Title: Diapositive 1
1 Supplément au cours.
Questions des étudiants GDO-MOPP année 2005.
Cours dépistémologie et méthodes qualitatives.
A.Hatchuel
2Pourrait-on revenir sur les différences entre
outil/méthode/instrument ? Quelle définition
synthétique de la gestion après ce cours? Quelles
distinctions entre chercheur en laboratoire et
chercheur en entreprise ? Comment analyser la
posture dune personne qui se déclare a
posteriori comme chercheur ? Que vaut la
distinction sciences dures/sciences
molles ? Quelle peut être lobjectivité des
insiders/outsiders ? Comment se construisent les
relations avec lacteur-clé dans un contexte de
recherche ? (et comment trouve-t-on
lacteur-clé ?) Quentend-on par réinventer la
logique taylorienne ? Quentend-on par crise
de limplémentation ? Quest-ce qui fait
accepter une mission à un chercheur ? A quoi
juge-t-on léchec/la réussite dune
intervention ? Que sont les communautés de
pratiques ? Quelles sont les caractéristiques,
les différences et les similarités de l'action
research (Kurt Lewin) et la recherche-intervention
(Henry Savall)? Quelle est la place de
Courcelle-Seneuil dans les sciences de gestion
? Qu'est que la recherche-action a-t-elle de
spécifique ? Quand on utilise n'importe quel
méthode de recherche (quantitative de
qualitative) on agit sur l'objet étudié et agit
en retour(conditionnement réciproque) ? Qu'est-ce
qu'un pragmatisme ? Et quel est son rapport avec
l'action ? Dans le cours sur la recherche action
vous avez parlé de certaines langues dont les
verbes ont des sujets incorporés comme l'arabe.
Cela n'est-il pas aussi vrai pour l'impératif en
français ? Quelle distinction faites vous entre
une idéologie et une connaissance ? D'ou vient
la notion de conditionnement réciproque ?
Fait-elle partie de vos découvertes ? Que
pensez-vous des méthodes quantitatives de
recherche en gestion ?
- Épistémo générale
- Statut et histoire des sciences de gestion
- Recherche en gestion
- Autres courants de recherche
3- Pourrait-on revenir sur les différences entre
outil/méthode/instrument ? - Les différences initiales sont lexicologique et
historiques - outils lat. ustensilia objet matériel destiné
à être utilisé manuellement dans un but fixé - instrument synonyme avec idée de précision et
dintellectualité mais reste matériel - méthode plus général, grec se conduire
guide de laction ou de la conduite - on peut conserver , si on veut , ces nuances en
Gestion - - outils ou instruments balance, marque,
compte,.. - - méthode iso, procédure qualité, guide de
management de projet - de plus, une méthode peut préconiser des outils
et des instruments
4- Que vaut la distinction sciences dures/sciences
molles ? - Métaphore à visée pacificatrice mais
signification scientifique peu élaborée
langage bureaucratique de gestion de la recherche
pax academica rationalité traditionnelle - Si on veut établir des distinctions entre les
sciences il faut une (ou plusieurs
épistémologies - Dans le cadre du cours, jai donné un graphe qui
represente les sciences en fonction de deux
opérateurs relatifs aux conditionnements
réciproques possibles sur les objets axe 1
possibilité de confinement de lobjet axe 2
possibilité dintervention sur lobjet
5- Quand on utilise n'importe quel méthode de
recherche (quantitative de qualitative) on agit
sur l'objet étudié et agit en retour(conditionneme
nt réciproque) ? - Oui, mais ce qui nous permet de produire de la
connaissance, cest le triplet (savoir
préalable, formation dun Conditionnement
Réciproque, génération dune révision ou non du
savoir préalable)
6- Qu'est-ce qu'un pragmatisme ? Et quel est son
rapport avec l'action ? - Une théorie de la vérité par laction mais pas
une théorie de laction (hatchuel 2004,5). -
- PRAGMATISME, subst. masc. PRAGMATISME, subst.
masc.A. PHILOS. Doctrine qui prend pour critère
de vérité d'une idée ou d'une théorie sa
possibilité d'action sur le réel. Le pragmatisme
est en ce sens la négation même de la religion
(G. MARCEL, Journal, 1920, p.258). Aujourd'hui la
psychanalyse une psychanalyse assagie , hier le
pragmatisme de James, l'anti-intellectualisme
bergsonien... et pourquoi pas? M. Renouvier
lui-même!... un certain idéalisme, en somme,
réconcilie toutes les croyances (BERNANOS, Joie,
1929, p.645).B. P. ext. Comportement, attitude
intellectuelle ou politique, étude qui privilégie
l'observation des faits par rapport à la théorie.
