Title: BOURDIEU
1BOURDIEU
- Habitus comme principe daction des acteurs
- Champ comme espace de compétition social
fondamental - Violence symbolique, mécanisme premier
dimposition des rapports de domination
2Bourdieu
- Lœuvre de Bourdieu est ordonnée autour de
quelques concepts directeurs - centralité de lhabitus comme principe de
laction des acteurs dans le monde social - monde social divisé en champs constituant des
lieux de compétition structurés autour denjeux
spécifiques. - Monde social où la violence symbolique, la
capacité à perpétuer de rapports de domination en
les faisant méconnaître comme tels par ceux qui
les subissent joue un rôle central. - Bourdieu propose une approche en termes despace
social et de champs sociaux, cest se doter de
concepts et dinstruments qui permettent non
seulement danalyser la position des groupes et
de leurs relations mais aussi de comprendre la
tendance à la reproduction de lordre social.
3intellectuel engagé
- Ancien élève de Normale sup, enseignant à la
Sorbonne puis à l'Ecole pratique des hautes
études, consacré par le Collège de France en
1981, P. Bourdieu, pourtant, n'avait pas que des
amis. Depuis une dizaine d'années, ses positions
d' intellectuel engagé auprès des chômeurs et
des grévistes (en 1995) ou des leaders de
l'antimondialisation, ne laissaient pas d'excéder
une partie de la communauté intellectuelle.
Beaucoup lui reprochaient d'être passé du statut
de sociologue à celui de prophète dominateur .
Ce à quoi il répondait que la sociologie devait
fournir les outils pour comprendre le monde et
agir sur lui, s'opposant à ces savants qui se
croient doublement savants parce qu'ils ne font
rien de leur science ( Le Monde diplomatique ). - Pour lui, donc, la sociologie était un sport de
combat , selon le titre du film de Pierre
Carles Il faut, pour être un vrai savant
engagé, légitimement engagé, engager un savoir.
Et ce savoir ne s'acquiert que dans le travail
savant, soumis aux règles de la communauté
savante , affirmait-il. - A l'aide de quelques concepts-clés - les champs,
le capital culturel, le pouvoir symbolique, l'
habitus - Bourdieu veut dévoiler les mécanismes
de domination qui s'exercent entre les individus
dans les différentes sphères (qu'il nomme les
champs) du macrocosme social. - L'école, par exemple, pénalise les enfants de
milieux populaires en véhiculant une culture qui
s'acquiert naturellement, dans les milieux
cultivés. - Le capital culturel, par ailleurs, induit une
hiérarchie des pratiques culturelles, régies par
les critères de la distinction les cadres
supérieurs jouent au golf, les ouvriers au
football les milieux populaires aiment
l'accordéon, les classes moyennes, le jazz...
Notre culture, nos goûts, nos manières d'être, de
faire, de penser, constituent nos habitus , qui
orientent nos comportements sociaux. Il découle
de cette analyse que les dominants exercent sur
les dominés une violence symbolique douce et
masquée , qui peut prendre par exemple l'allure
d'un discours d'autorité condescendant du maître
envers ses élèves.
4Action social
- Pierre Bourdieu, analyse des mécanismes de
reproduction des hiérarchies sociales qui donne
une place importante aux facteurs culturels et
symboliques. - Il a développé une théorie de laction sociale,
autour du concept dhabitus. Selon cette théorie
les acteurs sociaux développent des stratégies,
fondées sur un petit nombre de dispositions
acquises par socialisation. (habitus), adaptées
aux nécessités du monde social (sens pratique)
bien quelles soient inconscientes.
5Bourdieu héritier de la sociologie classique
- Bourdieu a synthétisé
- de Max Weber il a retenu limportance de la
domination et du symbolique dans la vie sociale,
ainsi que lidée des ordres sociaux qui
deviendront des champs. - De Marx concept de capital, la relation
dominants-dominés lhégémonie des intérêts de la
classe dominante. - DEmile Durkheim style déterministe, pour
montrer comment les représentations mentales sont
indissociablement liées aux structures sociales. - DElias, qui montre comment un microcosme social
ondé sur des stratégies de distinction émerge
dans les sociétés de cour sous lAncien Régime. - Il fait référence à la sociologie
interactionniste, en utilisant la démarche selon
laquelle les pratiques sociales interviennent
dans des interactions qui donnent sens aux
situations.
6Sociologie libératrice
- Pierre Bourdieu milite pour une sociologie
libératrice - -Sociologie, étant une science non normative,
elle doit permettre le dévoilement des stratégies
de domination. - La sociologie ne vise pas prescrire mais à
décrire la logique de fonctionnement du social. - La sociologie fournit des instruments de
compréhension du monde social qui permettront aux
agents sociaux de lutter contre toutes les formes
de domination. - La sociologie permet de lutter contre leffet de
naturalisation qui tend à faire passer pour
naturelles des constructions sociales telle que
la domination masculine fondée sur prétendue
supériorité biologique ou encore celle des ainés
sur des cadets fondée sur une variable présentant
toutes les caractéristiques de lobjectivité lag
e. - Ainsi, la description des rapports sociaux nest
pas un simple compte rendu scientifique, mais un
instrument de libération des dominés leur
permettent de prendre en main leur destinée. - Tout en respectant les critères de la démarche
scientifique, la sociologie produit des résultats
objectivant les inégalités sociales afin de les
dénoncer. Ainsi la sociologie peut-etre un
contre-pouvoir garant de la démocratie, elle
exerce une fonction critique tout à fait
déterminante.
