Title: Prvenir la iatrognie mdicamenteuse chez les sujets gs
1Prévenir la iatrogénie médicamenteuse chez les
sujets âgés
- Dr M. Peltier, PU-PH de Thérapeutique
2Cas clinique
- Vous revoyez en consultation Mme G., 82 ans,
veuve et vivant seule, un mois après sa sortie
dhospitalisation. Ses antécédents sont marqués
par une coxarthrose à lorigine de douleurs
chroniques rendant la marche de plus en plus
difficile, une HTA, et dernièrement une
hospitalisation pour une insuffisance cardiaque
révélée par une poussée dHTA et une tachycardie
atriale paroxystique. Son traitement est le
suivant - Rénitec 20 mg 1/ J (énalapril)
- Lasilix 20 mg 1/ J (furosémide)
- Isoptine 240 mg LP 1/J (vérapamil)
- Aspégic 100 mg 1/ J
- Vastarel 20 mg 3 /J (trimétazidine)
- Stilnox 10mg 1/J (Zolpidem)
- Elle signale quelle se sent fatiguée, a vu
apparaître des oedèmes aux 2 membres, et
ressentir une recrudescence de sa douleur de
hanche, mise sur le compte selon elle, de tous
ces médicaments récemment prescrits alors quelle
ne prenait dhabitude quun traitement pour sa
tension artérielle et des comprimés en cas de
douleurs à sa hanche
3Cas clinique
- 1/ Linterrogatoire minutieux que vous menez,
évoque (comme elle) les possibilités dune
iatrogénie responsable de ces symptômes. Quelles
sont-elles? - Mauvaise observance de ses prises médicamenteuses
à lorigine dune récidive dinsuffisance
catrdiaque révélée par unae asthénie des OMI
malobservance par ailleurs fréqueemment constatée
chez lIC du sujet âgé - Une automédication par AINS en raison de ces
douleurs darthrose CI en cas datcd car à
lorigine de récidive dIC, dautant plus quant
ils sont associés aux IEC susceptibles de
favoriser une nouvelle poussée dHTA et une
insuffisance rénale, et ainsi une possée dIC - La présence dune insuffisance rénale sévère à
lorigione des symptomes , secondaire à
lintroduction récente des IEC porvant révéler
une sténose des artères rénales - Effet indésirable lié au traitement par
inhibiteur calcique connu pour donner des OMI - Asthénie liée au BZDZ dautant quelle nen
prenait pas avant son hospi , même si elle devait
relever dune prescription, la précaution à
pendre chez le sujet âgé est de diminuer les
doses de moitié en raison du risque délimination
retardée (rénale et hépatique) chez le sujet âgé,
surtout chez notre patiente à risque secondaire
de chute dautant plus imporatnt quelle est
handicapé par sa coxarthrose iatrogénie
secondaire à une posologie excessive ou trop
prononcée - Pas de respect de la diététique en cas dIC et
dHTA chez cette patiente les apports hydrosodés
doivent être maitrisés ne pas dépassé 1,5
deau, dépasser les OMI rentrent peut-être dans
le cadre dune rétention sodée - La présence dune insuffisance rénale sévère à
lorigione des symptomes , secondaire à
lintroduction récente des IEC porvant révéler
une sténose des artères rénales -
4Cas clinique
- 2/ Différenciez les accidents médicamenteux
iatrogènes évitables et inévitables à partir des
médicaments listés chez cette patiente? - - Accidents iatrogènes inévitables (imprévisibles
et certains non , que on ne peut quen avertir le
patient) - OMI sous inhibiteur calciques
- Toux sous IEC
- Réaction allergique pour chacun des médicaments
- - Accidents iatrogènes évitables (prévisibles,
erreur thérapeutique, elles sont habituellement
doses dépendantes) - Poso excessive hypoTA suivant les doses
dantihypertenseurs (inhca, diurétiques) - Hypok et insuffisance rénale sous forte dose de
diurétiques - Automédication inappropriée (interaction
médicamenteurse AINS IEC), non respect des CI - Mauvaise observance (effet rebond à larrêt des
bzdz) -
5Cas clinique
- 3/ Au décours de votre examen cinique, vous
demandez un bilan biologique. Que mentionnez-vous
sur lordonnance. Justifiez - - Ionogramme sanguin (recherche dune
dyskaliémie) - Créatininémie (la
créatininémie normale nexlut pas une
insuffisance rénale) - Clairance de la
créatinine par la formule de Cockroft, - Il sagit dun bilan biologique de surveillance
(à côté de la surveillance biologique) qui doit
être régulièrement demandé eu égard quil sagit
de patient âgé polymédiqué et en particulier
comprenant des mdcts délimination rénale
potentiellement responsables danomalie de la
Na, de la K, et de la fonction rénale. Il faut
ajouter quà chaque modification des doses, de
rajout dune autre médication, en cas
dinfections intercurrentes, il faudra se
prémunir dune surveillance plus rapprochée de ce
bila biologique
6Cas clinique
- 4/ Quels sont les facteurs de risque de
iatrogénie que vous attribuez à lâge du patient
? - Facteurs liés aux conséquences du vieillissement
-sur laction des mdcts et -sur ladministration
des mdcts - Réduction de la fonction rénale plus importante
- Posologie à adaptée en fonction du DFG
- Hypoprotidémie et hémoconcentration chez les
patients dénutris - Risque potentiel de surdosage des médicaments à
fixation protéiques - Perte ostéo-musculaire et gain adipeux
- Modification des volumes de distribution
- Stockage et relarguage des médicaments lipophiles
- Modification de la perméabilité de la barrière
hémato-encéphalique - Sensibilité accrue des médicaments agissant au
niveau du SNC - Vieillissement du cur
- Perte du contingent de cellules nodales avec
risque de troubles conductifs lié à certains
médicaments - Altération de la sensibilité des récepteurs avec
risque dhypotension orthostatique lié à certains
médicaments
7Cas clinique
- 4/ Quels sont les facteurs de risque de
iatrogénie que vous attribuez à lâge du patient
? - Facteurs liés aux conséquences du vieillissement
-sur laction des mdcts et -sur
ladministration des mdcts - Ces facteurs peuvent interférer avec
ladministration des médicaments - Réduction des capacités physiques
- Difficultés de communication
- Troubles de déglutition
- Risque de stagnation prolongée dans la bouche et
lsophage - Baisse de lacuité visuelle ou de laudition
- Troubles de la mémoire et troubles de la
compréhension - Parfois, comportement suicidaire
8Iatrogénie médicamenteuse chez le sujet âgé
Problème de Santé Publique
- En 2001 sujets gt65 ans représentent 16 de la
population et consomment 39 des médicaments
prescrits en ville - Effet indésirables médicamenteux
- 2x plus fréquents après 65 ans
- 2 4 des hospitalisations en général
- Plus de 20 des hospitalisations pour chez les
plus de 80 ans - 30 à 60 dentre eux sont prévisibles et
EVITABLES
9Iatrogénèse médicamenteuse évitable
- Effet indésirable médicamenteux conséquence
dune erreur thérapeutique chez des sujets
souvent polymédiqués, âgés et fragiles - Mauvaise indication
- Non respect de C.I.