L'anthropologie se complète encore par sa
tendance au pragmatisme social qu'elle emprunte à
l'eugénique (Hist. sc., 1957, p.1406). Les
rapports entre les groupes et les partis ne
peuvent manquer d'être affectés par la place
respective du pragmatisme et de l'idéologie dans
le comportement des formations politiques
(MEYNAUD, Groupes pression Fr., 1958, p.184). Le
pragmatisme chiraquien dérapait (Le Nouvel
Observateur, 30 août 1976, p.21, col.
1).Prononc. et Orth. . Att. ds Ac. 1935. - Étymol. et Hist. 1877 (E. BOUTROUX, Introd. à la
trad. fr. de la Philosophie des Grecs de ZELLER,
t.1, p.XVI ds LAL. Suppl. 1968, p.1270) 1907
(Nouv. Lar. ill. Suppl. Le pragmatisme de Peirce
et W. James) 1928 attitude politique fondée sur
le réalisme (F. BALDENSPENCER ds R. de Litt.
comparée, t.8, p.134). Empr. au terme de philos.
all. Pragmatismus empl. en rapport avec
pragmatisch (v. pragmatique) notamment en parlant
de la méthode de l'histoire pragmatique (1803
SCHELLING ds LAL. Suppl. 1968, p.1269), puis à
l'angl. de même orig. pragmatism empl. par W.
James à propos de sa philos. et de celle de C. S.
Peirce (qui appela ensuite la sienne
pragmaticism) en 1898 (v. NED, LAL. 1968 et LAL.
Suppl. 1968). Fréq. abs. littér. 21. -
7- Dans le cours sur la recherche action vous avez
parlé de certaines langues dont les verbes ont
des sujets incorporés comme l'arabe. Cela
n'est-il pas aussi vrai pour l'impératif en
français ? - Jévoquai les langues qui ont des verbes qui
décrivent laction du sujet sur lui-même ce que
fait le français par la forme pronominale
réfléchie il se coiffe qui conserve la
structure sujet verbe objet malgré le fait que
sujet et objet son confondus. - Lidée essentielle les langues mobilisent des
théories de laction dans leur construction
plus ou moins implicitement -
8- Quelle distinction faites vous entre une
idéologie et une connaissance ? IDÉOLOGIE, subst.
fém. IDÉOLOGIE, subst. fém.A. PHILOS. Fin
XVIIIe s. mot créé par Destutt de Tracy pour
remplacer psychologie Science des idées (au sens
général des faits de conscience), de leur nature,
de leur rapport avec les signes qui les
représentent, et surtout de leur origine
(qu'elles tirent de la seule expérience sensible,
continuation du sensualisme de Condillac).
Condillac, que l'on peut regarder comme le
fondateur de l'idéologie (DESTUTT DE TR., Idéol.
2, 1803, p. 10). - B. 1. Ensemble plus ou moins cohérent des
idées, des croyances et des doctrines
philosophiques, religieuses, politiques,
économiques, sociales, propre à une époque, une
société, une classe et qui oriente l'action.
Historiquement, le terme est entré dans la
réflexion sociale avec le marxisme qui lui a
donné tout de suite un sens péjoratif,
l'idéologie est le contraire de la science. Elle
se présente d'abord comme une vision du monde,
c'est-à-dire une construction intellectuelle qui
explique et justifie un ordre social existant, à
partir de raisons naturelles ou religieuses...
Mais cette vision n'est en réalité qu'un voile
destiné à cacher la poursuite d'intérêts
matériels égoïstes en renforçant et étendant la
domination d'une classe de privilégiés.
L'idéologie est donc une superstructure de la
société dont elle émane et qu'elle soutient...
Étymol. et Hist. 1. 1796 science qui a pour
objet l'étude des idées (DESTUTT DE TR., Mém.
sur la faculté de penser ds Mém. de l'Inst. Nat.
des Sc. et Arts, Sc. mor. et pol., t. 1, p. 325)
2. ca 1800 péj. ensemble d'idées sans rapport
avec la réalité (BRUNOT t. 9, p. 847) 3. 1842
doctrine qui inspire ou paraît inspirer un
gouvernement ou un parti (REYBAUD, J. Paturot,
p. 340). De idéo- et de -logie. Fréq. abs.
littér. 344. Fréq. rel. littér. XIXe s. a)
363, b) 31 XXe s. a) 346, b) 927. Bbg.