7Structuralisme-constructiviste
- Il essaye de dépasser une série doppositions qui
structurent les sciences sociales
(subjectivisme/objectivisme, micro/macro,
liberté/déterminisme) par le concept dhabitus,
de capital, de champ - Une structuralisme constructiviste, dépassant
structuralisme qui affirme la soumission de
lindividu à des règles structurelles et
constructivisme qui fait du monde social le
produit de laction libre des acteurs sociaux - Le monde social est constitué de structures qui
sont construites par les agents sociaux (position
constructiviste) mais une fois constitué
conditionnent à leur tour laction de ces agents
(position structuraliste)
8Structuralisme constructiviste
- Structuralisme constructiviste ou
constructivisme structuraliste - Lœuvre de Pierre Bourdieu est construite sur la
volonté affichée de dépasser une série
doppositions qui structurent les sciences
sociales (subjectivisme/objectivisme,
micro/macro, liberté/déterminisme), notamment par
des innovations conceptuelles. Les concepts
dhabitus, de capital ou de champ ont été conçus,
en effet, avec lintention dabolir de telles
oppositions. - Pierre Bourdieu définit le "constructivisme
structuraliste" à la jonction de l'objectif et du
subjectif "Par structuralisme ou
structuraliste, je veux dire qu'il existe, dans
le monde social lui-même, ... des structures
objectifs indépendantes de la conscience et de la
volonté des agents, qui sont capables d'orienter
ou de contraindre leurs pratiques ou leurs
représentations. Par constructivisme, je veux
dire qu'il y a une génèse sociale d'une part des
schèmes de perception, de pensée et d'action qui
sont constitutifs de ce que j'appelle habitus, et
d'autre part des structures sociales, et en
particulier de ce que j'appelle des champs 1
9Structuralisme constructiviste 2
- ." Dans cette double dimension, objective et
construite, de la réalité sociale, une certaine
primauté continue toutefois a être accordée aux
structures objectives. C'est ce qui conduit
Pierre Bourdieu à distinguer deux moments dans
l'investigation, un premier moment objectiviste
et un deuxième moment subjectiviste "d'un côté,
les structures objectives que construit le
sociologue dans le moment objectiviste, en
écartant les représentations subjectives des
agents, sont le fondement des représentations
subjectives et elles constituent les contraintes
structures qui pèsent sur les interactions mais
d'un autre côté, ces représentions doivent aussi
être retenues sur l'on veut rendre compte
notamment des luttes quotidiennes, individuelles
et collectives, qui visent à transformer ou à
conserver ces strucutures". - Lœuvre de Bourdieu débouche, enfin, sur une
théorie de la société et des groupes sociaux qui
la composent. Celle-ci entend montrer - comment se constituent les hiérarchies entre les
groupes sociaux - comment les pratiques culturelles occupent une
place importante dans la lutte entre ces groupes
- comment le système scolaire joue un rôle
décisif pour reproduire et légitimer ces
hiérarchies sociales (Une théorie de lespace
social).
10Espace social
- Lespace social est hiérarchisé par linégale
distribution des capitaux. - La description de la société en termes despace
social permet de mettre laccent sur la dimension
relationnelle des positions sociales. - on peut représenter le monde social sous la
forme dun espace construit sur la base de
principes de différenciation ou de distribution
constitués par lensemble des propriétés
agissantes dans lunivers social considéré. Les
agents et les groupes dagents sont ainsi définis
par leurs positions relatives dans cet espace.
Chacun deux est cantonné dans une position et
lon peut occuper réellement même si on eut le
faire en pensée, deux régions opposées de
lespace. - On peut décrire lespace social comme un espace
multidimensionnelle de positions tel que toute
position actuelle peut être définie en fonction
dun système multidimensionnel de coordonnées
dont les valeurs correspondent aux valeurs de
différents variables pertinents les agents sy
distribuent dans la première dimension, selon le
volume global u capital quils possèdent et dans
le seconde selon la composition de leur capital
cest-à-dire selon le poids relatif des
différentes espèces dans lensemble e leurs
possessions .
11Capital
- le capital économique constitué par les
différents facteurs de production et lensemble
des biens économiques 5(revenu patrimoine,
biens matériels) - le capital culturel lensemble des
qualifications intellectuelles produites par le
système scolaire ou transmises par la famille. 3
formes à létat incorporé comme disposition
durable d corps (laisance dexpression en
public), à létat objectif comme ben culturel
(possession de tableaux), à létat
institutionnalisé (titres scolaires). - Le capital social lensemble des relations
sociales dont dispose un individu ou groupe,
nécessite un travail de sociabilité invitations
réciproques, loisirs en communs, etc. - Le capital symbolique lensemble des rituels
liés à lhonneur et à la reconnaissance.
12habitus
- Habitus Pour Pierre Bourdieu, toutes nos
manières dagir, penser et sentir sont le produit
de notre socialisation (famille, éducation), qui
inscrit en nous un habitus, cest-à-dire un
ensemble de dispositions qui guident nos choix
dans tous les domaines de lexistence. Lhabitus
est devenu une seconde nature nous avons
tellement intégré ces dispositions nous navons
pas besoin de réfléchir pour faire des choix
ajustés à notre condition. - L'habitude est une seconde nature. Les
habitus sont les gestes, les pensées, les
manières d'être que l'on a acquis et incorporé au
point d'en oublier l'existence. Ce sont des
routines mentales, devenues inconscientes qui
nous permettent d'agir sans y penser.
13habitus
- .
