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1LA SECURITE SOCIALE LA PRIVATISATION ... UNE
QUESTION DE TEMPS ?
ATTAC 49
2- La Sécurité Sociale
- dans le collimateur du libéralisme mondial
- lassurance maladie est un marché important pour
les multinationales de lassurance, qui visent
les secteurs les plus rentables. - lassurance maladie est un secteur que les
organismes internationaux - Banque Mondiale,
FMI, OCDE, OMC- ont prévu de privatiser. - au Forum Social Européen à Paris en Novembre
2003, les représentants de tous les pays (citons
lAllemagne, lItalie, le Danemark) ont fait
état des mêmes détériorations de leur système de
santé et de leur évolution rapide vers un système
de type libéral, comme celui qui existe aux USA.
3LA PROTECTION SOCIALE LÂ assurance maladie
Son histoire
4- Les premières formes de protection sociale
- Dès lantiquité
- Association dentraide des travailleurs du
bâtiment qui construisaient le temple de
Jérusalem. - Des sociétés de secours mutuels des artisans
dans la Grèce antique. - De la féodalité à la monarchie absolue
- Le rôle de léglise est prééminent en liaison
avec le devoir de charité des chrétiens. - A lépoque moderne lEtat complète le travail
des institutions.
5- La révolution française l Etat providence
- La protection sociale autour du monde du travail
- Les grands principes
- attaque contre les réseaux spontanés de
solidarité - loi Le Chapellier (démantèlement des
corporations) - tentative de dépossession de léglise de sa
fonction traditionnelle d assistance - affirmation de la responsabilité de la nation
- le droit d assistance est reconnu
6- Le 19ème siècle
- le refus de l héritage et l approche libérale
- Dès lan 7 (1789) remise en cause des acquis
sociaux de la révolution. -
- Cest le siècle de lidée mutuelle.
7- Fin du 19ème
- naissance des assurances sociales françaises
- émergence de législation concernant les
Accidents du Travail (AT). Première loi de
réparation sur des AT en 1898, loi qui va
constituer le socle des systèmes sur lesquels se
grefferont les Assurances Sociales (AS). - la formule mutualiste apparaît en raison de son
caractère volontaire comme la seule solution
acceptable par la société Française.
8- Début du 20ème siècle
- vers les assurances sociales françaises
- l esprit mutualiste reste prééminent au début
du siècle. - l obligation de sassurer oui ! mais la
liberté de sacquitter de cette obligation dans
les mains des sociétés de secours mutuels - la mutualité est assimilée par le syndicalisme
ouvrier à un pur instrument de contrôle social.
9De 1920 à 1940 réflexion sur la mise en place
dun système de protection sociale
généralisée la loi du 30 avril 1930 institue
les assurances sociales pour les salariés dont le
revenu est inférieur à un certain plafond. Le
fait nouveau est le caractère dobligation
générale qui y est attaché.
10La créationde laSécurité Sociale
11- Létat des lieux en 1945
- au lendemain de la guerre plus de la moitié de
la population ne bénéficiait d aucune couverture
sociale. - pour les salariés existait le régime général des
salariés du commerce et de lindustrie (pour les
salariés agricoles un système composé de 742
caisses dites d affinité avec des droits
différents). - une quarantaine de régimes spéciaux cohabitaient
(mines,). - à la libération, le patronat était affaibli
les forces syndicales et politiques issues de la
résistance, dans la suite des conquêtes sociales
de 1936, ont élaboré le programme du CNR, Ã
lorigine de la création de la Sécurité Sociale. -
12- Les textes fondateurs de la Sécurité Sociale
- Le Conseil National de la Résistance veut
assurer à tous les citoyens des moyens
dexistence quand le travail ny suffit pas. - Lordonnance du 4 octobre 1945 crée la Sécurité
Sociale pour garantir les travailleurs et leurs
familles contre les risques de la vie (accident,
maladie, maternité, vieillesse). - Dans la constitution de 1946, la nation assure Ã
lindividu et sa famille les conditions
nécessaires à leur développement. - La population est motivée par la reconstruction
du pays. Il y a interférence - positive entre les besoins économiques et
lorganisation sociale.