- Posologie excessive ou traitement trop prolongé
- Mauvaise observance du traitement
- Automédication inappropriée
- Effet indésirable médicamenteux évitable, par
respect des indications et des précautions
demploi, par ajustement des doses, par une
meilleure observance et automédication (ou
inévitable et on ne peut quen avertir le patient)
10Iatrogénie médicamenteuse chez le sujet âgé,
quand faut-il y penser ?
- Dès que lévolution de la pathologie initiale
nest pas conforme à la description classique,
surtout chez le sujet âgé - Dès lors quun médicament est connu pour induire
de fréquents effets secondaires - La clinique de la iatrogénie est souvent atypique
et trompeuse AEG, chutes, perte dautonomie,
clinophilie - En définitive, y penser devant tout nouveau
symptôme a fortiori inattendu chez tout malade
traité, y compris par automédication.
11Iatrogénie médicamenteuse chez le sujet âgé,
quand faut-il y penser ? des exemples
- La survenue dune hypotension orthostatique peut
entraîner une chute traumatisante. - Une déshydratation secondaire à la prise de
diurétiques peut être responsable dune
intoxication digitalique. - La présentation des accidents iatrogènes est
souvent atypique ce qui conduit à un retard
diagnostique. - Ainsi, un globe vésical survenu après
lintroduction dun anticholinergique pourra
avoir pour seule traduction clinique un syndrome
confusionnel, la douleur sus-pubienne faisant
défaut. - Une hémiparésie pourra révéler une hypoglycémie.
- Tout événement inhabituel survenant chez un
patient âgé doit faire rechercher en premier lieu
une cause médicamenteuse.
12Comment prévenir la iatrogénie médicamenteuse
chez le sujet âgé ?
- En prenant en compte lensemble des facteurs de
risque prédisposant à la iatrogénie
médicamenteuse au moment - de la décision thérapeutique
- de linstauration du traitement
- de la surveillance du traitement
- de la délivrance du traitement
13Principaux facteurs de risque à prendre en compte
- Facteurs de risque liés à lâge
- Facteurs de risque sociaux et environnementaux
- Facteurs de risque liés à un mauvaise utilisation
des médicaments - Facteurs de risque liés aux médicaments
14Principaux facteurs de risque à prendre en compte
Facteurs de risque liés à lâge 2 conséquences
Sur ladministration des médicaments
Sur laction des médicaments
15Facteurs de risque liés à lâgeConséquences sur
laction des médicaments (1)
- En considérant les paramètres pharmacocinétiques
des médicaments - Réduction de la fonction rénale plus importante
- Posologie à adaptée en fonction du DFG
- Hypoprotidémie et hémoconcentration chez les
patients dénutris - Risque potentiel de surdosage des médicaments à
fixation protéiques - Perte ostéo-musculaire et gain adipeux
- Modification des volumes de distribution
- Stockage et relarguage des médicaments lipophiles
- Modification de la perméabilité de la barrière
hémato-encéphalique - Sensibilité accrue des médicaments agissant au
niveau du SNC
16Facteurs de risque liés à lâgeConséquences sur
laction des médicaments (2)
- En considérant les paramètres pharmacodynamiques
des médicaments - Vieillissement du cur
- Perte du contingent de cellules nodales avec
risque de troubles conductifs lié à certains
médicaments - Altération de la sensibilité des récepteurs avec
risque dhypotension orthostatique lié à certains
médicaments - Fragilité osseuse
- Nécessité de surveiller particulièrement le
risque dhypotension orthostatique lié à certains
médicaments
17Facteurs de risque liés à lâgeConséquences sur
ladministration des médicaments
- Ces facteurs peuvent interférer avec
ladministration des médicaments - Réduction des capacités physiques
- Difficultés de communication
- Troubles de déglutition
- Risque de stagnation prolongée dans la bouche et
lsophage - Baisse de lacuité visuelle ou de laudition
- Troubles de la mémoire et troubles de la
compréhension - Parfois, comportement suicidaire
18Facteurs de risque sociaux et environnementaux
- Ces facteurs peuvent influencer la prise en
charge médicale et le suivi thérapeutique - Isolement social ou géographique
- Dépendance
- Changement du mode de vie
- déménagement, institutionnalisation
- Conditions climatiques extrêmes
19Facteurs de risque liés à une mauvaise
utilisation des médicaments
- Plusieurs situations peuvent entraîner une
mauvaise utilisation des médicaments - Prescription inadaptée
- objectifs thérapeutiques inadaptés au malade
- prescription non pertinente au regard de
lindication /du choix de la classe
médicamenteuse /de la dose et/ou de la durée - interactions médicamenteuses
- ré-évaluation du traitement insuffisante
- médicaments inutiles
- Automédication inappropriée
- Mauvaise observance du traitement
20Facteurs de risque liés aux médicaments
- Après octroi de lAMM des médicaments, le profil
de sécurité demploi des médicaments reste
méconnu chez les personnes âgées - Les effets indésirables médicamenteux augmentent
avec le nombre de médicaments, important chez le
sujet âgé sujet à la polypathologie
21Modalités de prescription non optimale chez le
sujet âgé
- Lexcès de traitement ( overuse )
- La prescription inappropriée ( misuse )
- Linsuffisance de traitement ( underuse )
22Excès de traitements ( overuse )
- Prescription de médicaments pour lesquels il ny
a pas dindication ou qui ont une efficacité
limitée. - Huit des 30 premiers médicaments sont des
produits pour lesquels la Commission de
transparence a rendu un avis de service médical
rendu insuffisant.
23Prescription inappropriée ( misuse )
- Le plus souvent risque du médicament dépasse le
bénéfice escompté. - Anticholinergiques prescrits chez loctogénaire
parkinsonien. - Digoxine chez linsuffisant cardiaque âgé en
rythme sinusal sans dysfonction systolique
sévère. - Biguanides chez le diabétique âgé ayant une
insuffisance rénale chronique avancée.