- On prend conscience de l'existence des habitus
lorsqu'on se trouve plongé dans un milieu qui
n'est pas le sien (par exemple, un ouvrier qui
serait invité dans une soirée mondaine) et qui ne
connaît pas les règles du jeu les façons de
parler, de se tenir. Le langage châtié de
l'aristocratie ou le franc-parler populaire sont
des habitus linguistiques. - Les habitus sont des forts marqueurs de l'origine
sociale, ethnique, nationale d'un individu. Le
terme a une longue tradition philosophique et
sociologique qui, d'Aristote à Norbert Elias, a
précédé l'emploi qu'en a fait Bourdieu. - Emile Durkheim utilisait ainsi la notion
d'habitus pour désigner les façons d'être
homogènes et stables que l'on trouve dans des
sociétés fermées comme les sociétés
traditionnelles ou dans les sociétés modernes,
les univers clos comme les monastères.
14habitus
- Les critiques de Bourdieu font remarquer que la
plupart des individus ne vivent plus aujourd'hui
dans des univers sociaux clos et homogènes comme
la société kabyle des années 60 ou les internats
de grands lycées parisiens des années 50. Chacun
d'entre nous est porteur de plusieurs habitus
acquis d'un environnement diversifié (famille,
école, télévision...). De plus, on insiste sur la
capacité de l'individu à la lucidité sur ses
propres conduites ce que l'on nomme la
réfléxivité.
15Habitus -hysterisis
- Le concept dhabitus permet de comprendre de
quelle manière lhomme devient un être social.
La vie en société suppose que lindividu soit
socialisé. - La socialisation correspond à lensemble des
mécanismes par lesquels les individus font
lapprentissage des rapports sociaux entre les
hommes et assimilent les normes, les valeurs et
les croyances dune société. - Les normes règles et usages langage, règles
de politesse, comportements corporels. - Les valeurs choses ou manières dêtre considéré
comme estimables et désirables, idéaux orientant
les actions et les comportements dune société ou
dun groupe social. Le sens de lhonneur, de la
justice, patriotisme, lamour dautrui - Lintériorisation constitue un mécanisme
essentiel de la socialisation dans la mesure où
les comportements et les valeurs appris sont
considérés comme allant de soi, naturel, quasi
instinctif. - Les schémas de perception et dactions
intériorisés par les individus sont aussi appelés
schèmes (formes, configuration). - Lhabitus est structure structurée puisquil est
produit par socialisation mais il est également
structure structurante car générateur dune
infinité de pratiques nouvelles.
16hysterisis
- Les dispositions constitutives de lhabitus ont
pour première propriété dêtre durables,
cest-à-dire de survivre au moment de leur
incorporation. Pour penser cette durabilité des
dispositions, Bourdieu introduit le concept
dhystérésis de lhabitus. Ce concept cherche à
désigner le phénomène par lequel un agent, qui a
été socialisé dans un certain monde social, en
conserve, dans une large mesure, les
dispositions, même si elles sont devenues
inadaptées suite par exemple à une évolution
historique brutale, comme une révolution, qui a
fait disparaître ce monde. - Un exemple mythique, cité par Marx comme par
Bourdieu, est celui de Don Quichotte. Chevalier
dans un monde où il ny a plus de chevalerie, et
inapte à faire face à leffondrement de son
univers, il en vient à chasser les moulins à vent
quil prend pour dimmenses tyrans. - Bourdieu donne un autre exemple dans Le Bal des
célibataires les stratégies matrimoniales
perdurent comme habitus à une époque où elles ont
perdu leur sens, provoquant une crise
matrimoniale dans la société paysanne béarnaise.
17Ethos versus hexis
- 2 composantes de lhabitus
- Ethos les principes ou les valeurs à létat
pratique la forme intériorisée et non consciente
de la morale qui règle la conduite quotidienne
ce sont des schèmes en action mais de manières
inconsciente. - Lhexis corporelle correspond aux postures,
dispositions du corps, rapports au corps,
intériorisés inconsciemment par lindividu au
cours de son histoire. - A travers lhabitus nous percevons et jugeons la
réalité et le producteur de nos pratiques. - Lhabitus est au fondement de ce qui dans le sens
courant définit la personnalité dun individu.
Nous avons limpression dêtre nés avec ces
dispositions, type de sensibilité, façon dagir
réagir, manières et styles. - Aimer la bière plutôt que le vin, les films
dactions que les films politiques, voter à
droite quà gauche sont es produits de lhabitus.
- Marcher le buste droit ou courbé ou aisance dans
les relations interpersonnelles sont des
manifestations de lhexis corporelle. Considéré
tel individu petit, mesquin, ou généreux,
brillant relèvent de lethos.
18Habitus primaire, secondaire
- Habitus primaire, du groupe familial.
Dintériorisation de lextériorité. - Habitus secondaires, scolaire qui redouble
lhabitus familial. - Lhabitus est une structure interne toujours en
voie de restructuration. Le produit de notre
expérience passé et présente, habitus nest pas
totalement figé. - Cela implique que nos pratiques et
représentations ne sont pas totalement
déterminées (les agents font des choix) ni libres
(choix orientés par lhabitus). - Chaque individu nest quune variante dun
habitus de classe. chaque système de
disposition individuel est une variante
structurale des autres, où sexprime la
singularité de la position à lintérieur de la
classe et de la trajectoire. Le style personnel
nest quun écart par rapport au style propre à
une époque ou à une classe. - En simplifiant on peut affirmer que les
différences de personnalité individuelle ne sont
quune variante dune personnalité sociale,
elle-meme nétant que le produit du habitus de
classe. Lécart par rapport à lhabitus
normal est lié à la position et lhistoire
(la trajectoire) individuelle.