13- Les principes
- du plan proposé par le
- Conseil National de la Résistance
- Universalité (couverture de tous les risques et
pour lensemble de la population) - Unicité (un seul système, une caisse unique)
- Uniformité (même prestations pour tous)
-
14- La mise en uvre de la Sécurité Sociale (1)
- Dans l esprit des fondateurs le financement des
prestations de Sécurité Sociale devait être
assuré au moyen de cotisations sociales assises
sur les salaires (fondement dun système
chrétien-démocrate ). - Une fois que toute la population aurait été
incluse dans un unique régime de Sécurité
Sociale, limpôt devait se substituer aux
cotisations.
15Une méthode d analyse des systèmes de Sécurité
Sociale
16- La mise en uvre de la Sécurité Sociale (2)
- Malheureusement, le système va se développer par
laddition de régimes distincts correspondants
aux différentes catégories socioprofessionnelles
des assurés - Certaines catégories voulaient préserver leurs
avantages antérieurs acquis souvent au cours de
luttes sociales. - Dautres catégories privilégiaient les
solidarités familiales ou la capitalisation. - Dès lors le versement de cotisations continuera
de jouer comme preuve de laffiliation à un
régime de Sécurité Sociale
17- Le fonctionnement du système à lorigine
- Les prestations sont considérées comme du
salaire différé. - Les dépenses sont financées par les cotisations
sociales sans - faire appel au budget de l Etat.
- La gestion est assurée par les représentants des
intéressés. - Les grandes décisions, en particulier
léquilibre recettes-dépenses, sont prises par le
Parlement de 1948 Ã 1958, puis par le
Gouvernement cest un tripartisme de fait.
18 Lévolutionde la Sécurité Sociale De 1945 Ã
nos jours
19- 1950 1975 Lâge dor de lEtat-providence
- Les conditions économiques et démographiques
sont favorables. - Dès 1950, apparaissent les premiers déficits
compensés par une augmentation des cotisations. - Les dépenses de maladie absorbent 3,5 du
Produit Intérieur Brut (PIB) en 1960, chiffre qui
passe à 8,8 en 1975.
20- 1967 Les ordonnances  scélérates instaurent
le délai de carence en cas de maladie, la
création du Ticket Modérateur (TM), la séparation
des risques (maladie, vieillesse, famille,
accident du travail), toutes mesures visant Ã
rétablir l équilibre financier. - Cest également la fin de la gestion ouvrière et
la mise en place du paritarisme (présence du
patronat dans les caisses). - On constate une forte augmentation des dépenses
hospitalières tout au long de la période.
21- 1976 2003 Lheure des comptes
- 1977 et 1978, avec le plan Veil commencent les
plans déconomies - 1980, loi Berger chacun doit payer pour les
risques quil prend - 1981, volonté dun renversement de priorité
(Mauroy) le social avant l économique - 1982, la rigueur et les préoccupations
budgétaires (Delors) lemportent. Augmentation du
Ticket Modérateur, création du forfait
hospitalier et mise en place du budget global
dans les hôpitaux publics. -
22-
- 1991, création de la Contribution Sociale
Généralisée (CSG), impôt destiné à financer la
Sécurité Sociale en remplacement de cotisations
sociales maladie. La CSG est calculée aussi bien
sur les revenus du travail que sur ceux du
capital. - 1995 - 1996,
- Les ordonnances Juppé créent notamment les
Agences Régionales de lHospitalisation (ARH),
mettent en place la loi de financement de la
Sécurité Sociale. - Augmentation de la CSG et création de la
Contribution pour la Réduction de la Dette
Sociale (CRDS) - Poids plus élevé des organisations patronales
dans les caisses. -
23-
- 2000, Création de la Couverture Maladie
Universelle (CMU). - 2004,
- De nombreuses dispositions dans le Projet de Loi
de Financement de la Sécurité Sociale (PLFSS)
donnent une part plus importante aux régimes
complémentaires. - Augmentation du forfait journalier,
déremboursement de médicaments
24 Lavenirde la protection sociale, Libéralisme
ou solidarité ?
25- Les Rapport Chadelat et du Haut Conseil
- (Mr Chadelat qui donne son nom au dit rapport a
été directeur chargé des questions de santé chez
AXA de 1990 Ã 1994) - Â
- Sous prétexte du déficit de lassurance maladie,
le rapport Chadelat valide et institutionnalise
les mauvaises prises en charge de lAssurance
Maladie Obligatoire (AMO). - Le rapport Chadelat prévient demblée la mise
en uvre de ses propositions ne permettrait, ni
denrayer laugmentation des dépenses de santé
dans le PIB, ni de résoudre le déficit de la
branche assurance maladie.
