Title: La Shoah
1La Shoah à Lyon
- Travail réalisé par les élèves de Terminale de la
Cité Scolaire Internationale de Lyon - Mémorial de la Shoah
2Plan de la présentation
- 1 Les grandes rafles à Lyon
- 2 Deux destins individuels de déportés
- 3 Des lieux pour commémorer la Shoah à Lyon
- 4 Parcours de ville
-
31. Les grandes rafles à Lyon
- A-Historique
- B- Grande rafle daoût 1942
- C-Rue Sainte-Catherine
42. Deux destins de déportés
- Charles Méchally
- Raphaël Caracco
53 Des lieux pour commémorer la Shoah
- A- La gare de Perrache
- B- La gare de Saint-Priest
- C- Le fort de Montluc
- D- Le camp de transit de Vénissieux
64 Parcours
- Thématiques
- Parcourir les lieux de commémoration de la Shoah
dans Lyon - Les rafles
- août 1942 (lieux de vie, dinternement et de
déportation). LUGIF février 1943
71. Les grandes rafles à Lyon
- La rafle de la rue Sainte-Catherine
A- L'UGIF Le cœur de la communauté juive
lyonnaise L'Union générale des israélites de
France (UGIF) est un organisme créé par une loi
française du 29 novembre 1941 à la demande des
Allemands. La mission de l'UGIF est d'assurer la
représentation des Juifs auprès des pouvoirs
publics, notamment pour les questions
d'assistance, de prévoyance et de reclassement
social. Tous les Juifs demeurant en France sont
tenus d'y adhérer, les autres associations juives
ayant été dissoutes et leurs biens donnés à
l'UGIF.
8- Les administrateurs de cet organisme
appartiennent pour la plupart à la bourgeoisie
juive française, administrateurs nommés par le
Commissariat général aux questions juives, la
structure initiée par le gouvernement de Vichy à
l'instigation des nazis pour renforcer les
persécutions antisémites. L'UGIF, pour financer
ses activités, peut puiser dans un fonds de
solidarité alimenté par les revenus tirés de la
confiscation des biens juifs. - Le rôle de cet organisme a soulevé beaucoup de
controverses, notamment à cause de son légalisme
qui a transformé les bureaux de l'association ou
les maisons d'enfants qu'elle patronnait en
véritables souricières particulièrement
vulnérables aux rafles de la Gestapo. - L'UGIF de Lyon se tenait au 12 rue Sainte
Catherine, dans le 1er arrondissement, juste
derrière la place des Terreaux.
9Localisation du siège de lUGIF, rue
Sainte-Catherine à Lyon
10- B- Le déroulement de la rafle
- Le 9 février 1943, Klaus Barbie organise et
participe à la rafle de la rue St-Catherine, il
fait arrêter 30 personnes et se rend ensuite dans
les locaux de l'UGIF, où ils interrogent
personnellement les employés, pratiquement tous
juifs et munis de faux papiers. Il arrêta dans
cette même journée 86 personnes au total, quand
aux autres personnes, elles sont relâchés mais
sans leurs papiers.
Klaus Barbie en 1941
11- Elles ont pour instruction de les récupérer le
lendemain à l'hôtel Terminus à Perrache, ce qui
permettrait à la Gestapo de les arrêter et de les
déporter mais tous sont prévenus du piège. Les
autres personnes ayant été arrêtées sont ensuite
transférés dans un premier temps à Montluc, mais
la prison étant déjà pleine, ils sont casés dans
deux pièces du Fort Lamothe. - Puis, ils sont transférés le 12 février, car deux
dentre eux avaient réussi à sévader le matin
même. Le groupe arrive gare de Bercy après plus
de 12 heures de train, ils sont dirigés vers le
camp de Drancy. - Au final, presque tous furent déportés vers
Auschwitz-Birkenau, et 3 seulement survécurent.
