Title: LE STRESS et ses consquences
1LE STRESS et ses conséquences
- Dr Pierre CONINX
- SAMU des Hauts-de-Seine
- Jeudi 6 avril 2006
2La fonction du système nerveux
- Permettre laction.
- Langoisse naît de limpossibilité dagir.
- Langoisse peut se résorber dans laction.
- Assure lautonomie
- Par rapport à lenvironnement.
- Conservation de la structure de lorganisme
- Vivre peur de la mort.
3Stress lorigine du mot.
- Origine latine stringere.
- Etreindre, serrer, resserrer, lier, pincer,
serrer le cur, blesser, offenser. - XVII en anglais
- Souffrance, privation, épreuves, ennuis,
calamités, adversité, conséquences dune vie
difficile. - En français
- Pas avant le XX siècle.
- Sir William Osler 1910
- Rapport entre angina pectoris et vie
trépidante et mouvementée.
4Stress stimulation
- Même mot employé pour une stimulation positive ou
négative. - Un stress est positif ou négatif très souvent
selon notre réaction personnelle - Réaction adéquate, harmonieuse, adaptée, mesurée,
proportionnelle à la situation et normalement
exprimée, sans effort particulier dadaptation et
sans violence, agressivité ni inhibition. - Réaction mauvaise, inadaptée ou disproportionnée,
exprimée avec violence, agressivité, colère, ou à
linverse inexprimée, réprimée, intériorisée
malgré son intensité.
5Stress agression et réponse
- Il y a stress chaque fois quil y a agression et
réponse à cette agression. - La stimulation peut être physique, psychologique
ou sensorielle. - La réponse est soit néfaste (capacités
dadaptation dépassées) soit bénéfique
(adaptation de lorganisme). - La réponse est
- Toujours biologique permet ladaptation de
lorganisme à lagression. - Stéréotypée déclenche chaque fois les mêmes
mécanismes dadaptation. - Non spécifique quelle que soit lagression,
physique, psychique ou émotionnelle, la réponse
biologique est toujours identique.
6Conséquences biologiques
- Rôle de ladrénaline et du système nerveux
sympathique dans lémotion. - Secrétion de catécholamines
- Réponse à court terme.
- Mobilisation dénergie en vue dune dépense
immédiate. - Et
- Secrétion de gluco-corticoïdes
- Action sur le métabolisme gluco-protéique.
- Diminution de la secrétion dinsuline.
- Augmentation du taux daldostérone, dhormones
thyroïdiennes et dADH.
7Conséquences métaboliques
- Augmentation du catabolisme
- Après une courte hypoglycémie,
- Hyperglycémie
- Glycogénolyse hépatique.
- Puis néoglucogenèse.
- Et diminution de lutilisation périphérique de
glucose. - Lipolyse.
- Dégradation et diminution des synthèses
protéiques. - Rétention deau (ADH) et de Na (aldostérone).
8Conséquences cliniques
- Hyperthermie
- Amaigrissement
- Augmentation de la consommation en protéines et
fonte musculaire. - Hémodynamique
- Vasoconstriction prédominant dans les territoires
cutanés, musculaires, digestifs et rein. - Pression artérielle maintenue voire augmentée
(catécholamines). - Volémie augmentée ( aldostérone et ADH).
- Oligurie (diminution du flux sanguin rénal)
- Tube digestif
- Ralentissement voire arrêt du transit digestif
dilatation gastrique. - Ulcérations de stress.
- Et
- Acidose métabolique.
- Hypercoagulabilité précoce.
- Complications infectieuses accrues.
9Conséquences pratiques
- Mise en alerte face à une agression.
- Mise en alerte des fonctions supérieures
- Permet parfois de se sortir dune situation
dangereuse. - Mise en alerte de lorganisme
- Mobilisation énergétique.
- Préparation au combat ou à la fuite.
- Réaction dadaptation face à une agression
physique - Hypovolémie...
10Conséquences cliniques
- Immédiates
- Arrêt alimentation orale.