19Le sens pratique
- 3. cette approche de la socialisation permet de
rompre avec les explications traditionnelles. - Lhabitus sinterpose comme une médiation entre
les relations objectives et les comportements
individuels. Nos pratiques ne sont pas des
simples exécutions des normes explicites, mais
traduisent un sens de jeu que nous avons acquis
par le biais de lhabitus le sens pratique. - Le sens pratique laptitude à se mouvoir
(bouger), à agir et sorienter selon la position
occupée dans lespace social, selon la logique du
champ et de la situation dans lesquels on est
impliqué, sans recours à la réflexion consciente,
grâce aux dispositions acquises fonctionnant
comme des automatismes - Il ny a pas de sujet, dacteur, dindividu,
conscient et calculateur, mais des actions
sociales dont le sens échappe, au moins en
partie, à celui qui les met en œuvre. Les actions
sociales ne renvoient ni à des structures, ni à
un volonté consciente mais à un sens pratique
intériorisé par les agents. Comme on dit que la
personne a ça dans le sang , dans la peau .
- Dans le jeu social le sens pratique des agents
varie en fonction de leur appartenance de classe.
- Selon lhabitus, le déterminant de laction nest
plus simplement la recherche de lintérêt
économique. Ainsi pour Bourdieu lindividu est un
agent social quacteur social. - Lagent social est agi (de lintérieur), autant
quil agit (vers lextérieur) dans les
pratiques pas un calcul explicite ni des
déterminations extérieurs aux agents, mais leur
habitus
20Style de vie
- Lhomogénéité des habitus qu sein dun même
groupe est au fondement des différences de styles
de vie au sein de la société. - Un style de vie est un ensemble de gouts, de
croyances et de pratiques systématiques
caractéristiques dune classe ou dune fraction
de classe donnée. (opinion politiques, croyances
philosophiques, convictions morales, préférences
esthétiques, pratiques sexuelles, alimentaires,
vestimentaires, culturelles). - comme les positions dont ils sont le produit,
les habitus sont différenciés mais ils sont
aussi différenciants. Ils font de différences
entre ce qui est bien et mal, distingué et
vulgaire Le meme comportement peut apparaître
distingué à lun, prétentieux ou mas-tu-vu à
lautre, vulgaire au troisième . -
21distinction
- 1 Les membres de la classe dominante sont dotés
dun habitus fondé sur la notion de DISTINCTION.
Il sagit de faire distingué, tant par son hexis
(aisance corporelle) que par son langage (langue
chatiée), le choix de lameublement intérieur
(meubles anciens) Les détenteurs de capital
économique manifestent leur aisance par la
détention de signes culturels légitimes tels que
les voyages, possession des œuvres dart ou
voitures de luxe. Les détenteurs de capital
culturel par la lecture, penchant sur la musique
classique et théatre. (aristocratisme ascétique).
Nouvelle bourgeoisie morale hédoniste de
consommation.
22Petit bourgeois
- 2 Lhabitus des membres de la petite
bourgeoisie, est la pente de la trajectoire
sociale, individuelle et collective, devenue
penchant par où cette trajectoire ascendante tend
à se prolonger et à saccomplir . - Leur habitus se repose sur le devoir de plaisir
et se traduit par une hexis corporelle fondée sur
lécoute du corps, la relaxation, alimentation
saine et équilibrée. La petite bourgeoisie en
déclin plus traditionnelles, le travail,
lordre, la rigueur (fermeté), minutie
(attention) -
23Classes populaires
- Les classes populaires ont un habitus fortement
marqué par le sens de la nécessité et de
ladaptation à cette nécessité. La soumission à
lurgence les incline à des goûts ou choix
refusant la gratuité des exercices esthétiques. - Les ouvriers préfèrent les intérieurs nets et
propres , les vêtements simples . La
valorisation de la force physique comme dimension
de la virilité. Choix des forts nourritures
24Aristocrate et les milieux populaires
- Terme introduit en sociologie par Pierre
Bourdieu, l'habitus renvoie à des dispositions
acquises dans un milieu social donné permettant
d'agir, de penser et de se conduire en rapport
avec les attentes et les contraintes de ce
milieu. - Dans Ce que parler veut dire, P. Bourdieu montre
ainsi qu'il existe une façon de parler (accent,
construction de la phrase, fluidité verbale)
typique à chaque milieu social. - La Distinction, autre ouvrage majeur de P.
Bourdieu, est consacré à l'analyse des goûts
(culinaires, vestimentaires, décoratifs,
musicaux) adoptés selon les milieux sociaux.
L'habitus populaire valorise par exemple dans
ces choix tout ce qui relève de la nécessité
goût pour la simplicité, l'efficacité, et dédain
à l'égard de ce qui est inutile ,
artificiel . Ainsi, dans la façon de se vêtir,
on valorise les vêtements faciles à
entretenir , résistants , bon marché on
dénigre les conduites maniérées . P. Bourdieu
insiste sur le fait que l'habitus, sorte
d'inconscient social profondément intégré, ne
se réduit pas à des conditionnements. Ce sont des
schèmes de comportement permettant d'agir
( générateurs de conduites ) de façon adaptée à
un milieu donné. - L'habitus produit donc à la fois des attitudes et
des aptitudes. Une des fonctions majeures de la
notion d'habitus est d'écarter deux erreurs
complémentaires (...) d'un côté, le mécanisme,
qui tient que l'action est l'effet mécanique de
la contrainte de causes externes de l'autre le
finalisme qui, notamment avec la théorie de
l'action rationnelle, tient que l'agent agit de
manière libre, consciente (Méditations
pascaliennes, Seuil, 1997).
