Title: CH' 2 THEORIES ET STRATEGIES DE DEVELOPPEMENT
1CH. 2 THEORIES ET STRATEGIES DE DEVELOPPEMENT
Quelles stratégies de développement ?
Développement endogène? Fondé sur les forces
internes
Développement autocentré ? Priorité aux besoins
nationaux
Développement durable ? Satisfaire les besoins
présents et futurs
Développement intégré ? Fondé sur le rejet de
la domination étrangère
Développement extraverti ? Orientation vers les
marchés étrangers
Développement global ? Fondé sur lensemble des
besoins de la population
2I AGRICULTURE ET DEVELOPPEMENT
- 1.1 PORTRAIT DES AGRICULTURES DU TIERS MONDE
- Sur le plan social, lagriculture représente le
secteur le plus important dans le Tiers Monde en
occupant plus de la moitié des habitants. Ce
chiffre montre à près de 70 dans les PMA (moins
de 10 dans les PDEM). La part de la production
agricole représente environ 15 à 20 du PIB dans
les PED (35-40 dans les PMA), moins de 5 dans
les PDEM. - M. Penouil distingue 4 modes dorganisation de
lagriculture - ? Lagriculture de subsistance peu productive qui
a vocation à nourrir les producteurs et non Ã
participer aux échanges. Forte consommatrice de
travail, les techniques qui y sont utilisées sont
rudimentaires. Souvent collective, cette
agriculture se caractérise dans ce cas par
labsence de droits de propriété fonciers. En
Afrique, les méthodes traditionnelles de culture
avec une rotation de type brûlis, culture,
jachère, entrent dans cette catégorie. - ? Lagriculture de grandes propriétés ou
agriculture latifundiaire. On la trouve en
Amérique latine. Cest une agriculture dans
laquelle le travail humain reste le principal
facteur de production, les techniques sont peu
performantes. Si les droits de propriété sont
clarifiés, le progrès individuel reste
généralement faible, ces propriétaires
naccordent que peu dintérêt au développement de
leurs exploitations. Ils vivent souvent en ville
et la rente obtenue leur suffit (cf. la
latifundia brésilienne).
31.1 PORTRAIT DES AGRICULTURES DU TIERS MONDE
(Suite)
- ? Lagriculture de transition est celle qui passe
progressivement du secteur de subsistance vers le
secteur marchand Elle est la base la plus sûre
pour une amélioration de la productivité. Dans ce
type dorganisation, la production nourrit la
famille mais est de plus en plus orientée vers
des circuits courts de distribution (marchés
locaux). Lagriculteur disposant dun petit
excédent monétaire peut investir progressivement
dans des facteurs de production plus efficaces,
même si souvent les techniques employées restent
encore très sommaires. - ? Lagriculture de plantations modernes présente
souvent une productivité du travail et du foncier
élevée, mais au prix souvent dun recours massif
aux équipements lourds et aux intrants (engrais,
pesticides). Le savoir- faire accumulé nest que
peu transféré en direction du secteur agricole
traditionnel du fait dune double déconnexion.
Dune part, ce type dagriculture est tourné vers
les marchés dexportation,alors que lagriculture
traditionnelle est destinée aux marchés locaux.
Dautre part ce nest pas une agriculture
 dagriculteurs ( les propriétaires sont
parfois des sociétés financières) dans le sens où
les deux mondes sont relativement étanches lun Ã
lautre, sauf lorsque éclatent des situations
conflictuelles sur lappropriation du foncier.
41.2 LE ROLE DE LAGRICULTURE DANS LE
DEVELOPPEMENT
- Le rôle de lagriculture dans le développement a
fait lobjet de multiples travaux, soit que lon
veuille montrer que lagriculture doit être
 prioritaire , soit que lon veuille montrer
que toute croissance agricole passe, dabord, par
la constitution dun secteur industriel intégré.
Le déficit nutritionnel nest pas fatal et la
priorité donnée à lagriculture doit permettre
une auto-suffisance alimentaire de la population.
