Title: Nature et acteurs de la d
1Nature et acteurs de la définition d'une
gouvernance européenne du pluralisme religieux
- Philippe Poirier (Ph.D. Hab.)
- Coordinateur du Programme Gouvernance européenne
- Enseignant-chercheur en sciences politiques
- Professeur associé au Collège des Bernardins
- et à Université Paris Sorbonne-CELSA
2Nature et acteurs de la définition d'une
gouvernance européenne du pluralisme religieux
- Introduction
- 1) Létat des lieux de Dieu et des Constitutions
des Etats membres de lUnion - La religion est un sujet constitutionnel
 banal en Europe - Le Traité dAmsterdam Reconnaissance de la
diversité constitutionnelle des Etats membres - Le Moment conventionnel ou la crispation des
acteurs la Charte des Droits Fondamentaux et le
Traité Constitutionnel européen - Le Traité de Lisbonne La normalisation des
cultes et des rapports avec lUnion - 2) Les processus dinstitutionnalisation des
relations entre les Cultes et lUnion européenne - La Commission européenne Du dialogue informel Ã
la participation de la légitimation de lUnion - Le Parlement européen Elément de stabilisation
démocratique et usage international du respect
des droits de lHomme - 3) Régime politique européen et nouveaux clivages
sociopolitiques, socioéconomiques, socioculturels
- Les partis politiques européens articulent-ils un
nouveau rapport du religieux au politique ? - Définition dune problématique
- Quest ce quun parti politique
- Les clivages dans les sociétés européennes
3Introduction (I)
- Les travaux des conventions sur la Charte des
droits fondamentaux de lUnion européenne en 2000
et sur le Traité constitutionnel européen en 2003
- et les débats quelles ont suscités- ont
accéléré la mise sur lagenda politique européen
de la question religieuse en Europe. En premier
lieu, la communication étudiera les modes
dorganisation des relations entre les Cultes et
les Etats membres. De savoir particulièrement si
le modèle français de laïcité est en expansion ou
au contraire est une particularité. - En second lieu, dévaluer la nature des relations
entre les Institutions européennes et les cultes.
Il sagira notamment de définir si un modèle de
gouvernance européenne du pluralisme religieux
est actuellement à lœuvre et dans quelles
perspectives. - Enfin, la communication analysera comment les
partis politiques européens et les groupes
parlementaires européens (Parlement européen) non
seulement conçoivent le pluralisme religieux et
les relations entres Institutions politiques et
Cultes mais aussi dans quelles perspectives. Il
s'agira aussi d'apprécier l'existence et la
nature d'un éventuel clivage partisan sur la
question religieuse au niveau européen en la
replaçant dans une théorie des nouveaux clivages
partisans en Europe.
4Introduction (II)
- Les matériels de la recherche
- Lensemble des contributions, amendements et
discours aux conventions sur la Charte européenne
des droits fondamentaux 1999-2000 et sur lAvenir
de lEurope 2002-2003 (60 sur 1064) - Les documents publiés respectivement sur le forum
et le futurum de la Convention visant à rédiger
une Charte européenne des droits fondamentaux et
celle sur lAvenir de lEurope qui étaient
ouverts à la  société civile (120 sur 465) - Les constitutions des Etats membres du Conseil de
lEurope (état en décembre 2011) - Les documents publiés depuis 1999 par la
Commission des épiscopats des Communautés
européennes (COMECE), la Commission église et
société (CES), la Conférence des Églises
européennes (CEC) lOffice catholique
dinitiative et dinformation pour lEurope
(OCIPE), le Congrès juif européen (CJE), la
Conférence des rabbins européens (CRE) - Les statuts et les manifestes adoptés dans les
congrès des partis politiques européens
1976-2009 - Les chartes constitutives des groupes politiques
au Parlement européen législature 1979-2009 - Les Traités européens et les projets
réglementaires de la Commission européenne et du
Parlement européen se rapportant à la religion
(24)
5Remarques préliminaires sur des éléments de
létat des religions en Europe
- Selon lenquête des Valeurs, menée dans une
vingtaine dEtats européens, si une majorité des
Européens continuent de sidentifier comme
 personne religieuse , entre 20 et 30 dentre
eux se définissent uniquement comme personne
non religieuse ou  athée 1. De plus, létat
religieux de lEurope peut aussi bien être décrit
en termes de  croire sans appartenir et
 dappartenir sans croire 2. Ainsi 77,4 des
Européens, dans lenquête citée au préalable,
déclaraient croire en Dieu (83 si on incluait
les Européens des Etats nouveaux membres de
lUnion) mais seulement 20,5 des Européens (39
avec les nouveaux Etats membres) fréquentaient
chaque semaine un lieu de culte et 38,8 Ã des
occasions spéciales (56 avec les  nouveaux
européens ). Et le sociologue Yves Lambert, qui
en cherchant à vérifier si le statut juridique
accordé aux religions par un Etat avait une
influence positive ou négative sur la vitalité
religieuse du pays, a conclu quil nexistait pas
que  très peu de relations entre le statut des
confessions et le niveau de religiosité dans les
différents pays dEurope 3. - On observe donc aussi bien la fragilisation du
sentiment de filiation à une Eglise que la
constance de profession de foi mais souvent
distante en réalité de la doctrine et du culte
que les autorités religieuses ordonnent.
Autrement dit, après lautonomisation de
lindividu par rapport à la famille, à la
communauté, à la nation ou aux agents censés
animer la démocratie (les partis, les syndicats,
etc.) on constate également lindividualisation
de lexpérience religieuse par rapport aux
régulations institutionnelles qui prétendent lui
donner forme et ce dans toute lUnion. Il faut
ajouter à cela quà une pluralisation externe du
paysage religieux sadjoint une pluralisation
interne à chaque tradition comme le remarque Ã
propos Jean-Paul Willaime  Sil y a toujours
eu, dans divers univers religieux, différentes
sensibilités, en particulier des orthodoxes et
des libéraux, il ny a pas toujours eu une
diversification interne aussi poussée que celle
que lon connaît aujourdhui. Le sentiment
religieux est en effet aujourdhui beaucoup moins
régulé par les institutions ecclésiastiques,
lesquelles ont non seulement perdu de leur
pouvoir sur la société (laïcisation), mais aussi
sur leurs propres fidèles / lindividualisme
religieux sest développé à lintérieur même de
chaque tradition religieuse, les acteurs
revendiquent leur autonomie du sujet dans la
façon de vivre le religieux. Il y ainsi de
nombreuses façons dêtre catholique
(traditionaliste, charismatique, intégriste,
Action catholique, œcuménique, catholique social
sans compter les multiples variations
individuelles) et les autorités ecclésiastiques
sont obligées de faire avec 4. - Il faut souligner aussi que, consécutivement Ã
cette redéfinition du religieux, lon assiste Ã
lessor croissant des mouvements évangéliques
protestants et à une certaine ré-islamisation des
jeunes musulmans dEurope qui ne sont pas sans
conséquence quant aux relations du politique avec
le religieux. Tout dabord, les jeunes issus de
limmigration maghrébine ou turque usent bien
souvent de leur conversion nouvelle à des fins
dinsertion sociale et politique dans les
sociétés daccueil ou de naissance5. Ensuite,
les fidèles des églises néo-protestantes ou des
mouvements musulmans salafistes ne souhaitent pas
participer pour des raisons doctrinales ou
tactiques à lespace public et désirent se
soustraire le plus possible aux institutions
politiques6. - Ces nouvelles dynamiques religieuses obligent
également lEurope à définir ses rapports avec
lIslam. Or les gouvernements européens en la
matière oscillent de façon permanente entre une
reconnaissance béate vis-à -vis des apports
supposés de lIslam à la culture européenne en
référence à lAndalousie médiévale dAvenpace,
dAboucacer et dAverroès et une franche
hostilité, notamment en raison de lessor puis du
déclin de la puissance ottomane, et aujourdhui -
surtout pour les opinions européennes de la
candidature turque à lUnion européenne-.
