Title: Virginie Halley des Fontaines
1La santé des jeunes
- Virginie Halley des Fontaines
- Université Pierre et Marie Curie
- Janvier 2005
2Jeunes ou adolescents?
- L'adolescens, du celui qui latin "est
- en croissance"
- Période de la puberté entre 10 et 13 ans pour
les filles, 12 et 14 ans pour les garçons - Age de la majorité à 18 ans, mais émancipation
possible à 15 ans - Un enfant mineur est considéré comme
incapable ,mais poursuites judiciaires
possibles dès l'âge de 13 ans
3Et dans les services de soins ?
- Admission en pédiatrie pour les enfants de
moins de 15 ans - Depuis la loi du 4 mars 2002, son avis est
requis pour les soins, mais, sauf situation
d'urgence, il ne peut être soigné sans l'accord
de ses parents.
4Période de lautonomisation sociale
- Pour les sociologues dans une conjoncture de
récession économique peut durer jusqu'à la fin de
la deuxième décennie de la vie, et même au-delà - Pour les démographes pas d'adolescence, une
catégorie d'âge de 0 à 15 ans, puis par tranche
de cinq années une catégorie "jeunes adultes"
allant de 15 à 44 ans
5Et ailleurs ?
- Pour les anthropologues
- Une adolescence de trois jours dans certaines
ethnies, le temps des cérémonies d'initiation du
passage de l'état d'enfance à l'état d'adulte .
6Dans lopinion publique
- Les teenagers, 12-19 ans, environ 6 millions
d'après le dernier recensement (INSEE 1999 10),
soit 10 de la population française
7Un regroupement composite
- entre les jeunes adolescents de moins de 15 ans,
essentiellement à l'écoute des modifications de
leur corps, - et les 15-19 ans en quête de reconnaissance par
les pairs, d'identité sociale et de découverte
des limites de leur toute puissance.
8Un avis commun
-
- Grande vulnérabilité des jeunes,
- période de la vie durant laquelle
- essais et erreurs peuvent avoir
- des effets parfois irréversibles sur la santé.
9Comment connaître leurs problèmes de santé ?
Leur demander
-
- Témoignages spontanés dans les médias spécialisés
(Fil Santé Jeunes) - Auto questionnaires anonymes proposés chez le
médecin, dans des clubs de loisirs, au cours des
enseignements scolaires, ou lors de l'examen de
santé des armées
10Et des enquêtes spécifiques
- Grandes enquêtes nationales et internationales
(Health Behaviour in School Aged Children), bases
de comparaison et arguments pour les politiques
de la jeunesse - Entretiens téléphoniques programmés
- Ensemble des résultats de ces différentes
enquêtes présentés et commentés dans un rapport
du Haut comité de la santé publique
11Se plaignent-ils ?
-
- Rôle des établissements scolaires premier lieu
de vie des moins de 16 ans, - Rôle de linfirmière scolaire, lorsque les
collèges et les lycées en sont pourvus - 40 , et plus, des collégiens et lycéens
fréquentent linfirmerie scolaire - en se plaignant de symptômes vagues, signes
avant-coureurs de manifestations plus graves -
12Le recours aux soins
- Un mode de recours très proche
- la famille,
- les pairs,
- parfois le pharmacien
- et plus directement le service des urgences d'un
hôpital
13La prévention en milieu scolaire
- Un constat les mesures classiques de
prévention sont pratiquées en milieu scolaire,
mais il reste des troubles visuels non dépistés
ou non corrigés et des pathologies
bucco-dentaires non traitées.
1495 des jeunes se déclarent le plus souvent en
bonne santé
Mais sont inquiets vis-à-vis des grandes maladies
(cancers et Sida) Les prises de risques au cours
de l'adolescence sont normales Leurs difficultés
la gestion du stress, l'échec personnel dans
les apprentissages et les ruptures
familiales Les symptômes anxiété, dépressivité
et tendance à l'abus de substances toxiques.
15 Vagabondage médical
- 2002, carte de sécurité sociale dès 15 ans
- Banalités des pathologies somatiques observées en
cabinet de ville - Consultations de médecine générale plus
fréquentes chez les jeunes scolarisés que chez
les jeunes travailleurs - Demandes de consultations spécialisées
(gynécologie) plus nombreuses chez les jeunes
hors milieu scolaire jeunes déscolarisés,
apprentis ou travailleurs.
16Questions relatives à la sexualité
Paradoxalement pour cet âge de la vie, elles ne
sont pas abordées très spontanément au cours des
consultations en ville Différences entre le
cursus scolaire professionnel et classique
différence dâge, en moyenne 2 ans, maturité plus
précoce Confrontés aux pathologies dorigine
sexuelle, les jeunes montrent leur prudence et
des capacités certaines à se protéger du VIH et
de l'hépatite B
17Santé reproductive
- Un trop lent recours aux moyens contraceptifs
-
- Persistance des avortements 5 des
interruptions volontaires de grossesse - demandées ,
-
- Grossesses précoces 2 des naissances en France
déclaration tardive et césarienne dans 12 des
cas.
18Le cannabisme des jeunes
- A 17 ans,41 des filles et 50 des garçons ont
déjà consommé du cannabis. chiffres x 2 en 6 ans,
8 des garçons en font un usage quotidien - Poly consommateurs (tabac, alcool, cannabis),
- de conduites à risque (actes de violences agis
ou subis, pensées suicidaires, échecs scolaires
et accidents x par 2.