Mais, plus productive, la population agricole
dégage un excédent de main duvre que le secteur
industriel va tenter dabsorber. - Malgré leur diversité, les travaux sur le rôle de
lagriculture dans le développement économique
présentent un fondement commun ils montrent que
lagriculture participe au développement
économique densemble par le biais de 4 éléments
les produits, le marché, les facteurs de
production et laccumulation (cf. document 1). - Lagriculture peut être également à la source de
surplus commerciaux, dans le sens où elle peut
devenir exportatrice nette. Elle permet alors Ã
des PED de se procurer des devises, lesquelles
sont indispensables au financement des
investissements dont à besoin lindustrie. - Raisonner de manière trop sectorielle conduit
souvent à un exode rural important. Des réformes
agraires centrées sur un accroissement des
grandes propriétés, afin de renforcer leur
productivité, parviennent peut-être à ce que
lagriculture dégage des devises, mais
contribuent dans le même temps à accroître la
misère urbaine et la  bidonvillisation .
51.3 LES STRATEGIES DE DEVELOPPEMENT AGRICOLE
- 1.3.1 LA STRATEGIE LIBERALE
- Cette stratégie abandonne tout prélèvement
administratif sur lagriculture (taxer la
production et les exportations afin de prélever
le surplus) en laissant les prix se fixer de
manière libre. La Banque Mondiale préconise une
libéralisation mondiale des politiques agricoles
afin de favoriser lexpansion agricole des PED. - Si elle se solde réellement par une hausse des
prix alimentaires, cette stratégie risque de
pénaliser les tranches les plus pauvres de la
population. De plus, loffre agricole se
caractérise par le fait quelle est influencée
par des critères climatiques imprévisibles. Sur
un plan théorique, on peut dire que loffre
alternera pénuries et abondance, ce qui entraîne
des conséquences amplifiées sur les prix, du fait
dune demande nayant que peu de souplesse. - Par ailleurs, aucun PDEM na adopté pour son
agriculture une telle stratégie. Partout,
lagriculture est soutenue, protégée pour des
raisons à la fois économiques (sécurité
alimentaire), sociales (protection de lemploi),
politiques (lobbying agricole) et géostratégiques
(arme alimentaire).
61.3.2 LA STRATEGIE INTERVENTIONNISTE
- 1.3.2 LA STRATEGIE INTERVENTIONNISTE
- Lintervention publique vise à corriger certaines
déficiences du marché susceptibles de pénaliser
les objectifs de développement. Le but est de
libérer les agriculteurs dune large part des
incertitudes, afin que ceux-ci soient incités Ã
prendre quelques risques concernant les
productions et les investissements. Ainsi, des
organismes dintervention achetant les produits
agricoles à un prix minimum dès lors que le prix
chute en dessous dun certain seuil
permettent-ils doffrir aux agriculteurs une
sorte dassurance. Parallèlement, des
investissements publics à destination du monde
rural sont indispensables formation,
infrastructures, magasins ruraux interviennent
en amont et en aval du développement agricole et
facilitent son expansion. - 1.3.3 LES STRATEGIES A LEPREUVE DES FAITS
- La valorisation du potentiel agricole
- La pression démographique et la limitation des
terres disponibles poussent les états à modifier
leurs méthodes de production. Ainsi sont
combinées des actions visant à la fois au
développement extensif et au développement
intensif du potentiel agricole (cf. document 2)
7LES STRATEGIES A LEPREUVE DES FAITS
Les actions de valorisation du potentiel agricole
- Développement extensif
- Travaux dirrigation barrages, ports,
- Réservoirs, canaux
- Grands travaux de protection contre les
- nenaces naturelles
Développement intensif Utilisation dengrais
chimiques ou de semences à haut
rendement Diversification des terres
81.3.3LES STRATEGIES A LEPREUVE DES FAITS
(suite)
- La réforme agraire
- Le développement de lagriculture ne pose pas que
des problèmes techniques souvent, il se heurte
au pouvoir des propriétaires du sol. Ceux-ci,
dans des propriétés en général de grande taille
mais mal exploitées, pratiquent une culture
extensive qui leur assure un revenu confortable
alors même que des salariés agricoles, faute de
terres suffisantes, vivent à la limite de la
subsistance. Ces inégalités dans la répartition
des terres et des conditions de vie ont poussé la
paysannerie agricole à revendiquer des réformes
agraires. - La réforme agraire est une modification apportée
par la puissance publique elle a pour but de
modifier la répartition de la propriété du sol,
les règles du fermage et du métayage, ou encore
les conditions financières de lacquisition des
exploitations (cf. document 2). Les réformes
agraires ont été parfois entravées par des
résistances dordre socio-politique, dans la
mesure où les propriétaires fonciers sont souvent
proches du pouvoir politique, au moins sur le
plan local. De plus, les réformes agraires visant
une redistribution des terres sont souvent
accusées dinefficacité dès lors que la politique
agricole choisie ne privilégie pas lagriculture
vivrière, mais lagriculture dexportation. - Si les grands domaines agricoles sont plus
compétitifs, cest parce quils se sont
appropriés les terres les plus fécondes. Lorsque
laccès aux  bonnes terres est permis pour
tous, le modèle agricole familial a tendance à se
développer, car sa souplesse le rend
particulièrement bien adapté aux objectifs de
développement.
