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La Shoah

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La Shoah Lyon Travail r alis par les l ves de Terminale de la Cit Scolaire Internationale de Lyon M morial de la Shoah Plan de la pr sentation 1 Les ... – PowerPoint PPT presentation

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Title: La Shoah


1
La Shoah à Lyon
  • Travail réalisé par les élèves de Terminale de la
    Cité Scolaire Internationale de Lyon
  • Mémorial de la Shoah

2
Plan de la présentation
  • 1 Les grandes rafles à Lyon
  • 2 Deux destins individuels de déportés
  • 3 Des lieux pour commémorer la Shoah à Lyon
  • 4 Parcours de ville

3
1. Les grandes rafles à Lyon
  • A-Historique
  • B- Grande rafle daoût 1942
  • C-Rue Sainte-Catherine

4
2. Deux destins de déportés
  • Charles Méchally
  • Raphaël Caracco

5
3 Des lieux pour commémorer la Shoah
  • A- La gare de Perrache
  • B- La gare de Saint-Priest
  • C- Le fort de Montluc
  • D- Le camp de transit de Vénissieux

6
4 Parcours
  • Thématiques
  • Parcourir les lieux de commémoration de la Shoah
    dans Lyon
  • Les rafles
  • août 1942 (lieux de vie, dinternement et de
    déportation). LUGIF février 1943

7
1. Les grandes rafles à Lyon
  • La rafle de la rue Sainte-Catherine

A- L'UGIF Le cœur de la communauté juive
lyonnaise L'Union générale des israélites de
France (UGIF) est un organisme créé par une loi
française du 29 novembre 1941 à la demande des
Allemands. La mission de l'UGIF est d'assurer la
représentation des Juifs auprès des pouvoirs
publics, notamment pour les questions
d'assistance, de prévoyance et de reclassement
social. Tous les Juifs demeurant en France sont
tenus d'y adhérer, les autres associations juives
ayant été dissoutes et leurs biens donnés à
l'UGIF.
8
  • Les administrateurs de cet organisme
    appartiennent pour la plupart à la bourgeoisie
    juive française, administrateurs nommés par le
    Commissariat général aux questions juives, la
    structure initiée par le gouvernement de Vichy à
    l'instigation des nazis pour renforcer les
    persécutions antisémites. L'UGIF, pour financer
    ses activités, peut puiser dans un fonds de
    solidarité alimenté par les revenus tirés de la
    confiscation des biens juifs.
  • Le rôle de cet organisme a soulevé beaucoup de
    controverses, notamment à cause de son légalisme
    qui a transformé les bureaux de l'association ou
    les maisons d'enfants qu'elle patronnait en
    véritables souricières particulièrement
    vulnérables aux rafles de la Gestapo.
  • L'UGIF de Lyon se tenait au 12 rue Sainte
    Catherine, dans le 1er arrondissement, juste
    derrière la place des Terreaux.

9
Localisation du siège de lUGIF, rue
Sainte-Catherine à Lyon
10
  • B- Le déroulement de la rafle
  • Le 9 février 1943, Klaus Barbie organise et
    participe à la rafle de la rue St-Catherine, il
    fait arrêter 30 personnes et se rend ensuite dans
    les locaux de l'UGIF, où ils interrogent
    personnellement les employés, pratiquement tous
    juifs et munis de faux papiers. Il arrêta dans
    cette même journée 86 personnes au total, quand
    aux autres personnes, elles sont relâchés mais
    sans leurs papiers.

Klaus Barbie en 1941
11
  • Elles ont pour instruction de les récupérer le
    lendemain à l'hôtel Terminus à Perrache, ce qui
    permettrait à la Gestapo de les arrêter et de les
    déporter mais tous sont prévenus du piège. Les
    autres personnes ayant été arrêtées sont ensuite
    transférés dans un premier temps à Montluc, mais
    la prison étant déjà pleine, ils sont casés dans
    deux pièces du Fort Lamothe.
  • Puis, ils sont transférés le 12 février, car deux
    dentre eux avaient réussi à sévader le matin
    même. Le groupe arrive gare de Bercy après plus
    de 12 heures de train, ils sont dirigés vers le
    camp de Drancy.
  • Au final, presque tous furent déportés vers
    Auschwitz-Birkenau, et 3 seulement survécurent.

12
  • C- Liste des juifs arrêtés rue Sainte Catherine
    le 9 février 1943
  • Berthe Akierman
  • Bronia Andermann
  • Israel Bach
  • Simon Badinter
  • Leizer Bleiberg
  • Emmanuel Bloch
  • Isidore Bollack
  • Julius Brender
  • Wolf Brull
  • Chuma Czerwonogora
  • André Deutsch
  • Sigmund Dickmann
  • Noel Domnicz
  • Gisèle Dornheim

Emmanuel Edelmann Albert Engel Israel
Epelbaum Jacob Esskreis Jacob Ettlinger Salomon
Feldhandler Pierre Freidenberg Erna Freund Icek
Frydmann Georg Fuchs Osias Fuhrer
13
  • Walter Fuhrer
  • Régine Gattegno
  • Kalman Gelber
  • Joseph Goldberg
  • Michel Gorodistan
  • Aurélie Gottlieb
  • Heinrich Grad
  • Esther Grinberg
  • Paul (Benno) Guerin (Breslerman)
  • Franz Hirschler
  • Isaac Horowicz
  • Gilberte Jacob
  • Ryfka Jelem

