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La trilogie impossible en actes: histoire de lintgration montaire

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Title: La trilogie impossible en actes: histoire de lintgration montaire


1
La trilogie impossible en actes histoire de
lintégration monétaire
Lhistoire du SME et du passage à lUEM , cest
celle des choix faits dans le cadre de la
trilogie impossible.
2
Le SME
  • Initialement conçu comme une alternative au
    système de Bretton Woods
  • Mais a fonctionné de plus en plus comme une
    zone-Mark régulée par la Bundesbank.
  • Cette asymétrie, et la crise spéculative de 1993
    conduisent les pays européens à sengager vers
    lUnion Monétaire.
  • Le SME est aujourdhui essentiellement le point
    dentrée des futurs membres de lUEM.

3
Crainte de linstabilité monétaire
  • Effondrement du système de Bretton-Woods (1971)
  • Les pays européens à la recherche dun système
    monétaire international
  • Spectre de lentre-deux-guerres
  • Crainte pour les échanges commerciaux
  • Et pour la PAC
  • Décision stabiliser les parités des monnaies
    européennes entre elles,
  • indépendamment du dollar.

4
Le Serpent monétaire européen ancêtre du SME
  • Accords de Bâle 1972 les Six, ainsi que le
    Royaume-Uni, le Danemark et l'Irlande conviennent
    de rétrécir les marges de variations entre leurs
    monnaies à 2,25 .
  • Ce régime de change qualifié de serpent
    s'insère dans une bande de fluctuations de ?
    2,25 vis-à-vis du dollar.
  • Le serpent ondule dans le tunnel.
  • Ce système suppose des interventions des banques
    centrales sur le marché des changes lorsque leur
    monnaie glisse en dehors du serpent ou s'éloigne
    de sa parité vis-à-vis du dollar.

5
Le Serpent monétaire européen 1972-1979
6
Fragilité du serpent monétaire européen
  • Le Royaume-Uni et l'Irlande s'en retirent en juin
    1972 et l'Italie en février 1973.
  • Mars 1973, passage aux taux de change flottants.
    Le serpent continue de fonctionner mais il est
    privé de tunnel.
  • défection du franc français en 1974 qui, malgré
    un retour en 1976, sort à nouveau et
    définitivement du mécanisme de change la même
    année.
  • Le serpent se réduit à une simple zone mark
    (deutschemark, florin, franc belge, couronne
    danoise ).
  • Cet échec du serpent est imputable à plusieurs
    facteurs
  • les variations du dollar qui est le point
    d'ancrage du système et sur lequel les pays
    européens ont peu de prise. Avec l'instauration
    des changes flottants les États-Unis inaugurent
    leur politique du benign neglect . La défense de
    la parité du dollar incombe aux banques centrales
    étrangères qui finiront par refuser ce soutien
    inconditionnel
  • l'asymétrie du système qui fait peser l'effort de
    défense des parités sur les monnaies les plus
    faibles tandis que les monnaies fortes sont
    dédouanées de toute contribution
  • la divergence des politiques et des performances
    macro-économiques des États membres au lendemain
    du premier choc pétrolier. Si la République
    Fédérale d'Allemagne (RFA) privilégie la lutte
    contre l'inflation, la France donne la priorité à
    la lutte contre le chômage.

7
Le Système Monétaire Européen le serpent
renforcé 1979-1998
  • Le Système monétaire européen (SME), instauré le
    13 mars 1979
  • tente de créer une zone de stabilité des changes
    autonome par rapport au dollar.
  • Une  monnaie  européenne commune l'écu
  • un mécanisme de change renforcé
  • symétrie des obligations entre tous les pays
    participants (en principe)
  • changes fixes mais ajustables (pour éviter les
    mésalignements)

8
Le Système Monétaire Européen le serpent
renforcé 1979-1998
  • Le Système monétaire européen (SME), instauré le
    13 mars 1979
  • tente de créer une zone de stabilité des changes
    autonome par rapport au dollar.
  • Une  monnaie  européenne commune l'écu
  • un mécanisme de change renforcé
  • symétrie des obligations entre tous les pays
    participants (en principe)
  • changes fixes mais ajustables (pour éviter les
    mésalignements)