12- C- Liste des juifs arrêtés rue Sainte Catherine
le 9 février 1943 - Berthe Akierman
- Bronia Andermann
- Israel Bach
- Simon Badinter
- Leizer Bleiberg
- Emmanuel Bloch
- Isidore Bollack
- Julius Brender
- Wolf Brull
- Chuma Czerwonogora
- André Deutsch
- Sigmund Dickmann
- Noel Domnicz
- Gisèle Dornheim
Emmanuel Edelmann Albert Engel Israel
Epelbaum Jacob Esskreis Jacob Ettlinger Salomon
Feldhandler Pierre Freidenberg Erna Freund Icek
Frydmann Georg Fuchs Osias Fuhrer
13- Walter Fuhrer
- Régine Gattegno
- Kalman Gelber
- Joseph Goldberg
- Michel Gorodistan
- Aurélie Gottlieb
- Heinrich Grad
- Esther Grinberg
- Paul (Benno) Guerin (Breslerman)
- Franz Hirschler
- Isaac Horowicz
- Gilberte Jacob
- Ryfka Jelem
Samuel Kohn Salomon Kruman Ruchla Landau Pierre
Lanzenberg Anna Lanzet Malvine Lanzet Annie
Lederer Hans Lichtenstein Sidonie
Lichtenstein Marcelle Loeb Ephraim Loebel Michael
Max Gerson Merker
14- Norbert Muntzer
- Chaim Peretz
- Jacques Peskind
- Laja Rappaport
- Clara Reckendorfer
- Jean Rein
- Kurt Reis
- Alexandre Reznik
- Feiwel Ring
- Marcus Rokotnitz
- Herta Rosenbach
- Abraham Rosenberg
- Zeli Rosenfeld
- Irma Rosenthal
- Henri Rosencweig
- Joseph Soudakoff
Betty Steigmann Armand Steinberg Jules
Steinmuller Menachem Safran Madeleine
Schick Bernard Schneebalg Simha Schkira Joseph
Sztark Rachmill Szulklaper Benno Taubmann Feiwel
Taubmann Sally Taubmann Victor Tlagarz Juliette
Weill Hermann Weinstock Maier Weismann Elias
Wolf
15- D- Les survivants
- Selon les renseignements allemands qui ont
mené à la rafle, le comité de la rue Sainte
Catherine aurait aidé des juifs à passer
illégalement la frontière franco-suisse, ils
étaient financés par lassociation américaine des
Quakers( AFSC), par des juifs de France et de
Genève. L'un des juifs arrêté ce jour, Michel
Kroskof-Thomas en arrivant après la Gestapo dans
les locaux de l'UGIF, a réussi à feindre de ne
pas parler allemand et dêtre arrivé là par
erreur, feignant quil était artiste peintre et
quil avait rendez-vous, quil sétait simplement
trompé de bureau ainsi, tout comme lui, certains
juifs qui sont libérés de l'interrogatoire
réussissent à se rendre dans les cafés que
fréquentaient les réfugiés pour les prévenir et
organiser la surveillance des locaux pour éviter
à toute autre personne de tomber dans le piège de
la Gestapo. Ainsi Victor Szulklafer envoie un
télégramme codé pour avertir le consistoire de
Nice que "Mr Shorban (malheur en hébreu) est
arrivé à Lyon et qu'il faut prévenir tout le
monde", grâce à son intervention, il permet à
beaucoup de juifs d'être sauver.
16- On commémore tous les ans, le 9 février, dans le
1er arrondissement de Lyon, l'anniversaire de
cette terrible rafle pour rendre hommage à la
mémoire des déportés.
17- Cétait exactement le 9 février 1943...A Lyon,
on commémore ce dimanche le 65e anniversaire de
la rafle de la rue Sainte-Catherine dans le 1er
arrondissement.30 personnes sont arrêtées par la
Gestapo de Klaus Barbie, qui supervise
personnellement la rafle dans les locaux de
lUGIF ( Union Générale des Israélites de
France), la Gestapo traque pendant les quelques
heures qui suivent la rafle, tous les employés du
bureau, au total 86 personnes, presque tous juifs
et munis de faux papiers, sont déportés à Drancy
suite à ce coup de filet.Presque tous furent
déportés vers Auschwitz-Birkenau, et 3 seulement
survécurent.
Plaque en mémoire des 80 juifs déportés, visible
aujourd'hui au 12 rue Sainte-Catherine à Lyon.
182- Deux destins de jeunes déportés de la
Shoah à Lyon
19Raphaël caraco, ou Le Parcours dun déporté
- Quelques informations retraçant le parcours de
Raphaël CARACO, jeune déporté au camp de
concentration de Auschwitz-Birkenau
20Quelques informations à propos de Raphaël CARACO
- Né le 25 juillet 1927 à Lyon, Raphaël CARACO a
été déporté par les Nazis le 31 juillet 1944,
soit à lâge de 17 ans. - Il habitait, à cette époque, au 11 rue de
Turenne, à Lyon, et était scolarisé au Lycée de
la Martinière-Terreaux. - Ce jeune homme est malheureusement décédé avant
davoir pu rejoindre son foyer et retrouver sa
mère, déportée en même temps que lui - Nous vous proposons de retracer, au moyen de
quelques documents, le parcours de Raphaël CARACO
à partir de son arrestation
21Au lycée avant dêtre déporté
- Avant dêtre arrêté puis déporté, Raphaël était
scolarisé au Lycée La Martinière-Terreaux, comme
en témoigne cette fiche dinscription remplie par
sa mère le 6 mai 1943, soit un peu plus dun an
avant son arrestation. - Daprès cette fiche, nous pouvons voir que
Raphaël nétait pas fils unique et quil avait la
nationalité française. Ses parents étaient
employés de commerce, ce qui devait leur garantir
une source de revenus suffisante.
22Une seule année au lycée
- Raphaël CARACCO a été arrêté en juillet 1944,
vraisemblablement pendant les vacances dété. - Ce bulletin scolaire témoigne de sa disparition
après une année seulement passée dans son lycée.