Samuel Kohn Salomon Kruman Ruchla Landau Pierre
Lanzenberg Anna Lanzet Malvine Lanzet Annie
Lederer Hans Lichtenstein Sidonie
Lichtenstein Marcelle Loeb Ephraim Loebel Michael
Max Gerson Merker
14
  • Norbert Muntzer
  • Chaim Peretz
  • Jacques Peskind
  • Laja Rappaport
  • Clara Reckendorfer
  • Jean Rein
  • Kurt Reis
  • Alexandre Reznik
  • Feiwel Ring
  • Marcus Rokotnitz
  • Herta Rosenbach
  • Abraham Rosenberg
  • Zeli Rosenfeld
  • Irma Rosenthal
  • Henri Rosencweig
  • Joseph Soudakoff

Betty Steigmann Armand Steinberg Jules
Steinmuller Menachem Safran Madeleine
Schick Bernard Schneebalg Simha Schkira Joseph
Sztark Rachmill Szulklaper Benno Taubmann Feiwel
Taubmann Sally Taubmann Victor Tlagarz Juliette
Weill Hermann Weinstock Maier Weismann Elias
Wolf
15
  • D- Les survivants
  • Selon les renseignements allemands qui ont
    mené à la rafle, le comité de la rue Sainte
    Catherine aurait aidé des juifs à passer
    illégalement la frontière franco-suisse, ils
    étaient financés par lassociation américaine des
    Quakers( AFSC), par des juifs de France et de
    Genève. L'un des juifs arrêté ce jour, Michel
    Kroskof-Thomas en arrivant après la Gestapo dans
    les locaux de l'UGIF, a réussi à feindre de ne
    pas parler allemand et dêtre arrivé là par
    erreur, feignant quil était artiste peintre et
    quil avait rendez-vous, quil sétait simplement
    trompé de bureau ainsi, tout comme lui, certains
    juifs qui sont libérés de l'interrogatoire
    réussissent à se rendre dans les cafés que
    fréquentaient les réfugiés pour les prévenir et
    organiser la surveillance des locaux pour éviter
    à toute autre personne de tomber dans le piège de
    la Gestapo. Ainsi Victor Szulklafer envoie un
    télégramme codé pour avertir le consistoire de
    Nice que "Mr Shorban (malheur en hébreu) est
    arrivé à Lyon et qu'il faut prévenir tout le
    monde", grâce à son intervention, il permet à
    beaucoup de juifs d'être sauver.

16
  • On commémore tous les ans, le 9 février, dans le
    1er arrondissement de Lyon, l'anniversaire de
    cette terrible rafle pour rendre hommage à la
    mémoire des déportés.

17
  • Cétait exactement le 9 février 1943...A Lyon,
    on commémore ce dimanche le 65e anniversaire de
    la rafle de la rue Sainte-Catherine dans le 1er
    arrondissement.30 personnes sont arrêtées par la
    Gestapo de Klaus Barbie, qui supervise
    personnellement la rafle dans les locaux de
    lUGIF ( Union Générale des Israélites de
    France), la Gestapo traque pendant les quelques
    heures qui suivent la rafle, tous les employés du
    bureau, au total 86 personnes, presque tous juifs
    et munis de faux papiers, sont déportés à Drancy
    suite à ce coup de filet.Presque tous furent
    déportés vers Auschwitz-Birkenau, et 3 seulement
    survécurent.

Plaque en mémoire des 80 juifs déportés, visible
aujourd'hui au 12 rue Sainte-Catherine à Lyon.
18
2- Deux destins de jeunes déportés de la
Shoah à Lyon
19
Raphaël caraco, ou Le Parcours dun déporté
  • Quelques informations retraçant le parcours de
    Raphaël CARACO, jeune déporté au camp de
    concentration de Auschwitz-Birkenau

20
Quelques informations à propos de Raphaël CARACO
  • Né le 25 juillet 1927 à Lyon, Raphaël CARACO a
    été déporté par les Nazis le 31 juillet 1944,
    soit à lâge de 17 ans.
  • Il habitait, à cette époque, au 11 rue de
    Turenne, à Lyon, et était scolarisé au Lycée de
    la Martinière-Terreaux.
  • Ce jeune homme est malheureusement décédé avant
    davoir pu rejoindre son foyer et retrouver sa
    mère, déportée en même temps que lui
  • Nous vous proposons de retracer, au moyen de
    quelques documents, le parcours de Raphaël CARACO
    à partir de son arrestation

21
Au lycée avant dêtre déporté
  • Avant dêtre arrêté puis déporté, Raphaël était
    scolarisé au Lycée La Martinière-Terreaux, comme
    en témoigne cette fiche dinscription remplie par
    sa mère le 6 mai 1943, soit un peu plus dun an
    avant son arrestation.
  • Daprès cette fiche, nous pouvons voir que
    Raphaël nétait pas fils unique et quil avait la
    nationalité française. Ses parents étaient
    employés de commerce, ce qui devait leur garantir
    une source de revenus suffisante.