91.3.3LES STRATEGIES A LEPREUVE DES FAITS
(suite)
- La révolution verte
- Stratégie volontariste du développement de
lagriculture, la révolution verte consiste Ã
modifier la technologie agraire et à développer
la productivité afin de nourrir une population
sans cesse croissante. Mise en place en Inde, en
Chine, au Pakistan, en Indonésie, au Mexique, par
exemple, elle a permis déliminer les famines, de
devenir autosuffisant sur le plan alimentaire et
même dexporter des céréales. Elle répond Ã
lidée que limplantation de nouvelles variétés Ã
haut rendement, fruit de la recherche
agronomique, est conçue comme le vecteur dune
modernisation complète du système de production
agricole. En amont, lirrigation, la
mécanisation, lemploi de fertilisants ou de
pesticides se sont développés très rapidement.
Ex. il est possible désormais de disposer de 2
à 3 récoltes de riz par an dans certains pays ou
de rendre les variétés plus résistantes aux
parasites. - Quel bilan peut-on dresser de la stratégie de la
révolution verte ? (cf. doc.2) - La révolution verte sest accompagnée dans
certains pays defforts conséquents pour
sécuriser le revenu des agriculteurs. En Inde, un
système de prix garantis, conjugué à un système
de distribution alimentaire à destination des
plus démunis, a été mis en place. Les révolutions
vertes ont accru la capacité productive des
agriculteurs qui les ont adoptées. - On leur reproche souvent davoir accru les
inégalités entre riches et pauvres, dans la
mesure où seuls les agriculteurs riches avaient
les moyens de sengager dans les investissements
nécessaires à la modernisation des exploitations.
101.3.3LES STRATEGIES A LEPREUVE DES FAITS
(suite)
- On leur reproche également davoir augmenté le
sous-emploi en accroissant la substitution du
travail humain par du capital fixe ou des
consommations intermédiaires. Ce reproche est Ã
nuancer dans la mesure où certains progrès
techniques (comme les semences sélectionnées)
apparus avec les révolutions vertes peuvent être
diffusés même en direction des petits
agriculteurs. Par contre, lusage des techniques
intensives à parfois de graves conséquences dont
on ne perçoit les effets que plus tard abandon
des fermes traditionnelles entraînant une
dégradation progressive de la matière organique
ainsi que des déficits déléments minéraux
surexploitation des nappes phréatiques par
lirrigation et pollution de ces nappes par les
pesticides et les engrais régression de la
diversité génétique et disparition des variétés
locales. - On leur reproche enfin dêtre conduites par des
entreprises multinationales venant des PDEM, et
non par les pays eux-mêmes. Derrière ce reproche,
on trouve bien entendu la conviction que les
intérêts des firmes étrangères ne coïncident pas
forcément avec les intérêts des PED. - Ces critiques prouvent que les changements
techniques seuls ne suffisent pas. Ils doivent
être accompagnés par des réformes et des soutiens
nécessaires, de telle sorte que ces progrès
bénéficient à la plus grande partie des
agriculteurs.
11II INDUSTRIALISATION ET DEVELOPPEMENT
- 2.1 LINDUSTRIALISATION, CLE DU DEVELOPPEMENT ?