9
Lesprit du SME
  • Objectif principal stabiliser les taux de change
    entre monnaies européennes pour favoriser le
    commerce européen, donc la croissance, donc la
    paix.
  • Système égalitaire et symétrique
  • Pas de monnaie pivot
  • Interventions bilatérales de soutien des parités
  • Pas de rôle pour le dollar américain

10
Principes de base du SME
  • Une grille de taux de change
  • Taux de change bilatéraux
  • Marges de fluctuation
  • Soutien mutuel illimité
  • Par des intervention sur le marché des changes
  • Par des prêts à court terme
  • Réalignments
  • autorisés
  • À condition davoir un accord à lunanimité
  • L E.C.U.
  • Pas une vraie monnaie, juste une unité de compte
  • A commencé à être utilisé vers la fin dans les
    réglements internationaux.

11
LECU European Currency Unit
  • L'écu se définissait comme un panier de monnaies
  • Le nombre d'unités de chacune des monnaies qui
    entraient dans la composition de l'écu avait été
    arrêté en fonction du poids économique de chaque
    Etat membre et de sa part dans le commerce
    intra-communautaire.
  • Le poids d'une monnaie dans l'écu variait. Il
    augmentait pour une monnaie qui s'appréciait par
    rapport aux autres monnaies et à l'écu.
  • la composition de l'écu était révisée tous les
    cinq ans afin de rétablir le lien entre la part
    d'une monnaie dans l'écu et l'importance
    économique du pays émetteur

12
LEcu un panier de monnaies
13
LEcu une monnaie atypique
  • L'écu ne remplissait qu'imparfaitement les
    attributions classiques d'une véritable monnaie
  • unité de compte,
  • réserve de valeur
  • instrument de transaction.
  • Cest le Deutschemark qui a servi de fait
    dancrage et de monnaie internationale au système.

14
Les quatre vies du SME
  • 1979-87 EMS-1 avec des bandes de fluctuation
    étroites (?2.25), fonctionnement symétrique
  • 1987-93 EMS-1 centré sur le DM, réalignements
    plus rares
  • 1993-99 EMS-1 avec bandes élargies (?15)
  • 1999- EMS-2, asymétrique, antichambre de lUEM

15
4 phases du SME
16
Le premier SMEde 1979 au 12 janvier 1987
  • A cette époque, au sein du SME, un groupe de pays
    très attachés à une faible inflation  Allemagne,
    pays du Nord
  • et des pays plus désinvoltes vis à vis de ce
    problème  France, Italie.
  • Ces deux groupes de pays partaient avec des
    préférences différentes, qui ont fini par
    converger à la fin de la période.
  • Phobie de linflation chez les allemands, marqués
    par lépisode dhyperinflation quils ont connue
    en 1922-23 (montée de lHitlerisme).
  • ?En Allemagne, de 1950 à 1990, le taux
    dinflation moyen a été de 2.8 avec un maximum
    de 7 brièvement atteint en 1951, 1973, 1974.
  • En France le taux moyen dinflation entre 1950
    et 1990 a été de 6.5 avec plusieurs pointes au
    dessus de 13 et jusque 17.
  • Les deux pays avaient tout simplement des
    politiques monétaires différentes.

17
Le premier SME - suite
  • Au moment de la création du SME, il était évident
    que les pays avaient des préférences différentes.
  • On a donc laissé chacun choisir sa politique
    monétaire et son taux dinflation,
  • ce qui supposait la possibilité des réalignements
    de parités pour préserver la compétitivité des
    pays,
  • et pour que les réalignements se fassent sans
    casse, il fallait un contrôle des changes, sinon
    crise spéculative à chaque réalignement (trilogie
    impossible).