Labsence dun encadrement constitutionnel et/ou
juridique de lIslam en Europe, selon Felice
Dassetto, pourrait dailleurs entraîner deux
phénomènes extrêmes labandon ou la
patrimonialisation culturelle de la référence Ã
lIslam et plus particulièrement de la
civilisation ottomane et la tentative dislamiser
lEurope selon un modèle de conversion unique et
dont le trait distinctif est le retour de
loriginel de lIslam7. - Enfin, nous sommes davis comme la souligné le
philosophe Marcel Gauchet,  même à supposer
lâge des religions définitivement clos, il faut
bien se persuader quentre religiosité privée et
substituts à lexpérience religieuse la
démocratie libérale et les droits de lhomme par
exemple, nous naurons jamais terminé avec le
religieux cest le fondement même de la
modernité politique8. - 1 LEGRAND, M.,  Une religion à la
 carte  ? . In, Les Valeurs au LuxembourgÂ
portrait dune société au tournant du 3e
millénaire. Luxembourg éditions Saint-Paul,
p735, 2002. - 2 DAVIE, G.,  Believing without belonging Is
this the future of religion in Britain , Social
Compass, volume XXXVII, n4, pp455-469, 1990. - 3 LAMBERT, Y., Les régimes confessionnels et
létat du sentiment religieux. In Religions et
Laïcité dans lEurope des Douze. Paris Syros,
p257, 1994. - 4 WILLAIME, J-P., Europe et Religions, les
Enjeux du XXème siècle. Paris Editions Fayard,
bibliothèque de culture religieuse, p60, 2004. - 5 TIETZE, N., Jeunes musulmans de France et
dAllemagne. Les constructions subjectives de
lidentité. Paris, lHarmattan, 2002. - 6 SMITH, Ch., American Evangelicalism.
Embattled and thriving. Chicago University of
Chicago Press, p106, 1998. - 7 DASSETTO, F., La Construction dun Islam
européen. Approche socio-anthropologique. ParisÂ
LHarmattan, p325-328, 1996. - 8 GAUCHET, M., Le Désenchantement du MondeÂ
une histoire politique de la religion. ParisÂ
éditions Gallimard, NRF, p292, 1985.
6La Religion est un sujet constitutionnel banal en
Europe (I)
- Si lon considère lensemble des constitutions en
vigueur dans lEurope des 27 lévocation directe
de Dieu, de l Etre suprême ou du
christianisme existe dans plus dun tiers des
constitutions. Et dix Etats, différents de ceux
qui invoquent Dieu et autres directement, ont
reconnu dans leurs constitutions un statut
particulier à une religion ou à plusieurs
églises. Par ailleurs, la constitutionnalisation
de Dieu ou des Saints ou dune église nempêche
nullement que tous ces Etats, sans exception,
reconnaissent la liberté de religion, de
croyance, de culte, et proclament dans le même
temps le principe d'égalité de tous leurs
citoyens devant la loi, indépendamment de leurs
croyances, agnosticismes ou athéismes. De même,
ces Etats rejettent toute discrimination
religieuse, même là où une religion bénéficie
d'un statut privilégié, à lexception notable de
la Grèce (le statut des monastères des météores).
- Deux cas isolés en Europe celui de la
Bosnie-Herzégovine. Sa constitution ne mentionne
aucune référence tant à Dieu quà la laïcité et
celle ci ne prévoit aucuns droits particuliers Ã
quelle confession que ce soit et Chypre qui fait
coexister en son sein et sur un principe
dégalité le Christianisme et lIslam mais
rattachés à deux groupes nationaux. - Pour les Etats se plaçant directement sous les
auspices de la puissance divine, la constitution
de la République dIrlande est la plus
surprenante. Dune part, dans son préambule,
datant de 1937, il est écrit Au nom de la Très
Sainte Trinité dont dérive toute puissance et Ã
qui il faut rapporter, comme à notre but suprême,
toutes les actions des hommes et des Etats, Nous,
peuple d'Irlande, reconnaissant avec humilité
toutes nos obligations envers notre Divin
Seigneur Jésus-Christ qui a soutenu nos pères
pendant des siècles d'épreuves Dautre part,
lEire ne conçoit nullement que le catholicisme
soit la religion d'Etat, quil puisse se
développer une Eglise d'Etat du même acabit que
celle dAngleterre et quaucune religion ne peut
recevoir des subventions d'Etat. - La Constitution polonaise, entrée en vigueur en
1997, est également déconcertante pour un
chrétien ou un libre penseur prosélyte puisquil
est mentionné dans son préambule à la fois
lhéritage chrétien et la laïcité ...Nous,
Nation polonaise tous les citoyens de la
République, tant ceux qui croient en Dieu,
source de la vérité, de la justice, de la bonté
et de la beauté, que ceux qui ne partagent pas
cette foi et qui puisent ces valeurs universelles
dans d'autres sources, égaux en droits et en
devoirs envers la Pologne qui est notre bien
commun, reconnaissants à nos ancêtres de leur
travail, de leur lutte pour l'indépendance
payée d'immenses sacrifices, de la culture ayant
ses racines dans l'héritage chrétien de la Nation
et dans les valeurs humaines universelles
conscients de la responsabilité devant Dieu ou
devant notre propre conscience, instituons la
Constitution de la République de Pologne... Une
partie des dirigeants du parti populaire européen
souhaitaient dailleurs que lors de la
conférence intergouvernementale devant clôturer
les travaux de la Convention européenne, le
préambule final du Traité établissant une
constitution pour lEurope sinspire de celui de
la Constitution polonaise.