- Pas dinjection IM.
- Pression artérielle.
- En réanimation
- Dénutrition.
- Fonte musculaire.
- Hémorragies digestives.
- Thromboses accrues
- Complications infectieuses.
11Le stress dans la vie
12Le stress ? Quand ?
- Cest lorsque la situation est agressive,
nouvelle, imprévue ou menaçante, quelle exige un
effort dadaptation, un ajustement du
comportement, que lon doit faire face à une
demande quelle soit physique, psychique ou
émotionnelle, que commence véritablement le
stress et quintervient ladaptation de
lorganisme au stress. - Cest le changement qui fait le stress et non la
nature du changement.
13Sources de stress au travail
- Liées à lenvironnement au travail
- Aménagement des locaux.
- Agents physiques (bruit, fumée, chaleur...)
- Liées au travail posté
- Affecte les rythmes neuro-physiologiques et la
motivation au travail. - Liées à la surcharge et à linsuffisance de
travail - Lexcès de travail soit quantitativement, soit
qualitativement. - Linsuffisance de travail ou le travail
répétitif, routinier. - Liées au danger physique
- Liées à ladéquation Personne/Environnement.
14La santé ?
- Est en bonne santé celui qui a réussi une bonne
adaptation homme environnement. - Cette construction destruction de la santé est
un phénomène permanent en adaptant
continuellement nous-mêmes à lenvironnement et
lenvironnement à nous- mêmes.
15Les sources de stress tenant à la vie personnelle
- Echelle de Holmes et Rahe (1967)
- Décès dun conjoint 100.
- Licenciement professionnel 47.
- Difficultés sexuelles 37.
- Changement de domicile 20.
- Vacances 13.
- Etc.
- Relation statistiquement significative entre le
nombre et lintensité des évènements de vie
individuelle et la probabilité de maladies
pouvant survenir dans un avenir proche.
16Conflit et ambiguïté du rôle exercice de la
responsabilité.
- Lambiguïté du rôle
- Absence de clarté sur rôle de lindividu au
travail, objectifs à réaliser, létendue de ses
responsabilités. - gt sentiment de peu dimportance de son travail
et perte de lestime de soi. - Le conflit de rôle contradiction provoquée par
des demandes à un individu ne répondant pas à la
définition de ses tâches. - Lexercice de la responsabilité. (La
responsabilité à légard des êtres humains est
plus stressante que celle à légard des
équipements). - Crainte de voir refusée une promotion.
- Accroissement de lisolement organisationnel dû à
lexercice du pouvoir. - Approche de lâge de la retraite.
- Problème des cadres moyens
- Baisse des rémunérations.
- Insécurité de lemploi restructurations,
fusions, proximité de la retraite. - Sentiment denfermement dans une carrière sans
pouvoir en franchir les étapes.
17Le stress relationnel stress relié à la qualité
des rapports humains.
- Le supérieur hiérarchique
- Manque de considération ou faible considération
du supérieur. - Les subordonnés Fonction la plus délicate
façon de contrôler ses subordonnés. - Incapacité à déléguer.
- Déséquilibre entre le pouvoir formel et le
pouvoir réel. - Perte de statut.
- Erosion de son autorité.
- Refus des subordonnés de participer.
- Les collègues
- Compétition et rivalité entre collègues.
- Manque de soutien des collègues dans les
situations difficiles. - Crainte de montrer ses faiblesses en
partageant avec ses collègues ses problèmes et
ses appréhensions.
18Le stress lié au déroulement de la carrière
professionnelle.
- La carrière professionnelle
- Début de carrière compétition intense.
- Milieu de carrière déceptions ralentissement
des progressions, rétrécissement des
opportunités, impression davoir atteint le
plafond . - Fin de carrière.
- Et
- Licenciements, reconversions de carrière,
incertitude du montant des retraites. - Le statut professionnel
- Tout décalage dans les promotions gt
frustrations. - Modification rapide de statut social.