- 2.1.1 LE DEVELOPPEMENT INDUSTRIEL EST-IL
NECESSAIRE ? - En tous les cas, les PDEM sont également des pays
industriels, même si le poids du secteur
tertiaire est largement dominant. Les activités
industrielles présentent des avantages évidents
pour le processus de développement. Elle créent
davantage demplois que les activités
traditionnelles et procurent plus de revenus. De
plus, elles permettent de diversifier et de
moderniser léconomie par lintroduction plus
rapide du progrès technique, par la formation des
hommes et par les effets de liaison et
dentraînements sur les autres secteurs
économiques. Parallèlement, lindustrie provoque
des transformations structurelles telles que le
développement du salariat, des classes moyennes,
de lurbanisation et des échanges monétaires.
Enfin, elle assure un meilleur équilibre entre
les activités et une moindre dépendance vis-à -vis
des aléas climatiques et des fluctuations des
cours mondiaux que les activités dexploitation
des produits primaires. - 2.1.2 LE PROBLEME DE LINDUSTRIALISATION DANS
LE TIERS MONDE - Lindustrialisation reste essentiellement un
projet à construire et le projet trouve sa
justification dans la réussite industrielle du
monde occidental, et plus récemment, dans celle
des NPI.
122.1.2 LE PROBLEME DE LINDUSTRIALISATION DANS
LE TIERS MONDE (suite)
- Il ne suffit pas de vouloir lindustrialisation
il faut aussi pouvoir la  faire . Or,
lindustrialisation a été souvent associée à une
acquisition massive dobjets de tous horizons
techniques et de toutes provenances sans regard
particulier sur leur nature et leur
compétitivité. On a souvent relevé de nombreuses
négligences à la fois dans les décisions et dans
les aspects opérationnels des projets
industriels. Ces insuffisances ont engendré leurs
propres surcoûts qui sont venus sajouter Ã
dautres lacunes faiblesse de la conception et
de lencadrement locaux, contradictions des
politiques industrielles et technologiques. - 2.1.3 LES PRESUPPOSES ET LES OPTIONS DU
DEVELOPPEMENT INDUSTRIEL - Un vieux dilemme la priorité à lagriculture ou
à lindustrie ? - Les économistes sont daccord pour considérer que
lagriculture et lindustrie sentraînent
mutuellement. Il faut éviter lasphyxie de
l agriculture. Il ne faut pas occulter dans le
débat lémergence du secteur tertiaire. - Logique publique ou logique privée ?
- LEtat doit-il prendre en charge directement les
investissements dans les secteurs concurrentiels
? Doit-il, au contraire, se cantonner aux
domaines conventionnels de l Etat minimal ?
Encore faut-il que le secteur privé soit Ã
linitiative, cest à dire suffisamment présent
pour intervenir partout où la présence de lEtat
peut être jugée comme inopportune.
132.1.3 LES PRESUPPOSES ET LES OPTIONS DU
DEVELOPPEMENT INDUSTRIEL (suite)
- Le secteur privé doit être également capable de
rivaliser avec les entreprises multinationales
plus puissantes financièrement et mieux
organisées. Les expériences du Japon et des NPI
semblent indiquer que lindustrialisation
nécessite un encadrement étroit, voire des
protections, dans les phases primitives de son
développement. - Ressources locales ou ressources internationales
? - Sil est couramment admis que le cercle vicieux
du sous-développement sexplique par
linsuffisance dépargne, elle-même rendant
impossible linvestissement, il ne faut pas
oublier que chaque fois quune épargne a été
nécessaire pour financer des conflits ou des
projets somptuaires, elle a été trouvée ! - Marchés domestiques ou marchés internationaux ?
- Faut-il produire pour le marché intérieur ou pour
lexportation ? Lexportation permet de compter
sur une demande extérieure solvable et dobtenir,
en échange, des devises pour acquérir des
technologies nouvelles. Le risque est davoir Ã
dépendre dune demande exogène, aussi bien pour
les débouchés que pour les technologies. La
perspective daccorder la priorité à la demande
intérieure est souvent rappelée par les tenants
dune industrialisation endogène. On sait,
toutefois, que cette demande est à parfois
étroite et se heurte au problème de la
solvabilité dans les phases initiales de
développement.
