Title: Economie Publique Appliqu
1Economie Publique Appliquée
Responsable Paul Pezanis-Christou
2Organisation du cours
- 18 heures de cours (8-9 semaines)
- 10 heures de TD pour les maîtrise APE
- Référence Applied Cost-Benefit Analysis de
Robert J. Brent - (Edward Elgar Publishing,
1996)
3Justification dune intervention gouvernementale
- Hypothèses dune économie concurrentielle
- Les ménages et les firmes ont des ensembles
convexes de préférences (on préfère des
combinaisons de biens) et de production (pas de
rendements déchelle croissants), - Les ménages et les firmes agissent dans un cadre
de concurrence parfaite, - Les marchés sont complets,
- Linformation est parfaite (tout le monde à la
même information sans coût),
4- Sous ces hypothèses, on peut obtenir une
allocation des ressources (et des biens) qui est
Pareto optimale . - 1er Théorème du Bien-Être Un équilibre
compétitif (i.e. pour une économie
concurrentielle) est un optimum de Pareto - 2ème Théorème du Bien-Être Un optimum de Pareto
peut-être réalisé à laide dune économie
concurrentielle (par le biais de taxes et de
transferts) - Problème Les hypothèses de ces théorèmes ne sont
généralement pas vérifiées! - La concurrence est imparfaite,
- Les marchés ne sont pas complets,
- Les droits de propriétés ne sont pas biens
définis, - Il y a asymétrie dinformation (problèmes de
sélection adverse et daléa moral),
5- Une intervention gouvernementale est alors
justifiée - Rôle minimal Mettre en place un cadre légal
protégeant les droits de propriétés (essentiel
pour quil y ait investissement) - Défaillances de marché
- Bien public non rivalité dans sa consommation et
impossibilité dexclusion, - Externalité il y a externalité si la décision
économique dun agent affecte un autre agent et
que cette influence ne se fait pas à travers un
marché (ex pollution), - Rendements déchelle croissants la taille
optimale de lentreprise peut-être trop
importante par rapport à la taille du marché, - Redistribution
- Stabilisation macroéconomique
- Les 3 derniers points feraient partie dun cours
dEconomie Publique
6- En pratique
- Le critère de Pareto est trop restrictif pour
être appliqué, - Les coûts et les bénéfices dune politique
économique peuvent être difficiles à évaluer
correctement, - Comment décider si une politique économique est
bénéfique à la société? - Lanalyse Coût-Bénéfice (CB)
7LAnalyse CB Introduction
- Extension de la théorie économique (relative aux
choix individuels) à la prise de décisions en
économie publique (construction dun barrage,
dune ligne TGV, etc.), - Applicable à toute décision nécessitant une
utilisation de ressources matérielles ou
humaines - Attribution de subventions
- Restriction dune activité
- Si lactivité doit être subventionnée, alors B gt
C. - Si lactivité doit être restreinte, alors C gt B.
8- Le modèle général
- Il répond à quatre questions reliées
- Quels sont les coûts et les bénéfices à inclure?
- Comment faut-il les évaluer?
- A quels taux dintérêt faut-il escompter les CB
futurs pour déterminer leur valeur présente? - Quelles sont les contraintes dont il faut tenir
compte?
- Secteur Privé
- Seuls les CB privés qui peuvent être mesurés en
termes financiers, - au prix du marché,
- au taux dintérêt du marché,
- la principale contrainte sont les fonds mis à la
disposition par le departement financier dune
firme
- Secteur Public
- Tous les CB (privés sociaux, directs
indirectes), - sur la base des Consentements à Payer
(Bénéfices) et des Consentements à Recevoir
(Coûts), - le taux dactualisation social (qui tient compte
des générations futures), - les coûts dopportunités,
9Les principaux ingrédients du modèle CB
- Efficacité économique i.e., la taille du gâteau à
se partager - Maximisation de la différence B C, qui mesure
lefficacité du projet, - Redistribution i.e., le partage du gâteau
- Soit une société composée de 2 groupes G1 et G2,
- Les agents de G1 supportent les coûts dun projet
et ceux de G2 en bénéficient, - a1 représente la valeur sociale dune unité de
ressource pour les agents de G1, et a2 la valeur
pour ceux de G2 - Le calcul CB qui tient compte deffets de
redistributions devient a2B - a1C - Exemple Si a1 0.6 et a2 1.4, alors un projet
dont les bénéfices (B) représentent la moitié
des coûts (C) sera encore réalisé car 0.6(100) gt
1.4(200).