7La Religion est un sujet constitutionnel banal en
Europe (II)
- Sur les 27 membres de lUnion, 11 Etats se
déclarent laïcs ou consacrent la séparation de
lEglise et de lEtat La Belgique, la Croatie
la Hongrie lEstonie, la France, la Lettonie le
Portugal, la République tchèque (une mention Ã
lhéritage spirituel est inscrite dans la
constitution mais la séparation est confirmée
dans la Charte des droits fondamentaux) la
Roumanie, la Slovaquie (une référence aux saints
patrons de la nation slovaque y figure toutefois)
et la Slovénie. LAlbanie, candidate à lUnion
européenne, se déclare un Etat non religieux mais
accorde la personnalité juridique aux différents
cultes. La Turquie, candidate à lUnion
également, souhaite faire fructifier son héritage
spirituel sans préciser lequel- dans son
préambule tout en organisant le contrôle de
lEtat sur les cultes. LUkraine, a organisé
constitutionnellement la séparation de lEglise
et de lEtat, la Biélorussie, la Serbie et le
Monténégro de même. La Russie est un Etat
officiellement laïc. - Seulement cinq Etats ont encore une religion
dEtat à savoir l'Eglise évangélique
luthérienne au Danemark (cette situation prévaut
aussi en Islande et en Norvège), lEglise
anglicane en Grande-Bretagne, lEglise orthodoxe
en Grèce (de même qu'en Bulgarie où lEglise
orthodoxe est reconnue  religion traditionnelle
de la République ,) et lEglise catholique Ã
Malte et dans toutes les principautés européennes
(Andorre, Lichtenstein, Monaco). LEglise
luthérienne de Suède nest plus officiellement
une religion dEtat depuis 2000 mais conserve le
statut dEglise nationale de Suède. - Des traités constitutionnels comme ceux de
lEspagne, de la Finlande, de lItalie et de la
Lituanie, traitent directement dune ou plusieurs
religions (cest aussi le cas pour la Macédoine).
Cest particulièrement le cas des articles 16 de
la constitution espagnole et des articles 7 et 8
de sa consœur latine qui citent nommément
lEglise catholique et qui prévoient, dans le
même temps un cadre juridique pour les autres
confessions. Ce cadre constitutionnel a permis
notamment des accords de type concordataire pour
lEglise catholique et des actes juridictionnels
avec les communautés juives, musulmanes et
réformées. Cest aussi en quelque sorte le modèle
luxembourgeois puisque si lEglise catholique
nest pas reconnue comme religion officielle, il
existe toutefois un régime de convention. Selon
les articles 22 et 106de la constitution du
Grand-duché, lEtat oblige les cultes religieux Ã
passer des conventions avec lui. En contrepartie,
il assure les traitements et pensions des
ministres des cultes. Ce régime conventionnel,
plus limité quun régime concordataire, avait été
prévu à lorigine pour lEglise catholique, puis
a été élargi aux cultes anglicans, orthodoxes,
réformés et à la religion israélite. - Finalement, deux tiers des Etats (16 sur 27) de
lUnion ont ratifié une convention de droit
international public avec le Vatican afin que
lEglise catholique puisse disposer sur leurs
territoires respectifs de certains privilèges. Il
sagit de lAllemagne (ainsi que 12 de ses
Länder), de lAutriche, de lEspagne, de la
France (Alsace-Lorraine), de lItalie, du
Portugal, du Grand-duché, des trois républiques
baltes, de la Hongrie, de Malte, de la Pologne,
de la Slovaquie, de la Slovénie, de la République
tchèque. Il faut ajouter à cette liste un futur
membre, la Croatie, et toutes les principautés
européennes (Liechtenstein, Monaco etc.).
8Traité dAmsterdam Déclaration 11. relative au
statut des églises et des organisations non
confessionnelles, 1997
- 1995 Service central de lEglise Evangélique en
- Allemagne/Secrétariat de la Conférence épiscopale
- allemande Les relations entre lEtat et
lEglise au - regard de lUnion européenne Observations
communes sur la question du - processus dunification européenne  Il serait
souhaitable pour lévolution - future, de parvenir à un enracinement de la
position juridique de lEglise - également dans la structure constitutionnelle de
lUnion européenne, sans quil - en résulte pour autant des confusions. Pour ce
qui est de la réglementation des - activités ecclésiastiques, il serait
indispensable de laisser la compétence - matérielle réglementaire au niveau des Etats
membres. Il faudrait par ailleurs - que lévolution du droit communautaire tienne
davantage compte quauparavant - de ses effets directs et indirects sur les
dispositions nationales régissant les - relations entre lEtat et lEglise et
quinversement le système régissant les - relations entre lEglise et lEtat intègre plus
fortement quauparavant les aspects - du droit communautaire .
- 1997 Commission des Episcopats des Communautés
- Européennes/ Conférence des Eglises Européennes
 La Communauté - respectera le statut confessionnel des
communautés religieuses des Etats
Principaux commentaires
9Charte des droits fondamentaux de l'Union
européenne 2000 (I)
- Préambule  Consciente de son patrimoine
spirituel et moral, - lUnion se fondeÂ
- Article 10 - Liberté de pensée, de conscience et
de religion - 1. Toute personne a droit à la liberté de pensée,
de conscience et de - religion. Ce droit implique la liberté de changer
de religion ou de conviction, - ainsi que la liberté de manifester sa religion ou
sa conviction individuellement ou - collectivement, en public ou en privé, par le
culte, lenseignement, les pratiques - et laccomplissement des rites.
- Article 14 - Droit à léducation
- La liberté de créer des établissements
denseignement dans le respect des - principes démocratiques, ainsi que le droit des
parents dassurer léducation et - lenseignement de leurs enfants conformément Ã
leurs convictions religieuses, - philosophiques et pédagogiques, son respectés
selon les lois nationales qui en - régissent lexercice
- Article 21 - Non-discrimination
- 1 Est interdite, toute discrimination fondée
notamment sur le sexe, la race, la - couleur, les origines ethniques ou sociales, les
caractéristiques génétiques, la - langue, la religion ou les convictions, les
opinions politiques ou toute autre - opinion, lappartenance à une minorité nationale,
la fortune, la naissance, un
10Charte des droits fondamentaux de l'Union
européenne 2000 (II)
- April 2000 CONFERENCE OF EUROPEAN CHURCHES CHURCH
AND - SOCIETY COMMISSION THE EU CHARTER OF FUNDAMENTAL
- RIGHTS FIRST SUBMISSION TO THE CONVENTION
- Support for a legally binding Charter, directly
linked with the actions of the - European Union and of member states executing the
policies and legislation of - the Union direct access by individuals to the
European Court of Justice - Fundamental Rights listed in the Charter should
not be limited automatically to - EU citizens freedom of religion and the right
to express faith or conviction - individually or collectively Everyone has the
right to freedom of thought, - conscience and religion Freedom of religion
includes the public and the private, - the individual and the corporate manifestation of
belief as well as the right of - churches and religious communities to organise
and to administer their own - affairs according to the laws of the Member
States - Pierre Moscovici, ministre français des Affaires
européennes, le 26 - septembre 2000
- Le gouvernement français n'acceptera pas de
signer le texte de la Charte des - droits fondamentaux de l'Union européenne si son
préambule fait référence à - "l'héritage religieux" de l'Europe.