En effet, ce bulletin, qui recense des résultats
obtenus sur plusieurs années, nest rempli quau
niveau de lannée 1943-1944. - Lannée suivante ne comporte quune mention
DEPORTE EN ALLEMAGNE
23Drancy, principal camp de transit français
- Après avoir été arrêté, Raphaël est immédiatement
envoyé à Drancy le 13 juillet 1944. Il ny
arrivera que le 24 juillet. - Drancy était le camp de transit majeur pour les
déportés en provenance de France et était souvent
appelé l antichambre dAuschwitz . -
- Ce certificat atteste que Raphaël CARACO a
séjourné pendant une semaine à Drancy, jusquau
31 juillet, date à laquelle il quitte le camp
pour sa terrible destination
24Départ pour Auschwitz
- Après avoir passé une semaine au camp de transit,
Raphaël doit à nouveau partir. - Cette fois-ci, il ne sagit pas de parcourir les
500 km qui séparent la rue de Turenne du camp de
transit, mais bel et bien les 1500 km entre
Drancy et le camp dAuschwitz-Birkenau - Raphaël est parti au sein du convoi n77, qui est
le tout dernier convoi partant de Drancy en
direction dAuschwitz - Daprès lextrait de la liste des déportés de cet
ultime convoi, Raphaël CARACO a été déporté avec
sa mère Louise
25Une année loin de tout
- Après le départ de Drancy, les faits et gestes de
Raphaël CARACCO sont parfaitement inconnus de
tous - Aucune information à son propos na pu être
obtenue concernant toute la durée de son terrible
séjour à Auschwitz
26Survivant dAuschwitz
- Raphaël CARACO a, dans son funeste destin, eu une
infime part de chance. - En effet, il était toujours en vie le jour de la
libération des déportés au camp dAuschwitz. - Les différentes photographies connues de Raphaël
nous informent dune certaine forme physique chez
ce jeune homme, qui a probablement été conservé
pour le travail au camp - Sa libération a eu lieu le 7 avril 1945 daprès
cette fiche de renseignements.
27mais malheureusement mort peu après
- Si Raphaël a eu la chance de survivre à
lextermination qui se passait dans les camps
nazis, il a malheureusement payé de sa vie les
mauvaises conditions que tous ont subi au camp. - Raphaël a eu le temps décrire une lettre deux
jours après sa libération. - La principale information que nous tirons de
cette lettre est son état de santé préoccupant. - Il se dit malade et affirme avoir été envoyé
deux mois avant dans un hôpital où on vous fait
plutôt mourir que de vous soigner . - Il sera envoyé dans un hôpital allemand le 3 mai
1945, et cest probablement là quil mourra - Seule sa mère, séparée de lui, est en effet
revenue en France
28Charles MECHALLY, ou le parcours dun déporté
- Quelques informations retraçant le parcours de
Charles MECHALLY
29Quelques informations à propos de André Charles
MECHALLY
- André Charles MECHALLY est né le 27 octobre 1927
à Saint-Fons en France. Il est déporté au camp de
concentration de Flossenburg, près de la
frontière tchèque, ainsi quau camp de Monowitz à
Auschwitz III. - Il habitait à cette époque au 16 rue Juiverie, à
Lyon, et était scolarisé au lycée SEPR de Lyon. - Déporté, seul, vers lâge de 17 ans, il meurt le
15 avril 1945, avant datteindre ses 18 ans. Il
est déclaré officiellement mort en
déportation le 19 mars 1995.
30Un élève sérieux
- Avant dêtre arrêté, MECHALLY était lycéen à la
Société dEnseignement Professionnel du Rhône. - Il était spécialisé dans les vêtements.
Dailleurs, son métier de tailleur la souvent
aidé dans les camps, par exemple pour avoir de la
nourriture en plus. - Cette liste de pointage de la présence des élèves
montre la régularité de MECHALLY au niveau
scolaire il était présent à pratiquement toutes
les leçons.
31mais néanmoins arrêté
- Daprès ce document, nous apprenons que MECHALLY
a été arrêté (le motif de larrestation nest pas
précisé) le 29 mai 1944, soit un mois avant son
arrivée au camp de Flossenburg. - Il a dabord été détenu au camp dinternement de
Drancy, où les Juifs étaient déportés avant
dêtre envoyé vers les camps dextermination
nazis. Il arrive au camp de Flossenburg le 30
juin 1944
32Du soutien de la part de ses proches
- Nous pouvons constater leffort fourni par le
Directeur de la Société dEnseignement
Professionnel de lécole ou le jeune homme
suivait sa scolarité. - En effet, il a écrit cette lettre à
ladministration pour faire part de son
inquiétude face à larrestation de MECHALLY
Charles. Il a également demandé à ce que Charles
soit rendu à sa famille.
33Une vie connue par le témoignage dautrui
- Cette lettre a été écrite par un camarade de
déportation de Charles MECHALLY Robert WAJEMAN. - Dans cette lettre, celui-ci donne des
informations à la famille de MECHALLY sur les
conditions de vie de leur fils depuis sa
déportation sa vie dans les camps, dans les
wagons, son attitude morale, la nourriture quils
avaient, leur itinéraire, leur changement de camp
34- Dans ce témoignage, WAJEMAN insiste sur
lattitude positive et courageuse de MECHALLY,
sur le fait quil gardait toujours le sourire
malgré la fatigue, la misère et le froid. - Plusieurs autres camarades ont écrit des lettres
à la famille de MECHALLY pour témoigner de son
courage et de son soulagement de les savoir en
sécurité.