24Insuffisance de prescription ( underuse ) chez
le sujet âgé
- Anticoagulants oraux dans les fibrillations
auriculaires non valvulaires pour la prévention
du risque embolique. - Inhibiteurs de lenzyme de conversion dans
linsuffisance cardiaque avec dysfonction
systolique. - Antiagrégants plaquettaires et ß-bloquants dans
linsuffisance coronaire. - Antidépresseurs dans la dépression avec, au
contraire, un excès de prescription de
benzodiazépines.
25EN PRATIQUE, les recommandations générales
- Lors de la décision thérapeutique sinformer sur
le patient - Considérer la maladie à prendre en charge, les
pathologies associées et leur hiérarchisation - Tenir compte de lensemble des facteurs de risque
- Définir les objectifs thérapeutiques à court et
moyen terme - Définir la liste complète des médicaments
- Avant de prescrire, vérifier les symptômes
- Evaluer les capacités du patient à prendre seul
ses médicaments (exemple du choix de la galénique)
26Choix de la forme galénique
- La prescription de médicaments sous forme de
gouttes déconseillée mais des gouttes de
Tiapridal, voire dHaldol, peuvent être utiles
dans un premier temps en cas de délire
persécutif, le relais étant pris dès que possible
par un neuroleptique atypique. - Linstillation de collyres nest pas aisée chez
un sujet malhabile et/ou malvoyant. - Un rhumatisme déformant ou un tremblement rendent
difficile louverture de certains blisters. - Chez des malades déments ayant des difficultés
pour salimenter, la tentation est forte douvrir
les gélules et de piler les comprimés il faut
sassurer que cela est possible, ce qui est
rarement le cas pour les formes à libération
prolongée.
27EN PRATIQUE, les recommandations générales
- Lors de la rédaction de lordonnance maîtriser
le traitement - Sassurer que le traitement est indiqué et
indispensable - Limiter la polymédication
- Privilégier les schémas thérapeutiques simples
- Adapter la posologie des médicaments
- Veiller à ne pas induire des interactions
médicamenteuses - Eviter de prescrire des médicaments peu efficaces
- Sassurer que la posologie proposée sera efficace
- Prévoir la durée du traitement, sa surveillance
- Vérifier que les conditions dadministration sont
adaptées - Mettre en garde contre lautoprescription
- Encourager lobservance
- Conseiller au patient et lentourage davoir
lensemble du traitement
28Penser la posologie (I)
- De façon générale
- Avant de prescrire chez un sujet âgé, le peser,
- Sassurer de labsence dhypotension
orthostatique, - Dénutrition et de troubles mnésiques,
- Estimer sa clairance de la créatinine par la
formule de Cockroft, - Choisir une posologie adaptée dépend ensuite du
contexte clinique, de la voie délimination du
médicament et des autres prises médicamenteuses.
29Penser la posologie (II)
- Chez linsuffisant rénal et pour les médicaments
ayant une élimination rénale - La posologie sera réduite (ou plus rarement
lespacement des doses augmenté), - Adaptée à la clairance de la créatinine estimée.
30Penser la posologie (III)
- Pour les neuroleptiques et les anxiolytiques
- La posologie sera habituellement plus basse que
chez ladulte plus jeune du fait de la
sensibilité accrue du système nerveux central des
sujets âgés à ces psychotropes.
31EN PRATIQUE, les recommandations générales
- Lors du suivi thérapeutique évaluer
lefficacité et la tolérance - Ne pas oublier que tout symptôme clinique peut
révéler un effet indésirable - Réévaluer régulièrement lintérêt de chacun des
médicaments - Surveiller et adapter le traitement
- Supprimer tout médicament qui apparaît inadapté
- Toujours sinterroger sur la nécessité de
poursuivre un traitement - Larrêt de certains médicaments doit être
progressif
32EN PRATIQUE, les recommandations générales
- Lors de la délivrance par le pharmacien
- Consulter attentivement lhistorique
médicamenteux du patient - Eviter de changer de marque de médicament
générique - Sassurer que le patient peut prendre
correctement ses médicaments - Expliquer lordonnance au patient et à son
entourage - Inscrire lisiblement la posologie sur le
conditionnement - Signaler au patient tout changement de
présentation des médicaments - Vérifier lobservance du traitement
- Etre très prudent lors de la délivrance de
certains médicaments délivrés sans ordonnance
33PREVENTION DE LA IATROGENIE MEDICAMENTEUSE CHEZ
LE SUJET AGE
- POINTS FORTS
- La prévention de la iatrogénie doit être un des
objectifs thérapeutique - Elle nécessite pour le médecin de connaître les
molécules administrées, la ou les maladies
présentées, et son malade dans sa globalité
médicale, psychologique, mais aussi sociale - A tout moment, le rapport bénéfice thérapeutique
sur risque iatrogène doit être évalué - Les signes dappel sont nombreux, parfois
trompeurs mais également potentiellement graves - La tolérance et lefficacité de la prescription
doivent être étroitement et régulièrement
surveillées
34(No Transcript)
35Optimiser le rapport bénéfice/risque
- Préciser par rapport à une pathologie définie les
objectifs du traitement, - Pas une tâche aisée car les études effectuées
auprès de populations très âgées avant la mise
sur le marché dun médicament sont rares, - Malades polypathologiques, polymédicamentées,
voire dépendants ne sont pas inclus, - Ne pas non plus confondre anomalie et maladie.
Ainsi, la découverte de salves dextrasystoles
auriculaires sur un tracé Holter chez un sujet
octogénaire sans cardiopathie ne doit pas
conduire à la prescription dun antiarythmique.
36Etablir des priorités
- Doivent être négaciées avec le patient dans une
relation de confiance, - Pas toujours les mêmes pour le malade et le
médecin, - Le malade peut être obsédé par des symptômes
gênants qui diminuent sa qualité de vie
quotidienne, - Le médecin est surtout concerné par les
pathologies mettant en jeu le pronostic vital, - Lintroduction dun nouveau médicament, moment
privilégié pour revoir la globalité du traitement.