18
Le premier SME - suite
  • Or, si le taux de change est fixe et que
    linflation est plus élevée en France quen
    Allemagne, cela veut dire que les prix augmentent
    plus vite, les produits français deviennent de
    plus en plus cher vis-à-vis des produits
    allemands 
  • ? perte de compétitivité.
  • ? Pour remédier à cette situation, il faut
    dévaluer.
  • Lorsquon dévalue souvent, cest que le régime de
    change fixe nest pas absolument une priorité, on
    renonce partiellement à cet objectif.

19
Le premier SME - suite
  • Ainsi, alors que 100 (nouveaux) francs valaient
    120 marks en 1950, ils ne valaient plus que 30
    marks en 1990, à force des dévaluations du
    France.
  • entre mars 1979 et janvier 1987 11
    réalignements, i.e. 1 tous les 8 mois et demi en
    moyenne.
  • Figure 1 la courbe en pointillé représente le
    rapport des taux dinflation allemand et français
    (indices des prix à la consommation).
  • Si les deux pays avaient connu le même taux
    dinflation, la courbe aurait été horizontale.
  • On voit que le taux dinflation français a
    toujours été supérieur.
  • A partir de 1989, linflation française ralentit.

20
(No Transcript)
21
SME 1 et dévaluations
  • Tant que les prix grimpent plus vite en France
    quen Allemagne, il faut bien de temps en temps
    dévaluer,
  • sinon les produits français perdent leur
    compétitivité.
  • Par exemple si linflation en France est de 10
    alors quelle nest que de 3 en Allemagne, il
    faut dévaluer de 7 pour rétablir la
    compétitivité des produits français.
  • Cest pourquoi la courbe en escalier qui décrit
    lévolution des taux de change suit la courbe du
    différentiel dinflation.
  • Cest la condition pour que la France, et
    lItalie, puisse continuer à mener une politique
    monétaire autonome différente de celle de
    lAllemagne.

22
SME1 et dévaluations - suite
  • Il aurait été possible de construire demblée un
    SME dédié à la lutte contre linflation 
  • pénaliser les membres les plus inflationnistes
  • en tardant à autoriser les dévaluations
  • en opérant des dévaluations qui ne compensent pas
    complètement le différentiel dinflation.
  • En effet, dans le SME, un pays nest pas libre
    décider tout seul de réaligner sa monnaie, il
    doit obtenir laccord des autres membres.

23
Italie 1979-1982
  • De 1979 à 1992, lItalie sinterdit de dévaluer
    malgré son inflation élevée
  • ? perte considérable de compétitivité de
    lordre de 40.
  • choix délibéré du gouvernement qui narrivait pas
    à imposer au parlement une politique daustérité
    -nécessairement impopulaire.
  • Cela revient à aller chercher dans le SME la
    discipline qui leur manquait chez eux.
  • Plus linflation avançait, plus les entreprises
    italiennes voyaient leur compétitivité mise à
    mal 
  • patronat et syndicats se retrouvaient daccord
    pour demander plus de rigueur, car personne en
    Italie ne voulait remettre en cause
    lappartenance au SME.

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Inflation, surévaluation et compte courant
25
Bilan du premier SME
  • Le premier SME a vu la coexistence entre des pays
    inflationnistes et des pays  vertueux 
  • grâce à des fréquentes dévaluations et contrôles
    des changes.
  • 11 réajustements en 8 ans
  • les taux d'inflation et les politiques
    économiques divergent nettement entre les
    différents pays de la Communauté.
  • Néanmoins, le binôme France-Allemagne se renforce
    depuis le choix fait en 1983 par la France de
    maintenir le franc dans le SME et de s'orienter
    vers une politique vertueuse de désinflation
    compétitive.