142.2 LES STRATEGIES DINDUSTRIALISATION
- 2.2.1 LA STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DES
INDUSTRIES INDUSTRIALISANTES - On considère, à la suite de F. Perroux, que
certaines industries ont vocation à entraîner des
changements structurants à léchelle de
lensemble économique et social. Cette stratégie
a été prônée par les économistes tiers mondistes
(De Bernis par ex.). Pour eux, certaines
industries sont susceptibles dassurer la
propagation du processus dindustrialisation Ã
lensemble de léconomie. Limplantation de ces
industries de base (ou lourde) (chimie,
sidérurgie, mécanique ) garantit lautonomie du
développement par rapport au système économique
mondial. LEtat est le principal acteur de cette
stratégie du fait de limportance et du coût des
investissements dans ces branches (cf. document
3) - Ex. LAlgérie a converti sa volumineuse rente
pétrolière et gazière dans les années 1960 au
service dune acquisition de procédés et
densembles techniques étrangers. - Limites les investissements dans ces industries
entraînent une dépendance technique et financière
vis-à -vis de létranger. Les coûts de production
sont très élevés en raison de la taille réduite
des marchés intérieurs leffort consacré
entraîne parfois le sacrifice dautres activités
telles que lagriculture ou le développement
dindustries légères.
152.2.1 LA STRATEGIE DINDUSTRIALISATION PAR
SUBSTITUTION DIMPORTATIONS (ISI)
- Le modèle précédent met en uvre une dynamique de
lamont vers laval. Dans le modèle ISI, on
envisage linverse. Le processus donne la
priorité aux industries légères en aval, avec
remontée jusquaux industries lourdes.Il sagit
dassurer un développement où la production
nationale va satisfaire progressivement la
demande interne en remplaçant les importations.
Cette stratégie sintègre dans les analyses
structuralistes. Il sagit de changer les
structures de la production interne et le type
dinsertion du pays dans le commerce
international. En principe, la dépendance
extérieure doit diminuer, léconomie se
diversifier et léquilibre de la balance
commerciale se renforcer. - On commence par repérer les marchés pour lesquels
il existe une demande domestique. Dans un 1 er
temps, on importe les équipements nécessaires Ã
la production correspondante. Grâce aux
ressources issues de ce marché, on peut dans une
2 ème étape produire localement les équipements,
les moyens de production correspondants, et ainsi
de suite, détape en étape jusquà lamont. - LEtat finance les investissements
dinfrastructure et assure la protection du
marché intérieur. Une fois le marché intérieur
satisfait, les pays doivent choisir entre deux
options soit sorienter vers lexportation
(Asie du Sud-est), soit mener le même processus
dans le reste du système industriel. - Commencée en Amérique latine, lISI sest
propagée vers dautres régions lAsie, Egypte,
Maroc, Kenya, Côte divoire, Nigeria. - Limites de lISI cf. document 4
162.2.1 LA STRATEGIE DINDUSTRIALISATION PAR
SUBSTITUTION DIMPORTATIONS (ISI)
- Les limites de la stratégie ISI
Problème de la maîtrise technique et des
ressources financières pour les entreprises
nationales
Indépendance nationale ou dépendance
technologique et financière à légard
de lextérieur ?
Le marché national favorise-t-il toujours la
réalisation déconomies déchelle ?
Problème demploi industriel (qualification de la
main duvre, quantité des flux absorbés)
172.2.3 LINDUSTRIALISATION PAR VALORISATION DES
EXPORTATIONS
- Cette stratégie vise à assurer le développement
dans une perspective libérale par les marchés
dexportation.