35Ultime lettre qui témoigne de linsouciance du
déporté
- Ceci est la dernière lettre rédigée de MECHALLY.
Elle a été retranscrite par un inconnu puis
envoyée à la famille. - On peut voir que MECHALLY a gardé la foi. Il est
content de savoir sa famille en sécurité. Il
garde espoir sur son futur sort
36Bilan des lieux
- Voici la liste des lieux où MECHALLY a été arrêté
et déporté. - Il est passé dans les camps suivants
- Drancy. Montluc. Auschwitz. Monowitz.
37Méchally, victime parmi tant dautres
- Cette feuille de témoignage commémore les martyrs
et héros qui ont péri à lHolocauste ou dans la
guerre avec les nazis. - On découvre ici les circonstances dans lesquelles
MECHALLY est mort il fut arrêté dans une rafle
le 29 mai 1944 à Lyon.
383- Des lieux pour commémorer la Shoah à Lyon
- A- La gare de Perrache
- En septembre 1942 un Kommando spécial du Sipo SD
sinstalle en zone libre à Lyon.Les SS installés
au Casino de Charbonnières vont rapidement se
mettre à traquer les opérateurs radio résistants
et recenser les juifs de la région. Cest à cette
période que se prépare linvasion par la
Wehrmacht de la zone Sud. - La Gestapo arrive alors à Lyon en novembre 1942
et sinstalle son quartier général à lhôtel
Terminus derrière la gare de Perrache.Divisée en
plusieurs sections, le Service central de
Sécurité du Reich sinstalle aussi à lécole de
Santé Militaire (section IV), avenue Berthelot.
39Lhôtel Terminus en 1907. La Gestapo sy installa
en novembre 1942
40- L'hôtel terminus est un grand bâtiment composé de
6 étages, 140 chambres et comptant une dizaine de
salons et plusieurs salles de réceptions pouvant
contenir plus de 5000 personnes. - Durant la période où l'hôtel servait de quartier
général à la Gestapo, les SS aménagèrent deux
parties dans l'hôtel une partie pour les
logements et une autre pour les bureaux où se
déroulaient les interrogatoires ainsi que les
tortures ... Notamment Marret, a été arrêté pour
être un opérateur radio et torturé pendant trois
jours par Klaus Barbie à lhôtel Terminus. Il
reçut une sentence de mort à la prison Montluc.
41- La gare de Perrache, se situe au Sud de la
Presque-île lyonnaise, entre la Saône et le
Rhône. Les trains venant de St-Etienne, ville
majeure de la Loire, de St-Fons, de Vénissieux et
des autres villes situées au Sud de la gare de
Perrache passent par ici pour aller vers Drancy,
vers le Nord. La gare de Drancy est une gare au
Nord Paris. - Enfin, depuis Drancy, les trains se dirigeaient
vers lAllemagne ou la Pologne (Auschwitz)
42La gare de Perrache au début du XX siècle. Son
aspect navait pas changé pendant la Seconde
Guerre mondiale
43- Les déportations en gare de Perrache
- Les premières déportations de juifs et de
résistants commencèrent à Lyon en septembre 1942.
Le premier convoi emporta 545 juifs en direction
des camps de la mort à Auschwitz. Le trajet
nétait pas direct et durait donc plusieurs
jours, le train en partance de la gare de
Perrache se dirigeait vers Drancy en faisant
halte aux différentes gares de provinces, pour
faire monter dautres juifs arrêtés. Une fois
parvenu à Drancy, le convoi était redirigé vers
Auschwitz. - Voici un tableau récapitulant les déportations au
départ de la gare de Perrache entre 1942 et 1944,
les chiffres donnés proviennent des registres
dentrée tenus à Drancy et ne prennent donc pas
en compte les juifs décédés lors du trajet. - Date et nombre de personnes déportés 1/09/1942
54522/10/1942 une dizaine. Une rafle est
organisée à la synagogue de Lyon, une
cinquantaine de juifs sont arrêtés mais sous la
pression dun membre du clergé beaucoup seront
libérés.09/02/1943 84.Descente de la Gestapo Rue
Sainte Catherine.21/05/1943 714/09/1943
2624/09/1943 4508/10/1943 2920/10/1943
4310/12/1943 3629/12/1943/30.07/01/1944
21.10/02/1944 61.08/04/1944 90 Parmi les 90
juifs déportés ce jour, se trouvaient les enfants
dIzieu15/04/194477. 11/05/1944 77 21/06/1944
12804/07/1944141 31/07/194437 Dernier grand
convoi en direction de Drancy. - Convoi n77 Parmi les 1300 personnes qui
partirent ensuite de Drancy en direction
dAuschwitz il a été compté 377 lyonnais.