MAULNIER (T.). Le Sens des mots. Paris, 1976, pp.
111-112. - Lidéologie se caractérise précisèment par une
épistémologie absente ou inconsistente, il ny a
aucun travail évident sur le conditionnement
réciproque , ni aucune épistémologie de laction.
Certaines formes de recherches sans base
épistémologique sont en fait des idéologies
déguisées en étude empirique. - D'ou vient la notion de conditionnement
réciproque ? Fait-elle partie de vos découvertes
?
9- D'ou vient la notion de conditionnement
réciproque ? Fait-elle partie de vos découvertes
? - Elle vient dun travail sur la notion de
prescription (forte, faible, réciproque) interne
à la question de la coopération (Coopération et
conception1994 ) donc de lépistémologie des
systèmes collectifs humains - Or la prescription à autrui est un moyen de
connaissance dautrui - Il me suffisait de faire le chemin inverse et de
passer dune théorie de la prescription à un
terme plus neutre celui de conditionnement
réciproque
10Quelle définition synthétique de la gestion après
ce cours? Quentend-on par réinventer la
logique taylorienne ? Quentend-on par crise
de limplémentation ? Que sont les communautés
de pratiques ? Quelle est la place de
Courcelle-Seneuil dans les sciences de gestion ?
- Statut et histoire des sciences de gestion
11Quelle définition synthétique de la gestion après
ce cours? Voir dernier cours le 5
- Statut et histoire des sciences de gestion
12- Quentend-on par réinventer la logique
taylorienne ? - pas un mode dorganisation du travail mais de
conception du travail (cf. mon cours sur Taylor) - Eviter que lentreprise ne soit organisée comme
un ensemble de rapports marchands - conserver une capacité forte dinnovation et de
création grâce à la coopération et à la
solidarité au sein dun collectif entreprenerial - Cf . Larticle sur democratie en entreprise dans
ma chronique du Monde 2005
- Statut et histoire des sciences de gestion
13- Quentend-on par crise de limplémentation ?
- le débat est lancé en Recherche opérationnelle
dans les années 70-80 (cf mon article dans EJOR
avec H.Molet site web du Cgs) - plus généralement crise de linstrumentation de
gestion qui ne correspond pas à un simple
causalisme technique mais à des mécanismes
dappropriation et dusage à étudier - Cf. ouvrage Conception et Usage de Vaujany (ed.)
et ma préface 2005
- Statut et histoire des sciences de gestion
14Que sont les communautés de pratiques ? Notion
lancée par Browne et Duguid qui étudie des
techniciens (maintenance) ou des professionnels
de la finance et remarque tous les mécanismes
déchange, de solidarité, de transmission et de
rivalité Mais langlais communities of
practice a été très mal traduit collectif de
professionnels serait plus juste dautre part
langlais ne connaît pas de vrai équivalent au
métier français
- Statut et histoire des sciences de gestion
15Quelle est la place de Courcelle-Seneuil dans les
sciences de gestion ? A ma connaissance, qui
est celle dun non-spécialiste de
Courcelle-Seneuil, je ne vois pas dimpact
majeur. Il sagit dun brillant économiste du 19è
(1813-1892), libéral, monétariste, spécialiste
des politiques publiques et monétaires. Mais je
serai heureux den savoir plus
- Statut et histoire des sciences de gestion
16- Quelles distinctions entre chercheur en
laboratoire et chercheur en entreprise ? - Quelle peut être lobjectivité des
insiders/outsiders ? - a priori aucune, sinon ce serait une pétition de
principe sur le fonctionnement futur des
entreprises - mais la plupart des chercheurs en entreprise
sont en lien étroit avec des laboratoires notre
expérience suédoise dExecutive PHD le confirme
parfaitement (25 thèses) Thèse CIFRE aussi - a signaler, les équipes de recherche internes de
la RATP et de Renault.