Les avantages attendus de lIVE
Amélioration de la balance des paiements, en
particulier de la balance commerciale Recettes
dexportation financent lindustrialisation et le
développement
Effets favorables sur la Recherche-développement,
doù une meille insertion dans la DIPP
Elargissement des débouchés Réalisation
déconomies déchelle et de gamme Effets
dentraînement (emploi,sous-traintance)
182.2.3 LINDUSTRIALISATION PAR VALORISATION DES
EXPORTATIONS
- La valorisation des exportations concerne aussi
bien la mise en place de la promotion des
exportations que la substitution entre
exportations. - Lindustrialisation par promotion des
exportations (IPE) consiste à développer le
secteur primo-exportateur et à affecter les
recettes dexportation au secteur lui-même et aux
activités connexes de biens intermédiaires et
déquipement. Une partie des ressources sert
également à limportation de biens de
consommation et déquipement qui ne peuvent être
produits sur place. Si cette stratégie est
cantonnée aux activités primaires,
lindustrialisation ne peut se propager ses
effets à lensemble de léconomie. - Lindustrialisation par substitution des
exportations (ISE) consiste à substituer
lexportation de produits manufacturiers Ã
lexportation de produits de base ou à substituer
lexportation de produits à forte valeur ajoutée
et à lexportation de produits à faible valeur
ajoutée. Elle est généralement précédée par la
mise en uvre de lun des modèles précédents.
Quand un pays engagé dans lISI se heurte Ã
létroitesse du marché local, il peut alors
envisager les marchés extérieurs. Quand un pays
exporte, son dynamisme se trouve démultiplié, du
fait que le marché extérieur prolonge le marché
intérieur et pallie, le cas échéant, les
insuffisances.
192.2.3 LINDUSTRIALISATION PAR VALORISATION DES
EXPORTATIONS (suite)
- LISE a été appliqué dès les années 1960 dans
certains pays dAsie du Sud-Est (Hong-Kong, Corée
du Sud) et dAmérique du Sud où elle a pris le
relais de la stratégie précédente (Brésil). - LEtat doit aider à la réalisation de cette
stratégie par une politique de subvention Ã
lexportation. Les entreprises multinationales
peuvent fournir le capital et les marchés
permettant découler la production. - Limites Le pays doit être en mesure de posséder
un avantage comparatif dans un un/des créneau(x)
particulier(s). La pratique de la DIT (division
internationale du travail) risque de marginaliser
les entreprises de ces secteurs à un rôle de
sous-traitance. Le transfert de ressources Ã
létranger est contestable lorsque les besoins
internes ne sont pas satisfaits. Il y a une forte
dépendance à légard de la conjoncture mondiale.
Danger dun mouvement mondial de
néo-protectionnisme qui annilhilerait tous les
efforts entrepris.
202.2.4 LA STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT ENDOGENE
- La stratégie de développement endogène ou
autonome ou autocentré ne constitue pas une
théorie parfaitement cohérente elle est plutôt
un ensemble didées radicales ou de
revendications qui suivent trois axes directeurs
rupture avec toutes les formes de dépendance
le  retour sur soi lutilisation des
technologies appropriées (cf. document 6). - Cette stratégie tente déviter les phénomènes de
désarticulation et de marginalisation sociale
engendrés par une politique dindustrialisation Ã
marche forcée. Elle formule lidée quune
technologie  simple doit être mise au profit
du plus grand nombre afin de produire des biens
propres à couvrir les besoins essentiels. - Souvent conçue dans une logique autarcique, cette
stratégie a, dans la pratique, rarement déclenché
ce processus daccumulation auto-entretenu qui
caractérise le développement. De plus, le
développement peut être long à se réaliser et
léconomie reste à lécart des mouvements
commerciaux et financiers mondiaux.
21III LES ENJEUX DU DEVELOPPEMENT SOCIAL ET
ENVIRONNEMENTAL
- 3.1 LAPPORT DE LECONOMIE INFORMELLE A
LINDUSTRIALISATION DU TIERS MONDE - Le début du XXI ème siècle oppose la dynamique de
la globalisation et celle du retour au local,
dont lune des manifestations est le
développement irrésistible de léconomie
informelle. Celle-ci est-elle une  verrue de
léconomie ou constitue-t-elle lavenir du Tiers
Monde ? Les réponses dépendent de la vision que
lon a de larchétype de la société technicienne
moderne et de la place quelle réserve, aux
niveaux scientifique et technologique, aux pays
en développement (cf. document 7). - 3.2 LA QUESTION SOCIALE DANS LE DEVELOPPEMENT
- Le développement est une totalité. Il ne se
réduit pas aux seuls critères matériels du
confort la dimension sociale du développement
conditionne le bien-être de la société et par
conséquent sa capacité à conduire durablement les
changements. Mais la question sociale est aussi
lobjet de compétition entre les nations, comme
le montrent les ambiguïtés du débat autour de la
fameuse  clause sociale . Avant dêtre un
facteur de développement, léducation est dabord
un véritable ciment de civilisation.