L'introduction du mot "religieux" pose des
11Convention sur lavenir de lEurope 2002-2003 (I)
- JEAN PAUL II, Ecclesia in Europa. Chapitre VI
Lévangile de lespérance pour une Europe
nouvelle. L'histoire du continent européen est
marquée par l'influence vivifiante de lEvangile
... On ne peut certes pas douter que la foi
chrétienne fasse partie, de façon radicale et
déterminante, des fondements de la culture
européenne. Le christianisme a en effet donné sa
forme à lEurope, y faisant pénétrer certaines
valeurs fondamentales. La modernité européenne
elle- même, qui a donné au monde lidéal
démocratique et les droits humains, puise ses
valeurs dans son héritage chrétien . Cest ainsi
que Jean Paul II justifiait, début juillet 2003,
lobligation, pour les gouvernements européens,
denchâsser le christianisme dans le Traité
établissant une constitution pour lEurope. Les
Eglises anglicanes, orthodoxes et réformées y
étaient favorables. Le principal groupe
parlementaire au Parlement européen, celui du
parti populaire européen et des démocrates
européens, supportait également ce projet Ã
condition de reconnaître aussi les autres
héritages culturels décisifs de lUnion
européenne. - Le Parti populaire européen (PPE), lors de son
congrès d'Estoril (Portugal), a adopté, le
18 octobre 2002, un document intitulé  Une
Constitution pour une Europe forte" qui énonce
que "le préambule de la Constitution doit
rappeler ce que l'Europe doit à son héritage
religieux . En octobre 2003, deux élus européens
de la CSU allemande,. Ingo Friedrichs (ancien
membre de la Convention, rédactrice de la Charte
des droits fondamentaux), et Joachim Wuermeling
(membre de la Convention) tentent de fonder une
coalition à lintérieur de la Convention pour
introduire dans le futur traité constitutionnel,
ou son préambule, une référence plus précise Ã
l'héritage religieux de l'Europe et à Dieu.
POTTERING, H.-G., Homme, Dieu, Religion LUnion
européenne, une communauté de valeurs.
Bruxelles Groupe du Parti Populaire Euopéen, et
des Démocrates Européens. - La Convention des Chrétiens pour lEurope en
décembre 2002 sest attachée à démontrer que  la
réalité chrétienne nest pas seulement  la
racine et la base de la civilisation européenneÂ
mais bien  une réalité collective, publique,
vivante et agissante qui doit être assumé comme
telle par la future Constitution européenne. Le
religieux est alors conçu comme un élément
essentiel voire fondateur dune identité dont les
valeurs sont aujourdhui universellement
 projetables , les droits de lHomme.  - De leur côté, lensemble des mouvements de
gauche, des partis libéraux considéraient quune
référence explicite au christianisme remettait en
cause lun des principes fondateurs de la
modernité La distinction opérée entre le
religieux et le politique. Plus particulièrement,
des conventionnels membres du parti socialiste
européen et de leurogroupe libéral démocrate
estimèrent que la laïcité constitutionnelle ,
c'est-à -dire la  reconnaissance que lEtat
nexerce aucun pouvoir religieux et les Eglises
aucun pouvoir politique , est la meilleure
garantie pour assurer la liberté religieuse, la
paix sociale. Surtout, labsence de toute
référence à la religion chrétienne permet de
mieux accepter la candidature de la Turquie Ã
lUnion européenne. Ce nouveau  bloc des
gauches considérait également que la religion
chrétienne est depuis si longtemps mêlée au tissu
social européen, quil a fallu une mobilisation
militante pour créer un espace séculier,
mobilisation responsable dun conflit qui a duré
au moins de deux siècles . Par conséquent,
reconnaître constitutionnellement le
christianisme, cétait finalement porté atteinte
à lesprit des lumières, jugé par ailleurs
 libératoire . BORRELL FONTELLES, J.,
 Laissons Dieu en dehors de ça , Bruxelles,
Secrétariat de la Convention européenne,
contributions 204, 21 janvier 2003,
http//register.consilium.eu.int/pdf/fr/03/cv00/cv
00501fr03.pdf
12Convention sur lavenir de lEurope 2002-2003 (II)
Le  Bloc des Gauches opposé à une référence Ã
la religion
Le  Bloc des Droites favorable à une référence
à la religion
13Convention sur lavenir de lEurope 2002-2003
(III)
- Parmi les valeurs de lUnion, figurent la dignité
humaine, le pluralisme et la tolérance (article
2). Ces trois notions à connotation éthique
pouvaient intéresser les religions dune façon ou
dune autre. En effet, les religions ont une
conception de la dignité humaine et peuvent
essayer de la faire prévaloir. Certes, la Charte
des droits fondamentaux indique le contenu de
cette notion (droit à la vie, droit à lintégrité
physique et mentale, interdiction de la peine de
mort, de leugénisme, du clonage reproductif, de
la torture et des traitements dégradants). Mais
certaines religions auraient pu tenter délargir
cette notion, par exemple en y incluant
linterdiction de lavortement, du clonage
thérapeutique ou des manipulations génétiques. - Le pluralisme et la tolérance en matière
religieuse font aussi partie des valeurs de
lUnion. Si on les combine avec légalité et la
non-discrimination, autres valeurs de lUnion, il
en résulte que toutes les religions doivent être
traitées de la même façon. Comme les Etats
membres doivent respecter et promouvoir les
valeurs de lUnion, il est impossible dadmettre
une religion officielle ou privilégiée par
lEtat, car cela soppose à légalité entre les
religions. Les valeurs de lUnion pourraient donc
conduire plusieurs Etats à réviser le statut des
religions, en supprimant la religion dEtat
(cest ce qua fait la Suède en 2000) ou en
modifiant le financement public des religions. - En outre, par rapport au Traité dAmsterdam et Ã
la Charte lajout du paragraphe à larticle 52
est important puisque lUnion reconnaît
lidentité et la contribution spécifique des
Eglises, des communautés religieuses et des
organisations non confessionnelles. En
conséquence, elle entend maintenir avec elles
 un dialogue ouvert, transparent et régulier .