26
La désinflation compétitive française 1983-1997
  • Avec une parité du taux de change fixe, connaître
    un taux dinflation inférieur à celui de ses
    partenaires commerciaux européens rend les
    produits nationaux plus compétitifs
  • Idée miser sur le commerce international pour
    relancer léconomie (puisque les politiques
    keynésiennes de relance ne fonctionnent plus -
    stagflation)
  • On cherche à ce que les produits français soient
    très bon marché
  • Pour que le niveau des prix P soit faible (peu
    dinflation) il faut mener une politique
    monétaire restrictive (MVPY)
  • La politique de désinflation compétitive consiste
    à ne pas dévaluer, donc e reste constant, et
    avoir un taux dinflation plus faible que nos
    partenaires commerciaux
  • Cela revient donc à obtenir une sous-évaluation
    de la monnaie nationale sans dévaluation.
  • Politique très coûteuse en emploi dans un premier
    temps.

27
Le deuxième SME 1987 - 1993
  • La divergence des préférences est devenue
    impossible lorsque la libre circulation des
    capitaux a été adoptée le 1er juillet 1990.
  • En effet les marchés anticipent les dévaluations
    et en tirent profit? crises spéculatives.
  • Les mouvements de capitaux ont en effet pris une
    ampleur considérable dès lors qu'ils ont été
    libéralisés
  • Dès 1992, le volume journalier des transactions
    sur le marché des changes s'élevait à 800
    milliards de dollars par jour
  • 95 des transactions sur les marchés des changes
    relèvent de mouvements purement financiers 5
    seulement sont liées aux règlements des
    transactions courantes
  • Face à ces capitaux spéculatifs, les réserves de
    change des banques centrales étaient estimées par
    le FMI, à la même date, à 1 050 milliards de
    dollars.
  • Les pays européens se retrouvent exposés au
    jugement des marchés.

28
Le deuxième SME et les attaques spéculatives
  • avec des marges à ? 2,25 , il est facile pour
    les spéculateurs
  • de s'endetter massivement dans une devise
    faible,
  • de vendre cette monnaie
  • De la faire sortir de la bande de fluctuation,
  • De racheter cette monnaie après dépréciation ou
    dévaluation ? forts gains en capital.
  • ? La déréglementation financière remet en cause
    la viabilité des systèmes de change fixes.
  • ? L'ampleur des attaques spéculatives en
    1992-1993 a rendu insoutenable la grille de
    parité.

29
Monnaie forte et monnaie faible
  • Monnaie forte
  • Inflation faible, i.e. pas plus élevée que dans
    les autres pays
  • Pas de dévaluation
  • Monnaie faible
  • Plus dinflation que les autres pays
  • Dévaluations fréquentes
  • Les marchés anticipent une dévaluation future
  • car la BC dun pays à monnaie faible est placée
    devant un dilemme dévaluer ou sacrifier la
    compétitivité des produits nationaux

30
Mécanisme des attaques spéculatives
  • Les spéculateurs prévoient une dévaluation du
    Franc vis à vis du DM ils vendent du Franc pour
    acheter du DM 
  • La BC française doit acheter du Franc en puisant
    dans ses réserves de change la Buba peut laider
    en achetant du Franc. Mais les réserves de la BC
    ne sont pas infinies.
  • les spéculateurs se disent quon va profiter de
    la dévaluation du Franc pour faire en même temps
    le réalignement de la peseta espagnole ou de la
    lire italienne. Du coup, tous les pays à monnaie
    faible voient leurs réserves de change emportées
    dans la crise.
  • Au bout dun moment, les BC arrêtent de soutenir
    la parité de la monnaie nationale car cest trop
    cher ? dévaluation
  • Après la dévaluation, tous les capitaux qui ont
    fui retournent dans leur pays dorigine (avec une
    plus-value), les BC reconstituent leurs réserves
    de change.
  • La dévaluation a rétabli la compétitivité
    externe, la balance commerciale se redresse et
    contribue à la reconstitution des réserves de
    change.
  • ? Gains en Francs du spéculateur le DM vaut
    davantage de francs après la dévaluation.