25Champs sociaux
- La société est un ensemble de champs sociaux,
autonomes, traversés par des luttes entre
classes. - Le monde social est le lieu dun processus de
différenciation progressive. Le processus de
différenciation par des fonctions religieuses,
économiques, juridiques, politiques. - un champ peut etre considéré comme un marché où
les agents se comportent comme des joueurs. - Un champ peut se concevoir comme un marché avec
des producteurs et des consommateurs de biens.
Les producteurs, individus dotés de capitaux
spécifiques saffrontent. Lenjeu de ces luttes
est laccumulation de la forme de capital qui
permet dassurer la domination du champ. Le
capital est le moyen et la fin. - Il existe une homologie entre la structure
sociale et champs sociaux. - Interpénétration des champs ainsi la logique de
fonctionnement du champ économique tend de plus
en plus à investir dautres champs le champ
artistique (œuvres peintes). Le champ
bureaucratique pouvoirs économiques. - Champ Un écrivain, un scientifique, un homme
politique évoluent dans un microcosme, un monde
clos qui réunit tous ceux qui partagent la même
activité. Ce sont ces mondes que Pierre Bourdieu
appelle des champs. Les membres dun champ
partagent tous un intérêt pour le jeu qui sy
déroule. Le sociologue nomme illusio le fait
dêtre pris dans le jeu et ses enjeux, tel le
scientifique qui rêve du Collège de France et du
prix Nobel Les champs sont structurés avec des
positions dominantes et des positions dominées.
Doù des luttes permanentes pour maintenir ou
renverser les hiérarchies établies. Pour
Bourdieu, comprendre laction dun individu,
cest reconstituer les positions existantes dans
le champ considéré, par rapport auxquelles cet
individu oriente son action.
26Champ économique
- Champ économique dans les sociétés
traditionnelles la production et léchange sont
fondamentalement des activités sociales. Les
échanges non monétaires, visent au maintien des
liens sociaux, des dons, payés en retour pas
forcément immédiatement ni par le même individu. - Le champ économique sest progressivement
autonomisé (sociohistorique lémergence de la
bourgeoisie et de la naissance des valeurs au
fondements de capitalisme, économie et philosopie
libérale, homo economicus une construction
historiquement et socialement située. - Aujourdhui le champ économique est structuré par
de multiples organisations et institutions.
27Champ culturel
- Le champ de culturel fonctionne comme un marché.
- Les producteurs ont pour tache de produire des
codes symboliques organisés en systèmes
culturels différenciés. Des manières de voir, de
sentir, raisonner. - Le travail délaboration de codes
symboliques suppose une autonomisation dagents
dont la pratique sera attachée à cette production
culturelle, qui tend à se spécialiser. - Lémergence historique de lintellectuel , une
culture autonomisé de lEglise, 17e siècle la
figure de lécrivain professionnel qui soppose à
tous ceux qui limiteraient sa liberté. - La culture est une élaboration de perceptions du
monde, une manière particulière de la décrire et
comprendre. La culture est un ensemble de schèmes
de perception. Ils sont élaborés ou formulés par
des individus qui ont un capital culturel élevé
et une autorité légitime reconnue Les croyances,
valeurs, constructions doctrinales, théories
sociales se développent donc initialement au sein
de milieux restreints. - La culture dominante suppose un travail de
légitimation qui passe par des conflits
symboliques. - Lenjeu de ces luttes est limposition de la
définition légitime du monde social qui permet
dassurer la reproduction de lordre social. Il
sagit de comprendre comment larbitraire
culturel dune classe sest transformé en culture
légitime. - La thèse de Bourdieu révèle que la culture
dominante est la culture de la classe dominante
qui par un long travail de légitimation, a fait
oublier toute la part darbitraire qui est à son
fondement. - La lutte des classes prend la forme dune lutte
symbolique - Qui visent à imposer une vision du monde conforme
aux intérets des agents cette vision du monde
porte tant sur la position objective dans
lespace social (le coté objectif) que la
représentation que les agents se font du monde
social (le coté subjectif)
28Habitus /champs
- Chaque champ est marqué par des agents dotés dun
habitus identique. . - Si lhabitus est le produit de lappartenance
sociale, il se structure en relation avec un
champ. - la relation entre lhabitus et le champ est
dabord une relation de conditionnement, le champ
structure lhabitus. - Il existe des champs fondés sur un habitus qui
suppose des propriétés très particulières ceux
de la production des biens symboliques tels les
champs religieux ou artistiques. Tous supposent
que les agents qui sy investissent soient
désintéressés . pas des échanges monétaires. - Lhabitus de lartiste en relation avec un champ
qui considère les réussites commerciales comme
secondaires, le capital symbolique. -
29habitus
- 2. Lhabitus assure la régulation sociale
- - Un puissant facteur de reproduction sociale.
- - Les agents porteurs du meme habitus nont pas
besoin de se concerter pour agir de la meme
façon. (choix du conjoint, métier, dun député ou
de mobilier) - - Chacun en obéissant à son gout personnel.