Ces trois adjectifs ont un sens précis lUnion
et les religions doivent faire preuve douverture
réciproque leur dialogue doit se dérouler dans
la clarté et dune manière publique enfin, il
doit être organisé périodiquement. Les religions
sont donc considérées comme des éléments de la
société civile et constituent des partenaires qui
ont leur rôle dans le cadre de la démocratie
participative. Celle-ci est dailleurs définie
dans un article précédent elle consiste Ã
permettre aux citoyens et aux associations
représentatives  de faire connaître et
déchanger publiquement leurs opinions sur tous
les domaines daction de lUnion (a. I-47). A
cet effet, celle-ci entretient  un dialogue
ouvert, transparent et régulier avec les
associations représentatives et la société
civile . Notons que cest la même formule qui
est utilisée à propos des religions. Pour
organiser ce dialogue avec la société civile,
 la Commission procède à de larges consultations
des parties concernées . Déjà , dans un rapport
de 1998 sur  Religion et démocratie , le
Conseil de lEurope recommandait aux Etats de
 favoriser lexpression culturelle et sociale
des religions et de  promouvoir de meilleures
relations avec et entre les religions . A cet
effet, il préconisait un dialogue plus
systématique avec les autorités religieuses sur
les grands problèmes de société, le développement
du dialogue inter-religieux et la coopération
avec les communautés et les organisations
religieuses. La Constitution affirme même un
 principe douverture , que les organes de
lUnion doivent respecter  afin de promouvoir
une bonne gouvernance et dassurer la
participation de la société civile (article
50).
14Convention sur lavenir de lEurope 2002-2003 (IV)
- En dépit de la richesse et de la diversité
constitutionnelle au niveau des Etats européens
et des avancées susmentionnées, le Traité
constitutionnel ne contient finalement quun
article traitant directement des relations entre
religion et politique Larticle 52 sur le
statut des églises et des organisations non
confessionnelles. Celui-ci est libellé comme
suit  1. L'Union respecte et ne préjuge pas du
statut dont bénéficient, en vertu du droit
national, les églises et les associations ou
communautés religieuses dans les États membres.
2. L'Union respecte également le statut dont
bénéficient, en vertu du droit national, les
organisations philosophiques et non
confessionnelles. 3. Reconnaissant leur identité
et leur contribution spécifique, l'Union
maintient un dialogue ouvert, transparent et
régulier avec ces églises et organisations .
Cest l article qui existait déjà dans le Traité
dAmsterdam signé en 1997, mais en annexe de ce
dernier - Comme nous lavons vu, la seule innovation
contenue dans cet article est la reconnaissance
du dialogue entre les religions et les
instituions européennes. Pour les Eglises cette
légitimation était dautant plus importante quil
était nécessaire de passer à un mode formel,
obligatoire pour la Commission européenne. Toutes
les innovations proposées ont été refusées. Par
exemple, certaines Eglises, notamment les
allemandes, avaient demandé que les Eglises
soient mentionnées lorsque que le Traité
constitutionnel traitait de la démocratie
participative et que soit inscrite la liberté
institutionnelle des religions au-delà de la
pratique privée ou publique au même titre que la
liberté de pensée, de conscience, de religion.
Article 47 - Pour Pierre de Charentenay (OCIPE), Â Il ne
sagissait pas de traiter dans ces débats de
questions précises que telle ou telle religion
voudrait défendre, car ceci peut se faire dans
des opérations classiques de lobbying ponctuel.
Il s'agissait plus généralement d'un débat plus
global sur des questions concernant les
orientations de l'Union, Ã l'occasion d'un
prochain Conseil des ministres, d'un prochain
élargissement ou d'autres grandes orientations
proposées par la Commission. Les organismes
chrétiens proposèrent que ce dialogue soit
organisé soit dans le cadre du Secrétariat
général de la Présidence de la Commission (mais
pour certaines dentres elles, il était trop
soumis à la bonne volonté personnelle du
Président de la Commission européenne), soit
plutôt dans le cadre de la Direction générale
Justice et Affaires intérieures . - Face à la tournure des travaux de la Convention
européenne, la COMECE, nhésita pas dans un
document traitant cette fois-ci des élections
européennes, dinviter les électeurs à se
déterminer suivant notamment linscription de
lhéritage chrétien dans la Traité établissant
une constitution pour lEurope  Notre héritage
Chrétien Une des premières tâches du Parlement
européen sera sans doute ladoption dune
recommandation sur le nouveau Traité
Constitutionnel de lUnion européenne. Nous
profitons de cette occasion pour renouveler notre
engagement à promouvoir les valeurs établies dans
la Constitution et pour rappeler la proposition
que nous avons faite avec dautres églises en
faveur dune référence ouverte et inclusive Ã
lhéritage chrétien de lEurope dans le
préambule. Des valeurs fondamentales sont en jeu
dans ces élections européennes. Cest uniquement
par leur vote que les catholiques pourront
contribuer à réaliser le rêve du Pape Jean Paul
II dune Union européenne faite dhommes et de
femmes qui sengagent à porter les fruits de ces
valeurs, se plaçant au service de tous, pour une
Europe de la personne humaine, dans laquelle se
reflète le visage de Dieu Elle renouvela
également ses réserves sur lenchâssement de la
Charte des droits fondamentaux en raison même que
loption française  Consciente de son patrimoine
spirituel et moral..., avec une petite exception
cependant pour le texte allemand de la Charte (et
seulement lui), utilisant le terme
geistig-religiösen) sétait finalement imposée
alors que la majorité des Etats européens étaient
en faveur de la mention Consciente de son
héritage, culturel, humaniste et religieux .
15Commission Jacques Delors 1986-1995 Nouer le
dialogue pour donner une  âme à lEuropeÂ
- Les structures appartenant au champ du Conseil de
l'Europe sont antérieures à celles créées dans le
cadre de l'Europe communautaire. Il sagit de la
Conférence des Eglises Européennes (CEC) créée en
1959, regroupant protestants, anglicans et
orthodoxes, et du Conseil des Conférences
Episcopales dEurope (CCEE), fondée en 1971,
rassemblant les conférences épiscopales
européennes. - Les premières structures confessionnelles
présentes à Bruxelles doivent beaucoup plus Ã
laction de fonctionnaires européens chrétiens
engagés, côté protestant, et à celle des ordres
religieux, côté catholique plutôt quà laction
directe des Eglises. A lorigine de la Commission
Œcuménique Européenne pour Eglise et Société
(EECCS), créée en 1973 et intégrée par la suite
comme Commission Eglise et Société (CES) de la
CEC se trouve lAOES (Association Œcuménique pour
Eglise et Société), un groupe de fonctionnaires
européens engagés. Côté catholique, la première
structure à Bruxelles est à linitiative dun
ordre religieux. Cest le bureau jésuite,
lOffice Catholique dInformation sur les
Problèmes Européens (OCIPE), fondé en 1956 Ã
Strasbourg, puis en 1963 à Bruxelles. La création
de la Commission des épiscopats de la Communauté
européenne (COMECE) en 1980 doit notamment Ã
laction de certains évêques et aussi à la
demande de fonctionnaires européens. - La présidence de Jacques Delors (1985-1995)
constitue une inflexion dans les rapports avec
les religions et humanistes, dans le sens de
linstitutionnalisation et du multi-partenariat
dans le cadre de la cellule prospective (CDP avec
Umberto Stefani et Marc Luyckx Ghisi).. En
décembre 1994, une grande réunion est organisée
par Jacques Delors avec les représentants
catholiques, protestants, orthodoxes, juifs et
musulmans auxquels sont adjoints les responsables
de la Fédération humaniste européenne (FHE). Fin
1994, est mise en place linitiative "une âme
pour lEurope" chargée de financer des rencontres
œcuméniques, voire interreligieuses et
multinationales pour parler du sens de la
construction européenne après leffondrement du
Mur de Berlin et de lapprobation difficile du
Traité de Maastricht en 1992.