37IATROGENIE
- POINTS FORTS
- - La prévention de la iatrogénie doit être un
des objectifs thérapeutique - - Elle nécessite pour le médecin de connaître
les molécules administrées, la ou les maladies
présentées, et son malade dans sa globalité
médicale, psychologique, mais aussi sociale - - A tout moment, le rapport bénéfice
thérapeutique sur risque iatrogène doit être
évalué - - Les signes dappel sont nombreux, parfois
trompeurs mais également potentiellement graves - -La tolérance et lefficacité de la prescription
doivent être étroitement et régulièrement
surveillées
38EN PRATIQUE, les recommandations générales
- La prévention de la iatrogénie médicamenteuse
chez les personnes âgées intervient à tous les
niveaux de la prise en charge - Lors de la décision thérapeutique
- Lors de la rédaction de lordonnance
- Lors du suivi thérapeutique
- Lors de la délivrance par le pharmacien
39EN PRATIQUE, les recommandations générales
- Un bilan clinique et biologique minimal doit être
réalisé régulièrement chez le sujet âgé - Au plan clinique, surveillance -
Poids - TA (recherche dhypoTA
orthostatique) - Fréquence cardiaque - Au plan biologique, surveillance - Ionogramme
sanguin (recherche dune dyskaliémie) -
Créatininémie (la créatininémie normale nexlut
pas une insuffisance rénale) - Clairance
de la créatinine par la formule de Cockroft
40Principaux facteurs de risque à prendre en compte
l âge
- Le vieillissement s accompagne
- d une modification de la sensibilité à de
nombreux médicaments par altérations de la
liaison avec leur récepteur, ou par modifications
concernant l action de l effecteur au niveau
post-récepteur - d une moindre efficacité des systèmes de
contre-régulation - Ces altérations pharmacodynamiques peuvent dans
certains cas n avoir aucune manifestation
clinique, ou au contraire entraîner un effet
indésirable ou une inefficacité thérapeutique
41Conséquences des altérations pharmacodynamiques
(I)
- La réponse hypotensive aux antihypertenseurs est
majorée - La sensibilité aux agonistes adrénergiques
diminue avec l âge et l accélération du rythme
cardiaque sous atropine, inhibiteurs calciques
dihydropyridines ou dérivés nitrés est moins
marquée - L action alphabloquante des phénothiazines, des
antihistaminiques et des antidépresseurs
tricycliques est majorée, favorisant
l hypotension artérielle - Si le bénéfice de l amiodarone chez les
octogénaires est mal documenté, ses effets sur
l intervalle QT et le risque de torsade de
pointe sont réels - Les inhibiteurs de l acétylcholinestérase
indiqués dans la maladie d Alzheimer majorent le
risque de bradycardie, surtout en association
avec des molécules chronotropes négatives.
42Conséquences des altérations pharmacodynamiques
(II)
- La sensibilité du système nerveux central aux
benzodiazépines, au métoclopramide, à
l hydroxyzine et aux opiacés est augmentée et
contribue à majorer le risque de syndrome
confusionnel - La réponse bronchodilatatrice à la théophylline
et aux bêtamimétiques (à l exception des
bronchodilatateurs inhalés) est diminuée - Les hypothermies sont plus importantes et plus
fréquentes sous phénothiazines, benzodiazépines,
opioïdes et antidépresseurs tricycliques - L altération de la tolérance glucidique est
expliquée par une résistance majorée à l insuline
43Principales molécules ayant des propriétés
anticholinergiques
44Principales molécules entraînant des troubles
neuro-psychiques chez la personne âgée
- benzodiazépines
- antidépresseurs
- neuroleptiques
- AINS
- corticoïdes
- antihistaminiques H2
- opiacés
- antiparkinsoniens
- antihypertenseurs centraux
- quinolones
- théophylline
45Penser aux propriétés pharmacologiques cachées
- Exemple des NEUROLEPTIQUES CACHES
- Antiémétiques métoclopramine, alizapride
(Plitacan) métopimazine (Vogalène) - Hypnotiques acépromazine (Mépronizine, Noctran)
- Antiallergiques prométazine (Phénergan)
- Traitement des troubles digestifs Prépulsid,
Vésadol - Antalgiques Tiapridal
46Savoir penser au rôle du médicament et ne pas
attribuer à tort à des états pathologiques
nouveaux
- Même si leur fréquence peut être majoré du fait
de lâge - Parkinson
- Démence
- Ulcères variqueux
47Modifications pharmacocinétiquesI- L absorption
- ralentissement de la vidange gastrique
- augmentation du pH de l estomac
- diminution de la vitesse de transit intestinal
- diminution du flux sanguin splandinique
- diminution de l efficacité des systèmes de
transport - ? peu de conséquence pratique sauf pour
l absorption du calcium
48Modifications pharmacocinétiquesII- Distribution
- ? diminution de l eau totale
- augmentation de la concentration des médicaments
hydrosolubles ex digoxine - ? augmentation du rapport masse grasse/masse
maigre - accumulation des psychotropes
- ?baisse (significative ?) de l albuminémie
- attention aux AVK et aux sulfamides
hypoglycémiants
49Modifications pharmacocinétiquesIII- Métabolisme
(1)
- 2 facteurs
- flux sanguin hépatique/premier passage hépatique
(- 40 à 65ans versus 25 ans) - diminution de l activité enzymatique
(métabolisme oxydatif CYP 450) mais pas de
modification des phénomènes de conjugaison
50Modifications pharmacocinétiquesIII- Métabolisme
(2)
- Clairance hépatique (Clh)
- Clh Qh x E
- E coefficient d extraction hépatique
- faible lt 0,3
- phenobarbital, theophylline, warfarine
- élevé gt 0,7
- beta-bloquants liposolubles, morphine
51(No Transcript)
52Modifications pharmacocinétiquesIV- Excrétion
rénale (1)
- Diminution du flux sanguin rénale
- Diminution de la filtration glomérulaire
réduction néphronique - Diminution de la sécrétion tubulaire
- Diminution de la réabsorption tubulaire
53Modifications pharmacocinétiquesIV- Excrétion
rénale (2)
- Estimation de la clairance de la créatinine (Cl).
Formule simplifiée de Cockroft et Gault. - Pour les femmes
- (Cl) (ml/min) 140 - âge x poids/créatininémie
(µmol/l) - Pour les hommes
- (Cl) (ml/min) 140 - âge x poids/créatininémie
(µmol/l) x 1,25 - Exemple
- femme de 80 ans créatininémie 80 µmol/l
poids 45 kg - clairance de la créatinine 33 ml/min
54Modifications pharmacocinétiquesIV- Excrétion
rénale (3)
- Principales classes médicamenteuses concernées
par la réduction de l excrétion rénale - sulfamides hypoglycémiants
- digoxine
- IEC
- aminosides
- ?-bloquants hydrosolubles
- certains fluoroquinolones
- certains ?-lactamines
55PRINCIPAUX MEDICAMENTS A MARGE THERAPEUTIQUE
ETROITE
56. Cytochrome P450 2D6
- Catalyse le métabolisme primaire de
- la codéine
- des ?-bloquants
- antidépresseurs tricycliques
- neuroleptiques
- Inhibé par
- la fluoxétine
- lhalopéridol
- la paroxétine
- la quinidine
57 Cytochrome 450 3A4
- Métabolise 50 des médicaments.