- - Les agents agissent comme des musiciens qui
improvisent sur un meme thème. - Lhabitus ajuste les chances objectives et les
motivations subjectives. Il donne illusion du
choix dans les pratiques et représentations alors
que les individus ne font que mettre en œuvre
lhabitus qui les modelés. - processus de conditionnement, les chances
objectives qui leur sont offertes ce nest pas
pour nous - Lintériorisation des chances objectives joue un
role clé dans les stratégies sociales à lécole,
sur le marché du travail, matrimonial, science ou
en politique.
30Changement social - habitus
- Lhabitus est également sensible au changement
social - Lorsquil apparaît un désajustement entre les
conditions de production de lhabitus et les
conditions dans lesquelles il est amené à
fonctionner. - Si les conditions objectives viennent à se
modifier, le mouvement inertiel de lhabitus
lempêche de se modifier de la même façon. On
parle dhystérésis (de retard). Des maladresse,
des bourdes.
31Espace social
32Espace social
- La position des agents dans lespace des classes
sociales dépend du volume et de la structure de
leur capital - Il sagit une double dimension
- la dimension verticale, les groupes sociaux selon
le volume de capital dont ils disposent. Les
agents fortement dotés en capital, tant
économique que culturel, aux agents faiblement
dotés en capital, tant économique que culturel,
aux agents faiblement dotés. Elle place les
patrons, membres des professions libérales, et
les professeurs duniversité au sommet alors que
les plus démunis en capital économique et
culturel, les ouvriers et les salariés agricoles,
se situent en bas déchelle. - La seconde opère une distinction selon la
structure du capital, limportance respective des
deux espèces de capital dans le volume total de
leur capital. Des différences secondaires
permettent de rendre compte de clivages internes
au sein de groupes qui occupent structurellement
la même position dans la dimension verticale de
lespace social. Sous cette angle, les patrons de
lindustrie sopposent aux professeurs. - Dans la Distinction (1979) il expose les
spécificités des différentes classes sociales - En premier lieu, les classes dominantes ou
supérieures sont caractérisées par limportance
du capital dont disposent leurs membres. - Cette classe sait jouer de la distinction pour
affirmer une identité propre et imposer à tous,
en la légitimant, une certaine vision du monde
social. - La bourgeoisie ancienne, et nouvelle (cadres
supérieurs), - la petite bourgeoisie trouve son unité dans sa
volonté dascension sociale mais traversée par
divers clivages. Les pratiques et les
représentations des individus qui la composent
sexpliquent par leur volonté dascension
sociale. En ce qui concerne elle respecte
profondément lordre social établi, elle témoigne
dune bonne volonté culturelle qui repose sur
limitation de la culture de la classe dominante.
- -petite bourgeoisie en déclin
- -dexécution (les employés)
- -petite bourgeoisie nouvelle (à fort capital
culturel, mais manquant du capital social pour
tirer pleinement parti de leur capital culturel),
ou dagents issu de la bourgeoisie nayant pas
acquis dans linstitution scolaire les titres
leur permettant de se maintenir dans la classe
dominante. (métiers artistiques, intellectuels,
de conseil) - 3) Les classes populaires se caractérisent par
leur dépossession quasi-absence de capital.
choix du nécessaire . La virilité. Leur unité
se fonde également sur lacceptation de la
domination (ouvriers et petits agriculteurs, les
petits salariés)
33Niveau de vie versus Mode de vie
- Le fondement de lexistence dune culture de
classe. - Bourdieu articule les perspectives ouvertes par
Marx sur la culture dominante de la bourgeoisie
ou la conscience de classe du prolétariat et
celles de Weber sur les dimensions symboliques d
la légitimité propres au prestige des groupes de
statut, développées dans ses analyses de
lémergence de la classe des entrepreneurs
capitalistes et de la bourgeoisie occidentale. - Au lieu de niveau de vie la mode de vie.
- Bourdieu développe lidée de lhomogénéité des
habitus de groupe de classe qui assure
lhomogénéisation des goûts - les styles individuels à des variantes
structurales informant la singularité de la
position à lintérieur de la classe et de la
trajectoire . - Il oppose la culture légitime es classes
dominantes et la culture populaire tout comme les
choix de nécessité des classes populaires,
associés aux consommations de la vie quotidienne,
aux choix de liberté de la classe dominante. - Les rapports que les classes populaires
entretiennent à la culture légitime sont pensés
dans les termes de dépossession, résignation, de
limitation ou de lexclusion. - Le respect dun principe de conformité serait
typique des classes populaires et antithétique du
régime de singularité recherché par la classe
dominante comme vecteur de distinction. Les
nouvelles classes moyennes par leur bonne
volonté culturelle en définissant les
composantes du goût petit bourgeois .
34Violence symbolique
-
- Dans Les Héritiers, Pierre Bourdieu et
Jean-Claude Passeron mettent en évidence le fait
que lécole favorise, par la culture et le
rapport au savoir quelle privilégie, les enfants
des classes supérieures. Pourtant, ces derniers
ne contestent pas les verdicts quelle émet.
Cest pour Bourdieu un exemple typique de
violence symbolique un rapport de force (entre
groupes sociaux) est converti en rapport de sens
(on est plus ou moins doué pour lécole) avec
la complicité active des dominés qui le
reconnaissent comme légitime ( cest vrai que je
suis pas très fort en français ). -
35Violence symbolique
Türklere düsen Ermeni olup empati yapmak degil Ermenilesmeye ve Kürtlesmeye direnmek olmalidir.