Principaux commentaires
16Commission Jacques Santer 1995-1999 Une
structuration rigoureuse du dialogue
- Veiller à ce quaucun modèle national ne
lemporte au niveau de lUnion  jestime que
la prochaine étape en vue dun consensus dans les
rapports entre lUnion et les structures
européennes des Eglises ou des communautés
religieuses devrait consister à se mettre
daccord pour cesser dévaluer ces rapports en
fonction de concepts dont nous nous servons
habituellement lors de nos discussions dans le
cadre national. En effet, ces concepts reposent
sur une histoire, un environnement culturel et
des sensibilités bien spécifiques. Aucun dentre
eux ne peut être transposé dans le cadre
européen. En clair cela signifie que ni les
système juridique allemand régissant les
relations entre lEglise et lEtat, ni la stricte
séparation de lEglise et de lEtat reposant sur
lidée française de la laïcité, ni aucun type de
relation en vigueur dans dautres contextes
nationaux ne peuvent nous servir de modèle.
Je pense aussi que la déclaration relative des
Eglises et des communautés religieuses, annexée
au traité dAmsterdam, nous aidera à élaborer le
nouveau consensus européen. Cette déclaration,
qui va dans le sens du principe de subsidiarité,
exprime lengagement de lUnion à respecter le
statut des Eglises et des communautés religieuses
au sein des Etats membres et à ne pas y porter
atteinte. Cest une simple question de bon sens.
Mais cette déclaration reflète aussi au
moins de manière indirecte- louverture de
lUnion pour reconnaître un rôle spécifique des
Eglises et des communautés religieuses les
rapports des communautés de foi et de conviction
avec lUnion doivent gagner en visibilitésÂ
peut-être convient-il de les organiser de manière
plus systématique - SANTER, J., Déclaration de la Commission
européenne devant la Commission œcuménique
européenne pour Eglise et société, Bruxelles, le
14 septembre 1998. - Trois types de rencontres périodiques ont été
mises en place sous la responsabilité de Thomas
Jansen, responsable des relations avec les
religions et humanistes à la CDP de 1996 à 1999
des séminaires de dialogue bi-annuelles avec la
CEC et la COMECE ( patriarcat œcuménique de
Constantinople) où sont discutées avec des
fonctionnaires européens des questions
intéressant les Eglises, des screening committe
rassemblant les grandes religions (Islam et
Bouddhisme compris) pour le dialogue
interreligieux, des réunions de briefing
bisannuelles après chaque sommet européen.
lagenda ne porte plus principalement sur les
questions de développement et justice sociale
mais sur les questions juridiques et
institutionnelles. Ces dernières réunions ont
accueilli un nombre grandissant de partenaires
11 en 1996 (notamment OCIPE, Eglise de Russie) 32
en 2000 et une cinquantaine en 2003. La CEC et
la COMECE ont également structuré des relations
avec le Conseil des ministres depuis 1997, ces
organisations rencontrent ensemble la future
présidence de lUnion pour discuter de son
agenda. La COMECE a aussi entrepris de structurer
ses relations avec le Parti populaire européen,
principal parti du Parlement européen, à tendance
démocrate chrétienne. - Inclure de nouveaux partenaires religieux pour
des questions géopolitiques. Conférence des
Rabbins européens pour la question du dialogue
euro-méditerranéen. Invitation faîte aux Eglises
orthodoxes hors de lUnion pour la nécessité de
stabilisation des Etats candidats et pour la mise
en place dun partenariat stratégique (par
exemple proposition de cours de théologie dans le
programme Tempus). - Rencontre interreligieuse de Tolède en novembre
1995 premier acte public du dialogue
Commission/religions. Lobjectif était dinclure
plusieurs organisations musulmanes pour les
conduire à une unité, montrer lintérêt du
dialogue pour les autres religions, et de les
sensilibiliser aux droits de la Femme. Après la
réunion de Tolède, la COMECE décide de créer un
groupe de réflexion sur l'Islam en Europe. Ce
groupe est chargé des trois dossiers suivants -
conseiller le Secrétariat de la COMECE quant aux
problèmes juridiques, politiques et sociaux liés
à l'intégration des musulmans dans la société
européenne - élaborer les contacts avec les
différents départements de la Commission, en vue
d'apporter une contribution au dialogue
méditerranéen dans les domaines de la culture et
de la religion - organiser des rencontres ou
sessions d'études afin de débattre de questions
spécifiques liées à l'intégration des musulmans
dans la société européenne pour les députés du
Parlement européen et pour les fonctionnaires de
la Commission.
17Commission Romano Prodi 1999-2004 (I) Â Echec
de lAme pour lEuropeÂ
- Création du Groupe des conseillers politiques
dont la vocation ne se limite nullement au
Dialogue avec les Religions, Églises et
Humanismes qui est lune de ses quatre missions
avec les relations extérieures, Opinion publique
et stratégies de communication et les Science,
Technologie et Société - En 1992, Jacques Delors, alors Président de la
Commission Européenne, a invité les Églises et
communautés religieuses à contribuer à l'Âme de
l'Europe . Cet appel était associé à une
initiative visant à soutenir les activités des
Églises et des communautés religieuses ayant un
lien avec la construction et l'intégration
européenne. En 1999, l'intégralité de la
politique de subvention de l'Union a été
réorganisée. Les activités soutenues jusque là au
titre de Une Âme pour l'Europe , ont été
intégrées à la ligne budgétaire A-3024 qui est
accessible à tous les acteurs de la société
civile. - L'initiative Une Âme pour l'Europe constituée
en décembre 2002 en tant qu'Association
Internationale Sans But Lucratif (AISBL) de droit
belge. Les membres fondateurs sont (pour les
organisation chrétiennes) la COMECE, la CEC et la
Représentation du Patriarcat œcuménique, mais
aussi la Représentation de la Conférence des
Rabbins Européens, le Conseil Musulman de
Coopération en Europe et la Fédération Humaniste
Européenne avait pour but de promouvoir le
dialogue interreligieux à la lumière du processus
d'intégration européen. Plus particulièrement il
sagissait dentretenir un dialogue plus
systématique avec les chefs religieux et
humanistes sur les grands problèmes de société,
qui permettrait de tenir compte des
considérations culturelles et religieuses de la
population encourager le dialogue
inter-religieux en donnant la possibilité aux
représentants des différentes organisations
religieuses de se réunir pour sinformer et
discuter promouvoir un dialogue régulier entre
les théologiens, les philosophes et les
historiens, ainsi quavec des représentants
dautres branches de la science élargir et
renforcer la coopération avec les communautés et
organisations religieuses, et plus
particulièrement avec celles ayant de profondes
traditions culturelles et éthiques parmi les
populations locales en ce qui concerne les
activités sociales, caritatives, missionnaires,
culturelles et éducatives. Linitiative  une âme