22
Une seule année au lycée
  • Raphaël CARACCO a été arrêté en juillet 1944,
    vraisemblablement pendant les vacances dété.
  • Ce bulletin scolaire témoigne de sa disparition
    après une année seulement passée dans son lycée.
    En effet, ce bulletin, qui recense des résultats
    obtenus sur plusieurs années, nest rempli quau
    niveau de lannée 1943-1944.
  • Lannée suivante ne comporte quune mention
     DEPORTE EN ALLEMAGNE 

23
Drancy, principal camp de transit français
  • Après avoir été arrêté, Raphaël est immédiatement
    envoyé à Drancy le 13 juillet 1944. Il ny
    arrivera que le 24 juillet.
  • Drancy était le camp de transit majeur pour les
    déportés en provenance de France et était souvent
    appelé l  antichambre dAuschwitz .
  •  
  • Ce certificat atteste que Raphaël CARACO a
    séjourné pendant une semaine à Drancy, jusquau
    31 juillet, date à laquelle il quitte le camp
    pour sa terrible destination

24
Départ pour Auschwitz
  • Après avoir passé une semaine au camp de transit,
    Raphaël doit à nouveau partir.
  • Cette fois-ci, il ne sagit pas de parcourir les
    500 km qui séparent la rue de Turenne du camp de
    transit, mais bel et bien les 1500 km entre
    Drancy et le camp dAuschwitz-Birkenau
  • Raphaël est parti au sein du convoi n77, qui est
    le tout dernier convoi partant de Drancy en
    direction dAuschwitz
  • Daprès lextrait de la liste des déportés de cet
    ultime convoi, Raphaël CARACO a été déporté avec
    sa mère Louise

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Une année loin de tout
  • Après le départ de Drancy, les faits et gestes de
    Raphaël CARACCO sont parfaitement inconnus de
    tous
  • Aucune information à son propos na pu être
    obtenue concernant toute la durée de son terrible
    séjour à Auschwitz

26
Survivant dAuschwitz
  • Raphaël CARACO a, dans son funeste destin, eu une
    infime part de chance.
  • En effet, il était toujours en vie le jour de la
    libération des déportés au camp dAuschwitz.
  • Les différentes photographies connues de Raphaël
    nous informent dune certaine forme physique chez
    ce jeune homme, qui a probablement été conservé
    pour le travail au camp
  • Sa libération a eu lieu le 7 avril 1945 daprès
    cette fiche de renseignements.

27
mais malheureusement mort peu après
  • Si Raphaël a eu la chance de survivre à
    lextermination qui se passait dans les camps
    nazis, il a malheureusement payé de sa vie les
    mauvaises conditions que tous ont subi au camp.
  • Raphaël a eu le temps décrire une lettre deux
    jours après sa libération.
  • La principale information que nous tirons de
    cette lettre est son état de santé préoccupant.
  • Il se dit  malade  et affirme avoir été envoyé
    deux mois avant  dans un hôpital où on vous fait
    plutôt mourir que de vous soigner .
  • Il sera envoyé dans un hôpital allemand le 3 mai
    1945, et cest probablement là quil mourra
  • Seule sa mère, séparée de lui, est en effet
    revenue en France

28
Charles MECHALLY, ou le parcours dun déporté
  • Quelques informations retraçant le parcours de
    Charles MECHALLY

29
Quelques informations à propos de André Charles
MECHALLY
  • André Charles MECHALLY est né le 27 octobre 1927
    à Saint-Fons en France. Il est déporté au camp de
    concentration de Flossenburg, près de la
    frontière tchèque, ainsi quau camp de Monowitz à
    Auschwitz III.
  • Il habitait à cette époque au 16 rue Juiverie, à
    Lyon, et était scolarisé au lycée SEPR de Lyon.
  • Déporté, seul, vers lâge de 17 ans, il meurt le
    15 avril 1945, avant datteindre ses 18 ans. Il
    est déclaré officiellement  mort en
    déportation  le 19 mars 1995.

30
Un élève sérieux
  • Avant dêtre arrêté, MECHALLY était lycéen à la
    Société dEnseignement Professionnel du Rhône.
  • Il était spécialisé dans les vêtements.
    Dailleurs, son métier de tailleur la souvent
    aidé dans les camps, par exemple pour avoir de la
    nourriture en plus.
  • Cette liste de pointage de la présence des élèves
    montre la régularité de MECHALLY au niveau
    scolaire  il était présent à pratiquement toutes
    les leçons.

31
mais néanmoins arrêté
  • Daprès ce document, nous apprenons que MECHALLY
    a été arrêté (le motif de larrestation nest pas
    précisé) le 29 mai 1944, soit un mois avant son
    arrivée au camp de Flossenburg.
  • Il a dabord été détenu au camp dinternement de
    Drancy, où les Juifs étaient déportés avant
    dêtre envoyé vers les camps dextermination
    nazis. Il arrive au camp de Flossenburg le 30
    juin 1944

32
Du soutien de la part de ses proches
  • Nous pouvons constater leffort fourni par le
    Directeur de la Société dEnseignement
    Professionnel de lécole ou le jeune homme
    suivait sa scolarité.
  • En effet, il a écrit cette lettre à
    ladministration pour faire part de son
    inquiétude face à larrestation de MECHALLY
    Charles. Il a également demandé à ce que Charles
    soit rendu à sa famille.

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Une vie connue par le témoignage dautrui
  • Cette lettre a été écrite par un camarade de
    déportation de Charles MECHALLY  Robert WAJEMAN.
  • Dans cette lettre, celui-ci donne des
    informations à la famille de MECHALLY sur les
    conditions de vie de leur fils depuis sa
    déportation  sa vie dans les camps, dans les
    wagons, son attitude morale, la nourriture quils
    avaient, leur itinéraire, leur changement de camp

34
  • Dans ce témoignage, WAJEMAN insiste sur
    lattitude positive et courageuse de MECHALLY,
    sur le fait quil gardait toujours le sourire
    malgré la fatigue, la misère et le froid.
  • Plusieurs autres camarades ont écrit des lettres
    à la famille de MECHALLY pour témoigner de son
    courage et de son soulagement de les savoir en
    sécurité.

