nouveau DPC/APP sur les vrais
patients quon soigne. La pertinence du DPC
devrait être impérative si on veut que la
pertinence des actes et des stratégies médicales
et paramédicales progresse. Donc focaliser le
portefeuille de DPC/APP sur les patients ASA3
plutôt que ASA1, sur les prévalences élevées pas
sur les cas isolés, sur lintérêt général pas sur
les intérêts des professionnels et les
carrières personnelles
213. Priorités
Controverse Débat A Pr RM
- Faire des DPC/APP sur les parcours du patient,
sur des séquences. Cest économiquement rentable. - Introduire la pertinence des stratégies
médicales dans les RMM - Faire des DPC/APP de réduction des non
pertinences récurrentes (exemple acharnement
thérapeutique, PEC et prescriptions non
recommandées, trop complaisantes ou
compassionnelles, prescriptions en routine
évitables) - La pertinence organisationnelle facilite le
parcours optimal du patient
223. Gouvernance dune stratégie damélioration de
la pertinence
Controverse Débat A Pr HE
- Lier au management et aux RH. Reconnaître et
soutenir celles et ceux qui développent la
pertinence à leur niveau, donner des bons points
symboliques (des strokes en analyse
transactionnelle). - Attention réciproquement à la démotivation,
sujet majeur. La pertinence, comme la qualité et
la sécurité, suppose une éthique individuelle et
collective le moteur est dêtre fier dêtre un
bon professionnel de santé. - Comme dans l'esprit des magnets hospitals, créer
des comités de pilotage stratégiques où éthique,
management et pertinence sont vus ensemble - Intra établissement
- Régionaux
- et au niveau national.
235. Progresser en RCP, RMM, CREX
Controverse Débat A Pr CG
- Promouvoir la méthode des RCP sur des pathologies
complexes hors cancérologie à condition de - Faire plus simple,
- Assurer laccessibilité des référentiels
- Tracer les décisions
- Inclure des malades de ville (logique de
parcours) - Améliorer la pertinence des décisions de groupe
(CREX, RMM, RCP) - Risque maintenant connu des décisions absurdes
- Apprendre à réfléchir ensemble
- Apprendre à ne pas se réfugier derrière le groupe
246. Innover en méthodologie DPC/APP
Controverse Débat A Pr RM
- Développer les études de cas
- Développer la simulation. Transmettre le savoir
pertinent en situation dexamen clinique. - Accroître et reconnaître le compagnonnage comme
apprentissage des pratiques professionnelles - Développer les benchmarkings légers, les
comparaisons de PEC, 2 à 2, entre services - Benchmarker la pertinence des organisations
elles instituent une pression vers plus ou moins
de pertinence de la PEC produire des
recommandations managériales et
organisationnelles - Décloisonner les formations initiale et continue
à loccasion du DPC
Atelier 44 Dr JP
257. Prendre en compte différemment les patients
Controverse Débat A Pr HE
- Lobservance, la psychologie du patient la
bonne pratique patient pèse en sur les
décisions. Investir dans lETP est pertinent. - Le travail sur le dossier du patient est
insuffisant, pour lantériorité. - Ne pas sous-estimer le risque daccroître le
respect du protocole au détriment du respect du
patient - Nouvelle pédagogie de la décision ( du savoir
médical adapté à chaque cas individuel
apprendre à présenter aux patients les
recommandations générales dune part et la
stratégie particulière de soins dautre part)
Atelier 44 Dr JP
268. Autres pistes de réflexions
Controverse Débat A Pr RM
- Pertinence outil de dialogue autour du DMP ?
- Indicateurs de pertinence ? Cest possible !
Bon sujet pour les DIM, pour les pharmaciens,
pour les CLUD, les CLAN, les chefs de services, - Il y a des excès manifestes quid ?
Atelier 44 Dr JP
279. Pour les spécialités
Controverse Débat A Pr CG
- Deux exemples la SFAR est une vraie société
savante elle produit des recommandations les
radiologues ont fait un travail remarquable sur
la pertinence des usages - A développer dans dautres spécialités médicales
et paramédicales - Un pb la cohérence et larticulation entre les
recommandations des différentes sociétés
savantes - Le circuit patient va marginaliser la
recommandation médicale pure dans un ensemble
plus vaste, piloté par des RCP, corrigé par des
DPC/APP. La décision collective relativise la
décision médicale