44- Nous comptons au total 1343 personnes déportés
depuis Lyon en direction de Drancy puis des camps
de la mort entre 1942 et 1944. - Ce tableau ne prend pas en compte le tout dernier
convoi de juifs qui quitta le quai de Perrache le
11 aout 1944 puisque ce dernier se dirigea
directement en direction dAuschwitz Birkenau. Ce
convoi comportait 650 personnes, dont 438 femmes,
200 hommes et 12 enfants, il eut raison de toutes
les mesures de sécurité prises par les chefs
allemands contre tout acte de résistance car ce
train arriva malheureusement à destination
quelques jours plus tard. - Il est difficile de savoir si ce dernier convoi
fut bel et bien le seul convoi direct en
direction dAuschwitz, si ce nest pas le cas le
nombre de Lyonnais déportés se trouverait
grandement sous-estimés.
45- LE ROLE AMBIGUE DE LA SNCF DANS LA DEPORTATION
- Le rôle de la SNCF pendant la guerre sillustre
par deux images très opposées. - Dun coté, les nombreux cheminots résistants qui
luttèrent contre la déportation des Juifs du
mieux quil le pouvaient, le plus souvent au
péril de leur vie. - Dun autre coté, la collaboration partielle de la
SNCF avec les Allemands dans leur projet de
déportation. - La SNCF, coupable ou innocente ?
- Nous allons voir dans un premier temps que le
rôle de la SNCF sous loccupation nest pas
évident et que sa culpabilité est difficile à
établir. - Quel est le statut de la SNCF pendant
loccupation ? - Dès la signature de l'armistice franco-allemande
du 22 juin 1940, en application - de l'article 13 de la convention d'armistice, les
chemins de fer (de même que les routes et voies
navigables) sont mis à la disposition de
l'occupant dans la zone occupée, soit les deux
tiers du réseau de la SNCF en juin 1940), qui
fixe les priorités. - L'organisation mise en place laisse toutefois la
responsabilité de l'exploitation et du
fonctionnement à la SNCF sous la surveillance
d'un organisme militaire allemand, le WVD
( Wehrmachtverkehrsdirektion ) dont le siège
est à Paris. Le réseau dalsace-lorraine est à
part et possède un statu spécifique.
4611 août 1944 embarquement des déportés du
dernier convoi en gare de Perrache
47- La SNCF est donc au cœur du processus
d'occupation. - Dès leur arrivée, les Allemands sont obnubilés
par la remise en état du réseau ferré pour
transporter les troupes et piller les richesses
économiques du pays, cest pourquoi les premiers
prisonniers de guerre libérés sont des
cheminots. - Dès l'été 1940, l'occupant allemand effectue des
prélèvements de matériel, le premier ordre
portant sur 1000 locomotives et 35 000 wagons.
Dès le début de loccupation, la SNCF exécute
donc les ordres de la WVD, Il semble donc que la
SNCF ait agi sous la contrainte car elle a été
réquisitionnée et mise à la disposition des nazis
aux termes de la convention d'armistice. - Cependant avaient-ils une marge de manœuvre quand
à la déportation des juifs ? - Au milieu de lannée 1942 commencent les
premières déportations de juifs en direction des
camps de concentration. - La SNCF recevait les ordres directement du
ministère de lintérieur français et de la
préfecture de police. la composition des trains,
leurs itinéraires et leurs horaires étaient fixés
par les autorités allemandes ou celles de Vichy. - Cependant il est certain que la SNCF nignorait
pas la nature des convois, il a été di que la
SNCF a assuré elle-même l'organisation logistique
des transports, car elle refusait l'ingérence
allemande dans l'exploitation de son réseau. Tous
les salariés de la SNCF étaient donc au courant
de ce quil transportait. - A ce point la, il reste difficile de juger de la
culpabilité de la SNCF, qui selon ses témoignages
navait aucune marge de manœuvre. Cependant
de nombreux faits semblent contredire ces
affirmations -
48- -B La gare de Saint-Priest
- Le 29 août 1942 au matin, les Juifs raflés de la
région lyonnaise ont été embarqués depuis les
quais de la gare de Saint-Priest vers Drancy Il
sagissait du septième convoi parti de zone
libre. Il est arrivé à Drancy le lendemain.
La gare de Saint-Priest au début du XX siècle
49- Aujourdhui une plaque commémore le sacrifice des
agents de la SNCF engagés dans la résistance mais
aucune ne rappelle quel rôle a joué la gare de
Saint-Priest dans la Shoah.