31
Attaques spéculatives
  • Les opérateurs vendent la monnaie dont ils
    pensent quelle va se déprécier (ou être
    dévaluée)
  • Et achètent la devise dont ils pensent quelle va
    être réévaluée
  • Ce faisant ils accroissent la pression dans le
    sens quils anticipent
  • En vendant du franc, ils accroissent la pression
    à la baisse du franc,
  • leurs anticipations sont souvent
     auto-réalisatrices 

32
Les crises sont-elles auto-réalisatrices?
  • pas complètement, la spéculation est tout de même
    fondée sur des  fondamentaux .
  • Si les opérateurs spéculent sur la baisse du
    franc cest parce quils observent que la BC
    française mène une politique monétaire
    expansionniste plus inflationniste que la BC
    allemande.
  • Donc ils savent que le taux de change réel du
    franc par rapport au DM va être surévalué, que la
    compétitivité française va en pâtir, et que le
    gouvernement français va certainement être tenté
    de dévaluer.
  • Plus fondamentalement, le seul fait que la BC
    française mène une politique plus inflationniste
    que la BC allemande reflète des différences de
    préférences (la France a une préférence pour le
    niveau dactivité et lAllemagne pour la
    stabilité des prix).
  • Cest cela le fondement de lattaque spéculative.

33
Deux autres raisons den finir avec linflation
  • Fin de la courbe de Philips
  • Arbitrage inflation-chômage jusquen 1979
  • Puis stagflation (stagnation et inflation en même
    temps) on narrive plus à réduire le chômage en
    laissant linflation augmenter
  • La politique monétaire (expansionniste) joue sur
    les grandeurs nominales
  • Critique de Lucas
  • Primes de risque élevés sur les monnaies faibles
  • Taux dintérêt plus élevés ? moindre croissance

34
Grandeurs nominales et grandeurs réelles
  • Grandeurs nominales prix courant dun bien en
    euros, le montant des salaires en euros, le
    niveau des prix, le montant du PIB en euros
  • Grandeurs réelles pouvoir dachat de ces
    grandeurs pouvoir dachat des salaires, etc.
  • Salaire réel salaire nominale / niveau des prix
    (indice des prix) pouvoir dachat du salaire
  • Taux dintérêt réel taux dintérêt nominal /
    niveau des prix
  • Les deux grandeurs (nominale et réelle) divergent
    dans le temps
  • car le niveau des prix augmente ou baisse au
    cours du temps

35
Evolution de la symétrie à la zone mark
  • Problème des réalignements
  • compensent à peine les différences dinflation
  • facilement anticipés par les marchés
  • mettent les pays à monnaie faible-inflation forte
    sur la sellette
  • Déficit commercial chronique
  • Attaques spéculatives
  • la symétrie du système est brisée de facto
  • la Bundesbank devient lexemple à suivre

36
Deux voies de sortie ont été utilisées avant le
passage au quasi flottement qui a définitivement
annihilé la spéculation
  • retour à la situation caractéristique des années
    70 pour le Royaume-Uni et, de façon transitoire,
    pour l'Italie
  • laissent flotter leur monnaie afin de retrouver
    des marges de manuvre sur le plan de la
    politique monétaire, tout en conservant la
    liberté de circulation des capitaux nécessaire au
    fonctionnement de la City, pour les Britanniques
  • retour à la situation caractéristique des années
    60 pour l'Espagne, le Portugal et l'Irlande
  • rétablissent temporairement un contrôle des
    changes pour se maintenir dans le SME
  • mais cela devient impossible avec l'entrée en
    vigueur du traité de Maastricht

37
3è voie alignement sur lAllemagne
  • ne pas se trouver en situation de dévaluation
  • donc adopter un taux dinflation proche de celui
    de lAllemagne et des pays à monnaie forte (et
    inflation faible).
  • le SME devient un mécanisme de réduction de
    linflation. Tous les pays adoptent lobjectif de
    ne plus dévaluer vis-à-vis du Mark. Ce qui
    signifie que leur inflation doit rester aussi
    faible que linflation allemande.
  • En pratique, les BC des autres pays salignent
    minute par minute sur les taux dintérêt
    pratiqués par la Buba à Francfort.
  • Ainsi, les objectifs des pays qui sont restés
    dans le SME deviennent identiques, les politiques
    monétaires sont identiques (elles sont alignées
    sur celle de lAllemagne), il ny a plus de
    raison de spéculer
  • Au sein de la trilogie, les pays européens
    choisissent la liberté des capitaux et les
    changes fixes, et renoncent à leur souveraineté
    monétaire (sauf lAllemagne).

