Title: La Sociothrapie
1La Sociothérapie
- Louis PLOTON
- Professeur de Gérontologie
- Institut de Psychologie,
- Université Lyon-2
2Définition
- Groupes de thérapie relationnelle,
- utilisant des activités de la vie quotidienne
comme médiation, - avec un protocole et des principes directeurs
inspirés des psychothérapies de groupe, - applicables à des personnes de tous âges quelles
que soient leurs performances cognitives, -
3Les patients concernés
Initialement les malades dAlzheimer, pour qui
prendre le risque de la vie est synonyme de
prendre le risque de la mort (cf. Maisondieu)
Par extension tous les patients ayant une
métabolisation de la relation moi / non moi
défaillante. Avec un défaut de capacité
damortissement de lexcitation engendrée par les
frustrations ou la proximité dautrui (vécue
comme une intrusion). Chez qui il y a le risque
de développer des symptômes pour obtenir une mise
à distance.
4Une thérapie de groupe
- S'appuyer sur les effets thérapeutiques propres
aux petits groupes (sentiment d'appartenance) - proposer des activités en groupe à dose
supportable - se méfier méfier des aspects "étouffants" du
"tout en groupe"
Activité sur prescription médicale pour 3 mois
renouvelables
5Une thérapie médiatisée
- Recourir à des activités de la vie quotidienne
réalisées ensemble avec les thérapeutes - médiations décidées avec les patients (expression
et satisfaction de désirs) - tout est imaginable promenade, visite
dexposition, pique-nique, bricolages, jeux de
société, faire des gâteaux et les manger
On propose un accompagnement, pour une plongée
dans la vie, à des sujets pour qui s'impliquer
peut être générateur dexcitation pathogène.
6Le rôle de linvestissement
- L'investissement constitue le point d'appui
essentiel du soin - les patients
- sont investis , tels qu'ils sont devenus, par le
thérapeute et par les membres du groupe - investissent la relation thérapeutique, dans les
limites d'un cadre protégé.
7La restauration de l'estime de soi comme levier
du soin (1)
- Ne pas leur demander de changer en échange de nos
soins, - ne pas leur reprocher, même implicitement, ce
qu'il sont devenus. - Les reconnaître comme des interlocuteurs ayant,
quels que soient leurs symptômes, conservé - une intelligence et une mémoire affectives,
- des capacités inconscientes d'adaptation
pertinente.
8La restauration de l'estime de soi comme levier
du soin (2)
- Malgré leurs symptômes, savoir parler avec eux
des choses réellement importantes - guerre, délinquance,
- sexe, amour,
- mort, maladie,
- argent, soucis,
- famille, enfants...
A condition de ne pas le faire au forcing et
surtout d'éviter toute forme d'interprétation
9La référence au concept de cadre (1)
- Créer un espace de communication privilégié,
protégé par un garant (non issu du groupe) - avec des règles de
- confidentialité, vérité, loyauté, réciprocité,
- constance de technique (privilégier les
connotations positives, pas d'interprétations). - Appui intellectuel des thérapeutes sur une
théorie des groupes (BION)
Se prémunir de la toute puissance et de la
persécution (personne n'est l'objet de l'autre)
10La référence au concept de cadre (2)
- Le groupe constitue un espace-temps prévisible
- constance de jour, d'horaire, de lieu de
rencontre (possibles règles de suppléance), - composition garantie par des règles d'entrée et
de départ (pas d'intrusion de la part de tiers ni
de sorties imprévisible des animateurs).
On évite ainsi le fonctionnement improvisé au gré
du bon vouloir ou de la fantaisie des soignants
11Différences avec l'animation
- Référence au concept de cadre thérapeutique, avec
des garants du cadre. - travail de réflexion entre animateurs
- procédures de défense de leur capacité de penser
(synthèse après chaque, rencontres avec le
prescripteur référent de l'activité) - supervision extérieure des intervenants.
-
12Objectifs
- Pas d'objectifs de rééducation, renoncer à la
stimulation au profit de la motivation - permettre à un patient de sortir de la "bulle" où
il sest réfugié sans excitation pathogène - miser sur le vécu d'appartenance comme renfort
narcissique du sentiment d'identité. - Se donner les moyens de faire avec les
provocations, la persécution et les attaques au
cadre qui font normalement partie des processus
thérapeutiques (qui ont valeur de symptômes).