50- C- Le fort de Montluc
- Le Fort de Montluc est construit entre 1831 et
1835 pour servir de prison militaire. Au cours de
la Seconde Guerre Mondiale , Lyon fut un centre
de la résistance intellectuelle , Un grand nombre
de résistants furent arrêtés et internés dans le
Fort de Montluc. - Après le 11 novembre 1942 , date de
lenvahissement de la zone Sud , les allemands
seront particulièrement actifs dans cette région
et contrôleront le Fort. - Des milliers dhommes et de femmes, des otages ,
des persécutés raciaux et des résistants seront
entassées là pour un temps plus ou moins
long ,dans des conditions de vie inhumaines, en
attente de déportation ou de transfert. - En 1943, il abritait 90 détenus et l'on en
dénombrera 900 en mai 1944 et 1000 en juillet. Le
12 juin 1944, 23 résistants furent extirpés du
FORT MONTLUC et exécutés à la mitraillette près
de NEUVILLE-SUR-SAONE. Le 20 août 1944, 110
résistants seront embarqués dans un car et une
voiture cellulaire qui les conduiront au fort
désaffecté de ST-GENIS-LAVAL où ils seront
abattus à la mitraillette et au fusil. Jean
MOULIN et ses compagnons y furent également
internés après leur arrestation par BARBIE le 11
juin 1943. -
51- Après l'invasion de la zone sud en novembre 1942,
les Allemands réquisitionnent les lieux pour y
emprisonner des résistants, des juifs et des
otages. -
- À proximité, ils installent un tribunal militaire
qui cesse de fonctionner au printemps 1944
lorsque les événements se précipitent, surtout
après le débarquement. Mais aussitôt les
massacres de détenus s'enchaînent dans la région
lyonnaise. La plupart s'effectuent sans jugement,
les victimes étant choisies parfois au hasard. À
cela doit s'ajouter le nombre de victimes mortes
au cours de leur internement ou dans les locaux
du siège de la Gestapo.
52La prison de Montluc servit de lieu dinternement
pour Résistants et Juifs.
53- Le camp de la mort lente
- Montluc, grande bâtisse en ciment armé, de trois
étages, comprenant environ deux cent cellules
plus une salle commune et une baraque dans la
cour, réservée aux israélites. Chaque cellule
mesure 1,80 m x 2,20 m. Elle est munie dune
lucarne située à 2,6 m au-dessus du sol. Trois
paillasses reposaient à terre. Quand on les avait
remplies de paille, elles avaient dû être assez
douces (relativement), mais comme on ne changeait
jamais la paille, elles étaient devenues aussi
dures que le sol en béton. Dautre part, cétait
un refuge de premier choix pour une armée de
puces et de poux. Les punaises, plus délicates,
senfonçaient dans les anfractuosités des murs.
Dans cet espace de 1,8 x 2,20 m vivaient en
général six hommes (certaines cellules en eurent
jusquà huit). La nuit, ils couchaient " en
sardines " dans le sens de la largeur. Le matin,
ils se levaient, mettant un peu dordre dans la
cellule, et attendaient que le soir vint. Ils ne
sortaient que dix minutes par jour. On menait
cinquante prisonniers qui devaient pendant ce
temps se laver, nettoyer leur linge, et ne
disposaient que de dix robinets. Larmée
allemande leur distribuait à midi une soupe qui
nétait rien dautre quun brouet clair dans
lequel un morceau de rutabaga se battait en duel
avec un morceau de rave, et le soir un morceau de
pain. Il était interdit de fumer, et de posséder
un crayon
54- La journée était terriblement longue. On se lasse
vite des cartes, surtout quand on ignore le sort
que lavenir vous réserve. Chacun racontait ses
souvenirs, ses projets. On racontait des
histoires et surtout des menus, des banquets, des
recettes culinaires. La faim qui tenait les
pauvres détenus leur faisait faire des rêves
gastronomiques. On commentait les dernières
nouvelles que lon avait recueillies le matin au
lavabo, et les bobards allaient leur train. On
communiquait également avec les cellules voisines
en frappant sur les murs un nombre de coups égal
à la place de chaque lettre dans lalphabet. Par
exemple A 1 coup, D 4 coups M 13 coups,
etc. Ce procédé était long et difficile à suivre.
Il avait aussi la particularité dénerver les
allemands qui entendaient ces conversations à
travers les murailles. - Chacun vivait dans la perpétuelle angoisse du
lendemain, surtout quand on apprenait les
mauvaises nouvelles untel fusillé, untel
condamné à mort à qui le tour. Les puces, les
poux, les punaises ajoutaient encore à cette vie
déprimante, et souvent aussi les prisonniers
étaient couverts de " gale ".
55André Frossard, qui fut interné dans la baraque
aux Juifs de Montluc témoigna au procès Barbie
56- André Frossard et la baraque aux Juifs
- Arrêté par la Gestapo de Lyon, le 10 décembre
1943, il est interné dans la Baraque aux juifs
du fort Montluc. Il fut lun des sept rescapés de
la Baraque, soixante-douze détenus sur
soixante-dix-neuf ayant été massacrés à Bron le
17 août 1944. A sa sortie de prison, il est de
nouveau mobilisé par la marine jusquen décembre
1945. Il a été décoré de la Légion dhonneur à
titre militaire, et promu officier par le général
de Gaulle.