38
Le SME en zone mark
  • Pour imiter la Bundesbank et acquérir la même
    crédibilité, il a fallu
  • Abdiquer de toute autonomie dans la politique
    monétaire
  • Viser un taux dinflation faible à lallemande
  • Éviter les réalignements pour ne pas détruire
    toute crédibilité

39
(No Transcript)
40
De la symétrie à la zone mark
41
(No Transcript)
42
L'asymétrie du système l'ancrage sur le
deutschemark
  • Pourquoi est-ce à lAllemagne que revient la
    liberté de choisir la politique monétaire pour
    toute la zone?
  • Cette situation de fait était-elle une fatalité
    dans le SME ?
  • Pourquoi lAllemagne est-elle déliée de la
    trilogie impossible  le principe des N-1.
  • LAllemagne est évidemment soumise au principe du
    triangle dincompatibilités, mais elle bénéficie
    dun statut privilégié au sein du SME.
  • Concrètement, toutes les autres BC alignent leurs
    taux dintérêt sur ceux de la Buba qui na plus
    rien à faire et se trouve parfaitement libre de
    ses mouvements.

43
Pourquoi la position privilégiée de lAllemagne?
  • Même position que les USA du temps de Bretton-
    Woods. Pourquoi ?
  • ? parce que le deutschemark était la monnaie qui
    bénéficiait des meilleurs antécédents en matière
    de stabilité des prix.
  • ? confiance des opérateurs, statut de monnaie
    forte, réputation, crédibilité
  • ? alors que les autres pays ont besoin de
    lancrage au DM pour témoigner de leur
    détermination à lutter contre linflation.

44
Lors dune crise spéculative, la Buba
nintervient pas
  • Le principe de symétrie formelle des
    interventions nest pas respecté
  • la charge de la stabilité monétaire pèse
    exclusivement sur les pays dont les monnaies sont
    attaquées.
  • Exceptionnellement, la Bundesbank est intervenue
    pour soutenir le franc français au cours des
    attaques spéculatives de 1992-1993.

45
Pourquoi la Buba nintervient-elle pas?
  • lAllemagne na pas envie dacheter du franc, car
    cela revient à accroître ses réserves de change,
    donc la masse monétaire en circulation, donc
    inflation.
  • Puissance de l'économie allemande qui
    représentait 30,3 du PIB communautaire à la fin
    des années 80.
  • Le deutschemark était la seule monnaie européenne
    à avoir un statut de monnaie de réserve et de
    facturation internationale (comme dollar et yen).

46
Le DM devise internationale
  • À la fin de 1995, 61,5 des réserves officielles
    mondiales étaient libellés en dollar, 14,2 en
    deutschemark, 8,5 en yen, 3,8 en livre
    sterling, 2,1 en franc français et 1,1 en
    franc suisse.
  • Le dollar facturait aux alentours de 40 du
    commerce mondial contre 10 pour le
    deutschemark.
  • Le couple dollar/mark était le plus traité par
    les opérateurs dans les transactions quotidiennes
    sur le marché des changes (25 des transactions)
    devant le couple dollar/yen (20 ).

47
Les objectifs de lAllemagne
  • il n'entre pas dans les missions officielles de
    la Bundesbank de conduire sa politique en
    fonction de l'ensemble des besoins de la zone
    Europe.
  • Sa mission constitutionnelle est de défendre la
    stabilité monétaire, c'est-à-dire de protéger le
    mark de l'inflation.
  • Or, l'Allemagne définit de facto la politique
    monétaire et la politique du change du bloc
    monétaire européen
  • ?les autres pays membres du SME suivent parfois
    une politique monétaire en inadéquation avec
    leurs besoins du moment.