35
Ultime lettre qui témoigne de linsouciance du
déporté
  • Ceci est la dernière lettre rédigée de MECHALLY.
    Elle a été retranscrite par un inconnu puis
    envoyée à la famille.
  • On peut voir que MECHALLY a gardé la foi. Il est
    content de savoir sa famille en sécurité. Il
    garde espoir sur son futur sort

36
Bilan des lieux
  • Voici la liste des lieux où MECHALLY a été arrêté
    et déporté.
  • Il est passé dans les camps suivants 
  • Drancy. Montluc. Auschwitz. Monowitz.

37
Méchally, victime parmi tant dautres
  • Cette feuille de témoignage commémore les martyrs
    et héros qui ont péri à lHolocauste ou dans la
    guerre avec les nazis.
  • On découvre ici les circonstances dans lesquelles
    MECHALLY est mort  il fut arrêté dans une rafle
    le 29 mai 1944 à Lyon.

38
3- Des lieux pour commémorer la Shoah à Lyon
  • A- La gare de Perrache
  • En septembre 1942 un Kommando spécial du Sipo SD
    sinstalle en zone libre à Lyon.Les SS installés
    au Casino de Charbonnières vont rapidement se
    mettre à traquer les opérateurs radio résistants
    et recenser les juifs de la région. Cest à cette
    période que se prépare linvasion par la
    Wehrmacht de la zone Sud.
  • La Gestapo arrive alors à Lyon en novembre 1942
    et sinstalle son quartier général à lhôtel
    Terminus derrière la gare de Perrache.Divisée en
    plusieurs sections, le Service central de
    Sécurité du Reich sinstalle aussi à lécole de
    Santé Militaire (section IV), avenue Berthelot.

39
Lhôtel Terminus en 1907. La Gestapo sy installa
en novembre 1942
40
  • L'hôtel terminus est un grand bâtiment composé de
    6 étages, 140 chambres et comptant une dizaine de
    salons et plusieurs salles de réceptions pouvant
    contenir plus de 5000 personnes.
  • Durant la période où l'hôtel servait de quartier
    général à la Gestapo, les SS aménagèrent deux
    parties dans l'hôtel une partie pour les
    logements et une autre pour les bureaux où se
    déroulaient les interrogatoires ainsi que les
    tortures ... Notamment Marret, a été arrêté pour
    être un opérateur radio et torturé pendant trois
    jours par Klaus Barbie à lhôtel Terminus. Il
    reçut une sentence de mort à la prison Montluc.

41
  • La gare de Perrache, se situe au Sud de la
    Presque-île lyonnaise, entre la Saône et le
    Rhône. Les trains venant de St-Etienne, ville
    majeure de la Loire, de St-Fons, de Vénissieux et
    des autres villes situées au Sud de la gare de
    Perrache passent par ici pour aller vers Drancy,
    vers le Nord. La gare de Drancy est une gare au
    Nord Paris.
  • Enfin, depuis Drancy, les trains se dirigeaient
    vers lAllemagne ou la Pologne (Auschwitz)

42
La gare de Perrache au début du XX siècle. Son
aspect navait pas changé pendant la Seconde
Guerre mondiale
43
  • Les déportations en gare de Perrache
  • Les premières déportations de juifs et de
    résistants commencèrent à Lyon en septembre 1942.
    Le premier convoi emporta 545 juifs en direction
    des camps de la mort à Auschwitz. Le trajet
    nétait pas direct et durait donc plusieurs
    jours, le train en partance de la gare de
    Perrache se dirigeait vers Drancy en faisant
    halte aux différentes gares de provinces, pour
    faire monter dautres juifs arrêtés. Une fois
    parvenu à Drancy, le convoi était redirigé vers
    Auschwitz.
  • Voici un tableau récapitulant les déportations au
    départ de la gare de Perrache entre 1942 et 1944,
    les chiffres donnés proviennent des registres
    dentrée tenus à Drancy et ne prennent donc pas
    en compte les juifs décédés lors du trajet.
  • Date et nombre de personnes déportés 1/09/1942
    54522/10/1942 une dizaine. Une rafle est
    organisée à la synagogue de Lyon, une
    cinquantaine de juifs sont arrêtés mais sous la
    pression dun membre du clergé beaucoup seront
    libérés.09/02/1943 84.Descente de la Gestapo Rue
    Sainte Catherine.21/05/1943 714/09/1943
    2624/09/1943 4508/10/1943 2920/10/1943
    4310/12/1943 3629/12/1943/30.07/01/1944
    21.10/02/1944 61.08/04/1944 90 Parmi les 90
    juifs déportés ce jour, se trouvaient les enfants
    dIzieu15/04/194477. 11/05/1944 77 21/06/1944
    12804/07/1944141 31/07/194437 Dernier grand
    convoi en direction de Drancy.
  • Convoi n77  Parmi les 1300 personnes qui
    partirent ensuite de Drancy en direction
    dAuschwitz il a été compté 377 lyonnais.

