Title: Suivi m
1Suivi médical des salariés intérimaires
- 3 cas cliniques
- Vus lors dune journée de consultation
- Au centre ETT à Strasbourg
- Fabienne MICHEL
2État des lieux du travail temporaire
- Les entreprises qui ont recours de plus en plus
fréquemment à lemploi dintérimaires, réagissent
ainsi à la double contrainte dune crainte de
gonfler les effectifs en période incertaine et de
répondre rapidement à des demandes en dent de
scie. - Le travail temporaire devient ainsi un
- mode de gestion des ressources humaines
- à long terme et pour les salariés, parfois,
- un tremplin daccès à un emploi définitif.
3Mission de placement pour les entreprises de
travail temporaire
- A noter que le monopole de service public détenu
par lANPE en matière de placement est tombé avec
la loi de cohésion sociale du 18 janvier. - Cette ouverture, pratique courante dans la
plupart des pays de la CEE, régularise une
situation existant dans les faits, le retour à
lemploi se faisant déjà de manière efficace par
le biais de lintérim - en effet les salariés postulant dans les ETT,
à contrario des effectifs ANPE, sont tous
en recherche demploi active .
4http//www.achallans.com
5Profil type du salarié intérimairelintérim est
subit pour ½
- jeune sans qualification, premiers postes
- jeune diplômé, sans expérience, premier emploi.
période en intérim ou - longue, puis CDD, puis
CDI avec période dessai - salarié gt 40 ans, licencié économique, avec
ancienneté, faute d embauche , le retour à
lemploi passe par lintérim, rêve dun poste
fixe - salarié étranger récemment arrivé, diplôme non
reconnu en France,pas dautre choix que missions
intérim - quelques salariés chômeurs en fin de droit ,
dans lurgence se tournent vers lintérim en
attendant de voir venir un autre poste ouleur
quota dheures
6Intérimaire par choix environ la moitié des
effectifs
- après 10 à 20 ans poste fixe, choix des missions,
salaire plus important, organisation du temps de
travail sur lannée et paradoxalement pour
certains, meilleures conditions de travail.
Salariés diplômés dont les compétences sont
recherchées. Soignants, métier de bouche
(cuisiniers, bouchers) chauffeurs poids lourds,
métiers du bâtiment et des cadres dans le
tertiaire. - quelques anciens travailleurs indépendants qui
jettent léponge - de façon plus anecdotique, les étudiants (postes
de nuit, temps partiel)
71ère visite, pour monsieur A. Ismet, CAP
peintre-tapissier en 1997
- Il est âgé de 28 ans,dorigine Yougoslave,
réfugié politique, a la nationalité française,
arrivé en France en 1994, à lâge de 18 ans - Il parle et comprends bien le français
- De 94 à 97 travaillera en intérim au poste de
manœuvre sur des chantiers BTP (Ø visite méd) - En 96 AT, chute de 5m, passera à travers une
cloison de novopan fermant une ouverture, non
signalée sur les plans, contusions simples - Aucun antcd particulier, vaccinations ?
8- A travaillé près de 6 ans en intérim pour la même
entreprise de peinture - Peinture int. et ext., pose de papier peint,
résines pour sols, projection de peinture murs et
plafonds, aucune notion de port dEPI, lavage
fréquent des mains au White Spirit (fournit par
lemployeur) - Mission en cours depuis une semaine, pose
denduit essentiellement
9- Cliniquement examen sp, BEG,
- état cutané RAS, dos, et articulation sp,
douleurs occasionnelles de type courbatures au
niveau des bras - Ex complémentaires audiométrie, spirométrie et
bilan biologique sp - Conseils sur le port des EPI, lavage des mains au
White Spirit à proscrire
10Monsieur B. Olivier, 38 ans, 1ère visite le 1er
juin 2005
- une mission comme télé enquêteur en cours
- lETT précise quil aurait présenté une crise
dépilepsie sur le lieu du travail - Cursus laboris
- bac B puis Deug de droit
- commercial en téléphonie pdt 2 ans ½
- gestion de stock pdt 4 à 5 ans
- bac pro informatique en 2003
- depuis qq missions en intérim
11Antécédents et ex. clinique
- médical en particulier neurologique
- une PC durant ladolescence, pas de bilan fait,
- aucun souvenir des circonstances, ras par
ailleurs. - chir prothèse tête radiale, suite à trauma
- vaccinations TPolio en 1990
- La clinique est sans particularité,le salarié est
en BEG, aucune prise de toxique suspectée
12Poste de travail et contexte personnel
- Télé enquêteur enquêtes téléphoniques, entrée
des données sur ordinateur (modèle récent),
horaires de travail en journée, pas de cadence
imposée, bonne ambiance, bon accueil du
public, satisfait de son travail - À titre privé conflit de voisinage depuis
plusieurs semaines, dette de sommeil - Ø souvenir de la crise dépilepsie
- Na pas été consulter son médecin
13Souhait de poursuivre sa mission, (peu conscient
des répercutions possibles sur les collègues)
- Apte pour 1 mois et courrier pour bilan chez un
neurologue, à revoir le 29 juin - Réponse du neurologue (le 13/6/05)
- EEG qq bouffées lentes voire paroxystiques
bilat. sans manif. clinique, ex. neuro. sp.,
prescription de BZD, conseil hygiène de vie et de
sommeil, à revoir en septembre - Le 29 juin, absent courrier de relance au