48
Le coût du SME pour les N-1 pays
  • Les membres du SME ont renoncé à jouir de leur
    pleine souveraineté en matière monétaire.
  • l'Allemagne est le seul pays de la Communauté à
    échapper à l'incompatibilité entre intégration
    financière, fixité des changes et indépendance
    des politiques monétaires.
  • Les autres pays, pour défendre la stabilité de
    leurs taux de change, se sont retrouvés sous la
    double tutelle des marchés financiers, auprès
    desquels leurs politiques devaient être jugés
    crédibles, et de la Bundesbank, dans la mesure où
    la politique monétaire allemande donnait le tempo
    sur lequel ils s'alignaient.
  • De plus, leurs taux d'intérêt incorporaient une
    prime de risque, variable selon les pays, en
    fonction de l'appréciation portée par les marchés
    sur la crédibilité de leur politique économique.
  • Parité couverte des taux dintérêt

49
La parité couverte des taux dintérêt
  • r gt r afflux de capitaux, devises en France
  • rlt r sortie de capitaux (devises)
  • Équilibre r r Dea
  • Dea variation anticipée du taux de change
  • r taux dintérêt français
  • r taux dintérêt étranger

50
Le choc de la réunification allemande
  • Unification allemande un gros choc de demande
    (G)
  • Ostmark/Deutschemark, salaires, chômage,
    reconstruction
  • qui appelle une politique monétaire restrictive
    de la part de la Buba
  • Sinon G ? gt augmentation de la demande
    globalegtP?
  • Les taux dintérêt réels allemands augmentent
  • Et donc ceux de toute la zone alors que ce
    nest pas justifié perte de croissance inutile
    pour la France, Italie
  • 6,9 en France en 1990, 6,4 en 1991,7,9 en
    1992 ?Récession
  • La réévaluation du mark à l'égard des autres
    monnaies du SME aurait permis à l'Allemagne de
    mieux maîtriser ses tensions inflationnistes et
    aux autres pays de s'acquitter de taux d'intérêt
    réel plus faible, en meilleure adéquation avec la
    phase de dépression qu'ils traversaient

51
(No Transcript)
52
13 septembre 1992- 2 août 1993
  • 2 juin 1992 referendum danois sur le Traité de
    Maastricht NON
  • vague dattaques spéculatives en 1992-93
  • Les spéculateurs, les marchés, comprennent que la
    stabilité du change nest pas lobjectif
    primordial des gouvernements. Ils anticipent donc
    une dévaluation prochaine.
  • Dans ces conditions, il est profitable dacheter
    du dollar en franc et de racheter le franc quand
    il sera moins cher.
  • les spéculateurs vendent du franc ? pressions à
    la baisse du franc?La BC est obligé dacheter du
    franc pour contrecarrer cette pression?elle
    utilise des stocks de réserves en devises ?un
    bras de fer sengage entre les marchés et la BC
    guerre dattrition
  • en quelques jours les réserves de la BC peuvent
    être épuisées

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Le déroulement de la crise
  • Septembre 1992 attaques de la et de la lire
    italienne. LItalie et la GB quittent le SME et
    laissent flotter leurs monnaies.
  • Il y aura cinq réajustements de parité en
    l'espace d'un an
  • les autorités monétaires espagnoles, portugaises
    et irlandaises rétablissent transitoirement des
    mesures de contrôle des mouvements de capitaux
  • LEspagne, le Portugal et lIrlande dévaluent,
    malgré ces contrôles de change partiels
  • le franc français et la couronne danoise font
    l'objet de plusieurs attaques spéculatives
  • trois des monnaies périphériques au système, le
    mark finlandais, la couronne suédoise et la
    couronne norvégienne, renoncent à leur
    rattachement unilatéral à l'écu suite aux
    pressions des marchés et laissent flotter leurs
    monnaies.

