Title: Diabte et VIH le risque diabtique en pratique
1Diabète et VIHle risque diabétique en pratique
- Vendredi 12 Octobre 2007
- SFLS Strasbourg
Dr D. ZUCMAN Réseau ville hôpital Val de Seine,
Hôpital Foch (Suresnes)
2Quest-ce que le diabète?
- Augmentation chronique du taux de glucose dans le
sang - Le niveau pathologique est fixé par les études
épidémiologiques des conséquences cliniques de
lhyperglycémie - Anomalies micro-vasculaires (rétinopathie,
neuropathie, néphropathie diabétique) - Atteinte des grosses artères maladies
cardiovasculaires
3Définitions (OMS-1999/2003)
- Diabète
- Glycémie à jeun gt ou 1.27 g/L (7 mmol/L)
- Glycémie post-charge gt 2 g/L (11 mmol/L )
- Valeurs mesurées à 2 reprises
- pré-diabète
- Hyperglycémie Modérée à Jeun (HMJ)
- entre 1.10 et 1.26 g/L
- depuis 2003 1.00 à 1.26 g/L
- Intolérance au Glucose (IG) définie sur HGPO
- 1.40g/l (7.8 mmol) lt Glycémie post-charge gt 2 g/l
(11 mmol/l)
4syndrome métabolique définition
2005(International Diabetes Federation
http//www.idf.org/webdata/docs/IDF_Metasyndrome_d
efinition.pdf))
- Obésité centrale
- Tour de taille 94cm (homme), 80cm (femme)
(valeurs européennes) - Plus au moins 2 parmi
- TG 150 mg/dL (1.7 mmol/L) ou traitement
hypotriglycéridémiant - HDLc
- homme lt 40 mg/dL (1.03 mmol/L)
- femme lt 50 mg/dL (1.29 mmol/L)
- PA systolique 130 mmHg ou diastolique 85 mmHg
ou antihypertenseur - Glycémie à jeun 100 mg/dL (5.6 mmol/L) ou
diabète de type 2 traité
5Métabolisme du glucose
- Glucose substance énergétique vitale
- cerveau
- Foie stockage/déstockage glycogène
- Muscles
- Glycémie équilibre production/utilisation
- Production du glucose
- alimentation (sucres rapides et sucres lents)
- production hépatique du glucose
- utilisation du glucose
- Oxydation pour fournir de lénergie
- stockage sous forme de glycogène
6Contrôle hormonal de la glycémie
- 4 hormones sont hyperglycémiantes
- Glucagon
- Cortisol
- Adrénaline
- Hormone de croissance
- 1 seule hormone est hypoglycémiante linsuline
7Physiopathologie du DT2
8Gènes impliqués dans le DT2
- Glucokinase hépatique (MODY-2)
- peroxisome-proliferatoractivated receptor
?(PPAR?) facteur nucléaire régulant laction de
linsuline. - Kir6.2 protéine régulant le canal potassique
entrant qui détermine la sécrétion dinsuline - calpaïne 10 cysteine protease dexpression
ubiquitaire - hepatocyte nuclear factor 1et 4 facteurs de
transcription qui régulent la fonction de la
cellule pancréatique - transcription factor 7like 2 (TCF7L2) facteur de
transcription qui régule l expression des gènes
du pro-glucagon dans les cellules
entéro-endocrine. - SLC30A8 transporteur de zinc spécifique Cellule
ß - Gènes de développement pancréatique HHEX, IDE,
EXT2, ALX4.
9Physiopathologie du diabète de type 2 autres
anomalies
- Anomalies mitochondriales notamment musculaires
(Petersen KT, NEJM 2004 350664-671) - Hypersécrétion de glucagon et carence de la voie
des incrétines - Atrophie du tissu adipeux
- Diabètes lipo-atrophiques humains
- Souris transgéniques
- Excès de tissu adipeux viscéral
10(No Transcript)
11(No Transcript)
12(No Transcript)
13(No Transcript)
14(No Transcript)
15 H.insulinosensibilisatrice
16Conséquences du diabète
- Symptômes liés au diabète
- Polyuro-polydypsie,
- Amaigrissement, asthénie, faiblesse musculaire
- Augmente le risque cardiovasculaire
- Majoration de hypertriglycéridémie
- Facteur de stéatose hépatique
- Augmentation risque infectieux
- Complications à long terme rétine, fonction
rénale, système nerveux. - Dégradation de la qualité de vie
17Diabète et infection à VIH épidémiologie
- Avant ARV diabète rare (excepté pentacarinat de
lomidine) - Sous ARV fréquent, augmentation des cas avec
durée du traitement - Prévalence du diabète (études transversales)
- 5 à 15 après 3 ans de trithérapie.