pour lEurope , en crise depuis la chute de la
Commission Santer, sest finalement auto-dissoute
au début 2004. -
18Commission Romano Prodi 1999-2004 (II)
Désinstitutionalisation des rapports Union/Cultes
- 2000 Livre blanc sur la gouvernance européenne
 Impliquer la société civile La société civile
joue un rôle important en permettant aux citoyens
d'exprimer leurs préoccupations et en fournissant
les services correspondant aux besoins de la
population. Les Eglises et les communautés
religieuses ont une contribution spécifique Ã
apporter... - /governance/white_paper/index_fr.htm
- Mise en place de forums dexperts sur des sujets
religieux, mais sans la présence de représentants
religieux comme le Groupe de réflexion sur la
dimension spirituelle et culturelle de lEurope
qui a réfléchi à la place de la religion dans
lidentité européenne à loccasion de la
Convention sur le Traité constitutionnel ou le
Groupe des Sages sur le dialogue entre les
peuples et les cultures, réuni pour réfléchir aux
outils renouvelés du dialogue interculturel et
interreligieux dans le cadre du Partenariat
euro-méditerranéen. - Au printemps 2002, le Président de la Commission
Européenne, M. Romano Prodi, a demandé Ã
lInstitut für die Wissenschaften vom Menschen
(Institut des sciences humaines) de Vienne de
constituer un groupe de personnalités
européennes, chargé de réfléchir aux valeurs
particulièrement importantes pour la poursuite du
processus dunification européenne, et de le
conseiller dans ce domaine La dimension
spirituelle et culturelle de l'Europe  . Il
devait sagir de personnalités indépendantes, qui
ne devaient pas être des représentants de partis
politiques, de groupements confessionnels ou
dautres associations, mais des personnes
jouissant dans leur pays dun crédit intellectuel
certain et dune expérience politique, ainsi que
dune autorité qui transcende les partis
politiques. Le groupe fut constitué quelques
semaines plus tard et se mit sans tarder au
travail. Il se compose de Kurt Biedenkopf, Silvio
Ferrari, Bronislaw Geremek, Arpad Göncz, John
Gray, Will Hutton, Jutta Limbach, Krzysztof
Michalski, Ioannis Petrou, Alberto Quadrio
Curzio, Michel Rocard et Simone Veil. "Nous avons
décidé de nous concentrer sur quelques questions
spécifiques qui pourraient savérer essentielles
pour le processus dintégration européenne. Lune
delle est bien sûr lélargissement de lUnion
aux pays de lex-empire soviétique. En quoi ce
processus va-t-il modifier les conditions de la
solidarité européenne ? La question des religions
de lEurope pouvait, nous a-t-il semblé,
présenter un intérêt particulier à cet égard.
Cette question est devenue notre deuxième grand
sujet. Une attention particulière a été accordée
au rôle de lIslam dans la sphère publique
européenne. Si notre objectif est de réfléchir Ã
l'Europe en tant que projet, nous ne pouvions
naturellement pas négliger la question du rôle de
lEurope dans le monde. Quelles sont les tâches
susceptibles de découler pour lEurope de cette
nouvelle image delle-même qui demande peut-être
encore à être précisée ? Les institutions
existantes, au niveau tant européen
quinternational, correspondent-elles à cette
nouvelle image ? Quelles sont les options
possibles pour linstauration de relations entre
la nouvelle Europe et le reste du monde, en
particulier les États-Unis dAmérique ?
19Commission Romano Prodi 1999-2004
- Livre blanc sur la gouvernance européenne
- "Impliquer la société civile La société civile
joue un rôle important en permettant aux citoyens
d'exprimer leurs préoccupations et en fournissant
les services correspondant aux besoins de la
population. Les Eglises et les communautés
religieuses ont une contribution spécifique Ã
apporter..." - /governance/white_paper/index_fr.htm
- 1. Directive 2000/78/CE du Conseil du 27 novembre
2000 portant création d'un cadre général en
faveur de l'égalité de traitement en matière
d'emploi et de travail. La directive établit,
comme principe général, l'interdiction de toute
discrimination directe ou indirecte fondée,
notamment, sur la religion ou les convictions.
Son article 4, paragraphe 2, traite
spécifiquement du cas des églises et des autres
organisations religieuses ou humanistes publiques
ou privées. Il permet à l'employeur religieux de
justifier des différences de traitement du fait
d'une croyance religieuse ou de convictions, dès
lors que celles-ci sont nécessaires au respect de
l'éthique de l'institution ou de l'organisation
concernée, et d'exiger des personnes qui
travaillent pour son compte qu'elles agissent de
bonne foi et de manière loyale à l'égard de cette
éthique. Toutefois, l'article 4, paragraphe 2,
n'établit pas d'exemption générale et prévoit que
les différences de traitement pouvant être
motivées par une exigence professionnelle
essentielle, légitime et justifiée pour une
activité donnée dépendent du contexte ou de la
nature de cette activité. La directive dispose
aussi très clairement que cette disposition ne
justifie aucune discrimination fondée sur un
autre motif. - Les États membres ont à présent jusqu'à décembre
2003 pour prendre les mesures nécessaires afin de
transposer la directive dans leur droit national. - Texte de la directive 2000/78/CE du Conseil,
article 4, paragraphe 2 - Les États membres peuvent maintenir dans leur
législation nationale en vigueur à la date
d'adoption de la présente directive ou prévoir
dans une législation future reprenant des
pratiques nationales existant à la date
d'adoption de la présente directive des
dispositions en vertu desquelles, dans le cas des
activités professionnelles d'églises et d'autres
organisations publiques ou privées dont l'éthique
est fondée sur la religion ou les convictions,
une différence de traitement fondée sur la
religion ou les convictions d'une personne ne
constitue pas une discrimination lorsque, par la
nature de ces activités ou par le contexte dans
lequel elles sont exercées, la religion ou les
convictions constituent une exigence
professionnelle essentielle, légitime et
justifiée eu égard à l'éthique de l'organisation.
Cette différence de traitement doit s'exercer
dans le respect des dispositions et principes
constitutionnels des États membres, ainsi que des
principes généraux du droit communautaire, et ne
saurait justifier une discrimination fondée sur
un autre motif. Pourvu que ses dispositions
soient par ailleurs respectées, la présente
directive est donc sans préjudice du droit des
églises et des autres organisations publiques ou
privées dont l'éthique est fondée sur la religion
ou les convictions, agissant en conformité avec
les dispositions constitutionnelles et
législatives nationales, de requérir des
personnes travaillant pour elles une attitude de
bonne foi et de loyauté envers l'éthique de
l'organisation. - Journal officiel L 303 , 02/12/2000 P. 0016 -
0022 - 2. Arrêt Van Roosmalen (arrêt de la Cour du 23
octobre 1986 dans l'affaire 300/84, Rec. 1986, p.