10- Les coefficients a1 et a2 représentent un
arbitrage entre efficacité et redistribution et
leur détermination reflète un jugement sur la
priorité des objectifs. - Comment les estimer? On sinspire de la méthode
des préférences révélées en microéconomie
appliquée.
11- Redistribution, détails i.e., comment couper les
parts du gâteau - Ceux qui paient pour le projet (G1) peuvent être
soucieux de la façon dont B va être consommé par
ceux qui en bénéficient (G2), - On peut supposer quil y aura une redistribution
dune partie R des bénéfices aux agents qui
paient C, - Dans ce cas, a2B - a1C devient a2(B-R) - a1(C-R)
où (C-R) représente la perte financière L. - Coût marginal social des fonds publics
- Il faut prélever des impôts pour financer la
perte L. - Problème effet indirect sur le choix des agents
quant à lutilisation de leurs ressources, ce qui
peut conduire à un impôt supplémentaire. - Le coût marginal social des fonds publics (CMF)
est la somme des coûts unitaires directs et
indirects pour le financement du projet. - On obtient alors a2(B-R) - a1(CMF).L
- Si CMF 1, alors pas deffet indirect.
12- Actualisation
- Les coûts dun projet sont à payer aujourdhui
alors que les bénéfices seront perçus dans le
futur. - Pour évaluer un projet, il faut actualiser les
bénéfices futurs (i.e. actualiser leur valeur) et
les comparer aux coûts, - Si le taux dintérêt annuel i est 0.10, alors
- Le bénéfice b daujourdhui vaudra B (1i)b
dans un an - et B, qui sera perçu dans un an, vaut B/(1i)
aujourdhui! - La valeur actualisée dun projet dont les
bénéfices seront perçus dans un an est B/(1i)
C - Si le projet sétale sur T années et sil
rapporte B chaque année, sa valeur actualisée est
donnée par
13- Convertir un capital en annuités
- Comment transformer ces coûts en annuités afin de
les déduire des bénéfices annualisés? - Déterminer léquivalent coût annuel E de C
tel que
- a est un facteur dannuité
- Exemple Programme de décongestion routière à
Hong Kong - Coût annuel dopération HK20Mn (1985)
- Coût dinstallation HK240Mn
- Avec i 0.125, a 8 (si T?8)
- E C/a 240/8 HK30Mn
- Coût annuel total de lopération 20 30
HK50Mn
14- Plus généralement, le facteur dannuité est
15Plan du Cours
- Eléments de léconomie du Bien-Être
- Critères de compensation et Surplus du
Consommateur, - Taux dactualisation social,
- Détermination de la valeur sociale,
- Mesure de limmatériel,
- Externalités et biens publics,
- Risque et Incertitude,
- Coûts marginaux des fonds publics,
- Les coefficients de pondérations,
16Critères de Compensation
- Lapproche traditionnelle de CB repose sur
le critère defficacité de Pareto - Une allocation est Pareto améliorante si on
augmente le bien-être dun agent sans diminuer
celui daucun autre agent.
Prix
S
P1
Pe
- Ce critère est très restrictif car il requiert
une amélioration unanime du Bien-Être, - Administrativement très coûteux!
- Existe-t il un critère de Pareto qui
autorise lexistence de perdants?
MC1
D
0
Q1
Qe
Quant
17Le critère de Kaldor-Hicks
- Extension du critère defficacité de Pareto on
suppose une amélioration hypothétique au sens de
Pareto. - Une allocation (un projet) est hypothétiquement
Pareto améliorant si les bénéfices nets sont tels
que les gagnants puissent compenser les perdants,
sans pour autant que ces compensations soient
réellement versées.
18Le critère de Kaldor-Hicks
Yi Revenu de lagent i (Y? Yi) x allocation de
Y (avec projet) y allocation de Y (sans
projet) Faut-il réaliser le projet?
Ya
I
- On peut imaginer un système de taxation avec
transferts de revenus tel que I devienne II.
II
- Sur cette nouvelle contrainte budgétaire, on
pourrait choisir z, qui représenterait une
situation Pareto améliorante par rapport à y.
x ?
? z
y ?