- 25 à 40 des CYP hépatiques
- Voie métabolique majeure de
- TOUS les calcium bloqueurs (DHP)
- La MAJORITE des statines (- prava)
- TOUTES les benzodiazépines (1/2 vie courte)
58 Interactions d'ordre métabolique
- Le métabolisme peut être puissamment inhibé par
le kétoconazole, litraconazole, lérythromycine,
la clarithromycine, le jus de pamplemousse - Litraconazole (200 mg) augmente lAUC de
latorvastatine de 150 - Risque d'effets secondaires hépatiques et
musculaires
59B. Principales interactions médicamenteuses chez
le sujet âgé.
- L'association de plusieurs médicaments
anti-hypertenseurs - L'association d'AINS et d'IEC et de diurétiques.
- l'association de diurétiques ou
d'anti-arythmiques avec des laxatifs - l'association de plusieurs psychotropes ou de
psychotropes et d'anti-hypertenseurs (risque de
chute). - l'associations d'anti-vitamines K et
d'anti-inflammatoires non stéroïdiens .
60B. Principales interactions médicamenteuses chez
le sujet âgé.
- L'association de plusieurs médicaments
anti-hypertenseurs - L'association d'AINS et d'IEC et de diurétiques.
- l'association de diurétiques ou
d'anti-arythmiques avec des laxatifs - l'association de plusieurs psychotropes ou de
psychotropes et d'anti-hypertenseurs (risque de
chute). - l'associations d'anti-vitamines K et
d'anti-inflammatoires non stéroïdiens .
61ASPECTS GENERAUX DES RISQUES CV DES MEDICAMENTS
(I)
- Certains médicaments peuvent révéler la fragilité
du nud sinusal et du nud auriculo-ventriculaire
des personnes âgées et déclencher un trouble de
conduction, en particulier - la digoxine,
- les ?-bloquants,
- le vérapamil,
- le diltiazem,
- le bépridil,
- l amiodarone,
- la plupart des anti-arythmiques,
- les antihypertenseurs centraux notamment la
clonidine - doivent être utilisés avec prudence en
surveillant, tout particulièrement au début du
traitement, la fréquence cardiaque et si besoin
ECG - Leur association doit être évitée.
62ASPECTS GENERAUX DES RISQUES CV DES MEDICAMENTS
(II)
- Les posologies des médicaments antihypertenseurs
doivent être adaptées aux objectifs tensionnels
souhaités en tenant compte de la tolérance, en
particulier du risque important dhypotension
orthostatique. - Ce risque peut être augmenté en cas
d association des antihypertenseurs avec les
dérivés nitrés et les alpha-bloquants notamment
ceux à visée urinaire (prostate)
63AGE ET DIURETIQUES (I)
- Tous les diurétiques peuvent majorer une
insuffisance rénale ou induire une insuffisance
rénale fonctionnelle. - Chez les patients ayant une clairance de la
créatinine gt 60 ml/min, il est préférable de
privilégier une association de diurétiques afin
déviter le risque dhypokaliémie, responsable
d asthénie et favorisant les troubles du rythme.
64AGE ET DIURETIQUES (II)
- Dans le traitement de lhypertension artérielle
- en règle générale, chez les patients ayant une
clairance de la créatinine gt ou égale à 30 ml/min
les diurétiques thiazidiques et apparentés à
faible dose (lt ou égale à 12,5 mg
dhydrochlorothiazide) doivent être
préférentiellement utilisés. - en cas de clairance de la créatinine lt 30 ml/min
le furosémide doit être privilégié en tenant
compte toutefois de ses inconvénients
(hypotension, hyponatrémie, aggravation de
troubles urinaires). Les diurétiques épargneurs
de potassium du fait du risque dhyperkaliémie,
ainsi que les diurétiques thiazidiques du fait de
leur perte defficacité, sont déconseillés.
65AGE ET DIURETIQUES (III)
- Dans le traitement de linsuffisance cardiaque
avec rétention hydrosodée, le furosémide est le
diurétique de choix. - Le contrôle régulier de l état dhydratation du
patient, de la natrémie, de la kaliémie et de la
fonction rénale est nécessaire pour prévenir les
troubles hydroélectrolytiques et le risque
dinsuffisance rénale fonctionnelle.
66AGE ET DIURETIQUES (IV)
- Surveiller tout particulièrement
- le risque dhypokaliémie en cas dassociation
avec des laxatifs ou des corticoïdes - le risque dhyperkaliémie en cas dassociation
avec des médicaments hyperkaliémiants, en
particulier les diurétiques épargneurs de
potassium, les IEC et les ARA II. Ces
associations sont déconseillées sauf si de
faibles doses sont utilisées pour traiter une
insuffisance cardiaque - le risque dinsuffisance rénale fonctionnelle en
cas dassociation avec les AINS, les IEC ou les
ARA II - les médicaments susceptibles daltérer la
fonction rénale (sulfamides antibactériens,
aminosides) - Lors d épisodes de fièvre ou de troubles
digestifs (vomissements, diarrhée), le rapport
bénéfice-risque doit être réévalué d autant plus
que ces désordres sont sévères ou persistent.
67AGE ET IEC/SARTANS/ANTI-ALDO
- Il est nécessaire avant le début du traitement
dapprécier la kaliémie et la fonction rénale
pour adapter la dose initiale, en raison du
risque dinsuffisance rénale et de dyskaliémie. - En cours de traitement, surveiller létat
dhydratation du patient, la kaliémie, la
fonction rénale et ajuster la dose en fonction de
la réponse tensionnelle. - Surveiller tout particulièrement
- le risque dhyperkaliémie en cas d association
avec les diurétiques épargneurs de potassium. Ces
associations sont déconseillées, sauf si de
faibles doses sont utilisées pour traiter une
insuffisance cardiaque. - le risque dinsuffisance rénale en cas
d association avec un diurétique hypokaliémiant
ou un AINS (y compris les coxibs). Ces
associations nécessitent des précautions demploi
avec notamment le maintien dune bonne
hydratation avec surveillance de la fonction
rénale.