44
  • Nous comptons au total 1343 personnes déportés
    depuis Lyon en direction de Drancy puis des camps
    de la mort entre 1942 et 1944.
  • Ce tableau ne prend pas en compte le tout dernier
    convoi de juifs qui quitta le quai de Perrache le
    11 aout 1944 puisque ce dernier se dirigea
    directement en direction dAuschwitz Birkenau. Ce
    convoi comportait 650 personnes, dont 438 femmes,
    200 hommes et 12 enfants, il eut raison de toutes
    les mesures de sécurité prises par les chefs
    allemands contre tout acte de résistance car ce
    train arriva malheureusement à destination
    quelques jours plus tard.
  • Il est difficile de savoir si ce dernier convoi
    fut bel et bien le seul convoi direct en
    direction dAuschwitz, si ce nest pas le cas le
    nombre de Lyonnais déportés se trouverait
    grandement sous-estimés.

45
  • LE ROLE AMBIGUE DE LA SNCF DANS LA DEPORTATION
  • Le rôle de la SNCF pendant la guerre sillustre
    par deux images très opposées.
  • Dun coté, les nombreux cheminots résistants qui
    luttèrent contre la déportation des Juifs du
    mieux quil le pouvaient, le plus souvent au
    péril de leur vie.
  • Dun autre coté, la collaboration partielle de la
    SNCF avec les Allemands dans leur projet de
    déportation.
  • La SNCF, coupable ou innocente ?
  • Nous allons voir dans un premier temps que le
    rôle de la SNCF sous loccupation nest pas
    évident et que sa culpabilité est difficile à
    établir.
  • Quel est le statut de la SNCF pendant
    loccupation ?
  • Dès la signature de l'armistice franco-allemande
    du 22 juin 1940, en application
  • de l'article 13 de la convention d'armistice, les
    chemins de fer (de même que les routes et voies
    navigables) sont mis à la disposition de
    l'occupant dans la zone occupée, soit les deux
    tiers du réseau de la SNCF en juin 1940), qui
    fixe les priorités.
  • L'organisation mise en place laisse toutefois la
    responsabilité de l'exploitation et du
    fonctionnement à la SNCF sous la surveillance
    d'un organisme militaire allemand, le WVD
    ( Wehrmachtverkehrsdirektion ) dont le siège
    est à Paris. Le réseau dalsace-lorraine est à
    part et possède un statu spécifique.

46
11 août 1944 embarquement des déportés du
dernier convoi en gare de Perrache
47
  • La SNCF est donc au cœur du processus
    d'occupation.
  • Dès leur arrivée, les Allemands sont obnubilés
    par la remise en état du réseau ferré pour
    transporter les troupes et piller les richesses
    économiques du pays, cest pourquoi les premiers
    prisonniers de guerre libérés sont des
    cheminots.
  • Dès l'été 1940, l'occupant allemand effectue des
    prélèvements de matériel, le premier ordre
    portant sur 1000 locomotives et 35 000 wagons.
    Dès le début de loccupation, la SNCF exécute
    donc les ordres de la WVD, Il semble donc que la
    SNCF ait agi sous la contrainte car elle a été
    réquisitionnée et mise à la disposition des nazis
    aux termes de la convention d'armistice.
  • Cependant avaient-ils une marge de manœuvre quand
    à la déportation des juifs ?
  • Au milieu de lannée 1942 commencent les
    premières déportations de juifs en direction des
    camps de concentration.
  • La SNCF recevait les ordres directement du
    ministère de lintérieur français et de la
    préfecture de police. la composition des trains,
    leurs itinéraires et leurs horaires étaient fixés
    par les autorités allemandes ou celles de Vichy.
  • Cependant il est certain que la SNCF nignorait
    pas la nature des convois, il a été di que la
    SNCF a assuré elle-même l'organisation logistique
    des transports, car elle refusait l'ingérence
    allemande dans l'exploitation de son réseau. Tous
    les salariés de la SNCF étaient donc au courant
    de ce quil transportait.
  • A ce point la, il reste difficile de juger de la
    culpabilité de la SNCF, qui selon ses témoignages
     navait aucune marge de manœuvre.  Cependant
    de nombreux faits semblent contredire ces
    affirmations

48
  • -B La gare de Saint-Priest
  • Le 29 août 1942 au matin, les Juifs raflés de la
    région lyonnaise ont été embarqués depuis les
    quais de la gare de Saint-Priest vers Drancy Il
    sagissait du septième convoi parti de zone
    libre. Il est arrivé à Drancy le lendemain.

La gare de Saint-Priest au début du XX siècle
49
  • Aujourdhui une plaque commémore le sacrifice des
    agents de la SNCF engagés dans la résistance mais
    aucune ne rappelle quel rôle a joué la gare de
    Saint-Priest dans la Shoah.