0
Yb
- Puisque z est potentiellement Pareto améliorant
par rapport à y, le projet devrait être adopté.
19Critique 1
- Intransitivité le projet peut être recommandé
et, une fois réalisé, il peut être déconseillé
(i.e. le paradoxe de Scitovsky) - Le projet est tellement important que sa
réalisation va changer la contrainte budgétaire
(i.e., il est impossible davoir x et y sur la
même contrainte)
Ya
I
II
? w
x ?
? z
y ?
0
Yb
20Critique 2
- Même si les compensations sont réels, les
consentements à payer (CAP) des gagnants
dépendent de leurs niveaux de revenus - Pas seulement de leurs préférences!
- Example Si la majorité dune population vit avec
moins de 300/an, le CAP individuel maximal de
cette majorité sera de 300, même sil sagit
dune question de vie ou de mort! - Solution les CAP doivent être pondérés, ce qui
est illustré dans lexpression a2B - a1C - Remarque Même avec ces pondérations, le critère
de KH définit une amélioration hypothétique. Les
compensations ne seront pas réalisées et des
perdants vont réellement exister. - Il faut tenir compte des perdants non compensés.
21Comment mesurer le Bien-Être?
- W Bien-être de la société
- W ? Ui
- Comment mesurer en termes monétaires leffet
dune politique économique sur les utilités
individuelles? - W ? revenus ?
- W serait alors trop dépendant du marché
P1Q1 lt P2Q2
Prix
P2
P1
D
0
- Problème Si D est inélastique, on peut réduire Q
et augmenter W ( PQ)
Q1
Quant
Q2
22Consentement à Payer (CAP)
- CAP Aire sous D
- W ? CAPi ?
- Impossible de réduire Q et augmenter W
Prix
- Pour lapproche CB, on distinguera deux groupes
de CAP - CAP positifs représentent B
- CAP négatifs représentent C (Consentements à
Recevoir)
D
0
Q1
Quant
Q2
23Surplus du Consommateur (SC)et Redistribution
- SC(Q2) acQ20-PcQ20 acP
- SC tient compte de ce que les agents sont prêts à
payer
Prix
a
- Exemple On suppose une augmentation de Q1 à Q2
- Augmentation de B bcQ1Q2
- Augmentation de C ecQ1Q2
- Augmentation de W SC bce
- Sil y a redistribution
- ? W a2B a1C a2(SCC) a1C
- a2SC (a2-a1)C
b
e
P
c
D
0
Quant
Q2
Q1
24Constructiondune fonction de Demande et SC
Bien 2
- p1gtp1
- En construisant cette fonction de demande, on
suppose que toutes les variables autres que p1 et
Q1 sont constantes.
Bien 1
Q1
Q1
Prix
p1
p1
Q1
Q1
Quantité (Bien 1)
25- Mesures compensées du surplus
- La mesure ordinaire du surplus nest pas correcte
si lutilité marginale du revenu varie avec la
variation du Bien-Etre. - Le long dune courbe de demande ordinaire, cest
le revenu qui est maintenu constant et non
lutilité. Or toute modification des prix
entraîne une modification du revenu et donc une
modification de lutilité. - On suppose une variation de prix et on calcule
des mesures compensées du surplus - Le surplus compensateur est estimé à partir du
niveau initial dutilité, - Etant donné le nouveau système de prix, quelle
doit-être la variation de revenu nécessaire afin
que le consommateur retrouve son niveau dutilité
initial? - Le surplus équivalent est estimé à partir du
niveau final dutilité. - Etant donné lancien système de prix, quelle
doit-être la variation de revenu nécessaire afin
que le consommateur retrouve le niveau dutilité
correspondant au nouveau système de prix?
26Deux nouvelles mesures du SC
- On suppose que la réalisation du projet va
engendrer une augmentation du prix dun bien (cad
une baisse dutilité) - Variation Compensatrice De quel montant
doit-on compenser un agent afin quil ait le même
niveau dutilité quavant la réalisation du
projet? - Quel est le CAR pour rester au même niveau
dutilité quavant la réalisation du projet. - Variation Equivalente De quel montant doit-on
taxer un agent afin quil ait le même niveau
dutilité que celui obtenu suite à la réalisation
du projet? - Quel est le CAP des agents pour rester au même
niveau dutilité quavant la réalisation du
projet.