68AGE DIGITALIQUES (I)
- La posologie doit être réduite chez le sujet âgé
particulièrement sensible à l action des
digitaliques ( accumulation de la digoxine). - La surveillance du traitement par digoxine repose
- sur une adaptation des posologies en fonction des
concentrations plasmatiques, surtout en cas de
déshydratation ou de modification du débit de
filtration glomérulaire. Le seuil de toxicité est
plus bas chez le sujet âgé que les normes
habituelles des laboratoires. De faibles
concentrations plasmatiques de lordre de 1 ng/ml
sont habituellement suffisantes, - et sur la recherche des symptômes de surdosage
(troubles digestifs, bradycardie).
69AGE DIGITALIQUES (II)
- Attention au risque de majoration de la toxicité
cardiaque de la digoxine avec les médicaments
pouvant entraîner - une hypokaliémie (certains diurétiques,
corticoïdes, laxatifs stimulants) - des troubles du rythme (notamment ?-bloquants,
vérapamil, amiodarone, quinidine, flécaïnide,
disopyramide) - une augmentation de la digoxinémie par
augmentation de son absorption (certains
macrolides). - En cas d association avec des médicaments
hypokaliémiants, la kaliémie sera mesurée avant
la mise en place du traitement puis elle sera
périodiquement contrôlée.
70AGE ET ?-BLOQUANTS (I)
- Les ?-bloquants exposent au risque de
bradycardie, de ralentissement de la conduction
auriculo-ventriculaire, de décompensation dune
insuffisance cardiaque, daggravation dartérite
ou de broncho-pneumopathie obstructive. Ces
risques s accroissent avec l âge. - Il est nécessaire de commencer le traitement par
une posologie faible et d assurer une
surveillance clinique, de la tension artérielle
et ECG étroite. - Les collyres ?-bloquants peuvent aussi donner
lieu à des effets indésirables en raison dun
passage systémique.
71AGE ET ?-BLOQUANTS (II)
- Les interactions médicamenteuses avec les
digitaliques, les anti-arythmiques, les
inhibiteurs calciques non dihydropyridiniques
(vérapamil, diltiazem) sont responsables de
troubles de la conduction cardiaque.
Lassociation de ?-bloquants avec lamiodarone ou
les anticholinestérasiques expose à une
majoration de la bradycardie. - Lassociation à des médicaments hypoglycémiants
peut masquer certains symptômes de lhypoglycémie
(palpitations, tachycardie). - Le rapport bénéfice-risque de la prescription
d un ?-bloquant au cours de linsuffisance
cardiaque doit être évaluée par un médecin ayant
lexpérience de la prise en charge des
insuffisances cardiaques comme le recommande
lAMM. - Larrêt du traitement doit être progressif.
72AGE ET ANTAGONISTES CALCIQUES
- Les antagonistes calciques nappartenant pas à la
classe des dihydropyridines (vérapamil,
diltiazem) sont fortement bradycardisants,
dautant plus lors de leur association à dautres
médicaments bradycardisants (par exemple
lamiodarone). - Lassociation du vérapamil et du diltiazem avec
certaines substances nécessite une surveillance
clinique et ECG étroite du fait du risque
d effets indésirables cardiaques. Il sagit de
lassociation avec - les anti-arythmiques (vérapamil précaution
demploi diltiazem association déconseillée)
- les ?-bloquants indiqués dans le traitement de
linsuffisance cardiaque (association
déconseillée) dans les autres cas, il sagit
dune précaution demploi - les digitaliques (vérapamil précaution
demploi) - les médicaments anti-Alzeihmer.
73AGE ET DERIVES NITRES
- Leur effet hypotenseur est majoré par
lassociation à des médicaments vasodilatateurs,
à des diurétiques ou à dautres
antihypertenseurs. Pour cette raison,
lassociation aux inhibiteurs de la
phosphodiestérase (sildénafil, vardénafil,
tadalafil) est contre-indiquée . - La prescription des dérivés nitrés au long cours
doit être reconsidérée lorsque les crises
angineuses disparaissent ou se raréfient avec la
réduction dactivité, en raison dune absence
deffet sur la morbidité et la mortalité
cardiovasculaire.
74AGE ET ANTI-ARYTHMIQUES
- Lors de la prescription dun anti-arythmique
(excepté lamiodarone) chez un patient ayant une
clairance de la créatinine lt ou égale à 30
ml/min, la posologie initiale doit être réduite
au moins de moitié. - Cas de lamiodarone
- elle expose à un risque de bradycardie
dose-dépendant. Le risque de bradycardie est
majoré en cas d association aux ?-bloquants, - elle expose également à un risque de dysthyroïdie
(hypo ou hyperthyroïdie) dont les signes sont
souvent frustes. Une surveillance de la TSH
plasmatique sera donc réalisée avant le début du
traitement puis deux fois par an et au moindre
signe dappel, - linteraction entre amiodarone et AVK nécessite
une surveillance initiale plus fréquente de lINR
en raison de laugmentation du risque
hémorragique. - Les effets extracardiaques peuvent avoir des
aspects trompeurs?
75AGE ET ANTITHROMBOTIQUES
- Chez les sujets âgés, le rapport bénéfice-risque
doit être apprécié de façon différente de
ladulte jeune compte tenu de la majoration à la
fois des risques hémorragiques et thrombotiques
plusieurs enquêtes de pharmacovigilance ont
confirmé un risque augmenté daccidents
hémorragiques chez le sujet âgé. - Lors de lévaluation de lindication et de la
durée du traitement, il faut tenir compte des
fonctions cognitives du patient, du contexte
psychologique et social, du mode de vie
(isolement) et des possibilités de surveillance
du patient.
76AGE ET HEPARINES
- A linstauration du traitement, la fonction
rénale doit être évaluée, afin d éviter tout
surdosage en cas dinsuffisance rénale et de
choisir lhéparine indiquée. - En cas dinsuffisance rénale, les héparines non
fractionnées (HNF) avec contrôle du TCA sont à
préférer aux HBPM. - Les héparines de bas poids moléculaire (HBPM)
- à dose curative, sont contre-indiquées en cas
d insuffisance rénale sévère (clairance de la
créatinine lt 30 ml/min) et sont déconseillées en
cas d insuffisance rénale légère à modérée
(clairance de la créatinine de 30 à 60 ml/min) - à dose préventive, elles sont déconseillées en
cas d insuffisance rénale sévère.