- Recherche en gestion
- Autres courants de recherche
17Quelles distinctions entre chercheur en
laboratoire et chercheur en entreprise ? Comment
analyser la posture dune personne qui se déclare
a posteriori comme chercheur ? Quelle peut être
lobjectivité des insiders/outsiders ? Comment se
construisent les relations avec lacteur-clé dans
un contexte de recherche ? (et comment
trouve-t-on lacteur-clé ?) Quest-ce qui fait
accepter une mission à un chercheur ? A quoi
juge-t-on léchec/la réussite dune
intervention ? Qu'est que la recherche-action
a-t-elle de spécifique ? Que pensez-vous des
méthodes quantitatives de recherche en gestion ?
- Recherche en gestion
- Autres courants de recherche
18- Comment se construisent les relations avec
lacteur-clé dans un contexte de recherche ? (et
comment trouve-t-on lacteur-clé ?) - lacteur- clé (ils peuvent être plusieurs) est
celui qui est placé, par sa fonction ou son rôle,
au cur des tensions dune activité collective
sans pouvoir ni dénouer ses tensions par
lui-même, ni pouvoir en faire la théorie et se
légitimer comme acteur porteur de nouvelles
rationalisations et de nouvelles subjetivations. - on le trouve (où il vous trouve) lorsque se crée
avec lui une logique déchange de coopération et
dapprentissage réciproque le chercheur rend
son action concevable alors quelle ne létait
pas et il permet au chercheur de découvrir un
fonctionnement inédit soit présent soit
potentiel. - lanalyse sur longue période permet de
comprendre luniversalité relative de la
rechercheTous les acteurs soumis à des tensions
ne sont pas intéressants pour la recherche il
faut que la malade permette de déceler de
nouvelles maladies ou de nouveaux traitements !
- Recherche en gestion
- Autres courants de recherche
19Comment analyser la posture dune personne qui se
déclare a posteriori comme chercheur ? Question
à préciser .
- Recherche en gestion
- Autres courants de recherche
20- Quest-ce qui fait accepter une mission à un
chercheur ? - Un pari toujours, jamais de certitudes..! Fondé
sur une grande connaissance des terrains et des
théories - la reconnaissance explicite de son identité de
chercheur conditionnement réciproque acceptable - ou sinon, risques calculés
- Recherche en gestion
- Autres courants de recherche
21A quoi juge-t-on léchec/la réussite dune
intervention ? Qu'est que la recherche-action
a-t-elle de spécifique ? Que pensez-vous des
méthodes quantitatives de recherche en gestion ?
- Recherche en gestion
- Autres courants de recherche
22- A quoi juge-t-on léchec/la réussite dune
intervention ? - A la place quelle occupe dans un programme de
recherche - Enrichissement empirique (comparatif,
confirmatif,..) - revision conceptuelle
- éclairage historique
- experience déviante et pionnière
- Qu'est que la recherche-action a-t-elle de
spécifique ? - Que pensez-vous des méthodes quantitatives de
recherche en gestion ?
- Recherche en gestion
- Autres courants de recherche
23- Qu'est que la recherche-action a-t-elle de
spécifique ? - Elle pose avec clarté la question du
conditionnement réciproque et des deux
épistémologies - Elle est la situation de recherche la plus
exigente et la plus moderne la
connaissance-transformation des systèmes humains
daction collective - Que pensez-vous des méthodes quantitatives de
recherche en gestion ?
- Recherche en gestion
- Autres courants de recherche
24Que pensez-vous des méthodes quantitatives de
recherche en gestion ? Quelles ont toute leur
pertinence lorsquelles sont conduites dans un
cadre épistémologique adéquat. Mais il ne sagit
pas seulement de lhygiène statistique classique
ou de lanalyse des documents il sagit de bien
comprendre comment sont construites, obtenues les
données quantitatives, ce quelles peuvent dire
ou pas, et sur quel savoir ou théorie préalable
tout est construitPensez à un mèdecin analysant
des données épidémiologiques, quelle valeur
aurait son analyse sil ne sappuie pas sur un
bon savoir médical ou sur un protocole adapté
dobservation des malades.Dans tous les cas
étudiés des études quantitatives fines ont été
utilisées mais le dispositif de
recherche-intervention permettait laccés aux
données les plus significatives et les plus
contrôlées!
- Recherche en gestion
- Autres courants de recherche
25Quelles sont les caractéristiques, les
différences et les similarités de l'action
research (Kurt Lewin) et la recherche-intervention
(Henry Savall)? Voir cours A.David
- Autres courants de recherche