27Variation Compensatrice (VC)
x2
- Pour avoir le même niveau dutilité quavec (p1,
p2) mais avec p1, on définit
u1
u2
x1
28Variation Equivalente (VE)
Q2
- Pour avoir le même niveau dutilité quavec
(p1, p2) mais avec (p1,p2) on définit
u1
u2
x1
29Différence entre CV et EV
- Si la fonction dutilité est quasi-linéaire dans
le revenu, alors lutilité marginale du revenu
est constante. Dans ce cas, - VC VE DSC
- En pratique, VE est très peu utilisée
30Exemple
- p1 prix du bien 1 (p21)
- Contrainte budgétaire
- Programme
- CPO
- Donc, la demande inverse pour le bien 1 est
31Exemple (suite)
Demande inverse
p1
SC
DSC
32Exemple (suite)
- Lutilité du consommateur au prix p1 est de
- La compensation pour rester au même niveau
dutilité quavant la réalisation du projet est
CV. Donc - La taxe à prélever pour obtenir le même niveau
dutilité que celui correspondant à la
réalisation du projet est EV. Donc
33La Méthode dEvaluation Contingente(Ext.
Economie et Politiques de lenvironnement ,F.
Bonnieux et B. Desaigues, Précis Dalloz)
- Idée Faire révéler en grandeur monétaire la
variation dutilité quun individu peut anticiper
dune modification de son environnement (mesure
dune variation compensatrice ou équivalente de
surplus). - Exercice utile pour lévaluation des bien
dusages et de non-usage (ou dexistence), mais
aussi très délicat car - Les individus ont peu dexpérience dans
lexpression monétaire de leur préférences. - Exercice darbitrage entre une diminution de la
consommation dun bien et une augmentation de la
qualité de lenvironnement. ie. Faire révéler le
coût dopportunité de la qualité denvironnement
(ceci suppose quil sont rationnels). - Sensibilité des réponses aux informations
fournies. - La méthode dEC pose surtout problème pour
lévaluation des bénéfices de non-usage. Ex.
laccident dExxon Valdez (1989) dans la Baie de
Prince williams en Alaska.
34- EC peut être utilsé tant pour faire révéler son
CAP (en cas daugmentation de la qualité de
lenvironnement) que son CAR (en cas de
diminution de la qualité de lenvironnement). - Le questionnaire
- élément crucial car il doit placer lindividu
dans une situation de marché hypothétique le
marché contingent. - le bien à valoriser doit-être décrit de manière
simple et complète, - Le scénario proposé doit être plausible et
pertinent (crédibilité de la transaction
proposée) - De manière générale, il faut tenir compte du fait
que la formulation de la valeur est un exercice
de choix sous contrainte budgétaire - Possibilité de comportement stratégique afin de
ne pas révéler ses vraies valeurs. - Doit être tester sur des groupes cibles afin que
la compréhencsion du questionnaire ne comporte
pas dambiguité (sinon il peut y avoir
substitution de scénario a celui proposé). - Doit se terminer avec des questions
socio-économiques afin dexpliquer les réponses
obtenues par lâge, le niveau déducation, les
revenus perçus, etc. - Administration du questionnaire par interview en
face à face, par voie postale, par téléphone
35- Comment révéler les valeurs?
- Système denchère montante ou descendante
- Problème dancrage résultats différents selon le
système adopté - La question ouverte Quel est votre CAP pour
? - Utilisation dune carte de paiement ou des
intervalles de prix - La question fermée (referendum) oui/non
- Echantillonage des valeurs proposées double
échantillonage - Méthode préférée car elle met lindividu dans une
situation proche du consommateur preneur de
prix - Problème elle nécessite beaucoup dindividus
- Calcul du consentement moyen à payer pièges à
éviter. - Analyse des questions ouvertes
- Valeurs extrêmes on enlève les queues de la
distribution afin de rapprocher la moyenne et la
médiane de léchantillon, - Valeurs nulles sont-ils de vrais 0 ou des
0 protestataires - Non-réponses aux questionnaires postaux
indiquent généralement que la valeur de lactif
en question est proche de 0. - Choix de la forme fonctionnelle dans les études
économétriques
36- Analyse des questions fermées techniques
économétriques spécifiques (de variables
dépendantes dichotomiques) - Les principaux biais liés à lEC.