77SURVEILLANCE BIOLOGIQUE DES HEPARINES CHEZ LE
PATIENTS AGE
- Numération plaquettaire deux fois par semaine
pendant 1 mois puis à fréquence hebdomadaire pour
dépister une thrombopénie induite par l héparine
- en cas de traitement curatif uniquement et pour
éviter une complication hémorragique liée à un
surdosage taux de céphaline activée (TCA)
quotidien pour les HNF facteur anti-Xa pour les
HBPM dans certaines situations cliniques à risque
(insuffisance rénale, poids extrême ou hémorragie
inexpliquée) afin de détecter une possible
accumulation après plusieurs administrations.
78AGE ET ANTIVITAMINES K (I)
- Malgré leur efficacité démontrée, la gravité et
la fréquence accrue des accidents chez le sujet
âgé impliquent - une diminution de la posologie initiale de moitié
en raison du risque de surdosage - une adaptation de la dose s effectuant en
contrôlant l INR tous les 2 à 4 jours jusqu à
stabilisation sur 2 contrôles successifs - une surveillance de routine de l INR et un
ajustement posologique si nécessaire au moins une
fois par mois - un ré-ajustemenet de la dose si nécessaire en cas
de maladie intercurrente (épisode infectieux
aigu), d instauration/retrait d un médicament
ayant une action sur l hémostase, ou de
modification de l apport alimentaire.
79AGE ET ANTIVITAMINES K (II)
- Pour aider à la prise en charge du traitement,
chaque patient doit disposer d un carnet
d information et de suivi. - Lobjectif est en général un INR cible compris
entre 2-3 sauf exception. - Si les AVK sont contre-indiqués ou réfusés par le
patient, laspirine peut être recommandée chez
les patients de plus de 75 ans dans la prévention
des complications thrombo-emboliques de la
fibrillation auriculaire. - Le risque de surdosage devra être surveillé en
cas dhypoprotidémie (augmentation de la fraction
libre du médicament). - Attention aux élévations de lINR lors dune
décompensation cardiaque globale.
80AGE ET ANTIVITAMINES K (III)
- Le traitement par AVK est déconseillé en cas
dinsuffisance rénale chronique sévère.
Cependant, sil est utilisé, la posologie
initiale devra être encore plus faible et la
surveillance de lINR plus rapprochée. - Certaines associations nécessitent un
renforcement de la surveillance de l INR - lassociation est contre-indiquée avec les AINS
pyrazolés et laspirine à forte dose. Elle est
déconseillée avec les autres AINS par voie
générale (y compris les coxibs) et laspirine à
faible dose. Les patients doivent donc être mis
en garde contre le risque d une auto-médication
par AINS - lassociation est à prendre en compte avec les
antiagrégants plaquettaires - lassociation nécessite des précautions d emploi
avec les antibiotiques (principalement les
fluoroquinolones, les macrolides, les cyclines,
le cotrimoxazole et certaines céphalosporines).
81Liste de classes thérapeutiques ou de molécules
dont la prescription peut être considérée comme
inappropriée chez les sujets très âgés (I)
- Les critères de consensus les plus utilisés pour
l aide à une prescription sécurisée chez les
sujets âgés sont les critères nord-américains de
Beers et les recommandations d experts
canadiens. - Critères concernant les sujets de plus de 65 ans
vivant à domicile ou en institution. Ils
retiennent 48 molécules dont la prescription
devrait de manière générale être évitée. - Par exemple, les AINS non sélectifs de la Cox-2
(surtout à dose supérieure à 325 mg/jour et/ou en
cure prolongée) majorent particulièrement les
risques de saignement gastro-intestinaux,
d insuffisance rénale ou d HTA - benzodiazépines (surtout de demi-vie longue) et
risque de sédation sont prolongés, et
l incidence des chutes et des fractures, de
l incontinence ou des syndromes confusionnels.
Une grande partie de ces risques est liée à des
pathologies sous-jacentes dont la prévalence est
largement augmentée avec l avancée en âge
(gastrite atrophique, néphro-angiosclérose,
syndrome démentiel)
82Liste de classes thérapeutiques ou de molécules
dont la prescription peut être considérée comme
inappropriée chez les sujets très âgés (II)
- Les critères de Beers signalent aussi des
spécialités à risque dans 20 cadres nosologiques
bien déterminés. - Par exemple, le risque d hypoglycémie majoré par
le dextropropoxyphène, à craindre surtout chez le
sujet diabétique. - La fréquente majoration du déclin cognitif sous
anticholinergiques (nombreux tricycliques,
benzodiazépines, antihistaminiques et
antispasmodiques) - de l effet sédatif (barbituriques,
myorelaxants) chez un patient dément - Dans le cadre de la pathologie démentielle, le
recours aux neuroleptiques en cas de troubles du
comportement doit être bien pesé, en le limitant
aux symptômes délirants et aux hallucinations,en
préférant les neuroleptiques de dernière
génération (risperidone) à faible posologie. - Dans le cas particulier de la démence à corps de
Léwy, les neuroleptiques sont classiquement
contre-indiqués car mal tolérés.
83Liste de classes thérapeutiques ou de molécules
dont la prescription peut être considérée comme
inappropriée chez les sujets très âgés (III)
- La limite de ces critères est qu ils ne tiennent
pas compte des diagnostics ayant motivé la
prescription (si les antidépresseurs tricycliques
ont chez le sujet âgé un profil de tolérance
moins bon que d autres antidépresseurs aussi
efficaces, leur prescription peut rester
pertinente dans certaines indications comme les
douleurs neuropathiques ou les dépressions
résistantes.) - Réactualisation régulièrement nécessaire du fait
de l arrivée sur le marché de nouvelles
molécules, et pour les molécules déjà
disponibles, du fait de la prise en compte de
nouvelles indications et de l amélioration des
connaissances par l usage - Ces critères ont cependant montré leur capacité à
réduire le nombre d effets indésirables des
médicaments prescrits au domicile comme en
institution, et comme signal d alerte et de
prudence, restent un guide pour une approche
pragmatique.
84Manque de coordination entre les différents
prescripteurs
- Du fait de sa fréquence polypathologie, il n est
pas rare que la personne âgée ait plusieurs
prescripteurs. - Qui peuvent s ignorer mutuellement (mal informés
des ordonnances de leurs confrères) - Envisager une situation clinique que sous
l angle de leur spécialité (omettant une
évaluation globale) - Certains spécialistes (ex ophtalmologistes)
sont souvent considérés par les personnes âgées
comme des prescripteurs à part (ex
collyres, notamment bêta-bloquants, pouvant avoir
des effets indésirables systémiques et devant
donc être considérés comme des médicaments à part
entière. - Enfin, l automédication du patient reste souvent
méconnue par son médecin traitant. - Interrogatoire sur la prise de plantes
médicinales (pour améliorer le moral ou le
transit intestinal), de vitamines ou
oligo-éléments (contre l asthénie) ou de
molécules de natures diverses (DHEA) et visite
de l armoire à pharmacie, peuvent être riches
d enseignements.