Hangisi escinsel karar verin Hangisi escinsel karar verin
Hepimiz Ermeniyiz diyen Oral Çalislar mi? Ermeni sorunu üzerine yazdigim bir yazinin ardindan telefonum çaldi. Karsimda bir erkek sesi, Kardesim sen Ermeni misin, neden böyle yaziyorsun? dedi. Buna benzer telefonlar almaya alisi?im. Ancak bu kez karsimdakine kaldirmasi zor bir cevap vermeyi kararlastirdimEvet, Ermeniyim, ancak yalniz Ermeni de?ilim,ayni zamanda escinselim... "Hepimiz Ermeniyiz demeyen Bülent Ersoy mu?
36Photographie un art de petits bourgeois
- Dans Un art moyen. Essai sur les usages sociaux
de la photographie (Minuit, 1965), une recherche
collective menée de 1961 à 1964, P. Bourdieu,
avec Luc Boltansky, Robert Castel et Jean-Claude
Chamboredon, essaie de mettre en évidence les
lois sociales de la pratique de la photographie. - Cette étude, réalisée à la demande de la société
Kodak-Pathé, s'appuie sur un vaste appareil
méthodologique (enquêtes par questionnaires,
monographies, entretiens non directifs, analyses
de corpus de photographies). Elle va montrer que
les usages sont stéréotypés et largement
déterminés par l'appartenance sociale les
classes populaires font des photos de famille. La
photographie fait fonction de rite elle permet
de fixer et de prolonger les moments où le groupe
célèbre son unité (mariage, naissance d'un
enfant, première communion, anniversaire, Noël,
parfois fête entre amis ou vacances). - Si le caractère artistique de la photo n'est pas
recherché, celle-ci n'en répond pas moins à des
normes les individus se présentent le plus
souvent dans une position immobile et droite.
Selon les auteurs, c'est parce qu'ils ont une
image péjorative de leur corps que les dominés
posent ainsi. - Photographier une épave de bateau, un effet de
lumière sur une usine, un nu... on retrouve
cette conception esthétisante chez 10 des gens
qui font des photographies (soit 5 à 6 de la
population). Ces artistes de la photo sont des
pratiquants assidus (les auteurs parlent de
dévôts ) et se recrutent surtout parmi les
classes moyennes. - Ils conçoivent l'image comme un tableau.
- Par cette référence esthétisante, ils cherchent à
se distinguer des clichés familiaux des classes
populaires. - Pour ce faire, ils imitent les codes de la
peinture. La photographie sert ainsi, pour ces
catégories sociales, de substitut à leur portée
des pratiques consacrées qui leur restent
inaccessibles (c'est-à-dire la peinture et
l'art plastique). - Les classes supérieures, quant à elles, affichent
une indifférence parfois teintée de dédain pour
la photographie, jugée comme une pratique sinon
vulgaire, du moins ordinaire. - La photographie apparaît bien, dans cette
perspective, comme un art moyen un art
mineur (au regard des domaines consacrés comme la
peinture ou l'opéra), un art pour les classes
moyennes (qui leur permet de se distinguer par
rapport aux classes populaires).
37Dominaton masculine
- Tout au long de son oeuvre, Pierre Bourdieu s'est
attaché à décrire les rapports de domination qui
s'exercent entre les individus dans tous les
domaines de la société. Selon sa théorie, les
dominants (groupes sociaux, ethnies, sexes)
imposent leurs valeurs aux dominés qui, en les
intériorisant, deviennent les artisans de leur
propre domination. C'est à partir de cette grille
de lecture qu'il analyse les ressorts de la
domination masculine. - C'est, pour P. Bourdieu, parce que les structures
de domination sont le produit d'un travail
incessant de reproduction auquel contribuent les
différents agents les hommes (avec des armes
comme la violence physique et la violence
symbolique), les femmes victimes inconscientes de
leurs habitus et les institutions famille,
Eglise, école, Etat . La démonstration commence
par un long détour sur la tradition kabyle que
l'auteur a étudiée lors de ses premiers travaux
d'ethnologue en Algérie. Cette culture
méditerranéenne lui sert de matrice pour
comprendre comment une division arbitraire entre
les sexes devient une construction sociale
naturalisée . - Chez les Berbères de Kabylie, tout l'ordre social
fonctionne comme une immense machine symbolique
tendant à ratifier la domination masculine sur
laquelle il est fondé la division sexuelle du
travail (aux hommes les labours, les moissons, la
guerre, aux femmes le ramassage des olives et des
brindilles de bois), la structuration de l'espace
(public pour les hommes, privé pour les femmes
confinées dans la maison), l'organisation du
temps fait de ruptures dans l'univers masculin
opposées aux longues périodes de gestation
féminine. - P. Bourdieu dresse alors toute une série d'
oppositions mythico-rituelles haut/bas,
dessus/dessous, sec/humide, actif/passif,
droit/courbe... dont l'usage métaphorique lui
permet d'illustrer ce qui devient un ordre des
choses . Ainsi, la morale de l'honneur masculin
incite l'homme à faire face , regarder l'autre
dans les yeux dans une posture droite, alors que
la femme kabyle montre sa soumission et sa
docilité par des postures courbes en regardant
ses pieds. Ces habitus féminins, note au
passage P. Bourdieu, se retrouvent encore dans
nos sociétés où les manières de tenir le corps _
s'asseoir jambes serrées, marcher à petits pas...