- Définition dun biais Différence entre la
distribution de valeur hypothétiques et celle qui
aurait été obtenue par le fonctionnement dun
marché - Biais hypothétique (apparaît dans les réponses
aux questions ouvertes) les valeurs (dusage et
de non-usages) obtenues sont généralement
biaisées en faveur des valeurs extrêmes. - Biais dinclusion représente une satisfaction
morale ou de bien-faire et apparaît lorsquon
essaie destimer des valeurs de non-usages. Les
individus se mettent alors en situation de don,
et non de transaction. - La variation dans le bien à évaluer na presque
pas dimpacte dans la réponse donnée - Ces biais sont relativement faibles pour
lévaluation des actifs naturels à fin dusage
(récréatif) mais très importants dans
lestimation des valeurs de non-usage.
37- La mesure du CAR est-elle fiable?
- Pas vraiment pour des raisons psychologiques
- Idée daversion à la perte de Kahneman et
Tversky (1989) surévaluation de la perte par
rapport aux gain. - CAP plus proche de la valeur du marché que CAR
- Problème si on veut valoriser la dégradation dun
actif naturel On utilise alors des estimations
indirectes (prix du foncier, des habitations,
examen des mesures de compensation)
38- Recommendations du National Oceanic Atmospheric
Administration en matière dévaluation des
dommages causées aux actifs naturels (qui
autorise linclusion des pertes de bénéfices de
non-usage) - Questions fermées de préférences,
- Annoncer le coût du programme,
- Interrogations sur le CAP des individus,
- Paiement à réaliser en une seule fois,
- Rappel de lexistence dune contrainte de budget,
- Test de croyance de lindividu (croît-il vraiment
que le dommage réel est le dommage décrit), - Taux de réponses élevés (70 Min.),
- Interview face à face, préférable,
- Réalisation du questionnaire par un organisme
spécialisé, - Répétitions du questionnaire avec des valeurs
différentes afin de tester la sensibilité des
individus à lenvergure des données. - Mesures des biais avec des expériences
(calibrage).
39Taux dActualisation Social
- La détermination dun taux dactualisation est
crucial en analyse CB. - Plus (1/1i) est élevé, moins la VAN du projet
sera importante, - Lutilisation du taux dintérêt du marché est
problématique si - les marchés financiers ne sont pas compétitifs,
- On tient compte de la conso des générations
futures. - Définition générale du TAS taux de décroissance
du numéraire dans le temps. - Exemple dun investissement qui rapporte des
bénéfices dans le temps mais représente un coût
en période 0 et rapporte un bénéfice en période
1.
40Taux dActualisation Social (TAS)
- Cas de 2 périodes les bénéfices sont négatifs
aujourdhui (C0), et positifs demain (B1). On a
alors un bénéfice total est B - C0 B1 - Rappel la valeur des bénéfices change au cours
du temps. Si C0 est utilisé comme numéraire, les
bénéfices peuvent être pondérés (relativement à
C0) avec des coefficients de pondérations at où
at représente la valeur dune unité de ressources
à la période t. Ainsi, - B -a0 C0 a1 B1 avec a0gta1 (1)
- Si le déclin des coefficients est une constante
i, alors i (a0-a1)/a1. - En récrivant (1) avec des valeurs actualisées, on
obtient -
- VAN - C0 (a1/a0) B1
- donc VAN - C0 (1/1i) B1.
41TAS et Taux dIntérêt du Marché
- PP Courbe des possibilités de production (ie.
Conso. future max techniquement possible étant
donné une réduction de conso aujourdhui). - pente (1r)
- r produit marginal du capital (ou taux du coût
dopportunité social) - I Courbes dindiff. de la société
- pente (1i)
- i taux de préférence pour le temps
- E1 Equilibre (1i 1r)
- MM Contrainte budgétaire du marché (si un
marché financier existe) - pente (1m)
- m taux dintérêt du marché
- A loptimum de premier choix imr et la seule
contrainte est PP - pas dexternalités ou de frictions
Diagramme de Fisher
B1
M
I1
I0
P
? E1
M
P
C0
0
42TAS et Taux dIntérêt du Marché (2)
- Problème en présence de frictions (marchés
financiers peu compétitifs), on natteint pas E1
mais E0 - i lt r donc m ne peut être utilisé comme TAS.
- Question quel taux choisir?
- r est trop proche du marché (et suppose une
contrainte budgétaire fixe) alors que le but de
TAS est darbitrer entre consommer
aujourdhui ou consommer demain . - En pratique, on choisit i pour TAS
- Exemple US (Staats, 1969).