85Risques principaux du cumul d ordonnances
- Le cumul voire la potentialisation d un même
effet indésirable (propriétés anticholinergiques
d un antidépresseur tricyclique et d un
anti-parkinsonien.) - Le non-rattachement d un symptôme à l effet
indésirable d un médicament prescrit par un
autre médecin. - La majoration du risque d interactions
médicamenteuses.
86Conduite à tenir vis à vis du cumul d ordonnances
- Evaluation globale du patient et la coordination
des soins - Réévaluation du bénéfice du traitement par le
médecin traitant quand on est amené à faire une
prescription en urgence chez un patient âgé que
l on ne connaît pas - Pouvoir évoquer avec transparence avec le patient
s il a eu recours à plusieurs médecins pour un
même motif de consultation - Réduction de la fréquence de prescriptions
inappropriées et/ou potentiellement dangereuses
comme l association de 2 médicaments de la même
classe
87Les 10 règles de prescription applicables aux
personnes âgées (d après l OMS) (I)
- S interroger sur la nécessité de prescrire des
médicaments. Le diagnostic étiologique est-il
juste et complet ? Le traitement médicamenteux
est-il vraiment nécessaire ? - Ne prescrire que lorsqu on a la certitude d un
bénéfice thérapeutique. Bien réfléchir avant de
prescrire des médicaments susceptibles d avoir
des effets secondaires importants et envisager
les autres possibilités.
88Les 10 règles de prescription applicables aux
personnes âgées (d après l OMS) (II)
- Penser à la posologie. Est-elle appropriée compte
tenu des modifications éventuelles de l état
physiologique du patient et des fonctions rénale
et hépatique lors de la prescription ? - Penser à la présentation du médicament. Faut-il
prescrire des comprimés ou donner la préférence à
une forme injectable, à des suppositoires ou à un
sirop ?
89Les 10 règles de prescription applicables aux
personnes âgées (d après l OMS) (III)
- Ne pas oublier que l apparition de nouveaux
symptômes peut être due aux effets secondaires
ou, plus rarement, à l arrêt d un médicament.
Eviter (sauf exception) de traiter un effet
secondaire d un médicament en prescrivant un
autre médicament. - Etablir une histoire précise des prises
médicamenteuses. Evoquer la possibilité
d interactions avec des substances que le
patient peut prendre en cachette, telles que
plantes médicinales ou autres remèdes non
prescrits, médicaments anciens conservés dans
l armoire à pharmacie, ou médicaments procurés
par un tiers.
90Les 10 règles de prescription applicables aux
personnes âgées (d après l OMS) (IV)
- N utiliser des associations à proportions fixes
de médicaments que lorsqu elles sont logiques,
bien étudiées, et qu elles aident à
l observance ou améliorent la tolérance ou
l efficacité du traitement. Peu d associations
remplissent ces conditions. - Si un médicament est ajouté, envisager l arrêt
d un autre médicament
91Les 10 règles de prescription applicables aux
personnes âgées (d après l OMS) (V)
- Essayer de vérifier l observance thérapeutique
(compter les comprimés qui restent). S assurer
que des instructions adéquates ont été données au
patient (ou à son entourage), et qu elles ont
été comprises. - Il est tout aussi important de savoir arrêter un
traitement que de savoir le débuter.
92Les 10 règles de prescription applicables aux
personnes âgées (d après l OMS) (V)
- Essayer de vérifier l observance thérapeutique
(compter les comprimés qui restent). S assurer
que des instructions adéquates ont été données au
patient (ou à son entourage), et qu elles ont
été comprises. - Il est tout aussi important de savoir arrêter un
traitement que de savoir le débuter.
93Modalités de prescription non optimale chez le
sujet âgé
- Lexcès de traitement ( overuse )
- La prescription inappropriée ( misuse )
- Linsuffisance de traitement ( underuse )
94Excès de traitements ( overuse )
- Prescription de médicaments pour lesquels il ny
a pas dindication ou qui ont une efficacité
limitée. - Huit des 30 premiers médicaments sont des
produits pour lesquels la Commission de
transparence a rendu un avis de service médical
rendu insuffisant.
95Prescription inappropriée ( misuse )
- Le plus souvent risque du médicament dépasse le
bénéfice escompté. - Anticholinergiques prescrits chez loctogénaire
parkinsonien. - Digoxine chez linsuffisant cardiaque âgé en
rythme sinusal sans dysfonction systolique
sévère. - Biguanides chez le diabétique âgé ayant une
insuffisance rénale chronique avancée.
96Insuffisance de prescription ( underuse ) chez
le sujet âgé
- Anticoagulants oraux dans les fibrillations
auriculaires non valvulaires pour la prévention
du risque embolique. - Inhibiteurs de lenzyme de conversion dans
linsuffisance cardiaque avec dysfonction
systolique. - Antiagrégants plaquettaires et ß-bloquants dans
linsuffisance coronaire. - Antidépresseurs dans la dépression avec, au
contraire, un excès de prescription de
benzodiazépines.
97Conséquences de la pathologie iatrogène chez les
sujets âgés
- La survenue dune hypotension orthostatique peut
entraîner une chute traumatisante. - Une déshydratation secondaire à la prise de
diurétiques peut être responsable dune
intoxication digitalique. - La présentation des accidents iatrogènes est
souvent atypique ce qui conduit à un retard
diagnostique. - Ainsi, un globe vésical survenu après
lintroduction dun anticholinergique pourra
avoir pour seule traduction clinique un syndrome
confusionnel, la douleur sus-pubienne faisant
défaut. - Une hémiparésie pourra révéler une hypoglycémie.
- Tout événement inhabituel survenant chez un
patient âgé doit faire rechercher en premier lieu
une cause médicamenteuse.
98Choix de la forme galénique
- La prescription de médicaments sous forme de
gouttes déconseillée mais des gouttes de
Tiapridal, voire dHaldol, peuvent être utiles
dans un premier temps en cas de délire
persécutif, le relais étant pris dès que possible
par un neuroleptique atypique. - Linstillation de collyres nest pas aisée chez
un sujet malhabile et/ou malvoyant. - Un rhumatisme déformant o