Title: HISTOIRE DE LA PENSEE ECONOMIQUE LPGEO 1 ISMEO/CESAG
1HISTOIRE DE LA PENSEE ECONOMIQUE LPGEO 1
ISMEO/CESAG
André ONANA UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE
DAKAR FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE
GESTION
SEANCE 5 LES NEOCLASSIQUES LE KEYNESIANISME
2Iv- LES NEO-CLASSIQUES
- Les néo-classiques se proposent de revenir à la
méthode déductive des classiques, mais en la
modifiant de manière à parvenir à une science
exacte. - Le terme néo-classique avait été employé par un
des adversaires THORSTEIN VEBLEN de cette école
pour sen moquer. - Les néo-classiques fondent le marginalisme et est
représenté par les écoles mathématique et
psychologique fondées entre 1860 et 1875.
3Iv- LES NEO-CLASSIQUES
- Les fondements de lécole néo-classique
- Le principe hédoniste lhomme recherche le
maximum de satisfaction avec le minimum deffort
(rationalité) - Des rapports dinterdépendance les phénomènes
économiques ne sont pas toujours représentés par
des relations de cause à effet (le prix des
marchandises dépend du volume de leur offre et de
leur demande), il peut exister une relation
fonctionnelle.
4Iv- LES NEO-CLASSIQUES
- Une théorie nouvelle de la valeur
- KARL MENGER ou lécole de Vienne (Autriche), LEON
WALRAS ou lécole de Lausanne (Suisse) et STANLEY
JEVONS ou lécole de Cambridge (Angleterre) - La valeur des biens ne dépend pas comme chez les
classiques, dun élément objectif, leur coût de
production, mais dun élément subjectif, leur
utilité. - On explique la valeur de lutilité par la
dernière unité disponible dun bien (le dernier
verre deau disponible sur la terre a plus
dutilité que le dernier diamant).
5Iv- LES NEO-CLASSIQUES
- Ce raisonnement en terme dutilité de la dernière
unité dun bien constitue le fondement de la
théorie de lutilité marginale ou de lutilité
finale.
6Iv-1 LECOLE MATHEMATIQUE
- Elle va reconstruire la théorie économique en
substituant un raisonnement mathématique
(introduction de dérivée) au raisonnement logique
des classiques. - Principaux auteurs
- STANLEY JEVONS
- LEON WALRAS
- WILFREDO PARETO.
7STANLEY JEVONS (1835-1882)
- SA VIE
- Il est né le 1er septembre 1835 à Liverpool dun
père commerçant dans le secteur de la métallurgie - A 15 ans, il est envoyé à la Junior School de
l'University College de Londres où il s'intéresse
particulièrement à la botanique et à la chimie - En 1847, il se rend en Australie suite à la
fermeture de la société de son père
8STANLEY JEVONS (1835-1882)
- Durant son séjour australien, il commence à
sintéresser à léconomie en lisant la Richesse
des nations d'Adam Smith, les Principes
d'économie politique de John Stuart Mill et les
Introductory Lectures of Political economy de
Richard Whately - Octobre 1859 il retourne en Angleterre et
reprend ses études à l'University College où il
obtient son Master of Arts - 1863 il devient professeur à Owens College
9STANLEY JEVONS (1835-1882)
- 1865 son livre The coal question, établi sa
réputation comme économiste traitant des faits - 1866 il devient Professeur de Logique et de
Philosophie Morale et Mentale puis Cobden
Professor d'économie politique - 1867 il se marie en 1867, avec la fille du
propriétaire du Manchester Guardian - 1872 il est élu en 1872 à la Royal society
10STANLEY JEVONS (1835-1882)
- Le paradoxe de JEVONS
- JEVONS étudie la question de lépuisement des
réserves de charbon de lAngleterre - Il craint une hausse des prix du charbon face à
sa forte consommation, dû à lexploitation des
mines dont les coûts de production seraient plus
élevés - Cependant, le fait d'utiliser des machines moins
consommatrices d'énergie (charbon) n'amène pas à
une baisse de la consommation mais entraîne au
contraire l'utilisation de plus de machines qui
contrebalancent les économies d'énergie cest le
paradoxe de JEVONS.