57- Ce grand témoin n'hésite pas à écrire " J'ai
vécu, mieux vaudrait dire que j'ai survécu
longtemps dans la "baraque aux Juifs" du Fort de
Montluc, à Lyon, où j'ai eu des centaines et des
centaines de compagnons, souvent livrés à la
police allemande par la milice. Pas un seul
d'entre eux n'avait la moindre idée du sort qui
l'attendait en Allemagne et pourtant il y avait
là, je vous le garantis, des esprits curieux. Ils
s'imaginaient qu'ils seraient envoyés dans un
camp de travail et qu'ils y seraient sans doute
malheureux, mais moins qu'en prison, et qu'en
tout cas ils échapperaient aux rafles d'otages
qui dépeuplaient inopinément la baraque, le jour
ou la nuit. Je n'en ai jamais entendu aucun
mettre cette illusion en doute, et quand on les
alignait dans la cour pour les embarquer, ils
avaient un dernier regard presque compatissant
pour ceux qui ne partaient pas et restaient
exposés aux représailles. - ()
58- Son témoignage au procès Barbie date du 25 mai
1987 - " Je voudrais dire aussi un mot de Montluc et de
cette "baraque aux juifs" dont on a parlé
quelquefois mais pas beaucoup, parce que le
nombre des survivants en est très faible. Je me
demande même certains jours si je ne suis pas le
dernier, en tout cas je suis le dernier des
derniers dans cette baraque. - Cette " baraque aux juifs ", cest là où jai
appris, où jai commencé à apprendre ce quon
appelle un crime contre lhumanité. - Jy ai été interné du 10 décembre 1943 jusquau
16 août 1994 et jai vécu les pires moments de
cette baraque. Cétait une espèce de péniche de
lArmée du Salut, tenue en désordre par une
espèce de roulis dévastateur on y vivait comme
des morts en sursis. Nous avions tous
limpression dêtre des cadavres qui avaient la
permission momentanée de vivre debout, car cest
dans la " baraque aux juifs " que lon prélevait
la plus grande partie des otages.
59- Jai commencé à me faire une idée de ce quétait
un crime contre lhumanité un jour, dans la cour
de lEcole de santé de lavenue Berthelot, où
jattendais un interrogatoire, quand jai vu
toute une famille traverser la cour le
grand-père, la grand-mère, le père, les enfants
de six à dix ans, et puis, fermant la marche, une
femme avec un bébé sur les bras, poussés par un
soldat en armes, vers la cave. Et passant devant
un SS celui-ci avait levé les bras au ciel en
disant " Ah ! cest tout Israël ! " - Cétait en effet tout Israël. Ils ne venaient pas
de la Part-Dieu ou de la Guillotière, ils
venaient du fond des âges. Cela faisait trois
mille ans que cela durait. Ils venaient de la
captivité de Babylone cétait les même juifs
qui, depuis le commencement des temps, portent
les péchés du monde. Aussi dans la " baraque aux
juifs ", la distinction était toujours très nette
entre les juifs et ceux qui ne létaient pas ou
qui, comme moi, ne létaient pas à part
entière.
60- Jai commencé à comprendre vraiment ce quétait
le crime contre lhumanité par lexemple dun
détenu, un juif, un brave homme, le genre
bonnetier de la rue des Rosiers, enfin un homme
simple et bon, quun sous-officier avait pris
comme tête de Turc et auquel il avait enjoint
dapprendre la phrase suivante " Le juif est un
parasite qui vit sur la peau du peuple aryen et
il faut lextirper. " La phrase était à apprendre
en allemand et le malheureux ne parlait pas
lallemand. Chaque syllabe lui posait une
difficulté qui lui valait bien entendu à chaque
fois des coups de poing et des coups de pied dans
le ventre. Puis, il avait fini, à force de coups,
par apprendre tout de même la phrase en entier,
et il la récitait de lui-même et dès quil
entendait la porte de la baraque souvrir, même
quand il était tout au fond, il commençait à
dire " Le juif est un parasite " Cest ça,
lhumiliation de lêtre. Et , le jour où on la
emmené pour le fusiller avec dautres otages, le
même sous-officier, sur le seuil de la porte,
dans la cour, devant les soldats allemands, la
obligé à répéter une dernière fois " Le juif
est un parasite qui vit sur la peau du peuple
aryen et il faut lextirper. " Et il la récité.
61- A mon avis, le crime contre lhumanité cest
cela cest dabord de tuer quelquun pour le
seul motif quil est né, quil est venu au
monde il ny a pas dautre grief contre lui, il
est venu au monde contre la doctrine, il na pas
le droit dexister. Mais il faut encore que cette
mise à mort soit précédée dune tentative
dhumiliation, dabaissement, davilissement de
la personne .
62- Le "statut des Juifs" a été un crime contre
l'honneur de la France, un crime contre la
nation, et un commencement de crime contre
l'humanité. Car après le statut viennent
l'inscription dans les commissariats, le port de
l'étoile jaune - obligatoire dès l'âge de six ans
- puis l'internement, puis la rafle, puis Drancy,
puis Auschwitz, où les enfants furent un sourire,
puis une fumée. - Le crime contre l'humanité ne commence pas à la
porte des chambres à gaz. - Il commence quand on l'a commis sur soi-même, en
cessant d'être humain. - Le statut des Juifs offensait la morale
chrétienne. Il eût collé son étoile jaune sur les
apôtres et interdit d'enseignement le fondateur
de ce christianisme dont le régime de Vichy
feignait de respecter les valeurs. Il défigurait
la France, déjà cruellement blessée et qui
montrait au monde un visage que le monde ne
connaissait pas. Il violait le premier article de
la Déclaration des Droits de l'Homme que le
régime tenait en abomination, mais qu'il n'avait
encore remplacée que par l'expression de ses
vindictes partisanes, éructées dès ses premiers
jours d'exercice par une série de hoquets
administratifs.