- Combien après 15 à 20 ans?
- Incidence annuelle (cohortes)
- Problème population de référence VIH-
18Prévalence du syndrome métabolique dans la
cohorte MACS (Palella F. IAS 2005. Abstract
TuPe2.2B18)
- 1278 hommes 710 HIV négatif et 568 HIV positif
dont 411 sous HAART
19Diabète et infection à VIH épidémiologie USA
- Cohorte MACS (Brown TT Arch Intern Med. 2005
1179-84) - Prévalence 14 contre 5 HIV-
- Incidence annuelle 4.7 patients/années HIV
contre 1.4 HIV- - Étude WIHS 1785 femmes (Justman J JAIDS
200332298-302). incidence du diabète - sous IP 2.8 pour 100 patient/année
- Sous INRT 2 pour
- Naïfs dARV 1.2
- Témoins VIH négatif 1.4
20Diabète et infection à VIH autres cohortes
- Cohorte suisse (Ledergerber B Clin infect Dis.
2007 45111-119) - 14 500 patients HIV
- Incidence 0.44 pour 100 patients années
- Cohorte DAD (De Wit S Glasgow 2006 PL9.5)
- 23437 patients inclus
- 435 nouveaux cas de diabète apparus pendant le
suivi - Incidence du diabète 0.59/100 patients-année
21Facteurs de risque du diabète sous trithérapie
- Cohortes européennes et USA
- Âge,
- Poids
- D4T,
- Indinavir
- durée du traitement par ARV
- Parfois retrouvé DDID4T, DDItenofovir
22Diabète et infection à VIHcauses du diabète
- Lorigine du diabète est habituellement
multifactorielle en partie iatrogène - La responsabilité de la trithérapie concerne
- Les molécules en cours
- Les molécules antérieurement reçues ayant
provoqué des lipodystrophies séquellaires
modifiant durablement le métabolisme énergétique - Lipo-atrophie périphérique
- Accumulation centrale des graisses
- Le rôle des facteurs associés à ne pas
sous-estimer - Génétiques (antécédents)
- âge
- Hépatite C, cirrhose, pancréatite
- Corticothérapie, transplantation, Interféron,
hormone de croissance
23Lypodystrophie et anomalies du métabolisme
glucidique
p0.01
35.2
Pourcentage
p0.001
7.0
5.2
0.5
Intolérance au glucose glycémie à 2h gt140 mg/dL
Diabète glycémie à 2h gt200 mg/dL
Hadigan C et al. Clin Infect Dis 2001 32 130139
24Quels ARV sont responsables du diabète
- Les analogues nucléosidiques
- Implication suspectée dès 1993 pour DDI (Munschi
MN Diabetes Care. 1994316-7). - Plusieurs mécanismes possibles
- Atteinte pancréatique
- Altération des cellules ß
- Atteinte mitochondirale diffuse (foie, muscles,
tissu adipeux) - Par le biais de la lipo-atrophie induite
25Rôle diabétogène des INRT
- Effet de la D4T chez le volontaire sain
(Fleischman A. CROI 2007 abstract 43) - Essai en double aveugle contre placebo, 30 j
- 16 volontaires sains, D4T 30 ou 40 mgX2
- Clamp euglycémique hyperinsulinique
- Biopsie musculaire J0-J30
- Fonction mitochondriale par spectroscopie P31
(phosphocréatine) - Résultats
- DNA mitochondrial -52
- Débit de glucose -0.8 mg/kg/min
- Diminution de la fonction mitochondriale
26Rôle diabétogène des IP
- Très nombreux travaux in vitro
- Quelques études chez le volontaire sain
- Mécanismes daction multiples
- Inhibition de facteurs de transcription (SREBP)
au niveau du tissu adipeux et hépatique (Bastard
JP, Lancet 2002 1026) - Inhibition du protéasome par les IP (Liang JS.
Nat Med. 2001 1327-31). - Inhibition des transporteurs de glucose GLUT 4
(Murata H AIDS 2002 859-63) - Inhibition de la maturation de la lamine (Caron M
et AIDS. 2003 2437-44)
27Impact des IP sur la sensibilité à linsuline
ATV/r vs LPV/r chez des volontaires sains
clamp euglycémique hyperinsulinémique
ATV/r 300/100
LPV/r 400/100
À linclusion
ATV/r
LPV/r
0
180
n 23
n 24
Aire sous la courbe à 120 min 111,1 7,7
160
-5
140
110,6 8,5
-10
120
- 9
P 0,132
100
Diminution du taux délimination du glucose
stimulé par linsuline à J10 ()
-15
80
Taux de glucose moyen par OGTT (mg/dl)
95,3 6,5
-20
60
40
-25
- 25
20
P lt 0,05 par rapport à linclusion
P lt 0, 001
-30
0
P 0,023 (ATV/r vs LPV/r)
-20
0
20
30
60
90
120
150
180
Minutes
Noor MA. Lipodystrophy Workshop 2005, Dublin,
Abs. 16.