19Mécanismes de régulation du stress de la vie
quotidienne
- Recherche de la présence maternelle
- (Mère et enfant présence physique, mouvements,
voix rassurants etc.) - Recherche dans les relations sociales et amicales
damour pour calmer ses angoisses. - Renforcement de lamour de soi par la recherche
de lamour dautrui - Adoption temporaire dun comportement régressif
infantile. - Rire, pleurer, jurer autre façon de décharger
des tensions soit à ses propres dépens, soit aux
dépens dautrui. - Le retrait émotionnel dans un sommeil excessif ou
inhabituel. - A linverse troubles du sommeil pour dautres.
- Verbaliser son émotion, se confesser, prier
- Intellectualiser le problème mais deux risques
- Comportement daction / décharge des tensions
- Activité fantasmatique
- Décharge corporelle des tensions par des
fonctions somatiques
20Mécanismes de régulation du stress de la vie
quotidienne
- Recherche de la présence maternelle
- Renforcement de lamour de soi par la recherche
de lamour dautrui - Rire, pleurer, jurer
- Le retrait émotionnel dans un sommeil excessif ou
inhabituel. - Verbaliser son émotion, se confesser, prier
- Décharge des tensions liées à des conflits
interpersonnels. - Intellectualiser le problème mais deux risques
- Ruminer le problème gt mode de pensée
obsessionnel. - Rationaliser se donner une explication qui
nous satisfait même éloignée de la réalité. - Comportement daction / décharge des tensions
jeux, travail, sport agir. - Activité fantasmatique tout est possible dans
limagination. - Décharge corporelle des tensions par des
fonctions somatiques - Actions plus ou moins conscientes (uriner,
déféquer fréquemment, manger trop ou trop vite,
fumer et boire de lalcool)
21Mécanismes de régulation du stress majeur (1)
- Mécanismes de régulation du premier niveau
Sensation dinconfort liée aux efforts de
concentration intellectuelle et de contrôle de
soi. - Hyper-suppression
- Hyper-répression accroissement de la réticence
vis-à-vis dautrui attitude générale semble se
rigidifier. - Hyper-vigilance état de vigilance accru,
irritabilité, insomnie. - Etat hyper-émotionnel rires hystériques ,
attaque de rage, irascibilité, susceptibilité,
dépression, suractivité. - Hyper-compensation
- Réactions somatiques palpitations cardiaques,
nausées, diarrhées, troubles de la sexualité,
angoisse
22Mécanismes de régulation du stress majeur (2)
- Mécanismes de régulation du deuxième niveau
- Détachement partiel de la réalité par
- Dissociation modifications des états de
conscience, évanouissement, amnésie, sensation
détrangeté et de dépersonnalisation. - Déplacement projection de ses propres
intentions agressives sur une personne, qui bien
quinnocente, sert de débouché aux pulsions
agressives. - Utilisation de symboles, de rituels et autres
modalités en lieu et place de la formulation
inconsciente de lintention de détruire. - Tous ces mécanismes sont des mécanismes
temporaires et durgence.
23Mécanismes de régulation du stress majeur (3)
- Mécanismes de régulation suivants
- Rupture du Moi, désorganisation du Moi .
- Désorganisation complète du Moi irréparable
répudiation de la réalité /- états délirants,
hallucinatoires.
24Situation stressante et urgence
- Intensité, durée, non-prédictibilité et effet de
nouveauté. - Lurgence non programmée
- Imprévisible (et jamais au bon moment !)
- Effet de nouveauté.
- Importance de lorganisation avant
- Se préparer et se former à lurgence
médicale . - Prévoir le matériel.
- Plans de secours.
- Avoir déjà vécu une situation analogue.
25Le soignant et lurgenceStress réaction
néfaste.
- Stress important dépassant les capacités
dadaptation gt comportements négatifs - gt Agitation incontrôlée, excitation
- Risque dactes irréfléchis.
- Comportement d agressivité.
- gt Inhibition totale.
- Comportement de prostration, dabattement.