63Une plaque commémore aujourdhui le souvenir des
internés du fort de Montluc. Parmi eux figurent
de nombreux Juifs
64- Je ne souhaite rien tant que d'être juste, je ne
crains rien tant que de ne pas l'être. - J'ai parlé, à propos du statut des Juifs, de
"commencement de crime contre l'humanité" je
n'ai pas dit qu'à elle seule cette ignominie
suffisait à constituer le crime. - Les auteurs du statut, et ceux qui l'ont
appliqué, ne savaient probablement pas ce que
serait la suite et la fin de l'histoire, et je
suppose qu'ils ne le savaient pas parce que
personne ne savait rien. - Moi-même, lorsque j'ai appris le 12 août 1944 que
je serais déporté le 16, j'ai accueilli la
nouvelle avec une sorte de soulagement. Ni en
prison, ni au dehors, je n'ai entendu parler de
la "solution finale" avant le retour des rescapés
et le dévoilement de l'horreur. - Mais nous ne pouvons croire, nous autres Français
- excusez-moi - , qu'il peut se commettre du mal
sur la terre sans que le pouvoir n'en soit
aussitôt informé, et, pour un peu, l'on vous
dirait qu'en ce temps-là, tout le monde savait,
excepté les Juifs
654- Des parcours
- -A La rafle de la Rue Sainte-Catherine à Lyon
- Le contexte La rafle du mois de février 1943 à
Lyon s'inscrit dans une action de plus grande
envergure. Elle est préparée et orchestrée par le
Gouvernement de Vichy en réponse à une exigence
des autorités allemandes qui réclament
l'arrestation de 2000 Juifs étrangers en
représailles d'un attentat perpétré à Paris le 13
février 1943. -
66- Le trajet peut se faire presque en totalité en
métro (lignes B et D). Durée 3 heures
1
2
3
2
4
5
67- 1. Départ
- 15, rue Sainte-Catherine (1 arrondissement),
siège de lUGIF, le 9 février 1943. Ce jour-là,
30 personnes sont arrêtées par la Gestapo de
Klaus Barbie, qui supervise personnellement la
rafle dans les locaux de lUGIF ( Union Générale
des Israélites de France). La Gestapo traque
pendant les quelques heures qui suivent la rafle,
tous les employés du bureau, au total 86
personnes, presque tous juifs et munis de faux
papiers, sont déportés à Drancy suite à ce coup
de filet.
68A la hauteur du n15, une plaque rappelle la
rafle du 9 février 1943
69- 2. Le fort Lamothe, 37, rue du repos (7
arrondissement) les 86 personnes furent
violentées, humiliés, entassés dans des camions
la nuit tombée, tous furent jetés au fond des
cachots du Fort Lamothe, faute de place dans la
prison Montluc déjà surchargée.
70- 3. La synagogue du 13, quai Tilsitt (2
arrondissement) - Lea Katz, une autre rescapée de la rafle explique
quelle sétait rendue aux locaux de lUGIF, car
la veille lors dun contrôle didentité elle
entendit dire quune rafle allait avoir lieu à la
Synagogue, quai Tilsitt le samedi suivant elle
alla donc voir le Grand Rabbin pour le prévenir,
mais ce dernier lui conseilla daller prévenir le
rabbin qui serait de service le lendemain le
Rabbin Schoenberg était supposé se trouver au
locaux de LUGIF, elle sy rendit le
lendemain.Le 13 juin 1944, la milice fait
irruption dans la grande synagogue de Lyon,
arrête plusieurs personnes et saccage lédifice.
71- 4. LHôtel Château Perrache (ancien Hôtel
Terminus), siège de la Gestapo de Lyon.12, cours
de Verdun (2 arrondissement). - Plusieurs personnes furent relâchées ce jour là
mais repartirent des locaux de lUGIF sans leurs
papiers, quelles devaient aller récupérer à
lhôtel Terminus à Perrache le lendemain matin.
Cétait le cas de Jacqueline Rozenfarb, 14 ans
au moment des faits et qui avait réussi à
convaincre Barbie quelle nétait pas juive. Elle
aura la présence desprit de ne pas se rendre à
lhôtel récupérer ses papiers. Le soir même elle
quitte avec sa mère son domicile et changera
constamment dadresse.
72Jusquau printemps 1943, la Gestapo était
installée dans lHôtel Terminus (actuel Château
Perrache ). Certaines personnes arrêtées lors de
la rafle de lUgif furent convoquées le lendemain
pour récupérer leurs papiers didentité.
73- 5.Arrivée
- La gare de Perrache, cours de Verdun (2
arrondissement) - Le 12 février 1943, les personnes internées après
la rafle sont transférées, après un long voyage
de 12 heures, vers Drancy, via Bercy.