11STANLEY JEVONS (1835-1882)
- La révolution marginaliste et The Theory of
Political Economy - En opposition avec David Ricardo et John Stuart
Mill, il pense que la valeur dépend entièrement
de l'utilité ainsi pour lui la valeur nest pas
intrinsèque mais dépend des besoins des
individus. - La logique
- En parallèle à ses travaux en économie, JEVONS
sintéresse à la logique et propose lutilisation
des probabilités pour saisir les lois générales
de la nature. Il positionne également linduction
comme le chemin inverse de la déduction.
12LEON WALRAS (1834-1910)
- SA VIE
- 1844-1850 étude au collège de Caen puis au lycée
de Douai - 1851 baccalauréat en Lettres
- 1853 baccalauréat en Sciences
- 1854 admis à lÉcole des Mines de Paris
(abandon) - 1859 écrit son premier livre en économie dans
lequel il réfute les doctrines de PROUDHON
13LEON WALRAS (1834-1910)
- 1860 participation au congrès international de
limpôt à Lausanne où il propose la théorie de
lattribution de la terre et de la rente foncière
à lÉtat qui lui vaut dobtenir le quatrième prix - 1860-1868 travaille à la caisse descompte,
rédige des articles dans des journaux et
développe sa pensée - 1870-1892 nommé professeur à la chaire
déconomie politique de lUniversité de Lausanne
14LEON WALRAS (1834-1910)
- LA THEORIE DE LEQUILIBRE GENERAL
- Idée de base (la rareté) La demande des ménages
est une fonction décroissante des prix des biens
demandés et des revenus dont disposent les
consommateurs - Loffre varie au contraire selon une fonction
croissante du prix du prix des biens et dépend du
volume total des ressources - Il existe un ensemble de prix déquilibre qui
assurent que, sur lensemble des marchés en
régime de concurrence pure et parfaite, loffre
est égale à la demande.
15WILFREDO PARETO (1848-1923)
- SA VIE
- 1848 naissance à Paris (son père Raphaël PARETO
est ingénieur et exilé dItalie) - 1870 ingénieur diplômé de lUniversité
Polytechnique de Turin - 1870-1886 exerce son métier dingénieur dans les
compagnies de chemin de fer et occupe le poste de
directeur des Ferriere italiane - 1886 devient maître de conférence à lUniversité
de Florence
16WILFREDO PARETO (1848-1923)
- 1889 après la mort de son père, il quitte son
travail et épouse la russe ALESSANDRA BAKOUNINE.
Il écrira de nombreux articles critiquant le
gouvernement italien, cela lui vaudra des ennuis
(interruption par la police dune de ses
conférences, interdiction denseigner léconomie
politique) - 1893 succède à LEON WALRAS (sur sa proposition)
comme maître de conférence en économie à
lUniversité de Lausanne et y demeure jusquà sa
mort.
17WILFREDO PARETO (1848-1923)
- Substitution le principe plus réaliste dutilité
ordinale (lindividu rationnel est capable de
hiérarchiser ses préférences) à celui de
lutilité cardinale (lindividu rationnel est
capable de déterminer le niveau absolu dutilité
dun produit).
18WILFREDO PARETO (1848-1923)
- Loptimum de PARETO
- Cest la situation dans laquelle lutilité (le
bien-être) daucun individu ne peut être
augmentée sans que ne soit réduite lutilité dun
autre individu. - Il a permis de démontrer, mathématiquement, la
supériorité théorique de la concurrence pure et
parfaite sur les autres modèles économiques
alternatifs.
19LECOLE PSYCHOLOGIQUE
- La valeur des biens de consommation et celle des
biens de production dépend de leur utilité
marginale (KARL MENGER) - Disciples FRIEDRICH VON WIESER, EUGNENE
BOHM-BAWERK traiteront du problème de
limputation, cest-à-dire la répartition de la
valeur du produit entre les différents facteurs
qui concourent à sa production en appliquant le
concept de la productivité marginale au travail
humain (salaire) et au capital (intérêt).