-
- Défense 10-12
- Dév. Internat. 8-12
- Intérieur 6-12
(energie) - 3-6
(autres) - Santé, Education 0-10
- et Secu. Soc.
- Agriculture lt5
- et Transport
Diagramme de Fischer
B1
M
I1
I0
P
? E1
? E0
M
P
C0
0
43TAS et Taux dIntérêt du Marché (3)
- Problème avec i Les courbes dindifférence
sociales ne représentent pas toujours bien les
préférences individuelles, surtout lorsquil
sagit de préférences pour le temps. - En particulier les décisions individuelles
dépargne daujourdhui reflètent les préférences
quant à lallocation des ressources entre
aujourdhui et le futur. - Remarque les générations du futur ne sont pas
encore nées! La détermination du TAS doit donc
tenir compte des préférences temporelles des
générations futures. - Deux approches
- Une individualiste la priorité est donnée
aux préférences contemporaines, mais ces
préférences dépendent de la consommation des
générations futures. - Une autoritariste les générations
contemporaines sont supposées myopes cest
pourquoi un gouvernement va agir mais en excluant
les préférences des générations futures.
44LApproche Individualiste
- Hypothèse de base (friction) La génération
contemporaine tient compte de la consommation de
la génération future ( descendants). - On suppose que pour chaque agent, la valeur dune
unité de consommation dépend de qui consomme
cette unité. - Ainsi, on peut établir
- Conso. personnelle dune unité 1
- Conso. par un de nos descendants f1 lt 1
- Conso. par un autre agent f2 lt 1,
- Conso. par les descendants dun autre agent f3 lt
1,
45LApproche Individualiste (2)
- Si une unité de conso. épargnée par la génération
contemporaine implique m unités supplémentaires
de conso. pour les descendants, alors m est le
taux dintérêt du marché, - Le descendant dun agent reçoit (1-t)m (t est une
taxe intergénérationnelle) et les descendants des
autres agents reçoivent (par un transfert) tm, - Un plan dépargne optimal est tel que le bénéfice
marginal et égal au coût marginal (dépargner
lunité de consommation pour le futur), - Le bénéfice quun agent reçoit de la conso de son
descendant et de celle des descendant des autres
est f1(1-t)m f3tm. Le coût étant 1, on a - f1 (1-t)m f3tm 1 ? m 1/(f1(1-t)m f3tm)
- m solution de marché,
46LApproche Individualiste (3)
- On suppose un plan dépargne collectif (décidé
par référendum!) qui rapporte m pour chaque
unité épargnée et une société composée de n
agents, ayant chacun un descendant. - Le bénéfice pour chaque agent est donc
f1m(n-1)f3m. Le coût est de 1(n-1)f2. On a
donc - f1m(n-1)f3m 1(n-1)f2 ? m
(1(n-1)f2)/(f1m(n-1)f3m) - m solution collectivement optimale,
- Il faut maintenant comparer m et m. On supposera
t 0 et n?8On obtient alors - m 1/f1 et mf2/f3,
- m gt m seulement pour certaines valeurs de
paramètres, - Exemple f1 0.4, f2 0.2 et f3 0.1, on
obtiendrait 2.5 gt 2 - Cette approche peut servir à la détermination
dun taux dintérêt max (m) pour le TAS et être
utilisé dans une analyse (statistique) de
sensitivité pour le choix du taux dactualisation.
47LApproche Autoritariste
- Hypothèse de base On suppose que les agents sont
myopes car ils manquent dexpérience et
dinformation, et que la société à une
responsabilité envers la génération contemporaine
et de ces générations futures. - Cela ne signifie pas que la société doit
peser les générations futures autant que les
générations contemporaines. Deux raisons - Il y a croissance économique les générations
futures consommeront plus quaujourdhui. - La valeur marginale sociale dune unité de conso
décroît à mesure que le revenu augmente le
supplément de revenus épargné pour le futur à une
moindre valeur que si ce supplément est attribué
à la génération contemporaine. - Ces deux raisons peuvent être combinées de la
façon suivante - On a vu que i (a0-a1)/a1. On divise les deux
cotés par le taux de croissance du revenu.
48LApproche Autoritariste (2)
- Elasticité de lutilité marginale sociale du
revenu