28Impact des IP sur la sensibilitéà linsuline
ATV/r vs ATV
clamp euglycémique hyperinsulinémique
ATV/r vs LPV/r 1
ATV vs LPV/r 2
ATV/r 300/100
LPV/r 400/100
ATV 400
LPV/r 400/100
0
0
n 23
n 24
n 20
n 20
-5
-5
lt -1
P NS
-10
-10
- 9
Diminution du taux délimination du glucose
stimulé par linsuline à J10 ()
P 0,132
-15
-15
-20
-20
-25
-25
- 25
- 24
P lt 0, 001
P 0, 008
-30
-30
P 0,023
1. Noor MA. Lipodystrophy Workshop 2005, Dublin,
Abs. 16 2. Noor MA. AIDS. 2004182137-2144.
29Quels sont les patients sous trithérapie à risque
de diabète
- Âgés
- Antécédents familiaux de diabète
- Surpoids
- Lipodystrophie
- Lipo-hypertrophie abdominale
- Lipo-atrophie périphérique
- syndrome métabolique
- Hépatite C, cirrhose, pancréatite,
- Antécédents thérapeutiques D4T, DDI, Indinavir,
corticoïdes
30Comment dépister le risque de devenir diabétique
- Dans la population générale
- Les intolérants au glucose (IG) sont plus à
risque de devenir diabétiques que les
hyperglycémie modérée à jeun (HMJ). - risque de devenir diabétique à 12 ans
- 9,1 pour les HMJ,
- 32 pour les IG
- 44 pour les patients qui associent les 2.
- Pas de données disponibles pour les patients HIV
31Comment dépister le risque de devenir diabétique
en pratique
- Mesure le la glycémie
- À jeun
- Après charge en glucose (cas particuliers)
- Mesure le lhémoglobine glyquée
- Fixation du glucose sur lhémoglobine
- Dépendante de
- Glycémie moyenne
- Durée de vie des globules rouges (moyenne 3
mois) - Valeur normale lt6
32Hyperglycémie Provoquée par voie orale HGPO
- Mesure de la glycémie après prise orale de 75 g
de glucose - Permet de dépister le diabète
- Inconvénients rester 2 h à lhôpital, goût
écurant - Indiquée si glycémie à jeun limite
33Intérêt de lHGPO chez 175 patients sous
trithérapie (Poizot-Martin Antiviral Therapy
2005 10L22.)
- 175 patients, âge moyen 40 ans, 39 femmes, BMI
médian 22.3 - Résultats de lHGPO
- 10.9 diabète
- 12.6 intolérance au glucose
- 26.3 des patients présentent une résistance à
linsuline - 13.7 Insulinorésistance et intolérance au
glucose - 36.6 HGPO normale
- La surface du tissu adipeux viscéral diffère
selon les groupes - HGPO normale 97.4 /- 58.9
- Insulinorésistant 127.2 /- 69.5
- Intolérants au glucose 134.5 /- 79
- Insulinorésistance et intolérance au glucose
173.5 /- 67.2 - diabétiques 164.8 /- 74.3
34Méthodes de mesure de linsulinorésistance
- Insulinorésistance-hyperinsulinisme
- Nombreuses définitions non consensuelles
- Insulinémie à jeungt15 mU/l
- Insulinémie après charge en glucose
- gt52.5 µU/ml femme
- gt 72 µU/ml homme
- Indice de HOMA (Homeostasis Model Assesment)
glycémie à jeun (en mmol/l) x insulinémie à jeun
en µU/ml/22.5) Rgt3 - Clamp euglycémique hyperinsulinique
35(No Transcript)
36Difficultés pratiques dinterprétation des tests
- Qualité mesure insulinémie
- Qualité du jeûne
- Hypertension portale
37Diabète et infection à VIHprévention
- Choisir les ARV les moins toxiques
- Dépister tôt les anomalies métaboliques
- Alimentation pauvre en sucre rapide
- éviter le surpoids
- Faire de lexercice
- Prendre en charge tous les facteurs de risque
cardiovasculaire
38Diabète et infection à VIHconclusions
- Problème fréquent
- Mécanisme multi-factoriel en partie iatrogène
- Gravité propre
- Répercussion psychique et sur qualité de vie
- Prise en charge multi-disciplinaire