20LES AUTRES NEO-CLASSIQUES
- PAUL ANTHONY SAMUELSON (1915)
- Prix Nobel déconomie en 1970 pour les travaux
scientifiques qui lui ont permis délaborer la
théorie économique dynamique et statique, et de
contribuer ainsi à améliorer le niveau danalyse
des sciences économiques . - Le jury insiste aussi sur ses mérites dans la
représentation mathématique des lois
fondamentales de léconomie de marché .
21LES AUTRES NEO-CLASSIQUES
- Le théorème Hecksher-Ohlin-Samuelson (HOS)
généralisation de la théorie classique des
avantages comparatifs de RICARDO, il indique que,
si les possibilités techniques de production sont
identiques dans tous les pays, chaque pays se
spécialisera dans la production des biens dont
les techniques de production exigent une
utilisation plus intensive du facteur pour lequel
le pays est le mieux doté.
22LES AUTRES NEO-CLASSIQUES
- ROBERT SOLOW (1924)
- Après avoir renoncé aux études des sciences de la
nature (botanique et biologie) dont il dit être
peu doué, SOLOW sengage vers la sociologie. - PAUL SWEEZY, un économiste radical et
néo-marxiste sera son premier maître. - Il décide, sous linfluence de sa compagne de se
spécialiser dans les études déconomie. - Il obtient son doctorat déconomie en 1951 et
embrasse une longue carrière de professeur au MIT
(Massachussets Institute of Technology). - Il obtient son prix Nobel déconomie en 1987.
23LES AUTRES NEO-CLASSIQUES
- Sur le plan de la pensée économique, SOLOW il est
considéré, à limage de SAMUELSON dont il a été
élève et puis collègue, comme un homme de la
grande synthèse Keyneso-classique.
24LES AUTRES NEO-CLASSIQUES
- Un spécialiste des modèles de croissance
néo-classiques - En 1956 et 1957, SOLOW sillustre par deux
publications consacrées à la théorie de la
croissance économique. - 1956 il propose une formulation des conditions
de croissance - 1957 il établit une méthodologie pour décomposer
les contributions de chaque facteur de production
25LES AUTRES NEO-CLASSIQUES
- Il se spécialise dans le développement de modèles
de croissance économique. - , lélévation du niveau de vie ne dépend ni de
laccumulation du capital, ni de celle du
travail, ni du montant de lépargne, mais
uniquement du progrès technique. J. J. ROSA, Le
Figaro, 23.10.1987 - La croissance économique est donc associé au
niveau de progrès réalisé dans la technique.
26LE LIBERALISME NEO-CLASSIQUE
- WALRAS socialisme libéral (nationalisation du
sol, annulation de lintérêt) - LECOLE AUTRICHIENNE la liberté assure le mieux
la maximisation des utilités marginales. Pour
JOHN BARTES CLARK, le système libéral assure
légalité et cela peut se vérifier par
lexistence dun profit nul. - F. VON WIESER à côté des utilités individuelles,
il existe une utilité sociale dont la
satisfaction est une tâche qui revient à lEtat.
27LE LIBERALISME NEO-CLASSIQUE
- A. C. PIGOU économie du bien-être fondée sur
lanalyse marginaliste et sur la libre entreprise
mais impliquant une dose rationnelle
dintervention économique et sociale.
28TABLEAU DE SYNTHESE
Problème principal Instabilité du capitalisme
Richesse principale Biens et services
Ressource rare déterminante Travail
Effets sur léconomie Un capitalisme pur (Concurrence Pure et Parfaite) est stable et optimise lutilisation des ressources.
Recommandations à lEtat Rapprocher léconomie réelle des caractéristiques du capitalisme pur (libre échange généralisé). Palier aux défaillances du marché.
29IV-2 LE KEYNESIANISME
- Le keynésianisme est une forme dinterventionnisme
global de lEtat dans lactivité économique (via
des mesures indirectes) qui va développer après
la seconde guerre mondiale. - Linterventionnisme keynesien doit être distingué
du dirigisme qui prône une intervention
autoritaire et directe de lEtat dans lactivité
économique.