19La consommation de cannabis
- Mode de gestion du stress et dexpérimentation
- abus et la dépendance à long terme dommageables
pour la santé risque majeur de troubles
psychotiques - hypothèse forte de troubles cognitifs associés
- Dépénalisation en débat attention au rôle
économique de la production et la vente de
cannabis dans certains quartiers
20La morbidité hospitalière
- 10 des adolescents ont recours à l'hôpital/an
- Aux urgences hospitalières
- malaises mal définis (fièvre et douleur) 44
- problèmes cutanés, allergies, problèmes
gynécologiques viennent 18 - urgences médico-légales pour coups, blessures ou
agressions sexuelles 14
21Motifs les plus fréquents des consultations
spécialisées
- troubles anxieux,
- troubles de l'humeur,
- troubles des conduites alimentaires,
- tentatives de suicide.
22Motifs dhospitalisation
Maladies chroniques (2/3 à 3/4 des
admissions) Tentatives de suicides, par
médicaments dans 95 des cas (9 à 26 des
admissions) Troubles des conduites alimentaires
(½ des filles) et particulièrement l'anorexie
mentale, faible en fréquence, mais grave en
conséquence
23Conditions d'hospitalisation
Dispersion dans différents services peu
préparés à prendre soin de jeunes. Les jeunes
souffrent bien sûr comme les adultes, de
l'atteinte à leur intégrité physique, du manque
d'intimité et de la perte de leur liberté d'agir,
mais aussi de ne pas pouvoir parler à d'autres
jeunes. Il s'ensuit parfois des situations
conflictuelles avec les équipes qui majorent les
difficultés propres à l'hospitalisation.
24Violences.
Les traumatismes et leurs séquelles sont le
tribut payé aux conduites dessai mais aussi à
l'augmentation des phénomènes de violences
(Organisation Mondiale de la Santé 2002)
25Violences (suite)
La France 1ère de 24 pays étudiés pour les
traumatismes ayant entraîné une absence scolaire,
un acte chirurgical, une hospitalisation (7,5 )
40 des traumatismes provoqués par des
accidents de sport ou survenus durant les
trajets vers les établissements
scolaires. chiffres HBSC -OMS 1998
26Les statistiques médicalesde décès
- corroborent donc la gravité des principales
pathologies observées au cours de l'adolescence,
même si elles ne concernent, fort heureusement
qu'une frange infime de la population de cet âge.
- La faible amplitude des risques graves est
contredite par leur caractère intolérable on
est donc en droit de se demander s'il est
pertinent de concevoir des structures de soins
spécifiques ou plutôt des structures innovantes
incluant les stratégies de prévention
27Les décès des jeunes
- Mortalité des jeunes 0,7 pour 1000,
- 3 garçons /fille
- lt lt à la population générale (9),
-
- Accidents (50 accidents de la circulation)
- Suicides (7 à 16 des décès selon les âges), par
pendaison, armes à feu et médicaments - 4 fois chez les garçons que les filles.
- Les maladies chroniques (leucémies et cancers )
3ème cause (6)
28Le suicide en France
- 12000 décès par suicide par an (taux le élevé
d Europe) - 1ère cause de mortalité chez les 25-34 ans, la
2ème cause de mortalité chez les 15-24 ans - gt 7 jeunes scolaires font une/des tentatives de
suicides - gt 10 des moins de 24 ans mais 25 des jeunes
scolaires ont des idées suicidaires.
29Les jeunes et le suicide
la mortalité par suicide est la deuxième cause de
mortalité en France chez les 15-24 ans
Elle augmente On pense qu elle est
sous-estimée 1000 décès 20 ?
30Le nombre de suicides
- Les épidémiologistes dénombrent
- gt les tentatives de suicide (morbidité)
- gt et les suicides fatals (mortalité)
- Les décès par suicide correspondent à un acte
suicidaire sur dix
31Les risques suicidaires
- Les psychiatres distinguent
- gt les idées suicidaires qui sont
- un symptôme,
- gt la crise suicidaire, qui se
manifeste comme un syndrome - gt et les tentatives de suicide qui sont
un passage à lacte .
32Certaines conduites peuvent être des
équivalentsuicidaires
- Abus de substances toxiques
- Comportements violents liés
- à des séquelles de maltraitance
- ou des abus sexuels
- Signes de dépression
- (masquée) Ruptures sociales
33Extrait du Rapport du FNUAP 2003
- Les adolescents daujourdhui héritent dun monde
en changement rapide, de plus en plus façonné par
les influences qui sexercent au niveau mondial - Mondialisation des échanges, de linvestissement
et des relations économiques - Médias de masse et apparition dune culture de
jeunes - Mode de gouvernance et exclusion de certains
groupes sociaux - Décentralisation de la prise de décision
34Extrait du Rapport du FNUAP 2003 (suite)
- Changement de la nature du travail nouveaux
savoir-faire et nouvelles capacités - Urbanisation et migration
- Maladies nouvelles ou récurrentes (VIH/Sida)
- Changement des structures familiales et
dispersion des membres de la famille - Trafic des drogues illicites et trafic des êtres
humains - Conflits et bouleversement social