26- La proposition du rapport Chadelat le bon
dachat - Il propose un  bon dachat pour faciliter
laccès à une Assurance Maladie Complémentaire de
Base (AMCB) gérée soit par les mutuelles ou des
sociétés dassurance et institutions de
prévoyance. - Pourquoi, dès lors, ne pas utiliser léquivalent
de cette dépense publique pour améliorer
directement linsuffisance de remboursement
actuels de lAMO (soins dentaires, occulaires,
forfait hospitalier, ticket modérateur) ? NON !!
rétorque Chadelat car - cela ferait disparaître les organismes de
couverture maladie complémentaire - les prélèvements obligatoires augmenteraient
- ET ALORS !?
27- La gestion du système selon Chadelat
- La situation de co-paiement AMO/AMCB
entraînerait une co-régulation du système
dassurance maladie par les caisses dassurance
maladie dune part et les complémentaires dautre
part, au sein de ce quil appelle la Couverture
Maladie Généralisée (CMG). - Pourtant, les complémentaires ne seraient pas
obligatoires. On peut donc répondre au rapport
Chadelat  Pas de co-paiement, pas de
co-régulation !! . - En effet, si, malgré le bon dachat, vous
choisissez de ne pas souscrire de
complémentaire au nom de quoi les sociétés
dassurance et les mutuelles devraient singérer
dans la gestion de votre régime dassurance
maladie ?
28(No Transcript)
29LE RAPPORT CHADELAT  Serons-nous sauvés par les
mutuelles ou autres assureurs ? Non, car leur
statut a été rapproché de celui des sociétés
dassurance par le Gouvernement Jospin. Elles
obéissent donc au règle du marché des assurances
privées. A ce titre les plus de 60 ans nont-ils
pas vu leur cotisation subir des hausses
sensibles ? De plus, les coûts de gestion (en
des cotisations versées) représentent pour Les
mutuelles 18,0 Les AMO 5,3 Les
assurances 25,0 LAssurance Maladie
Obligatoire est non seulement plus juste, mais
aussi plus efficace ! Â
30 Privatiser la santé permet-il déviter le
dérapage des dépenses ? Non ! En France, où
les dépenses de santé sont prises en charge à 76
par lAMO, 9.5 du PIB est consacré à la
santé. Aux Etats-Unis, la prise en charge
publique ne couvre que 44 des dépenses, mais
13.6 du PIB est consacré à la santé. Dailleurs,
le rapport Chadelat prévient demblée la mise
en uvre de ses propositions ne permettrait, ni
denrayer laugmentation des dépenses de santé
dans le PIB, ni de résoudre le déficit de
lassurance maladie !
31Le déficit de la Sécurité Sociale(Selon les
chiffres officiels)Le budget dépenses de la
SECURITE SOCIALE (Mds euros)
32Le budget de lassurance maladie comparé à celui
de lEtat (Mds euros)
- Alors que le déficit de lEtat saccroît, il
continue daccorder des baisses dimpôt aux
citoyens les plus riches. Mais, il considère que
lurgence est le déficit de lassurance maladie
!!!
33Lorigine du déficit
- Laugmentation des dépenses (6,4 sur 2003)
- Les revalorisations tarifaires accordées aux
professionnels de santé libéraux. - La consommation croissante des médicaments
- Le vieillissement de la population qui se traduit
par une hausse du nombre de personnes âgées dont
la consommation médicale est élevée - Le progrès technique qui met à la disposition des
patients des traitements plus efficaces mais
aussi plus coûteux
34Lorigine du déficit
- Des dépenses anormales
- La taxe assise sur les salaires, un impôt
archaïque versée à lEtat par les hôpitaux (au
moins 2 Md), donc par le budget de la Sécurité
Sociale. - La couverture maladie des personnes relevant du
RMI ou de lAAH (Handicapés), sans que lEtat ne
compense linsuffisance de cotisations ou les
seuls frais de gestion. - Des accidents du travail sous-déclarés, ce qui
revient à faire payer par lassurance maladie des
dépenses qui relèvent de la branche AT,
entièrement à la charge des employeursplusieurs
milliards seraient en jeu.