50
  • C- Le fort de Montluc
  • Le Fort de Montluc est construit entre 1831 et
    1835 pour servir de prison militaire. Au cours de
    la Seconde Guerre Mondiale , Lyon fut un centre
    de la résistance intellectuelle , Un grand nombre
    de résistants furent arrêtés et internés dans le
    Fort de Montluc.
  • Après le 11 novembre 1942 , date de
    lenvahissement de la zone Sud , les allemands
    seront particulièrement actifs dans cette région
    et contrôleront le Fort.
  • Des milliers dhommes et de femmes, des otages ,
    des persécutés raciaux et des résistants seront
    entassées là pour un temps plus ou moins
    long ,dans des conditions de vie inhumaines, en
    attente de déportation ou de transfert.
  • En 1943, il abritait 90 détenus et l'on en
    dénombrera 900 en mai 1944 et 1000 en juillet. Le
    12 juin 1944, 23 résistants furent extirpés du
    FORT MONTLUC et exécutés à la mitraillette près
    de NEUVILLE-SUR-SAONE. Le 20 août 1944, 110
    résistants seront embarqués dans un car et une
    voiture cellulaire qui les conduiront au fort
    désaffecté de ST-GENIS-LAVAL où ils seront
    abattus à la mitraillette et au fusil. Jean
    MOULIN et ses compagnons y furent également
    internés après leur arrestation par BARBIE le 11
    juin 1943.

51
  • Après l'invasion de la zone sud en novembre 1942,
    les Allemands réquisitionnent les lieux pour y
    emprisonner des résistants, des juifs et des
    otages.
  • À proximité, ils installent un tribunal militaire
    qui cesse de fonctionner au printemps 1944
    lorsque les événements se précipitent, surtout
    après le débarquement. Mais aussitôt les
    massacres de détenus s'enchaînent dans la région
    lyonnaise. La plupart s'effectuent sans jugement,
    les victimes étant choisies parfois au hasard. À
    cela doit s'ajouter le nombre de victimes mortes
    au cours de leur internement ou dans les locaux
    du siège de la Gestapo.

52
La prison de Montluc servit de lieu dinternement
pour Résistants et Juifs.
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  • Le camp de la mort lente
  • Montluc, grande bâtisse en ciment armé, de trois
    étages, comprenant environ deux cent cellules
    plus une salle commune et une baraque dans la
    cour, réservée aux israélites. Chaque cellule
    mesure 1,80 m x 2,20 m. Elle est munie dune
    lucarne située à 2,6 m au-dessus du sol. Trois
    paillasses reposaient à terre. Quand on les avait
    remplies de paille, elles avaient dû être assez
    douces (relativement), mais comme on ne changeait
    jamais la paille, elles étaient devenues aussi
    dures que le sol en béton. Dautre part, cétait
    un refuge de premier choix pour une armée de
    puces et de poux. Les punaises, plus délicates,
    senfonçaient dans les anfractuosités des murs.
    Dans cet espace de 1,8 x 2,20 m vivaient en
    général six hommes (certaines cellules en eurent
    jusquà huit). La nuit, ils couchaient " en
    sardines " dans le sens de la largeur. Le matin,
    ils se levaient, mettant un peu dordre dans la
    cellule, et attendaient que le soir vint. Ils ne
    sortaient que dix minutes par jour. On menait
    cinquante prisonniers qui devaient pendant ce
    temps se laver, nettoyer leur linge, et ne
    disposaient que de dix robinets. Larmée
    allemande leur distribuait à midi une soupe qui
    nétait rien dautre quun brouet clair dans
    lequel un morceau de rutabaga se battait en duel
    avec un morceau de rave, et le soir un morceau de
    pain. Il était interdit de fumer, et de posséder
    un crayon

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  • La journée était terriblement longue. On se lasse
    vite des cartes, surtout quand on ignore le sort
    que lavenir vous réserve. Chacun racontait ses
    souvenirs, ses projets. On racontait des
    histoires et surtout des menus, des banquets, des
    recettes culinaires. La faim qui tenait les
    pauvres détenus leur faisait faire des rêves
    gastronomiques. On commentait les dernières
    nouvelles que lon avait recueillies le matin au
    lavabo, et les bobards allaient leur train. On
    communiquait également avec les cellules voisines
    en frappant sur les murs un nombre de coups égal
    à la place de chaque lettre dans lalphabet. Par
    exemple A 1 coup, D 4 coups M 13 coups,
    etc. Ce procédé était long et difficile à suivre.
    Il avait aussi la particularité dénerver les
    allemands qui entendaient ces conversations à
    travers les murailles.
  • Chacun vivait dans la perpétuelle angoisse du
    lendemain, surtout quand on apprenait les
    mauvaises nouvelles untel fusillé, untel
    condamné à mort à qui le tour. Les puces, les
    poux, les punaises ajoutaient encore à cette vie
    déprimante, et souvent aussi les prisonniers
    étaient couverts de " gale ".

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André Frossard, qui fut interné dans la  baraque
aux Juifs  de Montluc témoigna au procès Barbie
56
  • André Frossard et la  baraque aux Juifs 
  • Arrêté par la Gestapo de Lyon, le 10 décembre
    1943, il est interné dans la Baraque aux juifs
    du fort Montluc. Il fut lun des sept rescapés de
    la Baraque, soixante-douze détenus sur
    soixante-dix-neuf ayant été massacrés à Bron le
    17 août 1944. A sa sortie de prison, il est de
    nouveau mobilisé par la marine jusquen décembre
    1945. Il a été décoré de la Légion dhonneur à
    titre militaire, et promu officier par le général
    de Gaulle.

