Title: Diapositive 1
1- CAS CLINIQUE
- Proposé, revu et corrigé par
- Ch. Marquette (Université de Nice - Sophia
Antipolis) - Elisabeth Quoix (Université Louis Pasteur -
Strasbourg) - Christophe Leroyer et Renaud Descourt (Université
de Bretagne Occidentale) - Arnaud Scherpereel (Université de Lille2)
- B. Wallaert (Université de Lille 2)
- Items des ECN concernés par ce cas clinique
- 5 les examens paracliniques en pneumologie
- 45 tabac Morbidité, prise en charge
- 109 pathologies respiratoires dorigine
professionnelle - 157 cancer bronchique
- 227 bronchopneumopathie chronique obstructive
- 317 orientation diagnostique devant une
hémoptysie - 324 orientation diagnostique devant une opacité
intrathoracique - 336 orientation diagnostique devant une toux
chez l'adulte
2- Monsieur C, 65 ans a consulté pour le problème
de crachats hémoptoïques apparus il y a trois
semaines. - Sa femme précise quil tousse depuis près de 3
mois et quil est essoufflé à lascension dun
étage. - Vous linterrogez sur ses facteurs de risques et
apprenez quil a commencé à fumer (environ un
paquet par jour) depuis lâge de 15 ans et quil
a arrêté de fumer il y a trois ans suite à un
bilan de santé proposé par sa caisse dassurance
maladie. - Il est responsable du personnel dans une
entreprise de plomberie au sein de laquelle il a
commencé comme apprenti chauffagiste il y a plus
de 40 ans.
3- Il a présenté deux infarctus il y a 3 et 5 ans et
un accident ischémique transitoire il y a 2 ans. - Il est traité pour une hypertension artérielle.
Il vous dit quil prend des bombes aérosols pour
mieux respirer. - Il vous a apporté le résultat du test de
souffle réalisé il y a trois ans, lors de son
bilan de santé ainsi que le compte rendu de la
radiographie qui avait été réalisé à lépoque
(qui conclut - image thoracique normale ). - Son cliché de thorax actuel et son scanner
thoracique montrent une masse pulmonaire lobaire
supérieure gauche qui mesure 32 mm de plus grand
diamètre ainsi quune adénopathie de la loge
paratrachéale inférieure gauche dont le plus
petit diamètre est mesuré à 22 mm (flèche).
4Figure 1
5Figure 3
Figure 4
Figure 2
6- Pourquoi distingue-t-on les toux chroniques (lt 3
semaines, sans tendance à lamélioration) des
toux aigues ?
7- Parce que les toux aigues surviennent souvent
dans un contexte clinique évident (infection
rhinopharyngée, bronchite, exposition à un agent
irritant) pour lequel un bilan étiologique,
notamment la radiographie du thorax, est inutile - Elles guérissent en général en moins de 8
semaines. - Alors que les toux chroniques nécessitent une
enquête diagnostique, comportant entre autre, un
cliché du thorax.
8Distinction toux aiguë et toux chronique
- toux aigues (lt 3 sem) et sub-aigues (3-8
semaines) - récente survenant dans un contexte clinique
évident - infection rhinopharyngée
- bronchite, fièvre
- exposition à un agent irritant
- le bilan étiologique, notamment la radiographie
du thorax, est inutile - guérissent en général en moins de 8 semaines
- traitement symptomatique bromure dipatropium ?
corticostéroïdes inhalés (CSI) - si toux rebelle non productive handicapante
anti-tussifs centraux (codeïne) - toux chronique durée 8 semaines
- symptôme fréquent pour lequel une enquête
diagnostique, comportant entre autre un cliché du
thorax, est requise
9- Pensez vous que la probabilité que cette masse
soit de nature cancéreuse est élevée ?