_ attestent toujours de la tenue morale qui sied
aux femmes. -
38Domination masculine
- Quand les femmes œuvrent à leur domination
- Par une causalité circulaire, la construction
sociale des genres permet d'interpréter les
différences biologiques comme les principes
naturels . A travers les rapports de domination
et d'exploitation, chacun des sexes intègre ce
que P. Bourdieu nomme les habitus (conduites,
jugements, habitudes) qui s'inscrivent jusque
dans les manières d'utiliser son corps et dans
les pratiques sexuelles. Ayant intégré ceux de
leur sexe, les femmes oeuvrent inconsciemment à
leur domination les pratiques soumises , le
langage châtié, les comportements séducteurs ou
possessifs attestent de véritables dispositions
incorporées qui vont jusqu'au mépris de leur
propre condition. - Pour P. Bourdieu, cet artefact de l'homme viril
et de la femme féminine existe de façon tout
aussi puissante dans nos sociétés. Mises au
travail dans les sociétés préindustrielles ou
cantonnées aux tâches domestiques, aux pratiques
religieuses et au bénévolat dans la famille
bourgeoise, de toutes façons les femmes restent
des objets d'échange dans l'économie des biens
symboliques ... - Une sociologie pessimiste ?
- Au total, ce livre de P. Bourdieu apparaît
décalé. Gageons qu'il y a trente ans, il aurait,
malgré ses excès, remporté un grand succès, de la
même manière que Les Héritiers et La
Reproduction, ces analyses critiques du système
éducatif qui agirent comme de véritables
révélateurs pour expliquer certaines causes des
inégalités scolaires. Aujourd'hui, il n'a plus
l'attrait de la nouveauté. Les travaux de P.
Bourdieu sur l'école, les jugements sociaux, la
noblesse d'Etat , la misère sociale nous ont
familiarisé avec sa théorie, à tel point que ses
concepts (l'habitus, la violence symbolique,
etc.) sont pour ainsi dire entrés dans le sens
commun . Depuis le surgissement du mouvement
féministe des années 70, les études sur le
genre se sont multipliées. Elles ont démontré,
souvent à l'aide des concepts bourdieusiens, les
mécanismes cachés et la construction sociale et
historique de la hiérarchie des sexes. - Pour lui, la force des habitus fait que les
femmes demeurent toujours en charge de la
majorité du travail domestique, restent
cantonnées à des métiers bien spécifiques qui
d'ailleurs se dévalorisent lorsqu'ils se
féminisent, n'accèdent que très peu aux
meilleures sections des grandes écoles et aux
professions les plus prestigieuses, ce qui n'est
d'ailleurs pas faux... - Quelques pages finales sur les vertus de l'amour,
fondé sur des relations de pleine réciprocité
et l'abandon de la lutte pour le pouvoir
symbolique
39Quelque concepts
- Champ
- P. Bourdieu envisageait d'écrire un livre titré
Microcosmes, dans lequel il aurait rassemblé tout
une série d'études sur les champs politique,
religieux, scientifique, universitaire,
artistique... - Un champ n'est rien d'autre qu'un petit bout de
monde social régit par des lois et codes propres
les lois du milieu . Le champ universitaire,
journalistique, littéraire ou artistique forment
des petits mondes , des univers de connivence
pour ceux qui en font partie. Un champ est aussi
un espace de domination et de conflits. C'est un
champ de force dans lequel interagissent des
individus pour conquérir des positions, des
places. Comme dans un jeu d'échecs, les positions
et valeur de chacun ne valent pas en soi, mais en
fonction des positions respectives des uns et des
autres. - Constructivisme
- En sociologie, le terme renvoie à l'idée que les
réalités sociales font l'objet d'une construction
permanente. Les façons de se vêtir, de manger, de
parler, apparemment naturelles , sont le
produit d'un apprentissage intériorisé et de
normes sociales sans cesse renégociées. P.
Bourdieu, Norbert Elias ou Thomas Luckmann et
Peter Berger (La Construction sociale de la
réalité, 1996) peuvent être intégrés dans cette
approche. - Distinction
- Etre distingué, c'est cultiver sa différence.
L'art de la distinction bourgeoise, par exemple,
est de se différencier, l'air de rien, par
opposition à l'ostentation ou à la
vulgarité du nouveau riche. La distinction est
au coeur du jeu social elle est l'un des
moteurs de nos conduites sociales, que ce soit
dans le domaine de l'éducation, du travail, des
loisirs ou des pratiques culinaires.
40ecole
- LEcole une instance cruciale de la
socialisation culturelle - LEcole cherche à inculquer le culte de
culture, de devoir aimer . - Les familles plus dotées en capital culturel
considèrent celle-ci comme une bien de
famille , les enfants deviennent héritiers.
Lécole sanctionne et renforce les inégalités
initiales en jugeant les élèves sous le critère
de ce quils ont acquis en dehors de lécole. - Il sagit une interaction entre famille et Ecole
- La culture scolaire fonctionne en France comme
une culture de classe puisquelle contribuait à
reproduire les inégalités culturelles en
légitimant leurs effets de sélection sociale. - Le sociolinguistique anglais Basil Bernstein a
établi un lien entre classe sociale mode de
socialisation et compétence linguistique. Il
distingue le code linguistique restreint des
classes populaires et celui quil qualifie
délaboré des classes sociales supérieures. - Malgré la démocratisation de lenseignement, les
enfants qui appartiennent à un milieu dit
favorisé connaissent ainsi plus de chances de
réaliser une scolarité heureuse que leurs
camarades issus de milieux populaires. Le succès
dans les concours - Le travail de lhéritage., une position
dhéritier ne saurait suffire à lappropriation
dun patrimoine culturel qui ne peut sapproprier
sans travail. - La tension entre les habitus créent de léchec
scolaire.