3067) - La notion de "travailleurs non salariés"
s'applique à des personnes qui, en dehors d'un
contrat de travail, ou de l'exercice d'une
profession indépendante, ou de l'exploitation
indépendante d'une entreprise, exercent ou ont
exercé une activité professionnelle dans le cadre
de laquelle elles reçoivent des prestations qui
leur permettent, en tout ou en partie, de
subvenir à leurs besoins, même si ces personnes
sont des prêtres missionnaires. - Un lien est établi avec le système de sécurité
sociale de l'État membre où elles sont assurées,
indépendamment du fait qu'elles puissent
travailler, partiellement ou exclusivement en
dehors du territoire communautaire. Dans
l'affaire considérée, le demandeur au principal
est un prêtre néerlandais de l'Église catholique
romaine appartenant à l'ordre des Prémontrais,
qui habite aux Pays-Bas jusqu'en 1945, puis
s'installe en Belgique. De 1955 Ã 1980, il est
ensuite missionnaire au Congo belge, devenu le
Zaïre en 1960. Durant des vacances aux Pays-Bas
en 1977 et 1980, il se fait inscrire sur le
registre des habitants de sa commune d'origine.
Ayant contracté une maladie invalidante au Zaïre
en mars 1981, il rentre aux Pays-Bas afin de
demander des prestations d'invalidité. Il est
toutefois informé qu'il n'y a pas droit, du fait
qu'il n'a pas travaillé/résidé dans son pays
durant les 52 semaines ayant précédé sa demande
de prise en charge. Cependant, le défaut de
paiement de prestations d'invalidité au demandeur
au principal constitue une violation du droit
communautaire.
20Commission José Manuel Barroso 2004-2009
Légitimation de la gouvernance de lUnion
- Création du Bureau des Conseillers de Politique
Européenne dont la vocation ne se limite
nullement au Dialogue avec les Religions, Églises
et Humanismes qui napparait plus comme un
département en soi puisque nexiste
officiellement que ceux des politiques publiques
et de la politique institutionnelle, de la
politique économique, de la politique sociétale
auquel sajoute le groupe européen déthique. - 2005 TALKING AGAINST TERROR THE ROLE OF
CHURCHESAND RELIGIONS IN EUROPE Les religions
doivent participer non seulement à la lutte
contre le choc des civilisations mais aussi à la
période de réflexion sur lavenir du Traité
constitutionnel européen nécessaire pour lUnion - 2007 BUILDING EUROPE ON THE ROCK OF HUMAN DIGNITY
Première rencontre des organisations
représentants les trois grands monothéismes avec
le président de la Commission européenne, José
Manuel Barroso, le président du Conseil de
lUnion européenne, Angela Merkl, et le Président
du Parlement européen, Hans-Georg Pottering dont
lessentiel a porté sur la constitution dun
groupe de travail sur la dignité humaine après la
déclaration de Berlin sur le cinquantième
anniversaire du Traité de Rome. - 2007 Troisième Assemblée œcuménique européenne de
Sibiu Si on considère que la politique est
indissociable de l'éthique, il faut écouter avec
intérêt le message des religions, dans un cadre
institutionnel attentif à toutes les composantes
de la société. La contribution des Églises au
processus d'unification européenne est encore
plus pertinente lorsqu'elle s'inscrit dans un
esprit œcuménique. L'œcuménisme est, lui aussi,
un mouvement d'unification et de rassemblement
des sensibilités, des traditions et des personnes
de croyances différentes, ouvert au monde entier.
Mais c'est aussi un état d'esprit, qui exprime
l'appel à l'unité des peuples. L'œcuménisme peut
donc contribuer à la consolidation de lUnion. - 2009 Le congrès juif européen décline
linvitation de la Commission européenne pour
protester contre la présence dans le dialogue
interreligieux dorganisations proches des Frères
Musulmans.
21Les partis politiques européens et les Cultes
définition dune problématique
22Quest ce quun parti politique ?
Un parti politique est une association organisée
qui rassemble des citoyens unis par une
philosophie ou une idéologie commune dont elle
recherchait la réalisation avec comme objectif
affiché la détention et lexercice du pouvoir
23Quest ce quun parti politique ?
Un parti politique est une organisation
professionnelle qui opère dans un marché
spécifique dont les règles sont en partie
déterminées par des contraintes administratives
et juridiques liées à lextension du domaine
dintervention de lEtat
24Quest ce quun parti politique ?
- Un parti politique est un médiateur dintérêts,
un porteur de revendications sociales, le
continuateur dun héritage idéologique et
culturel et une organisation bureaucratisée qui
sélectionne le personnel dirigeant. - Plus précisément, une formation politique a pour
fonction de faire converger des demandes
explicites du corps social sous couvert dun
discours logique et fruit dune construction
sociale particulière de la réalité. - Pour autant, le processus de bureaucratisation
administrative, le jeu des factions à linterne,
le privilège accordé à tel ou tel groupe
dintérêts à lexterne, la trop grande
intégration de revendications, la constitution de
clientèles électorales ou bien encore
laffadissement idéologique inhérent à lexercice
du pouvoir peuvent entraîner une perte de
légitimité. Dautant plus lorsque les partis
politiques évoluent dans le cadre dune
démocratie consociative. - Les partis politiques peuvent aussi devenir
finalement de simples agences professionnalisant
les élus dépendants des mannes publiques de
lÉtat. Ils vivent avec le risque permanent
dêtre concurrencés toujours par de nouvelles
formations et par de nouvelles formes de
médiation politique ou bien encore daccréditer
la crise de la démocratie représentative.
25Quest ce que le régime politique de lUnion
européenne ?
- La méthode communautaire désigne le mode de
fonctionnement institutionnel du premier pilier
de lUnion européenne. Dans le respect du
principe de subsidiarité, elle repose sur une
logique dintégration et se caractérise notamment
par les éléments principaux suivants - Le
monopole du droit dinitiative de la CommissionÂ
-Le recours général au vote à la majorité
qualifiée au Conseil Le rôle actif du Parlement
européen (avis, propositions damendements,
etc.) -Luniformité dinterprétation du droit
communautaire assurée par la Cour de justice.
Elle soppose au mode de fonctionnement
institutionnel des deuxième et troisième piliers
qui repose sur une logique de coopération
intergouvernementale (méthode intergouvernementale
) se caractérisant par les éléments principaux
suivants Le droit dinitiative de la
Commission, soit partagé avec les Etats membres,
soit limité à certains domaines spécifiques -
Le recours général à lunanimité au Conseil -
Le rôle consultatif du Parlement européen - Le
rôle décisif de la Cour de justice.
26Régime politique européen et clivages dans les
sociétés européennes
27Les clivages dans les sociétés européennes
28Les clivages sur lidentité et la citoyenneté
- Les partisans dune citoyenneté européenne
porteuse en soi des identités multiples
auxquelles