10- Oui en raison de
- le terrain sur lequel il survient
- homme de plus de 50 ans
- qui a fumé plus de 30 PA
- exposé à un carcinogène pulmonaire (amiante)
- porteur dune BPCO (cf ci-dessous)
- son caractère symptomatique
- hémoptysie
- sa croissance rapide
- a priori elle nexistait pas sur la radiographie
faite il y a 3 ans - sa morphologie suspecte
- contours irréguliers, spiculés
- sa topographie (lobe supérieur)
- sa taille (gt 2 cm)
11Probabilité clinique quun nodule pulmonaire
solitaire soit de nature cancéreuse
http//www.chestx-ray.com/SPN/SPNProb.html
- probabilité de cancer (pCa) élevée
- nodule de grande taille (gt2 cm)
- dans un lobe supérieur
- à croissance rapide
- à contours irréguliers, spiculés
- prend le contraste au scanner avec injection
- fixe intensément le FDG
- chez un homme de plus de 50 ans
- qui a fumé plus de 30 PA
- qui crache du sang
- probabilité de cancer (pCa) faible
- nodule de petite taille
- dont la taille est stable à 12 mois dintervalle
- à contours réguliers et à bords nets
- ne fixant pas ou peu le FDG
- chez une femme jeune non fumeuse
- totalement asymptomatique
12- Quelle(s) information(s) supplémentaire(s) vous
apporterait la Tomographie à Emission de Positons
(TEP) au 18fluor desoxiglucose (18FDG) ?
13- une hyperfixation du FDG dans ce contexte serait
fortement suggestive de sa nature cancéreuse - une hyperfixation du FDG de ladénopathie de la
loge paratrachéale inférieure gauche serait
suggestive dune métastase ganglionnaire (qui
classerait la tumeur cN2). - la TEP permettrait aussi de réaliser en un seul
examen le bilan dextension à distance (sauf
lencéphale).
14Tomographie par Emission de Positons (TEP)
- Principe
- technique dimagerie métabolique qui fait
appel à du glucose marqué par un
radionucléotide le fluordesoxiglucose (FDG). - le glucose se fixe préférentiellement dans les
cellules et tissus à haut métabolisme (tumeurs). - fixation non spécifique car elle peut concerner
aussi les tissus, sièges dune inflammation1 ou
dune infection2, mais aussi, à létat normal
le cerveau ou le cœur par exemple - Intérêt et Indications
- diagnostic différentiel des nodules et masses
pulmonaires - la TEP-FDG a considérablement modifié les
modalités de prise en charge des nodules
pulmonaires solitaires. - Une hyperfixation du FDG est suggestive de sa
nature tumorale (avec les réserves ci-dessus). - bilan dextension des cancers intra-thoraciques
- notamment pour le staging du N (ganglions)
médiastinal - Contre-indications relative
- hyperglycémie (car le marqueur ne va pas
correctement se fixer sur la lésion) - Limites
- les tumeurs de petite taille ou à faible
métabolisme peuvent ne pas générer
dhyperfixation3 - ne permet pas la recherche de métastases
cérébrales (car par définition le glucose se fixe
intensément dans le cerveau) - 1 nodules rhumatoïdes, silicose, sarcoïdose
- 2 tuberculose, aspergillose, histoplasmose
- 3 carcinoïdes typiques et carcinomes
bronchiolo-alvéolaires
15- Comment envisageriez vous dobtenir le diagnostic
histologique de cette tumeur ?
16- Dabord par des biopsies bronchiques réalisées
lors dune fibroscopie bronchique, en sachant que
cette lésion est périphérique et quelle nest
pas forcément atteignable. - Si la fibroscopie bronchique nest pas
contributive on peut envisager de ponctionner la
masse sous guidage tomodensitométrique (ponction
trans-thoracique). - On peut aussi envisager dobtenir le diagnostic
par un abord de ladénopathie de la loge
paratrachéale inférieure gauche - soit par abord chirurgical (médiastinoscopie/média
stinotomie) - ADP difficilement accessible à ce niveau mais
examen de référence - soit au cours dune fibroscopie bronchique, sous
guidage échographique (écho-endoscopie bronchique)
17Sites ganglionnaires accessibles par
médiastinoscopie
18médiastinoscopie axiale
19 20Ponction transmuqueuse à laiguille
21Giemsa x 100
22écho-endoscopie bronchique
aiguille
ganglion
23- En plus dune probable tumeur pulmonaire, de
quelle(s) autre(s) pathologie(s) de lappareil
respiratoire Monsieur C souffre-t-il ?