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Bilan du fonctionnement asymétrique du SME
  • L'asymétrie du fonctionnement du SME a fini par
    le décrédibiliser, aux yeux des marchés, dès lors
    qu'il est apparu que les objectifs de politique
    économique entre l'Allemagne et d'autres pays
    adhérents du système pouvaient être
    contradictoires.
  • L'Union économique et monétaire s'est dès lors
    imposée comme la seule voie de sortie possible
    pour définir une politique monétaire unique qui
    corresponde aux besoins de l'ensemble de la zone

55
Leçons contradictoires de la crise de 1993 (1)
  • two-corner view
  • Même le 2è SME na pas pu tenir
  • Donc il faut choisir une solution radicale
  • Rendre le SME encore plus uniforme
  • Aller jusquà lunion monétaire
  • Le SME était une mauvaise idée
  • Il vaut mieux choisir un régime de change
    flottant
  • Les interventions illimitées ne peuvent pas être
    illimités en réalité
  • Il faut plus de discipline et moins de soutien

56
Leçons de la crise de 1993 (2)
  • Les attaques spéculatives peuvent frapper même
    des économies saines et des monnaies non
    surévaluées ou sous évaluées
  • crises auto-réalisatrices
  • mais pas vraiment en fait
  • divergence des préférences fondement des
    attaques

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Leçon générale sur les crises de change
  • Crises de change abandon forcé de la parité
    fixe à laquelle un pays sétait engagé,
  • nombreuses dans les années 1990
  • crise du Système Monétaire Européen en 1992-93,
  • crise mexicaine en 1994,
  • crise asiatique en 1997
  • Crise du rouble russe en 1998
  • crise du réal brésilien en 1999
  • Explication incompatibilité entre des politiques
    économiques expansionnistes et le maintien dune
    parité fixe
  • la fuite des capitaux est le résultat de
    lincapacité de lEtat à parvenir à une
    discipline budgétaire et monétaire
  • Crises auto-réalisatrices. En 1992-1993, en
    France ou en Grande-Bretagne, pas de politique
    expansionniste et le franc ne dévalue pas.

58
Le SME à bandes de fluctuation élargies
  • Sortie de crise, le 2 août 1993
  • Pour enrayer les attaques spéculatives, les
    marges de fluctuation du mécanisme de change sont
    portées de ? 2,25 à ? 15 .
  • gt possibilités de variation de 30
  • les monnaies européennes évoluent dans un système
    de change quasi flottant.
  • mise en place d'un nouvel SME.

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LUEM ou le flottement
  • L'asymétrie du fonctionnement du SME a fini par
    le décrédibiliser, aux yeux des marchés,
  • car les objectifs de politique économique de
    l'Allemagne et d'autres pays adhérents du système
    peuvent être contradictoires.
  • 2 solutions
  • Union économique et monétaire politique
    monétaire commune
  • flottement politiques monétaires totalement
    séparées.

60
Le 2è SME ou MCE2
  • Le Premier SME disparaît le 1er Janvier 1999 avec
    le lancement de leuro
  • Le SME 2 ou MCE2 est créé pour
  • accueillir les pays qui ne peuvent pas ou ne
    veulent pas entrer dans la zone euro
  • Le Danemark et le RU ont une dérogation, mais le
    Danemark adopte le MCE2
  • La Suède na pas de dérogation mais nentre pas
    dans le MCE2
  • Accueillir les devises des nouveaux membres de
    lUE avant quils nadoptent leuro

61
Différences entre SME1 et SME2
62
Un renouveau du SME?
  • En principe, la participation au MCE (ERM) est
    obligatoire pour tous les nouveaux membres de
    lUE
  • Il doivent passer au moins 2 ans dans le MCE
    avant de pouvoir rejoindre la zone euro
  • Doivent éliminer tous contrôles de capitaux
  • Trilogie impossiblegt il doivent donc abdiquer
    toute autonomie monétaire
  • Période à risque risque de crises
    auto-réalisatrices
  • Danger pour les nouveaux membres chocs
    asymétriques.

63
Les membres du MCE II
64
La trilogie impossible en actes
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