Malheureusement, en dépit de son caractère
impérieux, elle ne représente quune dépense
parmi dautres dans les PED. Si à long terme, la
politique éducative constitue un pari sur le
développement, à court terme, elle apparaît
essentiellement comme un coût difficilement
supportable. Elle se révèle, au même titre que la
question sanitaire, être un enjeu politique.
223.3 ENVIRONNEMENT ET DEVELOPPEMENT
- La prise en compte de lenvironnement dans le
développement a un coût qui ne saurait être nié.
Léconomie de marché pousse les plus démunis Ã
sacrifier leur environnement afin de résoudre
leurs problèmes immédiats. Mais les mesures trop
drastiques de protection de lenvironnement sont
mal acceptées par ces mêmes pays, qui voient lÃ
les empreintes mêlées dun nouveau
protectionnisme et dun nouveau colonialisme. La
mobilisation des ressources naturelles reste
nécessaire au développement. La principale
difficulté réside dans la découverte dun
équilibre acceptable socialement et
économiquement, entre préservation et usage des
ressources fournies par lenvironnement. - Certaines ressources du Tiers Monde subissent
dimportants dommages, mais des investissements
judicieux seraient souvent suffisants pour
améliorer la situation. Les modes de consommation
des PDEM ne peuvent être étendus à lensemble de
la planète, du fait dénormes gaspillages qui les
caractérisent. Pourtant, les PED ont besoin de
ressources et dénergie pour leur propre
développement. De nouveaux efforts sont
nécessaires pour organiser un partage plus
équilibré des ressources de la planète, de même
la compensation financière devrait être organisée
de manière systématique dès lors que les règles
du commerce international ou le droit
international en matière denvironnement ont des
conséquences négatives sur le revenu des PED
233.3 ENVIRONNEMENT ET DEVELOPPEMENT (suite)
- Le thème dun développement durable (sustainable
development), qui tente darticuler positivement
le développement des actuelles générations et la
capacité des générations futures à se développer
à leur tour, sert aujourdhui de mot dordre
unificateur dans la plupart des politiques de
développement. - Lidée a émergé au milieu des années 1980 face Ã
linquiétude devant les tournures que prenaient
le développement extraverti et le
mal-développement. Le terme de développement
durable apparaît dans la littérature officielle
en 1987 (rapport Brundtland  notre avenir Ã
tous , de la Commission mondiale sur
lenvironnement et le développement). - Bien quayant donné lieu a de multiples
définitions, il fédère théoriciens, observateurs
et praticiens de différentes origines, pour
qualifier un développement plus humain, moins
gaspilleur, plus respectueux à la fois de la
nature et des cultures (cf. Document 7 bis).
24APPROCHE DU DEVELOPPEMENT DURABLE
- Le développement durable procède dune démarche
qui vise à répondre aux besoins daujourdhui
sans pour autant hypothéquer lavenir, grâce Ã
une meilleure prise en compte de lenvironnement
dans le développement économique et le progrès
social - Cet objectif impose de modifier les modes de
production et de faire évoluer les pratiques de
consommation
LES TROIS PILIERS DU DEVELOPPEMENT DURABLE
Pilier économique Objectif dune croissance
plus qualitative
Pilier social Satisfaction des besoins humains,
répondre à des objectifs déquité et de cohésion
sociale (santé, logement, éducation, culture, )
Pilier environnemental Préserver, améliorer et
valoriser lenvironnement et les ressources
naturelles
25APPROCHE DU DEVELOPPEMENT DURABLE
LES TROIS DIMENSIONS DU DEVELOPPEMENT DURABLE
Importance des interactions entre le système
économique et la biosphère
Intégration des objectifs déquité dans le
temps et dans lespace
Prise en compte des effets à long terme
26IV LES RESULTATS DES STRATEGIES DE DEVELOPPEMENT
- 4.1 AFRIQUE LE CONTINENT LE PLUS PAUVRE DU
MONDE PEUT-IL CONNAÃŽTRE UN REEL DEVELOPPEMENT ?
(doc.8)
Une Afrique ou plusieurs ?