30IV-2 LE KEYNESIANISME
- JOHN MAYNARD KEYNES (1883-1946)
- SA VIE
- J. M. KEYNES est né le 5 mars 1883 à Cambridge au
sein dune famille duniversitaires son père
JOHN NEVILLE KEYNES était chargé de cours à
lUniversité en logique et économie politique sa
mère, FLORENCE ADA est également diplômée de
Cambridge .
31IV-2 LE KEYNESIANISME
- 1893 il intègre Eton College
- 1902-1905 il intègre le Kings College de
Cambridge pour y poursuivre des études de
mathématiques - 1906-1907 il travaillera à lIndian Office
- 1908-1909 il reprend ses études au Kings
College et rencontre ALFRED MARSHALL qui le
convainc à étudier léconomie en 1909 il devient
professeur déconomie dans le même collège - 1919 il se fait connaître au grand public par la
publication du livre Les conséquences économiques
de la paix dans lequel il critique le traité de
Versailles
32IV-2 LE KEYNESIANISME
- 1921-1925 il publie plusieurs livres (Traité de
probabilités, 1921 Essai sur la réforme
monétaire, 1923 Les conséquences économiques de
M. Churchill, 1925) et articles qui vont faire de
lui lun des plus grands économistes au monde. Il
est alors nommé conseiller financier de la
Couronne et gouverneur de la Banque dAngleterre. - 1942 il est élevé au rang de Baron KEYNES de
Tilton - 1944 lors des accords de Bretton Woods, il
propose la création dune monnaie mondiale
(bancor) et dune banque supranationale. - 1946 le 21 avril, il meurt dune crise cardiaque.
33IV-2 LE KEYNESIANISME
- SA PENSEE ECONOMIQUE
- Intéressé par la recherche de solutions au
chômage permanent qui sévit en Angleterre entre
les deux guerres, J.M. KEYNES va étudier les
facteurs qui déterminent le niveau de lemploi et
le volume du revenu national. - Il analysera les relations entre lemploi,
lintérêt et la monnaie dans son ouvrage Théorie
générale paru en 1936.
34IV-2 LE KEYNESIANISME
- Réfutation de la loi des débouchés ou loi SAY
- Il nest nullement certain que toute production
réalisée soit assurée dêtre écoulée. - Les entreprises vont fixer leur niveau
dactivité, non pas en raison des facteurs de
production disponibles (ce qui garantirait le
plein emploi), mais en fonction de leurs
prévisions sur la demande effective , tant au
titre de la consommation que de linvestissement.
35IV-2 LE KEYNESIANISME
- Le chômage est la conséquence de la faiblesse de
la demande effective - Si le volume de production qui en résulte ne
permet pas dabsorber toute la main dœuvre
cherchant à semployer, un chômage durable est
susceptible de sinstaurer.
36IV-2 LE KEYNESIANISME
- Laction de lÉtat est nécessaire pour résorber
le chômage - Létat doit soutenir la demande pour assurer le
plein emploi. - Il dispose de trois instruments
- La politique monétaire un abaissement des taux
dintérêt peut relancer linvestissement privé
37IV-2 LE KEYNESIANISME
- Politique de redistribution des revenus elle
permettra le transfert de ressources des groupes
à forte propension à épargner vers les
groupes à forte propension à consommer (impôt
progressif et les dépenses sociales). - Politique de grands travaux publics via le
déficit budgétaire, lÉtat peut relayer
linsuffisance de la demande privée par la
dépense publique.
38IV-2 LE KEYNESIANISME
- La politique des revenus elle vise à lier les
hausses de rémunération aux gains de
productivité. - Cette politique répond à un problème nouveau
(autre que le chômage) notamment linflation.
39TABLEAU DE SYNTHESE
Problème principal Chômage persistant
Richesse principale Biens et services
Ressource rare déterminante Travail
Effets sur léconomie Un capitalisme pur peut conduire à un chômage durable, car, en général, lemploi dépend de lintérêt et de la monnaie.
Recommandations à lEtat Politique monétaire et budgétaire conduisant à une relance de la demande, en cas de chômage. Réduire les incertitudes.