salarié, RDV à prendre dans la semaine
14Monsieur B. se présente pour une 2ème visite le 6
juillet 2005
- à la suite de cette crise dépilepsie, survenue
sur le lieu du travail et malgré lavis
daptitude favorable, lETT à prononcé la fin de
la mission et ne la plus contacté depuis - Sur le plan personnel et médical, il prends son
traitement (Urbanyl) quotidiennement et veille à
se coucher tôt, pas de nouvelle crise - Il a programmé de déménager sur Bordeaux en
septembre et doit sy trouver un nouveau
neurologue pour son suivi médical
15Melle S. Malika, 40 ans, V.A., 3ème visite au
centre ETT
- Antcd médicaux
- néant, un enfant(1991)
- Cursus prof
- fin de scolarité en 3ème
- pendant 8 ans responsable de lentretien dun
centre socioculturel, fin de son contrat faute de
budget pour sa titularisation - Missions intérim
16en 2004, intérim, agent de production, entreprise
de fabrication d accessoires en mousse
polyuréthane (expo. Isocyanates)
- 10 juin 2004 visite dembauche, la mission est
en cours, la salariée se plaint de toux nocturne
depuis quelques jours - Ex. clinique et spirométrie faite ce jour sp
- Le médecin informe la salariée sur les risques
dune exposition aux isocyanates - Émet un avis daptitude limité à 1 mois et fixe
un nouveau RDV - 8 juillet 2004 Ø toux, Ø plaintes, apte1 an
176 juillet 2005, visite annuelle, poste identique,
tjs en intérim
- Poste
- contrôle qualité des pièces, ébavurage (max 2h)
alternance des postes dans léquipe, debout,
pièces en sortie de chaîne, exp isocyanates
faible - plaintes
- Jambes lourdes, suivi phlébologue, pas
possibilité tabouret assis-debout /contraintes
gestuelles - Douleurs articulaires Mb sup occasionnelles,
ttt AINS local, Ø Sd canalaire, dorso-lomb. sp - Pas de plainte respiratoire
18- Cliniquement sp
- Spirométrie perturbée
- CVF et VEMS abaissés à 32 et 37 des valeurs
exigées - CV exp. étant préservée à 3030 ml
- avis auprès dun pneumologue demandé et salariée
maintenue apte au poste
19Vécu sur le terrain de cette salariée intérimaire
- La salariée qui travaille en équipe se présente
le matin, alors quelle travaille ce jour
laprès-midi - Le poste débavurage est très sollicitant (risque
TMS), les intérimaires, les plus récents, y sont
prioritairement affectés par le chef déquipe - Sur les derniers mois en raison dune charge de
travail importante lentreprise à sollicité
lensemble des salariés à venir travailler en
heures supplémentaires le samedi matin - Après une plainte dun salarié fixe, arguant du
droit du travail, ces heures sup. se font
désormais sur la base du volontariat
20Concrètement, lors des visites
- Le plus souvent, le salarié se présente durant
son temps de repos. (méconnaissance de ces droits
et/ou souhait de ne pas se faire remarquer auprès
de lEU) - lorsque le salarié est vu, il nest pas rare,
quil nai pas de mission en cours, quil ne
sache pas sil en aura bientôt une, quil ne
connaisse pas lentreprise ni le poste qui pourra
lui être proposé et quil nai quune vague idée
des postes pour lesquels lETT lui recherche une
mission. - De son côté le médecin du travail a rarement
visité lentreprise et encore moins le poste
précisément de lintérimaire qui est en face de
lui - plus de la moitié des intérimaires ne connaissent
pas la durée exacte de leur mission
21- au dessus des intérimaires plane la menace
de fin de mission Un retard, une
revendication, un arrêt maladie, une restriction
daptitude - Cela conduit les intérimaires à remettre à plus
tard le suivi de leur santé - lintérimaire nest pas suivi par un médecin du
W, mais par un centre. - Sil est inscrit dans différentes agences, il
peut être suivit dans différents centres. Un
intérimaire déclaré inapte peut changer dagence
et donc de centre et bénéficier dune visite plus
favorable
22Sur le terrain
http//www.bigmat.fr
23Sur le terrain
- port et fourniture des EPI la règle est celui
qui génère le risque est celui qui les fournit - en pratique de grandes variations entre les EU et
les ETT (difficile pour lintérimaire sur le
terrain de demander un équipement réservé parfois
aux seuls embauchés ) - les postes ingrats contraintes posturales,
charges lourdes, exposition à des nuisances
physiques ou chimiques sont réservés aux
intérimaires, et au sein des intérimaires aux
derniers arrivants
24- au sein des entreprises, 2 catégories de
salariés fixes et intérimaires. Conditions de
travail, statuts, informations qui circulent vers
eux diffèrent. - Les intérimaires ont moins de repères peu
dinterlocuteurs. Le médecin du travail de lEU
lest connaît rarement. - problème dinformation et de formation
responsable dun dAT plus élevé chez les
intérimaires - Les intérimaires sont globalement mal informés
sur les risques, sur les produits quils
utilisent
25- Limage de la santé au travail est plutôt
mauvaise auprès des ETT, le suivi médical est
irrégulier (beaucoup de salariés ne sont pas vus
dans les délais légaux) - Le tiers-temps nécessite de collaborer avec le
médecin du travail de lEU -
- MERCI DE VOTRE ATTENTION