Le poids du passé
Les défis démographiques
La mosaïque africaine
Bureaucratie et gaspillages
Colonisation et dépendance
Disparités géographiques et économiques
Faut-il en premier maîtriser la fécondité ou
élever la croissance ?
Disparités linguistiques et religieuses
Les chocs extérieurs
LAfrique est-elle surpeuplée ?
Disparités idéologiques
274.1 AFRIQUE (suite)
Le pari de lajustement structurel
Quelle rôle pour laide publique au
développement ?
La conditionnalité du FMI et ses contraintes
Les effets contrastés de lajustement
La faiblesse de lAPD
Des transferts nets négatifs
284.1 AFRIQUE (suite)
LAfrique peut-elle renouer avec la
compétitivité ?
Les enjeux de lintégration régionale
Faiblesse de la production et du marché local
Des monnaies surévaluées ? (cf. franc CFA)
Une trop grande diversité de zones régionales
?
Lintégration régionale, une solution
aux problèmes dinsécurité ?
294.2 AMERIQUE LATINE LE SOUS-CONTINENT PEUT-IL
CONNAÃŽTRE UNE CROISSANCE DURABLE ?Doc.8
Le bilan contrasté du développement en Amérique
latine
Le boom, la dette, la crise
Une croissance inégale Causes Fragilité des
économies dominantes Tension inflationniste, Inst
abilité politique Narcoéconomie
Un développement humain insuffisant  La
décennie perdue du développement Le
fossé villes/campagnes
Logique, limites et crise de lendettement Lin
suffisance de lépargne nationale Le
retournement monétaire des années 1980 Laide
durgence et ses contraintes
Lavenir des réformes est-il assuré ? Ouverture
des économies Diminution de linflation Déficits
budgétaires Brèche sociale Montée du chômage
304.2 AMERIQUE LATINE (suite)
Des modèles de développement en débat
Les conditions politiques du développement
La déception de lISI Faible diversification prod
uctive Faible productivité
Les ambitions de la CEPAL La vision
latino- américaine du développement autocentré
Etat libéral Etat fort ?
La démocratie, seul modèle politique légitime
De la critique de lISI Ã la promotion de
lextraversion
314.2 AMERIQUE LATINE (suite)
Les enjeux contradictoires de lintégration
régionale
Les enjeux géopolitiques de lAmérique latine
Le Mercosur Vers une intégration du
sous-continent ?
LALENA Vers une intégration nord-américaine
?
La partition de lAmérique latine en blocs
vers une logique de  zones ?
Vers une zone Amérique ?
324.3 LES NOUVEAUX MODELES PRODUCTIFS DASIE
SONT-ILS EXPORTABLES ?
Existe-il un modèle de développement asiatique ?
Pression démographique et croissance économique
Au-delà des contrastes , quels points communs ?
- La dynamique des contraintes
- géopolitiques  localesÂ
334.3 ASIE (suite)
Une industrialisation jouant avec la logique de
la DIT
Logiques et limites de la croissance des NPIA
De la promotion dexportations Ã
la substitution dexportations Industrielles Rôle
des IED Remontée de filières Intensité
technologique Coût social ?
Un protectionnisme stratégique Droits de
douane Contingentements Sélection de
filières Sequencing de la libéralisation
commerciale/financière
La thèse de Krugman  LAsie croît
par transpiration et non par innovation Intens
ité capitalistique Durée du travail
La crise asiatique chronique dun déclin
annoncé ? Dépendance des IE (directs et
financiers) Effet dapprentissage Diversité des
situations
344.3 ASIE (suite)
Les piliers de la réussite asiatique
Les fondements culturels de la croissance
Le dépassement des orthodoxies Ouverture sur
lextérieur/libre- concurrence/ participation
active de lEtat Réformes Agraires
Linsertion dans la nouvelle DIT Essor des
Exportations Rôle des EMN Afflux
dIED et dinvestissements de portefeuille
Le rôle du facteur humain Vers un
rattrapage des salaires ? Les statistiques
de LIDH Disparités salariales régionales
Le poids des héritages Confucianisme Lhabitud
e du secret et du commerce Lexistence de
diasporas et de minorités actives Lenrichissemen
t comme forme dintégration