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  • Ce grand témoin n'hésite pas à écrire " J'ai
    vécu, mieux vaudrait dire que j'ai survécu
    longtemps dans la "baraque aux Juifs" du Fort de
    Montluc, à Lyon, où j'ai eu des centaines et des
    centaines de compagnons, souvent livrés à la
    police allemande par la milice. Pas un seul
    d'entre eux n'avait la moindre idée du sort qui
    l'attendait en Allemagne et pourtant il y avait
    là, je vous le garantis, des esprits curieux. Ils
    s'imaginaient qu'ils seraient envoyés dans un
    camp de travail et qu'ils y seraient sans doute
    malheureux, mais moins qu'en prison, et qu'en
    tout cas ils échapperaient aux rafles d'otages
    qui dépeuplaient inopinément la baraque, le jour
    ou la nuit. Je n'en ai jamais entendu aucun
    mettre cette illusion en doute, et quand on les
    alignait dans la cour pour les embarquer, ils
    avaient un dernier regard presque compatissant
    pour ceux qui ne partaient pas et restaient
    exposés aux représailles.
  • ()

58
  • Son témoignage au procès Barbie date du 25 mai
    1987
  • " Je voudrais dire aussi un mot de Montluc et de
    cette "baraque aux juifs" dont on a parlé
    quelquefois mais pas beaucoup, parce que le
    nombre des survivants en est très faible. Je me
    demande même certains jours si je ne suis pas le
    dernier, en tout cas je suis le dernier des
    derniers dans cette baraque.
  • Cette " baraque aux juifs ", cest là où jai
    appris, où jai commencé à apprendre ce quon
    appelle un crime contre lhumanité.
  • Jy ai été interné du 10 décembre 1943 jusquau
    16 août 1994 et jai vécu les pires moments de
    cette baraque. Cétait une espèce de péniche de
    lArmée du Salut, tenue en désordre par une
    espèce de roulis dévastateur  on y vivait comme
    des morts en sursis. Nous avions tous
    limpression dêtre des cadavres qui avaient la
    permission momentanée de vivre debout, car cest
    dans la " baraque aux juifs " que lon prélevait
    la plus grande partie des otages.

59
  • Jai commencé à me faire une idée de ce quétait
    un crime contre lhumanité un jour, dans la cour
    de lEcole de santé de lavenue Berthelot, où
    jattendais un interrogatoire, quand jai vu
    toute une famille traverser la cour  le
    grand-père, la grand-mère, le père, les enfants
    de six à dix ans, et puis, fermant la marche, une
    femme avec un bébé sur les bras, poussés par un
    soldat en armes, vers la cave. Et passant devant
    un SS celui-ci avait levé les bras au ciel en
    disant  " Ah ! cest tout Israël ! "
  • Cétait en effet tout Israël. Ils ne venaient pas
    de la Part-Dieu ou de la Guillotière, ils
    venaient du fond des âges. Cela faisait trois
    mille ans que cela durait. Ils venaient de la
    captivité de Babylone  cétait les même juifs
    qui, depuis le commencement des temps, portent
    les péchés du monde. Aussi dans la " baraque aux
    juifs ", la distinction était toujours très nette
    entre les juifs et ceux qui ne létaient pas ou
    qui, comme moi, ne létaient pas à part
    entière.

60
  • Jai commencé à comprendre vraiment ce quétait
    le crime contre lhumanité par lexemple dun
    détenu, un juif, un brave homme, le genre
    bonnetier de la rue des Rosiers, enfin un homme
    simple et bon, quun sous-officier avait pris
    comme tête de Turc et auquel il avait enjoint
    dapprendre la phrase suivante  " Le juif est un
    parasite qui vit sur la peau du peuple aryen et
    il faut lextirper. " La phrase était à apprendre
    en allemand et le malheureux ne parlait pas
    lallemand. Chaque syllabe lui posait une
    difficulté qui lui valait bien entendu à chaque
    fois des coups de poing et des coups de pied dans
    le ventre. Puis, il avait fini, à force de coups,
    par apprendre tout de même la phrase en entier,
    et il la récitait de lui-même  et dès quil
    entendait la porte de la baraque souvrir, même
    quand il était tout au fond, il commençait à
    dire  " Le juif est un parasite " Cest ça,
    lhumiliation de lêtre. Et , le jour où on la
    emmené pour le fusiller avec dautres otages, le
    même sous-officier, sur le seuil de la porte,
    dans la cour, devant les soldats allemands, la
    obligé à répéter une dernière fois  " Le juif
    est un parasite qui vit sur la peau du peuple
    aryen et il faut lextirper. " Et il la récité.

61
  •  A mon avis, le crime contre lhumanité cest
    cela  cest dabord de tuer quelquun pour le
    seul motif quil est né, quil est venu au
    monde  il ny a pas dautre grief contre lui, il
    est venu au monde contre la doctrine, il na pas
    le droit dexister. Mais il faut encore que cette
    mise à mort soit précédée dune tentative
    dhumiliation, dabaissement, davilissement de
    la personne .

62
  • Le "statut des Juifs" a été un crime contre
    l'honneur de la France, un crime contre la
    nation, et un commencement de crime contre
    l'humanité. Car après le statut viennent
    l'inscription dans les commissariats, le port de
    l'étoile jaune - obligatoire dès l'âge de six ans
    - puis l'internement, puis la rafle, puis Drancy,
    puis Auschwitz, où les enfants furent un sourire,
    puis une fumée.
  • Le crime contre l'humanité ne commence pas à la
    porte des chambres à gaz.
  • Il commence quand on l'a commis sur soi-même, en
    cessant d'être humain.
  • Le statut des Juifs offensait la morale
    chrétienne. Il eût collé son étoile jaune sur les
    apôtres et interdit d'enseignement le fondateur
    de ce christianisme dont le régime de Vichy
    feignait de respecter les valeurs. Il défigurait
    la France, déjà cruellement blessée et qui
    montrait au monde un visage que le monde ne
    connaissait pas. Il violait le premier article de
    la Déclaration des Droits de l'Homme que le
    régime tenait en abomination, mais qu'il n'avait
    encore remplacée que par l'expression de ses
    vindictes partisanes, éructées dès ses premiers
    jours d'exercice par une série de hoquets
    administratifs.

