Title: Les espaces agricoles fran
1Les espaces agricoles français
- La révolution productiviste et lévolution des
paysages - Quel avenir pour lagriculture ?
2Une révolution silencieuse
En un demi-siècle, les terres morcelées par les
successions, abandonnées par l'exode rural, ont
été réaménagées et les exploitations ne cessent
d'accroître leur superficie. La capitalisation a
été favorisée par des mesures bancaires et
politiques. Le savoir des hommes, accompagné par
le progrès scientifique, la recherche et la
formation, a ainsi permis de résoudre la question
de la suffisance alimentaire non assurée en 1945.
La France est devenue un grand exportateur de
produits agro-alimentaires. Le souci de produire
a entraîné des méthodes de plus en plus
intensives. D'après J. Bonnamour, Intensivité
et extensivité en agriculture , Espaces pour
demain, 1998.
3La spirale productiviste
Le rôle de la Politique agricole commune
(PAC). La politique agricole décidée par la CEE
et appliquée à partir des années 1960 a
contribué à faire de l'agriculture française une
agriculture productiviste. Libre circulation des
produits et des capitaux, prix garantis pour un
certain nombre de produits (céréales, produits
laitiers, viande bovine. .. ) tarifs douaniers
qui mettent les prix des produits importés au
niveau des prix intérieurs. Ce sont là des
mesures stimulantes pour les agriculteurs
français . De plus, la fixation par Bruxelles
de prix garantis pour le blé à un niveau
supérieur à celui du marché mondial évite aux
agriculteurs français, qui sont nombreux à
cultiver des céréales, de prendre le moindre
risque, tout en leur assurant une protection
efficace contre la concurrence étrangère en même
temps que des subventions à l'exportation. On ne
pouvait faire plus pour encourager les
agriculteurs à se lancer délibérément dans
une agriculture productiviste. D'après E
Limouzin, Agricultures et industries
agroalimentaires françaises, 1992.
4La spirale productiviste
Élevage extensif dans le Limousin
5La spirale productiviste
Virus ESB (encéphalopathie bovine spongiforme)
6La spirale productiviste
Élevage hors-sol en Bretagne
7Lévolution des paysages
Paysage de bocage en Bretagne (photographie
aérienne oblique)
8Lévolution des paysages
Paysage dagriculture productiviste en Beauce
(photographie aérienne oblique)
9Lévolution des paysages
Un exemple de remembrement (Lorraine)
10Le productivisme en question
La spirale productiviste s'est heurtée à deux
butoirs la mondialisation et la défense de
l'environnement. L'ouverture des marchés a
entraîné une évolution de la PAC dès 1992. Les
agriculteurs sont invités à baisser leurs prix de
revient face à la concurrence internationale. On
dénonce la nitrification des nappes phréatiques,
l'épandage des lisiers, les excès de pompage des
eaux pour l'irrigation. D'après J. Bonnamour,
Intensivité et extensivité en agriculture,
Espaces pour demain, 1998. La responsabilité
principale est à rechercher dans la nécessaire
intensification et le recours généralisé au
productivisme. Produire plus au moindre coût afin
de sauver l'équilibre économique a été le credo.
Ceci a conduit à négliger le maintien et
l'équilibre des milieux. L'éparpillement des
parcelles et le morcellement des structures
foncières étaient devenus tels qu'il était
impossible à une agriculture mécanisée de s'y
déployer et d'y être rentable. L'arasement et
l'arrachage des haies vont provoquer une
modification radicale des paysages. L'arasement
favorise l'écoulement brutal des eaux. Les
bocages joueraient un rôle de tampon hydrique et
d'écrêtage des crues. (...) Les pratiques
culturales nouvelles sont tout aussi dangereuses
l'extension des cultures de maïs est
responsable de la mise à nu pendant plusieurs
mois des labours, ce qui peut provoquer des
érosions notables. D'après Comité national de
Géographie, Les Français dans leur environnement,
1996.
11Le productivisme en question
12Quel avenir pour lagriculture ?
Les nouvelles orientations de la PAC Il s'agit de
soutenir les revenus des agriculteurs et
d'obtenir de meilleurs résultats en ce qui
concerne la qualité alimentaire, la préservation
de l'environnement, le bien-être des animaux, les
paysages et le patrimoine culturel ou encore le
renforcement de l'équilibre et de la justice
sociale. Pour atteindre ces objectifs, la
Commission propose de rompre le lien entre la
production et les aides subordonner ces aides au
respect de normes en matière d'environnement, de
sécurité des aliments, de bien-être des animaux
et de sécurité sur le lieu de travail (... )
introduire de nouvelles mesures de développement
rural pour améliorer la qualité de la production,
la sécurité des aliments et le bien-être des
animaux. D'après la Commission européenne, 10
juillet 2002.
13Quel avenir pour lagriculture ?
Les espaces agricoles des inégalités
régionales Les espaces céréaliers à hauts
rendements sont considérés comme des zones
industrielles . Il en va de même pour les
productions animales à l'Ouest et fruitières au
sud de l'Europe. Les anciens espaces ruraux à
densité moyenne, comme il en existe beaucoup dans
la moitié sud de la France, posent peu de
problèmes du point de vue européen. La bonne
qualité de services quotidiens, le faible coût du
sol et leur ambiance bucolique permettent une
substitution en douceur d'activités diversifiées
à la ruralité traditionnelle. En s'installant
pour quelques jours, quelques mois ou quelques
années dans les villages des Cévennes ou du
Quercy, des Britanniques, des Néerlandais, des
Allemands et des Danois en font, sans bruit, la
démonstration. Enfin, dans les zones à très
faible densité (régions de déprise ancienne,
hautes montagnes) que l'on peut qualifier de
déserts , c'est la dimension récréative,
soucieuse du patrimoine naturel qui peut être
mise en avant. J. Lévy, Europe, une géographie,
1997
14Quel avenir pour lagriculture ?
Les revenus des exploitations agricoles (hors
aides directes)
15Quel avenir pour lagriculture ?
Tourisme vert et agriculture biologique
16Quel avenir pour lagriculture ?
De l'agriculture au tourisme Philippe s'est
installé en 1995 à la suite de la succession de
son père à Saint-Médard-de-Mussidan (Dordogne).
Il dispose de 155 hectares de maïs irrigué, grâce
à quatre forages avec réserve, et de 17 hectares
de jachère. Son exploitation emploie un salarié à
temps plein et depuis cet hiver un second, son
épouse Thérèse, qui s'occupe de la comptabilité,
des gîtes et du tourisme, de la production et de
la vente des conserves de canard. Philippe fait
de 600 à 1000 canards par an, tout en vente
directe. La commercialisation se fait en priorité
à la ferme, afin d'éviter les frais de
déplacement. Celle-ci s'accompagne d'un effort
pour le tourisme deux gîtes classés, un point
d'arrêt camping-car. Philippe réfléchit par
ailleurs à divers aménagements du paysage pour
attirer la clientèle il débroussaille un
sous-bois, près d'une petite rivière propice à la
pêche. Le chiffre d'affaires de l'exploitation
provient cependant à 80 du maïs l'objectif
est de le réduire à 60. D'après Jeunes
Agriculteurs, n 573, 2002
Tourisme vert et agriculture biologique