Title: La dynamique de la stratification sociale
1La dynamique de la stratification sociale
2Mesurer les inégalités
Les unités de consommation
3Mesurer les inégalités
Le niveau de vie dun individu
Il sagit du revenu (réel) disponible du ménage
(revenus primaires nets revenus de transfert
impôts directs) par UC.
4Mesurer les inégalités
5Mesurer les inégalités
Coeff gini 0,64
source Insée - enquête patrimoine 2004
6Mesurer les inégalités
7Réduction des inégalités économiques
Revenu Disponible Strobiloïde de L. Chauvel
8Vérification de la courbe de Kuznets ?
9Vérification de la courbe de Kuznets ?
10Vérification de la courbe de Kuznets ?
11Vérification de la courbe de Kuznets ?
12Vérification de la courbe de Kuznets ?
Source d'après INSEE, séries longues sur les
salaires, Louis CHAUVEL, Le retour des classes
sociales ? , Revue de l'OFCE n 79, 2001
13Homogénéisation et
Le jeune agriculteur français d'aujourd'hui n'a
plus grand-chose de commun avec ses aïeux
C'est un producteur urbanisé qui vit à la
campagne, regarde la télévision, et fait ses
comptes, comme un cadre ou comme un commerçant
des villes. ( ... ) Dans le cas du monde ouvrier,
l'évolution est moins radicale mais le mode de
vie ouvrier a aussi perdu de sa spécificité. Il
n'est plus possible aujourd'hui d'isoler, comme
le faisait Maurice Halbwachs dans
lentre-deux-guerres, le style de vie ouvrier et
le style de vie bourgeois. La répartition des
dépenses de l'ouvrier français s'est nettement
rapprochée de celle des membres des autres
catégories. Le temps libre, la voiture,
l'équipement ménager, la radio et la télévision
ont contribué à son embourgeoisement . ()
Aujourd'hui tous bénéficient d'une protection
sociale et la bourgeoisie rentière a disparu. ()
Cette tendance à l'homogénéité sociale est
manifeste dans de multiples aspects de la vie
quotidienne la télévision parle urbi et orbi,
elle s'adresse à des masses non à des classes,
les embouteillages du dimanche soir rassemblent,
si l'on peut dire, un peu tout le monde, le
vêtement distingue beaucoup moins qu'autrefois
les sexes, les âges et les milieux sociaux - la
casquette de l'ouvrier s'opposait au chapeau du
bourgeois, aujourd'hui le jean ignore les
distinctions de classe... Les manières sont
devenues plus démocratiques ou plus
informelles - le sentiment d'égalité, notait
Tocqueville, tend à miner le respect des formes.
En France, le tutoiement s'est étendu, Monsieur
ou Madame sont des formules qui tendent à
s'effacer. () Bénéton Philippe (1997), Les
classes sociales, Paris, PUF, col. Que-sais-je ?,
n 341, p. 118-120
14Homogénéisation et
Les Français sont de plus en plus nombreux à se
dire appartenir à la classe moyenne, ce qui est
évidemment la négation dune conscience de
classe. () Aujourdhui que le mouvement atteint
son achèvement, peut-on encore parler de classe
moyenne ? (...) La classe moyenne est en train de
se détruire elle-même en tant que classe,
entraînant une transformation de toute la
structure sociale qui enlève du même mouvement à
la classe ouvrière et à la classe dirigeante leur
caractère de classe au sens fort, marxiste du
terme. Sil ny a plus lutte entre-elles, comment
se définiraient-elles lune par lautre ? Et en
pure logique, si tout le monde est moyen, plus
personne ne lest. () On peut proposer une
vision cosmographique. Regardons notre société
comme un ciel où les étoiles sorganisent en
constellations diverses plus ou moins amples,
plus ou moins cristallisées. (...) Les analyses
de la stratification sont fondées sur deux
échelles principales, le revenu et le niveau
scolaire qui (...) délimitent un champ (...) sur
lequel les CSP se distribuent selon un ordre qui
nest pas une hiérarchie unidimensionnelle. Les
groupes ouvriers et employés sont très proches
les uns des autres, cest à peine si les employés
du commerce ont un revenu supérieur à celui des
employés de lindustrie, bien que leurs diplômes
soient légèrement inférieurs tout ces
catégories peuvent être regroupées en un ensemble
quon appellera constellation populaire. (...)