24(No Transcript)
25- BPCO en raison
- des antécédents tabagiques du patient (tabagisme
cumulé à 47 paquets-années) - de sa dyspnée à lascension dun étage
- de lexistence dun trouble ventilatoire
obstructif (VEMS/CV lt 70 ) - Cette BPCO est sévère (Stade III, classification
GOLD 2006) - en raison de la sévérité de lobstruction (VEMS
entre 30 et 50 de la valeur théorique) - Il a également des plaques pleurales témoignant
de son exposition professionnelle à lamiante (cf
figure 4) - Il faut avouer que ça cest rudement vache parce
que les anomalies du scanner ne sont pas de
démonstration et que la radio de thorax
antérieure était considérée comme normale, ça
sème comme un doute
26(No Transcript)
27- Le diagnostic a été confirmé (adénocarcinome
- le bilan dextension est négatif, et
ladénopathie médiastinale nest pas métastatique - A ce stade cette tumeur est considérée comme
résécable.
- Quelle(s) est(sont) dans le cas présent la(les)
limite(s) à lopérabilité de Monsieur C?
28- Le terrain cardio-vasculaire précaire (ATCDs
dinfarctus du myocarde et dAIT) qui mérite un
bilan plus poussé avant de prendre une décision
opératoire - ECG, échocardiographie, épreuve deffort voire
nouvelle coronarographie, échographie des troncs
supra-aortiques. - Linsuffisance ventilatoire.
- En effet, on recommande labstention chirurgicale
si le VEMS prédit en post-opératoire est
inférieur à 30 de la théorique et inférieur 1
litre. - Ici, cette limite serait probablement dépassée en
cas de lobectomie supérieure gauche.
29Les trois questions face à un cancer bronchique
- Sagit-il dun CPC ou dun CNPC ?
- si CPC le traitement sera demblée uniquement
médical (chimiothérapie radiothérapie) - Sil sagit dun CNPC, la tumeur est-elle
résécable ? - cette question justifie le bilan de lextension
loco-régionale et de lextension à distance qui
conclura - stade localisé,
- stade localement avancé
- ou stade disséminé
- ces 3 stades conditionnent directement le
traitement - Sil sagit dun CNPC et si la tumeur est
résécable, on pose alors la question de
lopérabilité du patient - cette question justifie le bilan dopérabilité
30(No Transcript)
31- Que proposez-vous pour améliorer létat
respiratoire du patient et le rendre
éventuellement opérable ?
32- Arrêt complet et définitif de toute intoxication
tabagique - Compléter lEFR par un test de réversibilité pour
instaurer un traitement (corticoïdes et/ou
bronchodilatateurs inhalés). - Réhabilitation respiratoire.
33Vous avez établi un certificat médical initial
descriptif, indiquant la nature de la maladie,
ainsi que la prise en charge et les suites
probables.
- Quelles sont les deux démarches administratives
que le patient entreprendra sur vos conseils
auprès de la Caisse dAssurance Maladie, pour
lesquelles ce certificat est nécessaire ?
34- Déclaration daffection longue durée (ALD)
- car les cancers font partie des 30 maladies
prises en charge à 100 par la caisse d'assurance
maladie. - Déclaration par le patient lui-même dune maladie
professionnelle - car Monsieur C. a, à lévidence, été exposé à
lamiante - et le cancer du poumon relève chez les
travailleurs exposés à lamiante dune
déclaration de maladie professionnelle - on vérifiera que les conditions de durée
dexposition et de délai de prise en charge sont
remplies). - on conseillera également au patient de constituer
en parallèle un dossier auprès du fonds
dindemnisation des victimes de lamiante (FIVA).