35Lorigine du déficit
- Linsuffisance des recettes
- Environ 70 des recettes du régime général sont
assises sur les salaires - Augmentations de salaires (6,4 en 2001 3,3
en 2002 2,3 en 2003), des hausses moindres
dans le contexte de la loi Aubry (RTT) et de la
montée du chômage. - Chômage toujours aussi important.
- La part des salaires dans la Valeur Ajoutée (VA)
produite a fortement diminuée (-10 points de PIB
en 20 ans) dès les années 70, la gauche demandait
la taxation de la VA
36Lorigine du déficit
- Des recettes qui fuient
- Contrairement aux patrons du privé, lEtat patron
ne cotise pas sur les primes de ses salariés
fonctionnaires - 5,0 Md / an - Lépargne salariale, lintéressement, et la
participation échappent aux cotisations
- 2,0 Md / an - Les exonérations de cotisations accordées par
lEtat aux patrons ne sont pas entièrement
compensées - 2,3 Md / an - Les manques à gagner, décisions politiques de
lEtat, sont de - 9 à 10 milliards deuros par an (léquivalent du
déficit 2003)
37Lorigine du déficit conclusion
- Déficit comptable officiel - 10,6 Md
- Des dépenses indues de 2 à 3 Md
- Des recettes confisquées
de 9 Ã 10 Md - Des recettes amoindries non taxation sur la
valeur ajoutée, alors que les salaires reculent
au profit des profits - Un excédent comptable entre 1 et 4 Md
- Le débat est donc ailleurs .
38- Â
- Le plan Hôpital 2007Â
- Il sagit dun plan de mesures qui modifie le
système de soins, plus quune réforme
supplémentaire de la gestion hospitalière - Objectifs de ce plan
- Passer dune logique de droit à la santé et de
service public à une logique sanitaire, libérale,
type assurancielle, d accès aux soins en
fonction de ses revenus. - Le plan Hôpital 2007 va donc de pair avec la
réforme de lAssurance maladie (Rapport Chadelat) - Cet ensemble de mesures organise la
privatisation et la libéralisation du système de
soins, pour appliquer la réglementation
européenne et lAGCS (Accord Général sur le
Commerce des Services). - Â
- Â
39Les valeurs et points forts sur lesquels nous
voulons fonder notre système dassurance maladie
- La solidaritéÂ
- 2) Une vraie politique de santé
- 3) Le refus de marchandiser la santé
3)Le refus de marchandiser la santé
40 1) La solidarité Il a fallu des siècles de
luttes pour arriver à bâtir en 1945 un système de
protection sociale solidaire. Sa destruction,
alors que notre société na fait que senrichir,
serait un scandale historique.
41 2) Une vraie politique de santé  La mise en
place dune vraie politique de santé doit
sappuyer sur une réflexion citoyenne.
42 3) Le refus de marchandiser la santé En
1945, la France nétait pas riche, tout était Ã
refaire leffort Collectif de reconstruction a
été possible parce que, en même temps quon
travaillait dur, on voyait enfin arriver les
mesures de protection contre la maladie, la
vieillesse, le chômage Ne revenons pas Ã
lavant 1945 !!!!
43- Investissement considérable de lEtat pour
rénover le patrimoine hospitalier avant sa mise
sur le marché  - Investissement financier de lEtat afin de
rénover tous les établissements publics et
privées. Les investissements concernent le
patrimoine immobilier, les équipements lourds et
les systèmes dinformation. - Investissement de 6 milliards d dans le délai
court de 5 ans - Â
44- La tarification à lactivité
- Â
- Actuellement, il existe deux systèmes de
financement des structures de soins. - Le système de dotation globale concernant les
hôpitaux publics et les hôpitaux privés
participant au service public - Un système de tarification à la journée et
forfait lié aux actes réalisés pour les cliniques
privées
45Réforme de lhôpital
- Lobjectif de la réforme est davoir un
financement unique hôpital public/clinique
privée une tarification à lactivité.
Généralisation de la tarification à lactivité
prévue début janvier 2004, donc plus de dotation
globale au 1er janvier 2004.  - Lintéressement du personnel médical aux
résultats de lhôpital, comme prévu également
dans le rapport Chadelat concernant la gestion de
lassurance maladie.