Les cadres, les enseignants et les ingénieurs
sont plus dispersés que les groupes populaires
mais assez proches les uns des autres quant au
diplôme ils forment une constellation centrale.
(...). Mendras Henri (1994), La seconde
Révolution française 1965-1984, Paris,
Gallimard, coll. folio Essais , p. 60-67
15Homogénéisation et
(Sources - Formation et qualification
professionnelle (Calculs Marie Duru-Bellat et
Annick Kieffer et enquêtes sur l'emploi (Calculs
DPD), INSEE Lecture - Dans les générations nées
entre 1974 et 1977, 91 des enfants de cadres
sont bacheliers, contre 45 des enfants
d'ouvriers. Dans les générations des années
trente, ces taux atteignaient respectivement 41
et 2)
16.. Individualisme
"Je vois une foule innombrable d'hommes
semblables et égaux qui tournent sans repos sur
eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires
plaisirs, dont ils emplissent leurs âmes. Chacun
d'eux, retiré à l'écart, est comme étranger à la
destinée de tous les autres ses enfants et ses
amis particuliers forment pour lui toute l'espèce
humaine quant au demeurant de ses concitoyens,
il est à côté d'eux, mais il ne les voit pas il
les touche et ne les sent point il n'existe
qu'en lui-même et pour lui seul, et, s'il lui
reste encore une famille, on peut dire du moins
qu'il n'a plus de patrie ? ... Alexis de
Tocqueville (De la démocratie en Amérique, II)
17Le renversement des années 80
18Le renversement des années 80
19Le renversement des années 80
20Le renversement des années 80
21Le renversement des années 80
22Des inégalités sociales
Si le niveau moyen de formation a augmenté de
façon générale, la hiérarchie scolaire respecte
encore largement la hiérarchie sociale. On peut
constater que ce sont toujours les enfants issus
des mêmes catégories sociales qui sont les plus
brillants ou les plus en difficulté. Cette
observation est renforcée par la différence des
parcours scolaires des élèves entrés en 1995 en
6ème si lon tient compte de la profession du
chef de famille. 86 des enfants de cadres et
denseignants sont entrés en 3ème générale en
1999 contre seulement 62 des enfants demployés
et 56 des enfants douvriers. Cette différence
saccentue encore au niveau du baccalauréat. Si
la démocratisation au sens quantitatif a réussi,
la démocratisation qualitative connaît encore des
difficultés de réalisation. Source
http//www.ladocumentationfrancaise.fr/dossiers/co
llege-unique/democratique.shtml
Bacheliers en 1998 par catégorie sociale
23Des inégalités sociales
http//www.inegalites.fr/spip.php?article377
24Des inégalités sociales
http//www.inegalites.fr/spip.php?article164
25Des inégalités sociales
Des inégalités sociales marquées en matière
dhoraires de travail Le type dhoraires de la
journée travaillée est étroitement lié à la
position occupée dans la hiérarchie sociale. Il
dépend également de la nature concrète de
lactivité exercée. Les horaires 9 à 5 sont
typiques des employés de bureau. Les cadres,
quils exercent dans le privé ou dans le public,
cumulent journées standard 9 à 5 et 10 à 7
. Les professions libérales et les chefs
dentreprise partagent avec les cadres ces
horaires mais travaillent aussi davantage le
soir, en horaires extensifs. Dune manière
générale, les horaires standard sont donc
majoritaires dans le haut de lespace social. En
revanche, le monde des ouvriers de lindustrie
est dominé par les 38 (horaires décalés la
nuit et le matin)de même, les horaires décalés
laprès-midi, le soir ou bien encore les journées
de travail fragmentées prévalent pour les
salariés dexécution des services. Les horaires
de ces catégories de salariés sont déterminés en
fonction des exigences économiques de leur
secteur dactivité durée dutilisation des
machines dans le monde industriel, extension des
heures douvertures pour les services et les
commerces. La tertiarisation saccompagne dun
développement du travail aux marges de la journée
de travail normale pour les ouvriers du
tertiaire . Les horaires décalés et fragmentés
échoient globalement aux positions sociales les
moins bien situées. Dès lors, en considérant les
journées de travail standard comme la norme
sociale du temps de travail, les différences
dhoraires de travail peuvent alors être
interprétées comme des inégalités sociales.