- gt Comportement de fuite.
26Comportement dagressivité
- Comportement agressif vis-à-vis
de lentourage, des subordonnés. - Besoin de crier pour dire quelque chose
rapidement. - Les autres sont des incapables (justification
ce nest pas de ma faute ) - Besoin de faire quelque chose être actif.
- (Rôle du système nerveux).
- Formation médicale conduite à tenir
conditionne à faire des gestes . - Difficulté à prendre du recul à évaluer la
situation dans son ensemble.
27Prostration - fuite
- On nest pas préparé pour cela .
- Et on ne sy prépare surtout pas.
- Ce nest pas notre travail .
- Code de déontologie médicale Art. 9
assistance à personne en danger. - Jai des urgences qui mattendent .
- Auto-justification.
- Ce nest plus notre travail .
- Départ précipité de léquipe médicale.
28Stress réaction utile qui
- Focalise lattention et suspend les autres
pensées - Vigilance, perception du danger accrue.
- Mobilise les capacités
- Clarté desprit, sens de la réalité.
- Évaluation du danger et des moyens dy faire
face. - Incite à laction
- Sortir de lindolence et de lindécision.
- Avoir confiance en soi.
- Ressentir le besoin dagir, être décidé à le
faire et rapidement.
29Savoir éviter certains comportements générateurs
de stress
- Lagressivité excessive et gratuite qui ne
correspond pas à un besoin nécessaire de défense. - Linhibition totale de son agressivité, ses
émotions, ses réactions en général, sauf lorsque
linhibition est un mode salutaire de défense. - Le remords et la rumination.
- Labsence daffirmation de soi et de son
identité. - La soumission et la dépendance.
- La réaction spontanée et irréfléchie.
- Les attitudes obsessionnelles.
- Le perfectionnisme, lexigence, qui engendrent
souvent lirritabilité et linsatisfaction.
30Laffirmation de soi, de sa personnalité et de
son moi
- Laffirmation de soi, de sa personnalité et de
son moi est indispensable à lépanouissement de
lindividu et à lexpression de son identité - Exprimez-vous sans détour et sans complexe.
- Dites je et pas nous .
- Défendez vos idées, vos droits et votre
territoire. - Ne vous laissez pas marcher sur les pieds. Mettez
carte sur table. - Exprimez votre désaccord et votre mécontentement.
- Apprenez à dire non quand il le faut, ne dites
pas oui alors que vous pensez non. - Faites-vous respecter.
- Mais ayez laffirmation positive constructive et
responsable, intelligente, adulte.
31Etre soi-même veut dire (1)
- Ne pas paraître, mais être, même avec ses
défauts, habitudes et faiblesses. - Etre à sa place et assumer sa condition en toutes
conditions et situations. - Assumer son identité, religieuse, raciale ou
ethnique, et ne pas la dissimuler par crainte de
lintolérance, de lexclusion ou tout simplement
de la différence. - Etre en accord avec soi, avec sa manière de
penser, ses idées, ses références et son échelle
de valeurs. - Ne pas saligner uniquement pour plaire ou ne pas
déplaire, ou par gêne dêtre différent.
32Etre soi-même veut dire (2)
- Rester soi-même, être vrai, ne pas essayer de
devenir quelquun dautre. - Rester soi-même, ne pas sassimiler
- Assimilation forme dabandon, de perte de son
identité gt frustration et de perte de soi. - Rester soi-même, ne pas essayer de plaire à tout
le monde - On ny arrivera pas et on y laissera un peu de
soi. - Rester soi-même et saffirmer, sans tomber dans
un égocentrisme qui ne peut que gêner la relation
humaine, ladaptation et lépanouissement de
lindividu.
33LE STRESS en conclusion
- UN AMI QUI VOUS VEUT DU MAL ?
- UN ENNEMI QUI VOUS VEUT DU BIEN ?
- Dans tous les cas, il faut le connaître pour
tenter de lapprivoiser.
Merci pour votre attention