63
Une plaque commémore aujourdhui le souvenir des
internés du fort de Montluc. Parmi eux figurent
de nombreux Juifs
64
  • Je ne souhaite rien tant que d'être juste, je ne
    crains rien tant que de ne pas l'être.
  • J'ai parlé, à propos du statut des Juifs, de
    "commencement de crime contre l'humanité" je
    n'ai pas dit qu'à elle seule cette ignominie
    suffisait à constituer le crime.
  • Les auteurs du statut, et ceux qui l'ont
    appliqué, ne savaient probablement pas ce que
    serait la suite et la fin de l'histoire, et je
    suppose qu'ils ne le savaient pas parce que
    personne ne savait rien.
  • Moi-même, lorsque j'ai appris le 12 août 1944 que
    je serais déporté le 16, j'ai accueilli la
    nouvelle avec une sorte de soulagement. Ni en
    prison, ni au dehors, je n'ai entendu parler de
    la "solution finale" avant le retour des rescapés
    et le dévoilement de l'horreur.
  • Mais nous ne pouvons croire, nous autres Français
    - excusez-moi - , qu'il peut se commettre du mal
    sur la terre sans que le pouvoir n'en soit
    aussitôt informé, et, pour un peu, l'on vous
    dirait qu'en ce temps-là, tout le monde savait,
    excepté les Juifs

65
4- Des parcours
  • -A La rafle de la Rue Sainte-Catherine à Lyon
  • Le contexte La rafle du mois de février 1943 à
    Lyon s'inscrit dans une action de plus grande
    envergure. Elle est préparée et orchestrée par le
    Gouvernement de Vichy en réponse à une exigence
    des autorités allemandes qui réclament
    l'arrestation de 2000 Juifs étrangers en
    représailles d'un attentat perpétré à Paris le 13
    février 1943.

66
  • Le trajet peut se faire presque en totalité en
    métro (lignes B et D). Durée 3 heures

1
2
3
2
4
5
67
  • 1. Départ
  • 15, rue Sainte-Catherine (1 arrondissement),
    siège de lUGIF, le 9 février 1943. Ce jour-là,
    30 personnes sont arrêtées par la Gestapo de
    Klaus Barbie, qui supervise personnellement la
    rafle dans les locaux de lUGIF ( Union Générale
    des Israélites de France). La Gestapo traque
    pendant les quelques heures qui suivent la rafle,
    tous les employés du bureau, au total 86
    personnes, presque tous juifs et munis de faux
    papiers, sont déportés à Drancy suite à ce coup
    de filet.

68
A la hauteur du n15, une plaque rappelle la
rafle du 9 février 1943
69
  • 2. Le fort Lamothe, 37, rue du repos (7
    arrondissement) les 86 personnes furent
    violentées, humiliés, entassés dans des camions
    la nuit tombée, tous furent jetés au fond des
    cachots du Fort Lamothe, faute de place dans la
    prison Montluc déjà surchargée.

70
  • 3. La synagogue du 13, quai Tilsitt (2
    arrondissement)
  • Lea Katz, une autre rescapée de la rafle explique
    quelle sétait rendue aux locaux de lUGIF, car
    la veille lors dun contrôle didentité elle
    entendit dire quune rafle allait avoir lieu à la
    Synagogue, quai Tilsitt le samedi suivant elle
    alla donc voir le Grand Rabbin pour le prévenir,
    mais ce dernier lui conseilla daller prévenir le
    rabbin qui serait de service le lendemain le
    Rabbin Schoenberg était supposé se trouver au
    locaux de LUGIF, elle sy rendit le
    lendemain.Le 13 juin 1944, la milice fait
    irruption dans la grande synagogue de Lyon,
    arrête plusieurs personnes et saccage lédifice.

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  • 4. LHôtel Château Perrache (ancien Hôtel
    Terminus), siège de la Gestapo de Lyon.12, cours
    de Verdun (2 arrondissement).
  • Plusieurs personnes furent relâchées ce jour là
    mais repartirent des locaux de lUGIF sans leurs
    papiers, quelles devaient aller récupérer à
    lhôtel Terminus à Perrache le lendemain matin.
    Cétait le cas de Jacqueline Rozenfarb, 14 ans
    au moment des faits et qui avait réussi à
    convaincre Barbie quelle nétait pas juive. Elle
    aura la présence desprit de ne pas se rendre à
    lhôtel récupérer ses papiers. Le soir même elle
    quitte avec sa mère son domicile et changera
    constamment dadresse.

72
Jusquau printemps 1943, la Gestapo était
installée dans lHôtel Terminus (actuel  Château
Perrache ). Certaines personnes arrêtées lors de
la rafle de lUgif furent convoquées le lendemain
pour récupérer leurs papiers didentité.
73
  • 5.Arrivée
  • La gare de Perrache, cours de Verdun (2
    arrondissement)
  • Le 12 février 1943, les personnes internées après
    la rafle sont transférées, après un long voyage
    de 12 heures, vers Drancy, via Bercy.
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