Ainsi, pour rendre identiques les journées de
travail des ouvriers qualifiés de lindustrie et
des chefs dentreprise, il serait nécessaire de
changer les horaires de travail de deux ouvriers
sur trois. () Laurent Lesnard in Données
Sociales 2006
26Des inégalités sociales
27Pourquoi ? Des facteurs économiques
C'est seulement aux États-Unis et en
Grande-Bretagne que la hausse de l'inégalité
depuis 1980 est importante. () Une hausse des
écarts de salaire en fonction de la qualification
paraît certaine dans ces deux pays. On s'est
évidemment interrogé sur les raisons de ce
phénomène. Plusieurs facteurs ont joué un rôle
semble-t-il - la demande de main-d'uvre très
qualifiée a augmenté rapidement dans tous les
secteurs à cause du progrès technique tandis que
celle de main-d'uvre peu qualifiée baissait-
le progrès des importations en provenance des
pays en développement a réduit la demande de
main-d'uvre peu qualifiée qui est nombreuse dans
les secteurs concurrences par ces importations-
la baisse du taux de syndicalisation a eu un
effet inégalitaire, car si l'on compare deux
groupes de salariés ayant les mêmes
caractéristiques, on constate que les écarts de
salaires sont plus élevés parmi les non-syndiqués
que parmi les syndiqués- la part de l'industrie
dans l'emploi a baissé au bénéfice du secteur
tertiaire, or les inégalités de salaire sont plus
fortes dans ce secteur.Comme on le voit les
facteurs économiques dominent dans ce tableau.
C. Morrisson, "La répartition des revenus" Ed.
PUF (Coll. Thémis), Paris 1996, pp.133-134
28Pourquoi ? Des facteurs socio-politiques
() Il en va autrement si l'on considère la
hausse de l'inégalité de revenu disponible entre
les ménages. ()Certes l'accroissement des
inégalités des salaires a contribué à ce
phénomène en Grande-Bretagne et aux États-Unis.
Mais d'autres facteurs, politiques ou sociaux,
ont joué un rôle plus important. D'abord dans
les deux pays la fiscalité directe sur les hauts
revenus a été nettement allégée et, en même
temps, on a diminué les transferts aux ménages
classés dans le 1er quintile, à l'initiative de
Mme Thatcher et de R. Reagan. Ensuite, la
déstructuration familiale, en multipliant les
familles monoparentales et le nombre de personnes
vivant seules, a nettement accru les inégalités
de revenu. () Ce sont les facteurs sociaux et
politiques qui ont joué un rôle déterminant. On
comprend pourquoi d'autres pays industrialisés
n'ont pas connu cet accroissement des inégalités
d'une part les gouvernements n'ont pas changé de
politique en matière d'impôts sur les hauts
revenus et de transferts, d'autre part le
processus de déstructuration familiale y est
inconnu - c'est le cas du Japon - ou marginal -
c'est le cas de l'Europe du Sud (Espagne,
Portugal et Italie). C. Morrisson, "La
répartition des revenus" Ed. PUF (Coll. Thémis),
Paris 1996, pp.133-134
29La dimension cumulative des inégalités
30La dimension cumulative des inégalités
31La dimension cumulative des inégalités
32Le maintien des distinctions
au moins une fois dans l'année. pratique
régulière d'un instrument de musique ou
d'activités artistiquesSource Enquête
Permanente sur les Conditions de Vie d'octobre
2000, Insee - INSEE Première, février 2003, n883
au moins une fois dans l'année. pratique
régulière d'un instrument de musique ou
d'activités artistiques Source Enquête
Permanente sur les Conditions de Vie d'octobre
2000, Insee - INSEE Première, février 2003, n883
33Évolution de la stratification sociale
34Toupie ou sablier ?
La toupie de Mendras